CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE, METHODOLOGIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE
L'ETUDE
Pour
mieux aborder le thème de cette étude, il s'avère
nécessaire de dégager le cadre théorique, d'adopter une
méthodologie et de présenter la zone d'étude.
1.1-
Cadre théorique
Le
cadre théorique de l'étude présente la revue de la
littérature, la clarification de quelques concepts, la
problématique et les hypothèses et objectifs de travail.
1.1.1- Revue de la littérature
La revue de littérature fait le point des
différentes recherches et analyses effectuées par certains
chercheurs sur la question d'urbanisation et de l'insécurité dans
les villes.
1.1.1.1-La dynamique urbaine
L'urbanisation est globalement récente en Afrique
sub-saharienne : environ 15 % de sa population vivaient dans les villes en
1960 et 30 % en 1990 (les proportions des mêmes années
étaient de 61 % et 73 % dans les pays industrialisés). Dans sa
partie occidentale entre 1960 et 1990, la population urbaine a
été multipliée par 06, soit de 13 à 78 millions.
Elle devrait encore connaître une forte croissance d'ici 2020 (de 78
à 275 millions) selon les Etudes de Perspectives à Long Terme de
l'Afrique de l'Ouest (Club du Sahel : OCDE, 1994). Cette urbanisation se
caractérise par son extrême disparité entre une capitale
tentaculaire et un réseau de villes nettement plus petites. Cette
croissance rapide de la population et de l'urbanisation dans les pays en
développement ne s'accompagne pas d'une politique adéquate
conduisant ainsi à des difficultés d'accès à des
services sociaux de base (Adanzounon, 2010). En ce qui concerne le
Bénin, Odoulami (1999), cité par Adanzounon (2010) a
montré que la croissance démographique dans les villes a
engendré de nombreux problèmes dans les périphéries
des grandes villes du pays.
1.1.1.2-Les fondements
théoriques sur la criminalité
La littérature existante montre assez d'explications de
la manifestation des faits criminels sur divers plans notamment sociologique,
individuel, psychologique et économique. En effet, les sociologues dans
leur étude sur la déviance, un thème plus vaste que la
délinquance, en recherchant les causes de la déviance. La
déviance n'existe que par rapport à la norme dont elle est
déviée. La déviance est donc expliquée à
partir du milieu social du déviant et ou de ses conditions de vie (son
statut socio-économique inférieur, l'influence de la bande ou du
groupe auquel il appartient, son milieu ethnique et sa famille) (Ferri, 1893
cité par Megan et Amoussou, 2011).
Sur le plan individuel, la commission d'un acte
délictueux ou criminel dépend du complexe relatif aux conditions
physiques anormales de l'individu, de son ajustement émotionnel
inadéquat et aussi du fait qu'il soit dépendant de l'alcool ou de
la drogue (D'Amours, 1995 cité par Megan et Amoussou, 2011).
Pour les psychologues, le comportement délictueux ou
criminel dépendrait de ses caractéristiques subjectives. Ainsi,
le manque ou l'excès d'une autorité surtout parentale conduit
souvent à la délinquance. Selon eux la délinquance est
expliquée par son lien avec une dépravation de la vie familiale
(Marjuvia, 1994 cité par Megan et Amoussou, 2011).
Enfin l'analyse économique contemporaine du crime a
pour point de départ le travail de Becker, Crime and Punishment, ou
crime et sanction : an Economie Approach ou une approche
économique, (1968). Suite à cet article, le crime a
commencé à être analysé par la science
économique. Les résultats obtenus ont eu une certaine influence
dans les politiques de dissuasion. Becker (1968) analyse les criminels comme
des personnes normales et rationnelles. En utilisant la théorie
microéconomique de la sélection, il explique pourquoi les
politiques conçues par les criminalistes sont loin d'avoir les
résultats désirés. D'après Becker, les individus
décident rationnellement de s'engager ou non dans des activités
criminelles en comparant l'utilité qu'ils reçoivent en
poursuivant des activités honnêtes et celle obtenue de la
participation à des activités criminelles. Les activités
criminelles sont moins attrayantes si la probabilité de détection
est élevée ou si la punition est très
sévère. La combinaison entre les amendes monétaires et des
punitions (comme l'emprisonnement) peuvent aider à dissuader le crime de
manière optimale. Suivant la théorie économique, on
utilise le concept de coût d'opportunité dans l'analyse de la
criminalité. Le coût d'opportunité d'obtenir des profits
des activités légales est la perte de profits de
l'illégalité. Les criminels agissent en agent économique
rationnel en prenant en compte plusieurs facteurs comme les revenus qu'ils
peuvent obtenir en travaillant dans la légalité, les revenus
qu'ils peuvent obtenir en travaillant dans les activités
illégales et la probabilité d'être pris et punis par la
justice. Ainsi les milieux urbains constituent des lieux propices pour
développer ces activités illégales dans l'anonymat.
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