Impact de l'exploitation minière industrielle sur la santé humaine et environnementale au Burkina Faso: cas de la mine d'or de Essakane SA( Télécharger le fichier original )par Issaka OUEDRAOGO Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines (France) - Master Pro 2 en Sciences de la Santé, de l'Environnement, du Territoire et de la Société (SSEnTS) 2012 |
Recherche en Economie Ecologique, Eco-Innovation et Ingénierie du Développement Soutenable MEMOIRE DE MASTER (PRO) 2 Sous la direction de M.Yorghos Remvikos, Professeur a L'UVSQ/ France (Université de Versailles-Saint-Quentin-En-Yvelines)
Stage effectué à la Direction des Evaluations Environnementales (DEE) du Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE) au Burkina Faso Sous la Direction Sawadogo Cheick Dramane Présenté par Issaka OUEDRAOGO Novembre 2012 De sincères remerciements... A M. Yorghos Remvikos, Professeur a l'UVSQ/ France Mon référent pédagogique et directeur de mémoire pour sa disponibilité, ses critiques et suggestions. Au Dr Innocent Ouedraogo à l'Université de Koudougou, a son épouse, Pour leurs conseils, encouragements et soutiens multiformes. Cette phrase ne me quittera jamais l'esprit: « Accroche toi quoiqu'il advienne » Au Directeur du BUNEE et à tout son personnel pour leur accueil et la convivialité A M. Cheick Dramane SAWADOGO au BUNEE, Mon directeur de stage, pour sa compréhension, sa disponibilité et son dévouement dans la formation de ses stagiaires. A Marie Michelle VEZINA, surintendant de l'environnement a Essakane SA et par elle, la Direction et tout le personnel du service environnement de la société pour leur accueil et leur disponibilité. A M. Sibiri KABORE, Directeur régional de l'Environnement et du Développement Durable de la région du centre Ouest et tout son personnel pour leur conseil. A mes collègues et amis, M. Sibri KABORE, M. Bakary RAMDE, M. Siriki BAMBA pour leurs oreilles attentives. Aux soeurs de l'assomption pour leur compréhension et leur encouragement; et par elles tout le personnel du Collège Sainte Monique a Koudougou A toute ma famille... Dédié à ma mère...
RESUME Le Burkina Faso est un pays dont l'économie a toujours été alimentée par les ressources de l'agriculture ainsi que de celles de l'élevage et cela jusqu'en 2009. De nos jours le pays connait un boom minier sans précédent. Le contexte international mais aussi l'adoption de son nouveau code minier en 2003 (Loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus favorable a l'investissement privé sont les causes principales de cette prouesse du pays dans le domaine minier. En effet, l'or est depuis 2009, le premier produit d'exportation du Burkina Faso; et cela suscite beaucoup d'espoir mais également de nombreuses inquiétudes quant à la gestion durable de cette ressource. Dans un tel contexte, la plus grande mine Essakane SA situé dans l'extrême nord du pays (carte 1), peut servir de miroir pour se pencher sur ces diverses interrogations. L'intérêt dans le cadre de notre étude est porté particulièrement sur les impacts que pourraient engendrer l'activité minière sur la santé humaine et environnementale. A cet effet, les données collectées sur le site minier montrent une fréquence élevée de certaines pathologies comme le paludisme et les gastroentérites. A contrario, il n'a été aucunement possible d'établir a partir de nos données une corrélation étroite traduisant l'effet des métaux lourds sur la santé humaine et environnementale. De plus les rejets ou les concentrations des polluants mesurés dans les différents compartiments notamment dans les eaux restent largement inferieurs aux normes fixées en la matière. Mais une question se pose sur la fiabilité des indicateurs et au delà l'efficacité des évaluations. Que cela ne tienne, il est à noter que ces métaux lourds restent une préoccupation fondamentale surtout pour les populations vulnérables (enfants, les femmes et les personnes âgées) et peuvent constituer dans le long terme la cause de nombreuses pathologies chroniques comme le saturnisme ou même impacter de façon durable la qualité des écosystèmes. Mots clés Mine, Impacts sur santé, Environnement, Métaux lourds RESUME SOMMAIRE 2.1.1. Présentation du Burkina Faso 8 2.1.2. Le secteur minier au Burkina Faso 10 2.1.3. Plan National de développement sanitaire 2011-2020 11 2.2. Contexte juridique et institutionnel 12 2.2.2. Contexte institutionnel : mission de stage et présentation du BUNEE 13 2.3. Présentation de Essakane SA 14 2.5.2. Objectifs spécifiques 16 3.1. Sortie de terrain et collecte de données 16 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS 18 4.1. Affections et effets aigus 18 4.2. Risques sanitaires et environnementaux liés aux métaux lourds 28 4.2.1. Concentrations des eaux en métaux lourds 28 4.2.2. Evaluation des polluants d'intérêt dans les eaux: eaux de surface et eaux souterraines 28 INTRODUCTIONAvec une superficie de 274 967 km2, Le Burkina Faso est un pays situé au coeur de l'Afrique occidentale. Pays tropical, le Burkina Faso a un climat de type soudanien comportant deux principales saisons : une saison pluvieuse qui s'écoule entre juin et octobre et une saison sèche de novembre à mai. A l'alternance de ces deux saisons, s'associe la recrudescence de certaines maladies épidémiques et endémo-épidémiques comme le paludisme en saison pluvieuse et la méningite en saison sèche (DGISS / MS, 2010). La population du pays est estimée à environ 16 248 558 habitants (INSD, Projections démographiques de 2007 à 2020). L'économie du Burkina repose essentiellement sur l'agriculture et l'élevage mais depuis l'adoption de son nouveau code minier en 2003 (Loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus favorable a l'investissement privé; le pays connait a ce jour un boom minier sans précédent particulièrement dans le domaine de l'exploitation aurifère. Cela est d'autant plus affirmé que l'or est actuellement le premier produit d'exportation du pays, surclassant du coup le coton communément qualifié d'or blanc. En effet plusieurs mines d'exploitation artisanales, semi-industrielle et industrielles sont en activité, en construction. Certaines sont en extension à ce jour, c'est le cas de la mine d'or de Essakane SA qui sera exploité désormais pendant douze ans (12 ans) au lieu de dix (10ans) comme prévu au départ. Les mines sont une source d'emploi pour de nombreux jeunes, surtout à l'échelle local. Cependant une préoccupation fondamentale concerne la question sanitaire et environnementale en relation avec cette activité minière, et il convient de souligner qu'une gestion rigoureuse et efficace de cette problématique sera indispensable pour prétendre à une exploitation durable de la ressource. Les déterminants de santé doivent connaitre une amélioration pour une augmentation du bien-être des travailleurs et des populations locales. Cet ensemble de préoccupations conduisent à un certain nombre de questionnements liés aux conditions d'hygiènes et de sécurité réservées aux employés dans les entreprises minières mais aussi a l'impact direct et indirect de l'activité minière sur la sante humaine et environnementale. Au regard de tous ces questionnements qui méritent une attention particulière pour le respect des engagements liés a la gestion durable des ressources du sous sol; une étude portant sur le cas précis de la mine d'or de Essakane SA, la plus grande mine a ce jour servira de miroir pour apprécier ne serait ce que de peu une situation d'ensemble dans un secteur assez complexe ou la disponibilité de données fiables n'est pas toujours évidentes. Nous nous intéresserons donc aux rejets miniers, aux polluants tels que le mercure, le plomb, le cadmium; leurs effets sur la sante humaine et environnementale ainsi qu'aux pathologies diverses comme les gastroentérites, le paludisme, les myalgies... dont les taux de prévalence pourraient d'une manière ou d'une autre être influencée directement ou indirectement par l'activité, les conditions de vie et /ou de travail a l'intérieur d'une mine. · Situation géo-climatique Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso s'étend sur une superficie de 272 967 km2. Il est limité au nord et à l'Ouest par le Mali, à l'est par le Niger et au sud par le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire. Le pays est subdivisé en 13 régions, 45 provinces et 351 communes. Pays tropical, le Burkina Faso a un climat de type soudanien et comporte deux principales saisons : une saison pluvieuse de juin à octobre et une saison sèche de novembre à mai durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud, sec et chargé de poussière, originaire du désert du Sahara. A l'alternance de ces deux saisons s'associe la recrudescence de certaines maladies épidémiques et endémo-épidémiques comme le paludisme en saison pluvieuse et la méningite en saison sèche.
Carte 1 : Carte du Burkina Faso, localisation du pays en Afrique et dans le monde Source: Google images · Situation socioéconomique
Sur le plan économique, le Burkina Faso a enregistré au cours de cette dernière décennie, une croissance économique régulière. Cette croissance a été en moyenne 5% par an entre 2000 et 2009. En 2010, le pays a enregistré une croissance du PIB de 7,9%. L'incidence de la pauvreté est évaluée à 43,9% en 2009 (INSD ; EICVM-2009) sur la base des dépenses des ménages et à 40,1% en 2006 sur la base des avoirs des ménages (biens d'équipement, logement, etc.) à partir des résultats du RGPH. · Situation sociodémographique Effectif et structure de la population La structure par âge d'une population permet de comprendre les problèmes de santé auxquels elle est confrontée. En effet, les facteurs influençant l'état de santé d'une population varient d'un groupe d'âge à un autre. Le Burkina Faso a une population très jeune. Les moins de 15 ans représentent 48% de la population. En 2010, les enfants de 0-11 mois représentent 4,2% de la population. Les hommes de 15 ans et plus représentent 23,7% de la population et celle des femmes de 15 ans et plus est de 28,3%. Espérance de vie à la naissance L'espérance de vie à la naissance est le nombre moyen d'années que pourrait vivre un individu à sa naissance. L'indicateur est en amélioration depuis 1985. Il est ainsi passé de 48,5 en 1985 à 56,7 ans en 2006. Les taux de mortalité et de morbidité Les résultats des différentes enquêtes réalisées par l'Institut national de la statistique et de la démographie montrent que la morbidité générale a connu une évolution à la baisse de 1994 à 2003, passant de 15,8% à 5,8%, suivie d'une remontée en 2007 (8,4%). La même tendance s'observe au niveau des zones urbaines et rurales. Cependant la morbidité est plus élevée en milieu urbain qu'en milieu rural. Cet écart pourrait s'expliquer par les différences de perceptions des populations à l'égard de leur état de santé. Le niveau général de la mortalité connaît une nette amélioration. En effet, le taux brut de mortalité est passé de 14,8%o en 1996 à 11,8%o en 2006. De même, les mortalités spécifiques, connaissent des baisses constantes, traduisant l'impact des efforts déployés dans ce domaine. · Alphabétisation et éducation Le niveau d'alphabétisation de la population reste faible au Burkina Faso. Selon les enquêtes de l'INSD sur les conditions de vie des ménages de 2003 à 2007, le taux d'alphabétisation des 15 ans et plus est passé de 21,8% en 2003 à 23,6% en 2005 et 28,3% en 2007. Sur le plan de l'éducation, les indicateurs sont en constante amélioration quand bien même d'énormes efforts restent à faire. Le taux brut de scolarisation au primaire est passé de 61,4% en 2005/2006 à 74,8% en 2009/2010. Au niveau du post-primaire, le taux de scolarisation passé de 21,0% à 29,7% en 2009/2010. Le secteur minier est en pleine expansion au Burkina Faso ces dernières années. En effet, l'or est actuellement le premier produit d'exportation du pays. A cet effet, le Burkina intègre donc le cercle des pays miniers. Ces résultats obtenus se fondent sur une déclaration de politique minière nationale couplée a l'adoption d'un code minier très favorable a l'investissement privé (loi N°023/AN du 8 mai 2003). A ces deux facteurs ayant permis la promotion du secteur minier burkinabè s'ajoute un court très intéressant de l'oz d'or sur le marché international. A ce jour, 859 titres miniers et autorisations sont valides et se répartissent de la manière suivante : 621 permis de recherche, 10 permis d'exploitation industrielle, 16 permis d'exploitation semi-mécanisée, 197 autorisations d'exploitation artisanale traditionnelle et 47 autorisations d'exploitation de substances de carrière. D'autres substances minérales connaissent également une exploitation en plus du secteur florissant de l'exploitation aurifère: Il s'agit du phosphate de Kodjari, du calcaire de Tiara et Dioungoko et le manganèse de Kiéré. Aussi, certains gisements se trouvent à un niveau très avancé dans les études. On peut citer le manganèse de Tambao, le Zinc de Perkoa, le calcaire de Tin Hrassan et l'or de Niankorodougou dans la Léraba, Kiaka dans le Zoundwéogo, Bissa dans le Bam et Mogtédo dans le Ganzourgou. Sur le plan spécifique de la production d'or, six mines sont en exploitation: Youga, Taparko, Mana, Kalsaka, Inata et Essakane (Carte 2). Ainsi, en 2011, le pays a produit 32,6 tonnes d'or et la prévision attendue pour 2012 est de 40 tonnes d'or. La production de manganèse a donné 57 355 tonnes en 2010 et 49 715 tonnes en 2011. L'ensemble des taxes et redevances minières rapportées au cours des quatre dernières années donne un montant de près de 200 milliards de F CFA. En 2010, l'or a contribué pour 440 milliards de F CFA aux recettes d'exportation du pays soit 62,77% des dites recettes et 7,7% au PIB confirmant ainsi sa position de premier produit d'exportation. En 2011, cette contribution devrait atteindre, sous réserve de confirmation par la BCEAO, 620 milliards de recettes d'exportation pour une contribution au PIB de 12,12%. De plus ces sociétés minières ont contribué à résorber une partie du chômage dans le pays. C'est ainsi qu'à la mie 2011, on dénombrait prés de 5000 emplois permanents dont 93% d'emplois nationaux. Si ces sociétés minières ont pour souci de faire des recettes financières, elles auront contribué pour beaucoup au développement du pays. Cependant des inquiétudes subsistent et concernent plusieurs points tels que la gestion du problème foncier, le dédommagement des populations déplacés et leur réinstallation, les mécontentements des populations locales et les conflits entre miniers et population locale le plus souvent liés au problème foncier et à l'emploi de la main d'oeuvre locale, la répartition des bénéfices entre les communes et l'Etat central, la forte pression liée a la migration massive autour des sites miniers, le déséquilibre socioéconomique (grossesse précoce, bouleversement culturel, cherté de la vie, développement de la prostitution...), la recrudescence des Infections Sexuellement transmissibles notamment le VIH/SIDA, l'impact sur la sante et l'environnement des produits chimiques utilisés etc. Carte 2: Quelques sites aurifères au Burkina Faso Source: Google images Le Plan national de développement sanitaire (PNDS) est un référentiel de planification stratégique de portée nationale en matière de santé. C'est l'instrument d'opérationnalisation de la politique nationale de santé qui a été révisée en 2010. La vision de la politique nationale de santé est « le meilleur état de santé possible pour l'ensemble de la population à travers un système de santé performant ». Sa mise en oeuvre vise à travers le PNDS se fera selon les objectifs prioritaires suivants: - développer le leadership et la gouvernance dans le secteur de la santé ; - améliorer des prestations de services de santé ; - promouvoir la santé et la lutte contre la maladie ; - développer des ressources humaines pour la santé ; - développer des infrastructures, des équipements et des produits de santé ; - améliorer la gestion du système d'information sanitaire ; - promouvoir la recherche pour la santé ; - accroitre le financement de la santé et l'amélioration de l'accessibilité financière des populations aux services de santé. Le PNDS constitue un référentiel de planification pour les dix (10) prochaines années. Il permet aussi d'améliorer le dialogue sectoriel et le processus de planification à tous les niveaux du système de santé (Tableau de bord, sante 2010). Cependant ce que nous pouvons constater est qu'il n'y a pas une intégration explicite de la question relative l'impact des facteurs environnementaux sur la sante.
A l'instar de ceux consignées dans le guide sectoriel d'étude et de la notice d'impact sur l'environnement des projet miniers, plusieurs lois et règlements obligent les promoteurs privés ou publics à respecter l'environnement lorsqu'ils projettent des travaux et aménagements qui peuvent avoir des impacts sur la sante et l'environnement. Ces lois et règlements sont principalement : - la loi N°0052/97/ADP du 30 janvier 1977, portant Code de l'Environnement au Burkina Faso qui stipule en son article 17 que « les activités susceptibles d'avoir des incidences significatives sur l'environnement sont soumises à l'avis préalable du ministre de l'environnement. L'avis est établi sur la base d'une Etude d'impact ou une notice d'impact sur l'environnement ». - la loi N°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant Code Forestier au Burkina Faso qui stipule en son article 50 que « toute réalisation de grands travaux entraînant un défrichement est soumise à une autorisation préalable du Ministre chargé des forêts sur la base d'une Etude d'Impact sur l'Environnement ». - la loi N°23/94/ADP du 13 mai 1994, portant Code de santé publique au Burkina Faso. - la loi N°014/96/ADP du 23 mai 1996, portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso. - la loi N°023/AN du 8 mai 2003, portant Code minier au Burkina Faso. - la loi N°002-2001/AN du 8 février 2001, portant loi d'orientation relative à la gestion de l'Eau. - la loi N°034-/AN du 14 novembre 2002, portant loi d'orientation relative au pastoralisme. - la loi N°062/95/ADP du 14 décembre 1995, portant Code des investissements et des formalités au Burkina Faso et son décret d'application N°96-235/PM/MICIA/MEF. - la loi N°05-2004 du 21 décembre 2004, portant Code Général des collectivités territoriales. - le décret N°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet 2001, portant champ d'application contenu et procédure de l'EIE et de la NIE qui stipule que « les activités susceptibles d'avoir des impacts significatifs sur l'environnement sont soumises à l'avis préalable du Ministre chargé de l'environnement. L'avis est établi sur la base d'une Etude d'impact ou une notice d'impact sur l'environnement ». - le décret N°98-322/PRES/PM/MEE/MCIA/MEM/MS/MATS/METSS/MEF du 28 juillet 1998, portant conditions d'ouverture et de fonctionnement des établissements dangereux, insalubres et incommodes qui en son article 7 prévoit qu'à chaque exemplaire de la demande fournie, doit être jointe une étude d'Impact sur l'Environnement. Cette étude mentionnera les mesures envisagées par le demandeur pour supprimer, limiter ou compenser les inconvénients de l'établissement et en indiquera les coûts estimatifs. - le décret N°2001- 185 /PRES/PM/MEE du 7 mai 2001, portant fixation des normes de rejets de polluants dans l'air, l'eau et le sol. Il fixe à ses articles 6, 10, 11 respectivement, les normes de rejets des émissions dues aux installations fixes, les normes de déversement des eaux usées dans les eaux de surface, les normes de déversement des eaux usées dans les égouts. En plus de la réglementation nationale, le Burkina Faso est signataire de nombreuses conventions et traités internationales telles que la convention RAMSAR, la convention de Stockholm, la convention de Bale, la convention de Bamako... Les objectifs poursuivis par de telles dispositions réglementaires sont clairement affichés: il s'agit de permettre la mise sur pied d'un projet ou un programme qui puisse être rentable au pays en évitant, en limitant ou en minimisant les effets négatifs sur l'environnement et la sante tout en optimisant les effets positifs pour le bien être des populations.
Le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE) est une direction spécialisée du Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) au Burkina Faso. Il a pour missions la coordination de la mise en oeuvre et du suivi de la politique nationale en matière d'évaluation environnementale, des audits et inspection environnementale. A ce titre, il est chargé: - de la mise en oeuvre des stratégies nationales en matière d'évaluation environnementale et d'inspection environnementale, de la promotion de la pratique des évaluations environnementales en collaboration avec les autres structures du Ministère; - du suivi et de la surveillance sur le plan environnemental des projets et programmes ayant fait l'objet d'évaluation environnementale ; - de l'organisation et de la conduite des inspections environnementales sur tout le territoire national; - de la définition des procédures d'inspection environnementale ; Le BUNEE est organisé autour de deux directions: la Direction des Evaluations Environnementales (DEE) qui regroupe les services des Evaluations Environnementales (SEE) et celui en charge du suivi des Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES); ainsi que la Direction des Inspections et des Audits Environnementaux (DIAE) qui regroupe le Service des inspections environnementales (SIE) et le Service des Audits Environnementaux. A ce jour, seule la DEE est pleinement fonctionnelle même si la tache assignée à cette direction dépasse largement les moyens et le nombre du personnel, les évaluateurs qui doivent sillonner tout le territoire pour accomplir leur mission se battent comme ils peuvent. Et dans le cadre de la promotion des études d'impact sur l'environnement, celles-ci ne sont pas à ce jour pleinement intégrer dans les projets par les différents promoteurs excepté les grosses structures minières et quelques promoteurs des boulangeries et des fermes. Cependant, l'exigence accordée aux résultats des études d'impact par les structures de financement des différents projets tels les Banques mondiale, les banques locales etc. obligent de plus en plus certains promoteurs en quête de financement à se soumettre a cette réglementions sous peine de voir leurs bailleurs se rétracté du projet. Essakane SA est une filiale du groupe IAMGOLD CORPORATION, la multinationale canadienne spécialisée dans l'exploitation minière et qui de nos jours exploite huit mines d'or et une du Nobium a l'échelle internationale, en Afrique et en Amérique. Localisé à l'extrême nord du pays dans la région du sahel, province de l'Oudalan a environ 330 km au nord de Ouagadougou (Carte 1), la mine ci concerné, Essakane Sa a connu sa première production commerciale en juillet 2010 et est détenue à 90% par IAMGOLD et a 10% par le gouvernement du Burkina Faso. Si la mine connait a ce jour une exploitation industrielle, elle a été dans le passé ; a l'instar de plusieurs autres sites dispersés un peu partout sur le territoire nationale, un site d'orpaillage découvert et exploité de façon artisanale depuis 1985 par les populations locales ; avant de passer entre les mains de plusieurs concessionnaires dont l'Etat (1992), Rangers minerals (2001), Orezone / Golds fields (2002), Orezone (2008) et IAMGOLD en 2009 par acquisition d'Orezone (Julien Baudrand, 2011). Essakane SA constitue à ce jour le plus gros gisement d'or en exploitation au Burkina Faso, 120 tonnes d'or avec une Teneur moyenne d'environ 1,6g/t. La mine a une durée de vie de 12 ans et produira 10 tonnes d'or par an. Les dimensionnements du gisement sont les suivants : 200 mètres de profondeur ; 2,5 km de long et 500m de large. Cote création d'emploi, la mine emploi plus de 1700 travailleurs directs (CDD, CDI) dont 92% de burkinabé, 37% emploi local et 12% de femme. (Julien Baudrand, 2011). Essakane SA est accréditée de certifications internationales telles : la certification ISO 14001 et la certification OHSAS 18001. Prévue pour prendre fin en 2023, la vie de la mine d'or ESSAKANE IAMGOLD se verra prolongée jusqu'en 2025. La compagnie minière vient de lancer officiellement ce mois d'octobre 2012 son projet d'expansion a quelques encablures du site actuel, notamment vers le nord et Falangoutou. Selon les prévisions, 700 nouveaux emplois seront créés pendant la phase de construction et environ 200 pendant la phase d'exploitation ; 94% de ses emplois seront burkinabè avec 46% local (Sahel). 2.4. ProblématiqueL'agriculture et l'élevage ont depuis très longtemps constitué les piliers de l'économie du Burkina Faso. Cependant avec l'adoption de son nouveau code minier en 2003 (Loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003), plus attrayant, donc plus favorable a l'investissement privé; le pays connait a ce jour un boom minier sans précédent et cela particulièrement dans le domaine de l'exploitation aurifère. Le secteur minier est aujourd'hui le levier de l'économie du pays, et l'or est depuis 2009, le premier produit d'exportation du Burkina. Plus de 600 permis de recherche et d'exploitation ont été délivrés à ce jour: le Burkina Faso se compte désormais parmi les pays miniers. Outre les retombées économique (Taxes divers, création d'emplois directs et indirects, création d'entreprises connexes...), l'exploitation minière est une activité qui engendre d'énormes problèmes environnementaux et socio-économiques dont la déforestation; les risques de pollution de l'air, des sols, des eaux de surfaces et souterraines; la perte des superficies agricoles; le déplacement et le recasement des populations affectées ainsi que la perte de certaines valeurs culturelles. Pour une perspective d'exploitation durable des ressources du sous-sol burkinabè, notre étude se devrait de s'interroger sur les impacts que pourrait engendrer l'activité minière industrielle `'naissante'' sur la sante humaine et environnementale a travers le thème: « Impact de l'exploitation minière industrielle sur la sante humaine et environnementale au Burkina Faso: cas de la mine d'or de Essakane SA » Le Burkina Faso ne disposant pas d'une grande expérience dans l'exploitation minière en générale et dans l'exploitation minière industrielle en particulier, l'utilisation de produits chimiques hautement toxiques comme le mercure ou le cyanure pour l'extraction de l'or peut être source de problème de sante publique qui pourrait se révélé être sans précédent a moyen et long terme. Particulièrement dans le secteur minier industriel, la question peut être considérer autrement du fait que l'exigence dans l'application des normes permet d'encadrer l'exploitation en permettant une prise en compte significative des préoccupations environnementale et sanitaire. Ainsi, les risques d'exposition à des toxiques environnementaux, les risques d'accidents de travail sont amoindris comparativement au secteur minier artisanal. Que cela ne tienne, les principes de précaution et de prévention doivent prévaloir dans les stratégies de promotion et d'exploitation de ses ressources minières. Et cette étude contribuera certainement a fournir d'une part un support actualisé dans la prise en compte des problématiques environnementales et sanitaires relatives a l'exploitation minière, et d'autre part servir d'outil d'aide a la décision par une prise en compte plus significative des risques sanitaires dans les mines pour le bien être des travailleurs et des populations. 2.5.1. Objectif généraleL'objectif général est d'évaluer l'impact de l'exploitation minière sur la santé humaine et environnemental. Il s'agit de faire une analyse des données recueillies a Essakane SA afin d'établir une possible association ou non entre l'activité minière, les rejets émanant des différents circuits de production et leurs effets diffus susceptibles d'être corréler aux pathologies récurrentes traiter a la clinique de la société Essakane Sa. Aussi, nous tenterons une analyse prospective des risques de sante, de détérioration de l'intégrité des écosystèmes particulièrement ceux aquatiques a travers l'analyse des données relatives a la présence des métaux lourds dans les eaux souterraines et de surface. |
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