I-2-3. L'inaptitude à travers les revues
spécialisées
Même si le thème de l'inaptitude n'a pas,
à ce jour, fait l'objet d'une bibliographie
« abondante », certains articles de la revue EPS nous ont
rapportés quelques éléments de réflexions qu'ils
nous semblent pertinent de citer.
1) Revue EPS n°289, juin 2001, Guyard
Bouteiller
L'auteur nous présente une étude comparative
entre les inaptes partiels et les inaptes totaux à travers deux champs
d'investigation : l'enjeu corporel/l'enjeu sportif et l'enjeu scolaire/
l'enjeu éducatif.
L'hypothèse de recherche de repère est la
suivante : « on peut s'attendre à trouver un rapport
particulier au savoir scolaire chez les élèves dispensés
d'EPS ». En effet, lorsque l'adolescent est affecté d'une
pathologie, il est contraint de trouver les solutions face aux exigences du
système scolaire et est engagé, comme le dit l'auteur
« à transformer son rapport aux savoirs scolaires ».
L'EPS s'adresse à tous les élèves en leur proposant les
contenus adaptés à leur possibilité. Cependant, l'EPS,
discipline obligatoire n'est pas offerte à tous les élèves
puisque certains en sont dispensés.
L'étude comparative entre les différents types
d'inaptitude a alors montré que, dans le système scolaire, les
comportements sont bien davantage liés au `'métier''
d'élève qu'à des composantes qui seraient liées
à la gestion de la pathologie. Peu importe le niveau de gravité
de cette dernière, c'est tout l'engagement personnel et le niveau
scolaire qui vont orienter la décision de l'élève vers le
statut d'inapte total ou partiel. Dans l'EPS actuelle, comment accepter que 7
à 10 % des élèves réussissent leurs examens avec la
mention « inapte à toute pratique d'Activité Physique
et Sportive »?
2) Revue EPS n° 246, 1994, Forget
L'auteur nous donne ici un aperçu de sa thèse
« la procédure de dispense dans l'institution
scolaire ». D'après un travail empirique, elle évoque
peu à peu les différents types de dispense, puis cible ce
problème d'un point de vue élève, « les
dispensés » (Forget distingue à ce niveau deux types de
dispense : la dispense instituée légitimée par un
certificat médical et la dispense instituante qui ne fait quant à
elle l'objet d'aucune justification médicale) et d'un point de vue
partenaire, « les dispensateurs » (enseignants, parents
d'élèves et médecins scolaires).
Pour entériner son analyse, l'auteur se pose deux
questions qui nous semblent importantes :
- n'est-ce pas remettre en cause l'école, comme lieu
social à éducation démocratique que d'instituer une E.P.S
scolaire d'où l'élève aux capacités physiques non
conformes aux normes officielles se verra progressivement exclu et
rejeté dans la dispense ?
- dans le cas de la dispense
« instituante », ne sommes nous pas en face d'une
stratégie d'évitement des élèves qui utilisent la
procédure de dispense en la détournant de sa finalité
médicale, pour engager un processus qui va les libérer de la
contrainte scolaire ?
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