Rôle de l'état dans la reduction de la pauvreté à Madagascar( Télécharger le fichier original )par Michel Mélodie RAKOTONIRINA Université TOAMASINA Madagascar - Master I 2014 |
II-2-2. Les causes de la pauvreté humaineQuant à la pauvreté humaine, nous nous référons souvent aux différentes privations des besoins humains fondamentaux, entre autres la privation de santé, de l'éducation, de nutrition et tout autre besoin1 fondamental et physiologique. Les principales causes de ces privations sont les suivantes. Tout d'abord, la faiblesse du revenu des ménages malgaches ne permet pas de faire face aux dépenses d'investissement éducatif. A cela s'ajoute la médiocrité croissante des écoles publiques et la mauvaise gestion du secteur de l'enseignement. Cette situation constitue un frein au développement économique du pays. Par conséquent, plus d'un malgache sur deux ne sait, ni lire, ni écrire et certains ruraux pauvres sont quasiment illettrés (EPM, 2010). La subvention par habitant dans les zones urbaines est en moyenne plus élevée de presque 50 % que dans les zones rurales (EPM en 2002). Cette différence est nettement accentuée au niveau des hôpitaux car 80 % des hôpitaux sont concentrés dans les zones urbaines. De plus, le budget des médicaments et des fournitures pharmaceutiques est très limité, c'est la raison pour laquelle le secteur public souffre d'une pénurie des médicaments, en suite plusieurs familles continuent à recourir à l'automédication et aux guérisseurs traditionnels, en partie car les soins sont moins chers. Dès lors, le taux de mortalité infantile augmente et d'après les données de l'EPM pour l'année 2010, 82,0 % des enfants de moins de 18 ans se trouvent dans une situation de pauvreté contre 74,6 % en 2005. A Madagascar, et plus particulièrement en milieu rural, les moyens de production sont limités et insuffisants pour assurer la production nécessaire pour subvenir aux besoins ne serait-ce qu'alimentaires. S'agissant des catastrophes naturelles, même si elles ne sont pas des causes directes de la pauvreté, il faut envisager le coût de la reconstruction, l'aide et l'assistance à apporter aux sinistrés ; les catastrophes entretiennent la pauvreté. Les inondations, les épidémies, sont révélateurs d'un système sanitaire grelottant. Au niveau de la gouvernance, la pauvreté se manifeste par la médiocrité de la gouvernance des dirigeants. Madagascar aurait sûrement beaucoup avancé dans cette lutte, s'il n'était pas dirigé par une certaine catégorie d'hommes politiques ou des cadres qui ne savent que s'accrocher au pouvoir. Ces derniers corroborent la mauvaise gouvernance et accentuent la corruption et le détournement de fonds. 1 La pyramide de Abraham Maslow (1954) est une classification hiérarchique des besoins humains et se présente comme suit : (1) les besoins physiologiques ; (2) le besoin de sécurité ; (3) le besoin d'appartenance ; (4) le besoin d'estime ; (5) le besoin de s'accomplir. Ce dernier est le sommet des aspirations humaines. http://semioscope.free.fr/article.php3?id_article=8 vu le 05/08/2014, à 17h. 16 La mauvaise gouvernance s'observe également par la mauvaise coordination ou l'absence des politiques, ici les ressources ne sont pas détournées, mais elles sont, tout de même, mal gérées à travers les gaspillages. Ces principales causes des privations s'articulent aussi sur les difficultés d'accès aux institutions juridiques et le manque de transparence dans l'appareil judiciaire ; le non-respect des lois et des règlements accompagné d'impunités. En somme, ces causes s'enracinent sur la faible implication de la société civile dans la mise en oeuvre des réformes économiques et politiques ; l'insécurité grandissante comme frein aux investissements. |
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