INTRODUCTION GENERALE
Depuis les années 2008, le monde des affaires fait face
à une crise financière qui dit-on est plus dévastatrice
que celle de 1929. Selon certains analystes, cette crise est liée
à l'incompétence des cabinets en charge d'auditer les comptes des
entreprises. D'autres prétendent plutôt que cette crise tire son
origine du fait de l'absence des réglementations contraignantes pour les
entreprises qui spéculent en bourse. En tout état de cause, la
crise des `subprimes' a un impact sur la confiance des investisseurs sur le
marché boursier. Or la fiabilité des états financiers
produits par ces entreprises certifiée par les cabinets d'audits n'est
pas toujours garantie.
Il convient donc de garantir les opinions émises par
ces cabinets d'audit. A cet effet, les normes en vigueur en matière
d'audit recommandent la mise en oeuvre de procédures d'analyse des
risques au sein des entreprises auditées ou à auditer.
La notion d'audit connait depuis quelques années une
ferveur croissante et le terme s'est progressivement vu s'appliquer à
d'autres domaines.
Outre l'audit financier, on parle ainsi d'audit marketing,
d'audit d'environnement ou d'audit social. Le point commun à toutes ces
approches est la vérification du respect de normes ou de critères
définis dont une démarche critique d'évaluation doit
s'assurer de la correcte mise en oeuvre. Cependant, les approches sur
lesquelles se basent les divers types d'audits apparaissent comme suffisamment
différentes pour refuser toute assimilation trop étroite entre
eux. Ainsi, l'audit financier - qui est le domaine dans
lequel le terme d'audit a été utilisé à l'origine -
est le résultat d'une évolution historique qui a
entraîné l'émergence d'une activité bien
définie se distinguant d'autres activités voisines
Dans cette partie il s'agira de définir les notions
importantes en matière d'audit et de contrôles des comptes et de
passer en revu la réglementation ISA en matière d'analyse du
risque.
La mise en oeuvre de cette analyse du risque a fait l'objet
des nos travaux lors de notre stage de fin de cycle dans le Cabinet d'audit
ERNST & YOUNG CI.
Tout au long de notre démarche, nous
présenterons les aspects théoriques et méthodologiques
liés à l'audit en général et à l'analyse des
risques en particulier. Puis nous verrons comment nous avons mis en oeuvre
cette analyse pour une entreprise manufacturière ALCI., tout en
présentant les faiblesses constatées ainsi que nos
recommandations pour amélioration.
PREMIERE PARTIE : LES
FONDEMENTS DE L'AUDIT
CHAPITRE 1: DEFINITION,
OBJECTIFS ET ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT
SECTION 1: HISTORIQUE,
DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE L'AUDIT FINANCIER
IV) HISTORIQUE ET DEVELOPPEMENT DE
L'AUDIT FINANCIER
Historiquement, les premières démarches de
normalisation et de contrôle des comptes remontent à
l'Antiquité. Les Sumériens du deuxième millénaire
avant J.C. avaient déjà compris l'utilité d'établir
une information objective entre partenaires économiques. Le fameux code
d'Hammourabi ne se contentait pas de définir des lois commerciales et
sociales générales, mais mentionnait explicitement l'obligation
d'utiliser un plan comptable et de respecter des normes de présentation
afin d'établir un support fiable de communication financière.
Plus tard, dès le IIIe siècle avant J.C., les
gouverneurs romains ont nommé des intendants chargés de
contrôler les comptabilités de toutes les provinces.
C'est de cette époque que provient l'origine du terme
« audit », dérivé du latin AUDIRE qui veut dire «
écouter ». Les intendants rendaient en effet compte de leur mission
devant une assemblée constituée d'« auditeurs »
Par la suite, le développement des pratiques de
contrôle des comptes a accompagné l'évolution
générale des structures économiques et des grandes
organisations administratives et commerciales. Ce n'est cependant qu'à
partir du XIXe siècle que ces pratiques se sont
développées de manière systématique - tant dans
leur ampleur que dans leurs méthodes - en parallèle avec
l'émergence de l'entreprise moderne. C'est à cette époque
que remonte l'apparition progressive de l'audit sous la forme qu'il
connaît actuellement.
Ce développement s'est effectué selon trois
grandes phases historiques :
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la
finalité de l'audit était orientée principalement vers la
recherche de la fraude. Les modes de contrôle étaient donc
axés vers la vérification détaillée, voire
exhaustive, des pièces comptables ;
A partir du début du XXe siècle, la
nécessité d'émettre un jugement sur la validité
globale des états financiers apparaît parallèlement
à la recherche de fraudes ou d'erreurs. Les méthodes de sondages
sur les pièces justificatives, par opposition à leur
vérification détaillée, font leur apparition. Cette
évolution a été imposée par la forte croissance de
la taille des organisations contrôlées qui a augmenté le
coût des audits ;
Après le milieu du XXe siècle, la
finalité affirmée de l'audit se limite désormais à
l'émission d'un jugement sur la validité des comptes annuels. En
outre, l'importance donnée à la revue des procédures de
fonctionnement de l'entreprise s'accroît progressivement pour devenir
aujourd'hui primordiale. En effet, face à l'augmentation de la taille et
de la complexité des entreprises, les auditeurs ont peu à peu
assimilé l'intérêt de la qualité des
procédures internes pour s'assurer de la fiabilité des
informations produites par le système comptable.
Le rôle de l'audit moderne, résultat de cette
évolution historique, est aujourd'hui suffisamment stabilisé aux
yeux de la profession pour qu'elle puisse en proposer une définition
précise à la lumière des pratiques constatées.
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