Chapitre 13 : L'approche programme, le cas du
karité.
L'approche programme est complémentaire de l'approche
filière, elle permet d'ancrer profondément les pratiques du
développement sur le long terme en mobilisant les compétences de
d'un nombre important de spécialiste dans les domaines divers sous la
forme de projets diverse ayant pour axe un programme défini.
Même si directement l'impact est sur la filière,
cette approche impacte par transversalité des points différents.
Nous nous retrouvons donc dans une logique de système de
développement localisé où des acteurs mettent en avant
leurs compétences distinctives et où ils sont
complémentaires.
L'impact de la qualité des productions et du niveau
d'organisation des producteurs est amélioré de manière
plus importante qu'avec une logique de projet conventionnelle. Avec cette
approche programme c'est aussi le territoire d'action qui est
développé dans son ensemble.
Afin de mettre en avant cette approche nous allons nous baser
sur la logique de montage d'un programme karité au Mali.
2011 2012 2013 2015 2016 20xx 2026
CO2 et
Environnement
Economie
Déploiement des activités à
d'autres groupements, mise en commun des systèmes de mutuelle
(fédération).
Mise en place d'une fédération
des groupements inclus dans le programme via un comité de
pilotage.
Suivi évaluation du programme
de développement.
66
Identification des projets
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Baseline
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Déploiement
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Centre/Ferme pilote
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Monitoring
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Prospection + Etat des lieux
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Premiers résultats mesurables
et effectifs
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Modèle de remédiation
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Etude
valorisation parc d'arbres
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Evaluation pilote
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Développement Local
Prise en compte demande locale
Démarche participative
Recherche développeme nt sur
la valorisation des déchets de la production de
beurre
Prospection partenaires industrielles
et
distributeurs
|
Mise en place des améliorations (processus de
productions, gestion des groupements, certifications...), mise en place
d'une mutuelle dans le paiement des commandes, mutuelle de santé et
mutuelles de cérémonies.
|
Améliorations des conditions de vie des femmes,
Diminution de la pénibilité du travail, croissance de
l'activité, plus de femmes sont nécessaires, de nouvelles
activités, de nouveaux revenus complémentaires sont mis en
place. Une gestion collective des ressources qui ont un effet levier sur
l'activité, les revenus et les conditions de vie.
Développement d'activités génératrices
de revenus
|
|
Développement de nouvelles
activités économiques, chaîne solidaire Nord/ Sud, mise
à disposition de nouveaux marchés équitables
pour les groupements, cercle vertueux.
|
Figure 15 : Concept d'un programme
karité
67
Le concept du programme karité est d'agir sur trois
fondamentales qui sont le CO2, le développement local des populations
via une coopérative, et sur les dynamiques économiques. Le fait
d'utiliser une logique transversale dans l'approche programme nous permet de
monopoliser plus de leviers d'action pour le développement. De toucher
plus largement et plus profondément les populations et l'environnement.
Nous avons donc un programme qui s'inscrit parfaitement avec ces trois axes
dans une démarche de développement durable (social,
économique et environnemental).
La clef de ce programme réside en outre dans la
possibilité et la capacité pour, la ou les ONG
opérateur(s) du programme à obtenir les financements
nécessaires. Ce programme nous permet donc de mettre par sa logique
transversale plus de moyens de financement dans des logiques à court,
moyen et long termes.
Axe CO2 et environnement :
2011-2012
Il s'agit ici de mettre en place des systèmes pouvant
à la fois limiter les émissions de CO2 dans l'air mais aussi de
permettre, par la valorisation de parc agro forestier, la séquestration
de CO2 dans le sol. Les deux méthodes de mesure ne sont pas les
mêmes, toutefois il ne faut pas voir cela comme un inconvénient
mais comme la possibilité de multiplier les sources de financement et du
coup de diversifier et minimiser les risques liés à
l'activité. Un état des lieux est indispensable, il pourra donc
et devra surement faire l'objet d'une étude qui permettra
l'identification du parc de karité dans les zones de population dense de
cet arbre. Le meilleur moyen d'arriver à ces fins et de mettre en place
un SIG (système d'information géo localisé) : nous aurons
donc les coordonnées GPS de chaque arbre auquel on pourra attribuer son
âge, sa taille, le nombre de kilos de noix produits, le rendement de la
noix en matière grasse végétale, l'espèce...
Les différents projets à mener devront
être identifiés pour répondre à cette logique de
séquestration et de non émission de CO2, plusieurs volets sont
déjà envisagés tels que la pollinisation, le greffage, les
pépinières d'arbres, les activités de sensibilisation des
populations locales, les campagnes de droit au foncier en collaboration avec
les collectivités locales (le Mali, par exemple, est un pays dans lequel
la décentralisation et le besoin de fonds dégagés par les
intercommunalités et municipalités ont mis en évidence une
dilapidation du patrimoine foncier au profits d'acteurs privés).
2012-2013
Une fois tous ces projets identifiés, un pilote sera
mis en avant. Ce groupement pilote permettra la mise en place d'une Baseline en
terme de CO2, nous évaluerons aussi par la même le modèle
de remédiation à mettre en avant pour atteindre nos objectifs
carbone.
68
2013-2016
Sur une période de 4 à 5 ans depuis le début
du projet pilote, nous aurons les premiers résultats positifs, les
premières retombées de notre action carbone. Le
déploiement et le monitoring pourront alors commencer.
2016-2026
Continuation des activités de déploiement du
programme sur d'autres groupements pour avoir une action largement diffusable.
Suivi monitoring des activités.
Axe Développement local :
2011-2012
A travers toutes ces actions CO2 qui génèreront
de l'activité humaine nous comptons améliorer les conditions de
vie des populations locales, ce qui est la principale mission de SOS SAHEL.
Comment ? Il faut en premier lieu prendre en compte la demande
locale, à travers une démarche participative.
Deuxièmement, il nous faut faire une étude sur la valorisation
des déchets liés à la production de beurre de
karité pour d'une part améliorer les processus de production, et
d'autre part limiter de manière transversale les émissions de CO2
lors de la production de beurre. La transformation de déchets
liés à la production constitue des gains de valeur ajoutée
non négligeables. En effet si on fait des briques avec les tourteaux
nous pourrons nous en servir comme combustible dans la cuisson du beurre et par
la même éviter la coupe de bois. Le broyage des coques en copeaux
pourrait par exemple être incorporé à ces briques de
tourteaux pour avoir une cuisson lente et du coup gérer la flamme et
l'intensité du feu produit. Il faudra aussi généraliser
à tout le groupement l'utilisation des foyers
améliorés.
2013-2016
La mise en place de ces améliorations et d'autres
innovations de gestion, de marketing... permettra aux groupements de valoriser
leur production, d'augmenter leur productivité, de réaliser des
économies d'échelle et par la même donc d'améliorer
leurs conditions de vie. Pour soutenir leurs efforts, il est indispensable de
mettre en place des mutuelles de paiement, de santé, de
cérémonies. Il est primordial de mettre en place une mutuelle de
paiement pour pouvoir favoriser l'insertion sur le marché des
groupements. Un acheteur/transformateur ne sera pas souvent prêt à
payer au moment de la vente les produits. Du coup si on veut éviter de
multiplier le nombre d'intermédiaires dans la filière, il est
nécessaire de mettre en place une mutuelle qui paiera les femmes
à la
69
livraison mais qui sera elle payée par le commanditaire
à 60 jours comme la loi l'indique en Afrique de l'Ouest. Le taux de
pénétration du marché par les femmes s'en ressentira alors
fortement. Cette mutuelle devra par la suite être étendue à
la santé et aux cérémonies.
Si les conditions de marché et de production sont
améliorées alors les femmes pourront développer leur
activité de manière durable, elles rentreront dans un cercle
vertueux et le processus de développement sera enclenché. Les
revenus complémentaires tirés de l'activité karité
seront de plus en plus importants et leurs conditions générales
de vie s'en ressentiront fortement améliorées.
La transversalité inhérente au programme nous
permettra aussi de mettre en place d'autres activités
génératrices de revenus qui seront complémentaires les
unes des autres. La mise en place d'une activité apicole est une
condition nécessaire à la pollinisation des arbres, son impact ne
s'étend pas seulement au karité. Le miel récolté
fera l'objet de vente sur les marchés mais il pourra aussi être
incorporé dans la fabrication de pommades karité...
2016-2026
On déploie les activités à d'autres
groupements, on regroupe les mutuelles sous la forme d'une
fédération au niveau des groupements membres du programme pour
avoir un pouvoir plus important mais on ne part pas dans un montage de mutuelle
unique avec une antenne par groupement : elles deviendraient trop
compliqués à gérer et les risques de corruption et
mauvaise gestion seraient plus important.
On fédère les groupements membres autour d'une
fédération qui pourrait passer par un comité de pilotage
afin de pérenniser une volonté d'action par la participation (,
ce sont les premiers concernés, les vrais experts du programme). Cette
notion de réseau qui passe par la fédération est
très importante pour créer un effet boule de neige et augmenter
l'attractivité du programme et pour l'ancrer réellement dans le
temps.
Parallèlement nous menons des activités de suivi,
évaluation et amenons les améliorations nécessaires au
programme.
Axe économie :
2011-2016
Il est nécessaire que toute production trouve
acquéreur, de plus dans la logique d'un programme karité,
l'intérêt est aussi d'être financé par la
volonté de rachat de crédits carbone par de grandes entreprises
dans une logique équitable pour tous. Dans cette mesure nous souhaitons
sur cette période être dans une phase de prospection de
partenaires. Il y a deux grands types de partenaires vers qui nous pourrions
nous tourner. Les grands industriels de l'agroalimentaire qui utilisent le
beurre de karité comme substitut de cacao pourraient être
intéressés pour acheter un beurre de karité qui est
à 0% d'émission
70
de carbone. On a donc une double action qui est l'achat de
beurre de karité neutre en carbone et le financement du programme par le
rachat de crédit carbone19. (Ex : Mars, Cadbury,
Ferrero...)
Au même niveau d'autres partenaires mais plus
orientés sur la distribution pourraient être
intéressés par des produits à base de karité
équitables qui seraient neutre en carbone. La distribution de ces
produits équitables serait assurée par eux et il financerait le
projet grâce au rachat de crédits carbone.
Nous avons à un deuxième niveau, des PME
industrielles ou non, qui interviendraient en tant que transformateurs afin de
fournir le produit nécessaire aux distributeurs ou gros industriels ;
mais dans ce cas nous serions plutôt dans la logique d'un travail avec
des distributeurs directement. La PME en question nous permet de mettre sur le
marché un produit équitable neutre en carbone et de QUALITE. On
pousse trop souvent les groupements de femmes à développer des
activités dans lesquelles elles n'ont ni la qualification ni les
ressources nécessaires pour arriver à de bons résultats
(ex : production de crèmes cosmétiques destinées
à un marché international mais qui ne respecte pas les normes en
vigueur). Il est important que chacun puisse rester dans son corps de
métier, de plus, en termes de développement il n'est pas bon de
trop déstructurer la filière en voulant à tous les prix,
mettre en place des filières courtes comme tant d'ONG aiment le faire
car cela a pour effet d'augmenter les risques encourus par les
coopératives, ce qui augmente leur sensibilité aux aléas
du marché, créer une dépendance à des revenus qui
deviennent principaux plutôt que complémentaires...
Cette PME peut se situer tant au Nord qu'au Sud ; nous n'avons
pas identifié de telles structures au Mali directement mais
quelques-unes dans la sous-région, il est donc intéressant de
valoriser la sous-région dans la mesure où les capitaux et la VA
qui peut en découler ne quittent pas le territoire Africain.
Pour faire échos à ces derniers paragraphes, nous
allons détailler le montage de financement que nous proposons avec les
actions sur ces différents axes.
2016-2026
Même choses que pour l'axe développement local.
19 Les entreprises émettant un certain niveau
de CO2 par leur production peuvent désormais acheter des crédits
carbones qui annulent l'excédent de CO2 qu'elles produisent.
Intérêts directs pour les acteurs
Montage (acteurs et interactions)
CO2 et environnement
![](L-analyse-de-filiere-un-outil-de-developpement-pour-les-ONG-dans-le-sud29.png)
Achat de crédits carbone
Vente de produits
transformés
Ventes assurées à un transformateur
PME Transformateur et/ou petit industriel
Gros industriel et/ou distributeur
Groupements de productrices
Production de produits et sous- produits karité avec
une valeur négative en CO2
Transformation en un produit négatif en CO2 et/ou
distribution d'un produit neutre en CO2 aux
Transformation avec une valeur négative en CO2 et/ou
distribution d'un produit neutre en CO2
Transport =
Émissions de CO2
Transport = Émissions de CO2
71
Figure 16 : Montage mis en avant dans la logique de
programme karité
72
Plusieurs types de montages sont envisageables, ils sont aussi
cumulables les uns avec les autres.
Postulat 1
On organise un projet entre une PME transformateur et/ou
industriel avec le groupement de femmes. Le groupement de femmes vend une
partie de sa production de beurre à la PME qui la retransforme
derrière pour la commercialiser ensuite. Dans ce cadre, la PME
commercialise un produit équitable, qui est neutre en carbone. En
contrepartie la PME s'engage à acheter le beurre de karité
à un prix équitable et/ou assurer les moyens nécessaires
au groupement féminin pour produire la quantité souhaitée,
la qualité souhaitée avec certifications souhaitées.
L'intérêt du groupement est son
développement économique avec des ventes assurées à
un prix correct. Pour la PME, c'est communiquer sur le côté
équitable et/ou biologique et/ou sans émissions de CO2 de ses
produits... S'assurer une bonne image. De plus la PME peut s'engager à
mettre aux normes nécessaires le groupement de femmes.
L'intérêt de l'ONG opératrice est de mettre en avant ses
compétences au profit du développement.
La condition nécessaire à ce montage est une
contractualisation faite de manière à assurer à moyen ou
long termes l'achat de beurre de karité ou sous-produit du karité
par la PME.
Postulat 2
Le projet est entre le groupement de femme et le gros
industriel et/ou distributeur. Dans ce cas, le groupement de femmes fournit le
produit ou sous-produit du karité nécessaire aux acteurs
engagés. Le distributeur et/ou industriel assure un prix
équitable d'achat et des commandes sur une période
préalablement fixée. Le commanditaire participe aussi aux
améliorations à apporter aux groupements via l'achat de
crédit carbone investis intelligemment. En échange le groupement
de femmes assure une offre de production négative en carbone. Les
émissions de carbone évitées et/ou le CO2
séquestré sont rachetés par l'entreprise dans une logique
de compensation carbone.
Dans ce schéma de montage, le distributeur et/ou
industriel n'est pas obligé d'acheter la production du ou des
groupements mais l'achat de crédit carbone sert à financer les
actions de développement à mettre en oeuvre.
L'intérêt de l'industriel et/ou distributeur est
de racheter des crédits carbones, de commercialiser un produit
équitable et écologique qui saura valoriser l'image de
l'entreprise. L'intérêt du ou des groupements de femmes est
d'assurer les conditions de leur développement par la mise en place de
certification, la production de produits ou sous-produits du karité avec
un taux d'émission de CO2 négatif.
Outre cette même logique de contractualisation
évoquée précédemment nous tenons à mettre
l'accent sur la nécessité d'avoir une échelle importante
d'arbres sur laquelle travailler, si la densité n'est pas assez
importante en arbres alors l'effet levier n'est pas possible et il ne vaut pas
le coup pour l'entreprise d'investir dans ces crédits carbone.
73
Postulat 3
Ce montage comprend trois acteurs différents qui sont
une PME industrielle et/ou de transformation, un gros industriel et/ou
distributeur et, le ou les groupements de femmes concernés.
Le ou les groupements de femmes produisent une offre de
produit négative en émissions de CO2 qui est vendue à une
PME qui transforme ce produit et/ou sous-produit du karité pour le
revendre par la suite à un distributeur et/ou industriel de grande
taille. On reste sur une logique de crédit carbone et de commerce
équitable et/ou biologique. Dans cette logique le ou les groupements
s'assurent un marché à long terme, le financement
d'amélioration productive... et la PME s'assure une visibilité et
une porte d'entrée vers un marché plus important que le sien, en
contrepartie elle achète les produits à un prix équitable
pour le ou les groupements.
L'intérêt de ce montage réside dans le
fait que l'on n'est pas obligé de sortir du territoire africain pour
assurer une offre de production correspondant aux normes internationales en
vigueur. C'est une approche triple WIN car tout le monde assure une plus-value
sous n'importe quelle forme qu'elle puisse être. De plus si des produits
réalisés au terme de ce montage sont commercialisés, cela
assure une visibilité importante à l'ONG qui par cette action
réalise une campagne de communication importante, cela stimulera donc
les donations sur le long terme, ce qui permettra la mise en place de nouveaux
projets de développements...
En considérant ces trois postulats nous
pouvons aussi apposer les Postulats 1', 2', 3' & 4'.
Nous pouvons dans le cadre de ce programme
travailler pleinement sur un groupement mais nous pouvons aussi en tant
qu'opérateur nous occuper des améliorations à apporter
pour permettre aux groupements d'avoir une offre neutre et/ou négative
en émissions de CO2.
Toujours dans le choix des groupements, nous
pensons que le mode d'intervention peut être de deux niveaux. Un premier
niveau qui consiste à soutenir un groupement dans son ensemble.
Cependant, dans la mesure où nous sommes accès sur une
activité financée par les crédits carbone nous pensons
qu'il peut être intéressant de travailler sur un plus large nombre
de groupements mais avec une logique de financement des activités
environnementales liées à la revalorisation du parc d'arbre et
à la mise en oeuvre de pratiques économiques en termes
d'émissions de CO2 et de consommations de bois de
chauffe.
Nous proposons aussi de nous concentrer sur les
questions de dynamiques de marché et sur la réorganisation
managériale. Dans ce cas, notre action, qui serait plus largement
diffusée pourrait aussi avoir comme fer de lance la valorisation d'une
filière karité ne produisant que du beurre dit
amélioré.
74
Option de paiement pour les bailleurs
La transversalité inhérente au programme nous
permet d'innover dans les mécanismes de financement mais cela peut aussi
nous permettre de mettre en avant des modalités de paiement de la part
des bailleurs différentes de celle que nous avons actuellement.
Le paiement serait alors découpé en « Works
package », chacun de ces paquets est attribué à un certain
nombre de projet ou tâches. L'avantage de ce mode de financements est que
l'argent est versé à la commande du paquet et non graduellement
et régulièrement. L'opérateur a donc une autonomie totale
de ces financements dans la mesure où les tâches, projets...
à mettre en place feront partie du contrat de financement.
L'avantage est implicitement de pouvoir profiter de la
capitalisation d'expérience pour avoir une plus grande marge de
manoeuvre. En effet, les connaissances acquises par le pilote
génèreront des économies d'échelle lors de la
période de déploiement. De ce fait il faut profiter de notre
connaissance et notre expertise via les paquets.
Dans la logique d'un montage de programme nous tenons aussi
à mettre en avant le développement stratégique de l'ONG
concernée. En effet pour agir plus en profondeur, il paraît
essentiel de développer des partenariats. Les compétences de
l'ONG initiatrice du programme n'étant pas illimités, il est
important de trouver des partenaires dont les corps de métier
correspondent à des besoins fondamentaux en termes de tâches dans
le programme mis en avant. Ainsi, une ONG spécialisée dans les
projets de compensation carbone pourrait être partenaire, un laboratoire
de recherche en agronomie aussi... Il ne faut pas oublier les instituts de
recherche car le développement avance en même temps que la
recherche, il faut donc mettre en place des logiques de recherche action.
En termes de gestion par l'ONG initiatrice du programme il
faut partir de la logique de certains projets labélisés
pôles de compétitivité. L'ONG en question doit s'imposer
comme porteur du programme, elle a la charge des tâches correspondant
à son corps de métier, de la communication, de la recherche de
financement, de la répartition des financements et de l'audit du
programme.
En mettant en avant des logiques de
complémentarité et de compétences distinctives le
programme permet la mise en place de réels pôles d'innovation en
développement. L'ONG émettrice du programme a aussi un
intérêt direct dans la mesure où toutes les publications et
les études liées au programme porteront aussi son sot. Cette
approche est donc utile pour le développement de la structure ; La
structure en se développant assoit sa légitimité et du
coup accède plus facilement aux financements amenant à d'autres
programmes afin de participer plus largement et durablement au
développement dans le monde.
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