1.3. PRINCIPAUX RESULTATS DE QUELQUES ETUDES SUR LA MPE
Des études ont déjà été
menées sur les facteurs de risque de la MPE. Mentionnons d'abord celle
de KIRERE et al (1999). C'est une étude transversale
qui a été menée en Mai 1999 dans une aire sanitaire rurale
du nord-est de la République Démocratique du Congo. Elle a
porté sur 326 enfants de 0 à 59 mois. Cet échantillon a
été obtenu par la démarche ci- après:
- 30% des ménages de chacun des sept quartiers de
l'aire sanitaire ont été choisis de façon
aléatoire, soit en tout 260 ménages sur un total de 868.
- Dans les ménages sélectionnés, tous les
enfants de la tranche d'âge concernée dont l'un au moins des
parents était présent ont été inclus dans
l'échantillon.
Les données concernant l'âge, le poids, la taille
et le périmètre brachial des enfants ont été
recueillies à l'aide d'une grille d'observation. En outre, les facteurs
de risque ont été recherchés à travers un
questionnaire adressé à l'un des parents, de
préférence la mère. Voici certains des résultats
obtenus :
- Prévalence de la malnutrition chronique (poids faible
pour âge) : 25.15% [IC à 95% ; 20.44 à 29.86];
- Prévalences de la malnutrition aiguë
(poids/taille faible) :12 .58% [IC à 95% ; 8.98 à 16.18];
- Facteurs de risque associés à la MPE : sevrage
avec aliments non variés (pâte de manioc), taille du ménage
supérieure ou égale à six personnes, niveau
analphabète de la mère, mauvaise hygiène dans le milieu de
vie de l'enfant, niveau socio-économique médiocre de la
famille.
Dans le cadre du projet de prise en charge nutritionnelle dans
les territoires frontaliers de la RDC avec la République Populaire
d'Angola, une enquête nutritionnelle a été
réalisée dans la zone de santé de Kuimba(2007).
Cette enquête a été réalisée
par le PRONANUT/Coordination Provinciale du Bas Congo en partenariat avec le
Centre Régional d'Appui et de Formation pour le développement
(CRAFOD), cela durant la période du 16 au 20 avril 2007. Deux
populations avaient été prises en compte à savoir celle de
6 à 59 mois ainsi que celle de moins de moins de 6 mois.
L'approche méthodologique utilisée est un
sondage en grappes à deux degrés. Et pour ce faire, un
échantillon théorique de 900 enfants répartis en 30
grappes de 30 enfants avait été tiré de manière
aléatoire.
Dans l'intention de prévenir la déperdition des
enfants pouvant présenter des données incohérentes ou
manquantes, 960 enfants étaient enquêtés en raison de 32
enfants par grappe.
Lors des analyses, 37 enfants avaient été
éliminés pour données incohérentes et aberrantes.
C'est ainsi que 923 enfants ont été comptabilisés pour les
résultats.
L'état nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois
dans cette zone est préoccupant au regard des résultats obtenus.
En effet, la prévalence de la malnutrition aiguë globale qui est de
12%, dépasse le seuil de 10% ; tandis que la malnutrition aiguë
sévère avoisine 5%. Par ailleurs, près de la moitié
des enfants 47% souffrent de la malnutrition chronique signe du retard de
croissance. Enfin l'insuffisance pondérale, qui traduit à la fois
les effets du moment et du passé, frappe le tiers des enfants (35%).
Chez les enfants de moins de 6 mois, la situation est aussi
préoccupante car 8% d'entre eux souffrent de malnutrition aiguë
sévère.
L'analyse causale de la situation révèle
quelques facteurs probables de cette situation. Il y a en premier lieu les
mauvaises pratiques d'alimentation de complément qui sont
incriminées. Par ailleurs, le taux de malnutrition aiguë
élevé chez les enfants de moins de 6 mois dénote la
négligence ou l'ignorance chez les mères, car on trouve
d'habitude très peu de cas de malnutrition dans cette tranche
d'âge.
L'introduction précoce des aliments autre que le lait
maternel chez ces derniers est aussi à la source de leur mauvais
état nutritionnel. Il y a ensuite la monotonie dans l'alimentation et la
pauvreté nutritionnelle des aliments de complément donnés
aux enfants, ce qui dénote une insécurité alimentaire dans
les ménages. Il y a enfin la faible couverture des activités de
protection infantile qui expose les enfants aux maladies et à la
malnutrition. Ceci est traduit par le faible taux de fréquentation de la
CPS (30% des enfants).
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