TABLE DES MATIERES
i
TABLE DES MATIERES i
DEDICACE v
REMERCIEMENTS vi
LISTE DES SIGLES vii
LISTE DES TABLEAUX ix
LISTE DES FIGURES x
RESUME xi
ABSTRACT xii
CHAPITRE I: Introduction Générale
1
1.1. Contexte de l'étude 2
1.2. Problématique 4
1.3. Objectif de la recherche 6
1.4. Hypothèse de la recherche 6
1.5. Choix du sujet et Intérêt de l'étude
7
1.5.1. Choix du sujet 7
1.5.2. Intérêt de l'étude 8
1.6. Organisation de la thèse 8
CHAPITRE 2 : Cadre conceptuel et revue de la
littérature 9
2.1. Clarification des concepts 10
2.1.1. Le phénomène de pauvreté 10
2.1.1.1. Définition de la pauvreté 10
2.1.1.2. Les différentes formes de pauvreté
12
2.1.1.2.1. La pauvreté absolue 13
2.1.1.2.2. La pauvreté relative 13
2.1.1.3. Les seuils de pauvreté 15
2.1.1.3.1. Seuil de pauvreté absolue 15
2.1.1.3.2. Seuil de pauvreté relative 16
2.1.1.4. Pauvreté et Inégalité 16
2.1.1.4.1. Le coefficient d'inégalité de Gini
16
2.1.1.4.2. L'indice de Theil (Theil's entropy measures) 17
2.1.1.4.3. Le ratio de dispersion des déciles 17
2.1.1.4.4. Part de la consommation et du revenu des x% les
plus pauvres 17
2.1.1.5. Pauvreté et Vulnérabilité 18
2.1.1.6. Mesures de la pauvreté 18
2.1.1.6.1. Incidence de la pauvreté (indice en nombre
d'habitants) 19
2.1.1.6.2. Profondeur de la pauvreté (écart de
pauvreté) 19
2.1.1.6.3. Sévérité de la pauvreté
(écart de pauvreté au carré) 19
2.1.2. Le concept de Microfinance 19
2.1.2.1. Origine de la microfinance 20
2.1.2.2. Définitions et émergence de la
microfinance 21
2.1.2.2.1. Définitions de la microfinance 21
2.1.2.2.2. Emergence de la microfinance 22
2.2. Revue de la littérature 24
2.2.1. Revue des travaux théoriques 24
2.2.1.1. Les fondements théoriques liés à
la microfinance 24
2.2.1.1.1. La théorie de la répression
financière 24
2.2.1.1.2. La théorie des coûts de transaction
25
2.2.1.1.3. La théorie d'agence ou théorie
principal-agent 26
2.2.1.1.3. Les débats entre deux approches en
microfinance 27
2.2.1.1.3.1. L'approche institutionnaliste 27
2.2.1.1.3.2. L'approche welfariste 28
2.2.1.2. Les fondements théoriques liés à
la pauvreté 30
2.2.1.2.1. L'avènement des écoles sur la
pauvreté 30
2.2.1.2.1.1. L'école welfariste 30
2.2.1.2.1.2. L'école des besoins de base 30
2.2.1.2.1.3. L'école des capacités ou
capabilités 31
2.2.2. Revue des travaux empiriques 33
Conclusion 36
iii
CHAPITRE 3: Evolution de la Pauvreté et de la
Microfinance dans le Monde et au
Cameroun 37
3.1. La pauvreté dans le monde 38
3.1.1. Stratégies internationales de lutte contre la
pauvreté 40
3.1.1.1. L'IPPTE et sa mise en oeuvre 41
3.1.1.2. Le DSRP et la FRPC 42
3.1.1.3. Le financement du développement durable 42
3.1.1.4. La bonne gouvernance 43
3.1.2. Caractéristiques et évolution de la
pauvreté au Cameroun 44
3.1.3. Stratégies nationales de lutte contre la
pauvreté 45
3.2. La Microfinance au Cameroun 47
3.2.1. Configuration du secteur 47
3.2.2. Couverture géographique de la clientèle
48
3.2.3. Les capitaux propres 48
3.2.4. Organisation du secteur de la microfinance 49
3.2.5. Présentation du réseau MC2 au
Cameroun 50
3.2.5.1. Définition des MC2 50
3.2.5.2. Produits et services offerts par les MC2
51
3.2.5.3. Conditions d'adhésion à une MC2
52
3.2.5.4. Effet de la MC2 sur la réduction de
la pauvreté 52
Conclusion 53
CHAPITRE 4: Méthodologie de la Recherche
54
4.1. Présentation de la zone d'étude 55
4.2. Nature et source de données 55
4.3. Spécification du modèle 56
4.4. Tests économétriques et méthode
d'estimation 59
4.4.1. Tests économétriques 59
4.4.1.1. Le test d'homogénéité 59
4.4.1.2. Les tests de normalité 60
4.4.1.3. Le test d'auto corrélation de durbin-watson
61
4.4.1.4. Le test d'hétéroscedasticité
61
4.4.1.5. Le coefficient de détermination R2
62
iv
4.4.1.6. Le coefficient de corrélation 62
4.4.2. Méthode d'estimation 63
CHAPITRE 5: Presentation des resultats et discussion
65
5.1. Statistiques descriptives 66
5.1.1. Caractéristiques des bénéficiaires
enquêtés 66
5.1.2. Caractéristiques des microcrédits 71
5.2. Analyses descriptives 73
5.3. Tests 74
5.4. Evaluation de l'impact du microcrédit sur le
niveau de pauvreté a partir du réseau mc2
de la Ménoua 75
CHAPITRE 6: Conclusion et Recommandations
78
6.1. Conclusion 79
6.2. Limites et perspectives 80
6.3. Recommandations 80
Références bibliographiques 82
Annexes : 87
DEDICACE
v
Je dédie cette thèse de Master à ma
mère AWOUANTCHA Bernadette, mon père
DONKOHO Fidèle, à mon oncle SONFACK
Maurice et son épouse DEMAFO Noël, et
à TCHAMENI Delphine ; eux qui m'ont poussé
à grimper l'arbre pour déguster les fruits, au lieu de rester en
bas et d'attendre la chute de ces fruits.
REMERCIEMENTS
vi
Etant donné qu'aucune oeuvre n'est faite dans la solitude,
ce travail est l'oeuvre de plusieurs personnes dont je tiens à
remercier.
Au terme de ces années de recherche, mes premiers
remerciements vont à l'endroit du Dr. PONY Lucas, mon
directeur de thèse qui m'a apporté un précieux soutien
dans ce travail, et l'accueil dans son laboratoire CEDRES m'a permis de mieux
manipuler les outils de recherche.
Je remercie Pr. KAMDEM David qui a
accepté sans hésiter de superviser ce travail.
Je remercie M. KUIPOU Christophe pour son
soutien et ses conseils dans la réalisation de ce travail.
Mes remerciements s'adressent également à mon
frère NANFACK Achille et mes soeurs NGOUFACK
Yrène et NGOUATEU Nina, qu'ils trouvent en ce
travail un exemple à suivre.
Je remercie MAKOLLO Manuella, EMO
Armelle et DIBAO Francia, elles qui m'ont
accepté dans leur famille et m'ont apporté leur soutien
indéfectible.
Je remercie le Dr. BOMDA Justin
Secrétaire Exécutif ADAF-Siège (Yaoundé)
pour n'avoir ménagé aucun effort en me remettant une lettre de
recommandation qui m'a facilité l'accès au sein des
MC2.
Je remercie M. KENMOE Elvis
contrôleur-auditeur comptable d'ADAF OUEST pour sa disponibilité
et son aide dans la collecte des informations.
Je remercie tous les Directeurs d'agence des MC2 de
Foréké, Foto, Fongo-Tongo, Bafou, Bamendou, Baleveng,
Penka-Michel, Doumbouo et Fokoué, et plus précisément
Mme NONGNI Marthe de MC2 baleveng pour son
dévouement afin de me mettre en contact avec les
bénéficiaires de microcrédits.
Je remercie mon amie TSAGUE DONGMO Bella qui
m'a soutenu sans relâche tout au long de ce travail.
Je remercie maman MAGNI Sylvie Blandine pour son
soutien inconditionnel.
Je tiens à remercier tous mes camarades de promotion
à l'égard de TAKOULAC Marcel, MOUMIE
Eric, CHOUAFI Orfé, MAKUISSIE
Judith, MBOUNGA Adéline, DONGMO
Franklin, NZOTCHA Christian, SIMEU
Christian, MBOUE Ricardo, pour leurs motivations et
dont sans eux je n'aurais pas pu atteindre le bout de ce travail.
Je remercie enfin tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de ce travail et dont je n'ai
pas pu citer les noms
LISTE DES SIGLES
VII
ADAF : Appropriate Development for Africa
Foundation
AGR : Activité
Génératrice de Revenu
AID : Association Internationale pour le
Développement
APE : Accords de Partenariat Economique
APD : Aide Publique au
Développement
BIT : Bureau International du Travail
BM : Banque Mondiale
CAMCCUL: Cameroon Cooperative Credit Unions
League
CCA: Crédit Communautaire d'Afrique
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale
CGAP: Consultative Group to Assist the
Poor
COBAC: Commission Bancaire d'Afrique
Centrale
COOPEC : Coopérative d'Epargne et
Crédit
DSCE : Document de Stratégies pour la
Croissance et l'Emploi
DSRP : Document de Stratégies pour la
Réduction de la Pauvreté
ECAM : Enquêtes Camerounaises
Auprès des Ménages
EMF : Etablissement de Microfinance
FAO : Programme Alimentaire Mondial
FMI : Fonds Monétaire
Internationale
FRPC : Facilités pour la
Réduction de la Pauvreté et la Croissance
IADM : Initiative d'Allègement de la
Dette Multilatérale
viii
IMF : Institution de Microfinance
INS : Institut National de la Statistique
IPPTE : Initiative Pays Pauvres Très
Endettés
MC2 : Mutuelle Communautaire de
Croissance
MPE : Micros et Petites Entreprises
MINFI-CMR : Ministère des Finance
Cameroun
NEPAD: New Partnership for African
Development
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAS : Plan d'Ajustement Structurel
PCI : Programme de Comparaison
Internationale
PED : Pays En Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
PVD : Pays en Voie de Développement
RMDH : Rapport Mondial sur le
Développement Humain
SDSR : Stratégies de
Développement du Secteur Rural
LISTE DES TABLEAUX
ix
Tableau 1: La pauvreté de 1820 à 1992 avec
prévision en 2015 38
Tableau 2: Estimations régionales de la pauvreté
(Seuil de pauvreté de 1.25 $/ jour) 39
Tableau 3: Comparaison mondiale de la pauvreté entre le
seuil de 1,25$ par jour et le seuil
de 2$ par jour en 2005(effectif en million) 40
Tableau 4: Perspectives de marché entre 2000 et 2011
(valeurs financières en milliards de
F CFA) 49
Tableau 5: Organisation du secteur de la Microfinance au
Cameroun 50
Tableau 6: Evolution statistique du réseau
MC2 au 30 Novembre 2012 51
Tableau 7: variables et leurs modalités dans le
modèle 57
Tableau 8: répartition des bénéficiaires
par âge 67
Tableau 9: Relation entre genre et niveau d'instruction 70
Tableau 10: Niveau de revenu mensuel du répondeur 70
Tableau 11: Relation entre niveau d'instruction et niveau de
pauvreté 71
Tableau 12: Répartition des microcrédits 72
Tableau 13: Estimation de la première équation
LogRédPauvreté =f( toutes les variables
exogènes du système) et détermination
niveau de pauvreté estimé. 75
Tableau 14: Estimation de la deuxième équation
LogMntCrédit en remplaçant
LogRédPauvreté par LogRédPauvreté
estimé. 76
Tableau 15: Statistiques descriptives première
équation 87
Tableau 16: Statistiques descriptives deuxième
équation 87
Tableau 17: Corrélation entre les variables 88
Tableau 18 : White Heteroskedasticity Test (étape1)
89
Tableau 19 : Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test 90
Tableau 20: White Heteroskedasticity Test (étape 2)
92
Tableau 21 :Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test
(étape 2) 93
LISTE DES FIGURES
X
Figure 1: Courbe de Lorenz de la distribution du revenu 17
Figure 2: Fonctionnement des approches Welfariste et
Institutionnaliste 29
Figure 3: Dimensions du bien être et de la
pauvreté 32
Figure 4: Evolution de l'incidence de la pauvreté au
Cameroun 45
Figure 5: Répartition des bénéficiaires
selon le lieu de résidence 66
Figure 6: Répartition des bénéficiaires
selon le genre 67
Figure 7 : Répartition selon le niveau d'instruction
68
Figure 8 : Répartition selon le type de logement. 68
Figure 9 : Répartition selon l'activité du
bénéficiaire 69
Figure 10: Répartition selon le niveau de
pauvreté 70
Figure 11: Type de microcrédit obtenu 72
Figure 12: Opinion du bénéficiaire sur le
microcrédit 73
Figure 13: Test de normalité de Jarque-Bera
(étape 1) 88
Figure 14: Evolution des résidus LogNivPauvreté
(étape 1) 91
Figure 15: test de normalité de Jarque-Bera
(étape 2) 91
Figure 16: Evolution des résidus (étape 2) 94
RESUME
xi
Les EMF ont une plus value sociale évidente vu qu'ils
permettent, d'une part, aux exclus de l'emploi salarié, d'exercer une
activité génératrice de revenus, souvent dans le cadre
d'une micro entreprise, tout en bénéficiant d'autres services
financiers de proximité tels la micro-assurance et le transfert
d'argent, synonymes de protection contre la vulnérabilité et la
gestion des risques sociaux. D'autre part, ils accordent des prêts de
groupe, répondant à des besoins non satisfaits par le
système bancaire classique.
Pour mieux cerner la quintessence de ce travail, il a
été important de se poser la question de recherche suivante: Les
microcrédits octroyés par les MC2
améliorent-ils les conditions de vie des populations
bénéficiaires? Il sera donc question d'évaluer l'impact
des microcrédits octroyés par les MC2 de la Menoua sur
le niveau de pauvreté de ces populations. Pour y parvenir, nous nous
sommes fixés à priori comme hypothèse que les
microcrédits octroyés par le réseau MC2 de la
Menoua contribuent à l'amélioration des conditions de vie des
populations bénéficiaires. L'étude a été
faite sur un échantillon de 55 bénéficiaires de
microcrédits octroyés par le réseau MC2 aux
populations de la MENOUA. Nous avons ainsi formulé deux équations
de régression dites équations simultanées que nous avons
estimées par la méthode des doubles moindres carrés,
à l'aide du logiciel Eviews.5.
Les résultats obtenus indiquent que le
microcrédit a une influence positive sur le niveau de réduction
de la pauvreté évalué à partir du revenu moyen
mensuel par personne dans le ménage. Mais le microcrédit seul ne
suffirait pas à réduire la pauvreté. Il faudrait que les
responsables de ces structures mettent sur pied d'autres services plus
appropriés afin de rehausser le niveau de l'indice de
développement humain (I.D.H.). ces services peuvent être entre
autres: la formation et l'orientation des bénéficiaires, l'octroi
de crédits aux couches cibles que sont les jeunes et les femmes,
l'octroi des subventions et des transferts sociaux aux plus âgés
et malades, etc.
Mots clés : Microfinance,
Microcrédit, Pauvreté, Exclus, Activités
génératrice de revenus et Vulnérabilité.
ABSTRACT
xii
The MFIs have an important social value. They permit on one
hand, to non salaried workers to exercise revenue generating activities, in
microenterprises and equally by benefiting other financials services such as
micro insurances and money transfers. This goes to protect them against
vulnerability and management of social risk. On the other hand, they give
collectives loans thereby answering to the needs which are not satisfied by the
classical banking system.
The main objective of our research was to evaluate the impact
of microcredit on the poverty level of the benefactors. The study was carried
out on a sample population of 55 benefactors of microcredit granted by the
MC2 network to the Menoua populations. To arrive at this possible,
we used the simultaneous equations model that was estimated by the two-stage
least square (2SLS) method through the eviews.5 software.
The results obtained indicate that micro credit has a positive
influence on the level of poverty. But the micro credit alone will not be able
to reduce the poverty. It will be necessary that the people in charge of these
structures put in place more appropriates services such as: the training and
the orientation of the recipients, grant it to the target layers which are the
young people and women, grant the subsidies and the social transfers to the old
and sick people, etc.
Key words: Microfinance, Micro credit,
Poverty, Revenue generating activities and Vulnerability.
c~~~i~~~ 1
I~~~oq)~q7ogr ~ ~~~~~~~
1
2
1.1. Contexte de l'étude
Peu d'innovations économiques auront soulevé
autant d'espoir que la microfinance pour lutter contre l'exclusion sociale et
la pauvreté. Les hauts responsables de l'ONU l'ont bien compris, en
faisant de 2005 l'année du microcrédit. L'objectif ambitieux de
toucher 600 millions de personnes démunies revient à multiplier
par dix la clientèle actuelle et souligne, par là même, la
nécessité d'un changement d'échelle.
Les dispositifs de microfinance sont des structures offrant
des services financiers de base (épargne/crédit) et plus
élaborés (assurances) à une frange de la population exclue
des circuits financiers classiques ou traditionnels que sont les banques. La
plus ancienne et la plus connue des composantes de la microfinance est le
microcrédit, qui consiste à accorder des prêts de petits
montants, à court terme et à petites échéances.
La clientèle cible étant pauvre et ne disposant pas de
garanties matérielles, la garantie est généralement
apportée par des groupes de caution solidaire.
Les toutes premières mutuelles d'épargne et de
crédit ont été créées par Raiffaisen
dans la seconde moitié du 19ième siècle en
Rhénanie, dans le souci de faire jouer la garantie collective. C'est sur
ce modèle que sont nés, en France, le Crédit Agricole, le
Crédit Mutuel, le Crédit Coopératif, la Banque Populaire.
Ce mouvement s'est déployé dans les pays du Sud, en Afrique
francophone notamment. Les institutions créées donnant la
priorité à l'épargne, jugée plus vertueuse et plus
pédagogique que le crédit, avaient un public de couches moyennes
et leur impact sur la réduction de la pauvreté était assez
peu visible, puisque cette épargne permettait aux pouvoirs publics de se
procurer plutôt des ressources abondantes.
Dans les années quatre-vingt, une prise de conscience a
poussé divers acteurs à privilégier le crédit afin
de financer la création et le développement d'activités
économiques, et de lutter ainsi contre la pauvreté. Le
succès de la Grameen Bank en 1974 du Professeur
Muhammad Yunus1 a déclenché une
véritable révolution du microcrédit, en réussissant
à obtenir d'excellents taux de remboursement tout en prêtant
à une clientèle pauvre ne disposant pas de garantie
matérielle.
Un mouvement composé d'acteurs disparates (ONG,
bailleurs de fonds...) a vu dans le microcrédit et plus largement dans
la microfinance un moyen efficace d'éradication
1 Prix Nobel de la Paix en 2006
3
de la pauvreté. La microfinance « contemporaine
» a ainsi fait l'unanimité pendant les dix premières
années de son existence (1980-1990). Le courant des ONG de
développement y voyait les bienfaits d'une approche bottom-up
ciblée sur l'individu favorisant une amélioration du capital
social. Les partisans d'une approche libérale du développement y
trouvaient un moyen peu onéreux d'éradiquer la pauvreté
grâce à un effet de levier important eu égard à
l'investissement consenti, et ce tout en respectant les mécanismes de
marché.
On note cependant que la pauvreté, en effet, est une
préoccupation des hommes depuis les temps antiques. Sa réduction
fait l'objet depuis la nuit des temps, d'une grande espérance qui
mobilise toutes les cultures et toutes les communautés humaines. Les
dirigeants du monde réunis à l'occasion du sommet du
millénaire en septembre 2000 se sont donnés huit objectifs dits
« du millénaire pour le développement » (OMD) dont le
premier vise la réduction de moitié de l'extrême
pauvreté et la faim à l'horizon 2015 en assurant aux couches les
plus défavorisées l'accès aux besoins de base tels que
l'éducation,
la santé, l'alimentation, etc
La mise en oeuvre du DSRP, adopté en avril 2003, a
permis au Gouvernement camerounais de maintenir la stabilité du cadre
macroéconomique et de soutenir des taux de croissance positifs jusqu'en
2008. Toutefois, le profil général de croissance est resté
en retrait du niveau espéré pour résorber
substantiellement la pauvreté (DSCE Cameroun, page 8).
La révision du DSRP vise la correction des distorsions
ou des manquements relevés lors des évaluations successives de la
mise en oeuvre, et des consultations participatives de mars 2008. Le processus
de révision de la stratégie a abouti à un document de
stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), et confirmé
l'option d'implication des populations à la base, dans une
démarche participative. Ce document qui surgit directement après
les émeutes de Février 2008 fut élaboré dans un
contexte caractérisé par le renchérissement du coût
de la vie au niveau national, la crise financière internationale de la
même année, sans oublier les crises alimentaire et
énergétique.
Au regard de ses actions en faveur de la réduction de
la pauvreté, par le défi de la croissance et de l'emploi, le DSCE
est devenu, conformément à la déclaration de Paris l'outil
de référence de l'action gouvernementale camerounaise ainsi que
le lieu de
4
convergence de la coopération avec les partenaires
techniques et financiers en matière de développement. Ce document
vise principalement la recherche de la croissance et la redistribution des
revenus de la dite croissance aux couches les plus vulnérables en
mettant plus l'accent sur les jeunes et les femmes.
La stratégie d'intervention du FIDA au Cameroun
couvrant la période 2007-2012 se positionne en appui à la
réalisation des objectifs du DSCE et vise à améliorer les
conditions de vie des populations rurales pauvres en s'articulant autour des
deux objectifs suivants:
> renforcer la capacité d'organisation et le pouvoir
de négociation des populations rurales pauvres et de leurs
organisations;
> accroître durablement les perspectives
d'activités rémunératrices agricoles et non agricoles des
ruraux pauvres, notamment des femmes et des jeunes.
La micro finance constitue ainsi donc un instrument efficace
s'insérant facilement dans le tissu socioéconomique et permet la
création d'activités génératrices de revenu (AGR).
Cet engouement s'inscrit parmi les nombreuses réflexions
consacrées au lien entre finance et développement
économique. La micro finance est alors vue comme un remède
miracle pour lutter contre la pauvreté.
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