4.1.2.1. Gastroentérites et autres affections de
l'appareil digestif
Etiologie
Les gastroentérites et les affections digestives
concernent ceux qui sont pris en charge à la clinique de la
société minière. Ces pathologies représentent a
elles seules une fréquence de près du tiers des cas de maladies
(26% en 210 et 27% en 2011). Il s'agit des diarrhées sanglantes et non
sanglantes, des parasitoses intestinales, de la gastrite, de l'ulcère
d'Estomac et les autres affections de l'appareil digestif. Des nombreuses
études portant sur ses affections, il est d'une évidence qu'elles
sont pour une grande causées par des microorganismes d'origine
fécale (OMS, Susan J et al, 2001). Une autre étude de l'INVS
portant sur les épidémies d'infection liées à
l'ingestion d'eau de distribution, établie une corrélation forte
entre ces diverses pathologies digestives et les microorganismes
entériques et gastriques (Annexe1: INVS, Tableau d'orientation
étiologique des gastro-entérites et autres infections avec une
transmission hydrique). Selon cette étude, les principaux
micro-organismes susceptibles d'être à l'origine d'une
manifestation pathologiques comme telle sont des micro-organismes à
excrétion fécale chez l'homme ou l'animal :
- bactéries : Campylobacter spp, Salmonella spp,
Shigella spp, Yersinia enterocolitica, Escherichia coli
pathogènes, et en particulier E. coli producteur de shiga-toxine (STEC),
Vibrio cholerae ;
- parasites : protozoaires : Cryptosporidium parvum, Giardia
intestinales, Toxoplasma gondii, Cyclospora cayetanensis ;
- virus : calicivirus humains (norovirus, sapovirus),
rotavirus, astrovirus, adenovirus entériques, entérovirus, virus
de l'hépatite A et E.
Exposition
Il est important de noter qu'Essakane dispose en son sein, un
seul restaurant qui sert environ 1600 plats par jour. Tout le personnel se
restaure dans ce seul restaurant. C'est une mesure
d'équité qui, dans le cadre de notre étude place les
employés face au même risque quelque soit leur position au sein de
la société. Aussi, chaque employé a droit a 2 bidons
d'eau minérale Lafi (1,5L +1,5L= 3L) uniquement au restaurant, ce qui
largement suffisant comme eau de boisson. Notons que cette eau minérale
lafi est la seule eau de boisson consommée sur le site, elle est non
seulement disponible dans toutes les sections de la mine mais également
accessible a tous, même si on n'est pas employés de la
section ; on peut s'en procurer. Cette source d'eau ne peut donc
constituer le canal par lequel les pathogènes se propagent.
En excluant la source d'eau de boisson comme vecteur de ses
contaminations fécales, les principales voies d'exposition susceptibles
d'être à l' origine de contamination sont surtout alimentaires et
comportementale. L'exposition alimentaire est probablement liée pour une
grande part a la consommation d'aliments crus comme les salades de laitue et
les autres crudités, le lait ou peut être les oeufs issues de
manipulations diverses comme le de-coquillage qui se fait après la
cuisson. S'il n'a pas été possible pour notre part de
réaliser des analyses microbiologiques, notre constat quand aux mesures
d'hygiène et d'assainissement dans cette section reste remarquable. Au
regard de ses analyses, nous pensions fortement que le comportement personnel
pourrait être responsable de la prédominance de ses pathologies
digestives. Chaque employé avant d'accéder au restaurant doit se
laver les mains, juste à la porte : du savon liquide et quelques
robinets sont disponibles a cet effet. Ainsi, si la majorité des
employés se plient à cette mesure d'hygiène
élémentaire ; la question principale qui se pose est comment
ils s'y prennent ? En quelques secondes, le savon est aussitôt
nettoyer presque au même moment que son application. L'objectif semble
être définit autrement: juste nettoyer les poussières ou
simplement réalisé un geste habituel. A cela s'ajoute-le fait que
certains s'excluent de cette routine simple car leur main est d'apparence
propre. Cette chaine de contamination s'étoffe enfin avec les nombreux
poignets de main que les employés échangent entre eux à
l'intérieur du restaurant, donc après que certains aient
respectés les consignes d'hygiène et d'autres pas. Ce dernier
acte constitue plus une question culturelle qu'il va falloir manier avec
dextérité pour éviter toute interprétation
déplacées.
Cependant la question se pose est la suivante, l'heure
consacrée à la pause est elle suffisante? Ce qui n'est pas
évident surtout si on ajoute a cette contrainte deux autres facteurs que
sont, la distance a parcourir entre son poste de travail et le restaurant
localisé dans le camp, distance variant selon nos estimations entre cent
mètres (100m) et plus de mille cinq cent mètres (1500m); et le
temps minimale d'attente de la navette que nous avons estimé entre cinq
(05mn) et quinze minutes (15mn). Pour minimiser l'exposition, il faut en plus
de la sensibilisation, construire d'autres restaurants qui respecteront le
même design que la première: cela permettra de réduire les
distances et d'avoir un plus de temps à consacrer a l'hygiène.
Prévention
Les hommes ont le droit et le devoir de participer
individuellement et collectivement à la planification et à la
mise en oeuvre des mesures de protection sanitaire qui leur sont
destinées (OMS, Déclaration d'Alma-Ata, 1978). IL est
évident, au regard de l'ampleur des mesures d'hygiène mis en
place, que la défaillance pourrait fortement être associé a
un problème comportemental. Il sera donc nécessaire de ne pas
baisser la garde et renforcer la sensibilisation et la formation pour un
changement véritable de comportement. Cela est d'autant indispensable
que chaque employés avant d'accéder au restaurant doit prendre le
temps nécessaire pour laver ses mains : c'est un engagement
individuelle pour la promotion de la sante individuelle et collective. Nous
insistons ici sur facteur temps car si le reflexe de laver les mains est une
pratique presque acquise, l'acte est au contraire réalisée de
façon très hâtive (quelques secondes) et n'est plus
efficace car les mains sont justes rincer pour enlever la couche de
saleté visible (poussières et autres). Dans le même
contexte nous avons constater que l'utilisation du savon précède
toujours le contact avec l'eau alors que c'est plutôt le contraire qui
est meilleur : on verse de l'eau sur les mains (pour faciliter l'exposition des
microorganismes au savon), puis on ajoute du savon et on frotte enfin les
deux mains, l'une contre l'autre pendant au minimum 20 a 30 secondes avant le
rinçage a l'eau (figure ci dessous). Les images ci-dessous
illustrent le mécanisme dans son ensemble. Elles peuvent servir de
support lors des formations et sensibilisations et être afficher dans les
lieux indiqués comme les toilettes et le restaurant.
Source: Hand hygiene in the
intensive care unit
Une autre solution nécessaire est de réaliser
des enquêtes au niveau microbiologiques pour identifier les germes
responsables. Des prélèvements réalisés à
différents points fortement suspectés comme les robinets (au
niveau des toilettes et du restaurant) et les poignets des portes du restaurant
permettront de cibler le problème et de prendre des mesures
adéquates de prévention.
Aussi, il faut une décentralisation de la restauration
afin de rapprocher le restaurant des travailleurs dans l'optique d'une
utilisation plus efficace de son temps de pause. A cet effet deux autres
restaurants peuvent être construits avec le même design et
placés dans un rayon qui puisse être accessible à temps
minime par tous.
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