SECTION 2 : RESULTAT DE L'INVESTIGATION
Les travaux mis en oeuvre par l'équipe d'audit pour
l'évaluation du risque sont effectués au cours d'une mission
spécifique appelée mission d'intérim. C'est au cours de
cette phase que nous avons procédé aux entretiens et
investigations nécessaires pour la mise en oeuvre de notre
évaluation du risque.
Pour les quatre classes de transactions identifiées
(comptes significatifs). Nous avons décelé les
incohérences et anomalies suivantes.
I) STOCKS
Au niveau des stocks nous avons relevé des anomalies
dans les procédures de comptabilisation.
En effet, par nos entretiens et nos tests de contrôles
effectués sur les stocks, nous avons noté des incohérences
dans la méthode de valorisation des stocks de produits finis de la
société. En effet, cette valorisation repose sur les
critères suivants:
a). Distinction entre le coût des produits vendus
à l'Export et le coût des produits vendus au local:
Les ventes à l'Export sont valorisées au
coût de production du dernier mois, alors que les ventes locales sont
valorisées au coût moyen pondéré avec impact des
ventes réalisées à l'Export. Cette distinction conduit
à avoir des coûts différents en fonction de la destination,
alors qu'à la sortie de l'usine, tous les produits ont le même
coût.
b). Application du LIFO: (proscrit par le SYSCOHADA)
La méthode de valorisation à appliquer est le
CUMP. La méthode débute par le calcul du coût des ventes
à l'Export sur la base du coût de production. Si les
quantités vendues à l'Export pour un mois sont supérieures
à la production de ce mois, l'excédent est puisé dans le
stock initial du mois en cours (ou stock final du mois
précédent). Et cet excédant qui provient du stock initial
est valorisé au coût de production en cours alors qu'il aurait
dû l'être au coût du mois précédent. Il s'agit
alors de l'application d'un LIFO (Last In First Out), laquelle méthode
est proscrite par le SYSCOHADA.
Il pèse donc un risque de non conformité aux
méthodes de valorisation admises par le SYSCOHADA. Il existe bien la
méthode de valorisation du Coût Moyen Pondéré.
Cependant la distinction des coûts de valorisations des ventes à
l'Export et des ventes locales conduit à donner une valeur
erronée du stock de produits finis.
De plus, le client n'a pas procédé à un
inventaire exhaustif des stocks en sa possession. En effet, les PV d'inventaire
obtenus ne concernent que les stocks issus de l'un des trois magasins du
client. Ces PV devraient
nous permettre de nous assurer qu'un inventaire des matières
premières a bel et bien eu lieu et que ce PV a été
visé par les différentes parties.
II) CLIENTS
Au niveau des créances clients, nos investigations ont
permis de révéler:
La société ALCI n'a pas pu extraire de son
système une balance âgée des créances clients. En
l'absence de la balance âgée, il nous est difficile pour la
société d'apprécier l'antériorité des
créances clients en vue d'identifier éventuellement les
créances devant être provisionnées. La
société ALCI court ainsi le risque de garder dans ses comptes des
créances irrécouvrables.
De plus Lors de la compréhension du processus des ventes
à l'Export, nous avons noté que la date de livraison inscrite sur
le bon de livraison est différente de la date réelle à
laquelle a été effectuée cette livraison.
En effet, le bon de livraison est édité en
même temps que la facture par le système informatique AS400,
logiciel de gestion des ventes de la société ALCI. C'est cette
date qui est utilisée par la comptabilité pour l'enregistrement
de la vente. Cependant, il arrive le plus souvent que la livraison effective
survienne plusieurs jours après, du fait du chargement dans les
conteneurs et de toutes les procédures administratives qui en
découlent.
De ce fait il pèse un risque à la clôture de
l'exercice, que le rattachement des ventes sur la bonne période ne soit
pas correctement effectué. Ce qui constitue une entrave au principe de
Cut-off ou séparation des exercices.
III) TRESORERIE
Au niveau de la trésorerie, nous avons relevé
les éléments suivants :
Les états de rapprochements bancaires ne sont pas
visés par les responsables en charge de la trésorerie. Ce qui
laisse peser un risque sur la fiabilité de ces rapprochements bancaires.
D'autant plus que nous avons remarqué que pour certains rapprochements
bancaires, l'exactitude arithmétique des montants n'était pas
vérifiée.
Les espèces en caisse font l'objet d'inventaires
mensuels, nous avons cependant remarqué que les PV d'inventaire de
caisse ne sont validés que par le caissier en charge de la caisse. Ce
fait crée un risque de fraude sur les espèces en caisse car il
n'y a pas de séparation de tâches entre le caissier et le
contrôleur de la caisse.
IV) VENTES
Quant aux ventes de produits, le principal
élément relevé est le problème sur les ventes
à l'Export. Ces ventes sont comptabilisées à la date de
livraison alors que le bon de livraison n'est pas émis en même
temps que la livraison effective des produits vendus. Ce qui laisse courir un
risque sur le respect du principe de la séparation des exercices.
Après avoir déroulé toutes nos
procédures pour la compréhension des classes de transactions
significatives, nous avons relevé les anomalies énoncées
ci-dessus. Ces anomalies nous orienterons dans la définition de notre
méthode de validation des comptes afférents à ces classes
de transactions.
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