2.2.2 Le modèle anglais : la
méthanisation passive
Le Royaume-Uni a fait le choix de privilégier la
méthanisation passive, issue des centres d'enfouissement et des
décharges.
Mais depuis 2011, avec la mise en place de la nouvelle loi
« Renewable Heat Incentive » (RHI*), permettant au producteur de
chaleur d'obtenir des revenus supplémentaires, la création de
nouvelles unités de cogénération s'est
accélérée. Ainsi, le nombre de digesteurs
anaérobies est passé à 78 unités en 2011, soit une
augmentation de près d'un tiers en un an.
De plus, depuis avril 2010, un système de tarifs de
rachat permet de rémunérer la production
d'électricité des centrales de méthanisation
inférieures à 5MW mises en service après le 15 juillet
2009. Pour les installations de plus de 5MW c'est le système des
Renewables Obligation (RO*) qui s'applique (certificats verts), même s'il
est amené à disparaitre dans les années à venir. En
effet, en 2014 sera introduit un nouveau système d'achat
d'électricité à prix déterminé, s'appuyant
sur des contrats de long terme (FiT CfD, Feed-in Tariffs with Contracts for
Difference). Les producteurs pourront alors choisir entre les deux
systèmes jusqu'à la fin du système des RO, prévue
après 2017 (EurObserv'ER, 2012 [61]).
2.2.3 Le modèle italien
L'Italie s'était historiquement basée sur un
modèle similaire à celui des Allemands, avec une
législation promouvant l'utilisation des cultures
énergétiques plutôt que la valorisation des déchets.
Une croissance très forte de la filière était alors
attendue.
Le gouvernement a finalement opté en 2013 pour un
développement différent, avec un tarif d'achat globalement revu
à la baisse pour les unités de méthanisation utilisant des
cultures énergétiques et une hausse de 20% pour la
rémunération du biogaz issu des déchets.
De plus, l'Italie cherche actuellement à exploiter
davantage le biogaz provenant des décharges ; la production
d'énergie primaire de cette filière serait notamment
passée de 349,6 ktep en 2010 à 755,6 ktep en 2011
(EurObserv'ER, 2012 [61]).
2.2.4 Le modèle danois : la méthanisation
centralisée
Le modèle danois se base sur l'exploitation de grandes
unités de méthanisation collectives, réunissant
agriculteurs et industriels de l'agro-alimentaire. Mis en place dès les
années 1980, il est soutenu par l'Agence Danoise de l'Energie (ADE*), et
repose sur le regroupement en masse des ressources méthanogènes
afin d'effectuer des économies d'échelles importantes.
Dès les années 2000, une vingtaine d'usines ont
vu le jour, elles appartiennent à des coopératives agricoles,
à des entreprises privées, ou à des collectivités
locales.
« Leur taille varie entre 10 000 tonnes pour les plus
petites à 150 000 tonnes pour les plus grandes. Les matières
traitées sont pour les trois quarts des déjections
d`élevage (lisier bovin et lisier porcin), et pour un quart des
déchets agro-alimentaires : déchets d'abattoirs, graisses, boues
de flottation, déchets de poissons, de fruits, de laiteries, de
brasseries, de sucreries, d`huileries, d`industries pharmaceutiques. Les
biodéchets ménagers sont en quantité marginale »
(BERGER, 2008 [1]).
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POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
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