SECTION II. CONSEQUENCES SOCIALES
Les allocations budgétaires pour les secteurs sociaux
sur la période 2000-2008 sont globalement alignées sur les
priorités sectorielles stratégiques (nutrition, santé, et
éducation) définies dans le DSRP puis le MAP. L'éducation
représente ainsi en moyenne 18 % du budget, et la santé 9 % pour
la période 2005-2006. Ces allocations sont en augmentation dans le
budget 2008, avec 19 % pour l'éducation et 9,5 % pour la santé.
Dans cette section, nous allons analyser successivement les effets de la
politique publique sur ces trois privations considérées dans le
cadre du DSRP et du MAP comme essentiel dans le bien être sociale des
ménages.
II-1. Nutrition
Bien que Madagascar dispose de potentialités
agro-pastorales et halieutiques importantes, le régime alimentaire
malgache reste monotone, peu diversifié et
déséquilibré. Il faut aussi relever que même si
l'approche est plutôt préventive dans la majorité des
interventions de nutrition, le manque d'efficacité et ainsi que la
faible couverture de ces interventions n'ont pas permis une réduction
tangible de la malnutrition au niveau national.
Par ailleurs, Madagascar possède une bonne
expérience des interventions de nutrition communautaire
démarrées dans les années 1990 et qui a
démontré l'efficacité à réduire le taux de
la malnutrition surtout chez les enfants. Les principales interventions ont
été mises en oeuvre dans une centaine de districts dans le cadre
des projets SEECALINE, NAC, PCIME, AEN et d'autres projets.
La principale traduction de cette volonté politique est
la création en 2004 bien avant la naissance du mouvement global de
renforcement de la nutrition (SUN), de l'Office National de Nutrition (ONN),
sous la tutelle de la primature, et qui est chargé de définir, de
coordonner et de suivre la mise en oeuvre des programmes touchant la nutrition.
Le Gouvernement Malagasy a placé la nutrition parmi ses priorités
depuis plusieurs décennies.
Malgré tous ces efforts, les résultats sont
moins encourageant car la malnutrition, quel que soit sa forme, demeure encore
un important problème social et de santé publique, qui touche une
grande partie de la population, notamment dans la zone Sud de Madagascar. Pour
ce qui est de la quantité, 76 % de la population souffrent d'une carence
alimentaire. Il existe de fortes variations régionales, avec des taux
allant de 89,7 % (Atsimo Antsinanana) à 63,4 % (Atsimo Andrefana).
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Du point de vue de la qualité, plus de quatre Malagasy
sur cinq consomment des aliments de faible qualité (riz,
féculents, etc.). C'est surtout le milieu rural (86 %) qui est
relativement plus touché par la carence qualitative des aliments, que le
Grand centre urbain (73 %) et la capitale (70 %).
Cependant, la situation reste préoccupante car un peu
moins de la moitié des enfants de moins de 5 ans (47,3 %) souffre d`une
malnutrition chronique dont 18,1 % sous forme sévère (INSTAT,
2012)
Parmi les enfants souffrant de malnutrition chronique, les
régions les plus affectées sont les régions des Hautes
Terres : Haute Matsiatra et Vakinankaratra (65,2 %), Amoron'i Mania (64,0 %).
En tenant compte du milieu de résidence, le milieu rural est le plus
touché avec un taux de 48,6 %, contre 39,1 % pour l'ensemble urbain.
Toutefois, la capitale présente une prévalence assez importante
à 46,2 % (INSTAT, 2012).
Graphique n°15. Tendance de la malnutrition
chronique, de 1992 à 2012 (standard
OMS)
Source : INSTAT/ENSOMD 2012-2013.
A Madagascar, le retard de croissance s'installe tôt,
puisque presque un quart (24,5 %) des enfants de moins de 6 mois accusent
déjà un retard de croissance. Durant les deux premières
années de l'enfant, les prévalences de la malnutrition augmentent
avec l'âge, avec un pic de 57,6 % pour les enfants de 18 à 23
mois.
Les garçons (50,2 %) sont plus exposés à
la malnutrition que les filles (44,5 %), du fait que les filles sont
considérées comme plus vulnérables que les garçons.
Le caractère multisectoriel de la lutte contre la malnutrition demande
des actions encore plus harmonieuses et une implication plus grande de
l'Administration Publique.
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