INTRODUCTION GENERALE
0.1.
PROBLEMATIQUE
C'est indiscutablement dans les agglomérations urbaines
que se joue l'avenir économique, social et environnemental de la
planète. Les espaces urbains constituent des lieux majeurs de l'action
régulatrice des sociétés sur elles-mêmes et sur
leurs environnements. L'on ne peut réguler efficacement le changement
urbain, développer durablement les villes sans réaliser un
diagnostic préalable des tendances. Un nouveau régime
d'urbanisation s'est installé depuis la fin des trente dernières
années. A l'échelle globale, il se caractérise par la
formation de régions métropolitaines de plus en plus
insérées dans les réseaux d'échanges
internationaux. A l'échelle locale, le changement urbain se manifeste
par la formation d'espaces construits, de plus en plus étalés,
hétérogènes et fragmentés, dont la cohérence
du fonctionnement est assurée par des transports motorisés. Ces
tendances de l'urbanisation ont d'importants impacts sur les
écosystèmes, le métabolisme des ressources naturelles et
la qualité de vie des citadins1(*).
Cela fait exactement cinquante-deux ans (1960-2012) que la
République Démocratique du Congo a accédé à
l'indépendance. Sur le plan urbanistique de la ville de
Kinshasa(capitale de la RDC), le colonisateur avait prévu des espaces
verts, pour un cadre de vie urbain, verdoyant, permettant d'embellir la ville
et de se détendre avec des espèces d'arbres de la forêt
équatoriale et importées. De 1960 à 1975, la même
politique publique urbanistique était respectée à la
lettre. En effet, de 10 987 habitants, à la création de la ville
de Kinshasa, la population kinoise est passée de 404 620 en 1960
à 6 062 000 habitants en 2000. Selon le recensement administratif
de 2005, les dernières estimations sont à 7 500 000 habitants.
Cette population, estime-t-on, pourrait atteindre plus de 12 millions
d'habitants en 2015, se hissant ainsi parmi les 30 plus grosses
agglomérations mondiales (United Nations, 2007)2(*).
De ce fait, la ville de Kinshasa concentre du coup tous les
problèmes que l'on retrouve dans les grandes villes des pays
sous-développés, en particulier la défaillance du
système de gestion de l'environnement urbain, qui se traduit, entre
autres, par une diversité de pollutions urbaines. Singulièrement,
ces pollutions sont très remarquables dans les quartiers et communes
anciennes (Lingwala, Kinshasa, Barumbu, Kintambo...), à forte
concentration humaine et dans des foyers économiques du type
marché, où se concentre, à longueur de journées,
même jusque tard la nuit, une multitude de personnes.
La ville de Kinshasa en général et les anciennes
cités en particulier sont en train de se dégrader ou se
taudifier, au jour le jour. Ce phénomène est observable dans la
commune de Lingwala. Or, celle-ci était construite suivant certaines
normes urbanistiques, mais aujourd'hui, elle ne reflète nullement une
cité créée avec respect de normes en matière
d'urbanisme, suite aux occupations de tous les espaces libres laissés
dans le plan d'aménagement, pour des fonctions précises. Ces
derniers sont occupés par des constructions.
Au regard de cette courte analyse, voici quelques
préoccupations auxquelles nous allons tenter de répondre tout au
long du présent travail :
Ø Quel a été la dynamique spatiale de la
commune de Lingwala, de 1900 à 2012 ?
Ø Qu'est-ce qui est à la base de la forte
taudification dans la commune de Lingwala ?
Ø Quelles sont les conséquences de cette
taudification ?
Ø Quelles solutions durables proposer pour
réduire l'impact environnemental de la taudification, tout en
intégrant des critères économiques, sociaux et
écologiques pour un développement plus harmonieux?
0.2.
HYPOTHESES
Corrélativement aux questions formulées dans la
problématique, nous considérons que :
Ø La dynamique spatiale de la commune de Lingwala
aurait été marquée par le phénomène de
bourrage interne ;
Ø La taudification de la commune de Lingwala serait
liée à plusieurs facteurs ;
Ø Les conséquences de la taudification de la
commune de Lingwala seraient multiples ;
Ø Pour réduire l'impact environnemental de la
taudification dans la commune de Lingwala, il serait important de créer
un Eco quartier ou un quartier durable.
0.3. DELIMITATION DE
L'ETUDE
Comme tout travail scientifique,
la présente étude est délimitée dans le temps et
dans l'espace.
Ø Dans le temps, pour plus de
clarté, ce travail analyse la dynamique spatiale de la commune de
Lingwala, de la période allant de sa création jusqu'à
2012.
Ø Dans l'espace : cette
étude concerne plus précisément dans la commune de
Lingwala, dans la ville de Kinshasa, la capitale de la République
Démocratique du Congo.
Le choix de ce sujet s'explique par le fait que la
taudification dans les anciennes cités de la ville de Kinshasa est
actuellement un fléau et mérite une attention particulière
des éco-urbanistes. L'ampleur que prend la taudification de la commune
de Lingwala préoccupe, car la dégradation de l'environnement de
cette entité urbaine doit être prise en compte, pour pallier aux
insuffisances et aux dégâts qui guettent cette commune, du point
de vue urbanistique, sanitaire, économique, social et
environnemental.
0.4. INTERET DE
L'ETUDE
Cette étude revêt un triple intérêt,
notamment sur les plans théorique, pratique et urbanistique.
Sur le plan théorique ou
scientifique, cette étude apporte des résultats et
approfondie les connaissances dans le domaine de l'habitat, de l'environnement
et l'écologie urbaine.
Sur le plan pratique ou social, elle
pourra permettre, par ses résultats, aux autorités
politico-administratives, aux promoteurs immobiliers et autres partisans qui
oeuvrent dans le domaine de l'habitat et de l'environnement, de saisir
l'importance des altérations liées à la taudification des
anciennes cités de la ville de Kinshasa et les occupations intra-muros
à Lingwala.
Sur le plan urbanistique, nous
donnons des pistes d'aménagement permettant d'avoir des espaces de
vie qui replacent l'usager et son comportement au centre des
préoccupations, en facilitant ses activités quotidiennes, tout en
préservant l'environnement.
0.5. OBJECTIFS
En réalisant cette étude, nous avons poursuivi
deux objectifs, dont l'objectif principal et les objectifs
spécifiques.
0.5.1 Objectif
Principal
L'objectif principal poursuivi dans ce travail est de
proposer une rénovation qui va résoudre le problème de la
taudification qui frappe la commune de Lingwala, mais aussi de suggérer
un certain nombre de mesures pouvant épargner une mauvaise gestion du
dit quartier rénové.
0.5.2 Objectifs
Spécifiques
Les objectifs spécifiques de ce travail
sont de:
Ø Spécifier les différentes
périodes qui ont marqué significativement la taudification de la
commune de Lingwala ;
Ø Définir les causes et conséquences de
cette taudification ;
Ø Et enfin, proposer un plan de rénovation
pouvant intégrer l'aspect de développement durable.
0.6. DIFFICULTES
RENCONTREES
La réalisation de ce travail, comme toute recherche
scientifique, a connu plusieurs difficultés auxquelles nous nous sommes
heurtés et qui ont été principalement d'ordre
scientifique, social, matériel et méthodologique. De ce fait,
nous citons entre autres :
Ø Le manque de documents (ouvrages et cartes) et
statistiques traitant de manière particulière le problème
des occupations intra-muros dans la ville de Kinshasa ;
Ø La fermeture de certaines bibliothèques que
nous avons eu l'habitude de fréquenter ;
Ø La monétisation des données
auprès des services communaux de Lingwala ;
Ø La lenteur des services administratifs de la commune
de Lingwala ;
Ø L'insuffisance de moyens financiers pour la
réalisation rapide de certaines tâches ;
Ø La distance du site d'étude par rapport
à la résidence (lieu de provenance).
0.7. STRUCTURE DU TRAVAIL
Ce travail comporte, en plus de
l'introduction et de la conclusion générale, cinq chapitres.
Ø Le premier chapitre est consacré aux
considérations générales.
Ø Le deuxième chapitre quant à lui
concerne du milieu, les méthodes et techniques.
Ø Le troisième a comme contenu, la dynamique
spatiale de la commune de Lingwala.
Ø Le quatrième aborde les causes et
conséquences de la taudification dans la commune de Lingwala.
Ø Le cinquième et dernier chapitre concerne les
propositions de rénovation de la commune de Lingwala en quartier durable
ou éco quartier.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS
GENERALES
Dans ce chapitre, nous définissons quelques concepts de
base qui, dans cette étude, constituent des notions indispensables
à la compréhension du travail. Ensuite, nous présentons
les généralités sur la taudification et sur l'éco
quartier et, enfin, nous avons procédé à la revue de la
littérature.
I.1. DEFINTION DE QUELQUES CONCEPTS
DE BASE
I.1.1. Environnement Urbain
Si l'environnement est un système dynamique
défini par les interactions physiques, biologiques et culturelles,
perçues ou non, entre l'Homme, les autres êtres vivants et tous
les éléments du milieu, qu'ils soient naturels,
transformés ou créés par l'Homme ou est un ensemble de
milieu d'influence (milieux humains, naturels, économiques) qui agissent
sur l'individu à tous les instants de sa vie quotidienne et
déterminent en grande partie son comportement dans toutes les dimensions
de l'être : sociale, affective, spirituelle,
culturelle ; la ville est un système qui remplit
de multiples fonctions économiques, culturelles et sociales et qui est
traversée par de nombreux flux (énergie, matières et
matériaux, monnaie, communication, information, ...) 3(*).
Dans "Le macroscope", JL de Rosnay évoque une ville
"réagissant comme un organisme vivant, communiquant avec l'environnement
qu'il modifie indirectement et qui le modifie à son tour"4(*).
La ville est un espace, avec des formes, dont la croissance
laisse des traces encore visibles. C'est un lieu où l'histoire de tous
rencontre les petites histoires de chacun, et dont la mémoire n'a pas
disparu, pour peu qu'on s'y intéresse.
C'est un climat, une ambiance, faits "de petits riens du
quotidien", de couleurs, de rythmes, de formes, de bruits,
d'atmosphères, de la solitude et de la convivialité.
Enfin, la ville est trop souvent perçue d'abord
négativement : pollutions et nuisances, laideur, soucis de la vie
quotidienne. Comme si précisément, le quotidien faisait oublier
le rôle progressiste de la civilisation urbaine, la qualité de
certains sites urbains, et surtout notre possibilité et notre
capacité pour améliorer et transformer notre cadre de vie.
De toutes ces définitions, nous optons pour celle de JL
de Rosnay5(*) qui nous
permet de mieux cerner la place et le rôle de l'environnement dans une
ville.
I.1.2. Ecosystème
Urbain
L'écosystème urbain est bien un système
vivant organisé, au même titre qu'une forêt ou un marais,
avec ses composantes minérales, végétales, animales,
fongiques, bactériennes, (...), mais aussi ses propres stocks et flux et
ses boucles de régulation6(*). C'est aussi la symbiose de biotope, de la
biocénose, de l'anthropocénose et de la technosphère
où il y a échange d'énergie, de matière et de
l'information entre les différentes composantes7(*).
L'écosystème urbain est l'interaction entre les
facteurs biotiques et abiotiques dans une ville et désigne l'ensemble
formé par une association ou communauté d'êtres vivants et
son environnement géologique, pédologique et atmosphérique
d'une (dans une) ville8(*).
I.1.3. Ekistique
L'Ekistique est une science ayant pour objet l'étude
des phénomènes qui conditionnent les diverses formes
d'établissements humains. Science de l'habitat et des
établissements humains, qui met l'accent sur les influences
réciproques de l'homme et de son milieu9(*). On la comprend mieux en rapport avec d'autres notions
telles que l'urbanisme, l'écologie urbaine et ville soutenable. En tant
que champ professionnel, les pratiques et techniques de l'ékistique
comme celles de l'urbanisme d'ailleurs, découlent de la mise en oeuvre
de politiques urbaines telles que l'habitat, le logement, le transport,
l'environnement, les zones d'activités économiques et
commerciales10(*).
Bref, l'ékistique peut se définir comme
recouvrant l'ensemble d'activités humaines, du moment qu'elles
s'articulent avec l'urbanisme, donc l'organisation de la ville et de ses
habitants.
I.1.4.Ecologie Urbaine
L'écologie urbaine est l'étude des interactions
entre les êtres vivants et la ville. Ce terme est parfois utilisé
pour désigner ou étudier la
ville comme un
super-organisme, par exemple en
urbanisme. Cette notion a
parfois un sens plus restrictif, désignant spécifiquement l'
écologie des
organismes vivant dans une zone urbaine, principalement
représentés par les espaces verts, publics et privés et
les animaux sauvages11(*).
L'écologie urbaine est une façon de gérer
la ville d'une manière rationnelle, intelligente, souhaitée,
voulue et conçue au niveau des idées, élaboré et
exécuté. En définitive l'écologie urbaine est un
concept qui reproduit les enjeux écologiques à la vie en ville.
Il y a là interdépendance entre les citadins et leur
environnement urbain12(*).
Cette dernière définition nous permet de mieux
comprendre de l'écologie urbaine comme une discipline qui étudie
l'ensemble de problématiques environnementales relatives au milieu
urbain et périurbain. Elle vise à articuler ces enjeux en les
insérant dans les politiques territoriales pour limiter ou
réparer les impacts environnementaux et améliorer le cadre et la
qualité de vie des habitants. Elle consiste à définir une
cohabitation entre l'homme et la nature, une biodiversité urbaine,
maintenir la qualité des ressources naturelles (air, eau, sols,
êtres vivants) et développer simultanément le rural et
l'urbain.
I.1.5. Aménagement
Urbain
L'aménagement urbain de l'agglomération est une
opération qui s'inscrit dans un contexte de développement
durable, avec pour ambition l'amélioration du cadre de vie des
habitants, la contribution au développement économique de
l'agglomération et l'intégration d'éléments de
qualité environnementale dans les projets urbains13(*).
Son but est de coordonner le développement et la
création des villes, dans le respect du cadre de vie des habitants
actuels ou futurs, ainsi que de l'équilibre nécessaire entre
population et équipements (espaces publics, espaces verts,
réseaux d'eau potable, d'assainissement, éclairage public,
électricité, gaz, réseaux de communication).
De cette définition découle les objectifs
majeurs poursuivit ou que nous poursuivons dans l'aménagement d'un
éco quartier ou quartier durable.
I.1.6. Architecture Urbaine14(*)
L'architecture écologique (ou architecture durable) est
un mode de conception et de réalisation ayant pour préoccupation
de concevoir une
architecture
respectueuse de l'
environnement et de l'
écologie.
Il existe de multiples facettes de l'architecture
écologique, certaines s'intéressant surtout à la
technologie, à la
gestion,
ou d'autres privilégient la
santé de l'homme,
ou encore d'autres, plaçant le respect de la nature au centre de leurs
préoccupations.
On peut distinguer plusieurs « lignes
directrices » :
· le choix de matériaux, naturels et respectueux
de la santé de l'homme,
· le choix de la disposition des pièces (par
exemple), pour favoriser les économies d'énergie, en
réduisant les besoins
énergétiques ;
· le choix de méthodes d'apports
énergétiques ;
· le choix du cadre de vie offert ensuite à
l'homme (jardin...)
I.1.7. Taudification
La taudification est une
transformation en taudis, dégradation de l'habitat. C'est
une action d'endommager quelque chose, fait d'être abîmé,
altéré ; détérioration. L'évolution
d'une formation végétale qui l'éloigne du climax, le plus
souvent sous l'action de l'homme15(*).
En parlant de la taudification d'une agglomération, on
fait allusion à une zone urbaine très densément
peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux
normes et misérable, des conditions de vie malsaines et/ou dangereuses,
une précarité des logements, pauvreté et l'exclusion
sociale.
Les termes « taudis », « établissements
informels », « squatters » ou bien foyers à «
faibles revenus » sont souvent employés de manière
interchangeable dans les documents officiels et les travaux d'experts. Le
Centre des Nations Unies sur les établissements humains définit
le « ménage habitant un taudis » comme un groupe de personnes
vivant dans le même logement urbain dépourvu d'un ou de plusieurs
des éléments suivants : habitation en dur, surface habitable
suffisante, disponibilité d'eau potable, accès à un
système d'assainissement, sécurité d'occupation16(*).
Les cinq caractéristiques du bidonville sont donc :
- la fragilité physique de l'habitat (il ne pourrait
durer plus d'un an) ;
- le surpeuplement (plus de deux personnes par pièce) ;
- l'absence d'eau potable ;
- l'absence de connexion à un réseau
d'assainissement ;
- un statut d'occupation précaire (squat, occupation
illégale de terrain).
I.1.8. Gestion urbaine
La gestion urbaine consiste en une utilisation rationnelle de
l'espace urbain, en vue de maintenir la qualité du milieu physique et
d'harmoniser les équilibres globaux pour garantir une meilleure
qualité de vie pour les générations actuelles et
futures17(*).
La gestion urbaine recouvre un ensemble d'activités
profondément dévalorisées car elles consistent à
nettoyer, réparer, entretenir régulièrement, pour ne pas
dire inlassablement les infrastructures existantes. Il s'agit
d'activités répétitives apparemment simples qui paraissent
peu créatives, assurées pour une large part par des agents dont
les métiers sont également dévalorisés (agents de
ménage ou d'entretien, éboueurs, cantonniers, gardiens
d'immeubles, etc....).
En définitif nous définissons la gestion urbaine
comme un paradigme qui englobe tout ce qui concerne l'aménagement
et l'administration des zones urbaines. Son champ d'action est le financement
de l'administration municipale, la gestion foncière, la gestion des
infrastructures et de l'environnement et la réduction de la
pauvreté urbaine.
I.1.9. Rénovation
Urbaine
- Pierre George définit la rénovation urbaine
comme une opération d'aménagement des parties de ville
déjà anciennes, en vue de faire disparaitre les ilots
dégradés. Elle consiste aussi à refaire la circulation et
à l'adapter aux besoins actuels, à faire disparaitre les
constructions dégradées, restaurer les monuments anciens et
autres éléments du patrimoine18(*);
- Pierre Merlin dit qu'il s'agit de la démolition, en
vue d'une construction nouvelle d'un secteur urbain dégradé,
occupé par les logements, des activités ou par les deux à
la fois19(*) ;
- Jean Barthélemy dit que la rénovation urbaine
est une opération d'aménagement urbaine qui consiste à
maintenir la structure urbanistique existante en privilégiant la
réhabilitation du patrimoine architecturale20(*).
Dans les trois définitions, il s'agit en
réalité de rendre plus moderne, plus adapté aux besoins
actuels les secteurs anciens de la ville.
I.1.10. Eco quartier ou
quartier durable21(*)
Un quartier durable est un
quartier urbain
qui s'inscrit dans un objectif de
développement
durable et de réduction de l'
empreinte
écologique, généralement associés à une
implication des habitants.
Le
terme éco-quartier (parfois
orthographié éco-quartier, selon
une graphie impropre) est un néologisme associant le substantif
« quartier » au préfixe
« éco », en tant qu'abréviation de l'adjectif
«
écologique ».
Controversé par les linguistes francophones, en raison de cette
formation hasardeuse (éco- n'est pas, en français,
le préfixe distinctif de l'écologie mais aussi bien celui de
l'économie ; ce néologisme est promu pour
désigner un projet d'aménagement urbain visant à
intégrer des objectifs dits « de
développement
durable » et à réduire l'
empreinte
écologique du projet. Cette notion insiste sur la prise en
compte de l'ensemble des enjeux environnementaux, en leur attribuant des
niveaux d'exigence ambitieux.
I.1.11. Bourrage
Le concept bourrage vient du verbe
« bourrer » qui signifie remplir complètement en
tassant22(*).
Le bourrage interne est le développement urbain par
agglutination. C'est la densification du tissu urbain existant,
déjà aménagé. C'est la politique
« d'occupation systématique des espaces urbains
libres » ou « intra-muros » ou encore le
« bouchage de tous les trous » que pratique
l'administration publique en matière d'urbanisme.
Nous pouvons comprendre par bourrage le morcellement des
parties déjà loties.
I.1.12. Assainissement23(*)
Selon MANUILA et Al cités par MUSIBONO24(*), l'assainissement est un
ensemble de mesures propres à assurer les conditions favorables pour la
santé.
Selon le petit Larousse illustré25(*), l'assainissement est
l'ensemble de techniques d'évacuation et de traitement des eaux
usées et des boues résiduaires.
Selon les experts de l'OMS26(*), l'assainissement est une action visant à
l'amélioration de toutes les conditions qui, dans le milieu physique de
la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influencer
défavorablement le développement, la santé et la
longévité.
Nous accordons à la définition du petit Larousse
illustré qui nous montre le coté urbanistique, pris en compte
dans cette étude.
Exemples de techniques alternatives connues pour un
meilleur assainissement
Elles associent diverses solutions telles que
§ chaussées - réservoir,
dont le matériau très poreux est conçu pour stocker
temporairement l'eau de pluie, avec relarguage lent pour écrêter
les crues. L'eau s'y épure - dans une certaine mesure - en y percolant,
grâce aux bactéries installées dans le substrat. Des
structures équivalentes enterrées peuvent recevoir l'eau des
chaussées, injectées par des
avaloirs judicieusement
disposés si le revêtement est étanche. Après
stockage, s'il y a risque de pollution, l'eau peut être
évacuée vers un exutoire destiné à son
épuration (station d'épuration ou
lagunage
naturel selon le type de
risque...)
§ Puits d'absorption : ce sont des
puits d'injection dans la nappe. Ils nécessitent donc que l'eau soit
très propre, c'est pourquoi les puits d'infiltration leur sont
préférés, l'eau s'épurant en percolant dans le sol
et/ou un substrat épurateur préparé avant d'atteindre la
nappe.
§ fossés et/ou noues : ils
permettant un stockage à l'air libre avant infiltration et/ou
évapotranspiration par
les végétaux qui épurent l'eau des
nitrates,
phosphates et d'une
partie de ses polluants ;
§ Tranchées drainantes :
structures linéaires, superficielles offrant un volume-tampon permettant
un stockage provisoire de l'eau qui peut ensuite être traitée,
lagunée ou infiltrée dans le sol.
§ Bassins
d'infiltration végétalisés (il peut
même s'agir d'un jardin inondable, conçu de
manière à ce qu'il n'y ait pas d'îlot où des enfants
risqueraient d'être surpris par la montée de l'eau) : ils
sont d'une taille plus importante que les solutions précédentes,
et positionnés pour recueillir les afflux massifs d'eau de
ruissellement, avant de les épurer et lentement infiltrer dans le sol
après stockage temporaire.
§ dalles en nid
d'abeille engazonnables, correctement posées, elles
permettent 90 % d'engazonnement ou de végétalisation par une
flore sauvage (à condition de ne pas y laisser pousser de
ligneux). Certains
modèles facilitent la circulation des
vers de
terre d'une cellule à l'autre. Les eaux de pluie sont en partie
épurées et infiltrée dans le sol. supportant
jusqu'à 200 tonnes par m², elles préviennent
l'
orniérage et
éventuellement l'érosion de
talus. Si le nombre de
véhicules n'est pas trop important, elles permettent de construire des
parkings végétalisé, ou de véritables routes
permanentes végétalisées (dans certains
éco-quartiers par
exemple). Les chevaux peuvent être gênés par la sensation
inhabituelle qu'ils éprouvent sur ce sol.
I.2. GENERALITES SUR LA
TAUDIFICATION
Un taudis est un ensemble plus ou moins vaste d'
habitats
précaires, où la misère est concentrée. La
qualité de l'habitat y est singulièrement pauvre, et certaines
habitations sont constituées de matériaux de
récupération (cartons, plastiques,
tôles, ...)27(*). Certains grands taudis peuvent être
constitués de plusieurs quartiers et s'étendre sur une
très grande superficie.
Définitions
successives
Les premières définitions des taudis remontent
au XIXe siècle, en particulier sous l'impulsion du
chercheur et philanthrope britannique
Charles Booth, auteur
de Life and Labour of the People of London. Le taudis y est vu comme
« un amalgame de conditions de logement sordides, de surpeuplement,
de maladie, de pauvreté et de vice », incluant ainsi une
dimension morale. Dans The slums of Baltimore, Chicago, New York and
Philadelphia de 1894, les slums sont définis comme des
« zones de ruelles sales, notamment lorsqu'elles sont habitées
par une population de misérables et de criminels »
. Cette dimension morale
va diminuer au cours du XXe siècle, en réalisant
que les habitants des taudis sont plus souvent victimes que
générateurs de la
criminalité.
Il n'y a pas actuellement de définition universelle des
taudis. Chaque pays, voire chaque ville utilise une définition
différente, avec des critères adaptés à la
situation locale. Une définition très simple telle que
proposée par l'UN-Habitat est :
« Une zone urbaine très densément
peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux
normes et misérable28(*). »
Cette définition inclut les éléments de
base de la plupart des taudis : surpeuplement, habitat de mauvaise
qualité, et pauvreté. Mais face aux diverses définitions
générales, l'UN-Habitat a eu besoin d'une définition
opérationnelle, utilisable par exemple pour recenser le nombre
d'habitants des taudis ; elle a donc recensé les
caractéristiques communes des taudis, d'après les
définitions existantes29(*)
:
1. Manque de services de base :
principalement l'accès à l'
eau potable et l'
assainissement (
toilettes et
latrines), mais aussi
électricité,
gestion de
déchets, éclairage et pavage des rues...
2.
Habitat non conforme aux
normes : non seulement les habitations peuvent ne pas
être conformes aux normes municipales et nationales de construction
(mauvais
matériaux
de construction), mais elles peuvent se situer à un emplacement
illégal.
3.
Surpeuplement / hautes
densités : les maisons peuvent être
occupées par plusieurs familles ; plusieurs personnes peuvent
partager la même pièce pour dormir, manger, voire travailler.
4. Conditions de vie malsaines et / ou
dangereuses : l'absence d'assainissement entraîne une
plus grande propagation de maladies ; les maisons sont parfois
bâties sur des terrains
inondables,
polluées ou sujets aux
glissements de
terrain.
5. Précarité du
logement : cette caractéristique est souvent
centrale. Elle prend en compte le fait que les occupants des bidonvilles n'ont
souvent pas de
contrat de
location ou de titre de propriété, et que certains quartiers
soient construits sur des zones à l'origine non habitables.
6.
Pauvreté et
exclusion
sociale : sans être une caractéristique
inhérente aux bidonvilles (les pauvres habitent aussi en dehors des
bidonvilles, et ceux-ci n'abritent pas que des pauvres), la pauvreté en
est une cause et souvent une conséquence.
7. Taille minimale : pour
qu'une zone soit considérée comme un taudis, elle doit comporter
plus d'habitations qu'un simple campement. Les seuils courants sont de l'ordre
de 700 m2 (
Calcutta) ou 300 personnes
/ 60 foyers (législation fédérale indienne).
Afin de pouvoir effectuer un recensement global, l'UN-Habitat
a ainsi retenu une définition opérationnelle, adoptée
officiellement au sommet des
Nations
unies de
Nairobi en 2002. Elle s'en
tient aux dimensions physiques et légales des implantations, et laisse
de côté les dimensions sociales, plus difficiles à
quantifier. Les critères retenus sont :
« L'accès inadéquat à l'eau
potable, l'accès inadéquat à l'assainissement et aux
autres infrastructures, la mauvaise qualité des logements, le
surpeuplement, et le statut précaire de la résidence. »
Un
« taudis », au sens des Nations unies, est donc une zone
urbaine présentant certains de ces aspects. Des seuils ont
été définis, comme 20 litres d'eau potable par jour et par
personne provenant d'une source
« améliorée », ou une surface minimale de
5 m2 par personne ; sur le terrain, ces seuils sont
toutefois adaptés à la situation30(*).
I.3. GENERALITES SUR L'ECO
QUARTIER
Comme nous l'avons dit dans la définition, un
éco quartier est un
quartier urbain
qui s'inscrit dans un objectif de
développement
durable et de réduction de l'
empreinte
écologique, généralement associés à une
implication des habitants.
Il y a lieu de rappeler que le terme éco
quartier (parfois orthographié éco-quartier, selon
une graphie impropre) est un néologisme associant le substantif
« quartier » au préfixe
« éco », en tant qu'abréviation de l'adjectif
«
écologique ».
Il est controversé par les linguistes francophones en raison de cette
formation hasardeuse (éco- n'est pas, en français, le
préfixe distinctif de l'écologie mais aussi bien celui de
l'économie ; cf sciences-éco). Ce néologisme
est promu par le
ministère
français de l'Écologie, du Développement durable, des
Transports et du Logement, pour désigner un projet
d'aménagement
urbain visant à
intégrer des objectifs dits « de
développement
durable » et à réduire l'
empreinte
écologique du projet. Cette notion insiste sur la prise en compte de
l'ensemble des enjeux environnementaux, en leur attribuant des niveaux
d'exigence ambitieux.
I.3.1 Caractéristiques
de l'éco quartier
Selon les promoteurs du terme précité, un
éco quartier concilierait autant que possible les différents
enjeux environnementaux, dans le but de réduire l'impact du bâti
sur la nature31(*) :
Ø réduction des consommations
énergétiques : les bâtiments, notamment,
répondent à des exigences très strictes, avec des
consommations au m² aussi faibles que possible. Les éco quartiers
remarquables recourent tous aux
énergies
renouvelables (solaire, le plus souvent).
Ø meilleure gestion des déplacements, avec
limitation de la voiture et incitation à l'utilisation de transports
doux (
transports en
commun, vélo, marche à pied) : les éco quartiers
favorisent l'usage du vélo, grâce à des
pistes
cyclables, la présence de parking à vélo,
sécurisé, des
voies
piétonnes permettent de circuler en toute sécurité,
des
arrêts de
bus parcourent le quartier, etc.
Ø réduction des consommations d'eau : les
eaux pluviales sont récupérées et utilisées pour
arroser les
espaces verts,
nettoyer la voie publique ou alimenter l'eau des toilettes.
Ø limitation de la production de déchets :
la
collecte
sélective des déchets est de rigueur, mais les
déchets
verts peuvent également être facilement
compostés,
grâce à des emplacements prévus à cet effet - le
compost pouvant ensuite être utilisé pour les
jardins et
espaces verts.
Ø favoriser la
biodiversité :
suivant les éco quartiers, des mesures peuvent être prises ou
encouragées pour permettre à une flore et une faune locale de
s'épanouir.
Ø les matériaux de construction utilisés
et les chantiers peuvent faire l'objet d'une attention particulière
(meilleure gestion des déchets de chantier, réutilisation
d'éléments dans le cadre d'une réhabilitation).
Dans un éco quartier, les habitants seraient
impliqués dès la conception du quartier ou au démarrage du
projet de réhabilitation. Fidèle aux principes de
développement
durable qui place la concertation au coeur du processus, la conception de
tels quartiers attache une importance particulière à la
mixité socio-économique, culturelle et
générationnelle. Le quartier durable promeut un accès plus
facile à des activités sportives et culturelles. Du point de vue
économique, les services et les commerces se voudront
multifonctionnels.
Enfin, un accompagnement est souvent mis en place tout au long
de la vie de l'éco quartier, pour éduquer les nouveaux arrivants
et leur permettre une intégration en adéquation avec les
objectifs de développement durable.
I.3.2 Concepteurs et
usagers
De l'élaboration à la phase d'exploitation, tout
quartier est le résultat de l'action entreprise par une multitude
d'acteurs aussi variés que nombreux. L'idée de parer une
opération d'urbanisme du label éco quartier émane
généralement de la collectivité concernée, parfois,
d'un collectif de citoyens32(*).
Une équipe de maîtrise d'oeuvre
pluridisciplinaire est sollicitée pour articuler les enjeux entre
eux : architectes, urbanistes, sociologues, consultants en
environnement..., lesquels doivent se montrer particulièrement ouverts
à la protection de l'environnement. Un éco quartier ne pourrait
pas se faire sans grands acteurs du bâtiment. L'on retrouve donc des
promoteurs, investisseurs et gestionnaires de réseaux. Les bailleurs
sociaux doivent beaucoup s'impliquer dans les quartiers, puisqu'ils ont tout
intérêt à voir les factures énergétiques
diminuer. Ils sont devenus un moteur majeur dans le lancement de telles
opérations.
La participation des habitants doit s'établir
très en amont de la construction ou de la rénovation du quartier.
En prenant ainsi part à la conception de leur futur lieu de vie, les
habitants sont incités à respecter les principes de
fonctionnement (notamment les taux de tri ou de possession d'une voiture, deux
indicateurs souvent révélateurs du succès d'un éco
quartier). L'on peut souligner l'originalité des démarches
développées pour encourager cette participation :
réseau intranet au quartier, forum internet, publication de revue de
quartier, débats, séminaires, expositions... Les associations de
défense de l'environnement sont étroitement impliquées,
ayant des intérêts évidents dans la mise en place de tels
quartiers. La participation civique couplée au
principe
de subsidiarité est un élément essentiel d'un quartier
durable.
I.3.3 Education et
sensibilisation
Un éco quartier ne peut correctement fonctionner que si
ses habitants participent à sa réussite et jouent le jeu.
À cette fin, l'éducation environnementale est incontournable et
se poursuit tout au long de la vie de l'éco quartier, car la population,
comme ailleurs, se renouvelle. Ainsi, la plupart des quartiers ont mis en place
des structures de promotion du développement durable uniquement à
destination des habitants : agence de communication, achat collectif
d'ampoules basses consommations,
site web, prospectus,
conférences, animations pour enfants... Une forme de gouvernance interne
au quartier se met souvent en place, sur un mode participatif
(phénomène plutôt observé dans les quartiers
scandinaves et anglo-saxons).
Les quartiers durables mettent souvent en oeuvre des processus
audacieux et innovant tant au niveau de la participation que de la
sensibilisation.
I.3.4 Service, commerce et
culture
Dans l'optique de réduction des distances, le quartier
écologique tente d'établir un zonage multifonctionnel,
réunissant évidemment du logement, mais aussi des entreprises,
des services, des commerces (souvent au rez-de-chaussée des immeubles),
des salles de spectacle,... Dans ce zonage multifonctionnel se trouvent
également de nombreux espaces verts. Ici aussi, les quartiers durables
marquent leur originalité par le fait d'éviter la
séparation entre les jardins privés et les espaces publics, ceci
afin de constituer un continuum vert et d'augmenter le bien-être33(*).
I.3.5 Action sociale et
santé
La mixité intergénérationnelle,
culturelle et socio-économique est une priorité dans
l'élaboration d'un quartier durable. Pas toujours facile à
réaliser concrètement, celle-ci est nettement encouragée
par divers moyens : en variant la taille de l'appartement, en
aménageant des appartements pour certaines catégories de
personnes (personnes à mobilité réduite, personnes
âgées) et en fixant une limite maximale aux revenus des
locataires34(*).
I.3.6 Critiques
La notion d'éco quartier ne prend son sens que
lorsqu'il est question d'urbaniser ou de modifier l'urbanisation d'un quartier
au sein d'une ville. Certains s'étonnent de voir apparaître des
projets d'éco quartiers ruraux, parfois déconnectés des
services (transports en commun ou gare, école, alimentation,
santé). Si la concentration de l'habitat et des activités
humaines est moins écologique que la répartition de la population
dans des villes plus petites (immeubles énergivores, importation
alimentaire), le comportement des habitants influence la qualité finale
du quartier (
écocitoyenneté,
avec utilisation de transports propres, tri des déchets,
développement de l'auto-énergie et mise en commun des moyens).
Des voix s'élèvent aussi pour dénoncer la
récupération du concept par des « promoteurs
architectes » dont les projets ne respectent qu'en partie la notion
d'éco quartier et peuvent même, à terme, contribuer
à augmenter l'empreinte écologique (déplacements non
raisonnés, commerces de proximité non prévus).
Par ailleurs, la création de ces quartiers nouveaux ne
doit pas masquer la nécessité de rénover nos villes
entièrement et surtout de faire évoluer le comportement des
habitants, en favorisant les échanges et la concertation
(écologique, politique, économique) dans les quartiers
existants.
I.4. REVUE DE LA
LITTERATURE
La
première démarche de tout chercheur, écrit JOLY. F «
consiste à faire un inventaire complet des connaissances
déjà réunies sur le sujet et sur l'espace à
étudier pour éviter en effet de refaire un travail
déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se doit
d'être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou
dépassés (...). Il peut même aboutir à un constat de
carence ».
Denis. J (1953) dans « Fort Lamy: Croissance et destin
d'une ville africaine » présente le site de la ville : absence de
pente ; risques importants d'inondations ; inadaptation des ouvrages de
drainage existants ; terrains difficiles à urbaniser. WOLKOWITCH. M
(1990) dans « géographie des transports » parle des avantages
et inconvénients des infrastructures en ce qui concerne leur prestation
de service et leur impact sur l'environnement.
Dans « Manuel d'urbanisme pour les pays en voie de
développement, vol. 4, les transports urbains », BACHREL.C et
HENNION. R(1991) évoquent les problèmes de transport urbain dans
les pays en voie de développement d'une manière
générale et en particulier en Afrique noire. Dans leur ouvrage,
les auteurs dressent une esquisse de solutions liées à ces
problèmes.
« Urbanisme et aménagement en Afrique noire
» est un ouvrage où NZUZI. L (1989) présente un essai
méthodologique d'aménagement urbain. Cette méthodologie
permet de comprendre les besoins jugés prioritaires par la population et
la façon dont les habitants perçoivent leur ville et souhaitent
l'aménager. Du même auteur (2004, 2008 et
2011) « Pauvreté Urbaine à Kinshasa,
Kinshasa : Ville et environnement et Kinshasa : Planification et
Aménagement », ces ouvrages présentent Kinshasa en
général et la commune de Lingwala en particulier, dans leur
état de dégradation le plus avancé et aborde les questions
de la gestion des espaces dans la ville de Kinshasa.
Jacques FUMUNZANZA (2008) a publié
« Kinshasa : d'un quartier à l'autre »,
Léon De SAINT MOULIN (1971) « Les anciens villages des
environs de Kinshasa, In Etudes d'histoire Africaine » et De MAXIMY
René (1984) « Kinshasa, ville en suspens :
Dynamique de la croissance et problème d'urbanisme, approche
sociopolitique »; les analyses faites dans ces livres, nous ont
permis d'enrichir le travail étudiant Kinshasa depuis 1900
jusqu'à nos jours a fin de mieux appréhender de la
création, la dynamique ainsi que de l'état dans lequel le site
d'étude se trouve.
Gabriel WACKERMAN (2005) « Ville et
Environnement », Catherine CHARLOT et Philippe OUTREQUIN (2009)
« L'urbanisme durable : concevoir un Eco quartier »,
Primaël NOUAILLES (2008) « Eco quartier, concept et
réalisation », Emmanuel LIERDEMAN (2009) « De la
nature en ville à l'écosystème urbain »,
Jocelyne DUBOIS-MAURY (1993) « L'aménagement urbain, Outils
juridiques et forme urbaine » traitent les problèmes
liés à l'éco quartier et à la rénovation
urbaine.
Dans
« Récupérer les eaux de pluie » : de la
simple cuve extérieure, pour une utilisation basique de jardin, à
un système à enterrer plus complexe, pour une utilisation plus
importante en habitat,
BRIGITTE
VU (2006) dit que le marché permet un vaste panel de
matériels et accessoires. Tous pourront y trouver leur compte, mais une
bonne information quant aux systèmes, à leurs capacités et
à leur rapport qualité/prix s'impose.
Pour
permettre à chacun d'adopter un comportement écologique, l'auteur
met à disposition du plus grand nombre toutes les techniques
indispensables pour choisir et monter son kit de récupération
d'eau de pluie.
Catherine
CHARLOT-VALDIEU et
Philippe OUTREQUIN (2009 ) « Eco-quartier : Mode
d'emploi» ;c'est une approche pragmatique qui
a pour objectif d'aider tous ceux qui ont la volonté de mettre en oeuvre
une démarche de développement durable dans un projet
d'éco-quartier, à passer de bonnes pratiques thématiques
(notamment environnementales) à de véritables stratégies
territoriales et patrimoniales et à contribuer ainsi à la
durabilité de la ville.
Collectif
AFNOR ,
ENSAM ,
Collectif
ESTP ,
Collectif
BOUYGUES (2012) « Construction et habitat
durables » : la raréfaction des matières
premières, l'augmentation du prix de l'énergie et l'obligation de
limiter les émissions de gaz à effet de serre imposent au secteur
du bâtiment de mettre en oeuvre des solutions innovantes et
pérennes. La construction durable répond à ces enjeux et
consiste à concevoir et réaliser des ouvrages qui, tout en
préservant le confort et la santé de ses occupants, limitent ses
impacts sur l'environnement.
Ce livre aborde les différents thèmes de la
construction durable, comme les éco-quartiers ou
l'éco-conception, mais aussi ceux de la gestion de l'énergie ou
de la biodiversité, sans oublier l'ingénierie technique,
financière et juridique des bâtiments.
Il a pour objectif de répondre aux interrogations des
particuliers comme des professionnels, parmi lesquelles :
· Comment construire des bâtiments basse
consommation (BBC) et des bâtiments à énergie positive
(BEPOS) ?
· Comment concilier performances techniques,
énergétiques et architecturales ?
· Quelles exigences pour mettre en oeuvre la nouvelle
réglementation thermique ?
UNWIN R. (Mars 2012) dans
« Etude pratique des plans de villes » ; offre
à la fois une réflexion sur le nécessaire
aménagement global des villes et sur les techniques particulières
de planification de leurs extensions périphériques, sous forme de
cités-jardins.
Le souci 1er est de mettre des logements
confortables dans un cadre urbain agréable à la disposition
populaire.
Le chapitre traitant quelques concepts
de base, les généralités sur la taudification et sur
l'éco quartier et enfin la revue de la littérature ainsi
terminé ; cela nous passer à la présentation du site
d'étude, de méthodes et techniques utilisées pour
l'élaboration du présent travail.
CHAPITRE II. PRESENTATION
DU MILIEU D'ETUDE, METHODES ET TECHNIQUES
Il est question dans ce chapitre, de parler du cadre physique
et humain, de l'habitat et du logement dans la commune de Lingwala ainsi que
des méthodes et techniques utilisées pour le présent
travail.
II.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET
HISTORIQUE
Nous situons ou localisons géographiquement Lingwala,
ensuite nous passons en revue l'historique de la commune ; puis il sera
suivit du cadre biophysique : les éléments du biotope de la
commune c'est-à-dire le climat, l'hydrographie, le sol et la
végétation, l'évolution démographique, les
infrastructures et équipements de la commune.
II.1.1. SITUATION
GEOGRAPHIQUE
La commune de Lingwala, anciennement appelée Saint
Jean, a été créée par un décret-loi de 1957,
complété par celui du 13 octobre 1959, portant organisation des
communes, villes et conseils des provinces. Ce décret fut abrogé
par l'ordonnance-loi n°88/68 du 01 janvier 1968, laquelle a
été complétée par l'arrêté
ministériel n°68/26 du 30 mars 1968, portant création et
dénomination de nouvelles communes dans la ville de Kinshasa et fixant
leurs limites.
Actuellement, cette municipalité est régie par
l'ordonnance-loi n°082/008 du 25 février 1982, portant statuts de
la ville de Kinshasa.
Située dans le district de la Lukunga, la commune de
Lingwala couvre une superficie de 2,88 km2. Elle est
délimitée (carte II.1.) :
Ø Au Nord, par la commune de la Gombe ;
Ø Au Sud, par la commune de Kasa-vubu ;
Ø A l'Est, par la commune de Kinshasa ;
Ø A l'Ouest, par les communes de la Gombe et de
Bandalungwa.
CARTE. II.1. LOCALISATION DE LA COMMUNE DE LINGWALA
DANS LA VILLE DE KINSHASA
II.1.2 HISTORIQUE35(*)
Baptisée en 1957 du nom de « Saint
Jean », à l'occasion de son institution en tant que comme,
Lingwala, qui s'implante vers les années 30, forme avec Barumbu et
Kinshasa un ensemble compact de cités anciennes, reliées par de
grandes artères (Kabinda, Kabambare, Kalembelembe, Kabalo, Kato,
Itaga,...), qui partent du premier quartier,
« Citas-Bruxelles », à l'Est, pour aboutir ici,
à l'Ouest.
L'origine du nom « Saint Jean »
n'est pas totalement expliqué. Mais pour un notable de la commune, cette
appellation serait liée à la recherche d'une église
« au milieu du village », comme Saint Pierre à
Kinshasa (1933) et Saint Paul à Barumbu (1946). Mais ici il n'y a pas
d'église catholique. L'absence d'une institution est ressentie par les
habitants de ce quartier comme des laissés-pour-compte, car les
missions, dans ce monde colonial dominé par l'Eglise catholique, jouent
le rôle de centres d'animation culturelle et sociale. Les habitants d'ici
ne se satisfont pas de dépendre de Saint Pierre, situé hors de
leur quartier. Ainsi, « Saint Jean », est institué
en commune avec Pierre CANON comme son premier bourgmestre.
Mais
ici, l'ironie du sort, l'on ne verra jamais naitre une église ou une
paroisse s'appelant « Saint Jean ». Par contre, en
1948, le quartier se voit offrir une mission catholique du nom de
« Sainte Marie » qui, une année après,
bâtit une église. Pas n'importe laquelle : la
cathédrale Notre-Dame du Congo. Comme pour éloigner cette
présence paroissiale, Notre-Dame est située en dehors des limites
de la commune. Qu'importe ! En 1958, Saint Jean de Léopoldville
jumelle avec la commune Molenbeek-Saint-Jean de Bruxelles. Avec la politique du
recours à l'authenticité décrétée en 1971 et
marquée par l'abandon des noms étrangers, Saint Jean devient
LINGWALA et Notre-Dame du Congo est débaptisé Notre-Dame de
Lingwala. Ce nouveau toponyme est tiré du nom de LUNGWAL, chef Humbu,
décédé en 1923 et enterré dans son village au Sud
de l'actuelle commune de Bandalungwa.
II.2 CADRE BIOPHYSIQUE
Il s'agit ici des éléments du
biotope et de la biocénose de la commune de Lingwala.
II.2.1 Relief
La commune de Lingwala se trouve dans la plaine de la ville de
Kinshasa, à moins de 300 mètres d'altitude. La pente est
très faible, c'est un terrain presque plat. Cette topographie rend
difficile l'écoulement des eaux pluviales qui stagnent et créent
des marécages. Dans certains endroits, la nappe phréatique
affleure le sol, au point d'engendrer des remontées capillaires et cela
pose de sérieux problèmes de drainage et d'assainissement.
II.2.2 Climat et hydrographie
La commune de Lingwala jouit d'un climat tropical à
deux grandes saisons : la saison des pluies et la saison sèche. Sa
température moyenne varie entre 28 et 30°C.
Quant à son réseau hydrographique, la commune,
dans sa partie Nord, est traversée d'Est à l'Ouest par la
rivière Gombe36(*).
II.2.3 Sol
Le sol de la commune est sablonneux, contenant de l'argile,
mais est très fragile. Cela entraîne beaucoup de
poussières, en particulier pendant la saison sèche et trop de
boue pendant celle de pluie, sans omettre les inondations
répétées.
Il a été démontré que le sol
trouvé sur l'ensemble du site de Kinshasa était, selon Lukidia
cité par Fumukani (1998), un sol argilo-sablonneux de faible
cohésion de sable de limon, et de l'argile, marqué par
l'affleurement de grès. Il peut supporter le poids des bâtiments,
mais il nécessite obligatoirement l'assainissement pour éviter
les érosions inhérentes à ce genre de sol.
II.2.4 Végétation et
faune37(*)
La flore et la faune de Lingwala se présentent de la
manière suivante :
- une communauté de plantes vertes servant de cadre
dans le milieu terrestre à des communautés animales
(zoocénoses) et à des communautés diverses telles que les
bactéries (bactérocénose) ou champignons
(mycocénose) ;
- des vermines que l'on trouve dans l'ensemble du reste des
communes de la ville de Kinshasa. Notons que Lingwala est aussi une niche
écologique pour les moustiques et autres bestioles tels que : les
mouches, fourmis, blattes...
Dans l'entité urbaine de Lingwala, il est difficile de
remarquer, le long des voies publiques, la présence d'arbres
plantés. Néanmoins, il existe le long des avenues Kabinda,
Nyangwe et Kalembe Lembe, quelques arbres d'ornement. Dans certaines parcelles,
l'on observe non seulement des arbres d'ornement, mais aussi des arbres
fruitiers et médicinaux tels que le manguier, l'avocatier, palmier...
II.3. DONNEES DEMOGRAPHIQUES
Cette partie nous donne les effectifs passés, actuels
et la projection de la population faisant l'objet dans notre aire
d'étude.
II.3.1. Répartition de la population de
Lingwala par quartier en 2011
Les résultats du recensement administratif de 2011 nous
renseignent que la population de la commune de Lingwala est de l'ordre de
78.208 habitants dont la répartition par quartier est
présentée dans le tableau II.1.
Tableau II.1. Répartition de la population de
Lingwala par quartier (2011)
Quartier
|
POPULATION NATIONALE
|
POPULATION ETRANGERE
|
T.G.
|
H
|
Fe
|
G
|
Fi
|
Total
|
H
|
Fe
|
G
|
Fi
|
Total
|
CNCEI
|
1492
|
1555
|
1169
|
1148
|
5364
|
35
|
21
|
19
|
15
|
90
|
5.454
|
Lokole
|
1831
|
1979
|
1408
|
1429
|
6647
|
151
|
163
|
99
|
98
|
511
|
7158
|
Ngunda Lokombe
|
1624
|
1633
|
1223
|
1147
|
5627
|
152
|
169
|
115
|
193
|
629
|
6256
|
30 Juin
|
2901
|
2845
|
2142
|
2165
|
10053
|
453
|
470
|
415
|
381
|
17189
|
11772
|
Paka Djuma
|
3265
|
3509
|
3299
|
3218
|
13291
|
126
|
199
|
150
|
113
|
588
|
13879
|
Voix du Peuple
|
1152
|
1179
|
798
|
756
|
3885
|
33
|
24
|
12
|
07
|
76
|
3961
|
Wenze
|
957
|
1126
|
688
|
887
|
3658
|
34
|
28
|
10
|
09
|
81
|
3739
|
Singa Mopepe
|
1850
|
1987
|
21120
|
2234
|
8191
|
36
|
45
|
25
|
30
|
136
|
8327
|
Lufungula
|
566
|
10376
|
3369
|
3351
|
17662
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
17662
|
TOTAL
|
15638
|
26189
|
16216
|
16335
|
74378
|
1020
|
1119
|
845
|
846
|
3830
|
78208
|
Source : Commune de Lingwala/service de la population,
2011
Le tableau II.1 montre que c'est le quartier Lufungula qui
regorge la majeure partie de la population de la commune de Lingwala, avec
17662 personnes. Cela serait dû au mode d'occupation : le camp
Lufungula est un équipement social où les gens sont logés
gratuitement. Le quartier Lufungula est suivi des quartiers Paka Djuma, 30
juin et Singa Mopepe, avec chacun respectivement 13.879, 11.772 et 8.327
habitants. Ces trois quartiers se situent dans la partie Ouest de la commune,
à proximité d'une bande d'institutions supérieures qui
longent l'avenue de la Libération dans la commune de la Gombe.
Notons aussi que c'est dans le quartier 30 juin que sont
logés la plupart d'étrangers de la commune de Lingwala, avec 17
189 habitants, suivi des quartiers Ngunda Lokombe et Paka-Djuma qui comptent
respectivement 629 et 588 étrangers.
La population de Lingwala comptait 66.752 habitants en 2007 et
en 2011, cette population est de l'ordre de 78.208 habitants, avec une
augmentation de 1 818 habitants en 2008, de 3 133 habitants en 2009, de 4 158
habitants en 2010 et de 2 347 habitants en 2011 (tableau II.2.).
II.3.2 Evolution de la population durant les cinq
dernières années
Ce point donne les effectifs de la population de cinq
dernières années dans la commune de Lingwala.
Tableau II.2. : Evolution de la population de
Lingwala de 2007 à 2011
Année
|
Population nationale
|
Population étrangère
|
T.G.
|
H
|
Fe
|
G
|
Fi
|
Total
|
H
|
Fe
|
G
|
Fi
|
Total
|
2007
|
16616
|
16820
|
14416
|
14750
|
62602
|
1139
|
1149
|
848
|
1014
|
4150
|
66752
|
2008
|
17392
|
17558
|
15010
|
15236
|
65196
|
1130
|
1240
|
897
|
979
|
4246
|
69442
|
2009
|
14500
|
18893
|
16751
|
18079
|
68223
|
962
|
1095
|
689
|
728
|
3480
|
71703
|
2010
|
15038
|
26097
|
15474
|
15451
|
72060
|
1045
|
1136
|
813
|
807
|
3801
|
75861
|
2011
|
15638
|
26189
|
16216
|
16335
|
74378
|
1020
|
1119
|
845
|
846
|
3830
|
78208
|
Source : Commune de Lingwala/service de la population,
201
Les chiffres présentés dans le tableau II.2 donnent
l'évolution de la population de Lingwala ces cinq dernières
années. Cette évolution est due aux différents facteurs
tels que le poids de la population étrangère, l'exode rural, sa
position proche du centre-ville.
Il y a lieu de noter que la densité de la population de
Lingwala, en 2011, était de l'ordre de 27.156 habitants/km2
(Carte II.2). Cette forte densité s'explique par des raisons politiques,
sociales et économiques. La population quitte les communes
éloignées du centre-ville et viennent à Lingwala pour des
facilités d'accès.
CARTE II.2. : DENSITE DE POPULATION DE LA COMMUNE
DE LINGWALA
II.3.3 Evaluation d'ici l'an
2027
Nous nous rendons compte que si le mouvement naturel, la
migration et l'exode rural ne sont pas maîtrisés, nous risquons
d'affirmer que la population de Lingwala augmentera presque de ¾ de sa
population actuelle. C'est-à-dire que l'effectif actuel de la population
qui est de 78 208 habitants sera en 2027 de 174 403 habitants. Cela se fera
encore plus, suite à d'autres réalités
démographiques que nous ne maîtrisons pas dans notre pays.
Tableau II.3. Répartition de la population de
Lingwala par groupes d'âge et sexe en 2011
Groupe d'âge
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Total G.
|
0 à 90jours
|
1705
|
2094
|
3799
|
197
|
185
|
382
|
4181
|
91 à 5ans
|
3472
|
5497
|
8969
|
150
|
200
|
350
|
9319
|
6 à 10 ans
|
3886
|
4933
|
8819
|
152
|
218
|
370
|
9189
|
11 à 14 ans
|
3567
|
5098
|
8665
|
217
|
230
|
447
|
9112
|
15 à 17 ans
|
5994
|
5252
|
11246
|
227
|
280
|
507
|
11753
|
Sous-total
|
18624
|
22874
|
41498
|
943
|
1113
|
2056
|
43554
|
18 à 23 ans
|
1882
|
2107
|
3989
|
145
|
159
|
304
|
4293
|
24 à 29 ans
|
1918
|
2915
|
4833
|
117
|
142
|
259
|
5092
|
30 à 35 ans
|
1820
|
2216
|
4036
|
127
|
131
|
258
|
4294
|
36 à 41ans
|
1527
|
2476
|
4003
|
101
|
85
|
186
|
4189
|
42 à 47 ans
|
1167
|
2399
|
3566
|
111
|
96
|
207
|
3773
|
48 à 53 ans
|
1068
|
1794
|
2862
|
77
|
67
|
144
|
3006
|
54 à 59 ans
|
1087
|
1329
|
2416
|
68
|
50
|
119
|
2535
|
60 à 65 ans
|
1052
|
1824
|
2876
|
56
|
47
|
103
|
2979
|
66à71 ans
|
918
|
1507
|
2425
|
41
|
12
|
53
|
2478
|
72 à 77 ans
|
387
|
498
|
885
|
40
|
20
|
60
|
945
|
78 à 83 ans
|
267
|
427
|
694
|
22
|
18
|
40
|
734
|
84 à 89 ans
|
89
|
94
|
183
|
02
|
01
|
03
|
186
|
75 à 79 ans
|
32
|
42
|
74
|
13
|
21
|
34
|
108
|
90 à 95 ans
|
16
|
32
|
38
|
02
|
03
|
05
|
43
|
96 et plus
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Sous-total
|
13230
|
19650
|
32880
|
922
|
852
|
1774
|
34654
|
TOTAL G.
|
31854
|
42524
|
74378
|
1865
|
1965
|
3830
|
78208
|
Source : Commune de
Lingwala/Service de la population 2011
Selon les répartitions du tableau II.3, la grande
partie de la population de Lingwala est composée de personnes dont
l'âge varie entre 0 et 17 ans, soit 58 % de la population totale de la
commune ; 38% de la population en âge de travailler,
c'est-à-dire la population dont l'âge varie entre 18 et 54. Cela
serait dû à la croissance naturelle et à l'immigration
dans cette entité urbaine.
II.4. INFRASTRUCTURES ET
EQUIPEMENTS
La présentation des infrastructures et
équipements est focalisée sur la Voirie et aux Réseaux
divers, à l'énergie et aux équipements socio
communautaire.
II.4.1 Voirie et réseaux
divers.
Ce point nous permet de faire un état des lieux de la
VRD
Tableau II.5. : Voies principales de la commune
de Lingwala
Voies
|
Orientation
|
Bandes de roulement
|
Observation
|
De la libération
|
Nord - Sud
|
3×2
|
Asphaltée, en bon état
|
De la démocratie
|
Nord - Sud
|
3×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Mushie
|
Nord - Sud
|
1×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Kabinda
|
Est - Ouest
|
1×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Nyangwe
|
Est - Ouest
|
1×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Kalembelembe
|
Est - Ouest
|
1×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Itaga
|
Est - Ouest
|
1×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Triomphal
|
Est - Ouest
|
4×2
|
Asphaltée, en bon état
|
Source : Observations de terrain, 2012
La commune de Lingwala compte huit avenues principales dont trois
ont une orientation Nord-Sud et cinq Est-Ouest (carte II.3.). Ces voies
permettent le désenclavement de la commune et une circulation
aisée en son sein. Par contre, la plupart de rues de cette
municipalité ainsi que leurs réseaux divers sont dans un
état défectueux.
Il y a lieu de faire remarquer que le chemin de fer qui
traverse la commune de Lingwala était envahi par des constructions de
fortune qui viennent être détruites. Dans certains endroits, il
est même enterré. De part et d'autre et même sur le chemin
de fer, l'on aperçoit des vendeurs de denrées alimentaires,
sources de nuisances et pollutions.
CARTE II.3: PRESENTATION DE LA VOIRIE PRINCIPALE DE LA
COMMUNE DE LINGWALA
II.4.2. Energie : Eau et
Electricité
La société nationale d'électricité
a pu installer 8 cabines électriques pour la fourniture de
l'énergie électrique dans la commune de Lingwala : les
cabines Beau-vent, Mayumbe, Ubangi, Aketi, Notre-Dame, Kutu, Mushie et
Saint-Jean. Le camp Lufungula est alimenté par une cabine privée
moyenne tension. Ces cabines sont presque toutes surchargées,
entraînant des coupures intempestives de l'énergie
électrique et faisant naître le phénomène de
délestage. Dans la commune de Lingwala, l'alimentation en eau potable
est assurée par la Regideso de façon régulière.
II.4.3. Equipements
Ici, il s'agit d'équipements sportifs, sanitaires et
scolaires.
Tableau II.6. : Equipements sportifs de la
commune de Lingwala
TYPE
|
STATUT
|
TOTAL
|
Privé
|
Public
|
Terrain de foot
|
2
|
2
|
4
|
Terrain de Basket
|
0
|
3
|
3
|
Total
|
2
|
5
|
7
|
Source : Observations de
terrain, 2012
La commune de Lingwala compte quatre terrains de foot dont
l'un, celui de PLC, est transformé en jardins et zone de décharge
sauvage (Photo II.2); trois terrains de basket. Tous ces terrains sont
vétustes, sans services annexes et non conformes aux normes
architecturales et internationales. Ils posent un sérieux
problème pour le divertissement de la jeunesse et nécessitent un
réaménagement.
Photo II.2. : Transformation du
terrain PLC en jardins et zone de décharge sauvage
Tableau II.7. : Equipements médico-sanitaires de
la commune de Lingwala
TYPE
|
STATUT
|
TOTAL
|
Privé
|
Public
|
Dispensaire
|
7
|
3
|
10
|
Centre de santé
|
6
|
4
|
10
|
Centre de santé de référence ou
polyclinique
|
1
|
2
|
3
|
Hôpital spécialisé
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
14
|
10
|
24
|
Source: YAWE ZABUSU, TFC, IBTP,
2008, p.16
La commune de Lingwala compte 24 équipements
médico-sanitaires répartis de la manière suivante (tableau
II.7.): 10 dispensaires, 10centres de santé, 4 centres de santé
de référence ou polycliniques, un hôpital
spécialisé, la pédiatrie de Kalembe Lembe. Sur les 24
équipements médicaux sanitaires, 14, soit 58% de la
totalité des équipements sont privées. La plupart de ces
équipements médico-sanitaires n'étaient pas initialement
prévus comme tels, il y a des habitations qui ont été
aménagées et adaptées à des fins sanitaires (Photo
II.3).
Photo
II.3. : Transformation d'une maison d'habitation en un centre de santé
La quasi-totalité de ces hôpitaux est en mauvais
état ; eu égard au nombre très élevé
d'habitants, la capacité d'accueil et la qualité des services
restent à désiré. Les dits hôpitaux ne sont pas bien
équipés.
Tableau II 8 : Equipements scolaires de la commune de
Lingwala
TYPE
|
STATUT
|
TOTAL
|
Privé
|
Public
|
Maternel
|
25
|
1
|
26
|
Primaire
|
27
|
10
|
37
|
Secondaire
|
17
|
6
|
23
|
Supérieur
|
3
|
0
|
3
|
|
72
|
17
|
89
|
Source : BWAZU
DUNGIA, TFC, IBTP, 2010, p 17
Le tableau II.8 montre que 72 sur 89 écoles sont des
écoles privées, et la plupart de ces dernières ne sont pas
construites suivant les normes, les écoles publiques sont en état
de vétusté.
Photos II.4 et II.5 : transformation de maisons
d'habitation en écoles sur l'avenue Buta et Kato
II.5. GESTION
POLITICO-ADMINISTRATIVE
La municipalité de Lingwala est subdivisée en 9
quartiers : Singa Mopepe, Lufungula, Wenze, PLC, 30 juin, Lokole, Paka
Djuma, Voix du peuple, Ngunda Lokombe. Elle est constituée d'un plan en
damier (carte II.4).
Carte II.4. PRESENTATION DU PLAN EN DAMIER DE
LINGWALA
Tableau II.4. : Subdivision de la commune de
Lingwala par quartier
N°
|
Quartier
|
Superficie (en ha)
|
Population
|
Superficie (en %)
|
1
|
La voix du Peuple
|
74
|
3961
|
26
|
2
|
Ngunda Lokombe
|
49
|
6256
|
17
|
3
|
Lokole
|
26
|
7158
|
9
|
4
|
30 juin
|
28
|
11772
|
10
|
5
|
Paka Djuma
|
32
|
13879
|
11
|
6
|
Singa Mopepe
|
27,4
|
8327
|
9
|
7
|
CNECI
|
19,5
|
5454
|
6
|
8
|
Wenze
|
13,5
|
3739
|
5
|
9
|
Lufungula
|
20,4
|
17662
|
7
|
TOTAL
|
288,8
|
78208
|
100
|
Source : commune de Lingwala, service d'urbanisme,
2011
Du tableau II.4, l'on constate que c'est le camp Lufungula qui
est le quartier le plus dense, pour des faits évoquées au tableau
II.1. Le camp Lufungula est suivi des quartiers du Centre-Ouest, pour des
raisons déjà évoquées au tableau II.1.
Quant à la superficie des quartiers, ce sont les
quartiers du Sud de la commune qui sont plus grands. Le quartier La voix du
peuple vient en première position, avec 26% de la superficie totale de
la commune, suivi du quartier Ngunda Lokombe, qui occupe 17% de la superficie
de la commune. Cela serait dû à la croissance spatiale qu'ont
connue ces deux quartiers après l'indépendance.
CARTE II.5. : DIVISIONS POLITICO- ADMINISTRATIVES
DE LA COMMUNE DE LINGWALA
II.6. HABITAT ET LOGEMENT
Contrairement à ce qui s'est passé avant 1960,
les pouvoirs publics n'ont pas pris en main l'aménagement de la commune
de Lingwala après l'indépendance, afin d'éviter l'anarchie
urbaine qu'occasionneraient des extensions trop libres. Ils n'ont pas non plus
réussi à préserver les espaces verts ni les terrains
publics. La ville a assisté impuissante à la disparition lente
mais sûre de certaines banlieues maraîchères d'où
elle tirait ses légumes et fruits.
Aujourd'hui, Lingwala est abandonnée au bon plaisir de
la population et aux opérations de spéculation foncière et
immobilière. L'urbanisme de la débrouillardise a pris place dans
la gestion de la commune et ce n'est pas aujourd'hui ni demain qu'il sera
effacé dans le mental des autorités kinoises.
La crise ou l'absence de politique publique en matière
de logement et de l'habitat a été à la base d'habitations
et constructions anarchiques qui, à leur tour ont entraîné
les dommages environnementaux, notamment la destruction des espaces verts.
II.6.1. Anarchie
foncière
Le patrimoine foncier de la ville de Kinshasa est
officiellement administré par le service des affaires foncières
et la planification urbaine encadrée par le ministère de
l'urbanisme et habitat. Mais à Kinshasa, particulièrement
à Lingwala, manifestement le règlement est l'exception et le
pragmatisme la règle. En réalité, une parcelle s'acquiert
de manière aléatoire par contact direct ou indirect, avec les
chef-coutumiers, les bourgmestres, les fonctionnaires des ministères des
affaires foncières et de l'urbanisme et habitat (Lelo Nzuzi, 1991).
La situation est d'autant plus problématique que
chacune des autorités ministérielles agit comme lotisseur urbain
sans en avoir les attributions: le ministère des affaires
foncières prend des décisions d'aménagement et de
lotissement sans en aviser le service de l'urbanisme, de même pour le
ministère des travaux publics dont le service d'aménagement du
territoire n'est pas supposé gérer l'aménagement non
urbain ainsi que le ministère de l'environnement (Lusamba, K. 2005).
II.6.2. Croissance des
quartiers spontanés
Les quartiers spontanés sont créés
anarchiquement après 1960, au mépris de toutes les normes
urbanistiques et de lois foncières dans des zones non aedificandi. Le
départ brusque des colonisateurs, la vente illicite de terrains par des
chefs coutumiers Teke-humbu et certaines autorités assoiffées
d'argent (bourgmestres,...), la guerre civile qui a sévi au pays
après l'indépendance, la non maîtrise de l'exode rural,
etc. sont à la base de l'urbanisation anarchique que connaît
Kinshasa en général et la commune de Lingwala en particulier. La
crise du logement a largement contribué à cette urbanisation
galopante.
L'une des caractéristiques des constructions
spontanées est sans doute le non-respect des normes urbanistiques. C'est
la raison pour laquelle, ils sont appelés quartiers d'auto-construction.
Car, l'initiative de construire a été laissée aux
acquéreurs. La plupart de ses constructions nées de l'anarchie
foncière ont des caractéristiques communes :
1. habitat précaire : souvent
construit avec des matériaux de récupération ;
2. promiscuité : la
majorité d'habitat ne possède qu'une à 2 chambres. On y
trouve en moyenne plus de cinq personnes par ménage ;
3. équipement de base :
équipements sociaux insuffisants, trop délabrés : pas
d'électricité, pas d'école, ni d'avenues
asphaltées ;
4. assainissement : l'absence
d'aménagement de cette localité fait qu'il y ait des
décharges brutes partout, le problème d'évacuation des
ordures ménagères, absence quasi-totale d'installations
hygiéniques viables ; l'électricité existant est de
type forfait ;
5. pseudo légal : l'on assiste
à des fois à des conflits parcellaires suite aux
différents documents en spéculation ;
6. pseudo-village : l'habitat de cette
commune est similaire aux habitations des milieux ruraux. Il est construit pour
la plupart avec des matériaux des types traditionnels (maison en
pisé, maison construite en matériaux de
récupération), et peu des constructions modernes. Ce genre
d'habitat reflète la pauvreté de cette commune;
7. Outre la pauvreté des habitants dans cette commune,
il n'y a presque pas d'activités économiques formelles. Le
chômage frappe la majorité de populations. Les ménages se
livrent aux petits métiers informels pour survivre. Les enfants
fréquentent peu les écoles, suite aux insuffisances des
établissements scolaires et aux moyens financiers.
Eu égard à ce qui précède, dans
cette commune, les habitants affrontent de sérieux problèmes,
tels que les maladies (malaria, fièvre typhoïde, amibiase,...) dues
à la dégradation de l'environnement.
Toutes les initiatives privées et publiques dans la
production de logement présentent aujourd'hui le signe d'essoufflement
et d'effritement. Certaines sociétés, ONG et crédits
immobiliers n'ont existé que de nom. Cela a entraîné
davantage l'occupation désordonnée des espaces verts urbains et
conduit à la destruction d'espaces verts et la création de taudis
dans la commune de Lingwala.
II.7. METHODES ET
TECHNIQUES
Au
travers de cette sous section, nous mettons en exergue les différentes
méthodes et techniques utilisées pour réaliser cette
étude.
II.7.1
Méthodes
L'on a utilisé trois
méthodes dont :
II.7.1.1 Méthode
historico-comparative
La méthode historique à consisté, en la
reconstitution du passé, de manière objective. Celle-ci a permis
de remonter la genèse de la croissance urbaine des anciennes
cités de la ville de Kinshasa et de la commune de Lingwala, dans son
évolution et organisation spatiale.
II.7.1.2 Méthode
statistique
La méthode statistique a eu pour objet la collecte des
données numériques relatives à un ensemble d'objets,
d'individus ou éléments38(*).
Cette méthode a permis d'analyser la population,
à l'aide de chiffres obtenus auprès de l'administration de la
municipalité, durant les cinq dernières années dans chaque
quartier et la dynamique spatiale de la commune de Lingwala,
c'est-à-dire l'espace occupé par l'habitat avant et après
l'indépendance.
II.7.1.3 Méthode Systémique
Elle repose sur l'appréhension concrète d'un
certain nombre de concepts tels que: système, interaction,
rétroaction, régulation, organisation, finalité, vision
globale, évolution, etc. Elle prend forme dans le processus de
modélisation, lequel utilise largement le langage graphique et va de
l'élaboration de modèles qualitatifs, en forme de "cartes",
à la construction de modèles dynamiques et quantifiés,
opérables sur ordinateur et débouchant sur la simulation.
II.7.2 Techniques
utilisées
Nous parlons ici de la démarche qui a prévalu
aux travers de la préparation et de l'enquête sur le terrain.
Cette démarche s'articule autour de la pré- enquête, la
détermination de la taille de l'échantillon, l'enquête
proprement dite et enfin d'autres techniques complémentaires.
II.7.2.1 Technique
documentaire
La technique documentaire a consisté en la consultation
de documents linéaires et outils, et en la collecte de données
qui cadrent avec ce travail. Pour ce faire, nous avons consulté un
certain nombre d'ouvrages et articles scientifiques, quelques mémoires,
travaux de fin de cycle, notes de cours et cartes ou plans, afin de
circonscrire le cadre de notre travail et d'enrichir l'étude.
II.7.2.2 Observation
directe
L'observation directe a consisté à
décrire ce que l'on voit. Cette technique est l'une des plus
importantes de ce travail, car elle nous a servi de faire l'état des
lieux de l'aire d'étude.
II.7.2.3 Echantillonnage
Vu le nombre élevé d'habitants de Lingwala (78
208 habitants en 2011) et l'impossibilité d'interroger tout le monde,
nous nous sommes référé à un échantillon de
190 ménages (en raison de 20 ménages par Quartier plus 10 agents
de la commune, en prenant 1 agent par bureau du quartier et 1 à la
maison communale) « sondage par
quota ».
En ce qui concerne ce travail, nous avons tiré nos
échantillons partant des effectifs respectifs des populations dans la
commune étudiée avec une intervalle de 20 ménages.
II.7.2.4 Enquête par questionnaire
Après la détermination de l'échantillon,
nous avons élaboré deux types de questionnaire comprenant
différentes rubriques, adressé :
1° à la population pour solliciter des
renseignements généraux relatifs à l'identité de
l'enquêté, à l'occupation humaine du sol, à la
genèse et à l'évolution de la taudification.
2° Aux gestionnaires de la commune de Lingwala.
II.7.2.5 Interview
C'est une forme de communication établie entre deux
personnes qui ne se connaissent pas, dont le but de l'une est de recueillir
certaines informations concernant un objet bien précis auprès de
l'autre. En ce qui est de cette étude, cette technique a permis de
puiser quelques informations auprès de la population (45 personnes) de
la commune de Lingwala, en rapport avec le sujet traité.
II.7.2.6 Dépouillement
L'enquête nous a permis de constituer une base de
données qui a été traitées par le logiciel
BIPRO-B. Les résultats de l'enquête sont repris dans les
différents.
II.7.2.7 Cartographie
La cartographie désigne la réalisation
et l'étude des différentes cartes. Elle est très
dépendante de la
géodésie,
science qui s'efforce de décrire, mesurer et rendre compte de la forme
et des dimensions de la Terre. Le principe majeur de la cartographie est la
représentation de données sur un support réduit
représentant un espace généralement tenu pour réel.
L'objectif de la carte, c'est une représentation concise et efficace,
la
simplification de
phénomènes complexes (politiques, économiques, sociaux,
etc.) à l'oeuvre sur l'espace représenté afin de permettre
au public une compréhension rapide et pertinente. La création de
carte débute avec la définition du projet cartographique. La
collecte d'informations est en deux parties :
1. le relevé des contours et de l'espace support
à représenter (fond de carte) ;
2. le relevé des données statistiques à
représenter sur cet espace. Vient ensuite un travail de sélection
des informations, de conception graphique (icônes, styles), puis
d'assemblage (création de la carte), et de renseignement de la carte
(légende, échelle, rose des vents).
CONCLUSION
PARTIELLE
Dans ce chapitre, nous avons présenté le cadre
physique et humain de la commune de Lingwala : situation
géographique et historique, les éléments du biophysique de
la commune, c'est-à-dire le climat, l'hydrographie, le sol et la
végétation, l'évolution démographique, les
infrastructures et équipements de la commune. Nous avons ensuite
décrit l'habitat et le logement dans la commune de Lingwala, pour
terminer avec les méthodes et techniques utilisées dans
l'élaboration du présent travail.
CHAPITRE III : DYNAMIQUE
SPATIALE DE LA COMMUNE DE LINGWALA
Dans ce chapitre, nous
présentons le dynamique spatiale de Lingwala, depuis 1930 jusqu'à
2012 et le phénomène de bourrage interne qui, a plus
marqué cette dynamique.
III.1. LINGWALA AVANT
L'INDEPENDANCE
La stabilité en
termes de croissance était le trait caractéristique de la
structure spatiale de Lingwala avant 1960.
Tableau III.1. :
Répartition des vocations des espaces à Lingwala avant
l'indépendance
Type
|
Importance spatiale (en ha)
|
%
|
Habitat
|
170
|
59
|
Espace vert et réservé
|
90
|
31
|
Voirie et équipements
|
30
|
10
|
Total
|
290
|
100
|
Source : commune de Lingwala, service des archives,
2011
A l'origine, la commune de Lingwala regroupait des quartiers
planifiés et aménagés avec respect de certaines normes
urbanistiques, sur une superficie d'environ 170 ha, soit 59% de la superficie
totale de la commune (carte III.1). Il y avait aussi dans la partie Sud de la
commune, un vaste espace vert de 80 ha et une petite étendue d'espace
vert au Nord de 10 ha. Les deux espaces verts occupaient 90 ha, soit 31% de la
superficie totale de la commune. Les équipements et la voirie
occupaient 30 ha, soit 10% de l'ensemble.
CARTE III.1.: CROISSANCE SPATIALE DE LINGWALA DE 1930 A
1960
Pendant cette période, la commune de Lingwala ne
comptait que 2710 parcelles. Les voies principales de la commune étaient
asphaltées et les voies secondaires étaient en terre battue et
bien entretenues. Cette voirie était accompagnée d'un
réseau d'assainissement et de réseaux divers bien entretenus. Le
respect des normes en matière d'urbanisme était de stricte
rigueur. Notons qu'il y avait aussi une mise en place d'un bon nombre
d'équipements collectifs tels que terrains de football, écoles,
centre de santé, foyers sociaux, marché.
Ainsi, avant l'accession du pays à
l'indépendance, la commune de Lingwala était une commune
résidentielle bien aménagée et équipée par
le service d'urbanisme de jadis. Cela nous a permis de faire le calcul de la
superficie du bâti parcellaire avant l'indépendance.
Pour la commune, lors de sa création, existait un
service d'urbanisme de rigueur et que l'exigence minimale de la surface
bâtie, inscrite dans l'ordonnance du 15 juin 1913, en son
quarante-troisième article, stipule que « la surface
bâtie dans une parcelle résidentielle ne pourra excéder 40%
de la surface totale à bâtir, à moins d'une autorisation
spéciale du Gouverneur de province. »
Connaissant déjà le coefficient d'occupation au
sol, 40% et la superficie totale occupée par l'habitat, 170 ha, nous
avons calculé la superficie occupée par le bâti.
Pour ce, nous avons appliqué la formule
ci-après :
D'où, sur 170 ha qu'occupait l'habitat, les logements
n'occupaient que 68 ha, soit 23% de la superficie totale de la commune.
Cela nous permet de déduire que certaines normes
urbanistiques pouvant permettre de réduire un impact environnemental
négatif et des normes intégrant des critères
économiques, sociaux et écologiques étaient prises en
compte.
III.2. LINGWALA APRES
L'INDEPENDANCE
C'est après l'indépendance que la
croissance spatiale de Lingwala est devenue très dynamique (Carte
III.2).
Tableau III.2. :
Répartition des vocations des espaces à Lingwala en 2012
Types
|
Effectif
|
%
|
Habitat
|
210
|
72
|
Espace vert
|
0
|
0
|
Voirie et équipements
|
80
|
28
|
Total
|
290
|
100
|
Source :
Observations de terrain, 2012
Comme l'on peut le constater dans le tableau III.2, en 2012
l'habitat occupe 210 ha, soit 72% de la superficie totale ; la voirie et
les équipements 80 ha, soit 28% de la superficie totale. Tous les
espaces verts et réservés sont occupés.
Les voies principales, après une longue période
de délabrement, sont réhabilitées, tandis que les voies
secondaires demeurent dans un état défectueux. Le réseau
d'assainissement qui, jadis, était bien structuré et fort
équipé, est aujourd'hui détérioré et
bouché. La croissance démographique, la spéculation
foncière et immobilière ainsi que la pauvreté ont
apporté des conséquences géographiques fort
diversifiées et relatives au lotissement, puis à l'occupation par
population de la majeure partie des anciens espaces verts, à la
densification du bâti parcellaire, à l'occupation des espaces
impropres à l'habitat, à la dégradation et à la
pollution de l'espace habité.
Actuellement, la commune de Lingwala donne l'apparence d'un
habitat administré, par la diversité des constructions. L'on y
enregistre 3560 parcelles dont 108 parcelles issues de lotissements
anarchiques Boyata le long de la rivière Gombe et Mont des Arts sur les
10 ha d'espace vert dans la partie Nord de la commune ; 134 parcelles
issues du lotissement Beau Vent qui occupe 30 ha d'espace vert dans le Sud de
la commune et 98 parcelles issues du morcellement.
Ce qui précède a permis le calcul de la
superficie du bâti parcellaire en 2012 :
Après l'indépendance, le coefficient
d'occupation au sol n'est plus respecté. Chacun construit comme il veut
et le coefficient d'occupation au sol passe de 70 à 80% voire même
100%. Pour le coefficient d'occupation au sol, nous avons
considéré comme moyenne 80% par rapport à nos observations
sur le terrain. L'habitat quant à lui est passé de 170 ha
à 210 ha.
Nous appliquons ainsi la formule ci-après :
CARTE III.2. : STRUCTURE SPATIALE DE LINGWALA DE
1960 A 2012
La croissance spatiale de la
commune de Lingwala est naturellement dictée par plusieurs raisons,
parmi les plus fréquentes il y a le Bourrage interne.
III.3. LE BOURRAGE INTERNE
Le concept bourrage vient du verbe
« bourrer » qui signifie, selon le dictionnaire Petit
Larousse illustré 2010, remplir complètement en tassant.
Le bourrage interne est le développement urbain par
agglutination. C'est la densification du tissu urbain existant,
déjà aménagé. C'est la politique
« d'occupation systématique des espaces urbains
libres » ou « intra-muros » ou encore le
« bouchage de tous les trous » que pratique
l'administration publique en matière d'urbanisme.
En effet, à l'intérieur du
périmètre urbain, les espaces verts, les espaces
réservés aux équipements publics, les espaces
réservés au petit jardin dans la parcelle sont remplis de
logements et les maisons basses sont remplacées par des immeubles.
Lingwala est l'exemple même du phénomène de bourrage
à Kinshasa.
III.3.1 Causes Du Bourrage
Interne
Tout part de la croissance de la population. René de
Maximy (1984, p 123), dans son ouvrage intitulé « Kinshasa,
ville en suspens : dynamique de la croissance et problème
d'urbanisme » dit : « la composante
démographique est l'une des principales contraintes à toute
perspective d'aménagement urbain à Kinshasa, en ce sens que le
rythme soutenu de croissance de la population pose des problèmes
à échelle qui contraste avec la modicité des moyens
disponibles ».
Dans la commune de Lingwala, le bourrage interne est dû
à plusieurs raisons :
Ø les natifs de Lingwala ou les héritiers de la
famille, nés et grandis dans cette municipalité, habitués
aux conditions de vie de la commune, n'ont pas envie de quitter
« leur milieu habituel » ; alors l'on assiste au
phénomène de la densification du bâti parcellaire,
c'est-à-dire ils construisent des annexes à côté de
la maison initiale ou remplacent cette dernière par un immeuble. Le long
des voies principales, les rez-de-chaussée de ces immeubles sont
utilisés pour des activités commerciales ou artisanales et
l'habitation au-dessus ;
Ø l'emplacement de cette commune par rapport au
centre-ville, centre d'affaires, attire plusieurs familles à y habiter,
du fait que la ville connaît un sérieux problème de
transport en commun. La pression sur le logement augmente du jour au jour dans
la commune et lui fait subir la spéculation foncière et locative.
Ø le morcellement parcellaire, suite notamment au
salaire de misère et autres motifs, voyage, partage de biens entre
héritiers, etc.
Ø le laxisme de l'Etat : le service d'urbanisme
octroie les autorisations de bâtir sans respect des normes. C'est le
même pour le service du cadastre qui lui, à son tour, lotit tout
espace vierge laissé par le plan d'aménagement pour autres
fonctions.
III.3.2 Bourrage par densification
du bâti parcellaire
Avec la pression démographique que connaît
l'entité urbaine de Lingwala, il se fait remarquer plusieurs
constructions d'annexes dans les parcelles qui naissent spontanément
sous l'oeil impuissant des autorités urbaines qui n'effectuent aucun
suivi ni contrôle, comme prévu dans l'article 20 du décret
du 20juin 1957 et l'article 23 de l'arrêté 012 du 22 octobre 1988,
relatifs à l'obtention de l'autorisation de bâtir.
Ce mode de bourrage se manifeste aussi par le
phénomène des morcellements parcellaires. Dans la commune de
Lingwala, nous avons enregistré 283 parcelles morcelées (Carte
III.3). Cela a comme conséquence L'entassement humain, la
promiscuité, les nuisances sonores, etc.
Dans certains endroits, au lieu de construire beaucoup
d'unités bâties dans la parcelle, l'on préfère
construire un seul immeuble qui, dans la plupart des cas, occupe même les
100% de la parcelle.
CARTE III.3. LES ILOTS TOUCHES PAR LE MORCELLEMENT
PARCELLAIRE DANS LA COMMUNE DE LINGWALA
III.3.3 Bourrage par violation des
servitudes d'utilité publique
Ce mode de bourrage concerne la zone qui se situe le long de
la rivière Gombe et celle le long du chemin de fer qui traverse la
commune de l'Est à l'Ouest.
En ce qui concerne la zone le long de la rivière,
plusieurs textes légaux tel que l'ordonnance n°52/443 du 21
décembre 1952 portant mesures propres à protéger les
sources, nappes aquifères souterraines, lacs et cours d'eau, à
empêcher la pollution et le gaspillage de l'eau et à
contrôler l'exercice des droits d'usage et des droits d'occupation
concédés, stipule l'interdiction de toute occupation, toute
construction et tout lotissement le long des rives de cours d'eau allant
jusqu'au moins 10 mètres à partir de la ligne formée par
le niveau le plus élevé qu'atteignent les eaux, dans leur
période de crues normales. Cette zone comprend 74 parcelles.
Rail
Rivière Gombe
Quant à la zone le long du chemin de fer, les
décrets du 10 octobre 1903 et 16 juin 1947 instituent les servitudes
spéciales des voies de chemin de fer, avec comme but de protéger
l'emprise de la voie ferrée et de préserver les riverains des
dangers propres à la circulation des trains. L'élément
principal de la règlementation réside dans l'interdiction
d'établir le long de la voie ferrée sur une distance de 20
mètres du franc-bord de la voie, des plantations d'arbres, des
clôtures, des bâtiments et autres constructions. Il est
également nécessaire de noter qu'aux termes de
l'arrêté interministériel n°0021 du 29 octobre 1993,
relatif aux servitudes que toute occupation ou toute construction dans
l'emprise des voies de chemin fer est interdite. Alors qu'en plus des logements
qui arrivent jusqu'à 2 mètres du rail, plusieurs
activités s'exercent telles que le commerce sur cette zone.
III.3.4 Bourrage par violation des
servitudes de zonage
Le zonage est l'un des aspects essentiels du plan
d'aménagement, comme d'ailleurs de tous les documents de planification
urbaine. Il consiste à diviser un territoire en zones, dont chacune
reçoit une affectation différente : telle est
destinée à recevoir un quartier résidentiel, et rien
d'autre ; telle autre ne contiendra que des établissements
industriels ; telle autre encore admettra un mélange de maisons
d'habitations et d'exploitations artisanales, telle autre enfin ne pourra
être affectée qu'à l'agriculture ou telle autre usage.
Dans la commune de Lingwala, ce mode de bourrage est
observé dans ses parties sud et nord. Dans la partie Sud, plus
précisément au Sud de l'avenue Kabinda, cette zone était
réservée pour équipements publics mais qui, une partie,
à ce jour, est lotie anarchiquement. Nous y avons dénombré
128 parcelles.
C'est le même phénomène de lotissement
anarchique qui s'est aussi effectué dans la partie nord sur une zone
réservée pour espace vert. Cette zone enferme 68 parcelles.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, il a été question
de comparer la répartition des vocations de l'espace à Lingwala,
avant et après l'indépendance
Photo 10 : Les constructions et activités
à proximité
du rail
. Ensuite, de montrer le phénomène de bourrage
interne qui à plus marqué ces périodes. Ce qui nous
amène, dans le chapitre qui suit à analyser les causes et
conséquences du barradias dans la commune de Lingwala.
CHAPITRE IV.
TAUDIFICATION DE LINGWALA : CAUSES ET CONSEQUENCES
Ce chapitre vise à faire ressortir les causes et les
conséquences de la taudification dans la commune de Lingwala. Nous
mettons en exergue l'enquête proprement dite et le traitement de
l'information recueillie, la présentation, l'analyse et
l'interprétation des résultats.
IV.1 IDENTIFICATION DES
ENQUETES
Nous avons identifié nos enquêtés
grâce à trois paramètres essentiels dont le sexe,
l'âge et l'état matrimonial. Ainsi, par rapport au sexe, les
tableaux IV.1, IV.2 et IV.3 nous donnent toute la situation.
Tableau IV.1 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
Sexe
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Masculin
|
89
|
47
|
Féminin
|
101
|
53
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur 2012
Comme l'on peut le constater dans le tableau IV.1,
l'enquête a plus touché les individus du sexe féminin que
ceux du sexe masculin. Ceci est vrai par le fait pendant notre passage dans les
ménages, les femmes étaient plus disponibles à la maison
que les hommes qui sortent souvent et ne rentrent que le soir.
Par rapport aux tranches d'âge, les statistiques sont
présentées dans le tableau IV.2 :
Tableau IV.2: Répartition des sujets
enquêtés selon les groupes d'âge.
Groupe d'âge
(en ans)
|
Nombre
|
Pourcentage
|
15 à 29
|
49
|
26
|
30 à 34
|
36
|
18
|
35 à 39
|
30
|
16
|
40 à 44
|
20
|
11
|
45 et plus
|
55
|
29
|
Total
|
190
|
100
|
Source :
Résultat de l'auteur 2012
Le tableau 4.2 renseigne que l'enquête a plus
intéressé les individus de deux tranches extrêmes dont la
tranche d'âge de 45 ans et plus (29 %)
suivie de celles de 15 à 29
ans(26%). Ce sont juste les jeunes individus
qui sont dans le chômage et les adultes qui tendent vers la retraite et
qui sont permanant dans les ménages. Ce sont surtout ces sujets que nous
avons trouvés lors de notre passage et à qui nous avons soumis le
questionnaire.
Tableau IV.3 : Répartition des
sujets enquêtés selon l'état civil.
Niveau d'instruction
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Célibataires
|
44
|
23
|
Marié (e)
|
66
|
36
|
Divorcé
|
36
|
19
|
Veuf (Ve)
|
44
|
23
|
Total
|
190
|
100
|
Source :
Résultat de l'auteur 2012
Du dépouillement des résultats de
l'enquête, il ressort que nous avons interrogé majoritairement les
personnes mariées (36 %) que les
autres catégories, parce que nous voulions les réactions
d'individus socialement stables et responsables des ménages.
IV. 2 CAUSES DE LA
TAUDIFICATION
Après le dépouillement des données de
l'enquête, nous avons regroupé en cinq causes majeures de la
taudification de la commune de Lingwala. Il s'agit de la pauvreté et
niveau de vie très bas, du déséquilibre sur les
marchés du foncier et les différents conflits fonciers, de la
crise de l'habitat, du logement et la concentration à proximité
de la commune de Lingwala de services sociaux de base et des services
administratifs, de la non application d'un plan directeur d'urbanisme et de la
mauvaise application du plan cadastral
IV.2.1 PAUVRETE ET NIVEAU DE
VIE TRÈS BAS
Cette cause a été
décelée à travers deux paramètres comme les
conditions de vie et l'incidence de la pauvreté.
IV.2.1.1 Conditions de vie
Comme la plupart de capitales africaines, la pauvreté
est importante à Kinshasa, 47,6% en 2010, sa population est jeune
puisque la moitié à moins de 20 ans et le chômage y est
élevé, 19,0% en 2010 ; le secteur informel non agricole est
très développé avec près de 1 millions d'emplois
à Kinshasa et on compte près de 970.500 unités de
production informelles kinoises concentrées essentiellement dans le
commerce et les services39(*).
Quelle est exactement la situation de Lingwala ? C'est ce
que révèlent les données du tableau IV.4. SUR LA PROV
INCE DE
Tableau IV.4 : Répartition des sujets
enquêtés selon leur profession
Catégorie professionnelle
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Chômeurs
|
59
|
31
|
Fonctionnaire
|
46
|
24
|
Profession libérale
|
36
|
19
|
Informel
|
49
|
26
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur 2012
Il apparait clairement que la pauvreté est une
réalité dans la commune de Lingwala, dans la mesure où les
chômeurs (31 %) et le secteur informel
(26 %) occupent plus de la moitié des
enquêtés (57 %).
Avec la politique salariale congolaise que les fonctionnaires
qualifient de « SIDA »40(*) leur rémunération, ces derniers
n'arrivent pas à nouer les deux bouts du mois et la plupart comptent sur
l'apport de femmes.
IV.2.1.2 Incidence de la
pauvreté
La pauvreté se présente sous plusieurs facettes.
Ainsi, la taille moyenne des ménages est un facteur déterminant
des conditions de vie des résidents41(*). La source
citée avant poursuit en disant que plus la taille du ménage est
faible, moins celui-ci est exposé à la pauvreté et vice
versa. Dans la province de Kinshasa, la taille moyenne des ménages
pauvres est de 8 alors que celle des non pauvres s'élève à
5 ; la pauvreté est plus répandue dans les ménages
dirigés par les femmes (45,7%) que pour les ménages
dirigés par les hommes (40,7%).
Selon la source précitée, pour l'ensemble de la
ville, l'incidence de la pauvreté (71,34%) est très
élevée si on la compare à celle des autres villes de
l'Afrique centrale. Il en est également de la profondeur (32,23%) et de
la sévérité de la pauvreté (18,02%)42(*) [Ministère du Plan/RDC,
2006 : 22].
Comme nous montre le tableau IV.5, la commune de Lingwala
figure parmi les communes qui présentent un profil très
élevé de pauvreté et un niveau de vie plus bas :
Tableau IV.5 : Appréciation de la
qualité des conditions de vie
Appréciation de la qualité des conditions de
vie
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Sans avis
|
6
|
3
|
Bonne
|
21
|
11
|
Mauvaise
|
114
|
60
|
Très mauvaise
|
49
|
26
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur 2012
Les résultats du tableau IV 5 confirment les aspects
évoqués précédemment, car seulement 11% de
personnes enquêtées trouvent que leurs conditions de vie sont
bonnes contre 60% qui reconnaissent mener une vie très mauvaise bien
3% autres se sont abstenus.
IV.2.2
DÉSÉQUILIBRE SUR LES MARCHÉS DU FONCIER ET DIFFERENTS
CONFLITS FONCIERS
Les conflits fonciers opposent soit de tierces personnes, soit
des particuliers contre les services étatiques des affaires
foncières. Les conflits défrayant la chronique dans la
juridiction du secteur foncier dans la ville sont légion.
Face à la prédation contre laquelle ils ne
peuvent sortir exemptés d'aucun risque fallacieux, beaucoup de
propriétaires se sont décidés de vendre et autoriser le
lotissement de leurs terres. Certains, par contre, se sont résolus de
conserver la propriété parcellaire de leur concession, en la
valorisant. Malheureusement, les autorités urbaines n'avaient ni les
moyens, ni la volonté de les viabiliser.43(*)
IV.2.3 CRISE DE L'HABITAT, DU
LOGEMENT ET LA CONCENTRATION À PROXIMITÉ DE LA COMMUNE DE
LINGWALA DE SERVICES SOCIAUX DE BASE ET DE SERVICES ADMINISTRATIFS
Le prix du logement est fonction de l'emplacement de la
commune qui est proche du centre-ville. En effet, aujourd'hui, un appartement
de 300m² se vend dans la fourchette comprise entre 75.000 et 150.000 $ et
dans les quartiers nés par de l'auto-construction, les prix des
parcelles sont fonction de la nature des logements qu'ils soient faits de
briques adobes ou en ciment; les parcelles de 500 m² sont
évaluées à 100.000$ pour celles en briques de ciment et
moins de 80.000 $ (Lelo Nzuzi, 2008), pour les briques adobes, mais ne
descendant pas à moins de 50.000$. Cela s'explique notamment par le
coût élevé du ciment.
La commune de Lingwala qui est située à
proximité du centre-ville bénéficie d'une forte
spéculation, eu égard à l'attraction créée
par le marché central. Le prix du logement est parfois supérieur
à ceux des cités résidentielles de la Gombe, dont les prix
sont élevés aujourd'hui et se négocient à prix de
l'or. La spéculation créée fait qu'une parcelle proche du
marché central, de près de 400 m², se vend à
près de 130.000 $ (Lelo Nzuzi, op.cit), pour faire office d'un grand
centre commercial, afin de faire profit à l'acheteur, quel que soit la
nature du bâtiment à acheter.
Après une dernière action d'aménagement
de son espace en 1950, Kinshasa n'a plus connu une nouvelle politique sur
l'habitat et laisse donc se développer une politique de l'auto
construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la
capacité de ses habitants de se trouver un logement décent, selon
leurs moyens. De ce qui précède, les pauvres et les moins nantis
sont donc contraints à la location de leur logement, faute certainement
d'une politique concrète de logement. Des études montrent,
déjà à la fin des années 70, le début d'une
crise annoncée du logement. Partant sur le même ordre
d'idées, la Caisse Nationale d'Epargne et des Crédits Immobiliers
(CNECI) avaient estimé un déficit cumulé de l'ordre de
162 577 logements entre 1979 et 198544(*).
Des statiques évaluent aujourd'hui à 54% de
locataires et d'autres les évaluent également à 64,7%
à Kinshasa. Quand l'on considère la répartition de la
population selon l'occupation du sol du logement dans la ville, MICS 2
évalue à 48,6% de locataires45(*).
Au regard de ce qui
précède, il devient de plus en plus difficile de se procurer une
maison de location à Lingwala. Profitant de cette situation, certains
bailleurs dont les maisons jouissent de la rente de localisation en font objet
d'enjeux de spéculation, profitant des faveurs de la loi du
marché, c'est-à-dire de la loi de l'offre et de la demande. Ils
font monter les prix de location, tout en se joignant aux commissionnaires qui
bénéficient de pourcentages issus de la garantie locative.
Si aujourd'hui, le logement
semble être difficile à acquérir, il faut compter sur la
contribution malencontreuse de ces « commissionnaires » qui
spéculent et font de ce commerce qui, du reste, très lucratif,
font du coût de l'accès au logement un véritablement
parcours de combattant. Consécutivement à cette
spéculation sans scrupule, il s'observe un accroissement galopant de la
demande de construction vers la périphérie. Loin de se douter des
conséquences, les plus démunis vont squatter là où
ils le peuvent, soit dans des bâtiments publics, soit dans des maisons
inachevées.
Aujourd'hui, la commune de
Lingwala connaît une forte attraction de la part des populations
environnantes, et toutes veulent soit s'acheter ou louer un logement. Suite
à toutes ces demandes, le prix du logement dans la commune ne fait que
grimper et fait face à une forte spéculation. Les critères
de détermination des prix sont fonctions de la distance par rapport au
centre-ville.
Comme on le voit, la
logique voudrait que les masses laborieuses pauvres aillent s'installer
là où la spéculation foncière et immobilière
est faible.
IV.2.4 NON APPLICATION D'UN
PLAN DIRECTEUR D'URBANISME
Tout processus de
planification urbaine devrait avoir comme base l'application d'un plan
d'urbanisme, en vue d'orienter le développement physique de la ville.
C'est important non seulement pour des raisons d'ordre architectural, mais
aussi, pour des raisons de convivialité, d'assainissement et de
circulation intérieure. Un tel plan devrait indiquer clairement
où construire et ne pas construire, quelle zone qui peut avoir une
orientation industrielle, commerciale ou résidentielle.
La commune de Lingwala se
développe sans aucune planification véritable. C'est ce qui
explique qu'à part quelques quartiers exposés dans certaines
zones périphériques dont les logements sont normaux, ce sont,
pour la plupart, des quartiers d'habitats précaires que l'on retrouve
presqu'à travers toute la commune (Photo IV.1 et IV.2).
Photo IV.1 et 2 Exemples de deux habitations en mauvais
état sur la rue Kitega
Globalement, ces quartiers sont très insalubres et
aucun travail de ramassage d'ordures n'y est effectué. A chaque chute de
pluie, la situation devient pire, puisque les habitants en profitent parfois
pour évacuer les immondices et les ordures (Photo IV.3). Cela a comme
impacts la nuisance, la pollution et la diffusion des maladies hydriques.
Photo IV.3 Un canal entre deux parcelles où les
immondices et les ordures sont évacués lorsqu'il pleut
IV.2.5 MAUVAISE APPLICATION DU
PLAN CADASTRAL
L'application du plan
cadastral peut faciliter la construction de nombreuses unités de
logements sociaux. Ceci consiste toutefois, à identifier tous les
terrains appartenant à l'Etat qui, éventuellement, procède
au remembrement pour l'augmentation de la production de logement ou les
utiliser à des fins de projet de logements sociaux. Or
légalement, il existe plusieurs lois ou décret-loi traitant de
litige foncier à Kinshasa.
L'on comprend bien qu'une
ville dépourvue des plans directeur et cadastral ne pourrait prendre
d'autre allure qu'un ensemble de taudis.
IV.3 CONSEQUENCES DE LA
TAUDIFICATION
La prolifération des
taudis dans la commune de Lingwala a d'incidences néfastes sur la vie
des gens et sur l'environnement. Ainsi, on se propose dans les lignes qui vont
suivre de relater ces différents impacts.
CARTE IV.1. PLAN D'OCCUPATION AU SOL DE LA COMMUNE DE
LINWGALA
IV.3.1 Impact sur
l'environnement urbain
La configuration de la commune de Lingwala se modifie au fur
et à mesure que s'accentue le processus de taudification. Les habitats
nouvellement érigés posent problème à cause de leur
bas standard et les ménages qui les habitent sont confrontés
à toutes sortes de problèmes. La commune devient de plus en plus
insalubre, de par ses caractéristiques physiques
désagréables, et aussi, l'absence de ramassage d'ordures et
d'immondices, les installations d'équipements sociaux deviennent de plus
en plus inadéquates par rapport à l'accroissement de la
population à un rythme accéléré.
En analysant la gestion des ordures ménagères,
les modes d'évacuation des eaux usées et pluviales ainsi que la
connexion ou non à la conduite d'évacuation des eaux, nous sommes
arrivés à dresser différents tableaux
ci-après :
Tableau IV.6: Répartition des enquêtés
selon les modes de gestion d'ordures produites dans leurs
ménagères
Mode de gestion
|
Effectif
|
%
|
Service organisé privé
|
78
|
41,1
|
Incinération
|
30
|
15,8
|
Enfouissement
|
26
|
13,7
|
Voie publique
|
26
|
13,7
|
Cours d'eau
|
04
|
02,1
|
Dépotoir anarchique
|
18
|
09,5
|
Compost ou fumier
|
08
|
04,2
|
Total
|
190
|
100,0
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Le tableau IV.6 présente les différents modes
d'évacuation des ordures ménagères dans la commune de
Lingwala. Il en ressort que 41 %
d'enquêtés recourent au
service privé pour évacuer
leurs ordures ménagères. Ce service est tenu principalement par
des pousse-pousseurs (Photo IV.4) et quelque fois par l'Hôtel de ville
de Kinshasa en partenariat avec l'Union Européenne à travers le
Programme d'Assainissement Urbain de Kinshasa, PAUK en sigle, dont l'apport
n'est pas très significatif.
Photo IV.4 un pousse-pousseurs dans une parcelle entrain
de ramasser les ordures ménagères
Il faut retenir aussi que 41,1% de ménages recourent
à des modes non hygiéniques à l'instar du rejet d'ordures
sur les voies publiques (13,7%) et dans les cours d'eau (2,1%), du
dépotoir anarchique (9,4%) et de l'incinération (15,8%). De tels
comportements sont à la base d'accumulation de déchets. C'est
dans ce cadre que nous donnons raison à WACKERMAN Gabriel46(*) qui dit que le tonnage des
déchets urbains n'a cessé de croitre parallèlement
à la population urbaine, mais également de son niveau de vie. Il
constate à cet effet ce qui suit :
Ø tas d'immondices, décharges brutes ;
Ø augmentation des déchets non
biodégradables : sacs en plastique, bouteilles d'eau
minérale...
Selon lui, à Lingwala la production des déchets
s'élève à 890 tonnes par jour. En termes de segmentation
de déchets, 70% sont des déchets biodégradables, 20% sont
plastiques et 10% sont métalliques. Le plastique est donc le
problème de fond47(*).
L'absence de travaux de curage au niveau du système de
canalisation rend l'évacuation des eaux usées impossible et
entraîne l'inondation à chaque chute de pluie (comme nous pouvons
le voir sur la photo IV.5). Les eaux pluviales et usées non
évacuées constituent des flasques d'eaux
considérées comme très dangereuses pour la santé de
la population alors que Lingwala présente donc l'aspect d'une commune
attractive en termes d'activités économiques, comparativement aux
autres communes, mais très insalubre (Cfr carte IV.1).
Photo IV.5 Inondation après la
pluie sur l'avenue Nyangwe
Tableau IV.7 : Répartition des
ménages enquêtés selon le mode d'évacuation des eaux
usées et pluviales
Mode d'évacuation des eaux
|
Effectif des ménages
|
%
|
Egout
|
042
|
22,1
|
Caniveaux
|
118
|
62,1
|
Puits perdu
|
002
|
01,1
|
Trous dans la parcelle
|
008
|
04,2
|
Puits dans la parcelle
|
002
|
01,1
|
A la volée dans la rue
|
008
|
04,2
|
A la volée dans la parcelle
|
002
|
01,1
|
Rivière Gombe ou rigole
|
008
|
04,2
|
Ravin ou jardin
|
000
|
00,0
|
Total
|
190
|
100,0
|
Source :
Résultat de l'auteur 2012
Tableau IV.8 : Répartition des
enquêtés selon la connexion ou non à la conduite
d'évacuation des eaux de leurs ménages
Conduite d'évacuation des eaux
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
106
|
56
|
Non
|
84
|
44
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Partant de la catégorisation des modes
d'évacuation des eaux usées et pluviales, MICS248(*) considère que
l'évacuation par les égouts, par les caniveaux ou par les puits
perdus sont des modes d'évacuation hygiéniques. Pour la commune
de Lingwala, le constat est que 56 % d'enquêtés reconnaissent
pouvoir évacuer leurs eaux usées par ces voies. Mais, il est
malheureux de faire remarquer ces caniveaux, en terre ; sont
défectueux, bouchés et saturés. Seules les voies
principales et secondaires restaurées récemment ont des
caniveaux bien construits et sont fonctionnels et en bon état comme nous
le montre la Carte IV.2.
L'eau évacuée à Lingwala stagne le long
de rues et sur certaines artères secondaires. Les trous et les puits
perdus ne jouent pas non plus leur rôle, car la nappe phréatique
affleure à cause des remontées capillaires fréquentes. Il
faut signaler qu'à Lingwala, tout le système de canalisation
existant est hors d'usage, ce qui cause un sérieux problème
d'assainissement, qui est à la base de l'apparition de plusieurs
maladies d'origine hydrique comme le
choléra,
la méningite, la
diarrhée,
la
dysenterie,
la
fièvre
typhoïde, la
poliomyélite,
les
hépatites
A et E.
Carte IV.2. DRAINAGE DES EAUX DANS LA COMMUNE DE
LINGWALA
IV.3.2 Impact sur le marché de l'emploi
Les taudis sont pour la plupart constitués de gens sans
métiers à la recherche de bien-être. La présence de
ces gens ne fait qu'augmenter le nombre de personnes qui se trouvaient
déjà au chômage. Etant donné qu'ils ne peuvent pas
s'insérer facilement sur le marché de l'emploi, il devient encore
plus difficile pour ce groupe de gens de se procurer les biens et services
nécessaires pour leur survie.
La situation des habitants est souvent très
délicate, ils se trouvent dans l'impossibilité d'envoyer leurs
enfants à l'école. Plusieurs de ces ménages font beaucoup
d'efforts pour empêcher que leurs enfants connaissent cette situation
d'extrême pauvreté, en leur procurant une formation
professionnelle, mais l'explosion démographique entraîne le
gonflement de l'armée de réserve de main d'oeuvre, ce qui conduit
à la stagnation ou à la décroissance du taux de salaire.
Ce phénomène montre que « plus le chômage est
élevé plus les salaires sont bas». Cette situation rend le
marché de plus en plus inaccessible pour cette catégorie de gens
à faible revenu.
IV.3.3 Développement du secteur informel
Les ménages qui habitent dans les taudis de la commune
de Lingwala, sont confrontés à de sérieuses
difficultés, dont la question de logement. Puisqu'ils sont dans
l'impossibilité d'intégrer le marché formel de l'emploi,
ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes d'activités
économiques du secteur informel, en vue de trouver le pain quotidien.
C'est ainsi que l'on assiste au développement rapide du secteur informel
composé de petits commerçants et de marchands ambulants (Photo
IV.6, IV.7, IV.8, IV.9).
Photo IV.6
Photo IV.7
Photo IV.8
Photo
IV.9
Photo IV.6, 7, 8 et 9 ; les activités informelles
qui se pratiquent le long des rues
Le secteur informel devient un handicap majeur pour la
qualité de la vie des gens à Lingwala. Non seulement que
l'existence de petits marchés (Cfr IV.1) presque
à travers toutes les rues de la commune, et même le long de la
voie ferrée, entrave la circulation, mais cette situation contribue
aussi à rendre la commune plus insalubre qu'elle n'a été
avant. D'un côté, l'on retrouve des mécaniciens qui
envahissent certaines rues pour mener leurs activités de garage ou du
commerce de démolissage de voiture. A chaque jour nouveau, de nouveaux
marchés naissent dans les différentes artères, au niveau
de tous les coins et recoins de la capitale.
Il se produit également une flambée de prix sur
le marché du logement, à cause de la présence du secteur
informel. Car, la plupart de ménages à faible revenu et
même certains éléments de la classe moyenne cherchent,
à tout bout de champ, à se procurer une activité
économique dans le secteur du commerce. Or, le plus souvent, il s'agit
d'une série de petites entreprises individuelles fonctionnant dans
l'informel. Cela a beaucoup influé sur le prix du logement, en ce sens
que les gens qui veulent se créer ces genres d'activités
économiques doivent louer une maison pour loger l'activité, les
propriétaires en profitent pour augmenter le loyer.
L'on admet que le micro commerce est la principale
caractéristique du secteur informel, mais il touche presque tous les
secteurs d'activités socio-économiques de la ville. L'informel
est considéré comme tremplin pour les chômeurs qui ne
voient l'amélioration de leur sort que dans des activités du
micro-commerce, absorbant près de 60% du stock de main-d'oeuvre
disponible. Ce secteur génère de très faibles revenus et
ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la
productivité49(*).
En effet, le secteur informel est très peu productif et
désarticulé, ce qui revient à dire que les gens qui s'y
retrouvent sont dans une situation de chômage déguisé.
C'est l'une des conséquences immédiates de l'existence de taudis
dans la commune de Lingwala. Leur présence contribue, pour la plupart,
à la dégradation du niveau de vie des gens.
IV.3.4. Impact sur la fourniture des biens et services
sociaux
La commune de Lingwala a une incidence négative sur la
fourniture des services sociaux de base tels: l'éducation, les soins de
santé, l'eau potable, l'électricité...
En ce qui concerne l'éducation, vers
les années 70 et 80, il était plus facile d'accéder aux
centres d'établissement scolaire du secteur public, parce que tout
simplement, l'écart entre l'offre et la demande d'éducation
était plus faible. La présence des taudis favorise l'augmentation
de la demande d'éducation alors que l'offre stagne. La capacité
d'accueil de centres scolaires devient, tout à fait, inadéquate
pour la nouvelle population scolarisable.
La demande en éducation est fortement influencée
par l'accroissement de la population. Or, la pauvreté et
l'analphabétisme sont deux facteurs concomitants et même le
corollaire de la surpopulation.
Tableau IV.9 : Répartition des
sujets enquêtés selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Sans instruction
|
27
|
14
|
Secondaire
|
87
|
46
|
Supérieur
|
76
|
40
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Il ressort du tableau ci-avant que Lingwala est dominé par
les individus du niveau secondaire (46%) suivis de très près par
les individus ayant le niveau universitaire (40%). Ce sont, en principe, les
individus intellectuels supposés ayant une connaissance de
l'hygiène et de normes sanitaires. Malheureusement, sur le terrain, il
se dégage un constat malheureux qui est tel que ces individus n'arrivent
pas à appliquer les notions apprises à l'école. En
d'autres termes, le niveau d'instruction n'est pas synonyme d'une bonne
gestion.
Les équipements et installations sanitaires sont
inadéquats et ne répondent plus à la montée
vertigineuse de la population. Etant donné qu'il n'y a pas de nouveaux
investissements sérieux dans le domaine médical pendant les
dernières décennies, c'est la pénurie des soins
médicaux qui plane sur la population de la commune.
Tableau IV.10 Répartition des sujets de
ménages enquêtés selon le mode de connexion
électrique
Mode de connexion
|
Effectif des ménages
|
%
|
Formelle
|
111
|
58.4
|
Clandestine
|
79
|
41.6
|
Total
|
190
|
100,0
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
La prolifération de taudis a un impact négatif
sur la fourniture de l'électricité. Car, une proportion non moins
négligeable (41,6%) se fait connecter clandestinement sur le
réseau électrique de la SNEL. Dès lors, une
inadéquation criante se fait déjà sentir entre l'offre et
la demande. Cela est à la base de panne et délestage50(*) fréquents dans presque
tous les quartiers, avec comme conséquences, les habitants de Lingwala,
pour la plupart, sont privés d'électricité.
Cette situation va entraîner une augmentation de la
consommation ménagère en kilowatt heure, qui entraîne iso
facto une augmentation de la facture. Malheureusement, selon les agents de la
SNEL contactés sur le terrain, ce sont les gens à haut et moyen
revenu qui sont appelés à supporter la charge causée par
les démunis sinon, c'est la SNEL elle-même qui doit en supporter
les frais. Cet état de fait conduit à la diminution de la
capacité de l'entreprise à fournir ses services, au point
qu'aujourd'hui, en l'an 2012, elle ne dispose pas d'une quantité de
mégawatts suffisante pour toute la commune.
Malgré ce désagrément, nous sommes
arrivés à connaître le rythme de fourniture
d'électricité, et les différentes réactions
enregistrées sont synthétisées dans le tableau
IV.11 :
Tableau IV.11 Répartition des sujets de
ménages enquêtés selon la fourniture de
l'électricité
Type de Fourniture
|
Effectif de ménages
|
%
|
Régulière
|
71
|
37.5
|
Irrégulière
|
113
|
59.3
|
Pas du tout
|
6
|
3.2
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de
l'auteur 2012
Il ressort de l'analyse du tableau IV.11 que la
majorité d'enquêtés, soit 59.3% connaissent une fourniture
irrégulière du courant électrique dans leurs
ménages alors qu'une proportion de 3,2% autres n'en a pas du tout.
En ce qui concerne l'eau potable, il
sied de rappeler que l'eau est l'un des
éléments indispensables à l'existence humaine et la
Regideso lance un slogan dans ce sens en disant que « l'eau c'est la
vie ». Peu importe la qualité de l'eau, l'on en fait usage
pour satisfaire les besoins culinaires et la lessive.
Le tableau IV.12 montre la situation de la couverture du
système d'adduction d'eau potable de la Regideso dans la commune de
Lingwala.
Tableau IV.12 Répartition des
enquêtés selon que leurs ménages ont l'adduction d'eau
potable ou pas
Adduction d'eau dans le ménage ?
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
128
|
67.5
|
Non
|
62
|
32.5
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Les résultats du tableau IV.12 révèlent
que 67,5% des ménages sont connectés au réseau de la
Regideso contre 32,5% qui ne le sont pas. Ce qui n'est pas admissible pour
l'une des anciennes communes comme Lingwala. Cette dernière
catégorie dépend du bon vouloir des voisins pour
s'approvisionner en eau, ce qui n'est pas sans conséquence sociale.
IV.3.5. Phénomène de
banditisme
Il est très difficile d'accepter l'idée selon
laquelle, la concentration urbaine de la commune de Lingwala ou plus
précisément la présence de taudis aurait un impact sur la
montée de l'insécurité. Mais, tout au moins, un nombre
important d'analystes reconnaissent que la montée de
l'insécurité est liée au niveau du chômage
endémique auquel sont confrontés les habitants des quartiers
taudifiés, au cours des deux dernières décennies51(*).
Nous ne pouvons pas nous empêcher de souligner le
phénomène de "Kuluna" auquel nous assistons aujourd'hui. Il
s'agit des gens qui, se trouvant en situation de chômage et
végétant dans la misère, s'adonnent à des
opérations marginales ou de vol avec des armes blanches(KULUNA), aux
fins de satisfaire leurs besoins de toutes sortes.
Outre le banditisme, la situation des taudis engendre la
prostitution. A cause du chômage cuisant qui plane sur la population de
bidonvilles, les jeunes filles comme les adultes pratiquent la prostitution
comme moyen de gagner un revenu, en vue de satisfaire leurs besoins. Par voie de conséquences, elles permettent la
propagation de maladies sexuellement transmissibles, dont les coûts sont
importants.
IV.3.6 Promiscuité
Dans la commune de Lingwala la situation du foncier et de
l'habitat peut nous aider à mieux cerner la promiscuité.
IV.3.6.1 Type d'habitat
à Lingwala (Carte IV.3)
A l'image de beaucoup de taudis, Lingwala se
caractérise par un type d'habitat précaire, construit avec des
matériaux de récupération. L'enquête que nous avons
réalisée a révélé que le faible niveau de
revenu des ménages les contraint à construire anarchiquement, en
utilisant des matériaux de récupération. L'on a vu que
71.2% d'habitats ont leur toiture en tôle et 28.8% des logements en
débris.
Il est important de souligner qu'un pourcentage non
négligeable de logements a le parquet en terre battue, soit 8.8 % et
28.8 % en débris (bois et tôle de mauvaise qualité). Cet
état critique de l'habitat montre que la situation est très
inquiétante pour d'éventuels cas d'incendies d'autant plus que
ces habitats sont construits en majorité en tôle et en bois.
(Tableau IV.13.)
Tableau IV.13 Répartition des logements selon la
nature du toit, du mur et du parquet.
|
Toiture
|
Mur
|
Plafond
|
Total
|
Tôle
|
Béton
|
Débris
|
Total
|
bloc
|
Débris
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Nbre
|
147
|
23
|
20
|
190
|
165
|
25
|
190
|
87
|
103
|
190
|
%
|
77.5
|
12.0
|
10.5
|
100
|
86.6
|
13.4
|
100
|
45.7
|
53.4
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Généralement, la mauvaise qualité des
matériaux utilisés dans la construction de l'habitat, à
Lingwala, présente une vue désagréable de la commune. Les
statistiques que nous venons de présenter plus haut (tableau IV.13)
dénotent une population très mal logée et
marginalisée, qui vit dans des conditions infra- humaines.
Le logement est considéré comme un abri pour se
protéger contre les intempéries. C'est l'un des
éléments indispensables à l'existence humaine, alors que
dans la commune de Lingwala, il constitue un véritable danger, pour
toute la commune, en raison du mauvais état. Les unités de
logement qui se trouvent dans cette municipalité expriment l'état
de pauvreté d'une catégorie de gens qui croupissent dans la
misère extrême et qui cherchent à se créer leur
propre logement. Eu égard à leur faible capacité
financière, leur habitat devient tout à fait inapproprié
pour loger un être humain.
Se procurer son propre logement est considéré
comme le premier souci de tous les humains, quelle que soit leur
catégorie sociale. C'est ce qui, justement, a porté les habitants
de Lingwala à construire leur propre habitat, peu importe l'état
précaire de ces logements. L'état physique de la commune s'est
détérioré au fur et à mesure que les logements
déjà construits, avec des matériaux de mauvaise
qualité, vieillissent.
En effet, dans la commune de Lingwala, l'habitat est
caractérisé par un état de délabrement totalement
dépourvu d'infrastructures et de services sociaux de base.
Tous ces faits que nous venons d'analyser plus haut montrent
que les gens se trouvent dans une situation incertaine, quant à l'avenir
de leur habitat (carte IV.3). Cette situation leur pousse à utiliser des
matériaux récupérables de faible qualité, sans
tenir compte de risques qu'ils encourent voire même de
l'esthétique.
CARTE IV.3. TYPOLOGIE DES ILOTS SELON L'ÉTAT DU
BATI DES BATIMENTS
IV.3.6.2 Mode d'occupation des
logements
Le mode d'occupation des logements qui prédomine est le
loyer. Notre enquête sur le terrain nous a livré la
réalité reprise dans le tableau IV.14 :
Tableau IV.14 : Répartition des sujets de
ménages enquêtés selon le mode d'occupation des
logements
Mode d'occupation
|
Nombre
|
%
|
Propriétaire
|
72
|
37,7
|
Locataire
|
104
|
54,8
|
Usufruitier de la famille
|
12
|
06,5
|
Usufruitier hors famille
|
02
|
01,0
|
Total
|
190
|
100.0
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
D'après le résultat du tableau IV.14, plus de la
moitié d'enquêtés est locataire soit 54.8% des membres de
ménages enquêtés contre 37,7% d'enquêtés issus
de ménages propriétaires.
Les ménages qui se trouvent dans le statut de locataire
sont encore plus vulnérables avec leur faible niveau de revenu. En
effet, l'enquête révèle que 28.6% de ménages payent
entre 300 et 800 $, 71.4 % payent entre 50 et 300$ pour leur logement. De ce
fait, ils doivent allouer une bonne partie de leur revenu au loyer.
Or, le logement n'est pas seulement considéré
comme un bâtiment érigé sur un terrain quelconque ;
mais inclut de nombreux services connexes pour une vie décente. A cet
effet, il convient de signaler que selon le résultat du tableau IV.15,
72,5% des logements ne disposent pas d'une petite cour et aucun de ces
logements ne possède une fosse d'évacuation d'eaux usées.
Les logements sont dépourvus de tout, le résultat montre que 96.2
% ne disposent pas de salle de bain. Le ménage n'ayant pas de latrines,
ne possèdent non plus une petite cour.
Tableau IV.15: Répartition des sujets
enquêtés selon la dotation de leurs logements en cour et en
latrines.
|
Salle de bain
|
Latrine
|
Petite cour
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
Oui
|
24
|
13,8
|
155
|
81,5
|
52
|
27.5
|
Non
|
164
|
86,2
|
35
|
18,5
|
138
|
72,5
|
Total
|
190
|
100
|
190
|
100
|
190
|
100
|
Sources Enquêtes sur terrain, Juin 2012
Dans un logement, le nombre de pièces couplé au
nombre de personnes qui y habitent donnent une idée sur les conditions
d'hygiène et du maintien du confort. Le tableau IV.16 nous
présente la situation relevée lors de notre
enquête :
Tableau IV.16 : Répartition des sujets
enquêtés selon leur nombre de pièces dans leurs
logements
|
1 pièce
|
2 pièces
|
3- 5 pièces
|
Total
|
Nombre
|
52
|
112
|
26
|
190
|
%
|
27,4
|
58,8
|
13,8
|
100
|
Source : Résultat de
l'auteur 2012
Les logements de la commune de Lingwala disposent, à
86,2%, d'une ou de deux pièces dont 58.8 % de logements à deux
pièces.
Au vu du nombre de personnes par ménage que nous avons
relevé plus loin (7 à 10 personnes vivent dans une seule
pièce de logement), il ya lieu de conclure qu'il ya une
promiscuité prononcée dans cette commune. Cette situation
explique l'état de pauvreté des habitants de Lingwala.
Pour terminer cette partie, nous nous sommes aussi
intéressés à l'état d'occupation du sol dans les
parcelles en distinguant les types de logements. Ainsi, le tableau IV.17 donne
les détails y relatifs :
Tableau IV.17 : Répartition des ménages
suivant le type de maisons dans la parcelle
Type de logements dans la parcelle
|
Effectif
|
%
|
Une seule maison
|
10
|
04,2
|
Plusieurs petites maisons
|
68
|
35,8
|
Immeubles avec appartements
|
06
|
03,1
|
Maison avec plusieurs portes
|
104
|
54,6
|
Autre
|
04
|
02,3
|
Total
|
190
|
100
|
Source : Résultat de l'auteur
2012
Selon les données du tableau IV.17, plus de la
moitié (54,6%) de parcelles habitées par les
enquêtés abritent des maisons à plusieurs portes et 35,8 %
autres ayant plusieurs petites maisons. Toute somme faite, il apparait que 90,4
% de propriétaires de parcelles présentent une image de la
pauvreté qu'ils veulent résoudre par la mise en location des
logements de petites chambres, pouvant leur rapporter beaucoup d'argent
à la fin de chaque mois.
Etant plus proche du centre ville, certains chefs de
ménages acceptent tout de même ces conditions, en ignorant les
conséquences qui pourront apparaitre plus tard sur l'éducation de
leur progéniture.
IV.3.6.3 Aspects
économiques
La population de Lingwala est composée de gens à
faible revenu qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins primaires et
mènent vie de misère. L'étude révèle que la
population affiche un taux élevé d'occupation dans le secteur
informel. 60 % des chefs de ménage mènent une activité de
petit commerce, 23.8 % sont des gens de petit métier et 10 %
fonctionnent comme travailleurs indépendants52(*).
CONCLUSION PARTIELLE
L'analyse du cadre de vie des ménages donne une assez
bonne idée de l'état de la taudification dans lequel vivent les
populations. Les ménages connaissent une situation de grande
promiscuité, un sérieux problème d'accessibilité,
un état de précarité des logements dû à la
qualité médiocre des matériaux utilisés dans la
construction de ceux-ci, une irrégularité d'alimentation en eau,
de sérieux problèmes sanitaires, suite à la qualité
peu hygiénique de leur environnement proche (insalubrité dans les
logements et sur les rues).
Avec les pluies, les toilettes non hygiéniques ou
saturées sont inondées, leur contenu se déverse là
où les enfants jouent et là où les mamans font leur
vaisselle ou leur cuisine. Ces eaux infectées inondent non seulement les
parcelles, mais aussi les rues. Ce n'est pas par hasard que les premiers cas de
choléra ont été détectés dans les communes
de Kinshasa et Lingwala en 1996. Ce sont de vieilles communes dans lesquelles
les conditions d'hygiène sont très précaires.
Dans l'ensemble, les ménages touchés par
l'enquête vivent dans un environnement malsain, recourent aux modes
d'évacuation d'eau et d'ordures ménagères non
hygiéniques.
CHAPITRE V. PROPOSITION DE
RENOVATION DE LINGWALA EN QUARTIER DURABLE
C'est dans ce chapitre que
nous allons tenter d'apporter la solution au problème de taudification
à la Lingwala par la composition d'un quartier durable.
V.1. PROJECTION DE LA
POPULATION ET PROGRAMMATION
Depuis quelques
années, la croissance démographique de la ville de Kinshasa a
entraîné très considérablement un
développement considérable de l'agglomération, en dehors
de tout cadre d'organisation d'ensemble.
D'après les informations fournis par le Bureau
d'Etude d'Aménagement et d'Urbanisme(B.E.A.U), le Congo comptait
à l'indépendance, 14 millions d'habitants dont 10 à 12
millions vivaient dans les campagnes et 2millions seulement dans les milieux
urbains. La commune de Lingwala en particulier aurait doublé d'ici 15
ans comme le montre la projection qui suit :
V.1.1. Projection de la
population à l'horizon 2027
Nous signalons que
pour la ville de Kinshasa, le taux de croissance urbaine est de 5,5%53(*).
Ainsi, la population de Lingwala au temps t= 0, nous optons la
population de 2011 en utilisant la formule de projection ci-après :
Px = Pt (1+r)x.
P2011= 78 208 habitants
P2027= P2011 (1+r)15 = 78 208
(1+0,055)15 = 78 208 x 2,23 = 174 403 habitants
Tableau V.1. Population de la commune de
Lingwala par quartier à l'horizon 2027
N°
|
Quartiers
|
Population 2011
|
Population 2027
|
1
|
La voix du Peuple
|
3 961
|
8 833
|
2
|
Ngunda Lokombe
|
6 256
|
13 951
|
3
|
Lokole
|
7 158
|
15 962
|
4
|
30 juin
|
11 772
|
26 252
|
5
|
Paka Djuma
|
13 879
|
30 950
|
6
|
Singa Mopepe
|
8 327
|
18 569
|
7
|
CNECI
|
5 454
|
12 162
|
8
|
Wenze
|
3 739
|
8 338
|
9
|
Lufungula
|
17 662
|
39 386
|
TOTAL
|
78 208
|
174 403
|
Après projection, il ressort du tableau V.1 que la
population de Lingwala va doubler d'ici 15 ans. Cela est un indicatif que l'on
doit prendre très au sérieux dans la rénovation.
V. 1.2. Programmation de la
rénovation
Dans la commune
de Lingwala, La superficie de la zone constructible, après calcul est de
259, 2 ha, soit 2 592 000m2, ce qui correspond à
90 % de la surface totale. Les précisions de plans
d'aménagement, les aspirations de la population et les données
sur d'autres opérations nous ont permis de retenir, pour le site, la
répartition ci-après :
Habitation
· 70% de la zone constructible : 259, 2 x
70/100 = 181ha 44a
Voirie
· 10% de la surface urbanisable : 259, 2 x
10/100 = 25ha 92a
Equipement
· 15 % de la surface urbanisable : 259, 2 x
15/100 = 38ha 88a
Espace verts
· 5% de la surface urbanisable : 259, 2 x
5/100 = 12ha 96a
Dans le cadre de l'aménagement d'un
éco-quartier, chaque logement doit disposer d'un jardin semi-public (
communautaire,
entretenus par les habitants). Des
haies doivent remplacer
les
clôtures
habituelles, en améliorant l'environnement de tous.
L'éducation étant un indicateur très
important qui doit être pris en compte d'une manière plus
sérieuse dans toute opération d'aménagement, de
réaménagement ou de rénovation, en ce qui concerne la
rénovation de Lingwala, la projection s'est faite comme suit :
Equipements scolaires
1. Ecoles maternelles (3 à 6 ans)
Enfants en âge de scolarité : 6% de 174 403
Hab.
Nombre d'enfants : 10 464
Enfants scolarisables (60%) : 6 278
Nombre de classes (25 élèves/classe) : 6
278/25 = 251
Nombre d'écoles (6 classes/école) : 251/6 =
41,8 = 49 (écoles à une seule vacation).
Superficie totale (40m2 par
élève) : 40 x 6 278 = 251120 m2 = 25 ha
Superficie de chaque école : 251120/ 49 =
5124,89m2
2. Ecoles primaires (7 à 12 ans)
Enfants en âge de scolarité : 12% de 174 403
Hab.
Nombre d'enfants : 20 928
Enfants scolarisables (100%) : 20 928
Nombre de classe (40 élèves/classe) : 20
928 /40 = 523
Nombre d'écoles (18 classes/école) : 523/18
= 29
Superficie totale (15m2 par
élève) : 15 x 20 928 = 313 920 m2
Superficie par école : 313 920/ 29 = 10 825
m2
3. Ecoles secondaires (12 à 18 ans)
Enfants en âge de scolarité : 12% de 174 403
Hab.
Nombre d'enfants : 20 928
Enfants scolarisables (100%) : 20 928
Nombre de classes (35 élèves/classe) : 20
928 /35 = 598
Nombre d'écoles (24 classes/école) : 598/24
= 25.
Superficie totale (15m2 par
élève) : 15 x 20 928 = 313 920 m2
Superficie par école : 313 920/ 25 = 12 556
m2
Marché
0.6ha pour 1000 Hab. soit 6 000 m2
174 403/1000 = 17, 48 ha.
Equipement sanitaire
Les normes d'implantation de ces équipements stipulent que
150 000 et Plus = Hôpital de référence. Nous proposons
qu'en plus des équipements existants qui doivent être
réhabilités, qu'il soit implanté un hôpital
général de avec 250 lits.
Equipements
administratifs :
Il sera constitué de 9 bureaux de quartier et 9 postes de
police.
· Norme : 0.5 à 1m2/hab.
· Superficie pour 18 bureaux (9 bureaux de quartier et 9
postes de police) : 0.5 x 174 403= 87 202 m2
Equipements socio communautaires : ce
sont des équipements qui existent pour favoriser l'épanouissement
total de l'être humain (corps et esprit). On
trouve déjà trois terrains de jeux qui doivent être
bien aménagés.
Espaces publics libres : ce sont des
espaces qui serviront de lieux de rencontre des jeunes pour échanger des
idées, dans un cadre purement social. Pour cette raison les esplanades
de balade doivent être prévues. Les espaces de jeux sont aussi
à prévoir dans les parties semi-publiques, toujours conçus
pour faciliter la surveillance des petits par les parents
Réseaux divers : ils sont
indispensables pour valoriser la rénovation. Il s'agit ici de
réseaux de distribution de l'électricité et de l'eau
potable, d'assainissement et d'évacuation des eaux et transport
urbain.
Un branchement en eau et en énergie électrique
d'une tension bien déterminée est prévu pour chaque
logement à moyen standing. Les logements à haut standing
utiliseront l'énergie renouvelable. Pour rattraper le retard pris par
rapport aux objectifs de
Rio de
Janeiro et
Kyoto, l'
ONU a proposé,
en
2011, un nouvel objectif
pour que 30 % de l'énergie utilisée en
2030 soit produite
grâce à des énergies renouvelables54(*).
Un éclairage public est également
envisagé, et les poteaux d'éclairage seront placé à
une distance de 50m chacun et seront alignés. L'évacuation des
eaux-vannes sera prévue pour leur récupération dans des
égouts, jusqu'au point d'épuration, c.à.d. de traitement
des rebuts. Les collecteurs bordent les voies principales et secondaires, afin
de recueillir les eaux de ruissellement.
Orientation de logements et
autres bâtiments du site :
Par rapport au vent : le climat de la
province de Kinshasa est celui où les vents soufflent dans la direction
Sud- Est vers le Nord-Ouest. L'orientation des logements se fera de
manière à éviter les vents forts qui peuvent provoquer des
incidents ; car les vents favorisent la progression du feu ;
Par rapport au soleil : compte tenu de
la trajectoire du soleil, la majeure partie des logements doit être
orientée de manière à éviter les
conséquences d'un ensoleillement permanent à l'intérieur
des constructions. Par contre, d'autres logements seront exposés au
soleil, suite aux contraintes auxquelles ils ont été soumis. Dans
le souci de trouver des solutions face au problème d'ensoleillement, il
est prévu des zones de recul sur lesquelles pourront être
plantés des arbres, mais aussi le recours aux appareils de ventilation
artificiel.
CARTE V.1 CONTRAINTES ET POTENCIALITES DU
SITE
V.2. PLAN DE RENOVATION DE
LINGWALA EN ECO-QUARTIER
L'aménagement d'un quartier durable à Lingwala
a pour objectif de fonder une commune sur des principes environnementaux,
économiques et sociaux. Cela nous a permis de mettre l'accent sur
(figure V.1):
V.2.1 Transport et
mobilité
La commune est bien connectée, grâce à des
services et moyens de transport permettant aux habitants d'accéder
à leur lieu de travail et aux services (santé, éducation,
loisirs, centres commerciaux, etc.). Cet aménagement permet aux
habitants d'être en mesure d'effectuer le plus de trajets possibles,
à pied, depuis leur lieu de résidence. Le plan des rues prend la
forme d'un réseau continu reliant les lieux entre eux. Une bonne
infrastructure de transport est essentielle à la limitation de la
circulation.
V.2.2
Environnement Nous avons offert aux habitants l'opportunité de
vivre dans le respect de l'environnement (bâtiments à basse
consommation ou à énergie positive ; limitation des
déchets ; recyclage ; utilisation de matériaux naturels
et écologiques ; limitation de la consommation d'eau, etc.) et de
profiter d'un cadre de vie propre et sûr.
V.2.3 Services Mise
à la disposition des habitants de services publics, privés,
communs et volontaires accessibles à tous les habitants. Exemple :
service de ramassage de déchets.
V.2.4
Equité la rénovation de Lingwala en éco quartier
doit être juste pour chaque ménage, à la fois pour les
générations actuelles et futures (habitations décentes
à des prix abordables, services accessibles à tous et espaces
publics ouverts à tous).
V.2.5
Diversité Nous avons développé des quartiers
diversifiés et à cohésion sociale, par la mixité
des catégories sociales (mixité de l'offre de logements, des
opportunités d'emplois, partage d'activités) et la mixité
des générations.
V.2.6 Mixité de
fonctions La différence majeure avec les quartiers suburbains
existants qui connaissent souvent un zonage (séparant les zones
résidentielles des zones commerciales) : un quartier durable offre
une mixité de fonctions (lieu d'habitation, de travail, de loisirs et de
commerces).
V.2.7
Identité Active, globale et sûre, avec une forte culture
locale et un partage d'activités de quartier ; cela apporte le
sentiment d'appartenance au quartier que beaucoup d'habitants recherchent.
Chaque quartier nécessite, par conséquent, un centre bien
défini (un endroit où les habitants peuvent trouver des commerces
et pratiquer des activités culturelles ou sociales, etc.).
V.2.8 Participation des
citoyens et des habitants, coopération et engagement
Les habitants doivent communiquer entre eux et être
impliqués dans la co-création de leur éco-quartier. Ils
doivent pouvoir exprimer leurs avis sur la manière dont le quartier est
géré. Les quartiers sont plus actifs que des logements
individuels ; ils représentent le support pour de plus larges
activités, offrant beaucoup de services sociaux qui permettent de lier
les individus entre eux et de faire naître un sentiment d'appartenance au
quartier.
Figure V.1
La quête de quartiers plus durables nécessite que
l'on se penche sur de telles qualités et que l'on étudie ce qui
peut être fait, pour donner un nouvel essor à différents
quartiers. L'on doit travailler du centre vers l'extérieur, "couche par
couche, en commençant par reconnecter les quartiers les plus centraux,
qui sont à seulement quelques minutes à pied des centres
animés".
La commune de Lingwala à été
rénovée pour 174 403 habitants à l'horizon 2027, avec
une densité de 60 557 habitants/Km2, une superficie
totale de 288Ha ; l'espace réservé à l'habitat est de
181Ha 44a. Avec une taille moyenne de 8 personnes par ménage, il y aura
21 800 logements répartis dans des immeubles de R+5,
R+8 et R+10(c.à.d. des immeubles de 5,8 et 10
étages). Ainsi, pour un immeuble de R+5 l'on prévoit
40 appartements ; 64 appartements pour R+8 et 80 appartements
pour R+10.
Une résolution commune de type d'habitat prévoit
la catégorie semi-collective et collective, s'appliquant aux immeubles
à appartements à niveaux multiples, partageant tous ensemble les
mêmes espaces de transitions et ayant perdu la prise de concession
personnel au sol.
Cependant, chaque immeuble contient des appartements par
plancher répartis dans cinq catégories, à savoir :
§ Appartement à deux chambres
Séjour
25m2
Coin repas 10m2
Cuisine 6m2
2 chambres 8m2
Salle d'eau 5m2
Hall et circulation 5m2
Buanderie 2m2
Total
69m2
§ Studio
Salon
12m2
Kitchenette 4m2
Coin repas 2m2
Chambre 10m2
Sanitaire
3m2
Total
31m2
§ Appartement à trois chambres type
I
Séjour
25m2
Coin repas 10m2
Cuisine 6m2
2 chambres 9m2
Chambre 12m2
SDB 5m2
Réserve
2m2
Hall et autre 3m2
Buanderie 2m2
Total
78m2
§ Appartement à trois chambres type II
(haut standing)
Séjour
30m2
Coin repas 12m2
Cuisine 6m2
2 chambres 9m2
Chambre 12m2
2SDB 5m2
Réserve
2m2
Hall et autre 6m2
WC visiteur 2m2
Buanderie 2m2
Total
98m2
§ Appartement à quatre chambres type III
(haut standing)
Salon familial 25m2
Sale à manger
10m2
Salon VIP 16m2
Cuisine 8m2
2 chambres 9m2
Chambre 12m2
Chambre 8m2
Sanitaires 12m2
Réserve
2m2
Hall et autre 6m2
Buanderie 3m2
Total
111m2
Il y a lieu de faire remarquer que la différence de
standing des appartements n'est pas l'objet de la forme ni de l'apparence
extérieure des immeubles, mais du fond et du confort
intérieur.
CARTE V.2 PLAN DE RENOVATION DE LA COMMUNE DE
LINGWALA
V.3 PLAN PARTICULIER
D'AMENAGEMENT
C'est le zoom d'une partie de la commune de Lingwala. Ce zoom
à pour objectif de montrer les détails de la rénovation,
et l'on a ainsi fait le PPA en zoomant le quartier Paka Djuma (0,28ha) et le
quartier 30 Juin (0,32 ha) soit une total de 0,60ha (6000).
L'on va implanter 16 logements individuels, 15 immeubles
collectifs avec des galeries au rez-de-chaussée, 23 immeubles
semi-collectifs, 50 immeubles collectifs et 51 immeubles semi collectifs en
bande et jumelés. Les bâtiments semi collectifs ont 8 nivaux avec
64 logements par immeuble, ce qui donne un total de 4 736 logements ;
les collectifs ont 10 niveaux avec 80 logements par immeubles, ce qui donne 5
200 logements.
Le total de logements dans le site zoomé est de 9952,
pouvant abrités 79 616 habitants. Nous avons prévu un centre
de transit de décharge des rebuts, des bacs à ordures publics
à chaque 250m, 6 équipements scolaires, 2 équipements
sanitaires, 2 bureaux de quartiers, un marché municipal, une place, une
aire de jeux, deux aires de stationnement, la maison communale et une zone
tampon d'espace vert séparant la rivière Gombe et les
habitations(carte V.3).
Pour cet aménagement, l'on a tenu compte de :
V.3.1 Diversité des
formes, des fonctions, mixité sociale et économique
La rénovation a été permise par la
diversité de logements en termes d'architecture, taille et prix. La
surface moyenne des logements est de 78 m2 ; la
taille moyenne des ménages est de 8 habitants par logement. Sa structure
facilite une vie conviviale et confortable, tout en maintenant des espaces et
jardins privés, calmes et noyés dans la verdure.
Le commune a été, comme prévue,
organisée en plusieurs îlots répartis en zones de
développement, chacun étant différent des autres et
reflétant les préférences des habitants qui l'occupent ou
des fonctions différentes.
V.3.2 Eau
La consommation d'eau est réduite. Un triple
système de récupération des eaux protège la
ressource : l'eau pluviale des toitures est conduite vers des bassins de
rétention, via un système de drainage préservant ses
qualités. Elle peut servir pour les toilettes. Les eaux claires des
voiries sont collectées dans un réservoir, via un réseau
de petits canaux étanches ; les eaux usées des cuisines sont
collectées dans un autre réservoir, traitées et
réinjectées dans les canaux ; les eaux des toilettes seront
collectées séparément, les fluides filtrés et les
boues solides étant valorisés en
biogaz.
V.3.3 Sols et
paysage
Moindre perte et gaspillage de sols :
hors-bâtiments, aucune imperméabilisation des sols n'a
été tolérée (Peu de places de parkings, pas de
routes traversantes; les routes sont toutes en briques, sur un lit de sable et
les chemins sont perméables. Des
noues et des
terrasses végétalistes compenseront une partie de
l'artificialisation due au bâti.
V.3.4
Biodiversité
L'éco-quartier est lui-même conçu comme
une trame verte ; il n'est presque pas écologiquement
fragmenté, tout en étant connecté à de grands
espaces verts et aquatiques.
V.3.5
Empreinte
écologique et
énergétique de
l'habitation et des habitants ou usagers ont été très
fortement réduites par rapport à la moyenne de la ville. Une
partie de logements est énergétiquement indépendante (non
connectée au réseau) et la consommation énergétique
a été en moyenne réduite de moitié ; 2500 kWh
d'électricité de consommation annuelle.
L'électricité viendra d'éoliennes, d'une station de
biomasse, pour la
cogénération de
chaleur et d'électricité ; il y aura de panneaux solaires
photovoltaïques et thermiques pour les logements à haut standing.
Les maisons plus récentes auront des toitures où les panneaux
sont intégrés, couvrant souvent la totalité de la toiture
et répondant mieux aux besoins des habitants. L'excès
d'électricité des maisons dont le toit est photovoltaïque
est injecté dans le réseau public. Un programme de suivi aidera
les habitants à suivre et comprendre leur consommation d'énergie.
V.3.6 Effet de serre
Le bilan-carbone a été allégé ou
équilibré par un moindre appel aux énergies fossiles pour
les matériaux de construction, et en faisant essentiellement appel
à des énergies renouvelables, pour le fonctionnement (il ne
s'agit cependant pas, dans la plupart de cas, de maisons passives ou à
énergie positive; la consommation d'énergie est réduite de
moitié par rapport à la demande domestique moyenne à
Kinshasa (104 kW/h/m²).
V.3.7. Architecture
écologique (ou architecture durable) :
Qui est un mode de conception et de réalisation de
logement ayant pour préoccupation de concevoir une
architecture
respectueuse de l'
environnement et de l'
écologie. Il
existe de multiples facettes de l'architecture écologique, certaines
s'intéressant surtout à la
technologie, la
gestion,
ou d'autres privilégient la
santé de l'homme,
ou encore d'autres, plaçant le respect de la nature au centre de leurs
préoccupations(carte V.1).
Photo V.1 logement conçu selon architecture
durables
CARTE V.3 PLAN PARTICULIER
D'AMENAGEMENT DE LINGWALA
CONCLUSION GENERALE
Un aménagement durable de quartier se conçoit
par une prise en compte d'un ensemble d'impacts tant au niveau environnemental
qu'aux niveaux économique et social, aussi bien lors du
déroulement du projet que dans sa phase d'exploitation. Cela signifie
que, dans une approche conceptuelle, il faut prendre en compte
différents paramètres comme :
· la question de l'étalement
urbain (ville compacte) et de la densité : la
question de la densité suppose une utilisation efficace de l'espace
pour équilibrer les fonctions liées au logement, à
l'emploi, aux équipements et infrastructures collectifs, à la
mixité des fonctions, à la mobilité intermodale et
douce ; la limite de l'étalement urbain est également
prioritaire, compte tenu notamment de l'impact de la ville sur l'empreinte
écologique, ce qui signifie qu'il faut privilégier sa
compacité ;
· les flux : dans
la logique du quartier durable, la question des flux d'éléments
et de matières (eau, énergie, matières premières,
production de déchets...) doit être évaluée dans la
perspective de leur sauvegarde (préservation et valorisation de la
biodiversité) d'une économie à utilisation
rationnelle de l'énergie, récupération de l'eau de
pluie...), d'une valorisation efficace (utilisation des
énergies renouvelables), d'économie en boucle (valorisation de la
biomasse issue de la collecte de déchets ménagers) ;
· les questions
sociales : si l'on considère le quartier comme un
système vivant, avec des interactions entre des individus qui
interagissent entre eux et sont intégrés à des logiques
fonctionnelles (habitat, loisirs...), il faut concevoir le quartier de
manière à offrir des infrastructures et services accessibles
à tous ;
· les technologies
innovantes : la (ré) vitalisation d'un quartier
en quartier durable s'accompagne généralement de la mise en
oeuvre de technologiques innovantes, par exemple dans le domaine des
énergies renouvelables ou de l'utilisation rationnelle de
l'énergie, ce qui se traduit par la création d'emplois dans des
nouvelles filières économiques ;
· l'architecture :
il y a nécessité de mener une réflexion sur l'architecture
contemporaine, patrimoine de demain et sur l'architecture écologique,
dans le souci de qualité pour tous les habitants, comme composante de
l'identité du quartier durable ;
· la participation
: la réussite d'un quartier durable repose
généralement sur une dynamique participative forte, dont les
acteurs s'impliquent depuis l'idée du projet jusqu'à le vivre.
Cette composante est indispensable pour que les principes du
développement durable soient compris, acceptés et fassent l'objet
d'une appropriation dans les pratiques quotidiennes de tous les habitants du
quartier.
Par ailleurs, depuis le milieu des années 1990, le
droit de l'urbanisme a considérablement évolué, pour
imposer la prise en compte du développement durable dans toute
opération urbaine, quelle qu'en soit l'échelle de la
planification intercommunale ou communale, jusqu'à l'opération
d'aménagement proprement dite. Mais cette évolution a
également contribué à un foisonnement réglementaire
dans lequel les responsables territoriaux doivent inscrire la mise en oeuvre de
leurs politiques urbaines et de leurs projets d'aménagement.
C'est donc à la fois pour contribuer au respect des
exigences réglementaires en matière d'environnement et, surtout,
pour favoriser la recherche d'une véritable plus value environnementale
et énergétique dans les pratiques urbanistiques que nous avons
étudié et proposé la rénovation de Lingwala. Nous
l'avons fait avec un souci constant de pragmatisme et d'efficacité. Cela
confère un caractère d'opérationnalité et
d'adaptabilité qui permettra aux acteurs de l'utiliser, dans la
quasi-totalité de projets d'aménagement et d'urbanisme qu'ils
seront amenés à conduire, pour améliorer la qualité
de vie de nos concitoyens, sans hypothéquer celle des
générations futures.
Le quartier durable n'est plus une utopie ! On le
considère aujourd'hui comme des références incontestables
en matière d'efficacité énergétique des
bâtiments, d'utilisation des énergies renouvelables, de
mobilité douce ou de gestion environnementale au sens large (gestion des
l'eau, maintien de la biodiversité ...). Certains quartiers
démontrent clairement que le concept d'éco-quartier permet de
réduire l'empreinte écologique (concept Zéro
émission), tout en diminuant les inégalités sociales et
écologiques et en créant de l'emploi local.
Les outils réglementaires et juridiques (en
aménagement du territoire, en revitalisation urbaine, ...) et leviers
(plans divers, systèmes de primes, facilitateurs,...) existent pour
activer une politique axée vers le quartier durable. La dynamique dans
laquelle s'inscrirait la commune pour oeuvrer en faveur du développement
durable est un facteur favorisant la volonté politique de voir
naître sur son territoire, un quartier durable.
C'est pourquoi, la contagion du concept de
développement durable doit encore faire son chemin dans les villes
congolaises, comme nous avons tenté de faire à Lingwala
en :
§ utilisant efficacement l'espace d'une manière
horizontale pour équilibrer les fonctions liées au
logement, à la mixité des fonctions, à l'étalement
urbain;
§ concevant un éco-quartier de manière
à offrir des infrastructures et services accessibles à
tous ;
§ offrant aux habitants l'opportunité de vivre
dans le respect de l'environnement (bâtiments à basse consommation
ou à énergie positive ; limitation des déchets ;
recyclage ; utilisation de matériaux naturels et
écologiques ; limitation de la consommation d'eau, etc.) et de
profiter d'un cadre de vie propre et sûr ;
§ réduisant la consommation d'eau par un triple
système de récupération des eaux protégeant la
ressource.
Au cours de cette étude, nous avons tenté
d'ouvrir des portes pour que les élus locaux ou régionaux
programment, dans leur action politique, des objectifs de développement
durable, à l'échelle territoriale, et dans ce cas,
particulièrement à l'échelle du quartier.
Cette programmation appartient, en effet,
à la sphère politique ; tandis que la
conception et la planification du projet appartiennent aux
professionnels, qui doivent conserver leur part d'autonomie et
d'inventivité dans leur travail.
Dans ce sens, programmer un quartier durable consiste alors
à :
· définir les modes de «
qualité de vie/qualités de ville", que l'on cherche
à mettre en oeuvre (une mobilité douce, la sécurisation de
l'espace public, la gestion économe des ressources, la santé...).
A cet égard, les exemples réalisés sont très
importants pour donner corps à ces "qualités". L'examen des
exemples devrait alors permettre de lister ces "qualités de ville"
recherchées ;
· définir des cibles performantielles
: il faut ensuite systématiquement lier ces qualités de
ville à des objectifs plus précis qui permettent d'y arriver
(énergie,
éco-gestion de l'eau, concepts de boucles locales pour
les matériaux, les déchets, «altermobilité
»...). Le choix de ces cibles est encore un travail éminemment
politique ; il implique un projet large pour le quartier, la commune, la
province... Mais il doit être concret (parler de % de rejets d'eau, de
kWh/m², de kg de CO2, etc.).
· identifier les moyens/outils juridiques,
qui permettent aux élus, d'en assurer la réalisation
dans tous les cas de figure (maîtrise foncière publique ou gestion
des acteurs privés, gros projets en neuf, petits projets en
rénovation...). Très pratiquement, il est important de savoir,
s'il suffit d'imposer une cible (comment éviter les recours devant le
tribunal) ou si quelques lignes dans un cahier des charges sont suffisantes
(l'administration peut-elle l'imposer dans un cahier des charges ?).... Il est
également important d'identifier quels sont les processus de
contrôle et quelle est la base légale pour ces contrôles
?
· enfin, identifier les techniques
(constructives...), qui les rendent accessibles (construction passive,
perméabilisation des sols, voitures partagées,...). Il s'agit ici
d'information pure. Elle doit être mise en relation aux
spécificités locales (qualité des sols ou topographie,
problèmes urgents...). Le retour d'expérience de chaque technique
est important, même si elles ne sont pas toutes mises en oeuvre dans le
même quartier. Il faut laisser aux concepteurs le choix de
méthodes, pour autant que les cibles soient atteintes.
Pour accélérer les politiques d'un
aménagement du territoire et d'un urbanisme durable, il est
évident que tous les niveaux de pouvoir, le gouvernement central en
tête, doivent accorder leurs violons, pour mettre en oeuvre un plan
ambitieux pour l'efficacité énergétique des
bâtiments, basé notamment sur les mesures fiscales favorables, des
mécanismes permettant de préfinancer des opérations (tiers
investisseur, partenariat public privé...).
A ce sujet, les communes doivent faire pression sur les
niveaux de pouvoir supérieur, car seules, la voix vers le
développement durable sera sans doute plus longue.
Aujourd'hui, la question du (ré) construction, de la
revitalisation d'un quartier ne peut se contenter de solutions purement
techniques (des logements, des infrastructures publiques, des voies
d'accès...). Elle doit reposer sur les dynamiques sociales, les usages,
le développement économique, la qualité de vie, et doit
conduire à réduire les inégalités
écologiques là où les inégalités sociales
sont déjà bien présentes.
Bien plus que l'utilité d'un quartier pour
lui-même, qui fait de lui un usage purement « mécanique
», il faut penser sa revitalisation, dans une approche « organique
» ou « dynamique », qui fait qu'un quartier se construit avec
ses habitants, se vit au quotidien. Tout l'inverse d'un quartier où les
habitants subissent les contraintes liées à la mobilité
(ou à l'immobilité), à la hausse de la facture
énergétique, à un sentiment d'insécurité,
à la promiscuité, à l'insalubrité, aux
nuisances.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
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d'expériences européennes, PUF, France.
2. BONARD Y., GAILLARD D. et SCHAEFFER V., (2008),
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3. CHARLOT-VALDIEU, C. et OUTREQUIN, P., (2009), L'urbanisme
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4.
CHARLOT-VALDIEU,
C. et
OUTREQUIN, P., (2009), Eco-quartier : Mode d'emploi, Paris,
Eyrolles
Consulter
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sur La Plate-forme Auteurs6. EMELIANOFF, C., (2002), «Comment
définir une ville durable», Paris, Edition Emelia.
7. EMELIANOFF, C., Theys J. (2000), «Les contradictions
de la ville durable», in Theys J. (dir.), Développement
durable, ville et territoire, Paris ; Melt-drast.
8. Lefebvre H., (1972), Le droit à la ville, Paris,
Seuil.
9. LEFEVRE, P. et SABARD, M., (2009), Les
éco-quartiers : l'avenir de la ville durable, Rennes,
Apogée.
10. DUMONT, M. et HELLIER, E.,
(2010), «Les nouvelles périphéries urbaines :
formes, logiques et modèles de la ville
contemporaine», Rennes, Presses universitaires de
Rennes.
11. BOUILLON, F., (2009),
«Les mondes du squat. Anthropologie d'un habitat
précaire», Paris, PUF/Le Monde.
12. KASSAY NGUR-IKONE, J, (2009), «La politique publique
de la gestion des espaces verts par l'hôtel de ville de
Kinshasa», Kinshasa.
13. GUBRY, P, (1988), «Population et environnement dans
les pays du Sud», CEFED, Paris
14. LIERDEMAN, E,( 2009), «De la nature en ville
à l'écosystème urbain», PUF, Paris,
15. DUBOIS-MAURY, J, (1993), L'aménagement urbain,
Outils juridiques et forme urbaine», Dalloz, Paris,
16. FUMUNZANA MUKETA, (2008), «Kinshasa un quartier
à l'autre», Kinshasa, Edition Harmattan
17. WACKERMAN, Gabriel, (2005), «Ville et
Environnement», Edition Marketing S.A, Paris.
18. UNWIN, R., (2012), «Etude pratique des plans de
villes», paris, Edition Parenthèses.
19. NZUZI LELO, (1989), «Urbanisme et aménagement
en Afrique noire», Kinshasa, Edition Harmattan.
20. LELO NZUZI et TSHIMANGA MBUYI, Claudine, (2004),
Pauvreté Urbaine à Kinshasa, Edition Cordaid
21. NZUZI LELO, (2008), «Kinshasa : Ville et
environnement», Edition Harmattan, Kinshasa.
22. NZUZI LELO, (2011), «Kinshasa : Planification
et Aménagement», Edition Harmattan, Kinshasa.
23. BIDOU, D., (1993), Livre vert de l'écologie
urbaine dans la construction et l'habitat, Paris.
II. Cours Inédits
1. KABAMBA KABATA, (2009-2010), Opération
d'aménagement, cours, 3ème graduat urbanisme,
IBTP/Gombe, inédit.
2. BINZANGI KAMALANDUA, (2009-2010), Ecologie
Générale, cours, 3ème graduat urbanisme,
I.S.A.U/Gombe, inédit.
3. BINZANGI KAMALANDUA, (2011-2012), Ecologie urbaine,
cours, 2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe,
inédit.
4. MABOLOKO, (2010-2011), Méthodes de recherche,
Cours, 1ère licence, Urbanisme, I.S.A.U/Gombe,
inédit.
III. Mémoire et TFC
1.
MBODO VANGU, T, 2009, Impacts du programme d'assainissement urbain de
Kinshasa (PAUK) sur l'environnement : Cas de la commune de BARUMBU,
TFE, I.S.P/Gombe.
2.
EMELIANOFF, C., 1999, La ville durable, un modèle
émergent : géoscopie du réseau européen des
villes durables (Porto, Strasbourg, Gdansk), thèse de doctorat en
géographie, université d'Orléans.
3. BWAZU DUNGIA, 2010,
Problématique de la construction des équipements scolaires
dans la ville de Kinshasa : étude menée dans la commune de
Lingwala, TFC, I.B.T.P/Gombe.
IV. Revues et autres ouvrages
1. La monographie de la ville de Kinshasa Avril 2005.
2. Microsoft Encarta 2010.
3. Dictionnaire Hachette 2000.
4. Deuxième supplément du Grand Larousse
encyclopédique 2010
5. Dictionnaire Petit Larousse illustré 2010.
6. CUNHA, A., GUINAND, S. et BONARD Y., (2007),
«Vers un urbanisme durable», Vues sur la ville, No.17.
7. LEROY A., (2010), Eco-quartiers, topos d'une éco
politique ?, La Revue internationale des livres et des
idées.
8. CASSAIGNE B., (2009), «La ville
durable», Projet, No.313, 78-83.
9. EMELIANOFF, C., (2007), Les quartiers durables en
Europe : un tournant urbanistique ?, Urbia : Les
cahiers du développement durable, No.4, 11-30.
10.
EMELIANOFF, C., (2004), L'urbanisme durable en Europe : à quel
prix ?, Écologie et politique, No.29, 21-36.
11. La Revue durable, (2008), L'éco-quartier,
pivot d'une politique durable de la ville, La Revue durable, No.28,
52-55.
12. LERESCHE J.P. et AUDE'TAT M. (dir.), (2006),
Participation et développement urbain durable, Urbia, No.3.
13. MEEDAT, (2008), Éco-quartiers, projets
remarqués : Leicester, No.131. LEMONIER M., (2008),
Eco-quartiers. Les pionniers font école, Diagonal,
No.178, 41-42.
V. Sites web
Www.UN-Habitat.Org, 2011
Www.Wind-Works.Org,
2012
Www. Wikipedia.com, 2012
Www.Ecoquartiers.Developpement-Durable.Gouv.Fr,
201
ANNEXE
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINSTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET DE
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME
SECTION : URBANISME
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE DESTINE AUX MENAGES
Sujet d'étude : LA TAUDIFICATION DE LA
COMMUNE DE LINGWALA : CAUSES, CONSEQUENCES ET PERCEPTIVE DE RENOVATION EN
QUARTIER DURABLE
I. Généralités
1. Commune
...........................................................................
2. Quartier
....................................................................
3. Rue ou Avenue
..............................................................
4. Numéro
.....................................................................
5. Date de l'enquête
...........................................................
6. Numéro de la fiche
.........................................................
7. Nom de l'enquêteur
........................................................
II. Identification de
l'enquêté
1. Sexe : Masculin Féminin
(1)
2. Age :
..................................................................................
3. Etat civil : Célibataire
marié(e) divorcé(e) veuf (ve) (1)
4. Niveau d'étude : Sans niveau
Primaire Diplôme d'Etat
Supérieur (1)
5. Profession :
........................................................................................
6. Taille du ménage : 2 3 4
5 6 7 8 9 10
plus de 10 (1)
III. Qualités de l'habitat
1. Depuis combien de temps habitez-vous ce quartier ou cette
commune ? ...............
2. Etes-vous propriétaire ou locataire ?
...................................................
3. Occupez-vous seul toute la parcelle ? Oui Non
(1)
4. Si non, dans la même parcelle combien y a-t-il
d'autres personnes ? ...............
5. Votre logement avec quels matériaux est-il
construit ?.................................................
6. Dans votre maison combien des chambres avez-vous? 1
2 3 4
plus de 5 (1)
7. Une chambre par combien de personnes est-elle
occupée? 1 2 3 4
plus de 5 (1)
8. Votre logement a-t-il un plafond ? Oui Non
(1)
9. Vos toilettes et douches se trouvent dans la maison ou
à l'extérieur ?
à l'intérieur à
l'extérieur (1)
10. Quel type de toilette ou douche
avez-vous ?..................................................................
11. Sont-elles connectées à une fosse
septique ? Oui Non (1)
12. La fosse septique est-elle en bon état ? Oui
Non (1)
13. Votre parcelle est-elle clôturée ? Oui
Non (1)
14. Si Oui, C'est quel type de clôture ?
...................................................................
15. La clôture est-elle en bon état ? Oui
Non (1)
16. Si non, pourquoi ?
......................................................................
17. Dan votre maison, y a-t-il une cuisine ? Oui
Non (1)
18. Votre maison est-elle alimentée en
électricité ? Oui Non (1)
19. Si Oui, l'électricité est-elle stable ?
Oui Non (1)
20. Etes-vous connecté à partir d'une
cabine ? Oui Non (1)
21. Si non, comment êtes-vous alors
connecté ? .......................................
22. Etes-vous approvisionnés en eau potable ?
Oui Non (1)
23. Si oui, l'approvisionnement est-il régulier ?
Oui Non (1)
24. Si non, par quel moyen êtes-vous
approvisionnés ? ................................
25. Votre avenue est-elle asphaltée ? Oui
Non (1)
26. Si oui, est-elle en bon état ? Oui Non
(1)
27. Si non, de quoi est-elle recouverte?
.................................................
28. Votre avenue est-elle éclairée ? Oui
Non (1)
29. Le long de votre rue ou avenue y a-t-il des caniveaux ou
collecteurs ?
Oui Non (1)
30. Si oui, sont-ils entretenus ? Oui Non
(1)
31. Y a-t-il des égouts ? Oui Non
(1)
32. Les avenues sont-elles bien dimensionnées ?
Oui Non (1)
33. Comment évacuez-vous les eaux usées et de
pluie ? ..............................
34. Les ordures ménagères comment sont-ils
évacuées ? ..............................
35. Si c'est par un service, est-il régulier ? Oui
Non (1)
36. Et ce service, où les déverse-t-il ?
....................................................
37. Si c'est vous-même, où les jetez-vous ?
...................................................
38. Pouvez-vous estimer la quantité de déchets
ménagers solides que vous évacuez par semaine ? Oui
Non (1)
39. Le marché que vous fréquentez, à
quelle distance se situe-il ? ........................
40. Y a-t-il un service d'assainissement dudit
marché ? Oui Non (1)
41. Si Non, comment se fait l'entretien du
marché ? ....................................
42. Le marché où jette-t-il ces ordures ?
.....................................................
Merci
pour votre disponibilité.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINSTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET DE
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME
SECTION : URBANISME
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE DESTINE AUX GESTIONNAIRES DE LA
COMMUNE DE LINGWALA
Sujet d'étude : LA TAUDIFICATION DE LA
COMMUNE DE LINGWALA : CAUSES, CONSEQUENCES ET PERCEPTIVE DE RENOVATION EN
QUARTIER DURABLE
I. Généralités
1. Commune
...........................................................................
2. Quartier
....................................................................
3. Rue ou Avenue
..............................................................
4. Numéro
.....................................................................
5. Date de l'enquête
...........................................................
6. Numéro de la fiche
.........................................................
7. Nom de l'enquêteur
........................................................
II. Identification de
l'enquêté
1. Sexe : Masculin Féminin
(1)
2. Age :
..................................................................................
3. Etat civil : Célibataire
marié(e) divorcé(e) veuf (ve)
(1)
4. Niveau d'étude : Sans niveau
Primaire Diplôme d'Etat
Supérieur (1)
5. Profession :
........................................................................................
III. Qualités de l'habitat
1. Depuis combien de temps habitez-vous ce quartier ou cette
commune ? ...............
2. Dans votre commune, la majorité est-elle
constituée de propriétaire ou locataire ?
Propriétaire Locataire (1)
3. Les logements que l'on trouve dans votre commune, comment
les appréciez-vous ?
T.B. B AB Me Ma (1)
4. Avez-vous une idée du nombre de personnes qui
dorment dans une chambre ?
Oui Non (1)
5. Si oui, comment appréciez-vous ce nombre ? Bon
Mauvais (1)
6. Les logements de la commune sont-ils tous dotés de
fenêtre ? Oui Non (1)
7. Si oui, comment les appréciez-vous ? Bon
Mauvais (1)
8. Avez-vous une idée sur les dimensions des
chambres ? Oui Non (1)
9. Si oui, pouvez-vous les
donner ?.......................................................................................
10. Dans les parcelles, comment appréciez-vous la
position des douches et des toilettes ?
Bon Mauvaise (1)
11. Les douches et les toilettes, comment les
appréciez-vous ? Bon Mauvais (1)
12. Les résidences sont-elles connectées
à des fosses septiques ? Oui Non (1)
13. Si elles sont connectées à des fosses
septiques, comment appréciez-vous leur état ?
T.B. B AB Me Ma (1)
14. Comment appréciez-vous les limites des
parcelles ? Bonne Mauvais (1)
15. Si bonne, pourquoi ?
.....................................................................
16. Si mauvaise, pourquoi ?
.....................................................................
17. Avez-vous une idée sur la situation des cuisines
dans les résidences ? Oui Non (1)
18. Si oui, où se trouvent-elles situées ?
à l'extérieur à l'intérieur
(1)
19. Si à l'extérieur, comment
appréciez-vous cette localisation ? Bonne Mauvais (1)
20. Les parcelles sont-elles approvisionnées en eau
potable ? Oui Non (1)
21. Si oui, l'approvisionnement est-il régulier ?
Oui Non (1)
22. Si non,
pourquoi ?..................................................................................................................
23. Que faites-vous pour résoudre ce
problème ?..................................................................
24. Toutes les avenues sont-elles asphaltées ? Oui
Non (1)
25. Si oui, dans quel état se trouvent-elles ?
T.B. B AB Me Ma (1)
26. Dans votre commune quelle est l'importance de
l'éclairage publique ?
Suffisante Insuffisante Presque nul
(1)
27. Dans votre commune, avez-vous une idée sur
l'importance spatiale des caniveaux ou des collecteurs ? Suffisante
Insuffisante Presque nul
28. Ces infrastructures sont-elles entretenues ? Oui
Non (1)
29. Si oui, quels sont : - leur
nombre ?...................................................
- leur
longueur ?..................................................
- leur taille ?
.....................................
30. Les dimensions des avenues et des rues comment les
trouvez-vous ?
Bonne Mauvais (1)
31. Dans la commune, les eaux usées et de pluie,
comment sont-elles
évacuées ?..........................................................................................................................................
32. Dans la commune, les ordures ménagères,
comment sont-elles
évacuées ?..........................................................................................................................................
33. Si par un service, celui-ci est-il régulier ?
Oui Non (1)
34. Si oui, quelles sont les preuves s'une évacuation
régulière ?...............................................
35. Si non, pourquoi ?
.............................................................................
36. Si non, quand pensez-vous ?
.................................................................
37. Pour l'ensemble de la commune, avez-vous une idée
de la quantité des déchets ménagers solides qu'on
évacue ? Oui Non (1)
38. Si oui, c'est quel tonnage par
jour ?........................................................................................
39. Disposez-vous d'un marché municipal ? Oui
Non (1)
40. Si oui, la position est-elle : centrale
excentrique (1)
41. Dans la commune, existe-t-il un service
d'assainissement ? Oui Non (1)
42. Si oui, comment
procède-t-il ?.................................................................................................
43. Si non, pourquoi ?
..............................................................................
44. L'état de commune de Lingwala, comment pouvez-vous
l'appréciez ?
E T.B. B AB Me Ma
(1)
Merci pour votre
disponibilité.
* 1LEROY, A., (2010),
«Eco-quartiers, topos d'une éco politique ?»,
Revue internationale des livres et des idées, P15
* 2KASSAY NGUR-IKONE, J,
(2009), La politique publique de la gestion des espaces verts par
l'hôtel de ville de Kinshasa, Harmattan, Kinshasa, P2
* 3 GUBRY P, 1988,
Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris
P4
* 4 Cité par GUBRY P,
1988, Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris
P6
* 5 Cité par GUBRY P,
1988, Population et environnement dans les pays du Sud, CEFED, Paris
P6
* 6 LIERDEMAN E, 2009, De la
nature en ville à l'écosystème urbain, PUF, Paris,
P4
* 7 BINZANGI KAMALANDUA,
(2011-2012), «Ecologie urbaine, cours inédit»,
2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe.
* 8 BINZANGI KAMALANDUA,
opcit
* 9 Microsoft Encarta 2010 et
deuxième supplément du Grand Larousse encyclopédique
2010
* 10 BINZANGI, Idem
* 11 Www. Wikipedia.com
* 12 BINZANGI KAMALANDUA,
(2011-2012), «Ecologie urbaine, cours inédit»,
2ème licence urbanisme, I.S.A.U/Gombe.
* 13 Jocelyne Dubois-Maury,
1993, L'aménagement urbain, Outils juridiques et forme urbaine,
Dalloz, Paris, P9.
* 14
www.wind-works.org
* 15 Microsoft Encarta 2010
* 16 Lopez Moreno Eduardo,
Warah Rasna, (2006-2007), Le Rapport sur l'état des villes dans le
monde. Tendances urbaines et bidonvilles au XXIème siècle,
Chronique ONU, vol. XLIII, n° 2.
* 17 Idem
* 18Cité par KABAMBA
KABATA, Opération d'aménagement, cours inédit,
3ème graduat urbanisme, IBTP/Gombe, 2009-2010.
* 19 Cité par KABAMBA
KABATA, opcit
* 20 Cité par KABAMBA
KABATA, Idem
* 21 NOUAILLES Primaël,
2008, Eco quartier, concept et réalisation, Urbactis,
P6
* 22 Dictionnaire Petit
Larousse illustré 2010
* 23 MBODO
VANGU Thina, 2009, Impacts du programme d'assainissement urbain de Kinshasa
(PAUK) sur l'environnement : Cas de la commune de BARUMBU, TFE,
I.S.P/Gombe, P7
* 24 MBODO VANGU Thina, Opcit,
P7
* 25 MBODO VANGU Thina, Idem,
P9
* 26 MBODO VANGU Thina,
Ibidem,P9
* 27 Microsoft Encarta, 2010
* 28 UN-Habitat.Org
* 29 Microsoft Encarta, 2010
* 30 UN-Habitat.Org
* 31 Microsoft Encarta, 2010
* 32 Microsoft Encarta 2010
* 33 Www. Wikipedia.com
* 34 Www. Wikipedia.com
* 35 FUMUNZANA MUKETA, 2008,
Kinshasa un quartier à l'autre, Harmattan, Kinshasa,
P118
* 36 Commune de Lingwala Mars
2012
* 37 Idem
* 38 MABOLOKO, 2011,
Méthodes de recherche, Cours inédit,
1ère licence, Urbanisme, I.S.A.U/Gombe.
* 39
www.wikipedia.org (2010)
* 40 SIDA : signifie
selon les fonctionnaires, le Salaire Insignifiant Difficilement Acquis
* 41 Auteur anonyme, Avril
2005, La monographie de la ville de Kinshasa.
* 42 Idem
* 43LELO NZUZI et TSHIMANGA
MBUYI Claudine, 2004, Pauvreté Urbaine à Kinshasa,
Edition Cordaid. P.82
* 44 LELO NZUZI et TSHIMANGA
MBUYI Claudine, Idem
* 45 LELO NZUZI et TSHIMANGA
MBUYI Claudine, Ibidem
* 46 WACKERMAN Gabriel, 2005,
Ville et Environnement, Edition Marketing S.A, Paris, P 334
* 47 Idem
* 48 MICS2
* 49 RNDH, Avril 2005,
cités dans la monographie de la ville de Kinshasa, P. 109
* 50 Dictionnaire Hachette
2000. Ce système est d'application à Kinshasa depuis 1999. Il
consiste à fournir de l'électricité de manière
intermittente à une communauté puis à une autre.
* 51 RNDH, 2000-2001,
cités dans la monographie de la ville de Kinshasa Avril 2005,
P. 127
* 52 FUMUNZANA MUKETA Jacques,
2008, Kinshasa d'un quartier à l'autre, Harmattan, Kinshasa,
P118
* 53 Auteur anonyme, (Avril
2005)La monographie de la ville de Kinshasa
* 54
www.wikipedia.org (2010)
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