3.17. Paragraphe 2 : Les
résultats à l'externe
Les données ont été collectées au
moyen d'une fiche anonyme d'enquête. Cette fiche est composée
d'une partie informative sur les objectifs de cette enquête puis d'un
questionnaire que l'enquêté doit remplir. Elle a
été distribuée aux différentes composantes des
catégories socioprofessionnelles afin d'avoir un échantillon
assez représentatif de la population.
Sur un total de 200 fiches envoyées, physiquement et
par courrier électronique, 136 ont été retournées.
A l'issue du dépouillement, il a été constaté que
59% des enquêtés exercent une activité professionnelle, 21%
sont en enseignements scolaire et estudiantin, et 20% sont des enseignants. Le
sexe féminin représente 43% de cet échantillon.
Figure n°1 : Composition de
l'échantillon
· Habitudes de vie
Les habitudes de vie portent sur les habitudes alimentaires,
l'exercice d'activités physiques, la consommation de l'alcool ou du
tabac.
- Habitudes alimentaires
Pour chaque homme, il est conseillé un minimum de
trois repas par jour : le petit déjeuner, le déjeuner et le
dîner. La consistance de ces différents repas varie d'un individu
à un autre et est présenté à la figure n°2.
Figure n°2 : Combinaison des
consistances des repas de la journée
S = Simple, C = Copieux ; Re = Résistant et Ra =
pris rarement, sont relatifs au petit déjeuner
S-S-C = Petit déjeuner simple + Déjeuner Simple
+ Dîner Copieux
Le petit déjeuner constitue le premier et le plus
important des repas de la journée.
L'adjectif « petit » tend à faire
banaliser ce repas par la plupart des humains ; ce qui ne devait pas
être le cas. En effet, après le dîner, le corps est soumis
à un « jeûne nocturne » de huit (8) heures au
moins (22h à 7h). Le petit déjeuner constitue alors le premier
carburant qui lui permet de récupérer l'énergie perdue
(due au métabolisme basal) et d'être apte pour les
différentes activités de la journée. D'après les
résultats de notre enquête, 80% des Béninois, prennent
régulièrement le petit déjeuner. Parmi ces 80%, 71%
l'aiment très simple, 18% le préfèrent copieux, et le
reste aime prendre un petit déjeuner résistant. Un petit
déjeuner simple peut être illustré par un repas
composé du pain avec du thé au lait, du pain avec de la
mayonnaise/beurre, ou de la bouillie avec des galettes. Quand il est copieux,
il peut être fait par exemple de pain+omelettes avec du
thé/café au lait, et quand il est résistant il s'agit d'un
plat entier à base de riz, d'igname, etc...
Le déjeuner est le repas de la journée le plus
priorisé. 80% des Béninois prennent un repas simple,
c'est-à-dire unique mais résistant tandis que les 20% restants
aiment prendre un menu complet fait principalement d'un résistant, mais
aussi d'une entrée et/ou d'un dessert. Ces derniers sont composés
en grande partie des fonctionnaires qui déjeunent le plus souvent dans
les restaurants ou maquis. D'autres personnes le prennent à la cantine
de leurs offices et le complètent par des fruits achetés
auprès des vendeurs (vendeuses) ambulant(e)s. Les élèves
et les étudiants sont ceux qui déjeunent beaucoup plus souvent
à la maison du fait de leur emploi du temps ou de la proximité de
leur maison (entre 1 et 3 km).
Le dîner est le repas qui se prend par la plupart des
gens à la maison le soir. Selon les données recueillies, 66% des
personnes dînent en prenant un plat résistant, 29% aiment prendre
un repas copieux et le reste préfère un repas très
léger. Ceux qui le prennent copieux sont ceux qui banalisent le petit
déjeuner, prennent un déjeuner simple pour ne pas dormir au
travail, et n'ayant plus rien à faire le soir, se bourrent le ventre
pour aller au lit. Il s'agit là d'une mauvaise habitude parce que la
digestion est un phénomène physiologique mettant le cerveau en
activité, alors qu'il doit être dans un repos total pour se
régénérer. Cette habitude est de nature à favoriser
le surpoids.
Dans la composition en qualité, les fruits et
légumes sont consommés par tous les enquêtés, mais
la fréquence de consommation varie d'un enquêté à un
autre.
Figure n°3 : Fréquence de
consommation de légumes
Figure n°4 : Fréquence de
consommation de fruits
En ce qui concerne les légumes 49% des Béninois
en prennent très rarement, 11% en prennent chaque jour et les 40%
restants en prennent trois fois dans une semaine. Les raisons
énumérées par ceux qui n'en prennent pas sont entre
autres, la non disponibilité de ces légumes ou le prix de revient
élevé des sauces à base de légumes, une mauvaise
habitude alimentaire ou une simple négligence. En ce qui concerne les
fruits, la même tendance est observée. 46% en consomment
régulièrement, c'est-à-dire au moins une fois par jour,
46% en consomment occasionnellement. Les mêmes raisons sont
évoquées ici. Ceux qui consomment régulièrement les
fruits et légumes sont motivés par le bien être que cela
peut apporter à l'organisme. Ils évoquent le fait que les fruits
facilitent la digestion, contribuent à une bonne santé,
évitent l'accumulation de graisses etc. La recommandation de l'OMS en la
matière est la consommation régulière et
journalière des fruits et légumes (à chaque repas) parce
qu'ils contiennent des fibres et des oligo-éléments très
importants pour la santé.
Les repas sont le plus souvent préparés avec de
l'huile végétale (100%) et très rarement avec du beurre ou
autres matières grasses.
- Exercice d'une activité physique
L'exercice d'une activité physique facilite une bonne
circulation sanguine et a un effet positif sur le coeur. Il est
recommandé d'exercer une activité physique pendant au moins 20
minutes chaque jour.
Figure n°5 : Exercice de
l'activité physique
Cette figure montre que 86% des Béninois exercent une
activité physique. 9% l'exercent régulièrement,
c'est-à-dire une fois par jour, 57% le font au moins une fois par
semaine, 3% le font deux fois par mois et 17% le font rarement ou
occasionnellement. Les activités sportives couramment exercées
sont le footing (23%), la marche (20%), les sports collectifs (29%) tels que le
football, le handball, le basketball, etc. Une part non moins importante (14%)
exercent des activités tels que le vélo, la natation, les
arts martiaux, la musculature. Il importe de noter que ceux qui exercent de
telles activités le font rarement. En effet, ces activités
exigent une contrainte qui peut être la disponibilité d'un
vélo, le règlement d'un bon de natation, dans un centre
doté de piscine, ou de musculature, dans une salle de gym. Elles ne
sont, par conséquent, pas gratuites comme le footing, la marche ou le
football, etc.
- La consommation d'alcool, de sucreries et de
tabac
Figure n°6 : Consommation de boisson
D'après cette figure, 51% des enquêtés
préfèrent les boissons alcoolisées et les sucreries
à l'eau. Il a été démontré que ces types de
boisson ont des effets négatifs sur le foie. L'eau, dépourvue de
toute impureté, est la meilleure boisson.
En ce qui concerne l'alcool, 6% des enquêtés
évitent de prendre de l'alcool, 63% en consomment rarement, 28% en
prennent au moins tous les week-ends ou une fois dans la semaine et le reste,
soit 3% en prennent quotidiennement. La quantité consommée
à chaque fois varie suivant l'accoutumance, l'occasion, la
disponibilité de moyens financiers, etc. Cette quantité varie
d'une grande bouteille de 0,66 cl à 6, voire 8 bouteilles pour la
bière, et de 2 verres à une bouteille pour le vin.
En ce qui concerne le tabagisme, 91% des enquêtés
ne fument pas, 6% ne fument plus et 3% continuent de fumer. Une anecdote
dit : « c'est la dose qui fait le poison ». L'abus de
l'alcool et/ou du tabagisme nuit à la santé. Le tabac contient
des substances très toxiques et cancérigènes (goudron,
nicotine, etc.). Il est recommandé pour quelqu'un qui n'a encore jamais
fumé de ne pas y aller car la nicotine rend dépendant du tabac et
fait consommer des quantités de plus en plus importantes de cigarettes.
Aussi, la cigarette n'étant-elle pas interdite dans les milieux publics,
la présence d'un fumeur dans un milieu change le statut des non fumeurs
en fumeur passif. La science a prouvé que lorsqu'un fumeur prend 5
paquets de cigarette, son entourage absorbe une quantité de fumée
équivalente à un paquet de cigarette.
· Point des connaissances sur les MNT
Les habitudes de vie prédisposent les individus aux
différentes maladies non transmissibles. 33% des enquêtés
ont entendu parler des maladies non transmissibles et principalement
grâce à la télévision (63%). En plus de la
télévision, certains (14%) ont mené des recherches
personnelles sur le sujet grâce à internet. 11% des
enquêtés ont reçu une formation ou ont participé
à des conférences sur le sujet ; ces enquêtés
interviennent dans le domaine de la santé.
L'hypertension et les accidents vasculaires
cérébraux (AVC), le diabète, les cancers, les maladies
respiratoires chroniques (asthme, etc.), sont des exemples de maladies non
transmissibles qui sont pour la plupart non guérissables. Ces maladies
sont causées d'après ces enquêtés par le manque
d'activités physiques, une mauvaise hygiène alimentaire,
l'obésité, la consommation excessive d'alcool, le tabagisme, la
malnutrition et peuvent être dues à une prédisposition
génétique. La plupart de ces maladies surviennent à
l'âge adulte et il convient alors de mener de bonnes habitudes dès
le bas âge.
Pour susciter une prise de conscience au niveau de la
population une stratégie doit être mise en place pour leur porter
de manière efficace l'information. Les différentes
catégories socioprofessionnelles tirent leurs informations de diverses
sources. Les fonctionnaires suivent les informations (journal) à la
radio le matin et à la télévision les soirs, certains se
font livrer les journaux dans leurs offices. La couche juvénile,
élèves, étudiants et jeunes travailleurs regardent la
télévision mais aiment surfer sur internet en cours de
journée. Néanmoins, la télévision et la radio
demeurent les supports les plus usités et accessibles de tout le monde,
lettré comme non lettré.
Les recommandations faites par ces différents
enquêtés montrent un intérêt certain pour le
thème d'où la nécessité d'une large sensibilisation
à ce sujet. Des émissions, des débats, des documentaires,
des affiches, des sketches sont autant de propositions faites par ces derniers
pour être mieux informés sur le sujet. Quelques uns (11%) ont
suggéré une implication politique et une insertion du sujet dans
l'enseignement scolaire.
Le Programme National de Lutte contre les Maladies Non
Transmissibles (PNLMNT) qui a pour mission de mettre en oeuvre la politique de
l'Etat contre les MNT reste pour le moment inconnu de plus de 91% des
enquêtés. Il convient alors d'adopter une stratégie pour
améliorer cette situation.
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