Le téléchargement étant entré
pour de bon dans les moeurs, le Cd est-il pour autant condamné à
disparaitre ? Le vinyle, lui a su résister aux innovations
technologiques de par ses caractéristiques, son son et les nouveaux
usages qui en sont fait ; il reste pour beaucoup d'amateurs de musique le
support noble par excellence.
Le Cd étant aujourd'hui en situation difficile, il est
nécessaire d'adapter sa valeur commerciale (revoir son prix et ses
déclinaisons) en créant de la valeur sur le volume. Le Cd pouvant
être perçu comme un produit ayant son propre cycle de vie, il
serait alors dans une phase de déclin ; en théorie donc, son prix
devrait significativement baisser car les entreprises ont désormais
amorti le coût de développement et aussi car le meilleur moyen de
relancer les ventes d'un produit en déclin est de le vendre moins
cher.
· Le Cd discount
La dématérialisation a contribué
à dévaluer le Cd avant que l'on ne puisse parler de disparition,
le prix des Cd devenant dès lors trop élevé pour les
consommateurs, l'une des premières solutions a été d'agir
sur le prix.
En étudiant le prix d'un Cd, on constate qu'il
est en grande partie constitué des dépenses liées à
son enregistrement et à sa promotion, le pressage d'un Cd ne
coutant
Maxime Varloteaux - Mémoire de recherche - 30
Master 1 Management - Parcours Marketing
quasiment rien. En exploitant les fonds de
catalogue, il est donc possible de vendre des disques à un prix moins
élevé en réalisant des marges équivalentes à
celles faites sur un Cd aujourd'hui. Et encore mieux, en exploitant les fonds
de catalogue tombés dans le domaine public, on s'affranchit en plus des
droits d'auteurs.
Ces rééditions d'anciens catalogues doivent
plus être perçus comme un service évitant ainsi à
l'internaute de rechercher sur le web d'anciens albums qui ne plus
édités pour certains, ou encore comme une occasion de se procurer
des albums cultes pour la somme de 6,99€.
· Le Cd low cost
Face à la dévaluation du Cd et à la
chute des ventes, un Cd « bas prix » a été mis en place
par Universal, il s'agit en réalité d'un système à
3 niveaux de prix et de conditionnement :
- Une version deluxe composé
généralement d'un Cd et d'un Dvd bonus, elle est en
édition limitée généralement vendue à
16,99€, on ne la trouve qu'au moment de la sortie de l'album,
- Une version standard qui se compose du Cd avec son livret
présenté dans un boitier cristal ou renforcé18
commercialisée au prix de 14,99€,
- Une version basique destiné aux albums plus anciens,
le boitier est simplifié et est destiné à ne contenir que
le Cd. Cette version est vendue 9,99€.
Ces différentes versions visent à
segmenter le marché par le prix afin de s'adapter aux différentes
attentes, on distingue alors 3 profils de consommateurs :
- Ceux qui n'ont pas un pouvoir d'achat important et pour qui
le packaging et le livret n'ont pas grande importance,
- Les amateurs de musique qui consacrent un budget pour la
musique et pour qui ces 2 éléments sont nécessaires,
- Les fans et collectionneurs qui sont prêts à
dépenser plus pour avoir un maximum de contenu sur leurs artistes
favoris .
Ainsi, Universal couvre tout le marché et s'adapte au
budget des consommateurs. La major affirme que la version basique rencontre un
fort succès auprès de ceux qui achètent de la musique dans
les points de vente non spécialisés (les grandes
surfaces)19. Si Universal demeure encore très
18 Les « Super Jewel Box H
19 « Universal introduit un Cd low cost N, L'expansion,
05/07/2006
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attaché au produit physique, c'est que ce dernier
représente encore la majorité des revenus.
· La philosophie de l'échange
Comme nous l'avons vu, le développement d'internet
menace sérieusement la durée de vie du Cd. Mais face à
cela, un marché constitué d'une population qui possède
déjà des Cd et qui souhaite s'en débarrasser s'est
formée. L'arrivé d'internet sonnant petit à petit la
disparition du Cd, une certaine rareté et donc valeur est ainsi
conférée à ce dernier.
Ceux qui souhaitent se séparer de leurs disques
pourraient bien générer une plus value dans la mesure où
il existe une demande de disque qui n'est plus sur le marché. Pourquoi
donc ne pas échanger ou vendre des Cd comme cela se fait pour les
vinyles ? Les échanges ou les ventes pouvant en plus aujourd'hui
être facilitées par internet !
Comme la distribution physique est limitée et qu'avec
la crise, de nombreuses grandes surfaces spécialisées dans la
musique réduisent leurs linéaires et donc leur nombre de
références ; on peut facilement imaginer que ce système
donne naissance au plus grand disquaire du monde et devienne un moyen de
continuer à faire exister le Cd.