Université Polyvalente d'Haïti
Faculté d'agronomie des sciences de l'environnement et
du développement
Mémoire de fin d'études
En vue de l'obtention du grade de licencié en
Agronomie
Analyse de la situation socio-économique de la pêche
maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche (2010-2011).
Présenté par l'étudiant : Claudy
ANADIN
Agro-économiste
Promotion 2007-2012
SOMMAIRE
Dédicaces
Epigraphe
Avant-propos
Remerciements
Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux, figures, photos et
graphiques
Liste des annexes
Introduction générale
CHAPITRE I :
Présentation de la zone d'étude
CHAPITRE II :
Présentation, interprétation et Analyse des résultats
CHAPITRE III : Vue
panoramique de la pêche maritime
CHAPITRE IV : Modes de
conservation des poissons et des fruits de mer
CHAPITRE V : La situation
socioéconomique des pêcheurs maritimes de
l'Ile-à-vâche
Conclusion et recommandations
Références bibliographiques
Annexes
Table des matières
DEDICACES
Ce mémoire est dédié à :
v Mes parents : Gladys
LAGUERRE et Joseph Mérilien ANADIN.
Ceci, pour exprimer l'estime, le dévouement, le
respect et l'amour que je porte pour vous. Acceptez ce modeste travail en
reconnaissance de tous les sacrifices que vous avez consentis pour mon
éducation et ma formation. Tous, étiez toujours prêts
à m'encourager et à me soutenir au cours de ces longues
années.
Que Dieu vous accorde longue vie, bonne
santé et vous protège !
v Mes frères et
soeurs : Dieunor, Nikerson, Mikenson, Eddy,
Michelle-Ange et Vanette
v La Faculté d'Agronomie de l'UPH, Amis et Aux générations futures qui
s'intéresseront à ce domaine de recherche.
EPIGRAPHE
Ta parole est une lampe à mes pieds et une
lumière sur mon sentier''
Psaumes 119 :105
AVANT-PROPOS
La présente étude, réalisée dans
le cadre de l'obtention de la licence en sciences agronomiques, est une
contribution à l'évaluation de l'activité de pêche
à l'Ile-à-vâche et l'analyse de la situation
socio-économique des pêcheurs maritimes de cette zone.
La pêche est apparue dans l'histoire de
l'humanité sous la forme d'une économie spécialisée
tout en accompagnant d'un système de production organisée. Dans
plusieurs pays, ce secteur joue un rôle socio-économique vital et
occupe une place très avancée parmi les secteurs de
l'économie nationale en particulier dans les pays qui sont à la
fois producteurs, consommateurs et exportateurs des produits halieutiques. Sur
le plan alimentaire, les produits de la pêche contribuent de façon
déterminante à satisfaire les besoins en protéines
animales de la majorité de la population mondiale (selon la FAO, 2012).
En Haïti, le secteur de la pêche fait vivre
directement et indirectement plusieurs milliers de personnes et contribue
à la consommation nationale de protéine animale en dépit
de l'insuffisance des captures due au type d'engins et/ou d'équipements
utilisés consistant surtout en filets, nasses, lignes et des pirogues,
voiliers qui ne contribuent guère à maximiser les rendements pour
la pêche. Ayant conscient de l'importance ce secteur, le Ministère
de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement
Rural(MARNDR) avait mis sur pied un groupe de travail qui a
préparé une proposition de programme national de
développement pour le secteur, qui a été discutée
lors d'un Atelier National de Validation les 19 et 20 février 2009. Ce
groupe avait réuni des acteurs du secteur privé, des
fonctionnaires du MARNDR et des professeurs de la Faculté d'Agronomie et
de Médecine Vétérinaire. Ce qui avait été
priorisé dans ce programme était donc l'amélioration de la
pêche artisanale, en particulier en lui fournissant la possibilité
d'augmenter ses prises en construisant des Dispositifs de Concentration de
Poissons (DCP) et en installant des infrastructures de
réfrigération. On avait aussi promis la création de
plusieurs structures telles : des Comités Communaux de Suivi (CCS),
un Office de Pêche et bien d'autres promesses ; pourtant, toutes ces
promesses ne sont pas atterries.
Malgré des lobbies et les efforts dits être
déployés par le MARNDR pour ce secteur, la commune de
l'Ile-à-vâche n'a jusqu'à présent rien
bénéficié. Les engins et techniques de pêche
utilisés par les pêcheurs de cette zone sont archaïques. Ces
pêcheurs n'ont jamais bénéficié d'aucun effort de
modernisation. A cet effet, il s'agit pour nous de faire un diagnostic de la
situation socioéconomique de la pêche maritime à
l'Ile-à-vâche, de relever les principales contraintes de ce dit
secteur dans cette zone afin de proposer des formules permettant son
amélioration.
REMERCIEMENTS
Ce travail a bénéficié de la contribution
d'un certain nombre d'acteurs que je tiens à remercier.
Tout d'abord, je tiens à remercier mes parents qui ont
su s'évertuer afin que je puisse fréquenter l'université.
Je tiens également à remercier tout le corps
professoral de l'Université Polyvalente d'Haïti (UPH) ainsi que les
membres du décanat.
Nos remerciements s'adressent aussi à tous nos
Camarades étudiants et étudiantes qui ont traversé aussi
de moments difficiles comme nous. Que Dieu soit pour eux une porte ouverte,
qu'après cette étape si douloureuse, qu'ils soient de vrais
leaders pour sortir le pays de sa situation exécrable.
Que Messieurs, Fritz CEZARD, le maire de la commune de
l'ile-à-vâche, mon frère Dieunor ANADIN, mon ami Pierre
Khaël JOSEPH, mon cousin Job SULNORD, reçoivent mes sincères
marques de gratitude pour m'avoir aidé dans les travaux de terrain et de
collecte des données.
Nos marques de sympathie à tous les pêcheurs et
à tous les acteurs commerciaux pour les appuis techniques et pour avoir
répondu à toutes nos questions.
A tous ceux, qui d'une façon ou d'une autre, ont
contribué à la réalisation de ce travail
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
DCP : Dispositif de
concentration de poissons
CCS : Comités Communaux de
Suivi
EMRG : Eau de Mer Refroidie à
la Glace
EMR : Eau de Mer
Réfrigérée
FAO : Food Agricultural
Organization
IDH : Indice de
Développement Humain
IPH : Indicateur de Pauvreté
Humaine
IHSI : l'Institut Haïtien de
Statistiques et d'Informatique
MARNDR :Ministère de l'Agriculture, des
Ressources Naturelles et du Développement Rural
ONU : Organisation des Nations
Unis
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PNB : Produit National Brut
PIB : Produit
Intérieur Brut
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES, PHOTOS ET
GRAPHIQUES
No
|
Tableaux
|
Page
|
I
|
Répartition des pêcheurs selon leur âge
|
26
|
II
|
Répartition des pêcheurs selon leur nombre
d'années dans la pêche
|
26
|
III
|
Répartition des pêcheurs selon leur nombre
d'enfants
|
28
|
IV
|
Répartition des pêcheurs selon leurs connaissances
dans la pratique de la pêche
|
29
|
V
|
Répartition des pêcheurs ayant reçu des
formations sur la pêche
|
30
|
VI
|
Répartition des pêcheurs selon leur nombre de sortie
de pêche par semaine
|
33
|
VII
|
Répartition des enquêtés selon leur revenu
mensuel
|
34
|
VIII
|
Degré de satisfaction des pêcheurs concernant
l'activité de la pêche
|
35
|
IX
|
Répartition des prix à l'achat et à la
vente de la livre de poissons et homards par les agences
|
35
|
X
|
Les modes de conservation utilisées à
l'ile-à-vâche par les agences et les saras urbaines
|
36
|
|
|
|
|
Figures
|
|
1
|
Cartographie de l'Ile-à-vâche
|
21
|
|
|
|
|
Photos
|
|
1
|
Marché public en construction
|
22
|
2&3
|
Vue de la Place publique
dénommée « Monseigneur Robert
Margron »
|
23
|
4&5
|
Vue de deux palans
|
47
|
6&7
|
Vue d'une senne de plage & un bâtiment de pêche
utilisée pour son transport
|
51
|
8
|
Vue d'une nasse
|
52
|
9
|
Vue d'un fusil de pêche
|
54
|
10&11
|
Bacs en plastique emboîtables et Poissons arrimés
dans la glace dans des bacs en plastique
|
63
|
12&13
|
Caisses isothermes monoblocs de capacité d'une tonne
|
65
|
14
|
Vue des poissons bien arrimés dans des
glacières
|
66
|
15&16
|
Vue d'un bois-fouillé (Bwafouye) et d'un voilier
|
75
|
|
|
|
|
Graphiques
|
|
1
|
Répartition des pêcheurs selon leur niveau
d'instruction
|
27
|
2
|
Répartition des pêcheurs selon leur situation
matrimoniale
|
28
|
3
|
Répartition des pêcheurs selon les moyens
utilisés pour aller à la pêche
|
29
|
4
|
Répartition des pêcheurs selon les engins
utilisés pour capturer les espèces maritimes
|
30
|
5
|
Répartition des pêcheurs qui utilisent les filets
par type de filet
|
31
|
6
|
Répartition pêcheurs qui utilisent des lignes par
type de ligne
|
31
|
7
|
Répartition des pêcheurs selon les principales
espèces capturées
|
32
|
8
|
Répartition des pêcheurs selon techniques
utilisées pour rassembler les espèces (poissons, homards...)
|
32
|
LISTE DES ANNEXES
No
|
Annexes
|
Page
|
1
|
Questionnaire d'enquête présenté aux
pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche
|
|
2
|
Quelques photos
|
|
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
0.1. Présentation du sujet
La pêche maritime est l'activité
amenant à la capture des animaux et la récolte des
végétaux marins, en mer et dans la partie des fleuves,
rivières, étangs et canaux où les eaux sont salées,
elle est exercée à partir de navires ou embarcations autres que
ceux titulaires d'un rôle d'équipage de pêche. Elle est une
des dernières activités de chasse : pratiquée depuis
toujours dans le milieu naturel de la mer, marquée par des traditions
diverses. L'
histoire
de la pêche remonte à la préhistoire et au moins
paléolithique (-40,000 ans environ). Des représentations
explicites de scènes de pêche montrent bien l'importance de cette
branche d'activité dans le temps. Elle est apparue dans l'histoire de
l'humanité sous forme d'une économie spécialisée
tout en accompagnant d'un système de production organisée. Avec
d'importantes variations selon les époques, populations et
civilisations, la pêche semble avoir été une source
importante, voire vitale de
protéines
animales pour l'
homme et une ressource
économique importante pour les territoires
littoraux (avec notamment
le poisson conservé par séchage et/ou salage). La pêche et
la consommation de poisson sont en constante augmentation depuis les
années 1950. Selon la
FAO,
en 2000, 142,5 millions de tonnes de poissons ont été
pêchés, dont 96,7 destinées à l'alimentation
humaine, soit 16,2 kg par habitant. En
2004, la production a encore
augmenté avec 155,8 millions de tonnes. Sur ce total de 130,4 millions
de tonnes, 94,8 sont pêchées (pêche continentale ou marine)
et 35,6 (soit 27 %) viennent de l'
aquaculture. En
Haïti, le secteur de la pêche fait vivre directement et
indirectement plusieurs milliers de personnes et contribue à la
consommation nationale en dépit de l'insuffisance des captures due au
type d'engins ou d'équipements utilisés. Avec ses 1535 km de
côte, Haïti le deuxième pays de la Caraïbe, après
Cuba, bénéficiant d'une si vaste étendue d'eau de mer, ce
qui lui offre des potentialités considérables en matière
de pêche. Haïti compte plus de 52,000 familles de pêcheurs qui
vivent de la pêche et exporte environ 800 tonnes de fruits de mer par an.
Grâce au revenu généré par la pêche, les
pêcheurs parviennent généralement à nourrir leurs
enfants et à les envoyer à l'école. Sur le plan
nutritionnel, les fruits de mer constituent une principale source de
protéines. De plus, les fruits de mer contiennent une grande
variété de vitamines et de minéraux et une forte
concentration d'acide gras important pour le développement du cerveau.
De nos jours, la consommation la pêche est indispensable à la vie
et à la sécurité alimentaire de 200 millions de personnes,
en particulier dans les pays en développement. Le poisson est
considéré la première source de protéine pour une
personne sur cinq (5) dans le monde.
Dans la commune de l'Ile-à-Vâche, les
pêcheurs maritimes sont nombreux. En construisant le sujet
intitulé « Analyse de la situation socioéconomique de
la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-Vâche
(2010-2011) », nous ne croyons pas avoir abordé un sujet neuf
qui n'ait jamais été analysé avant. Nous estimons que
c'est un sujet académiquement enrichissant et socialement important sur
lequel nous aurons tant à dire, tant à écrire et à
propos duquel les observations, les réflexions ainsi que les analyses ne
manqueront point.
0.2 Problématique de la recherche
La problématique de la filière de pêche
en Haïti a été le sujet d'un grand nombre d'études
récentes. Selon Damais et al. (2008) « la ressource
disponible sur la côte et sur le plateau continentale a beaucoup
diminué du fait d'une augmentation de la pression exercée par un
nombre croissant d'unités de pêche et de la
détérioration de certains écosystèmes favorables
à la reproduction des poissons et crustacés. La majorité
des pêcheurs qui tentent d'exploiter d'autres milieux comme la haute mer,
manquent de moyens pour cela ; les temps de déplacement
élevés limitent la durée de pêche, la
vétusté des embarcations augmente le risque en mer et
réduit le nombre de jours de pêche, les outils disponibles
limitent les types de pêche possibles. Par ailleurs, la commercialisation
des produits de la mer se réalise en l'absence de moyens de
conservation, mis a part l'insuffisance des blocs de glace ; une fois
à terre, les poissons et autres fruits de mer doivent donc être
vendus très rapidement par différents réseaux de
commercialisation articulés entre eux (marchandes locales, saras
urbaines, agences) ; les produits « haut de gamme » (langoustes,
chairs de lambi, poissons de première catégorie) sont «
glacés » en priorité. Les produits qui ne sont pas vendus
rapidement sont salés et séchés, ce qui permet leur
stockage, mais s'accompagne d'une forte perte de valeur (de l'ordre de
40%)». Les déficiences du système de conservation augmentent
les risques de pertes à tous les niveaux des filières de
commercialisation. Il faut se rappeler que le séisme du 12 janvier 2010
avait causé des dégâts directs et indirects. Des fabriques
de glace et des entrepôts frigorifiques avaient subi des dommages et
aussi des pertes de produits en raison du manque d'électricité.
Certains pêcheurs ont perdu leur DCP (dispositifs de concentration de
poissons). Indirectement, le séisme a affecté le système
de commercialisation à cause de coupures des routes et des
communications.
Au regard de cet état de fait, il s'agit pour nous
de trouver des réponses à certaines interrogations sur la
filière de pêche maritime dans la commune de
l'Ile-à-vâche :
a. Question fondamentale
Dans quelle mesure peut-on moderniser la filière de la
pêche maritime en Haïti, en particulier dans la commune de
l'Ile-à-vâche?
b. Questions spécifiques
Nos questions de recherches sont les suivantes :
· Quels sont les techniques et matériels de
pêche utilisés par les pêcheurs de la commune de
l'Ile-à-vâche?
· Quelles sont les techniques de conservation des
poissons et des fruits de mer adoptées par les pêcheurs de la
commune de l'Ile-à-vâche?
· Comment la commercialisation des poissons et des fruits
de mer se fait-elle dans la commune de l'Ile-à-vâche?
· Quelles sont les stratégies à mettre en
oeuvre permettant d'augmenter le niveau de vie (revenu) des pêcheurs de
la commune de l'Ile-à-vâche?
0.3 Cadres théorique et conceptuel
A. Cadre théorique ou Revue de
littérature
Dans le cadre de ce travail de recherche nous retenons
les deux théories suivantes :
1. La théorie solunaire de John Alden Knight
« les effets de la lune sur la pêche »
En se fondant sur l'observation des effets des phases
lunaires sur la vie des poissons et sur les résultats de nombreuses
années de pêche, le grand pêcheur sportif John Alden Knight
a établi de véritables tables de la théorie "solunaire"
qui lui a permis d'établir les jours et les heures les plus favorables
ou les plus mauvais pour la pêche. Selon lui, la lune est liée aux
mouvements des marées et celles-ci ont des conséquences directes
sur la pêche. Quand la marée est haute, les poissons entrent en
effet dans une période de très grande activité. Même
en eau douce, même sur les cotes ou l'influence de la marée se fit
peu sensible, le pêcheur aura intérêt à tenir compte
des phases lunaires pour se livrer à son activité favorite.
Knight avait dressé une liste de 33
éléments lesquels et selon lui, pourraient influencer le
comportement des poissons. Après une étude méthodique, il
arrive à la conclusion que l'activité des poissons est
principalement liée à l'influence de deux acteurs: le soleil et
la lune. John Alden Knight ne pouvait pas passer sous silence le
phénomène des marées tant celui-ci guide nos parties de
pêche. Son argumentation est simple «il n'y a pas de marées
dans un cours d'eau ou un étang ! ». Se pourrait-il que
l'activité des poissons soit liée à l'influence du soleil
et de la lune plutôt qu'aux flux et reflux des marées ?
Pour lui, l'activité des poissons d'eau douce comme
ceux de mer suit la conjugaison des forces exercées par la lune et le
soleil sur notre planète (et donc de sa résultante pour nous
pêcheurs du bord de mer : les marées). Il développe
une méthode de calcul permettant de préciser ces instants de
regain d'activité sur les animaux (et les plantes). Il note
que :
Ø Il y a en principe deux périodes le matin et
deux le soir correspondants aux levers et couchers du soleil et de la lune.
Ø Plus le soleil et la Lune seront proches de la Terre,
plus forte sera leur influence. Ainsi, chaque mois, le jour d'une nouvelle Lune
ou d'une pleine Lune fournira l'influence la plus forte.
Ø Une activité accrue des poissons est
observée lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés
Afin de vérifier sa théorie, il
échantillonne près de 200 prises, 90% des poissons avaient
été capturés à la nouvelle Lune et au moment
calculé dans les tables solunaires. Une expérience
réalisée par le docteur Frank A. Brown, biologiste à
l'université de Northwestern (Chicago), a montré que les plantes
étaient influencées par la Lune et non par les forces des
marées, corroborant ainsi l'hypothèse de Knight. Les
premières tables furent publiées en 1936.
Selon Gérard Dalvius : « la mer
a toujours été considérée comme l'un des points de
convergence des activités de l'homme. En dehors de son contenu, elle
rentre dans le cadre des infrastructures naturelles donnant lieu à une
impulsion certaine l'entrée des instances qui s'installent en des
endroits très éloignés du globe ».
2. La notion de circuit économique
Le circuit économique est l'un des
outils basiques de l'analyse économique. Il apporte une
représentation schématisée de la circulation de flux de
richesses (monnaie, biens, services, main d'oeuvre) entre des pôles
(production, consommation).
Les agents économiques sont tous en relation les uns
avec les autres. Par exemple, les ménages ont des relations avec
d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les
administrations, eux-mêmes en relations réciproques.
Ces échanges sont matérialisés par des
flux. Les flux représentent les mouvements de biens et services et les
mouvements de monnaie entre les différents agents économiques.
Aussi, le circuit économique
est vu comme une représentation imagée et
simplifiée de l'activité économique qui permet de
décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les
différents agents. Chaque flux est caractérisé par sa
nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au
moyen d'une flèche orientée.
Dans une économie simplifiée composée
d'agents qui produisent (les entreprises) et d'agents qui consomment (les
ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la
façon suivante :
Les ménages fournissent aux entreprises des services et
des biens productifs et ces dernières leur livrent des biens et services
: ce sont les flux réels ou
matériels :
Ménages ------- Travail
-------------> Entreprises
La contrepartie de ces flux réels est constituée
par les flux monétaires ou
financiers qui représentent les
échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.
Ménages <------- salaire
------------ Entreprises
Les flux sont, en général, réciproques et
à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en
contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc
pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a
pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une
administration publique ou le travail d'un bénévole pour une
association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en
retour, à un flux réel ou un flux monétaire.
B - Cadre conceptuel
Pour mieux appréhender ce sujet, il est
nécessaire de définir les concepts clés suivants :
1. Halieutique
L'halieutique du grec : Halieutikos) peut
être défini comme « la science de l'exploitation des
ressources vivantes aquatiques ».
Elle représente ici le pendant aux milieux aquatiques
de ce qu'est l'agronomie aux milieux terrestres. Elle s'intéresse aux
différents modes d'exploitation et de gestion des espèces
vivantes exercées dans tous les milieux aquatiques (mer et eaux douces).
2. Pêche
La pêche est l'activité
consistant à capturer des
animaux aquatiques (
poissons, mais aussi
crustacés,
céphalopodes...)
dans leur
milieu naturel (
océans,
mers,
cours d'eau,
étangs,
lacs,
mares). Elle est
pratiquée par les
pêcheurs, comme
loisir ou profession. Les techniques et engins de pêche sont nombreux,
dépendant de l'espèce recherchée, du milieu, voire du
bateau utilisé. La pêche est le plus souvent encadrée par
une réglementation qui tend à se renforcer afin de
protéger au mieux la
biodiversité,
l'
environnement et les
ressources
halieutiques.
D'après J. BESANCON, la pêche peut se
définir comme « une activité de cueillette
effectuée par l'homme aux dépens de l'hydrosphère que
l'eau soit douce, salée ou saumâtre et que cette cueillette vise
des animaux et végétaux »
3. Poisson
Les poissons sont
généralement définis comme des vertébrés
aquatiques utilisant des branchies pour extraire l'oxygène de l'eau et
disposant de nageoires comprenant un nombre variable d'éléments,
appelés rayons, qui en constituent l'armature (Thurman et Weber,
1984).
Les poissons sont les plus nombreux des
vertébrés avec au moins 20 000 espèces connues et plus de
la moitié (58 %) vivent dans le milieu marin. Ils sont plus
répandus dans les eaux chaudes et tempérées des plateaux
continentaux (quelques 8 000 espèces). Dans les eaux froides polaires on
trouve environ 1 100 espèces. Dans l'environnement pélagique des
océans, bien loin de l'effet des terres, on ne trouve que 225
espèces. Curieusement, dans la zone méso pélagique plus
profonde du milieu pélagique (entre 100 et 1 000 m de profondeur) le
nombre des espèces augmente. Il y a environ 1 000 espèces de
poissons dans la zone comprise entre surface et abyssal (Thurman et Weber,
1984).
4. Commercialisation
Organisation sociale des ventes de manière que les
consommateurs à faible revenu ou autres consommateurs nécessiteux
puissent acheter à des prix plus bas que des groupes plus aisés.
On parle aussi de circuit de commercialisation. Une chaîne d'entreprises
et de marchés par lesquels les marchandises passent du producteur au
commerçant.
5. Chaîne du froid
Réseau organisé d'installations frigorifiques de
groupage, d'entreposage, de transport et de vente.
6. Biodiversité
Etymologie : néologisme
créé à partir du grec bios, vie, et de
diversité,
venant du latin : « diversus » qui
signifie : opposé, contraire, divers.
La biodiversité est un terme
générique pour désigner la diversité et la richesse
en espèces vivantes qui peuplent la Terre, un
territoire ou un
écosystème.
Cette notion s'applique aux différentes espèces
végétales et animales, allant des organismes monocellulaires aux
organismes les plus complexes. La biodiversité prend en compte la
variété des espèces ainsi que la diversité des
gènes au sein d'une même espèce. Le dernier recensement
commandé par l'
ONU montre que 13 ou
14 millions d'espèces cohabitent sur Terre.
Le Sommet de la Terre de Rio, sous l'égide de l'ONU a
fait en 1992 une priorité de la protection et la
restauration de
la diversité du vivant, considérée comme une des
ressources vitales du
développement
durable. Dans son article 2, la
Convention
sur la diversité biologique définit la
biodiversité comme étant la "variabilité des organismes
vivants de toute origine, y compris, entre autres, les
écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces,
et entre les espèces, et ainsi que celle des
écosystèmes".
La définition de la biodiversité est trop large
pour lui donner une connotation scientifique. Les sciences du vivant
privilégient des expressions plus précises comme diversité
biologique, diversité spécifique ou floristique (pour les
espèces végétales), diversité
génétique, diversité fonctionnelle...
7. Ecosystème
Etymologie: Terme forgé par le botaniste
anglais George Tansley en 1935, du grec Oikos, maison et
systema, réunion en un corps de plusieurs choses ou parties,
ensemble.
Un écosystème est un
ensemble dynamique constitué d'un milieu naturel ou biotope (eau, sol,
climat, lumière...), caractérisé par des conditions
écologiques
particulières et des êtres vivants ou biocénose (animaux,
plantes, microorganismes) qui l'occupent. Il existe entre les différents
éléments d'un écosystème des relations d'
interdépendance
sous forme d'échanges de matière et d'énergie. Le biotope
et la biocénose forment alors un système indissociable en
équilibre instable, mais qui est capable d'évoluer et de
s'adapter au contexte écologique. Une modification rapide d'un ou
plusieurs paramètres d'un écosystème conduit à une
rupture dans l'équilibre écologique. Exemples
d'écosystèmes : une mer, un étang, une forêt, une
montagne...
L'ensemble des écosystèmes de la Terre forme la
biosphère.
8. Marché
Etymologie : du latin mercatus, commerce,
marché.
Dans le sens premier, le marché
désigne le lieu où des producteurs (commerçants, artisans,
paysans) se rassemblent pour proposer directement leurs produits aux
consommateurs.
En économie, par extension, le marché est un
système d'échanges où se rencontrent l'
offre (les vendeurs) et
la demande (les acheteurs). C'est aussi l'ensemble des règles,
juridiques ou informelles, par lesquelles ce type d'opérations
économiques peut se réaliser. Le marché, qui concerne
aussi bien les échanges de
biens, de services que
les échanges actifs financiers et immobiliers, est l'un des concepts
fondamentaux de l'
économie.
Dans les marchés organisés, comme la Bourse, par
opposition aux marchés de gré à gré, les
transactions sont multilatérales et
centralisées
dans un carnet à ordre. Les prix sont déterminés de
manière mécanique en fonction des ordres d'achat et de vente
entrés préalablement. Seuls des intermédiaires
agréés ont accès aux marchés organisés. La
transparence
nécessite que l'
information
disponible soit accessible au même moment par tous les participants.
Dans une économie de marché, la
production et les
prix sont régulés par la loi de l'offre et de la demande,
contrairement à l'économie dirigée ou
planifiée.
Le marché doit être surveillé et garanti par un tiers
(arbitre, société de Bourse, Etat, etc.) Les partisans du
libre-échange
considèrent que les
contraintes de
l'Etat sur les quantités offertes ou achetées, ou sur le niveau
des prix, font perdre au marché son efficacité, en ne permettant
d'approcher ni le juste prix, ni l'optimum des ressources.
9. Développement
économique
Le développement
économique désigne les évolutions positives dans
les changements structurels d'une zone géographique ou d'une
population :
démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels,
sociaux...De tels changements engendrent l'enrichissement de la population et
l'amélioration des conditions de vie. C'est la raison pour laquelle le
développement économique est associé au
progrès.
10. Climat
Le terme
« climat » apparaît dans la
langue
française au
XIIe siècle
comme dérivé du
latin climatis qui
provient du
grec klima qui
désigne l'inclinaison de la
Terre par rapport au
Soleil.
Le climat correspond à la distribution
statistique des conditions
atmosphériques
dans une région donnée pendant une période de temps
donnée. Il se distingue de la
météorologie
qui désigne l'étude du
temps
à court terme et dans des zones ponctuelles. L'étude du climat
est la
climatologie. La
détermination du climat est effectuée à l'aide de moyennes
établies à partir de mesures statistiques annuelles et mensuelles
sur des données atmosphériques locales :
température,
précipitations,
ensoleillement,
humidité,
vitesse du
vent. Sont également
pris en compte leur récurrence ainsi que les phénomènes
exceptionnels. Il existe différentes familles de climat :
Climats tropicaux
humides ;
Climats tropicaux secs ;
Climats subtropicaux ;
Climats dits
tempérés ;
Climats subarctiques ;
Climats polaires.
11. Développement durable
Le développement
durable (traduction de sustainable development) est
une nouvelle conception de l'
intérêt
public, appliquée à la
croissance
économique et reconsidérée à
l'échelle mondiale afin de prendre en compte les
aspects
environnementaux et sociaux d'une
planète
globalisée.
Selon la définition proposée en
1987 par
la Commission mondiale sur l'environnement et le
développement dans le
rapport
Brundtland, le développement durable est :« Un
développement qui répond aux
besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des
générations
futures à répondre aux leurs ».
Deux concepts sont inhérents à cette notion: le
concept de « besoins », et plus particulièrement des
besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder
la plus grande priorité ; l'idée des limitations que
l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la
capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels
et à venir.
Face à la
crise
écologique et sociale qui se manifeste désormais de
manière mondialisée (
changement
climatique, raréfaction des
ressources
naturelles avec en particulier le rapprochement du
pic
pétrolier, écarts entre pays développés et pays
en développement, sécurité alimentaire,
déforestation et
perte drastique de
biodiversité,
croissance de la
population
mondiale,
catastrophes
naturelles et industrielles), le développement durable est une
réponse de tous les acteurs (
États, acteurs
économiques,
société
civile), culturels et
sociaux du
développement.
Il s'agit aussi, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs
universelles (
responsabilité,
participation écologique et partage, principe de précaution,
débat...) d'affirmer une approche double :
Dans le
temps : nous avons
le
droit d'utiliser les
ressources de la Terre, mais le
devoir d'en assurer la
pérennité pour les
générations
futures ;
Dans l'
espace : chaque
humain a le même droit aux
ressources de
la Terre (
principe
de destination universelle des biens).
Tous les secteurs d'activité sont concernés par
le développement durable : l'
agriculture, l'
industrie, l'organisation
familiale, mais aussi les
services (
finance,
tourisme,...) qui,
contrairement à une opinion quelquefois répandue, ne sont pas qu'
immatériels.
12. Economie
L'économie (du
grec ancien
ï?êïíïìßá /
oikonomía : « administration d'un
foyer ») est l'activité humaine qui consiste en la production,
la distribution, l'échange et la consommation de
biens et de
services.
Cependant, le mot est polysémique. L'économie
est le concept étudié par les
sciences
économiques, celles-ci prenant appui sur des
théories
économiques, et sur la
gestion pour sa mise en
pratique. Le terme d'« économie »
(economics en anglais), au sens uniquement d'économie
politique, a été popularisé par les économistes
néoclassiques tels qu'
Alfred
Marshall et autres. Le mot « économie »
devient alors, de façon concise, synonyme de « science
économique » et peut être considéré comme
substitut de l'expression «
économie
politique ». Cela correspond à l'influence notable des
méthodes mathématiques utilisées dans le domaine des
sciences naturelles.
On parle également de
l'économie lato sensu comme de la
situation économique d'un pays ou d'une zone, c'est-à-dire de sa
position
conjoncturelle (par
rapport aux
cycles
économiques) ou structurelle. Dans ce sens, l'économie est
donc un quasi synonyme à la fois de système et de régime.
Enfin, de manière générale, en français, on parle
d'économie comme synonyme de réduction de dépense ou d'
épargne.
L'économie peut en effet être le résultat d'une
organisation interne
plus
efficiente : on
parle alors d'économie interne. La baisse du
coût moyen due
à l'augmentation de la dimension de l'entreprise constitue une
économie
d'échelle ou économie de dimension. L'économie peut
résulter d'un phénomène extérieur au pouvoir de
décision de l'agent : on parle alors d'économie externe ou
externalités
qui peuvent être soit positives si elles apportent un plus aux agents
économiques soit négatives dans le cas contraire.
L'économie au sens moderne du terme commence
à s'imposer à partir des
mercantilistes et
développe à partir d'
Adam Smith un
important corpus analytique qui est généralement scindé en
deux grandes branches : la
microéconomie
ou étude des comportements individuels et la
macroéconomie
qui émerge dans l'
entre-deux-guerres.
De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et
à la
gestion de nombreuses
organisations humaines (puissance publique, entreprises privées,
coopératives etc.) et de certains domaines : international,
finance, développement des pays, environnement, marché du
travail, culture, agriculture, etc.
13. Environnement
L'environnement est défini
comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou
abiotiques) qui entourent un individu ou une
espèce et dont
certains contribuent directement à subvenir à ses
besoins », ou encore comme « l'ensemble des conditions
naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques)
susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités
humaines »
La notion d'environnement
naturel, souvent
désignée par le seul mot « environnement », a
beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout
particulièrement des dernières décennies. L'environnement
est compris comme l'ensemble des composants naturels de la
planète Terre, comme l'
air, l'
eau, l'
atmosphère,
les
roches, les
végétaux,
les
animaux, et l'ensemble des
phénomènes et interactions qui s'y déploient,
c'est-à-dire tout ce qui entoure l'
Homme et ses
activités - bien que cette position centrale de l'Homme soit
précisément un objet de controverse dans le champ de
l'écologie.
De nos jours, la protection de l'environnement est devenue
un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa
dégradation à la fois globale et locale, à cause des
activités humaines
polluantes. La
préservation de l'environnement est un des trois piliers du
développement
durable. C'est aussi le 7ème des huit
objectifs
du millénaire pour le développement, considéré
par l'ONU comme « crucial pour la réussite des autres
objectifs énoncé dans la Déclaration du Sommet du
Millénaire ».
0.4 Objectifs de la recherche
a. Objectif général
L'objectif général de ce travail de recherche est
la suivante :
· Présenter et analyser la situation
socioéconomique de la pêche maritime dans la commune de
l'Ile-à-vâche.
b. Objectifs
spécifiques
De façon spécifique, il s'agit :
· Présenter les différentes techniques ainsi
que les différents outils de pêche utilisés par les
pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche.
· Présenter et analyser les différents modes
de conservation et de commercialisation des poissons et des fruits de mers dans
la commune de l'Ile-à-vâche.
· Mettre au jour les différentes contraintes
auxquelles font face les pêcheurs maritimes de la commune de
l'Ile-à-vâche.
· Proposer des stratégies permettant d'augmenter le
rendement de la pêche maritime afin d'améliorer la situation
socioéconomique des pêcheurs maritimes de la commune de
l'Ile-à-vâche.
0.5. Justification de la
recherche
Notre choix de ce sujet se justifie par le fait que la
filière de la pêche fait partie intégrante de l'un des
secteurs porteurs de l'économie haïtienne, qu'est l'agriculture.
Cette dernière demeure une activité économique et sociale
essentielle; elle occupe plus de 60 % de la population active et assure
35 % du PNB. Donc, la balance agricole est négative (seuls
70 % des besoins alimentaires du pays sont couverts). Les protéines
animales sont fournies par l'élevage des lapins, des porcins et de la
volaille. La petite pêche reste très archaïque et ne
contribue que modestement à l'alimentation de la population. Elle est
vulnérable aux désastres naturels. Le pays est souvent
touché par des ouragans qui peuvent causer des dommages et des victimes
dans les communautés de pêcheurs. Une modernisation de cette
filière serait un atout majeur à la croissance économique
du pays ainsi qu'à l'amélioration des conditions de vie des
pêcheurs. Aujourd'hui, la demande pour les poissons et les fruits de mer
ne cesse pas d'augmenter. Cependant, Haïti, le deuxième pays de
la Caraïbe, après Cuba, ayant bénéficié d'une
si vaste étendue d'eau de mer, et des potentialités
considérables en matière de pêche, ne peut pas attraper les
opportunités qui s'offrent à lui. C'est vraiment absurde de
constater que l'économie haïtienne continue à
dépendre lourdement des Etats-Unis et présente des
caractères de sous-développement grave. La misère, la
corruption, l'analphabétisme règnent. Le chômage touche
plus de la moitié de la population (70 % des actifs) et la nouvelle
orientation économique libérale inquiète les
fonctionnaires. Les apports des émigrés et l'aide
étrangère (soumise aux aléas politiques) n'empêchent
pas le pays d'avoir un des plus bas revenus du monde. D'une manière
anticipative, nous disons que cette filière peut contribuer à
réduire considérable le taux de chômage en Haïti.
Ce travail de recherche entend contribuer, d'une part
à l'élargissement de nos connaissances sur la thématique,
d'autre part, il contribuera à montrer aux autorités
étatiques l'importance de la pêche maritime pour une
économie aussi dégradante qu'est la nôtre et la
nécessité de moderniser cette filière afin de
protéger l'écosystème marin haïtien.
0.6. Les hypothèses de travail
Pour atteindre les objectifs, les hypothèses
suivantes sont formulées :
1. Le faible rendement de la pêche maritime dans la
commune de l'Ile-à-vâche est dû à un manque de
formation des pêcheurs dans le domaine et à l'insuffisance des
engins de pêche.
2. La dégradation de la situation
socioéconomique de la pêche maritime dans la commune de
l'Ile-à-vâche est la conséquence de la non-existence d'un
marché formel.
0.7. Méthodologie utilisée
Dans le cadre de ce travail de recherche nous avons
spécifiquement fait choix de la commune de l'Ile-à-vâche
comme sujet d'études. Pour acquérir les informations plusieurs
méthodes et techniques ont été utilisées dont la
recherche documentaire et les enquêtes sur le terrain.
0.7.1. Recherche documentaire
Nous avons, entre autres effectué la recherche
documentaire à travers la bibliothèque municipale des Cayes.
Cette source comporte un ensemble de documents du département du Sud sur
la thématique (les rapports) ; les documents de l'Institut
Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI), les rapports de
différentes enquêtes de l'institut (à savoir l'IHSI)
concernant la démographie de la zone de l'étude
('Ile-à-vâche), l'Internet. Des ouvrages de différents
auteurs haïtiens et étrangers traitant déjà la
problématique sont aussi pris en compte. Des travaux de recherches de
maîtrise, de DEA et de thèse de doctorat puis des revues de
presses et de communications ont été consultés. Les
différentes photographies des utilisées sont de nos
enquêtes personnelles menées en Juillet 2013. Sur la base cette
source, nous engageons une méthode inductive.
0.7.2. Les enquêtes sur le
terrain
« Enquête sur la situation
socioéconomique de la pêche maritime »tel est le
titre de l'enquête que nous avons réalisée. Elle
revêt une importance capitale afin de compléter les données
qui ne sont pas toujours disponibles dans les documents. En outre, actualiser
les informations contenues dans la documentation qui a servi dans le cadre de
notre revue de littérature.
Les données qui ont été recueillies,
constitueront en quelque sorte la matrice ou encore le corpus du travail. Cette
enquête nous permettra de clarifier nos doutes, de faire des analyses,
proposer des stratégies permettant d'augmenter le rendement de la
pêche ainsi que le niveau de vie des pêcheurs et enfin de
présenter un travail scientifique. Aussi, elle nous a fourni des
informations adéquates qui seront utiles aux différentes
autorités communales et centrales permettant une meilleure planification
d'un plan de développement local.
0.7.2.1. La période de l'enquête
La période d'enquête s'est étendue sur 5
mois, dont 4 mois pour la recherche documentaire (Mars 2013 à Juin 2013)
et 1 mois de recherche sur le terrain (Juillet 2013). Concernant
l'enquête sur le terrain, notre choix s'est porté sur cette
période car celle-ci est marquée par une intense activité
de pêche à cause des vacances d'été. Certains jeunes
en profitent de cette période pour préparer la prochaine
rentrée scolaire. En fait, pour mieux apprécier la zone et mener
à bien notre étude, un voyage a été
nécessaire à l'Ile-à-vâche pour une prise de
contact du terrain afin de rencontrer les autorités de la commune, en
particulier celles de la Mairie. Nos enquêtes ont été
effectives aux mois de Juillet. Elles ont eu lieu à Madame Bernard,
dont la seule section communale de l'Ile-à-vâche. Plusieurs
techniques d'enquête ont été utilisées dans la
collecte des informations.
0.7.2.2. La description des techniques
d'acquisition des données
Nous avons entre autre, les questionnaires, les guides
d'entretien et l'observation directe.
a. Les questionnaires
Nous avons approché les pêcheurs que nous avons
retrouvés au bord de la mer, dont certains reviennent de la pêche
et d'autres sont en train de réparer leur filet, avec un questionnaire
élaboré à cette fin. Nous avons interrogés trois
catégories de personnes : celles qui ont entre quinze(15) à
trente (30) ans ; celles qui ont entre trente(30) à quarante-cinq
(45) ans et celles qui ont quarante-cinq ans(45) et plus. Ceci nous a permis
d'apprécier la fréquence de leur expérience dans cette
branche d'activité. Nous avons voulu tous interroger une centaine de
pêcheurs. Mais, seulement quatre-vingt (80) se sont prêtés
à nos questionnaires.
b. L'entrevue semi-structurée
Cette technique a été utilisée à
l'intention des acteurs commerciaux (agences de produits de pêche), des
saras urbaines, des marchandes locales ; auprès desquels nous avons
une communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le
but fixé. Le choix s'est porté sur ces acteurs parce qu'ils
interviennent dans les activités de conservation et de commercialisation
des produits de la pêche.
Par contre, Il est question de trouver des informations
concernant :
ü La procédure d'achat des produits de
mer ;
ü Le prix d'achat et de vente de la livre de poisson, de
homard ;
ü les modes de conservation des poissons et fruits de
mer ;
ü leur commercialisation...
c. L'observation directe
Cette technique nous a permis d'apprécier l'état
et le niveau des équipements et matériels de pêche
utilisés par les pêcheurs. Aussi, elle nous serve en grande partie
pour la prise de toutes les photographies.
0.8. Limites de la recherche
Toute recherche basée sur l'enquête de terrain
admet à quelque degré que ce soit des limitations, donc celle-ci
n'en saurait être exempte. En outre, le manque de littérature sur
la commune de l'Ile-à-vâche peut en quelque sorte constituer un
handicap quant à la présentation du milieu d'étude. Mais,
malgré la faiblesse de cette approche méthodologique, elle est,
néanmoins, la seule piste pouvant nous permettre d'atteindre les
objectifs poursuivis et cerner le thème sous étude selon les
hypothèses susmentionnées.
Nous axons notre plan de travail en cinq (5)
chapitres : le premier chapitre présentera la zone de
l'étude ; le second chapitre se propose de présenter,
d'interpréter et d'analyser résultats de l'enquête ;
le troisième chapitre fera l'objet d'une vue panoramique de la
pêche maritime ; le quatrième chapitre présentera les
différentes modes ou techniques utilisées pour la conservation
des poissons et des fruits de mer ; le cinquième chapitre se
propose de présenter la situation socioéconomique des
pécheurs maritimes de l'Ile-à-vâche.
Des pistes d'analyses, de réflexions et des
recommandations seront jetées à la fin.
CHAPITRE I
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
CHAPITRE I
PRESENTATION DE L'ILE-A-VACHE
1.1. Historicité de
l'Ile-à-vâche
L'Île-à-Vache, ou
Île-à-Vaches, est une île de la mer des Caraïbes, au
sud d'Hispaniola. L'îIle était initialement réclamée
par l'empire espagnol, pour les deux siècles qui
succédèrent à la decouverte du Nouveau Monde en 1492. A
cette date, l'ile fut connue sous le nom de «Isla vaca»
En 1697, l'ile d'hispagnola a été officiellement
divisée entre l'Espagne et la France dans le traité de Ryswick
qui a mis fin à une guerre de neuf ans. La France a pris le
contrôle de la moitié occidentale de l'ile et Isla vaca a
pris le nom de l'Île-à-Vâche. Parmi les 13 paradis des
frères de la côte [1],
l'Île-à-Vache fut un repaire de pirates, tel que l'Anglais Henry
Morgan au XVIIe siècle.
L'ex-corsaire Laurent de Graff devient ensuite son gouverneur.
En 1698, Jean Baptiste du Casse, gouverneur de Saint-Domingue, concède
l'île-à-Vache à Jean Le Goff de Beauregard. L'île ne
fait pas partie de la concession accordée à la Compagnie de
Saint-Domingue sur la presqu'île du Sud. Après la mort de
Beauregard en 1699, la Compagnie de Saint-Domingue récupère
l'île en 1700. Aujourd'hui, l'Île-à-Vache forme une commune
de l'arrondissement des
Cayes,
dans le
département
du Sud et ne compte qu'une seule section communale
(« Île-à-Vache »).
1.2. Géographie
1.2.1. Position géographique de l'ile
L'île-à-Vache est
située à 10 km au sud-est de la ville haïtienne des Cayes.
Ses coordonnés sont les suivantes :
18° 04' 17? N 73° 37' 48? W / 18.071451, 73.630028
18° 04' 17? N 73° 37' 48? W / 18.071451, -73.630028
1.2.2. Sa superficie
Elle s'étend sur 15 km en longueur d'Est en
Ouest et sa plus grande largeur est de 5 km. Elle couvre une superficie
d'environ 45,96 km2.
_______________________________________
1. Les 13 paradis des Frères de la
côte sont des implantations de boucaniers, aux XVI et
XVII siècles, qui occupent des terres et des îles ceinturant la
mer des Caraïbes.
1.2.3. Relief
La partie ouest a une altitude de 150 m, avec plusieurs
petits marais dans les vallées. La partie orientale est également
marécageuse et possède une lagune avec l'une des plus grandes
forêts de mangrove d'Haïti.
Figure 1: Cartographique de
l'Île-à-Vâche
Source:
http://en.wikipedia.org/wiki/File:%C3%8Ele_%C3%A0_Vache_Haiti.png
1.3. Démographie
La commune est peuplée de 14 004 habitants
(recensement par estimation de l'IHSI en 2009).
1.4. Activités économiques des
habitants
Sur l'île de l'Île-à-Vâche,
l'activité économique est une question de survie de base. La
communauté vit essentiellement de l'agriculture, de la pêche,
l'élevage, et la vente de fruits et de charbon. A
l'ile-à-vâche, les pêcheurs ramènent les fruits de
mer les plus frais de l'océan, pêchés directement dans la
baie locale.
1.5. Administrations publiques
La commune de l'Ile-à-vache est gérée par
un conseil municipal composée de trois (3) membres élus pour 4
ans, dont un maire principal et deux assesseurs. Le contexte politique actuel
amène le gouvernement en place a remplacé les trois membres qui
ont été élus par la population. Le maire principal est
Fritz CEZAR, assisté de Fresnel THANIS et de Sergo FORESTAL. Le
ministère de la justice est représenté par le tribunal de
paix.
1.6. Infrastructures économiques et
financières
La commune de l'Ile-à-vache n'est pas
électrifiée, les routes sont en terres battues. Cependant, elle
possède plusieurs plages et de grands hôtels dont les plus
renommés sont : Port Morgan (Hôtel & Plage) ; Abaka
Bay Resort (Hôtel & plage). Un aéroport international est en
construction, un marché public est aussi en construction à Madame
Bernard (? photo 1). Les compagnies téléphoniques sont
présentes dans la commune ; il n'y a pas de banques commerciales.
Il y'a un moulin de mais, des guérites de borlette.
Photo 1 : Marché public en
construction
Source : photo prise personnellement en
Juillet 2013
1.7. Infrastructures
éducatives
La commune de l'Ile-à-vâche compte environ Vingt
cinq (25) écoles, dont dix huit (18) privées, trois (3)
publiques, deux(2) congréganistes et deux (2) lycées
[2]. Li niveau d'études
ultime est la Rétho, il n'y a pas d'écoles professionnelles ni
universités.
1.8. Infrastructures socioculturelles
Il y a environ Vingt cinq Eglises (25) de dominations
différentes dans la commune compris deux (2) autres à
Cayes-à-l'eau (une île proche) puisque cette île fait aussi
partie de la commune. Il y a environ quinze(15) ougans reconnus publiquement
[3]. Il n'y a pas de centre culturel ni
bibliothèque. Il y a une place publique
dénommée : « Place Publique Monseigneur
Robert Margron » (?photos 2 & 3).
Photos 2& 3 : Vue de la Place
publique dénommée « Monseigneur Robert
Margron »
Source : Photo prise personnellement en Juillet
2013
__________________________________________
2. Source : mairie de
l'Ile-à-vâche
3. Source : Mairie de
l'Ile-à-vâche
CHAPITRE II
PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
CAHPITRE II
PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
2.1. Présentation et interprétations
des résultats de l'enquête
2.1.1. Le traitement des données
Le traitement des informations recueillies dans le cadre de
notre recherche documentaire et de l'enquête de terrain se résume
principalement au traitement manuel et graphique. En effet, le
dépouillement des données nous a conduit à regrouper les
informations selon les centres d'intérêt recherché.
Ensuite, une classification a été faite afin de séparer
les données à présenter sous forme de graphes, de
tableaux ou à rédiger tout simplement. Pour la réalisation
des tableaux et des graphes nous avons eu recourt à l'outil
informatique. Le logiciel Excel a servi à faire les tableaux et les
graphiques sous diverses formes. Le texte est produit par le biais du logiciel
Word.
2.1.2. Les difficultés rencontrées
Dans toutes enquêtes, que ce soit en milieu urbain ou
rural, les difficultés de tout ordre sont à prévoir. En ce
qui nous concerne, elles se sont situées à plusieurs
niveaux :
Le manque d'informations et de données statistiques
à savoir la quantité (en tonne) de poissons (et d'autres produits
de pêche) produit par la commune de l'Ile-à-vâche. Par
ailleurs, le report des rendez-vous à cause de l'indisponibilité
de deux (2) membres de la Mairie nous a emmené à effectuer
plusieurs déplacements environs six (6) fois pour les rencontres avec
eux durant notre séjour à l'Ile-à-vâche ; une
telle situation nous oblige à prolonger notre séjour.
Comme nous disons tantôt, l'enquête par
questionnaire a été réalisée en Juillet 2013 dans
la commune de l'Ile-à-vâche. Elle s'est réalisée
avec beaucoup de difficultés parce que la police avait
soupçonné la présence des stupéfiants dans la
commune et que certains pêcheurs et même des commerçants
avaient refusés de répondre à nos questions. Nous avons
prévu d'enquêter sur une centaine de pêcheurs,
malheureusement nous parvenons à en enquêter seulement
quatre-vingt(80).et ceci grâce à deux éléments
auxquels nous avons accordés une attention particulière,
au-delà de l'anonymat du pêcheur interrogé :
Ø L'objectif et l'intérêt de
l'enquête ont été expliqués en soulignant
l'importance de leur point de vue pour éviter la réticence,
très fréquente dans les enquêtes sociales ;
Ø Nous avons adopté le questionnement au langage
et au niveau d'instruction des personnes interrogées afin d'être
compréhensible notamment pour les termes qui leur paraissent peu
familiers.
Ainsi nous présentons et interprétons les
différents résultats obtenus :
2.1.3. Les résultats des
questionnaires
L'âge
Pour mieux apprécier l'effet de l'âge des acteurs
sur leur implication dans l'activité, nous présentons dans le
tableau qui suit la répartition des pêcheurs par classe
d'âge.
Tableau I : Répartition des
pêcheurs selon leur âge
Age
(ans)
|
N .bre
|
Fréquence
(%)
|
15-30
|
25
|
31,25
|
30-45
|
20
|
25
|
45 et plus
|
35
|
43.75
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
25 d'entre eux ont leur âge compris entre 15 et 30 ans, soit 31,25
% ; 20 d'entre ont leur âge compris entre 30 et 45 ans, soit 25 % et
les 35 autres ont 45 ans et plus, soit 43,75 % de l'échantillon.
L'expérience des pêcheurs
Tableau II : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre d'années dans la
pêche
N .bre d'années
|
N .bre de
pêcheurs
|
Fréquence
(%)
|
1-5
|
10
|
12,50
|
5-10
|
13
|
16,25
|
10-15
|
12
|
15
|
15-20
|
15
|
18,75
|
20 et plus
|
30
|
37,50
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
De ce tableau, on révèle que sur les
quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés 10 d'entre eux
entreprennent l'activité de pêche depuis 1 à 5 ans, soit
12,5 % ; 13 d'entre eux l'entreprennent depuis 5 à 10 ans, soit
16,25 % ; 12 d'entre eux l'entreprennent depuis 10 à 15 ans, soit
15 % ; 15 d'entre eux l'entreprennent depuis 15 à 20 ans, soit
18,75 ans et les 30 autres entreprennent cette activité depuis 20 ans et
plus, soit le plus fort pourcentage de l'échantillon : 37,5 %.
Niveau d'instruction
Graphique 1 : Répartition des
pêcheurs selon leur niveau d'instruction
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
En ce qui a trait au niveau d'instruction des 80
pêcheurs enquêtés, 45 d'entre eux ne sont pas jamais
été à l'école, soit 56,25 % ; 30 d'entre eux
ont atteint le niveau primaire, soit 37,5 % ; 5 d'entre eux ont atteint le
niveau secondaire, soit 6,25 % ; et aucun d'entre n'ont pu atteindre le
niveau universitaire.
Statut matrimonial
Graphique 2 : Répartition des
pêcheurs selon leur situation matrimoniale
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce graphique montre que, sur les quatre-vingt pêcheurs
enquêtés, 25 d'entre eux sont célibataires, soit 31,25
% ; 10 d'entre eux sont mariés, soit 12,5 % ; 30 d'entre eux
sont placés (vivent en union libre), soit 37,5% ; 15 d'entre eux
sont veufs, soit 18,75 % et aucun d'entre eux n'est divorcé.
Nombre d'enfants
Tableau III : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre d'enfants
Modalités
|
N.bre
de pêcheurs.
|
Fréquence
(%)
|
N.bre d'enfants/pêcheurs.
|
0
|
10
|
12,50
|
1-3
|
25
|
31,25
|
3-5
|
20
|
25
|
5-8
|
18
|
22,50
|
8 et +
|
7
|
8,75
|
Total
|
|
80
|
100%
|
Source : Enquête personnelle menée
en Juillet 2013
Comme c'est indiqué, ce tableau présente la
répartition des pêcheurs selon leur nombre d'enfants. Sur les 80
pêcheurs enquêtés, 10 d'entre eux n'ont d'enfants, soit 12,5
% ; 25 d'entre eux ont entre 1 et 3 enfants, soit 31,25 % ; 20
d'entre eux ont entre 3 et 5 enfants, soit 25 % ; 18 d'entre eux ont entre
5 et 8 enfants, soit 22,5% et les 7 autres ont 8 enfants et plus, soit
8,75 % des enquêtés.
Niveau de connaissances dans l'activité de
pêche
Tableau IV : Répartition des
pêcheurs selon leurs connaissances dans la pratique de la pêche
Réponses
|
N.bre
de pêcheurs
|
Fréquence
(%)
|
Bien
|
15
|
18.75
|
Assez -bien
|
65
|
81,25
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
15 d'entre eux ont des connaissances suffisantes dans l'activité de
pêche, soit 18,75 % et les 65 autres ont peu de connaissances dans
cette branche d'activités, soit 81,25 %. Ces derniers avouent qu'ils
apprenaient à pratiquer la pêche avec leurs parents et n'ont
reçu aucune formation supplémentaire.
Les embarcations ou moyens utilisés pour
aller à la pêche
Graphique 3 : Répartition des
pêcheurs selon les moyens utilisés pour aller à la
pêche
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce graphique montre que sur les 80 pêcheurs
enquêtés 35 d'entre eux, soit 43,75 %, vont à la
pêche en bois-fouillé ; 42 d'entre eux, soit 52,5 % vont
à la pêche en voilier et vont à la pêche et les
3 autres s'y rendre en chaloupe, soit 3,75 %.
Engins de pêche utilisés
Graphique 4 : Répartition des
pêcheurs selon les engins utilisés pour capturer les
espèces maritimes
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
15 d'entre eux utilisent des nasses, soit 18,75 % ; 45 d'entre eux
utilisent des filets, soit 56,25 % ; 6 d'entre eux utilisent des fusils
harpon, soit 7,5 % ; 14 autres utilisent des lignes de pêche, soit
17,5 % et aucun d'entre eux n'utilise les casiers et les chaluts.
Tableau V: Répartition des pêcheurs
ayant reçu des formations sur la pêche
Réponses
|
N.bre de pêcheurs
|
Fréquence(%)
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
80
|
100
|
Tot.observé
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau prouve que tous les 80 enquêtés
répondent qu'ils n'ont jamais reçu des formations dans le domaine
de la pêche.
Types de filets utilisés
Graphique 5 : Répartition des
pêcheurs qui utilisent les filets par type de filet
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les 45 pêcheurs qui utilisent des filets, 18 d'entre
eux utilisent des filets de type maillants appelés aussi trois nappes
(de fond ou de surface), soit 40% de l'effectif ; 14 d'entre eux utilisent
des filets de type emmêlants communément
appelés « trémails », soit 31,11
% ; et les 13 autres utilisent des sennes, soit 28,89 % de l'effectif.
Types de ligne utilisés
Graphique 6 : Répartition
pêcheurs qui utilisent des lignes par type de ligne
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatorze (14) pêcheurs qui utilisent des lignes,
2 d'entre eux utilisent celles à la main (traine), soit 14,29% ;
aucun d'entre eux n'utilise des lignes de plage ; les 10 d'entre eux
utilisent des palans, soit 71,42 % ; et les 2 autres utilisent des lignes
dérivantes, soit 14,29% de l'effectif.
Les espèces capturées
Graphique 7 : Répartition des
pêcheurs selon les principales espèces capturées
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
En ce qui a trait aux espèces capturées, sur les
quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête a été
menée, 70 d'entre eux, soit 87,50%, capturent des poissons ; 7
d'entre eux, soit 8,75%, capturent des lambis, 3 d'entre eux, soit 3,75%,
capturent des homards (Panulirus
homarus) et aucun d'entre eux ne capture des
crevettes.
Techniques de rassembles des
poissons
Graphique 8: Répartition des
pêcheurs selon techniques utilisées pour rassembler les
espèces (poissons, homards...)
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt (80) enquêtés, 31 d'entre
eux, soit 38,75%, utilisent des appâts pour rassembler les
espèces ; 10 d'entre eux, soit 12,50%, utilisent la lumière
(surtout ceux qui font la pêche à la palangre) et les 39
autres, soit 48,75%, utilisent d'autres techniques.
Procédure de vente par les pêcheurs
Graphique 9: Répartition des pêcheurs
selon leur procédure de vente
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête
a été menée, 37 d'entre eux, soit 46,25%, leurs produits
de pêche sont vendus aux détails par leur femme au marché
de Madame Bernard ; 15 d'entre eux, soit 18,75%, vendent leurs produits de
pêche aux agences (par livre) et les 28 autres, soit 35%, vendent
leur part aux saras urbaines.
Nombre de sortie de pêche par
semaine
Tableau VI : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre de sortie de pêche par
semaine
N.bre de sortie par semaine
|
N.bre de pêcheurs
|
Fréquence(%)
|
1-3 fois/semaine
|
27
|
33,75
|
3-6 fois/semaine
|
39
|
48,75
|
Tous les jours
|
14
|
17,50
|
Tot.observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) enquêtés, concernant
leur nombre de sortie de pêche par semaine, 27 d'entre eux, soit 33,75%,
vont à la pêche 1 à 3 fois par semaine ; 39 d'entre
eux, soit 48,75%, vont à la pêche 3 à 6 fois par
semaine ; alors que les 14 autres, soit 17,50%, vont à la
pêche tous les jours de la semaine.
Revenu mensuel des pêcheurs
Tableau VII: Répartition des
enquêtés selon leur revenu mensuel
Revenus
(en gdes)
|
N.bre de
pêcheurs
|
Fréquence
%
|
1000-5000
|
37
|
46,25
|
5000-10000
|
25
|
31,25
|
10000-15000
|
15
|
18,75
|
15000 et plus
|
3
|
3,75
|
Tot.observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau présente la répartition des revenus
mensuels des enquêtés. Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs
dont l'enquête a été menée, 37 d'entre eux, soit
46,25%, ont un revenu compris entre 1000 et 5000 gourdes ; 25 d'entre
eux, soit 31,25%, ont un revenu compris entre 5000 et 10000 gourdes ; 15
d'entre eux, soit 18,75%, ont un revenu compris entre 10000 et 15000 gourdes et
les 15 autres, soit 3,75%, ont un revenu mensuel partant de 15000 à
plus.
Degré de satisfaction des pêcheurs
Tableau VIII : Degré de satisfaction des
pêcheurs concernant l'activité de la pêche
Modalités
|
N.bre de
pêcheurs.
|
Fréquence
%
|
0-3
|
35
|
43,75
|
3-5
|
29
|
36,25
|
5-7
|
13
|
16,25
|
7-9
|
3
|
3,75
|
9-10
|
0
|
0
|
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Selon ce tableau, il en résulte que sur les
quatre-vingt(80) pêcheurs, 35 d'entre eux, soit 43,75%, ont leur
degré de satisfaction compris entre 0 et 3 ; 29 d'entre eux, soit
36,25% ont leur degré de satisfaction compris entre 3 et 5 ; 13
d'entre eux, soit 16,25%, ont leur degré de satisfaction compris entre 5
et 7 ; 3 d'entre eux, 3,75% ont leur degré de satisfaction compris
entre 7 et 9 ; et aucun d'entre eux n'ont pas pu atteindre les niveaux 9
et 10.
2.1.4. Résultats des
entrevues-semi-structurées
Les entretiens ne sauraient être possibles sans l'appui
du troisième membre de la mairie de l'Ile-à-vâche, en
l'occurrence Monsieur Sergo FORESTAL. Il nous a accompagnés
auprès des agents commerciaux(Agences) afin que ces derniers puissent
nous accueillir et répondre à nos différentes questions.
Nous avons rencontré 15 agences et 25 saras urbaines.
Nous nous entretenons avec eux séparément afin de mieux
appréhender leur pratique dans divers processus, soit pour l'achat, la
conservation, la commercialisation des produits de mer dont ils
acquièrent.
En ce qui a trait à l'achat et la vente des produits de
pêche, les agents commerciaux (agences) s'intéressent surtout aux
poissons et aux homards. Ils achètent ces produits de pêche par
livre dont ils assurent leur conservation.
Les prix d'achat et de vente pratiqués par
les agences
Tableau IX : Répartition des prix à
l'achat et à la vente de la livre de poissons et homards par les
agences
Espèces
|
Prix à l'achat
|
Prix à la vente
|
Bénéfice brut
|
Poissons
|
Taille
|
Moyenne
|
60
|
100
|
40
|
Elevée
|
70
|
115
|
45
|
Homards
|
Taille
|
Moyenne
|
65
|
110
|
45
|
Elevée
|
75
|
125
|
50
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau présente le prix à l'achat et
à la vente de la livre de poisson et de homard par les agences. La livre
de poissons de taille moyenne coûte 60 gourdes à l'achat et se
vende à 100 gourdes, ce qui fait donc un bénéfice brut de
40 gourdes ; ceux de taille élevée leur livre
s'achète à 70 gourdes et se vend à 115 gourdes, ce qui
rapporte donc un bénéfice brut de 45 gourdes. Pour les homards de
taille moyenne, la livre s'achète à 65 gourdes et se vende
à 110 gourdes, ce qui rapporte donc un bénéfice brut de 45
gourdes ; ceux de taille élevée, leur livre s'achète
à 75 gourdes et se vende à 125 gourdes, ce qui rapporte donc un
bénéfice brut de 50 gourdes.
A noter que, celle de petites tailles sont
généralement vendus aux marchandes locales.
De leur côté, les saras urbaines
s'intéressent plutôt aux lambis et aux poissons. Ces
dernières procèdent surtout à l'achat en gros et de
manière non mesurée pour ensuite revendre ces produits aux
détails, soit au marché public des Cayes ou de Port-au-Prince.
Procédures de conservation par les acteurs
Pour la conservation des poissons et homards achetés,
les agents commerciaux (agences), procèdent à la
réfrigération et/ou à la congélation. Les saras
urbaines procèdent surtout au salage et/ou au séchage des
poissons ; pour les lambis, elles les laissent dans la mer enfermés
dans un privier pour être enlevés de leur coquille le jour
même qu'elles (saras urbaines) procèderont à leur vente.
Les marchandes locales procèdent parfois au salage et/ ou
séchage.
Tableau X : Les modes de conservation
utilisées à l'ile-à-vâche par les agences et les
saras urbaines
Catégories d'acteurs
|
Techniques de conservation
|
Réfrigération
|
Congélation
|
Salage
|
Séchage
|
Fumage
|
Agences
|
X
|
X
|
|
|
-
|
Saras urbaines
|
|
|
X
|
X
|
-
|
Marchandes locales
|
|
|
X
|
X
|
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau résume les différentes modes de
conservation utilisées par les agences ainsi que les saras urbaines. A
noter qu'aucun de ces acteurs n'utilise le fumage.
2.2. Analyse des résultats de
l'enquête
Les données, une fois présentées et
interprétées, il est important de les analyser en vue de
vérifier si elles correspondent aux hypothèses. Cette analyse
vise en quelque sorte à mettre en évidence notre fondement
théorique qui est lié à notre champ d'étude et
faire des réflexions approfondies sur la thématique.
La pratique de la pêche dans la commune de
l'Ile-à-vâche s'inscrit dans un contexte démographique,
socio-économique et environnemental caractérisée par une
population à la fois dense, pauvre, peu éduquée et non
formée. Sur les 80 pêcheurs de l'enquête, seulement 5
d'entre eux, soit un pourcentage de 6,25 % ont pu atteindre le niveau
secondaire (?Graphique 1). Par ailleurs, seulement 15 de ce même
échantillon, soit un pourcentage de 18,75% ont un degré de
connaissance acceptable (bien) dans l'activité de pêche
(?Tableau 4) ; ceci, non pas, par une formation reçue ou
acquise d'une école professionnelle de pêche ou d'une institution
spécialisée, mais d'une pratique transmise de père en
fils. Par conséquent, la majorité de ces pêcheurs, pour ne
pas dire tous, n'ont pas eu des connaissances parfaites de l'activité
qu'ils entreprennent puisqu'ils n'ont pas été formés dans
un centre de formation destiné à cette fin.
Aussi, les engins et techniques utilisés vieux de
plusieurs décennies sont transmis de génération en
génération car il n'existe pas d'école de pêche dans
la commune, voire au niveau national. Le cercle vicieux du système
halieutique : engins rudimentaires ; embarcations à faible
rayon d'action, pour la plupart des voiliers et des bois-fouillés
(?Graphique 3) ; forte pression sur les ressources des eaux
néritiques et du plateau continental sous-jacent, faible rendement par
effort de pêche etc,...entraîne une faible rentabilité et
une sous-exploitation des ressources situées dans les eaux
océaniques. Donc, dans la majeure partie, les hôtels et
restaurants de la commune n'arrivent pas à s'approvisionner localement
du fait de la taille, parfois très petite, des poissons. A bien vue, un
manque à gagner pour les pêcheurs. La majorité des
enquêtés, soit 37 d'entre eux ont leur revenu mensuel compris
entre 1000-5000 gourdes (Tableau 6), ce qui explique en quelque sorte
le degré moindre de satisfaction de la plus grande part des
enquêtés (Tableau 7). Par ailleurs, la non-organisation
de ce secteur, l'absence de coopératives de pêche, la faiblesse
des investissements, l'absence de l'électricité et des moyens
adéquats de conservation empêchent un bon approvisionnement par
les Agences.
Les personnes que nous avons interviewées, à
savoir les agences et les saras urbaines, avouent que le circuit de
commercialisation ne leur est peu favorable. Confrontées aux
problèmes de transport, de conservation et de fluctuation
saisonnière des prix, une situation qui limite considérablement
leur revenu net. Les agences, pour la plus grande part, utilisent des
glacières mobiles (Thermos + Blocs de glace) pour la conservation des
produits achetés. Et ces produits doivent être vendus aussi rapide
que possible pour éviter leur altération. Donc, en cas de
prolongation de la durée de conservation, il faut faire l'acquisition
d'autres blocs de glace : ce qui augmente leur charge. Or, il n'existe pas
un marché formel permettant l'écoulement de leurs marchandises.
Ils devaient eux-mêmes frapper aux portes des restaurants de la ville des
cayes ou se débrouiller soit sur le marché Croix-des-bossales
des Cayes ou de Port-au-Prince.
CHAPITRE III
VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME
CHAPITRE III
VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME
3.1. Situation mondiale de la pêche
maritime
Au cours des cinquante dernières années, la
pêche mondiale a connu un essor exceptionnel avec une production
débarquée qui est passée de 20 à 80 millions de
tonnes entre 1950 et 1980 (FAO ,2002). Cet accroissement
résulte de la mise en exploitation de ressources jusqu'alors
inexploitées, ainsi que de l'augmentation des capacités de
capture. Après cet accroissement, la production globale a plus ou moins
stagné depuis deux décennies et la production par habitant a
décliné. La production des poissons prédateurs
(espèces de forte valeur comme la morue ou le flétan) est en
chute. Le maintien du niveau global des prises résulte d'un transfert
sur des espèces situées à des niveaux trophiques
inférieurs (maquereaux, sardines, anchois etc.)
D'après REYNALD et al (2000), le diagnostic suivant
lequel la situation de la pêche n'est généralement pas
bonne est incontestable et les manifestations les plus courantes de cette
détérioration sont :
ü Le tassement de la production qui s'explique par la
montée fulgurante du volume de débarquement en 1980 et du
déclin depuis deux décennies.
ü La diminution des captures des stocks les plus nobles
qui ont été les premiers à être surexploités.
Au plan qualitatif, la production des espèces démersales est
partout en déclin et le maintien (stagnation) des prises globales n'est
lui même acquis que par une intensification de la pêche sur des
espèces situées à des niveaux trophiques
inférieurs.
ü Une baisse de l'emploi dans le secteur et un
renforcement des inégalités sociales.
ü L'appropriation de fait des captures par un nombre de
bénéficiaires qui se réduit.
ü L'accentuation des conflits entre pêcheurs
à tous les niveaux (national, international).
ü La mauvaise application des réglementations,
notamment en raison d'une politique de surveillance et de contrôle
inadapté.
3.2. Catégories de
pêche
Les pêches maritimes mondiales présentent
aujourd'hui des aspects très variés. Deux critères de
classification peuvent êtres utilisés (ROMELUS, 2005) :
1. Suivant le mode de gestion des moyens de production, on
distingue :
a. Pêche
artisanale : (embarcation de petite taille avec
équipage limité, sorties limitées à quelques jours
à proximité de la zone de débarquement)
b. Pêche
industrielle : (sorties de plus longue durée,
pêcheries caractérisées par la capacité de stockage,
de traitement à bord, l'autonomie des embarcations).
2. Suivant le marché de destination, on distingue
a. Pêche
artisanale : lorsqu'elle se situe au
niveau de subsistance avec une faible capacité d'investissement, la
majeure partie des captures est donc consommée par le pêcheur et
sa famille, le surplus est vendu au marché local.
b. Pêche côtière à
grande échelle : Lorsque le
pêcheur quitte le degré de subsistance, utilise des techniques
relativement simples. La pêche offre une rentabilité
économique raisonnable.
c. Pêche
hauturière : S'effectuant en
haute mer, les exigences en matériels dans cette catégorie sont
grandes, car plus on s'éloigne des côtes, plus le caractère
périssable du poisson est important. La pêche hauturière
est caractérisée par un volume beaucoup plus important de capture
par rapport aux autres catégories.
3.3. Les engins (outils) de pêche
Les engins de pêche sont des instruments permettant
d'emprisonner les animaux marins pour les extraire de l'eau, ils ne
représentent donc qu'un chainon d'une méthode
particulière. Selon les sénégalais, Charles-Dominique et
Mbaye: « les engins de pêche sont des outils
d'exploitation mais aussi des outils d'exploration. Ils servent à
percevoir la présence du poisson, les conditions de sa capture.
Leur maniement ainsi que leur adaptation sont des conditions
nécessaires pour obtenir et maintenir leur
efficacité ». Un même engin (la ligne, le filet dormant)
peut être utilisé dans des techniques différentes.
Si l'on entend par technique des formes d'activité
répétitives comme la sortie de pêche, la plupart des
techniques de pêche mettent en oeuvre plusieurs engins, outils,
accessoires, soit simultanément soit les uns après les autres.
Par contre, pour augmenter les chances de capture, les pêcheurs ont
développé diverses techniques, soit pour regrouper, rassembler,
ou concentrer les poissons, soir pour le détecter. On parle d'engin
« actif » pour signifier l'intervention du pêcheur au
moment de la capture et aussi d'engin « passif », pour signifier que
le pêcheur n'intervient pas pendant la phase de capture. C'est donc
plutôt le pêcheur qui est passif, l'engin étant lui bien
opérant en son absence. Souvent le poisson maillé se blesse et
meure rapidement, comme les pêcheurs le disent, il « se vide de son
sang ». Quand il est récupéré après plusieurs
heures, il peut être en voie de décomposition, surtout en saison
chaude.
Les progrès réalisés depuis un quart de
siècle dans la conception et la fabrication des engins de pêche,
associés à des perfectionnements remarquables des appareils de
navigation, de détection et de contrôle de l'engin, ont abouti
à la mise au point de plusieurs types d'engins de pêche,
adaptés aux espèces les plus variées, et en particulier
les chaluts, qui assurent maintenant aux chalutiers une polyvalence
effective.
C'est ainsi que les pêcheurs peuvent faire leur choix,
en fonction des conditions de pêche et des espèces
recherchées, dans une gamme très large d'engins de
pêche.
Parmi lesquels on peut citer : les chaluts, les
lignes, les filets, les nasses, fusil de chasse sous-marine.
3.3.1. Les chaluts
Le chalut est un engin de pêche dont la méthode
de capture de poissons consiste à remorquer dans l'eau un filet dont la
forme ressemble à un sac. Avant d'entreprendre la pêche, le chalut
est bien nettoyé, vérifié s'il n'y a pas de
déchirures et placé en grands plus sur le plat-bord du bateau.
Pour mettre le chalut à l'eau, le bateau s'arrête
et l'équipage jette le chalut en commençant par la poche. Dans
certains cas, avec un mât de charge débordant suffisamment, le cul
est mis à l'eau au moyen d'un filin terminé par un croc à
déclenchement et vire au treuil. Le reste du filet est jeté
à la mer et s'écarte du bord par suite de la dérive du
bateau. Le bourrelet part à l'eau, puis la corde de dos. Le bateau est
mis en marche et avance au fur et à mesure qu'on lâche le chalut
dans le sens qui décrit un cercle plus ou moins large suivant la
longueur des bras, pour bien établir le gréement et pour venir
jusqu'au cap, les bras étant bien raidis, et le chalut bien
déployé, on stoppe la machine (mais certains chalutiers font la
manoeuvre sans stopper, suivant la compétence du Capitaine à
bord) et on laisse partir les panneaux jusqu'aux marques de filage. Les funes
sont filées en freinant doucement pour conserver une certaine force de
traction sur le gréement.
Une fois le chalut à l'eau, on file jusqu'aux panneaux,
et quand les panneaux sont affalés, on augmente la vitesse en s'assurant
que leur écartement est correct, on augmente la vitesse de filage en
tenant les funes tendues en permanence jusqu'à la fin du filage. Le
chalutage ne devrait pas excéder 30 minutes, car au-delà, les
poissons sont blessés et la chair endommagée, ce qui diminue la
qualité du produit. Ou encore, il y a une grande quantité de
poissons dans le chalut et au moment du relevage, l'engin ne supporte pas le
poids et se déchire avec beaucoup de risques de perte de la capture. La
vitesse de remorquage doit être adaptée aux espèces que
l'on cherche à capturer. Pour les crevettes et les espèces de
fond, une vitesse de 2,5 noeuds est suffisante. Pour les poissons de fond de
taille moyenne et les espèces pélagiques, il faudra atteindre
3-3,2 noeuds. Ces vitesses correspondent en fait à des valeurs moyennes
en dessous desquelles il conviendrait de ne pas trop descendre. On doit aussi
éviter de traîner le chalut à une vitesse trop
élevée, ce qui aurait pour résultat de faire
décoller le bourrelet du fond et de réduire la hauteur
d'ouverture. Pour relever le chalut, les opérations sont dans l'ensemble
inverses de celles du filage en général.
En somme, il existe plusieurs sortes de chaluts dont la
conception et la forme dépendent de l'espèce à
pêcher et des conditions des pêcheries. Cependant, le principe
opérationnel est le même si l'on connaît l'un d'eux.
Il y a par exemple le chalut à perche, le chalut
à panneaux etc...Ce dernier qui se divise en deux catégories:
· le chalut de fond, opérant sur le fond dans les
zones côtières;
· le chalut pélagique, travaillant à une
certaine distance du fond.
3.3.1.1. Le chalut de fond
Le chalut de fond est un engin de pêche dont les
techniques de capture de poissons de fond ou de crevettes reposent sur les
trainés de l'engin directement en contact avec le fond. Les chaluts de
fond ont pour caractéristique commune de présenter dans le plan
horizontal une grande extension de leur ouverture se traduisant par la
présence d'ailes plus ou moins longues. De plus, ils possèdent
toujours le long de la lèvre inférieure de cette ouverture un
bourrelet fortement garni et lesté.
Le chalut peut être trainé par un seul bateau
(l'écartement des ailes est assuré par deux panneaux ovales
divergents) ou par deux bateaux (l'écartement de ceux-ci permettra
d'obtenir directement l'ouverture horizontale du chalut.
3.3.1.2. Le chalut
pélagique
Les chaluts pélagiques opèrent par des
trainés entre les deux eaux. Ces chaluts pélagiques ou encore des
chaluts flottants ont en général une forme différente de
celle des chaluts de fond, mais au contraire une ouverture dont la hauteur est
égale ou à peine inférieure à la largeur. Le
bourrelet garni est remplacé par un simple filin plus ou moins
lesté. La forme particulière de l'ouverture entraîne
l'ensemble du chalut à prendre la forme générale d'une
pyramide à 4 faces latérales.
Plus encore que pour un chalut de fond, la forme et la
profondeur d'un chalut pélagique ainsi que la diminution progressive des
maillages auront une grande importance. En effet, de ces deux facteurs
dépendront les possibilités de filtration et le passage dans
l'eau sans turbulence exagérée, susceptible d'effrayer les
poissons avant l'arrivée du chalut.
Comme les chaluts de fond, ces chaluts sont groupés en
deux catégories suivant le mode de traction. Les chaluts trainés
par un seul bateau et les chaluts trainés par deux bateaux.
3.3.2. Les lignes
Les lignes comprennent un fil principal, un ou plusieurs
engins accrocheurs (hameçon, leurre, turlutte), et, variablement, des
avançons, un ou plusieurs lests (plomb, pierre), un ou plusieurs
flotteurs, un système d'arrimage. Ce sont des dispositifs très
anciens. Le principe de fonctionnement est le suivant : on dispose un
appât a l'extrémité de l'hameçon de telle
façon que le poisson qui le mord ne peut ni se libérer de son
attache ni le lâcher. On capture un seul individu par dispositif. Donc,
le dispositif de rétention est l'hameçon.
Les lignes peuvent être montées et
démontées rapidement en fonction des besoins, les hameçons
changés, des avançons ajoutés, etc. On peut donc
considérer qu'il existe des types de lignes et un ensemble de variantes
de montages au sein de ces types.
3.3.2.1. Lignes à main ou
traine
La pêche à la ligne à main est une
technique consistant à mettre à l'eau une ligne garnie d'un
hameçon généralement appâté; cette mise
à l'eau peut se faire à partir d'un navire (bois-fouillé)
ancré, dérivant ou en route aussi bien qu'à partir du
rivage, d'une jetée, d'un môle ou d'un enrochement surplombant
l'eau. Comme son nom l'indique, la pêche à la ligne à main
revient simplement à tenir une ligne à la main tout en attendant,
soit activement soit passivement, qu'un poisson vienne mordre à
l'appât. S'il y a une touche et que le poisson a mordu à
l'hameçon, il peut être sorti de l'eau à la main. Cette
procédure apparemment simple implique tout de même que le
pêcheur soit assez prévoyant pour savoir choisir la taille et la
résistance de l'hameçon, de la ligne et du lest adaptés au
poisson recherché. Cela implique également que la technique de
pêche soit à même de garantir que les poissons
attirés par l'appât seront capturés. Il peut arriver que le
pêcheur souhaite prendre une espèce particulière de poisson
en négligeant les autres ou bien qu'il désire capturer certains
poissons de tailles et d'habitudes alimentaires semblables. Pour en arriver
là, il est nécessaire de faire certains choix concernant la
taille, la résistance et le type de ligne, d'hameçon et
d'appât à utiliser, les noeuds propres à assurer la
fixation des hameçons, émerillons et lests, de telle sorte
qu'aucune perte de poisson ne puisse être imputée à un
mauvais choix dans ces domaines. Une fois tout cela réglé, on en
arrive à la «chasse» proprement dite, c'est-à-dire
à la connaissance du lieu le plus propice à la pêche,
compte tenu de l'environnement sous-marin, ainsi que du moment de la
journée, de la nuit ou de l'année où il sera
préférable de chercher à pêcher un poisson
déterminé.
La pêche à la traîne offre un avantage
particulier. Etant constituée de gros hameçons et d'une ligne
assez résistante, elle permet d'attraper parfois des poissons pouvant
même faire renverser le canot. Dans ce cas, ces poissons peuvent aussi
offrir un avantage considérable par rapport aux autres types de
pêche. Donc, cette technique a la réputation de requérir
une grande expérience du pêcheur, une grande connaissance du
comportement du poisson et une grande habileté.
3.3.2.2. Lignes calées
Les techniques de pêche au moyen de lignes "
ancrées " sur le fond présentent de nombreux avantages. Et se
montrent plus rationnelles dans bien des situations. Par ce type, on entend
tout montage dont le lest repose sur le fond, et qui, par conséquent, ne
peut dériver sous l'effet du courant, du vent ou de la traction du vif.
Autrement dit, cette ligne reste à l'endroit où le pêcheur
l'a placée, et ce, jusqu'à ce qu'il décide de la placer ou
que l'attaque d'un brochet survienne. Elle peut être eschée d'un
vif ou, c'est moins connu, d'un poisson mort, voire même d'un morceau de
poisson. Selon le montage choisi, l'appât se trouve sur le fond, entre
deux eaux ou même sous la surface. La ligne de plage et la palangre font
partie de ce type d'engin.
a. Ligne de plage
C'est une pêche très passionnante mais
aussi de patience. La pêche à la ligne de plage consiste à
tendre une ligne d'environ 70 mètres sur une plage d'y fixer une
cinquantaine d'hameçons et de les boëter
[5] avec un appât divers, ensuite laisser la mer la
recouvrir et revenez six (6) heures plus tard, et la c'est la surprise, parfois
beaucoup et gros, mais parfois aussi rien du tout.
b. Pêche à la palangre ou
palan
La pêche à la
Palangre (communément appelé « palan) est une
technique de pêche assez ancienne. Elle est relativement simple, mais
nécessite un certains nombres de connaissances afin d'attraper le
poisson.
On l'appelle aussi ligne dormante, car il ne s'agit pas d'une
pêche d'action. C'est donc est un ensemble de hameçons d'une
certaine grandeur choisie, noués sur des cordes intermédiaires
(avançons) et celles-ci sont fixées avec une certaine distance
à une seule corde.
Cette corde principale ou ligne-mère, est en
général de grandes dimensions que les cordes
intermédiaires. Ces engins opèrent avec un appât qui y est
directement fixé. On emploie une grande variété
d'appâts naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de
peau de poissons, crustacés, coquillages, etc... On peut aussi jeter
l'appât à proximité des engins afin de provoquer une
concentration de poissons dans la zone d'action de l'engin. L'appât
vivant concerne les poissons (généralement d'espèces
pélagiques de petites tailles) capturés à l'aide de petits
filets tournants, puis gardés en vie dans des réservoirs ou
viviers à circulation d'eau, spécialement aménagés
et servant à appâter les hameçons de lignes à main,
des cannes ou des palangres.
Le principe de la pêche à la palangre, est de
préparer sa ligne, puis ensuite de la mettre à l'eau et de
repasser la prendre quelques heures plus tard. L'avantage de cette pêche,
et quelle est relativement simple, et surtout, elle permet de rapporter
beaucoup de poissons. Néanmoins, tout dépendra des appâts
que vous utiliserez, et surtout de la profondeur de vos palangres En effet,
la Palangre n'étant
plus au contact de l'homme pendant un certain temps, le poisson s'attaquera
facilement à l'hameçon. Il n'est pas nécessaire de laisser
la palangre plus de 1h30 à l'eau. Dépassé ce temps,
l'appât n'attirera plus le poisson.
Elle pose aussi un certain nombre de problèmes aux
autres techniques (accrochage des filets, palangres perdues continuant de
pêcher).Il existe différents types de
palangres.
Il revient au pêcheur de choisir quelle palangre qu'il doit concevoir
en fonction du type de poissons qu'il souhaite attraper
Les palans rencontrés à
l'Ile-à-vâche se conçoivent dans un panier bordé
d'un cercle de liège destiné à recevoir les
hameçons. Ils sont constitués de deux hameçons de
très petites dimensions. Les hameçons sont distancés les
uns des autres et sont montés chacun par une ligne liée à
la ligne principale. Chaque palan a un point de départ et un point
d'arrivée. Dans la bordure du panier, on laisse une ouverture qui
indique par où l'on doit commencer le déploiement de son contenu.
Ainsi, après chaque séance de travaille, le
palan constitue dans son intégralité chaque hameçon
enlevé à la gorge d'un poisson est remis à sa place
initiale. Dans le cas contraire, le palan est déformé et ne peut
plus être utilisé à nouveau. (?photos 4et
5)
Photos 4 et 5 : Vue de deux palans
Source : Photo prise personnellement en Juillet
2013
c. Ligne dérivante
Ligne soutenue par des flotteurs en surface et qui
dérive librement avec le courant. La profondeur de pêche des
hameçons peut être modifiée par la longueur des orins
supportant la ligne principale, ainsi que par la courbure prise par la ligne
entre les flotteurs. Dans ce cas, le mou de la ligne principale peut être
ajusté au moyen d'un fileur de palangre.
3.3.3. Les filets
Les filets sont des engins qui permettent de prendre plusieurs
individus à la fois. Le filet est plat, rectangulaire, et monté
entre une ralingue supérieure munie de flotteurs et une ralingue
inferieure lestée, le tout tenant le filet vertical dans l'eau.
On en distingue plusieurs types :
3.3.3.1. Filets maillants
Les filets maillants sont constitués d'une nappe
rectangulaire déployée verticalement dans l'eau. Des flotteurs
sont fixés sur la partie supérieure. La partie inférieure
est lestée pour maintenir les filets en position verticale. Ils
capturent le poisson « par la maille » : le poisson s'engage dans le
filet et, quand il le rencontre, tente de s'échapper en avançant
et se coince dans la maille au niveau de la partie la plus large du corps
(opercules ou partie postérieure de la tête). Le maillage agit
comme un collet en enserrant les ouïes. Ce mode de capture induit une
sélectivité de taille marquée, du moins pour les poissons
de forme allongée et sans épines. D'autres espèces (comme
les mollusques) sont capturés plutôt par accrochage d'une partie
du corps par une ou plusieurs mailles. Donc, une fois capturé, le
poisson se débat et signale ainsi la présence du filet aux autres
poissons, ce qui peut neutraliser l'efficacité de l'engin dans un
certain diamètre autour de lui. Cet engin n'utilise pas d'appâts,
ce qui réduit les coûts de fonctionnement et évite le
risque de capturer des oiseaux lors de la mise à l'eau des filets.
L'efficacité du filet maillant est conditionnée
par:
· le fil constituant la ralingue
· la dimension de la maille
· la tension du côté de la maille
· la forme de l'ouverture de la maille
· le lest garnissant la ralingue inférieure, et
· Les conditions du milieu.
Il y a donc diverses catégories de filets
maillants :
a. Dormant
Les « filets dormants » sont un
« mur de filet » dont la position dans l'eau est verticale,
amarré à ses extrémités et pouvant être
placé à différentes profondeurs. C'est principalement par
leurs déplacements spontanés que les poisons rencontrent ce type
de filet et s'y prennent. Ils sont disposés et regroupés à
un endroit et laissés en pêche en permanence à cet endroit
pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ils sont visités
périodiquement (une ou deux fois par jour). A chaque visite, les prises
sont relevées et les filets sont nettoyés, réparés
sur place, les nappes défectueuses sont remplacées, les
filières peuvent être déplacées.
En mer, les filets accumulent des salissures (algues,
etc.), sont attaqués par les crabes (notamment quand un poisson est
capturé). En cas de tempête, les filets peuvent être
arrachés et détruits ou perdus. Les pêcheurs doivent donc
être vigilants et ramener leurs filets à temps. Il n'est donc pas
favorable d'installer des filets trop loin du port. Les filets dormants peuvent
être également endommagés ou détruits par des
bateaux qui les accrochent, et notamment par les chalutiers.
b. Encerclant
Le filet encerclant est un grand filet (100 à 300
m de longueur, 10 m de chute), d'une seule pièce. Il est embarqué
sur une pirogue et ramené à la fin de la sortie. Les poissons
recherchés sont généralement pélagiques, qui
forment des bancs repérables depuis la surface. La sortie comprend
généralement une première phase de recherche visuelle et
d'approche des bancs. Le filet est ensuite déployé en cercle
autour des bancs et le cercle est refermé. Une fois le filet
refermé autour du poisson, les pêcheurs peuvent effrayer le
poisson pour le forcer à se mailler (battue de la surface de l'eau avec
des pagaies, coups sur le voilier ou bwafouyé). Dans ce mode de capture,
le poisson se maille en tentant de s'échapper du cercle (certains
facteurs de sélectivité liés au fonctionnement «
passif » du filet maillant dormant n'interviennent donc pas ici).
c. Dérivant
Le filet maillant dérivant est un filet d'une
seule pièce embarqué dans un voilier ou un bois-fouillé et
débarqué après la sortie. Il nécessite un courant
pour dériver, il est déployé en ligne droite
perpendiculairement au courant. Il flotte à la surface ou sous la
surface. Lorsque le lestage est supérieur à la
flottabilité, le filet maillant reste sur le fond. On parle alors de
filet calé. Celui-ci est mis à l'eau depuis le navire en
plusieurs sections de quelques kilomètres. La longueur totale peut
atteindre cinquante kilomètres. Lorsque le filet est positionné
à proximité de la surface et qu'il n'est pas retenu par un
ancrage, on parle de filet dérivant de surface. Sa flottabilité
est supérieure au lestage. Mis bout à bout, les filets peuvent
atteindre plusieurs dizaines de kilomètres.
Souvent, ce type de filet est ramené
régulièrement à terre (parfois chaque jour) car il est
plus vulnérable que les filets de fond (plus facilement accrochés
par un bateau à moteur).
3.3.3.2. Filets
emmêlants
Constitué de plusieurs nappes. Le plus
utilisé est le trémail. Ce dernier est un assemblage de trois
nappes rectangulaires superposées les unes aux autres. La bordure
supérieure ralinguée est garnie de flotteurs, la bordure
inférieure est lestée comme sur le filet maillant. Les deux
nappes extérieures (aumées ou tables) sont faites en grandes
mailles qui laissent passer le poisson qui doit être capturé.
Entre les deux nappes extérieures, il y a la nappe intérieure
appelée flue ou voile, faite d'assez petites mailles pour que le poisson
ne puisse pas les traverser. La dimension des nappes extérieures est de
4 à 7 fois le maillage de la nappe du milieu et le fil est aussi gros.
Quand le poisson rencontre le trémail, il traverse une table sans
difficulté et lutte contre la flue (filet du milieu) en poussant cette
nappe (qui a beaucoup de mous) dans une des grandes mailles de la table
opposée et forme avec celle-ci une bourse dans laquelle il reste
prisonnier. La dimension de la maille des nappes du milieu est choisie en
fonction du poisson que l'on désire capturer.
Dans un trémail, le poisson ne se maille pas mais
s'emmêle dans l'alèze. C'est un engin qui semble être
très efficace mais il a le défaut de ne pas être
sélectif.
3.3.3.3. Les sennes
La senne est un filet d'une seule pièce qui est
déployée en cercle et progressivement resserrée vers un
point de halage. La senne occupe toute la colonne d'eau (flotteurs en surface
et plombs au fond). Contrairement aux filets maillants, le poisson est
filtré et retenu par le filet et non pas capturé par la maille
(l'effet maillant peut néanmoins se produire, mais il est le plus
possible évité en choisissant des types de fils et des dimensions
de mailles adaptées). Généralement on rencontre deux
catégories de senne :
a. Sennes de plage
Les sennes de plage sont utilisées en milieu
continental et en mer depuis des temps anciens. Elles appartiennent souvent
à une communauté (un quartier, un village) et utilisées en
fonction des besoins ou des disponibilités en main d'oeuvre. Elles sont
parmi les seuls engins à pêcher dans la bande très
côtière battue par les vagues, qui est peut être un habitat
de prédilection pour certaines espèces ou écophases.
Les sennes de plage sont halées depuis la plage, mais
un bâtiment de pêche (voilier ou bois-fouillé) est
nécessaire pour la transporter sur le lieu de pêche et pour les
déployer (?photo 6 et 7).
On accuse souvent les sennes de plage de détruire de
grandes quantités de juvéniles. La composition des captures, en
espèces et en tailles, n'a cependant pas été
évalué, ni l'impact réel.
b. Senne tournant coulissante
Ce genre de senne est un engin de pêche de
dimensions allant de 300 à 500 m de longueur et de 70 à 90 m de
chute (profondeur). Les mailles et le diamètre de fil de cette nappe de
filet varient suivant l'espèce de poisson à pêcher. Elles
sont petites quand il s'agit de la pêche aux sardines, sardinelles,
anchois, etc... et grosses si la senne est conçue pour la pêche du
thon. Pour l'efficacité de la pêche et de la bonne
maniabilité par l'équipage, la senne doit être bien
montée, c'est-à-dire avoir un bon rapport d'armement qui est de
0,71 ou montage à 71%. Des flotteurs sont fixés sur la partie
supérieure tandis que la partie inférieure est lestée.
Constituées aussi d'une coulisse passant dans des anneaux qui sont
fixés à la corde de plombs. La flottabilité doit
être assurée et bien calculée et est
généralement dans le rapport 2/1 ou 3/1 c'est-à-dire deux
flotteurs sur la ralingue supérieure sur un lest (plomb) sur la ralingue
inférieure. Le poids du plomb doit se situer entre 1 kg et 1,5 kg par
mètre de lestage. La mise à l'eau de l'engin est appelée
filage. L'efficacité du filet dépend aussi de l'efficacité
de la ralingue. La ralingue doit être bien choisie pour permettre de
garder la forme du filet, une grande vitesse de plongée de la senne pour
atteindre sa profondeur maximum dans très peu de temps et enfin une
montée aisée et rapide de la senne.
Après l'encerclement, cette coulisse est
rapidement tirée de manière à refermer le dessous du filet
comme une bourse (purse seine en anglais). Après cette
opération, le cercle est progressivement resserré en ramenant la
corde de flotteurs. La senne tournante coulissante est déployée,
manoeuvrée et ramenée à bord du bâtiment de
pêche. La pêche à la senne tournante est toujours une
pêche côtière de sorties quotidiennes, en raison des forts
tonnages capturés qui nécessitent un écoulement
immédiat.
Photo 6 et 7: Vue d'une senne de plage & un
bâtiment de pêche utilisée pour son transport
Source : photos prises personnellement en
Juillet 2013
3.3.4. Les nasses
Ce sont des pièges
destinés à être immergé, pour capturer des
animaux (le plus souvent des
poissons). Elles sont
conçues de façon que le poisson rentre dans le piège par
un orifice approprié et qu'ensuite il ne puisse plus ressortir (?
photo 8). En général, les nasses contiennent des
appâts qui attirent les espèces de poissons que l'on veut
capturer, mais dans certains cas, le piège peut fonctionner sans
appât. Les nasses ont des formes géométriques très
variées. Le plus souvent, elles sont en forme de
parallélépipède rectangle de grandeur variable. Souvent
aussi, elles sont en forme cylindrique ou demi-cylindrique. Elles sont
généralement constituées d'une armature métallique
recouverte d'un grillage métallique ou plastique, ou encore en filet.
Ces nasses possèdent un ou plusieurs entrées sur les
côtés et une trappe de visite qui permet au pêcheur de
placer l'appât et de retirer la capture. En mer, une partie de leur
efficacité tient probablement au fait qu'elles jouent un rôle de
dispositif
de concentration de poisson.
Les nasses rencontrées à
l'ile-à-vâche sont construites en roseau et ont une forme
parallepipède. Elles ne possèdent que deux(2) entrées
ayant la même forme qu'un entonnoir (gorge), ce qui facilite
l'entrée du poisson. Cependant, le trou de sortie étant
caché ou bouché, celui-ci ne peut que difficilement s'en
échapper. Elles sont utilisées dans des eaux peu profondes et
destinées à la capture de petits et moyens poissons de fond, de
crustacés (langoustes, homards.etc..). Les nasses étant
mouillées demeure pendant une longue durée, on se contente de les
relever pour les visites, les changer si elles sont endommagées, enlever
les captures ou simplement les appâter de nouveau.
Photo 8 : Vue d'une nasse
Source : photo prise personnellement en
Juillet 2013.
3.3.5. Les casiers
Les casiers sont semblables aux nasses. Leur forme varie
souvent suivant l'espèce à capturer et aussi suivant les
habitudes locales des pêcheurs. Ils sont généralement de
plus petite taille, leur forme peut être sphérique,
tronçonique, cylindrique ou demi-cylindrique. Son armature est faite en
tiges de fer et de plastique.
Les entrées des casiers à crustacés
peuvent être dirigées indifféremment vers le bas ou
horizontalement, dans le sens de la nage du poisson. La partie
inférieure des casiers est lestée pour les maintenir en position
correcte sur le fond. Comme il se fait dans la pêche aux nasses, les
casiers sont mouillés et visités régulièrement pour
relever les captures, remettre de nouveaux appâts et remplacer les
casiers endommagés.
3.3.6. Fusil ou Chasse sous-marin
La chasse sous-marine (CSM) ou pêche sous-marine
est une forme de pêche, un
sport nautique
marin, exercée en action de nage ou de plongée. Elle consiste
à flécher (on dit aussi « tirer » ou « harponner
») sous l'eau certains
poissons et
céphalopodes
ainsi qu'à prélever à la main certains
crustacés,
mollusques et
échinodermes.
En fait, la pêche au fusil nécessite que le
pêcheur possède un canot ou de bois-fouillé
`'bwafouyé''. Le pêcheur dans sa démarche, prend son fusil,
une ligne ou ficelle, son masque et ses pattes de nage, puis se jette à
la mer. Une fois dans l'eau, il cherche des poissons d'une grosseur raisonnable
pour fusiller. A maintes reprises qu'il attrape à la ligne un poisson,
il s'arrête pour l'enlever de la flèche et l'attache à la
ligne.
Ce type de pêche est également utilisé par
des personnes possédant des canots ou des bois-fouillés
`'bwafouye''. S'il s'agit de deux pêcheurs, l'un reste à bord et
l'autre plonge. Sous l'eau, le plongeur est relié au canot par une corde
qui l'empêche de s'éloigner. Quand il atteint un poisson, il fait
apparaître la crosse de son fusil à la surface de l'eau, signal
qui invite l'autre á embarquer la prise. Il faut noter que le
pêcheur qui se trouve à bord peut profiter de son attente pour
pratiquer de la pêche à la ligne.
Photo 9: Vue d'un fusil de pêche
Source : photo prise personnellement en
Juillet 2013
3.4. Comportement des engins de
pêche
Chaque type d'engin a ses propres
particularités qui le différencient des autres. C'est ainsi que
certains engins capturent des poissons par les opercules, d'autres par la
bouche, d'autres par le corps, d'autres les enferment seulement sans les
blesser, etc... En plus il y a des engins qui capturent les poissons en masses,
d'autres qui sont sélectifs et d'autres qui ont les possibilités
d'attraper un seul poisson. Ainsi, les engins sont classés comme
suit:
Espèces de poissons
|
Engins
|
Passifs
|
Actifs
|
Poissons pélagiques
|
· ligne flottante
· filet dérivant
· filet dormant de surface
· palan de surface
|
· ligne de traîne
· chalut pélagiques
· sennes
· fusil de chasse sous-marine
|
Poissons entre les deux eaux
|
· palangre entre les deux eaux
· filet maillant entre les deux eaux
|
· Chalut semi-pélagique
|
Poissons benthiques
|
· ligne ancrée
· palan de fond
· trémail
· filet maillant de fond
· nasses
· casiers
|
· chalut de fond
· chalut à perche
|
3.5. Les techniques de pèche
Dans le temps, les pêcheurs des eaux maritimes
ne disposaient à bord d'aucun appareil de détection de poissons
et pêchaient au hasard. Ils jetaient le filet dans l'eau en
espérant attraper le poisson. De nos jours, pour augmenter les chances
de capture, les pêcheurs on développé diverses techniques,
soit pour détecter les poissons, soit pour les rassembler ou les
regrouper en banc :
3.5.1. Techniques de détection
L'évolution de la technique a donné
naissance à des appareils permettant de localiser le poisson. A la
passerelle d'un bateau de pêche moderne, on trouve différents
équipements dont certains sont indispensables pour la détection
du poisson. Ces appareils sont les sondeurs et les sonars.
3.5.1.1. Sondeurs
Le sondage a pour but d'avoir des connaissances de la
profondeur qui permet une meilleure navigation. De plus, en définissant
le relief sous-marin, il fournit des renseignements très importants pour
la pêche. On ne rencontre que deux catégories de
sondeurs :
a. Sondeur à la main
Il se compose d'un plomb ayant une cavité à
la partie inférieure dans laquelle on place le surf comme la graisse par
exemple (sert à remonter des débris du fond). Ce plomb est
amarré à une ligne graduée. On en distingue deux
sortes:
· la petite sonde utilisée pour les faibles
profondeurs (40 à 50 m).
· la grande sonde qui permet de sonder jusqu'à 150 m
ou 200 m de profondeur. Le sondeur à main n'est utilisable que si le
navire est stoppé ou à très faible vitesse.
b. Sondeur a ultra-sons
Il consiste à émettre dans l'eau une onde
sonore qui sera réfléchie au moment où elle heurte un
objet. Il faudra donc mesurer le temps écoulé entre le
départ et le retour de l'onde pour en déduire la profondeur.
L'oreille humaine perçoit normalement les vibrations dont la
fréquence est comprise entre 16 et 10.000 périodes par seconde.
Au-delà de 10.000 périodes ces vibrations sont appelées
ultra-sons et se propagent de la même façon dans les
différents milieux. Cet ultra-son est émis dans le milieu marin
et réfléchi par les obstacles qu'il rencontre: bancs de poissons
au fond de la mer.
3.5.1.2. Le sonar
Le sonar est essentiellement un appareil
d'écoute. Il permet d'écouter ce qui se passe dans la mer. En
écoutant, les échos des sons émis par le projecteur
permettent de déterminer l'emplacement du banc de poissons
réfléchissant. La détection peut être obtenue au
maximum de la plus grande portée du sonar: 2.500 m. Le fonctionnement
du sonar est analogue à celui d'un sondeur à ultra-sons, mais au
lieu de travailler verticalement, le faisceau est émis horizontalement.
Pour utiliser correctement un sonar, il faut que l'opérateur puisse
avoir à sa portée, les commandes (barres et vitesse) ainsi qu'un
compas afin de pouvoir déterminer la direction du navire ou le gisement
de l'écho.
3.5.1.3. Le net sonde
Le net sonde ou sonde sur filet est un instrument qui sert
à contrôler l'engin de pêche en opération. Il est
identique à un sondeur qui, placé sur la ralingue
supérieure (corde de dos) d'un chalut pélagique, permet de
mesurer son ouverture verticale et de repérer la distance à
laquelle se trouve le filet par rapport à la surface. Il permet aussi de
voir le poisson qui rentre dans le filet.
3.5.2. Les techniques de rassemblement
Ces techniques s'adressent aux espèces
pélagiques qui se déplacent fréquemment, et parfois
rapidement aussi bien dans le sens horizontal que vertical. Contrairement aux
pêches benthiques, ou les engins sont disposées de façon
plus ou moins aléatoire dans des secteurs reconnus pour sa richesse, la
pêche pélagique profite du fait que les espèces sont
grégaires, en banc, pour capturer au coup par coup de grandes
quantités de poissons rassemblés en un point. Ainsi, les poissons
peuvent être regroupés par divers types de moyens :
3.5.2.1. La lumière
Appelée aussi « pêche
au feu », cette technique est très ancienne. Depuis les
feux de bois ou de lampes à gaz, on est passé à la
lumière électrique, en surface ou immergée. La
réaction des poissons est variable ; ceux-ci réagissent
selon leurs caractéristiques : la lumière attire
(phototactisme positif), mais elle peut devenir répulsive au delà
d'une certaine intensité.
La majorité des clupéidés se maintient
à une certaine distance de la lumière ; d'autres individus
se concentrent directement sous la source lumineuse ; les
prédateurs semblent surtout attirés par la concentration de
proies et ne paraissent pas réagir directement à
l'intensité lumineuse.
3.5.2.2. Les appâts
L'appât est jeté à proximité
des engins afin de provoquer une concentration de poissons dans la zone
d'action de l'engin. On emploie une grande variété d'appâts
naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de peau de
poissons, crustacés, coquillages, etc...
L'appât vivant concerne les poissons
(généralement d'espèces pélagiques de petites
tailles) capturés à l'aide de petits filets tournants, puis
gardés en vie dans des réservoirs ou viviers à circulation
d'eau, spécialement aménagés et servant à
appâter les hameçons de lignes à main, des cannes ou des
palangres. Il existe aussi des appâts artificiels. Il s'agit de leurres,
objets de couleur voyante ou simplement brillants (parfois même lumineux)
rappelant la forme ou l'aspect d'un appât naturel. Les leurres sont
utilisés principalement sur des lignes de traîne, lignes à
main etc...
CHAPITRE IV
MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS DE LA
PECHE
CHAPITRE IV
MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS DE LA
PECHE
4.1. Généralités
Les problèmes de conservation ont été et
demeurent une question d'actualité de part le monde. L'Homme s'est
toujours trouvé confronté au problème de conservation des
denrées pendant les saisons de grandes productions pour assurer sa
survie en périodes de pénurie. C'est ainsi qu'il a
élaboré des méthodes pour augmenter la durée de
conservation des aliments. Les premières furent le séchage au
soleil, le salage et le fumage.
Bien plus tard, à ce savoir-faire ancestral, se sont
ajoutées des techniques plus modernes s'appuyant presque toujours sur
les mêmes principes fondamentaux : destruction des microorganismes,
arrêt ou ralentissement de la prolifération bactérienne,
des activités enzymatiques, des réactions d'oxydation et de
radicalisation. Ceci étant fait soit en agissant directement sur ces
agents soit en modifiant les paramètres limitant leur croissance.
Cependant, malgré l'essor remarquable dont ont
été marquées les sciences alimentaires en matière
de conservation au début du 19ème siècle, dans
plusieurs pays en développement, les méthodes rudimentaires de
conservation persistent. Le salage, le séchage et le fumage constituent
encore les moyens les plus répandus de conservation dans les villages
mais aussi dans certaines villes. On explique cela par la cherté des
technologies nouvelles, surtout celles qui utilisent le froid, et par la non
maîtrise de ces technologies par les populations impliquées dans
la transformation.
La conservation du poisson est une course contre la montre qui
commence dès la capture, à bord des embarcations de pêche;
l'utilisation de la glace est le meilleur moyen pour ralentir
l'altération du poisson. Néanmoins, cela n'est pas toujours
économiquement justifié et pratiquement faisable, par exemple
pour certaines espèces comme les petits pélagiques,
capturées en grande quantité et dont le prix de vente reste
très faible dans certaines zones, ce qui n'exclut pas que des mesures
doivent être prises pour éviter l'échauffement du
poisson.
En fait, le principe de la conservation est basé sur la
prévention ou sur le ralentissement de la détérioration
par les micro-organismes. Cette conservation peut se faire de deux
façons :
ü Par le maintien des qualités et
propriétés originales du poisson en appliquant le froid.
ü Par modifications radicales (techniques de transformation)
donnant des produits nouveaux aux qualités et propriétés
entièrement nouvelles.
4.2. Présentation des modes de
conservation
4.2.1. La réfrigération
La réfrigération est le processus
permettant de refroidir le poisson ou les produits de la pêche pour les
amener à une température proche de celle de la glace en fusion.
Elle a pour but de prolonger la durée de vie du poisson en ralentissant
l'action des enzymes et des bactéries ainsi que les processus
physico-chimiques qui altèrent sa qualité. Le poisson frais est
une denrée hautement périssable qui se dégrade très
rapidement à température normale. En abaissant la
température à laquelle le poisson et conservé, on
réduit le taux d'altération. La réfrigération fait
chuter la température à celle de la glace en fusion, soit 0
°C ou 32 °F pratiques d'entreposage.
Généralement, on réfrigère
(à 0°C / 32°F) souvent les poissons entiers (dont on a
retiré les viscères et les branchies) ou les filets en les
recouvrant de glace. On remplit un contenant avec des couches alternées
de poisson et de glace, la dernière couche étant une couche de
glace. Il faut utiliser au moins autant de glace que de poisson. La
quantité de glace utilisée, est fonction de la température
ambiante et de la qualité du contenant.
Lorsque la glace est fondue, il faut la remplacer pour
maintenir le poisson à 0°C. Le poisson gras surtout doit être
réfrigéré rapidement pour ralentir l'oxydation de la
graisse. Le poisson peut aussi être stocké en cellules de
réfrigération : comme la température est juste au-dessus
de 0°C, la glace fond et le poisson reste frais. Le poisson ne gèle
donc pas.
L'utilisation de la glace augmente considérablement
la durée de conservation du poisson et devrait être une pratique
systématique à bord des pirogues de même qu'à toutes
les étapes de la manutention après le débarquement. La
chaîne du froid ne doit pas être interrompue. Par
conséquent, le refroidissement doit être continu et maintenu
jusqu'au dernier maillon de la distribution du produit au consommateur/client.
Le taux de réfrigération est fonction des
facteurs suivants:
ü la taille, la forme et l'épaisseur du
poisson;
ü le mode d'entreposage;
ü le respect des proportions du mélange de glace,
d'eau et de poisson (dans les coulis de glace);
ü un bon contact entre la glace et le poisson;
ü La taille des particules de glace.
La méthode de réfrigération la plus
commune repose sur l'utilisation de la glace. Le poisson est mis en contact
avec de la glace en paillette, en écaille ou adéquatement
concassée à partir de blocs/barres de glace. Les morceaux de
glace trop gros risquent d'endommager physiquement le poisson et de plus le
contact poisson/glace est faible, conduisant à un refroidissement lent
et non homogène. Les couches de poissons alternent avec les couches de
glace; une épaisse couche de glace est disposée au fond, sur le
dessus et le long des parois du conteneur car ces surfaces sont plus
exposées aux radiations solaires. Le poisson ne doit pas être trop
tassé dans le conteneur car il risque d'être écrasé
et endommagé.
On renforce l'efficacité du mélange
glace/poisson en couvrant celui-ci avec un sac de jute pour ralentir la fusion
de la glace sous l'effet de l'air extérieur; puis le conteneur est
hermétiquement fermé et sécurisé. La fusion de la
glace est plus lente si la caisse est bien remplie et les ouvertures
réduites. Le conteneur à fond percé est abrité et
déposé sur une dalle avec une légère pente pour
faciliter le drainage de l'eau de fusion de la glace.
On a aussi recours à l'eau froide, aux coulis de
glace (d'eau douce et d'eau salée) et à l'eau de mer
réfrigérée (EMR). Pour que la réfrigération
soit pleinement efficace, il est essentiel de maintenir la température
de réfrigération durant toutes les phases de manutention du
poisson. Bien que le glaçage permette de préserver le poisson
pendant un certain temps, la durée de conservation reste relativement
brève par rapport aux résultats obtenus, par exemple, par la
congélation, la mise en conserve, le salage ou le séchage. Un bon
glaçage permet de garder le poisson frais et présentable
jusqu'à sa mise en vente.
L'utilisation de la glace pour préserver le poisson et
les produits de la pêche à bord des navires de pêche s'est
avérée efficace pour les raisons suivantes:
ü On peut acheter de la glace dans de nombreux ports ou
localités de pêche.
ü Les achats peuvent être effectués en
fonction des besoins (on trouve souvent des blocs de glace de tailles
différentes ainsi que de la glace broyée plus ou moins finement,
vendue au poids).
ü La glace a un très fort pouvoir
réfrigérant.
ü Elle est sans danger et relativement bon
marché.
ü Elle permet de maintenir des températures
très précises.
ü Elle conserve l'humidité du poisson et le
débarrasse des bactéries en fondant.
ü Elle peut être transportée d'un endroit
à un autre et ses propriétés
réfrigérantes
ü peuvent être amenées là où
on en a besoin.
ü Enfin, elle peut être fabriquée à
terre et utilisée en mer
Il demeure que le conditionnement du poisson sous glace
à bord des petits bateaux de pêche , que ce soit en caisses, sur
des étagères ou dans des parcs, requiert une main-d'oeuvre
importante et d'autres méthodes ont été mises au point
pour réduire le temps et la main-d'oeuvre nécessaires. Les plus
fréquentes sont l'eau de mer refroidie à la glace (EMRG) et l'eau
de mer réfrigérée (EMR).
L'EMR qui nécessite peu de personnel et constitue
une bonne méthode de réfrigération exige cependant de
disposer à bord d'équipements de réfrigération, de
pompage et de filtrage. C'est également un système relativement
coûteux. La méthode EMRG consiste à embarquer suffisamment
de glace pour la sortie de pêche, et à la mélanger à
de l'eau de mer pour obtenir un coulis de glace dans lequel on dépose le
poisson. Ces deux méthodes offrent une réfrigération
rapide, limitent les meurtrissures du poisson et permettent une manutention
plus rapide avec moins de main-d'oeuvre. Elles exigent cependant de disposer
d'installations spécialisées à bord, et ne conviennent
généralement que lorsque des quantités importantes de
poisson doivent être manipulées en peu de temps, comme c'est le
cas des petits poissons pélagiques ramenés capturés par
les senneurs.
4.2.1.1. Équipements améliorés pour
la réfrigération du poisson frais et des fruits de
mer
a. Bac de manutention
Le matériel plastique doit être
privilégié par rapport au matériel en bois ou en ciment,
car son nettoyage est facile et les risques de contaminations moindres. La
conception technique de ces bacs est classique, les parois extérieures
et la cuve intérieure sont moulées d'un seul tenant. Les bacs
emboîtables vides sont empilés les uns dans les autres, ce qui
permet de réduire d'environ 80% le volume de stockage. Ces bacs
facilitent la manutention à bord comme à terre et permettent de
glacer précocement le poisson et de le stocker en cale
réfrigérée au fur et à mesure de sa capture. Le
poisson n'est pas endommagé. Le souci principal est de préserver
la qualité du poisson (?photo 10 et 11).
Dans des conditions d'utilisation et d'entretien optimales,
leur durée de vie est en moyenne de trois (3) ans selon les
utilisateurs.
Photo 10 et 11 : Bacs en
plastique emboîtables et Poissons arrimés dans la glace dans des
bacs en plastique
Source :
https://www.google.fr/search?q=bacs+de+manutention
b. Matériels de prétraitement
La préparation du poisson après
débarquement ne doit jamais se faire sur le sol du fait de la
présence de poussière et d'autres sources de contamination. Il
est recommandé de préparer le poisson sur des tables
surélevées ayant une surface lisse, facile à nettoyer,
avec une légère pente et munies d'un trou pour
l'évacuation des eaux. Une planche de découpe en matériaux
imputrescible et inoxydable est aussi recommandée.
c. Conteneurs isothermes artisanaux
Les conteneurs isothermes constituent pour les
pêcheurs une grande amélioration technologique. Ils permettent de
réduire les pertes en poisson, d'accroître les captures, de
débarquer du poisson de bonne qualité et de réaliser de
substantielles économies de carburant. Les dépenses en glace sont
réduites sans porter préjudice au produit. Des modèles ont
été conçus pour l'entreposage à bord des
embarcations, à terre et pour le transport du poisson frais. Les
facteurs suivants sont à prendre en compte pour la fabrication locale
des conteneurs isothermes:
ü bon pouvoir isolant;
ü disponibilité des matériaux;
ü garantie d'hygiène et d'innocuité des
constituants du conteneur;
ü poids: le conteneur ne doit pas être trop lourd
(surtout pour les conteneurs destinés aux embarcations et pour le
transport);
ü durée de vie d'au moins 5 ans;
ü revêtement interne et externe résistant,
facile à entretenir, sans odeur à l'application;
imperméable et imputrescible; et
ü Coût acceptable.
La caisse de bord facilite la commercialisation du poisson
frais vers les marchés urbains et sites éloignés des zones
de production du poisson.
d. Conteneurs isothermes monoblocs
La caisse monobloc est composée en fait de deux
caisses parfaitement collées par l'enduit gélifiant. Le
revêtement intérieur est constitué par l'isolant en
polystyrène de 4 cm et par le composite formé de résine
renforcée par de la fibre de verre, moulée en couches bien
stratifiées (à l'aide d'un moule). Des caisses identiques peuvent
être fabriquées en série. Le revêtement
extérieur est la charpente en bois de 10 mm d'épaisseur,
soigneusement collée et bien finie avec de la fibre de verre et
recouverte d'un enduit gélifiant.
Ces conteneurs doivent être légers,
résistant et d'entretien réduit, et permettre un drainage facile
des eaux de fusion. Ils assurent une bonne conservation du poisson frais sous
glace pendant au moins 10 jours. Les pêcheurs peuvent s'approvisionner en
glace et la stocker facilement dans ce conteneur qui leur permet de rester plus
longtemps en pêche tout en améliorant la quantité et la
qualité des captures (?photo 12 et 13).
Photo 12 et 13 : Caisses isothermes monoblocs de
capacité d'une tonne
Source :
https://www.google.ht/search?q=caisses+isothermes+monoblocs
e. Caisses en polystyrènes
Les caisses en polystyrène sont
utilisées pour la manutention, la conservation, le stockage et le
transport des produits de la pêche depuis la capture jusqu'à la
consommation. Elles sont omniprésentes chez les mareyeurs.
Le polystyrène est biologiquement stable et
imputrescible. C'est un isolant performant, disponible sur le marché,
léger, résistant et de prix abordable. Il offre des
possibilités de recyclage.
Le poisson se conserve sous glace dans les caisses en
polystyrène pendant au moins sept (7) jours. Les caisses devront
être légèrement perforées pour faciliter
l'évacuation des eaux de fusion de la glace. Des caisses usagées
ou neuves ou des emballages non toxiques de certains produits fragiles sont
collectés, nettoyés et réutilisés comme
matière première pour la confection de caisses de plus grande
capacité. Par la technique d'assemblage, les caisses peuvent avoir des
capacités variant entre 50 et 200 kg.
f. Glacières portables
Contrairement à un
réfrigérateur,
une glacière portable est passive : on doit y mettre de la glace
au préalable. Le froid n'y est maintenu que jusqu'à ce que toute
la glace ait
fondu et atteint
la température de l'air ambiant. La glace peut être
avantageusement remplacée par d'autres produits à haute
capacité
calorifique préalablement refroidis (à
température
négative si possible) : il n'y a pas de risque d'envahissement par
l'
eau et, à volumes
égaux, le
froid est de plus longue
durée.
Les glacières sont très souvent
utilisées pour le transport sous glace des espèces de poisson de
haute valeur commerciale. Elles constituent un bon choix pour les petites
embarcations (?photo 14).
Photo 14 : Vue des poissons bien arrimés
dans des glacières
Source : photo prise personnellement en
Juillet 2013
4.2.1.2. Durée de conservation des
poissons et fruits de mer mis sous la glace
(réfrigérés)
L'utilisation de la glace augmente
considérablement la durée de conservation du poisson et devrait
être une pratique systématique à bord des pirogues de
même qu'à toutes les étapes de la manutention après
le débarquement. La principale question pour les pêcheurs, les
négociants et les consommateurs, tient à la durée de
conservation du poisson dans la glace. Comme on l'a déjà
indiqué, plusieurs facteurs interviennent. Le processus
d'altération est toutefois semblable pour toutes les espèces.
Il existe de très nombreux travaux de recherche sur la
durée de conservation du poisson entreposé sous glace. De
manière générale, on peut en conclure que certaines
espèces tropicales peuvent se conserver plus longtemps que les poissons
de mers froides ou tempérées. Cela tient à la
différence des taux de croissance bactérienne, les poissons
tropicaux conservés dans la glace étant
caractérisés par une phase de croissance plus lente, de l'ordre
d'une à deux semaines (période d'adaptation à la
réfrigération). Il est toutefois difficile de comparer la
durée de conservation des poissons tropicaux et celle des espèces
de mers tempérées en raison de l'utilisation de
méthodologies et de critères différents pour la
durée de conservation.
4.2.2. Congélation
La congélation est aussi une méthode de
conservation du poisson et d'autres produits de pêche pendant une longue
période, dont l'application du froid consiste à abaisser la
température du produit en dessous du point de solidification par
changement d'état. La température est baissée jusqu'en
dessous de 0°C.
Si l'on veut conserver le poisson plus de 2 ou 3 semaines, il
faut le congeler. Dans les cellules de congélation, la
température conseillée est de -30°C /-22°F. Un poisson
de bonne qualité congelé (à -30°C/ - 22°F) juste
après la pêche se conserve très longtemps.
Les moyens techniques de maintien frigorifique du produit
jusqu'à son utilisation finale constituent la chaîne du froid. Ces
moyens techniques ne sont autres que :
ü entrepôts frigorifiques et industriels ;
ü véhicules frigorifiques de transport à
longue distance
ü Chambres frigorifiques du commerce de gros ;
ü Engins frigorifiques de distribution
ü Chambres frigorifiques de magasins de détail
ü Réfrigérateurs et congélateurs
domestiques
4.2.3. Salage
Le principe de conservation est, comme le nom l'indique,
l'utilisation du sel. Il y a plusieurs méthodes possibles :
a. Le poudrage
Le poudrage consiste à recouvrir les poissons de sel
"sec" en quantité suffisante pour absorber l'humidité du poisson
et le dessécher, la combinaison de l'action conservatrice du sel et du
séchage qu'il entraine allongeant la durée de conservation du
poisson.
b. Le saumurage
Le saumurage consiste à immerger le poisson dans un
"jus" salé appelé "saumure" qui va imprégner les chairs et
ainsi les parfumer et les conserver. Les saumures se distinguent par les
épices qui les aromatisent, et leur teneur en sel. Des poissons
saumurés peuvent nécessiter un dessalage préalable
à la consommation, suivant la teneur en sel de la saumure et leur
durée de macération.
On distingue ensuite le saumurage à
chaud, où la saumure est versée sur le poisson encore
tiède, et le saumurage à froid où la saumure est
complètement refroidie avant son utilisation. L'avantage du saumurage
à chaud est que la saumure pénètre beaucoup plus
rapidement dans les chairs, réduisant le temps de macération
nécessaire à un produit "stable" (saumurage effectif dès 2
à 3 jours), d'autant que les chairs sont également en partie
cuite par la chaleur de la saumure.
Le saumurage à froid, quant à
lui, prends plus longtemps à "prendre" (compter 1 ou 2 semaine suivant
la taille des poissons), et doit être maintenu au frais (5° ou
moins) pendant toute la durée du saumurage
Une troisième forme de saumurage existe, qui aurait
peut-être été privilégiée à
l'époque : le saumurage par pression. Il consiste
à mettre les poissons dans un récipient (cruche, pot..) en
alternant une couche de poisson et une généreuse couche de sel,
et en terminant par un poids suffisant pour maintenir une pression sur
l'ensemble du contenu. En quelques jours (au frais!), l'eau extraite des
poissons par le sel suffit à les maintenir immergés et constitue
de fait une saumure.
À noter dans tous les cas qu'une phase huileuse est
susceptible de se former et de flotter au dessus de la saumure. Les avis sur le
sujet sont divergents : d'un coté on peut la garder parce qu'elle
contribue à isoler la saumure de l'oxygène, d'un autre
coté elle tend à rancir et à donner un goût
"prononcé" à l'ensemble de la macération.
Une variante du saumurage consiste à utiliser en plus
du sel un agent acide pour "cuire" les chairs et les conserver. Les principales
sources d'acidité sont le jus de citron (largement utilisé de nos
jours en Scandinavie pour le saumon), le vinaigre (utilisé pour les
harengs).
4.2.4. Séchage
Le poisson est séché pour faciliter sa
conservation par abaissement de l'activité de l'eau et surtout sa
commercialisation en toute saison et s'applique à la presque
totalité des espèces rencontrées. Cette technique de
conservation nécessite que le poisson soit salé et mis dans une
saumure pour ensuite lavé et exposé au soleil. C'est pour on
considère le salage et le séchage comme étant deux
techniques complémentaires. La durée de conservation varie de
trois à six mois. Le séchage a pour intérêt une
inhibition du développement des microorganismes, une inactivation des
bactéries intrinsèques et l'allégement du poids du
produit.
4.2.5. Fumage
C'est une technique de transformation du poisson au cours de
laquelle, le poisson est soumis à de l'air chaud et à la
fumée. Pendant l'opération de fumage, le poisson
s'imprègne des substances de la fumée qui exerce sur lui une
action anti-oxydante et une action bactériostatique.
Le fumage confère un goût et une saveur au
produit tout en diminuant l'activité de l'eau. On distingue là
encore le fumage à chaud et le fumage à froid, qui ne donnent pas
du tout les mêmes résultats. D'autre part, on peut fumer des
poissons frais, ou préalablement salés.
a. Le fumage à chaud
C'est le plus simple à réaliser : il consiste
à accrocher les poissons au dessus d'un feu, suffisamment loin pour
qu'ils ne cuisent pas trop du fait de la chaleur du feu que l'ont fait bien
fumer, et en les plaçant au mieux dans la trajectoire de la
fumée. Une paire d'heure suffit à obtenir un fumage. Plus qu'une
conservation, c'est une aromatisation : la pénétration de la
fumée est superficielle, et ne modifiera pas les
propriétés de conservations du produit. On peut
éventuellement fumer à chaud un poisson qui aurait
été poudré ou saumuré et combiner la conservation
apportée par la salaison et l'aromatisation apportée par le
fumage. Le mieux reste quand même de consommer rapidement les produits
fumés à chaud.
b. Le fumage à froid
C'est le fumage "royal", qu'on applique au saumon (ou en
charcuterie par exemple). Le poisson doit être pendu dans un espace
clôt (cabane, coffre...) dans lequel on fait pénétrer la
fumée d'un feu, mais sans trop (si possible, pas) de chaleur. Le
processus de fumage prend alors beaucoup plus longtemps que le fumage à
chaud, typiquement plusieurs semaines, suivant la taille des pièces
à fumer) pendant lesquelles il faut veiller à la conservation de
celles-ci (salaison préalable, température basse du fumoir). En
revanche, une fois le fumage fait, on allonge considérablement sa
durée de conservation, en plus de lui conférer un goût
fumé.
Il faut noter que, la saveur, l'odeur et la couleur du poisson
sont fonction de la nature du bois.
4.3. Avantages de la conservation
Les avantages de la conservation du poisson sont multiples, on
peut citer :
ü La conservation de la valeur alimentaire,
ü La conservation de la valeur marchande,
ü La facilitation du transport ou du stockage,
ü La bonne gestion économique,
ü Une meilleure distribution dans le pays ;
ü La sécurité alimentaire des populations ;
ü La protection sanitaire des populations,
CHAPITRE V
LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE MARITIME A
L'ILE-A-VACHE
CHAPITRE V
LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE
MARITIME
Dans plusieurs pays, le secteur de la pêche joue un
rôle socio-économique vital et occupe une place très
avancée parmi les secteurs de l'économie nationale en particulier
dans les pays qui sont à la fois producteurs, consommateurs et
exportateurs des produits halieutiques. Sur le plan alimentaire, les produits
de la pêche contribuent de façon déterminante à
satisfaire les besoins en protéines animales de la majorité de la
population mondiale. Rappelons que la production mondiale des pêches
était estimée en 2011 à environ 154 millions de tonnes
(FAO, 2012).
5.1. Aspects sociaux des pêcheurs maritimes
de l'Ile-à-vâche
A l'Ile-à-vâche, on retrouve une pêche
traditionnelle c'est-à-dire une pêche qui est
réalisée par des pêcheurs individuellement, utilisant
différents types d'embarcations non motorisées. Les techniques de
capture sont variées : filets divers, lignes diverses, nasses et
harponnage (fusil).
Selon notre enquête socio-économique menée
à l'Ile-à-vâche, la pêche maritime est
pratiquée exclusivement par des hommes. Et la majorité de nos
enquêtés ont leur âge compris entre 45 ans et plus
(Tableau 1).
En ce qui concerne leur niveau d'instruction, sur les 80
pêcheurs de enquête, 45 d'entre eux déclarent n'avoir jamais
été à l'école, soit 56,25 % ; 30 d'entre eux
ont atteint le niveau primaire, soit 37,5 % ; 5 d'entre eux ont atteint le
niveau secondaire, soit 6,25 % ; et aucun d'entre n'ont pu atteindre le
niveau universitaire.
A l'ile-à-vâche, la pêche est
effectuée parallèlement à d'autres activités, comme
l'agriculture et l'élevage. Parmi les 80 pêcheurs de
l'enquête, 14 d'entre eux, soit un pourcentage de 17,50%, sont
considérés comme des pêcheurs à plein temps. Ces
pêcheurs vont tous les jours à la pêche, sauf en cas de
réparations de leurs engins de pêche. Ils déclarent avoir
rentré directement dans la pêche sans exercer d'autres
métiers. 39 d'entre eux, soit 48,75% comme pêcheurs à
mi-temps et seulement 27, soit 33,75% comme pêcheurs occasionnels (ils
s'occupent d'autres activités secondaires). Ce pendant, on en
déduit que la pêche est considérée par la
majorité des pêcheurs comme une activité lucrative
permettant des bénéfices numéraires immédiats par
opposition aux autres activités secondaires (élevage et
agriculture) qui procurent des bénéfices à plus long
terme.
5.2. Les points de pêche
La pêche maritime a été toujours et est
encore aujourd'hui considérée comme étant
l'activité économique prioritaire dans la commune de
l'Ile-à-vâche. On estime que 63% de la population active de cette
commune s'adonne à cette branche d'activité. L'île contient
à peu près 10 points de pêche : Madame Bernard, Cayes
coq, Grand sable, La source, Source Bambara, Cocoyer, Pélantin,
Cayes-à-l'eau, Ilet-à- braie, Pointe-Est.
5.3. L'organisation sociale de la
pêche
A l'Ile-à-vâche, le secteur de la pêche
n'est pas organisé. Il faut dire qu'à travers ces
différents points de pêche, il n'existe aucune organisation ou
association éponyme (de pêche). Chacun se
débrouille de ses propres moyens et de ses propres savoir-faire. A
l'unanimité, les enquêtés avouent qu'ils n'ont jamais
reçu aucune formation en matière de pêche de la part d'une
ONG, ou de l'Etat haïtien. En conséquence, ces derniers se trouvent
généralement en position de faiblesse et subissent souvent les
décisions des Agences dans la fixation des prix d'achats des produits de
pêche.
5.4. Les embarcations de pêche
Les embarcations de pêche les plus utilisées
dans la commune de l'Ile-à-vâche sont les voiliers et les pirogues
(communément appelées «
Bois-fouillés »ou « Bwafouye »).
Parmi les 80 pêcheurs de l'enquête, seulement 3 d'entre eux qui
utilisent des chaloupes, soit un pourcentage de 3,75% (?Graphique3).
Par ailleurs, le caractère rudimentaire de ces embarcations et leur
faible capacité ne permettent pas aux pêcheurs de
s'éloigner au large des côtes de l'île pour une meilleure
exploitation des fonds marins (?les photos ci-contre).
Photos 15 & 16 : Vue d'un
bois-fouillé (Bwafouye) et d'un voilier
Source:Photo prise personnellement en Juillet
2013
so
5.5. La production
Nous partons du constat que le caractère traditionnel
de la pêche maritime à l'Ile-à-vâche ne permet pas
une exploitation réelle et grande échelle des produits
halieutiques. Notons que, malgré nos diverses recherches, nous ne
trouvons aucun document ayant des données statistiques concernant la
quantité de produits halieutiques produite annuellement à
l'Ile-à-vâche.
Par ailleurs, il n'existe aucun organisme local qui aurait pu
nous donner quelques chiffres peut-être même par estimation. C'est
en quelque sorte, l'une des limites de nos recherches.
5.6. Circuit de commercialisation
La pêche étant corollairement signalée
antérieurement comme occupation de premier ordre de la commune de
l'Ile-à-vâche, la commercialisation des produits résultants
représente l'une des principales transactions au niveau de la commune
.Celle-ci met en scène un ensemble d'agents économiques qui
tissent entre eux des relations complexes permettant l'injection d'un flux
monétaire considérable dans le système.
Les transactions commerciales des produits dérivant
de la pêche à l'intérieur de la commune et vers
l'extérieur font intervenir les agents suivants : les
pêcheurs, les agences, les saras urbaines, les marchandes locales,
les consommateurs c'est-à-dire les particuliers, les hôtels et
restaurants.
Les agences, par
l'intermédiaire des
« délégués » (envoyés dans
d'autres points de pêche) ou directement (quand ils habitent à
proximité d'un point de débarquement) achètent et prennent
livraison entre les mains des pêcheurs. Ces produits de pêche sont
stockés avec de la glace dans glacières mobiles. Ils les
revendent à des grossistes de Port-au-Prince ou fonctionnent en
partenariat avec eux. La plupart d'entre elles jouent aussi le rôle de
fournisseurs directs à certains grand hôtels et restaurants.
Les saras urbaines sont celles
viennent au marché de la commune tous les « lundi et
jeudi [4] ». Elles n'ont que deux sources
d'approvisionnement, à savoir : les pêcheurs et les
marchandes locales (certaines sont femmes des pêcheurs). Elles
achètent des poissons salés, séchés, et des
poissons frais qu'elles procèdent à leur salage et/ou à
leur séchage. Elles conservent ces poissons pendant quelques jours pour
être vendus au marché public des Cayes ou de Port-au-Prince
(majoritairement à Port-au-Prince).
Les Marchandes locales sont celles
qui attendent la rentrée des pêcheurs sur le rivage et
achètent les poissons de taille plus ou moins réduites (toutes
catégories confondues). Elles les revendent aux détails au
marché public de la commune le même jour et parfois, elles
procèdent à leur salage et/ ou séchage pour les revendre
au bout de quelques jours aux saras urbaines.
5.7. Prix des produits de pêche au niveau
de chaque acteur
Le prix des produits de la pêche varie suivant la taille
et les catégories des produits, la complexité du processus
d'approvisionnement, le type et/ou le nombre d'acheteurs présents lors
du débarquement des pêcheurs sur le rivage. Ainsi, nous
présentons ces acteurs :
a. Les agences
Les agences achètent des
poissons et homards (moyens et gros) par livre. Le coût de la livre des
produits ou espèces en question varie selon sa taille.
____________________________________
4. Lundi et jeudi : jours du
fonctionnement du marché public de la commune de
l'Ile-à-vâche.
A rappeler que, les agences n'achètent pas les
espèces de petite taille. La livre des poissons de taille moyenne
s'achète à environ 60 gourdes et celle de taille
élevée s'achète 70 gourdes. La livre des homards de taille
moyenne s'achète à 65 gourdes et celle de taille
élevée s'achète à 75 gourdes (?Tableau 9).
b. Les saras urbaines et les marchandes
locales
Ces deux catégories d'acheteurs se confondent pour
avoir utilisé la même procédure d'achat face aux
pêcheurs.
Les prises, une fois débarquées par les
pêcheurs sur le rivage, sont achetées par les saras urbaines ou
les marchandes locales en gros (prix global). Le prix
négocié est généralement aux désavantages
des pêcheurs compte tenu de la non-possession de moyens de conservation
par ces derniers. Ces produits sont de tailles confondues (petits, moyens,
gros). Contrairement aux agences, les saras urbaines ainsi que les marchandes
locales n'utilisent pas vraiment une mesure pour quantifier les produits. Elles
se servent surtout de leurs yeux pour évaluer le prix. De ce fait, il
est impossible pour nous de présenter des chiffres pour ces
catégories d'acheteurs.
VERIFICATION DES HYPOTHESES
Pour les besoins de compréhension de notre travail,
nous procédons à la vérification des hypothèses:
· La première hypothèse s'est
révélée exacte. Le tableau 5 montre que tous les 80
pêcheurs, sur lesquels l'enquête a été menée,
n'ont jamais reçu de formations dans le domaine de la pêche. Il
n'y a donc aucune intervention de l'Etat haïtien ni ONG en faveur de ces
pêcheurs. Par ailleurs, ces derniers possèdent très peu
d'engins ayant pour la plus grande part de faible capacité de capture.
· La seconde hypothèse s'est
vérifiée dans les chapitres II (tableau 7) et V. Il n'existe pas
vraiment un marché formel pour l'écoulement des produits de
pêche à l'Ile-à-vâche. Il est clair que le circuit de
commercialisation existant n'est guère favorable aux pêcheurs de
la zone. Ces derniers ne se sont pas unis en association pour défendre
leurs intérêts sociaux et économiques. Sur les 80
pêcheurs de l'enquête, la plus grande part ont leur revenu mensuel
compris entre 1000 et 5000 gourdes, soit le plus faible niveau. Donc, la
faiblesse de leur revenu témoigne clairement qu'ils ne puissent pas
subvenir à leurs besoins primaires.
En définitive, nous pouvons affirmer que nos deux
hypothèses sont confirmées.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude sur la situation
socioéconomique de la pêche maritime à l'ile-â-vache,
il se révèle que cette branche d'activité connait pas mal
de difficultés. La précarité des embarcations, des engins
et techniques de pêche, sont autant de goulots d'étranglement
auxquels font face les pêcheurs maritimes de la commune de
l'Ile-à-vâche. Une situation qui provoque chez la plupart de ces
derniers un certain désengagement.
Dans la zone d'étude, les pêcheurs maritimes sont
tous de sexe masculin. Ils ne sont pas organisés en groupements ou en
associations. Il n'existe aucun contrat entre Agences et pêcheurs, tous
fonctionnent indépendamment. Ces derniers ne sont pas encadrés ni
formés. On en déduit qu'il n'y a pas effectivement
d'investissements dans ce secteur. Car ils utilisent pour la plus grande part
des embarcations non motorisées comme le bois-fouillé, le voilier
et leurs techniques de capture sont de faibles capacités et non
sélectifs. De plus, ces pêcheurs font face à un autre
problème majeur qui est la conservation des produits de pêche. Il
n'existe pas d'infrastructures adaptées pour la conservation des
produits et fruits de mer. Donc, puisque ces derniers ne puissent pas
conserver ses produits de pêche, ils se sont obligés de les vendre
en arrivant au rivage. Il arrive que le prix négocié par
l'acheteur soit défavorable aux pêcheurs. Le caractère
rudimentaire de leurs engins et l'archaïsme de leurs techniques ont
influencé négativement le rendement leurs prises. Par ailleurs,
les structures de vente de leurs produits ne contribuent guère à
une amélioration de leur niveau de vie. Nous rappelons que le revenu
mensuel de la majorité de nos enquêtés se retrouve dans le
plus faible barème, soit entre 1000 et 5000 gourdes (Tableau 7,
p.34).
Les pêcheurs ne sont pas les seuls à confronter
aux problèmes de conservation des produits de pêche. Il ressort
aussi pour les agences un défi de taille puisqu'il n'y a
d'électricité dans la commune. Le moyen de conservation le plus
utilisé est la réfrigération ; ceci, en soumettant
les poissons et les fruits de mer sous glace dans des glacières mobiles,
communément appelées « thermos ». Leurs
produits sont généralement vendus quelques jours plus afin
d'éviter leur altération. Pour leur part, les saras urbaines et
les marchandes locales ont procédé au salage et/ou au
séchage de leurs produits.
Nos recherches nous ont permis aussi de voir que les
technologies nouvelles en matière de pêche telles : des
outils comme les chaluts, les Dispositifs de concentration des
poissons (DCP) ; des techniques de détection des poissons comme les
sondeurs, le sonar, le net sonde etc..., sont hors de porté des
pêcheurs de l'Ile-à-vâche.
Donc, l'intérêt que présente notre travail
est qu'il révèle les différentes contraintes auxquelles
font face les pêcheurs de l'Ile-à-vâche. Une telle
connaissance aura une importance capitale pour tout projet de
développement dans la pêche en Haïti, en particulier dans la
zone d'étude.
Recommandations
Après avoir analysé les données
recueillies sur la commune de l'Ile-à-vâche plus
particulièrement sur la situation socioéconomique de la
pêche maritime, il est tout à fait important de faire ces
recommandations suivantes visant la modernisation du secteur de la pêche
et l'amélioration des conditions de vie des pêcheurs :
D'abord aux pêcheurs :
ü Ils doivent s'organiser en groupements ou associations.
ü Définir clairement leurs objectifs tant sociaux
qu'économiques.
ü En partenariat avec l'Etat, leurs groupements ou
associations doivent identifier des projets d'intérêt commun aux
bénéfices de chacun d'eux qui en sont les principaux membres.
A l'Etat :
ü Aider les pêcheurs à développer des
coopératives de pêche en vue d'augmenter leur rendement.
ü Faciliter l'accès au crédit pour les
pêcheurs utilisant des moyens de pêche traditionnelle.
ü Mettre en place des infrastructures de conservation
pour préserver la qualité des produits.
ü Prévoir des programmes de formation
destinés aux pêcheurs en vue de rendre leur travail plus
performant.
ü Réglementer le secteur en étroite
collaboration avec les pêcheurs, et les autres intervenants et en
garantissant leur participation.
ü Exploiter de manière judicieuse et
cohérente les ressources dont disposent le gouvernement et participer
activement à l'amélioration des matériels et les
instruments de pêche, en vue du développement durable de la
pêche.
ü Installer des Dispositifs de Concentration de Poissons
(DCP) le long de la côte dans les endroits réunissant les
conditions nécessaires.
ü Organiser des séances de formation en montage et
pose de DCP, entretien des DCP et autres équipements (moteurs,
embarcations), techniques de pêche sur DCP, manutention à bord
à l'intention des pêcheurs.
ü Mettre à la disposition des pêcheurs
l'équipement et les bateaux qui leur permettront d'aller plus loin,
d'être plus performants face à la concurrence et d'être
moins dépendants des prises prés du rivage.
ü Appliquer des critères d'aménagement et
de mise en valeur permettant de promouvoir et de renforcer le rôle des
pêcheurs et une meilleure intégration des activités de
commercialisation des produits de la pêche.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages
CLINQUART A., 2005, Les techniques de
conservation des aliments, Université de
Liège, Faculté de Médecine vétérinaire
(secteur Technologie), 25 pp.
DALVIUS Gérard, La mer dans
le cadre du développement, Ed. Fardin, Port-au-Prince,
1984.
E. Charles-Dominique et A. Mbaye, Engins
et techniques de pêche artisanale du Sénégal, avril
2003.
FRAGNIERE, Jean-Pierre, Comment
réussir un mémoire, Dunod, Paris, 1996, 117p
JEAN Pliya, La pêche dans le sud
ouest du Bénin, Paris, 1980.
IHSI, les comptes économiques en
2010, Port-au-Prince, Haïti
J. Graham, W.A. Johnston et F.J. Nicholson,
La glace et les produits de la pêche, FAO,
Rome, 1992.
JUMELLE, I. C. 1984. Pêche et
pêcherie en Haïti. Formulation d'un projet d'amélioration.
115p.
MOREAU
de Saint-Méry, Description topographique,
physique, civile, politique et historique de la partie française de
l'île Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798,
(réédition, 3 volumes, Paris, Société
française d'histoire d'outre-mer, 1984).
M. H. Routh, Les pêches maritimes
en Haïti, FAO, Rome, 1968.
NOREL Philippe, Problèmes du
développement économique, Seuil, janvier 1997
PIERRE-CHARLES, Gérard,
L'économie Haïtienne et sa voie de développement,
Paris, Maisonneuve 1967, 270p.
PNUD, la situation économique et
sociale d'Haïti en 2002, ISBN : 99935-38-02-07, Port-au-Prince,
Haïti.
SAFFACHE Pascal, Le milieu marin
haïtien : chronique d'une catastrophe écologique,
Études caribéennes, 5 Décembre 2006.
TREILLET Stéphanie,
L'économie du développement : de Bandoeng à la
mondialisation, 2ème édition, Arman Colin, Paris,
Avril 2007
THOMAZI, A.«L'histoire de la
pêche de l'âge de pierre à nos jours ». Editions
Payot. Paris, 1950.
Mémoires consultés
1. ACCÉUS Vitalème, La pêche
traditionnelle, pratique vodouesques et croyances afro-haïtiennes
à Gressier, mémoire de sortie à l'Université
d'état d'Haïti - Anthropologie option : Es-études
africaines, afro-américaines et caribéennes, Janvier 2009.
2. MICHAUD Josué, La
pêche : Alternative de survie pour les agriculteurs
pêcheurs, mémoire de sortie à la Faculté
d'Ethnologie, Département Anthropologie-Sociologie, 1993.
3. SAINT MARTIN FRANÇOIS Marie Pascale
Guinette, La pêche sur Dispositif de Concentration de Poissons (DCP)
à Anse d'Hainault : Contribution au Revenu des Marins
Pêcheurs et Marge des Distributeurs, Mémoire de fin
d'études agronomiques à la FAMV/ Option : Ressources
Naturelles et Environnement, Port-prince, juillet 2009.
Sites d'Internet visités
1.
http://www.agriculture.gouv.ht/view/01/?La-Peche-en-Haiti
2.
http://www.agriculture.gouv.ht/view/01/IMG/pdf/Texte_Peche-MARNDR_2010.pdf
3.
http://www.encyclopeche.com/poissons.htm
4.
http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/conservation_des-poissons
5.
http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/pêche
6.
http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/la théorie de la croissance
endogène
7.
http://agropressehaiti.org/la-peche en haiti
Articles
1. FAO, Document technique sur les
pêches, 1014-1146, no. 331. Rome. 75 pp.
2. IHSI, les comptes économiques
en 2010, Port-au-Prince, Haïti.
3. IHSI. 2003. Inventaires des ressources et
potentialités d'Haïti : commune de
l'ile-à-vâche.
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire d'enquête
présenté aux pêcheurs maritimes de la commune de
l'Ile-à-vâche
Cher pêcheur, nous venons vers vous
dans le cadre d'une enquête scientifique visant à déceler
« la situation socio-économique de la pêche
maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche pour la période
2010-2011 ». A cet effet, nous avons besoins de vos
réponses franches et sincères qui sont d'une grande importance
pour la réussite de cette enquête. Toutefois, nous vous assurons
que l'anonymat de vos réponses sera respecté car elles ne
serviront qu'à des fins scientifiques et c'est la raison même pour
laquelle que nous ne demandons pas votre nom ni votre adresse.
Veuillez donc bien lire toutes les variables de
réponses proposées avant de cochez celles qui répondent
à ce que vous faites, à ce que vous pensez ou ce que vous voyez
être réelle.
Nous vous remercions pour votre disponibilité.
A. Identification des enquêtés
1. Depuis quand vous êtes pêcheurs ?
1-5 ans 5-10 ans 10-15 ans
15-20 ans
20 ans et plus
2. Quel est votre âge ?
15-30 ans 30-45 ans
45 ans et plus
3. Votre niveau d'instruction :
Non scolarisés
Primaire Secondaire
Université
4. Vous êtes :
Célibataire marié
divorcé
Veuf placé
5. Nombre d'enfants :
Aucun 1-3
3-5
5-8 8 et plus
B. Caractéristiques de la pêche maritime
à l'Ile-à-vâche
6. Avez-vous reçu des séances de formations dans
le domaine de la pêche ?
Oui Non
7. Avez-vous des connaissances suffisantes pour pratiquer la
pêche ?
Oui Non
8. Quel moyen utilisez-vous pour aller à la
pêche ?
Bois-fouillé)
voilier
Chaloupe
autres......
9. Quels engins (outils) utilisez-vous pour capturer les
espèces maritimes ?
Nasses filets fusil harpon
Lignes autres................
a. Si vous utilisez des filets, lequel parmi les
suivants ?
Filets maillants (trois nappes) filets
emmêlants (trémails)
Sennes (sennes de plage/sennes tournantes
coulissantes)
b. Si vous utilisez les lignes, lequel parmi les
suivants ?
Lignes à main lignes
dérivantes lignes de traine
Lignes calées (palangre) cannes à
pêche
10. Quelles sont les principales espèces dont vous avez
l'habitude de capturer ?
Poissons lambis homards
crevettes autres.......
11. Quelles techniques utilisez-vous pour rassembler les
espèces (poissons, lambis, homards etc.) ?
Les appâts lumière
autres .............................
12. Quel mode de conservation utilisez-vous ?
Réfrigération (Freezer) Thermos/blocs de
glace Salage et/ou séchage fumage
Aucune
13. a) Quel procédure de vente utilisez-vous ?
La vente aux détails au marché de la commune
(Madame Bernard)
La vente aux agents commerciaux locaux par livre
La vente aux « saras urbaines »
Autres..............................................
b) Si vous les vendez par livre, à combien se vend la
livre de poissons ?
Rép..............................gourdes
c) à combien se vend la livre des fruits de mer
(homards, crevettes) ?
Rép...........................gourdes
14. Combien de fois par semaine vous allez à la
pêche ?
Tous les jours 1 à 3 fois/semaine
3 à 6 fois/semaine
Autres...........................
15. A combien s'élève votre revenu
mensuel ?
1-5000gdes 5-10000gdes
10-15000gdes
15000 gourdes et plus
16. Dans quelle période de l'année
l'activité de pêche est plus intense ?
Janvier-Mars Avril-Juin Juillet-Septembre
Octobre- Décembre
17. Quel est votre degré de satisfaction en ce qui
concerne le nettoyage des rues et des canaux de drainage par le service de la
mairie?
? 1 à 3 ? 3 à 5 ? 5
à 7 ? 7 à 9 ? 9 et plus
b) Si non, quelles sont les raisons ?
Rép..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexes 2 : Quelques photos
1. Vue d'un pêcheur en train de réparer son
filet
Source : Photo prise personnellement en Juillet
2013
2 : Marché de poissons de
l'Ile-à-vâche
Source : photo prise personnellement en Juillet
2013
TABLES DES MATIERES
Sommaire
.................................................................................II
Dédicaces
.................................................................................
III
Epigraphe..................................................................................IV
Avant-propos...............................................................................V
Remerciements...........................................................................VII
Liste des sigles et
abréviations.......................................................VIII
Liste des tableaux, figures, photos et
graphiques...................................IX
Liste des annexes
..........................................................................X
INTRODUCTION
GENERALE...................................................................1
0.1. Présentation du
sujet........................................................................................2
0.2. Problématique de la
recherche......................................................................3
0.3. Cadres théorique et
conceptuel.....................................................................4
0.4. Objectifs de la
recherche...........................................................................13
0.5. Justification
..........................................................................................14
0.6. Hypothèses de
travail................................................................................15
0.7. Méthodologie
.........................................................................................15
0.8. Les limites de la
recherche..........................................................................17
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE..........................19
1.1. Historicité de la commune de
l'Ile-à-vâche......................................................20
1.2.
Géographie................................................................................................20
1.2.1. Position géographique de
l'ile................................................................20
1.2.2. Sa
superficie....................................................................................20
1.2.3. Relief
.............................................................................................21
1.3.
Démographie..........................................................................................21
1.4. Activités économiques des
habitants..................................................................................21
1.5. Administrations
publiques...........................................................................22
1.6. Infrastructures économiques et
financières........................................................22
1.7. Infrastructures
éducatives...........................................................................23
1.8. Infrastructures
socioculturelles.....................................................................23
CHAPITRE II : PRESENTATION, INTERPRETATION ET
ANALYSE DES RESULTATS..24
2.1. Présentation et
interprétation des résultats de
l'enquête.........................................25
2.1.1. Le traitement des
données.....................................................................25
2.1.2. Les difficultés
rencontrées.....................................................................25
2.1.3. Résultats des
questionnaires..................................................................26
2.1.4. Résultats des entrevues
semi-structurées....................................................35
2.2. Analyse des résultats des
enquêtes................................................................36
CHAPITRE III : VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE
MARITIME..............38
3.1. Situation mondiale de la pêche
maritime...........................................................39
3.2. Les catégories de
pêche..............................................................................39
3.3. Les engins (outils) de
pêche.........................................................................40
3.3.1. Les
chaluts.......................................................................................41
3.3.1.1. Le chalut de
fond..........................................................................42
3.3.1.2. Le chalut
pélagique........................................................................43
3.3.2. Les
lignes........................................................................................43
3.3.2.1. Lignes à main ou
traine...................................................................44
3.3.2.2. Lignes
calées...............................................................................45
a. Ligne de
plage............................................................................45
b.
Palan.......................................................................................45
c. Ligne
dérivante...........................................................................47
3.3.3. Les
filets.........................................................................................47
3.3.3.1. Filets
maillants............................................................................47
a.
Dormant...................................................................................48
b.
Encerclant.................................................................................49
c.
Dérivant...................................................................................49
3.3.3.2. Filets
emmêlants...........................................................................49
3.3.3.3. Les
sennes..................................................................................50
a. Senne de
plage...........................................................................50
b. Senne tournante
coulissante............................................................51
3.3.4. Les
nasses........................................................................................52
3.3.5. Les
casiers.......................................................................................53
3.3.6. Fusil
/harpon....................................................................................53
3.4. Comportement des engins de
pêche.................................................................54
3.5. Techniques de
pêche....................................................................................55
3.5.1. Techniques de détection des
poissons........................................................55
3.5.1.1. Le
sondeur..................................................................................55
a. Sondeur à la
main........................................................................55
b. Sondeur à
ultra-sons.....................................................................55
3.5.1.2. Le
sonar.....................................................................................56
3.5.1.3. Le net
sonde................................................................................56
3.5.2. Technique de
rassemblement..................................................................56
3.5.2.1. L'utilisation de la lumière
...............................................................57
3.5.2.2. Les
appâts..................................................................................57
CHAPITRE IV : MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS
DE LA PECHE....58
4.1.
Généralités.............................................................................................59
4.2. Présentation des différentes modes de
conservation.............................................60
4.2.1. La
réfrigération.................................................................................60
4.2.1.1. Equipements améliorés pour la
réfrigération des poissons frais...................63
a. Bac de
manutention..................................................................63
b. Matériels de
prétraitement..........................................................63
c. Conteneurs isothermes
artisanaux.................................................64
d. Conteneurs isothermes
monoblocs.................................................64
e. Caisses en
polystyrènes..............................................................65
f. Glacières
portables...................................................................66
4.2.1.2. Durée de conservation des poissons et des fruits
de mer sous la glace..........67
4.2.2. La
congélation....................................................................................67
4.2.3.
Salage.............................................................................................68
a.
Poudrage..............................................................................68
b.
Saumurage...........................................................................68
4.2.4.
Séchage..........................................................................................69
4.2.5.
Fumage..........................................................................................69
a. Fumage à
chaud.....................................................................70
b. Fumage à
froid.......................................................................70
4.3. Avantages de la conservation des produits de la
pêche........................................70
CHAPITRE V : LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA
PECHE MARITIME
A
L'ILE-A-VACHE............................................................72
5.1. Aspects sociaux des pêcheurs maritimes de
l'Ile-à-vâche......................................73
5.2. Les points de pêche de la
commune...............................................................74
5.3. L'organisation sociale de la
pêche.................................................................74
5.4. Les embarcations de
pêche.........................................................................74
5.5. La production
........................................................................................75
5.6. Circuit de
commercialisation......................................................................75
5.7. Prix des produits de pêche au niveau de chaque
acteur.........................................75
VERIFICATION DES
HYPOTHESES........................................................78
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS................................................79
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES.......................................................83
ANNEXES............................................................................................85
TABLES DES
MATIERES.......................................................................89
|