La situation actuelle du marché de la musique oblige
les maisons de disque et les labels à adopter des stratégies
créatrices d'un maximum de valeur. La solution aujourd'hui retenue est
de tendre vers une diversification des activités et chercher à
réaliser des bénéfices dans les secteurs directement ou
indirectement liés à la musique elle-même. Cette solution
se manifeste par une diversification des produits et des supports ainsi que par
une diversification des activités.
· La diversification des produits et des
supports
Les labels ont largement su exploiter l'évolution des
supports et des formats pour satisfaire toujours mieux les consommateurs,
à ces nouveautés s'ajoute le développement d'un
merchandising et de bon nombre de produits dérivés à
l'effigie des artistes qui deviennent pour le coup de véritables
marques. On peut constater cette tendance qui va bien au delà d'un
simple tee shirt ou encore d'un mug aux couleurs d'un artiste ; ces derniers
peuvent être directement associés à des marques. Prenons
quelques exemples : Joey Starr avec sa marque de vêtements Com-8, des
fabricants d'instruments de musique lançant des séries de
guitares portant le nom de célèbres guitaristes ou encore Apple
qui sort un Ipod U2. L'objectif étant d'impliquer le consommateur
à l'univers de l'artiste.
iR. r
Ili.. I
Gibson Les Paul Jimmy Page's signature :
Master 1 Management - Parcours Marketing
· La diversité des
activités
Une méthode de gestion appelée
communément management à 360 degrés est
en voie de développement dans de nombreux secteurs, celui de la musique
en faisant partie. Pour les maisons de disque, cette pratique consiste
à étendre ses activités autour de l'artiste ;
dans cette situation, elles ne s'occupent alors plus uniquement de
l'édition et de la sortie d'albums. Les acteurs de l'industrie
musicale ayant compris que le disque ne représente aujourd'hui qu'une
petite partie des revenus de la musique, ils cherchent à diversifier
leurs activités. On assiste ainsi à un regroupement des
activités musicales et marketing et par conséquent à une
réduction du nombre d'acteurs intervenant dans le processus de
création, de distribution et de communication de la musique.
Ainsi, Warner, une des 4 majors, a lancé Warner Music
France 360° afin de « superviser ces activités de
licencing30, merchandising, premiums31, synchronisations,
contenus vidéos, supports numériques et interactifs, spectacle
vivant, sponsoring et partenariat avec les marques de la major »32. Cette
initiative permet à Warner de contrôler entièrement sa
stratégie multi-support et de l'inclure dans les orientations globales
de la société.
Petit à petit les majors s'impliquent donc dans
d'autres activités, par exemple, Universal a racheté la
société de publication BMG publishing et Warner la
société Camus production. Ces nouvelles orientations sont l'une
des conséquences de la chute de l'industrie du disque mais surtout du
développement d'une nouvelle mine d'or : le spectacle vivant, ces
derniers (notamment les concerts) ont vu leur fréquentation se
multiplier ces dernières années. Cette évolution a deux
explications :
Les économies réalisées par le
téléchargement illégal en grande partie se
répercutent sur l'achat de places de concerts
Les consommateurs recherchant aujourd'hui d'avantage
d'émotions et d'expériences intenses préfèrent
favoriser le spectacle vivant.
Les concerts constituent même à
présent la plus grande source de revenus pour les artistes, ces derniers
l'ont bien compris et ceux qui le peuvent tentent donc de renégocier
leurs
30 Délivrer des contrats de licence
31 Activités de service
32 « Warner, ou quand la crise oblige à repenser
les stratégies H par l'IRMA, 04/01/2008
Maxime Varloteaux - Mémoire de recherche - 55
Master 1 Management - Parcours Marketing
contrats ; c'est ainsi que par exemple le
groupe Américain Korn vient de conclure avec sa maison de disque EMI, un
accord global (un contrat 360°) incluant l'ensemble de ses revenus. Les
maisons de disque orientent donc à présent leurs
stratégies vers la vente de l'univers artistique de leurs artistes et ne
se concentrent pas uniquement sur la vente d'albums. Elles tentent ainsi de
contrôler toutes les niches dégageant des revenus autour d'un
artiste : promotion, publicité, tournées ...