3.1.1.4. La bonne gouvernance
Le concept de bonne gouvernance a fait
apparition à la fin des années 1990. Il a été
intégré dans les conditions liées aux accords de
financements entre les institutions financières internationales et les
bailleurs de fonds d'une part, et les pays en développement d'autre
part. À ce titre on retrouve de plus en plus dans les discours de la
banque mondiale une liaison entre la pauvreté et la bonne gouvernance.
Selon le rapport de la banque mondiale (20002001) sur le développement
(« combattre la pauvreté ») ; « l'aide devrait être
ciblée vers les pays ayant des niveaux élevés de
pauvreté.
Selon le PNUD, « la gouvernance peut être
considérée comme l'exercice des pouvoirs économiques,
politiques et administratifs pour gérer les affaires des pays à
tous les niveaux. Elle comprend les mécanismes, procédés
et institutions, et assure que les priorités politiques, sociales et
économiques sont fondées sur un large consensus dans la
société et que la voix des plus pauvres et des plus
vulnérables sont au coeur du processus de décision sur
l'allocation des ressources pour le développement».
35 Selon la commission Mondiale pour l'environnement (RIO) :
« Le développement durable veut répondre aux besoins des
générations actuelles sans compromettre la possibilité de
répondre à ceux des générations à venir
». Cité par Ngassam (2008), Economie de développement,
Université de Dschang.
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3.1.2. Caractéristiques et évolution de la
pauvreté au Cameroun
La dernière enquête camerounaise auprès
des ménages (ECAM III) réalisée en 2007 estimait à
39,9% le taux de pauvreté de la population contre 40,2% en 2001 (ECAM
II) et 53,3% en 1996 (ECAM I), dont 55% de ruraux. On remarque ici qu'entre
1996 et 2001, il y a eu un recul significatif de l'incidence de la
pauvreté, mais en 2007 cette incidence de la pauvreté a presque
stagné (INS, 2008). Cependant l'enquête (ECAM III) a montré
des disparités importantes dans l'évolution de la pauvreté
entre 2001 et 2007. En milieu urbain, la pauvreté a nettement
reculé (de l'ordre de 5 points) notamment dans les villes de Douala et
Yaoundé. Par contre en milieu rural, elle a augmenté de
près de 3 points, surtout dans les régions septentrionales. Ainsi
au Cameroun, la pauvreté est un phénomène qui affecte
davantage le milieu rural.
Les femmes et les enfants sont particulièrement
touchés: 52% des membres des ménages pauvres sont des femmes, la
moitié ayant moins de 15 ans. Selon l'ECAM III, seulement 18% des femmes
rurales ont un niveau d'enseignement secondaire; les régions de
l'Extrême Nord et du Nord en particulier sont les zones où l'on
rencontre le plus grand nombre de femmes les moins instruites du pays (14% et
12% respectivement). L'emploi des jeunes est également une
priorité pour le gouvernement; l'Institut National de la Statistique
estime que 7 jeunes sur 10 sont sous-employés (OMD, INS 2010).
ECAM III a identifié comme principaux
déterminants de la pauvreté les facteurs suivants: la taille du
ménage, le niveau d'instruction, le groupe socioéconomique et
l'accès aux actifs de production. Les populations rurales pauvres
estiment que les possibilités d'amélioration de leurs conditions
de vie proviendraient de la création d'emplois, du
désenclavement, de l'accès à l'instruction et à
l'information, de la stabilité des prix des denrées alimentaires,
et de l'accès aux soins médicaux, à l'eau et au
crédit. De même, d'après cette enquête, le seuil de
pauvreté est fixé à 269 433F CFA par an ; soit 738FCFA par
jour, situé un peu au dessus du seuil de 1,25 dollar par jour
fixé par le FMI. La figure 4 ci-dessous nous permet de constater que le
pourcentage des pauvres est resté presque constant en zone rurale entre
1996 et 2007.
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Figure 4: Evolution de l'incidence de la
pauvreté au Cameroun
Source : par nos soins d'après résultats
préliminaires ECAM III, INS, 2007.
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