3.5 Limites, perspectives dans l'avenir et critiques de
l'outil
Cet outil a vocation à être étendu sur
l'ensemble du territoire ouest-français pour la société
Armorgreen. Il permettra ainsi de localiser directement les zones les plus
propices au développement de la méthanisation au sein de
départements encore peu concernés.
La méthodologie de cet outil peut également
être reconduite dans le domaine de l'éolien, du solaire ou encore
des chaudières bois, dès lors que les données
cartographiques déterminantes auront été
identifiées et qu'elles sont disponibles.
À titre d'exemple, pour l'éolien offshore, un
outil public similaire croisant de nombreuses bases de données a vu le
jour : Géolittoral. Celui-ci souhaite « participer à la
fédération des mécanismes de visualisation des
données géographiques précises concernant le littoral et
s'interfacer avec les initiatives de géoportails locaux et avec le
géoportail national » [77]. Il s'inscrit également
dans la récente dynamique nationale et européenne de
développement des énergies marines renouvelables.
Certaines critiques peuvent être émises
concernant l'outil mis en place, notamment concernant les pondérations
ou le choix des données. Les pondérations ont été
attribuées en concertation avec les salariés de l'entreprise,
à partir de leurs connaissances et de leurs expériences. Or,
Armorgreen est avant tout une entreprise spécialisée dans le
photovoltaïque en pleine reconversion, diversification vers le biogaz ;
les pondérations peuvent donc certainement être
précisées, améliorées.
Pour l'industrie agro-alimentaire, il aurait été
possible d'adapter les pondérations en prenant en compte davantage de
critères. Le nombre de salariés est une variable correcte, mais
elle aurait pu être associée avec le type d'activité de
l'établissement en question, ainsi qu'avec des informations relatives au
potentiel méthanogène des déchets produits. En effet,
certaines enquêtes de l'INSEE permettent de comparer la quantité
de déchets organiques (poissons, viandes, végétales...)
produite selon la taille de l'établissement (nombre de salariés).
Des caractéristiques régionales sont également
renseignées, ce qui pourrait permettre d'effectuer une précision
supplémentaire en fonction de la région étudiée.
Les pondérations attribuées sont les mêmes
sur la totalité du territoire étudiée, soit pour les trois
régions. Le modèle retenu ne prend donc pas en compte les
spécificités régionales du territoire, on considère
ainsi implicitement que celui-ci est homogène. Si l'on se place à
l'échelle de la France, on a vu, de par les caractéristiques
relatives au gisement et à la concurrence notamment, que ces trois
régions peuvent être considérées comme étant
similaires. Par contre, à l'échelle de ces trois régions,
on a également constaté que des spécificités
existaient (ZES en Bretagne, ZRR en Basse-Normandie...). La question se pose
alors du territoire à prendre en compte pour mettre en place ce type
d'outil : ici le choix a été retenu de conserver les trois
régions, mais la question reste entière, l'échelle
régionale avec une prise en compte des spécificités peut
être envisagée.
Ensuite, concernant l'occupation du sol de Corine Land Cover
de 2006, il faut retenir que les polygones obtenus sont issus d'une
détection automatique réalisée à partir
d'orthophotos : l'exactitude des données est donc relative. Par exemple,
les « zones industrielles » mises en valeur par des
pondérations élevées (5), font référence
à une texture, un grain, des couleurs particulières sur
l'orthophoto, elles ne représentent pas les limites réelles d'une
zone d'activité ou d'une zone industrielle. Rien ne peut donc affirmer
que la réglementation des zones industrielles (favorable au
développement d'unités de méthanisation) s'applique donc
effectivement sur les zones référencées au sein de l'outil
mis en place. Les zones industrielles sont référencées de
façon précise par l'IGN avec la BD TOPO de chaque
département, cependant le prix de cette donnée étant assez
onéreuse pour les organismes privés, elle a donc
été mise de côté. On notera également que
certains
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départements mettent à disposition leurs propres
bases de données, à l'image du département de Loire
Atlantique qui, après avoir été contacté, a
accepté de transmettre la localisation des zones d'activités.
Ceci renforce la tendance qui voudrait que l'on adapte l'outil à
certaines entités géographiques plus petites, comme la
région ou le département.
Carte 326 - Zones d'Activités en Loire Atlantique
(44)
À noter également, pour la partie valorisation,
qu'il aurait été important d'intégrer les postes de
transformation basse et moyenne tension, géré par ErDF.
Cependant, après avoir contacté le service SIG de la
société, il a été notifié que ces
données sont strictement confidentielles, et ne sont diffusées
que sous certaines conditions avec les collectivités territoriales
(chartes, contrats...), et ce, moyennant un paiement de la donnée.
L'idée a donc été abandonnée
Enfin, s'agissant de la donnée des espaces naturels, on
notera que les pondérations de ceux-ci ne s'additionnement pas lorsque,
sur un même territoire, la présence de plusieurs types de
protection est avéré. Seule la protection avec la plus faible
pondération prédomine. Or, les réglementations divergent,
et il est certainement plus difficile d'adapter un projet lorsque qu'une ZNIEFF
de type 2 est présente ainsi qu'un parc naturel régional par
exemple. La nécessité de prendre en compte cette superposition
des différents types de protection des espaces naturels est donc
à prendre en compte pour améliorer l'outil proposé.
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