WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Importance de l'analyse du risque dans la démarche du commissaire aux comptes

( Télécharger le fichier original )
par Kozoloa Coulibaly
ESCA- Ecole Supérieure de Commerce d'Abidjan - Master 2- Audit et Contrôle de Gestion 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
I-LES NORMES ISA (IAASB)

Les Normes de l'IAASB édictent des procédures et des principes fondamentaux ainsi que leurs modalités d'application fournies sous la forme d'explications et d'informations complémentaires, y compris des annexes. Les procédures et principes fondamentaux doivent être interprétés et appliqués à la lumière de ces explications et de ces informations qui fournissent des indications pour leur application. Il est par conséquent nécessaire de prendre en considération l'intégralité du texte d'une Norme pour comprendre et appliquer les procédures et les principes fondamentaux édictés.

La nature des Normes de l'IAASB requiert de la part des professionnels comptables l'exercice d'un jugement pour leur application. Dans des cas exceptionnels, un professionnel comptable peut estimer nécessaire de s'écarter d'une procédure ou d'un principe fondamental d'une norme de mission pour atteindre plus efficacement l'objectif de la mission. Dans une telle situation, le professionnel comptable doit être en mesure de justifier de son choix.

Toute limitation dans l'application d'une Norme Internationale spécifique est indiquée clairement dans la Norme.

Dans les cas où des normes spécifiques ou leurs modalités d'application, contenues dans une Norme Internationale ne sont pas applicables au secteur public, ou lorsque des modalités d'application supplémentaires sont appropriées au contexte du secteur public, des commentaires spécifiques édictés par le Comité du Secteur Public de 1'IFAC (Public Sector Committee) sont indiqués dans un paragraphe relatif au «Point de vue du Secteur Public » (Public Sector Perspective - PSP). Lorsqu'aucun paragraphe (PSP) n'est ajouté, la Norme Internationale s'applique en tout point aux missions dans le secteur public.

Les normes éditées par l'IASB sont nombreuses et s'applique à tous les domaines de la finance en l'occurrence l'Audit financier. Les Normes Internationales d'Audit (International Standards on Auditing, ISA) s'appliquent aux missions d'audit d'informations financières historiques.

Il existe plus de 700 normes d'audit qui parle des diligences à mettre en oeuvre en matière d'Audit. Dans le cadre de nos travaux nous nous intéresseront à celles relatives à l'analyse du risque en audit. Ce sont entre autre : 

· ISA 300: PLANIFICATION D'UNE MISSION D'AUDIT D'ETATS FINANCIERS

· ISA 315: CONNAISSANCE DE L'ENTITÉ ET DE SON ENVIRONNEMENT ET ÉVALUATION DU RISQUE D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES

· ISA 320: CARACTÈRE SIGNIFICATIF EN MATIÈRE D'AUDIT

· ISA 330 : PROCÉDURES A METTRE EN OEUVRE PAR L'AUDITEUR EN FONCTION DE SON ÉVALUATION DES RISQUES

I-1. ISA 300: PLANIFICATION D'UNE MISSION D'AUDIT D'ETATS FINANCIERS

L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit (International Standard on Auditing, ISA) est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs modalités d'application concernant les sujets à prendre en considération lors de la planification d'une mission d'audit d'états financiers. Cette Norme ISA vise les audits récurrents.

Les obligations assignées à l'auditeur sont :

· L'auditeur doit planifier l'audit afin que la mission soit réalisée de manière efficace.

· L'auditeur doit, au commencement d'une mission d'audit récurrente mettre en oeuvre des procédures concernant le maintien de la relation client et de la mission d'audit individuelle ; le respect des règles d'éthique, y compris celles relatives à l'indépendance et s'assurer qu'il a connaissance des termes de la mission

· L'auditeur doit établir un plan de mission décrivant la stratégie globale adoptée pour la mission.

· L'auditeur doit développer un programme de travail pour la mission afin de réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable.

· Le plan de mission et le programme de travail doivent être mis à jour et modifiés autant de fois qu'il est nécessaire durant le déroulement de l'audit.

· L'auditeur doit planifier la nature, le calendrier, l'étendue des instructions à donner, et la supervision des membres de l'équipe affectée à la mission et la revue de leurs travaux.

· L'auditeur doit documenter dans ses dossiers de travail la stratégie générale d'audit et le programme de travail, y compris des modifications importantes apportées au cours du déroulement de la mission.

· L'auditeur doit accomplir les tâches suivantes avant le commencement d'une mission d'audit initiale: mise en oeuvre des procédures relatives à l'acceptation et au maintien de la relation client et de la mission concernée et prise de contact avec l'auditeur précédent, lorsqu'il y a eu un changement d'auditeur, conformément aux règles d'éthique concernées.

Toutes ces diligences lorsqu'elles sont mises correctement en oeuvre permettent à l'auditeur de mieux cerner la mission et de mieux analyser le risque d'audit tout en adaptant la stratégie d'audit aux différentes sections à risques.

I-2 ISA 315: CONNAISSANCE DE L'ENTITÉ ET DE SON ENVIRONNEMENT ET ÉVALUATION DU RISQUE D'ANOMALIES SIGNIFICATIVES

L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit (International Standard on Auditing, ISA) est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs modalités d'application concernant la prise de connaissance de l'entité et de son environnement par l'auditeur, y compris de son contrôle interne, et l'évaluation du risque que les états financiers, objet de l'audit, contiennent des anomalies significatives.

L'auditeur doit acquérir une connaissance de l'entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne, qui soit suffisante pour lui permettre d'identifier et d'évaluer le risque que les états financiers contiennent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d'erreurs, et de concevoir et de mettre en oeuvre des procédures d'audit complémentaires.

Acquérir la connaissance de l'entité et de son environnement est un aspect essentiel de la conduite d'un audit conforme aux Normes ISA. En particulier, cette connaissance donne les bases sur lesquelles s'appuie l'auditeur pour planifier l'audit et exercer son jugement professionnel sur la façon d'évaluer le risque que les états financiers contiennent des anomalies significatives et pour répondre à ce risque tout au long de l'audit pour, par exemple:

- déterminer un seuil de signification et apprécier s'il reste toujours adapté au cours du déroulement de l'audit ;

- examiner le bien-fondé des principes comptables suivis et la pertinence des informations fournies dans les états financiers ;

- identifier les domaines pour lesquels des procédures spécifiques peuvent s'avérer nécessaires; par exemple, les opérations réalisées avec des parties liées, le caractère approprié de l'hypothèse de continuité de l'exploitation retenue par la direction, ou le bien fondé des opérations par rapport à l'activité de la société ;

- déterminer les résultats attendus utilisés pour des besoins de comparaison lors de la mise en oeuvre de procédures analytiques concevoir et mettre en oeuvre des procédures d'audit complémentaires pour réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable ; et connaissance de l'entité et de son environnement et évaluation du risque d'anomalies significatives

- évaluer le caractère suffisant et approprié des éléments probants recueillis, tels que le caractère approprié des hypothèses retenues par la direction et des déclarations orales et écrites faites par celle-ci.

La connaissance qu'a l'auditeur de l'entité et de son environnement consiste en la prise de connaissance des caractéristiques suivantes:

- secteur d'activité, environnement réglementaire et autres facteurs externes, y compris le référentiel comptable applicable ;

- nature de l'entité, y compris le choix et l'application des principes comptables retenus par celle-ci ;(c) objectifs, stratégies et risques qui leur sont liés et qui peuvent avoir comme conséquence une anomalie significative dans les états financiers ;

- mesure et analyse des performances financières de l'entité ;

- contrôle interne.

L'auditeur doit mettre en oeuvre les procédures suivantes d'évaluation des risques dans le but d'acquérir la connaissance de l'entité et de son environnement, y compris de connaissance de l'entité et de son environnement et évaluation du risque d'anomalies significatives son contrôle interne:

- demandes d'informations auprès de la direction et d'autres personnes au sein de l'entité ;

- procédures analytiques ; et

- observation physique et inspection.

Selon cette norme, lorsque l'auditeur décide d'utiliser les informations recueillies au cours des exercices précédents sur l'entité et son environnement, il doit vérifier si des changements sont survenus depuis l'exercice précédent et si ceux-ci peuvent avoir un impact sur la pertinence des informations utilisées pour l'audit de la période en cours.

De plus, L'auditeur doit acquérir la connaissance du choix et de l'application des méthodes comptables retenues par l'entité et apprécier si elles sont appropriées au regard de son activité et sont conformes au référentiel comptable applicable et aux méthodes comptables utilisées dans le secteur d'activité concerné. L'auditeur doit acquérir la connaissance des objectifs et des stratégies de l'entité, ainsi que des risques y relatifs liés à l'activité qui peuvent engendrer des anomalies significatives dans les états financiers.

L'auditeur doit acquérir la connaissance des outils de mesure et d'analyse de la performance financière de l'entité. Les mesures de la performance et leur analyse donnent à l'auditeur une indication sur les aspects de la performance de l'entité que la direction et d'autres personnes considèrent comme importants. L'analyse de la performance, tant externes qu'internes, crée des pressions sur l'entité qui, en retour, peuvent inciter la direction à prendre des mesures pour améliorer la performance opérationnelle ou l'inciter à présenter des états financiers mensongers. L'obtention de la connaissance des mesures de la performance de l'entité aide l'auditeur à évaluer si de telles pressions aboutissent à des actions de la direction qui peuvent augmenter le risque d'anomalies significatives.

L'auditeur doit acquérir la connaissance du contrôle interne qui intéresse l'audit.

Le contrôle interne, objet de la présente Norme ISA, est constitué des éléments suivants :

- l'environnement de contrôle ;

- le processus d'évaluation des risques de l'entité ;

- le système d'information, y compris les processus opérationnels afférents, relatif à l'information financière et à sa communication ;

- les activités de contrôle ;

- le suivi des contrôles.

L'auditeur prend connaissance du contrôle interne pour identifier des types d'anomalies potentielles, pour évaluer les facteurs pouvant engendrer des risques d'anomalies significatives et pour définir la nature, le calendrier et l'étendue de procédures d'audit complémentaires.

Par exemple le système informatique d'information au sein d'une entreprise crée des risques spécifiques liés au contrôle interne de celle-ci, notamment:

- la dépendance vis-à-vis de systèmes ou de programmes susceptibles de traiter de manière incorrecte des données, ou de traiter des données incorrectes, voire les deux à la fois ;

- l'accès non autorisé aux données, pouvant entraîner la destruction des données ou leur modification inappropriée, y compris l'enregistrement d'opérations non autorisées, voire inexistantes, ou encore l'enregistrement incorrect des opérations. Des risques particuliers peuvent survenir lorsque des utilisateurs multiples accèdent à une base de données commune ;

- -la possibilité pour le personnel du service informatique d'obtenir des accès privilégiés au-delà de ceux nécessaires à l'exercice de leur fonction, affaiblissant ainsi la séparation des tâches ;

- des changements non autorisés de données dans les fichiers maîtres ;

- des changements non autorisés apportés aux systèmes ou aux programmes ;

- le manquement à procéder aux changements nécessaires dans les systèmes ou les programmes ;

- une intervention manuelle inappropriée ;

- la perte potentielle de données ou l'incapacité à accéder à certaines données selon le cas.

Ces risques identifiés s'ils ne sont pas couverts par des procédures de contrôle interne fiable peuvent entraîner un mauvais traitement de l'information financière par le système informatique conduisant à des états financiers erroné.

L'auditeur doit acquérir la connaissance, d'une part, du processus suivi par l'entité pour identifier les risques liés à l'activité en rapport avec les objectifs de l'information financière et afin de décider des mesures adéquates à mettre en oeuvre pour gérer ces risques et, d'autre part, des résultats de ce processus. Le processus est décrit comme le « processus d'évaluation des risques par l'entité » et constitue la base permettant à la direction d'identifier les risques à gérer.

L'auditeur doit acquérir la connaissance du système d'information et des processus opérationnels afférents qui ont un rapport avec l'élaboration de l'information financière, y compris en ce qui concerne:

- les flux d'opérations dans les activités de l'entité ayant un caractère significatif pour les états financiers ;

- les procédures du système informatique et des systèmes manuels, par lesquelles ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées dans les états financiers ;

- les enregistrements comptables y afférents, aussi bien électroniques que manuels, étayant l'information et les postes spécifiques des états financiers, pour ce qui concerne le lancement, l'enregistrement, le traitement et la présentation des opérations ;

- la façon dont le système d'information saisit des événements, autres que des flux d'opérations, ayant un caractère significatif pour les états financiers ;

- le processus d'élaboration de l'information financière utilisé pour l'établissement des états financiers de l'entité, y compris les estimations comptables significatives et les informations fournies.

Il doit acquérir la connaissance de la façon dont l'entité a répondu aux risques résultant du système informatique. L'utilisation de systèmes informatiques a une incidence sur la manière dont les activités de contrôle sont mises en application. L'auditeur détermine si l'entité a répondu de manière adéquate aux risques résultant du système informatique en mettant en place des contrôles généraux efficaces relatifs à ce système et aux applications. Du point de vue de l'auditeur, les contrôles relatifs aux systèmes informatiques sont efficaces quand ils assurent l'intégrité du traitement de l'information et la sécurité des données traitées par de tels systèmes.

De plus, Il doit acquérir la connaissance de la façon dont l'entité communique les rôles et les responsabilités en matière d'élaboration de l'information financière, ainsi que les éléments significatifs afférents. La communication implique la définition des rôles et des responsabilités individuels concernant le contrôle interne relatif à l'élaboration de l'information financière et peut revêtir des formes telles que des manuels de procédures et de principes comptables. Elle inclut le niveau de compréhension par le personnel de la manière dont leurs activités dans le système d'élaboration de l'information financière sont liées aux travaux des autres et les moyens de transmettre les exceptions à un niveau approprié plus élevé dans l'entité. Une bonne communication aide à s'assurer que les exceptions sont signalées et suivies.

L'auditeur doit identifier et évaluer le risque d'anomalies significatives au niveau des états financiers et au niveau des assertions pour les flux d'opérations, des soldes de comptes et des informations fournies dans les états financiers. A cette fin, l'auditeur :

- identifie le risque lors de sa prise de connaissance des activités de l'entité et de son environnement, y compris de sa prise de connaissance des contrôles mis en place au regard des risques identifiés, en considérant les flux d'opérations, les soldes de comptes et les informations fournies dans les états financiers ;

- confronte les problèmes potentiels constatés au niveau des assertions aux risques identifiés ;

- apprécie si les risques sont d'une importance telle qu'ils peuvent entraîner des anomalies significatives dans les états financiers ;

- prend en compte la probabilité que les risques puissent conduire à des anomalies significatives dans les états financiers.

Pour fonder son évaluation du risque, l'auditeur utilise comme éléments probants, l'information recueillie, y compris celle relative à la conception des contrôles et à l'application effective de ces derniers. Il utilise son évaluation du risque pour déterminer la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit complémentaires.

De même dans le cadre de l'évaluation du risque décrite au paragraphe ci-dessus, l'auditeur doit déterminer quels sont les risques identifiés qui, sur la base de son jugement professionnel, requièrent une démarche d'audit particulière (de tels risques sont qualifiés de « risques significatifs »). L'identification de risques significatifs, qui intervient dans la plupart des audits, relève du jugement professionnel de l'auditeur. En exerçant ce jugement, l'auditeur exclut l'effet des contrôles spécifiques liés au risque identifié pour déterminer si la nature du risque, l'importance probable d'anomalies potentielles, y compris la possibilité qu'un risque puisse résulter en de multiples anomalies, et la possibilité que ce risque se concrétise sont telles, qu'elles requièrent une démarche d'audit particulière. Des opérations courantes ou ne présentant pas par nature de complexité et qui sont sujettes à des traitements systématiques, sont moins susceptibles d'engendrer des risques significatifs car les risques inhérents qui leur sont attachés sont plus faibles. Par ailleurs, les risques qui peuvent engendrer des anomalies significatives proviennent souvent de l'activité elle-même. En considérant la nature des risques, l'auditeur prend en considération un certains nombres de facteurs, et notamment:

- si le risque est un risque de fraude ;

- si le risque est lié à des faits nouveaux significatifs de nature économique, comptable ou autre, et requiert, en conséquence, une attention particulière ;

- la complexité des opérations ;

- si le risque résulte de transactions significatives avec des parties liées ;

- le degré de subjectivité attaché à l'évaluation des informations financières concernant ce risque, plus particulièrement pour celles qui comportent de différents degrés d'incertitudes ;

- si le risque résulte d'opérations significatives sortant du cadre normal de celles couramment traitées par l'entité ou paraissent, par ailleurs, inhabituelles.

Cette norme ISA 315 est de loin la plus importante en ce qui concerne l'analyse du risque dans la mesure où elle définit les principales obligations assignées à l'auditeur dans son analyse du risque.

I-3.ISA 320: CARACTÈRE SIGNIFICATIF EN MATIÈRE D'AUDIT

L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit (International Standard on Auditing, ISA) est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs modalités d'application concernant le concept de caractère significatif et sa relation avec le risque d'audit.

Selon cette norme, Lors de la réalisation d'un audit, l'auditeur doit prendre en compte le caractère significatif et la relation existant avec le risque d'audit.

Le terme «importance relative» (équivalent à « caractère significatif ») est défini dans le « Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers » approuvé par l'International Accounting Standards Board (IASB), dans les termes suivants:

« L'information est significative si son omission, ou son inexactitude, peut influencer les décisions économiques que prennent les utilisateurs sur la base des états financiers. L'importance relative dépend de la taille de l'élément ou de l'erreur, jugée dans les circonstances particulières de son omission ou de son inexactitude. En conséquence, l'importance relative fournit un seuil ou un critère de séparation plus qu'une caractéristique qualitative principale que l'information doit posséder pour être utile ».

L'auditeur prend en compte le caractère significatif d'une information tant au niveau des états financiers pris dans leur ensemble qu'au niveau des flux d'opérations, des soldes de comptes et des informations fournies dans les états financiers. Le caractère significatif peut être influencé par des facteurs tels que des dispositions législatives et réglementaires ou par des questions touchant aux flux d'opérations, aux soldes de comptes ou aux informations fournies et aux relations entre eux. Ce processus peut aboutir à fixer différents seuils de signification selon l'aspect de la question considérée sur les états financiers.

L'évaluation par l'auditeur du caractère significatif relatif aux flux d'opérations, aux soldes de comptes et aux informations fournies dans les états financiers l'aide à conclure sur des questions telles que les éléments à contrôler, le recours aux procédures de sondages ou aux procédures analytiques de substance. Ceci lui permet de sélectionner des procédures d'audit qui, associées entre elles, sont de nature à réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable.

Réduction du risque d'audit

Evaluation appropriée du caractère significatif

Le caractère significatif est inversement proportionnel au niveau du risque d'audit: plus le seuil de signification est élevé, plus le risque d'audit est faible et inversement. L'auditeur en tient compte pour déterminer la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit.

Si par exemple, à l'issue de la planification de procédures d'audit spécifiques, l'auditeur conclut que le seuil de signification acceptable est plus faible, le risque d'audit se trouve augmenté. L'auditeur pourra compenser ceci en décidant:

· soit de réduire, lorsque ceci est possible, le risque d'anomalies significatives identifié en réalisant des tests de procédures plus étendus ou supplémentaires

· de réduire le risque de non-détection, en modifiant la nature, le calendrier et l'étendue des contrôles de substance prévus.

Il est à noter que dans le cadre de son évaluation de la présentation sincère des états financiers, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable, l'auditeur doit évaluer si le cumul des anomalies relevées au cours de l'audit et non corrigées revêt un caractère significatif.

Lorsque l'auditeur a relevé une anomalie significative résultant d'une erreur, il doit communiquer cette anomalie sans délai au niveau hiérarchique approprié de la direction et s'interroger sur l'opportunité de la communiquer aux personnes constituant le gouvernement d'entreprise.

Si la direction refuse de corriger les états financiers et si les résultats des procédures d'audit ne permettent pas à l'auditeur de conclure que le cumul des anomalies non corrigées ne revêt pas un caractère significatif, il doit envisager d'apporter au contenu de son rapport les modifications appropriées, selon la Norme ISA 701 « Modifications apportées au contenu du rapport de l'auditeur (indépendant) ».

I-4 ISA 330 : PROCÉDURES A METTRE EN OEUVRE PAR L'AUDITEUR EN FONCTION DE SON ÉVALUATION DES RISQUES

L'objet de la présente Norme Internationale d'Audit (International Standard est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de préciser leurs modalités d'application relatifs à la définition de réponses globales et de procédures d'audit complémentaires à mettre en oeuvre en fonction de l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des états financiers et des assertions dans le cadre de l'audit des états financiers.

Les principales dispositions de cette norme sont les suivantes:

Réponses globales : Cette partie de la norme requiert de l'auditeur de définir une approche globale répondant aux risques d'anomalies significatives au niveau des états financiers et fournit des lignes directrices sur la nature des réponses à apporter. Afin de réduire le risque d'audit à un niveau faible acceptable, l'auditeur doit définir des réponses globales en fonction des risques identifiés au niveau des états financiers et concevoir et mettre en oeuvre des procédures d'audit complémentaires en fonction des risques identifiés au niveau des assertions. De telles réponses peuvent inclure le fait de devoir rappeler aux membres de l'équipe affectée à la mission la nécessité de garder un esprit critique lors de la collecte et de l'évaluation d'éléments probants, d'affecter à la mission du personnel plus expérimenté ou possédant des compétences particulières ou encore de recourir à des experts(1), de renforcer la supervision ou d'introduire un degré supplémentaire d'imprévisibilité lors du choix des procédures d'audit complémentaires à mettre en oeuvre. En outre, dans le cadre de la définition de réponses globales, l'auditeur peut également modifier la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit, par exemple, en appliquant des contrôles de substance à la fin de la période plutôt qu'à une date intercalaire.

Procédures d'audit en réponse aux risques d'anomalies significatives au niveau des assertions : Cette partie requiert de l'auditeur de définir et de mettre en oeuvre des procédures d'audit complémentaires, y compris des tests portant sur l'efficacité du fonctionnement des contrôles lorsqu'ils sont pertinents ou nécessaires, et des contrôles de substance dont la nature, le calendrier et l'étendue répondent à l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des assertions.

L'objectif est d'établir un lien clair entre la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit complémentaires et l'évaluation du risque. Lorsqu'il définit les procédures d'audit complémentaires à mettre en oeuvre, l'auditeur prend en considération les éléments suivants:

- le caractère significatif du risque ;

- la probabilité qu'une anomalie significative se présente ;

- les caractéristiques du flux d'opérations, du solde de compte, ou de l'information concernée fournie dans les états financiers ;

- -la nature des contrôles spécifiques effectués par l'entité et, en particulier, s'ils sont manuels ou automatisés ;

- le fait qu'il s'attende ou non à recueillir des éléments probants lui permettant de déterminer si les contrôles de l'entité sont efficaces dans la prévention, ou dans la détection et la correction, d'anomalies significatives.

Elle est complétée par une description des éléments à prendre en considération pour déterminer la nature, le calendrier et l'étendue de telles procédures d'audit.

Nature

La nature des procédures d'audit est de la plus grande importance pour apporter des réponses à l'évaluation des risques. La nature des procédures d'audit complémentaires découle de leur objectif (tests de procédures ou contrôles de substance) et de leur type, à savoir : inspection, observation, demande d'informations, confirmation, contrôle arithmétique, réexécution ou procédures analytiques. Certaines procédures d'audit peuvent être plus appropriées pour certaines assertions que pour d'autres. Par exemple, au regard des produits d'exploitation, les tests de procédures peuvent permettre de mieux répondre au risque d'anomalies lié à l'assertion d'exhaustivité, tandis que les contrôles de substance peuvent être plus satisfaisants pour répondre au risque lié à l'assertion de survenance.

Calendrier

Le calendrier définit le moment où les procédures d'audit sont mises en oeuvre, ou la période ou la date sur lesquelles porteront les éléments probants à recueillir. L'auditeur peut mettre en oeuvre des tests de procédures ou des contrôles de substance à une date intercalaire ou à la fin de la période. Plus le risque d'anomalies significatives est élevé, plus il est probable que l'auditeur décidera qu'il est plus efficace d'appliquer des contrôles de substance à la fin de la période ou à une date proche de celle-ci, plutôt qu'à une date antérieure, ou de mettre en oeuvre des procédures d'audit non annoncées ou inopinées (p.ex., mettre en oeuvre des procédures d'audit dans des sites sélectionnés sans annonce préalable).

Etendue des procédures d'audit

L'étendue des procédures comprend l'ampleur d'une procédure d'audit spécifique à mettre en oeuvre, par exemple, la taille d'un échantillon ou le nombre d'observations à faire sur une procédure de contrôle donnée. L'étendue d'une procédure d'audit est déterminée par le jugement de l'auditeur après la prise en compte du caractère significatif, de l'évaluation du risque et du niveau d'assurance qu'il souhaite obtenir. En particulier, l'auditeur augmente normalement l'étendue des procédures d'audit quand le risque d'anomalies significatives augmente. Cependant, l'augmentation de l'étendue d'une procédure d'audit n'est efficace que si la procédure d'audit elle-même est pertinente pour un risque spécifique ; c'est pourquoi la nature même de la procédure d'audit est le critère le plus important.

Évaluation du caractère suffisant et approprié des éléments probants recueillis : Cette partie requiert de l'auditeur d'apprécier la validité de l'évaluation initiale du risque et de conclure sur le caractère suffisant et approprié des éléments probants recueillis.

Sur la base des procédures d'audit mises en oeuvre et des éléments probants recueillis, l'auditeur doit apprécier si l'évaluation du risque d'anomalies significatives au niveau des assertions reste appropriée. Un audit d'états financiers est un processus cumulatif et itératif. Lorsque l'auditeur met en oeuvre des procédures d'audit qu'il a planifiées, les éléments probants recueillis peuvent le conduire à modifier la nature, le calendrier ou l'étendue des autres procédures d'audit prévues. Son attention peut être attirée par une information qui diffère de façon significative de l'information sur laquelle s'est fondée son évaluation du risque. Par exemple, l'étendue des anomalies que l'auditeur relève lors de la réalisation des contrôles de substance peut modifier son jugement quant à l'évaluation des risques et peut indiquer une faiblesse majeure dans le contrôle interne. De plus, les procédures analytiques réalisées au stade de la revue d'ensemble de l'audit peuvent indiquer un risque d'anomalies significatives non détecté antérieurement.

Dans ces cas, l'auditeur peut devoir réévaluer les procédures d'audit prévues lors de la planification sur la base de la révision de son appréciation des risques pour l'ensemble ou une partie des flux d'opérations, soldes de comptes ou informations fournies dans les états financiers et pour les assertions concernées.

L'auditeur doit conclure sur le caractère suffisant et approprié des éléments probants recueillis permettant de réduire à un niveau faible acceptable le risque d'anomalies significatives dans les états financiers. En se forgeant une opinion, l'auditeur prend en considération tous les éléments probants pertinents, sans tenir compte du fait qu'ils semblent confirmer, ou contredire, les assertions contenues dans les états financiers. Le caractère suffisant et approprié des éléments probants étayant les conclusions de l'auditeur tout au long de l'audit sont des questions qui relèvent du jugement professionnel. Le jugement de l'auditeur sur le caractère suffisant et approprié des éléments probants est influencé par des facteurs tels que:

- l'importance relative de l'anomalie potentielle dans l'assertion retenue et la probabilité qu'elle ait une incidence significative, individuellement ou cumulée avec d'autres anomalies potentielles, sur les états financiers ;

- l'efficacité des réactions de la direction et des contrôles effectués pour répondre aux risques ;

- l'expérience acquise au cours des audits précédents concernant les anomalies potentielles similaires ;

- les résultats des procédures d'audit mises en oeuvre, y compris la mise en lumière par ces procédures de cas spécifiques de fraude ou d'erreur ;

- la source et la fiabilité de l'information disponible ;

- le caractère convaincant des éléments probants ;

- la connaissance de l'entité et de son environnement, y compris de son contrôle interne.

Documentation : Cette partie présente les dispositions en matière de documentation des travaux.

L'auditeur doit consigner dans ses dossiers de travail la démarche globale adoptée en réponse à l'appréciation du risque d'anomalies significatives au niveau des états financiers, la nature, le calendrier et l'étendue des procédures d'audit complémentaires, le lien entre ces procédures et les risques identifiés au niveau des assertions, ainsi que les résultats des procédures d'audit. De plus, si l'auditeur prévoit d'utiliser des éléments probants sur l'efficacité du fonctionnement des contrôles recueillis lors d'audits précédents, il doit consigner dans ses dossiers les conclusions tirées sur la fiabilité de tels contrôles testés au cours d'un précédent audit. La façon dont ces éléments sont consignés dans le dossier relève du jugement professionnel de l'auditeur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein