3) Le handicap
En nous appuyant sur les propositions faites par le Petit
Robert et le grand dictionnaire encyclopédique Larousse, nous
définissons le handicap comme une infirmité, une
déficience, une invalidité congénitale ou acquise, des
capacités physiques ou mentales. Il s'agit d'un désavantage
(d'une gêne, d'un inconvénient, d'une entrave), d'une
infériorité que l'on doit supporter.
PourBourdet (1995) définit le handicap comme le
désavantage qui résulte de la différence entre ce que la
société attend de l'individu et ce que celui-ci est capable de
faire, compte tenu de sa déficience et des incapacités
corrélatives pour une incapacité donnée. Le handicap est
variable, d'une part en fonction des exigences sociales et d'autre part des
aides qui peuvent être apportées dans chacun des milieux de vie.
Selon CIF-OMS (2001), le handicap est
définit comme étant :
« La discordance entre les performances ou le statut
de la personne et les expériences et les perspectives de cette personne
ou du groupe auquel elle appartient. Le désavantage correspond à
l'aspect situationnel du handicap et c'est là que s'opère la
distinction radicale entre l'ancienne conception qui faisait du
handicap-physique, sensoriel, mental - une place de la nosographie et celle
d'aujourd'hui qui relativise cette notion au niveau d'une situation. On parle
maintenant essentiellement de handicap de situation : situation de
dépendance physique, situation de dépendance économique,
situation de dépendance sociale ».
Handicap du point de vue juridique et textuel.
Le décret n° 93/1216 du 4 Novembre 1996 propose en
annexe un guide-barème permettant « d'évaluer les
déficiences et incapacités de personnes
handicapées » (il montre le code de la famille et de l'aide
sociale, et code de la sécurité sociale et le décret
n° 77-1549 du 31 décembre 1977).
Ce texte est organisé en huit chapitres traitant chacun
une catégorie de handicap :
- Chapitre 1er : déficiences
intellectuelles et difficultés de comportement ;
- Chapitre 2 : déficiences de psychisme ;
- Chapitre 3 : déficiences de l'audition ;
- Chapitre 4 : déficiences du langage et de la
parole ;
- Chapitre 5 : déficiences de la vision ;
- Chapitre 6 : déficiences viscérales et
générales ;
- Chapitre 7 : déficiences de l'appareil
locomoteur ;
- Chapitre 8 : déficiences esthétiques.
Chaque chapitre est lui-même subdivisé en items
prenant en compte les différents troubles par catégorie de
handicap. Ainsi, par exemple, le chapitre 1er (déficiences
intellectuelles et difficultés de comportement) comprend les retards
mentaux avec ou sans difficultés du comportement, les déficiences
de la mémoire, de la pensée et les épilepsies tandis que
le chapitre 6 (déficiences viscérales et générales)
regroupe tant les déficiences de la fonction cardio-vasculaire que les
déficiences de la fonction respiratoire, les déficiences de la
fonction de digestion, les déficiences de la fonction rénale et
urinaire, les déficiences d'origine endocrinienne, métabolique,
enzymatique (et parmi celles-ci le diabète, l'obésité, le
nanisme) et enfin les déficiences du système immunitaire. Ces
textes prennent en compte de nombreux types de handicap. Chaque trouble ou
déficience énoncé est lui-même traduit en
pourcentage, en taux d'incapacité. Ainsi, par exemple nous trouvons dans
le chapitre 7 (déficiences de l'appareil locomoteur) qu'une
déficience modérée par altération des membres (tel
que l'amputation d'un pouce ou du gros orteil ou de plusieurs doigts ou
orteils, de l'avant pied, ...) entraîne un taux d'incapacité de 20
à 40% et qu'une déficience importante (amputation de jambe ou de
cuisse ou de l'avant-bras, ...) un taux de 50 à 75 %...
Mais, ce qui nous semble essentiel dans ce texte (pour le
cadre de notre étude), c'est que le guide barème proposé
cherche à apprécier les taux d'incapacité « sur
l'importance de la ou des déficiences et des incapacités
fonctionnelles subies par la personne, et non sur la nature de l'affection
médicale qui en est l'origine ». Il propose de mesurer ces
incapacités « dans la vie familiale, scolaire ou
professionnelle ». Nous retrouvons ici la prégnance de la
notion fondamentale de handicap de situation (voire notre
définition).
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