2.1.2.2.2. Emergence de la microfinance
Les formes de financements semi formels sont nées
à la suite des échecs
de nombreuses institutions publiques de crédit
subventionnées des pays en développement dans leurs politiques
intervenues pour pallier aux imperfections du marché, et aussi dans une
tentative d'évincer les formes de financements informels. On peut alors
aborder les institutions financières semi formelles en quatre points
(De Briey, 2005) :
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+ Ce sont des coopératives et mutuelles
d'épargne et de crédit, crées à partir d'un
modèle qui date plus d'un siècle en Europe et au Canada pour
lutter contre l'usure et proposer aux paysans des crédits à des
taux bon marché.
+ Ce sont les caisses villageoises, dont les premières
caisses d'épargne se sont développées au Québec
sous le nom de caisses des Jardins, (1854-1920) ou « banques
villageoises» pour certains afin de désigner des dispositifs locaux
assez similaires.
+ Ce sont les expériences de crédits directs
gérés par des ONG locales, et financés par des
organisations étrangères. Ces institutions se sont
inspirées des pratiques de la finance informelle dans le but de
réduire les problèmes de risque. La méthodologie des
groupes de caution solidaire est l'exemple appliqué par les tontines
dans les pays en développement.
+ Ce sont enfin les projets à volet crédit
puisque des mesures d'accompagnement justifient l'octroi de crédit pour
les micros entrepreneurs, tels que les domaines de la formation, de la gestion
etc....
Selon Servet (2006), il est possible de
distinguer trois décennies d'expansion de la microfinance :
+ La première (1975-1985) est celle de
l'émergence des organisations modernes de microfinance telle que Grameen
Bank.
+ La deuxième décennie (1985-1995) est celle
où un grand nombre des institutions les plus connues ont vu le jour (BRI
en Indonésie et Bancosol en Bolivie) et ayant établi des liens
avec les banques commerciales tout en atteignant une taille considérable
de clients.
+ La troisième décennie (1995-2005)15
se caractérise par l'intégration de la microfinance dans les
programmes de développement économique par la
prolifération des modèles, avec une forte tension et entre
l'objectif de lutte contre la pauvreté et celui de la viabilité
financière des organisations.
Le 18 novembre 2004, et à travers son discours, l'ex
Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan
à expliqué que : « L'accès durable au
microcrédit contribue à atténuer la pauvreté, en
générant des revenus, en créant des emplois, en donnant la
possibilité aux enfants d'aller à l'école, en permettant
aux familles d'obtenir
15 L'année 2005 a été reconnue comme
année internationale du microcrédit
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des soins médicaux et en donnant aux populations de
faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins ».
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