Annexe 6
Entretien avec Jean-Pierre Chrétien par Mehdi
Ba
Les situations rwandaise et burundaise exigeraient
« une grande rigueur dans l'information et l'identification
précise des faits et des acteurs, sans tomber dans les clichés
ethniques qui ont été les vecteurs du
génocide », affirme Jean-Pierre Chrétien,
collaborateur éminent du Centre de recherches africaines, mais aussi
fidèle auditeur de Radio France Internationale (RFI). Il déplore
« subir depuis des mois le contraire dans les propos du
correspondant de RFI, comme dans ses écrits au Monde :
simplification ethnique incessante, parti pris pro-hutu (au sens de favorable
aux thèses hutuistes), même si tout cela est habilement mis dans
la bouche "d'observateurs" ou de "diplomates" ou de Dupont quelconques
rencontrés sur la route ou dans les
hôtels ».
Maintenant n°10 | Mehdi Ba | sept.
1995
Quelle est l'influence des journalistes
« anti-FPR » sur la perception du problème rwandais
en France ? Après quoi peuvent bien courir ces fervents
propagandistes ? Jean-Pierre Chrétien nous apporte des
éléments de réponse.
Dix-huit mois après le génocide, quel
est selon vous le degré d'information de l'opinion publique
française sur la situation au Rwanda ?
Jean-Pierre Chrétien : Cela
nous renvoie à la façon dont l'information est passée au
moment du génocide, c'est-à-dire sur un registre
émotif : les cadavres, le choléra... Comme la plupart des
gens ne s'intéressent que de loin au détail des questions
africaines, ils ont surtout été informés par la
télévision. S'ils ont suivi attentivement les journaux, ils ont
pu lire des analyses politiques à partir de juin-juillet 1994, mais
à la télévision cette analyse a été
très faible et c'est le mode émotif qui a dominé, à
l'instar des crises somalienne et libérienne.
L'émotion étant retombée, il ne reste
plus que des nouvelles épisodiques et lorsque des éléments
nouveaux apparaissent, c'est toujours sur un ton spectaculaire : ça
s'est manifesté avec Kibeho et actuellement avec le problème des
réfugiés qu'on veut expulser du Zaïre.
À travers tout ça, je ne suis pas sûr du
tout que l'opinion soit vraiment éclairée sur le réel
enjeu, c'est-à-dire sur la nature politique et idéologique du
génocide. Finalement, ce qui reste dans la tête des gens c'est
qu'il y a deux ethnies - hutu et tutsi -, que beaucoup de Hutus sont
partis au Zaïre, que les Tutsis sont au pouvoir à Kigali...
Le fait qu'un pouvoir responsable du génocide soit en
même temps responsable d'une intoxication de la population qui a
provoqué un départ massif au Zaïre, ceci n'est pas
perçu : on voit simplement les Hutus ayant peur des Tutsis. La
réduction ethnique domine et c'est ce qui explique la virulence qu'a
prise ce qu'on pourrait appeler le révisionnisme, le
négationnisme à l'égard du génocide.
Quelques milieux bien informés, qui suivent et ont des
contacts, exploitent l'aspect « bande dessinée » du
problème (l'opposition ethnique considérée comme
naturelle) pour essayer de gommer l'enjeu : c'est-à-dire le fait de
savoir si le Rwanda pourra, après ce génocide, retrouver une
conscience nationale dépassant le racisme, et pourra se reconstruire sur
la base de la justice.
On ne va pas au-delà de l'idée qu'il existe un
antagonisme entre deux ethnies. Je crains que la pédagogie des
médias ait été insuffisante pour expliquer en quoi cet
antagonisme était le fruit d'une idéologie raciste. Bien
sûr, il y a eu de bons articles et, de loin en loin, des reportages
télé ont dit certaines choses un peu plus justes, mais même
quand on lit la presse, on retombe vite sur un
« équilibrisme » entre les vengeances commises par
des militaires du FPR et les massacres d'avril à juillet 1994. On
s'apitoie sur les prisonniers, sur les conditions affreuses dans les prisons,
mais en oubliant littéralement de quoi est inculpée la grande
majorité des gens qui sont là.
Le combat contre le négationnisme se heurte à
une espèce d'édredon, un « terrain
mou » : les gens s'enlisent dans une vision ethnographique de
l'Afrique. Je crois qu'on n'a toujours pas bien compris qu'il s'est commis un
génocide au Rwanda. Bien qu'on connaisse tous les
éléments, on renonce à croire qu'il est possible d'aller
jusqu'au bout d'une analyse politique et idéologique en Afrique. Il y a
une sorte de paresse intellectuelle dès qu'il s'agit de ce continent.
Tout est noyé dans une vision simple : il y a des Hutus qui sont
à l'extérieur, des Tutsis qui sont rentrés, et
« les Tutsis ont pris les maisons des Hutus ».
Pensez-vous que la crise rwandaise telle que la
présentent des journalistes comme Stephen Smith et Jean
Hélène puisse être relayée à travers d'autres
médias par un effet
d'« autorité » ?
En ce qui concerne les médias nationaux,
effectivement, on observe un certain type d'autorité, puisque ces
journalistes font figure d'experts. C'est d'ailleurs étonnant de voir
qu'aujourd'hui Stephen Smith fait d'avantage figure d'expert, sur le Rwanda,
que Claudine Vidal [sociologue, chercheur au CNRS, et au Centre d'études
africaines - NDLR], qui a travaillé depuis les années 60 au
Rwanda, qui connaît à fond cette société, qui a
réalisé plein d'enquêtes...
D'elle, on dira que c'est une
« universitaire ». Tout le monde ne va pas lire Les Temps
modernes, les Cahiers d'études africaines ou les livres parus chez
Karthala, alors qu'en France - à Paris notamment -, beaucoup de
ceux qui s'intéressent à l'Afrique auront accès à
Libération : voilà pourquoi, en fin de compte, c'est Stephen
Smith qui fait autorité.
De ce point de vue, il faudrait se livrer à une
« analyse hiérarchique » de l'information : il
y a d'abord la mise à plat de nouvelles, et puis il y a ce qui fait
autorité. La base, ce sont les quelques paroles dites à la
télévision, disponibles pour tout le monde..., mais
intellectuellement, l'expertise va venir de certains grands journalistes. De
même, les révélations et les prises de position de
certaines associations reconnues (Amnesty, MSF, etc.) ont du poids dans ce
processus. Il y a des relais dans l'authentification, c'est vrai.
À Libération, l'alternance des
articles de Stephen Smith et Alain Frilet, dont les partis pris sont
visiblement opposés sur la question rwandaise, vous paraît-elle
tenir la route ou vouée à l'incohérence ?
Je ne sais pas comment fonctionne
Libération, mais j'ai l'impression que les journalistes y sont
très indépendants à condition qu'ils aient de la
qualité et qu'ils apportent des faits intéressants. Or, il faut
reconnaître que Smith comme Frilet sont de bons journalistes. Je crois
que leur rédaction doit être consciente qu'il y a, effectivement,
des éclairages très différents.
Apparemment, il n'y a pas à Libération une
« pensée maison », alors qu'il y en a une au
Monde qui est manifestement beaucoup plus cohérente. Entre les
reportages de Jean Hélène, ceux de Frédéric
Fritscher et les éditoriaux, tout dans ce quotidien va dans une
même ligne, qui a été celle d'un équilibrisme entre
FPR et ancien gouvernement, et d'une grande prudence dans les jugements
portés sur la politique française.Tandis que dans
Libération c'est beaucoup plus contradictoire, et puis Smith
est lui-même contradictoire entre ce qu'il écrit à
différents moments.
Un certain nombre d'associations et de
spécialistes de l'Afrique des Grands Lacs, dont vous-même, se sont
émus récemment du traitement de l'information
réalisé par ces deux journalistes sur les enjeux au Rwanda. Il
semble que malgré leur très bonne connaissance du dossier, ils
accréditent (au moins implicitement) la thèse du double
génocide [1]. On s'étonne, on s'indigne... est-ce qu'on a le
droit de poser la question : « Pourquoi ? Pourquoi
présentent-ils les faits de cette
manière ? »
Certainement, il n'y a pas de raison que les
journalistes soient plus tabous que les hommes politiques, les universitaires
ou les médecins lorsqu'ils exercent leur métier. Ça
devrait pouvoir rentrer dans un débat : le problème, c'est
que le débat n'existe pas beaucoup au niveau de la presse. Parfois il y
a une lettre de lecteur qui paraît...
Ce qui surprend chez Jean Hélène et Stephen
Smith (et ce, pour Smith, depuis juillet 1994), c'est qu'il semble qu'ils aient
décidé d'avantage de mettre en examen le régime de Kigali
que de s'interroger sur l'ensemble de la situation issue du génocide. On
dirait qu'ils mettent entre parenthèses le génocide, comme si cet
événement - aussi massif qu'atroce -, qui reste encore dans
les ruines, dans les morts, dans la tête des gens, comme si cet
événement n'avait pas existé.
On fait comme s'il s'agissait de n'importe quel autre pays
d'Afrique : dès lors, ces journalistes se livrent à une
analyse hargneuse du pouvoir en place avec tous ses défauts. Et de
l'autre côté, on dirait que ce qui se passe dans la mouvance
héritée de l'ancien régime - qui contrôle toujours
les réfugiés, possède des réseaux d'influence en
Europe, etc. - n'est pas très important pour eux.
Ce qui m'étonne, moi, ce n'est pas que Smith ou
Hélène aient écrit des choses mauvaises sur le
régime de Kigali, parce qu'il y en avait à dire, c'est la
continuité dans une ligne. C'est le cas de Smith depuis qu'il a
entrepris de vouloir démontrer, en juillet 1994, que le FPR avait abattu
l'avion présidentiel (en utilisant des arguments qui ne tenaient pas du
tout la route [2]), jusqu'aux articles dans lesquels il a massivement
relayé le point de vue des Hutus ultras (Rwanda et Burundi
confondus)...
Ainsi, une interview du Burundais Léonard Nyangoma [3],
parue sans que l'auteur n'introduise la moindre distance. En 1994, toute la
presse avait pourtant relaté comment Nyangoma s'était
montré capable d'inventer un faux putsch, d'intoxiquer l'opinion. Tout
le monde s'en était plaint, jusqu'au représentant de l'ONU,
Ould'Abdallah. On savait que Nyangoma est un politicien susceptible de mentir,
et pourtant Smith répercute ses thèses sans le moindre
recul ! Il y a donc une continuité dans la défense d'une
thèse « hutue » (au sens idéologique) qui est
étonnante.
Est-ce que ça reflète un malaise
personnel face à un génocide que, finalement, en Europe, on a pas
su empêcher, ni su percevoir pendant plusieurs semaines ? Et
qu'alors, d'une certaine façon, on voudrait faire oublier ça en
disant « Eh bien, vous voyez, les rescapés du génocide,
ils sont aussi mauvais que les autres » ?
Est-ce que, quand on est un correspondant à
l'étranger, les types de réseaux d'information qu'on utilise font
qu'à certains moments on fait soi-même des calculs ? C'est
sur cela que je m'interroge. Est-ce qu'un journaliste, en fonction de certains
types de sources, a des sortes de dettes ? Doit-il, pour s'acquitter de
renseignements obtenus à tel moment, rendre service à d'autres
moments ? Je me pose la question...
Pour résumer, chez Smith, ou bien c'est un
« état d'âme personnel » face à un
génocide (une psychologie qu'il faudrait comprendre), ou bien c'est
peut-être un calcul [4]. Chez Jean Hélène, c'est tellement
plus froid qu'on ne pense même pas à ça.
Hélène répercute de façon vraiment
trop évidente la version officielle française - la thèse
des « Khmers noirs », par exemple - ainsi que la vision de
la « troisième voie » rwandaise et des Burundais du
Frodebu sous l'influence de Nyangoma. Il ne faut pas oublier que Jean
Hélène est basé à Nairobi (Kenya), ville qui est
devenue le foyer le plus important des gens de l'ancien régime
Habyarimana et des partisans de la mouvance Nyangoma. Tous, notamment
Jérôme Ndiyo, le responsable de l'information de Nyangoma, sont
essentiellement basés dans la capitale kenyane.
Alors, est-il possible qu'en tant que journaliste le
correspondant du Monde fasse mal son métier et croit être bien
informé par des gens qui, gentiment, lui servent leur
idéologie ? La question se pose, tant les articles
d'Hélène sont calqués sur les déclarations de ces
extrémistes.
Par ailleurs, je crois que c'est quelqu'un qui est totalement
figé dans la vision tribale de l'Afrique. Et c'est là,
très curieusement, une continuité au Monde : depuis Philippe
Decraene jusqu'à Jean Hélène en passant par Jacques de
Barrin, les correspondants de ce journal en Afrique ont toujours
privilégié l'analyse ethnique « au niveau des
pâquerettes ». C'est-à-dire que lorsque des personnes se
battent, on cherche à identifier l'appartenance tribale, plutôt
que le processus politique qui fait qu'une force ou un gouvernement exploite
l'ethnisme.
Cette volonté de réduction a d'ailleurs conduit
à des articles très agressifs à l'égard des
universitaires, notamment avec de Barrin. Ils disent qu'au fond les
universitaires nous cassent les pieds à couper les cheveux en quatre
alors que l'Afrique c'est tellement évident, tellement simple : il
y a des ethnies qui s'opposent.
Ce schéma a son importance. Peut-être y a-t-il le
souci de faire plaisir à des instances officielles en France - quand on
est correspondant de RFI ou du Monde en Afrique de l'Est ? Mais il y a
aussi une fixation « hargneuse » sur l'explication ethnique
pour affirmer : « Voyez, on a raison ! » Et
chaque fois qu'on va trouver un élément allant dans ce sens, on
va enfoncer le clou.
Il y a une faiblesse intellectuelle dans l'analyse de
l'Afrique qui s'est installée au Monde et qui semble donner une
cohérence générale des éditoriaux aux reportages
des correspondants.
Le 12 août, vous avez réagi en
écrivant au directeur d'antenne de RFI, Michel Meyer, qu'est-ce que vous
lui disiez ?
Je lui disais que c'était étonnant qu'il y
ait un tel décalage entre ce que raconte son correspondant et ce qu'on
voit par ailleurs dans d'autres documents. Que les problèmes du Rwanda
et du Burundi étaient compliqués et qu'on attendait des analyses
et pas une « évidente désinformation ».
Autrement dit, soit Jean Hélène est bête,
soit il le fait exprès ; il a entrepris, depuis Nairobi, de
défendre une thèse, celle des idéologues du Hutu Power
rwandais et burundais. Il aurait pu expliquer le débat, présenter
les arguments...
Le remaniement ministériel de la fin août
a cristallisé une nouvelle fois les atermoiements des journalistes dont
nous parlions : ils y voient l'acte ultime du FPR pour s'approprier la
totalité du pouvoir. Auriez-vous des éléments d'analyse
plus désintéressés ?
Au fond, ce qui vient de se passer au Rwanda, c'est une
crise gouvernementale qui tourne essentiellement autour du problème de
la sécurité, de la justice, du traitement du génocide et
du retour des réfugiés. Cette crise a montré qu'au sein du
gouvernement - du FPR notamment - on a considéré que l'action
engagée n'était pas assez efficace, que ça
piétinait...
On assiste donc à un changement de personnels au sein
de la coalition au pouvoir, qui s'opère conformément aux
modalités prévues par les accords d'Arusha [5] : toutes les
permutations, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan de l'origine
dite « ethnique », aboutissent au maintien des mêmes
équilibres dans le nouveau gouvernement.
C'est une crise sérieuse mais rapidement
réglée et qui n'a pas pour résultat, comme on l'a dit, une
mainmise totale du FPR et des Tutsis sur le gouvernement. Ce dernier compte
toujours une majorité de ministres hutus et une majorité de
ministres n'appartenant pas au FPR. Cela étant, le FPR a, certes, une
influence prédominante puisque c'est lui qui a gagné la guerre et
que l'armée lui est prioritairement acquise : ça, personne
ne le nie. Mais en tous cas, on a toujours affaire à un gouvernement de
coalition.
À la base de cette crise gouvernementale, on trouve
l'exacerbation des tiraillements entre deux interprétations des
priorités à mettre en oeuvre : la justice ou la
réconciliation. Certains pensent qu'il n'y a pas de
réconciliation sans justice, et d'autres qu'il faut
accélérer la réconciliation et tourner un peu plus vite la
page sur le génocide ; c'est ça l'enjeu du débat.
Derrière cela, il peut y avoir différentes manigances, des
attitudes plus radicales, au FPR ou ailleurs...
Quand je lis la Libre Belgique aujourd'hui (1er
septembre), je trouve à peu près la description de cette crise.
Avec l'évocation « calme » des personnalités
en jeu. En revanche, dans l'article de Jean Hélène, j'ai
l'impression de lire qu'il y a eu un coup d'État à Kigali et
qu'il n'y a plus aucun ministre hutu ni aucun ministre non-FPR. [Les articles
de Smith pendant le remaniement exploitent, à peu de choses près,
la même trame - NDLR].
Son argumentation revient à dire que la
« fiction d'Arusha » est finie, que c'est l'échec du
gouvernement de coalition, etc. L'article ne met aucunement en valeur la
personnalité des nouveaux ministres mais surtout celle des
partants ; les mêmes partants qui étaient jusqu'alors
considérés comme des pendants du FPR ou des « Hutus de
service » deviennent tout à coup très bons en
démissionnant !
Tout est ramené à la construction d'un pouvoir
tutsi FPR à Kigali, on ne décèle aucune nuance. Or, la
philosophie du FPR n'est pas du tout celle de l'ethnisme, pas plus que Kagame
n'incarne l'ethnisme. Pas de trace des débats qui ont lieu à
Kigali et que tout le monde connaît, tout nous ramène à un
règlement de comptes contre le pouvoir de Kigali.
C'est quand même étonnant que, sur cette
situation, Le Monde soit d'un parti pris si disproportionné que
le point de vue d'un journal conservateur belge paraisse aussi
équilibré.
Mehdi Ba
P.-S.
Les notes sont de la rédaction
[1] Selon Mitterrand, le FPR aurait procédé
à son tour à un génocide après sa victoire sur les
troupes des ex-FAR. Cette victoire avait pourtant mis un terme au
génocide - bien réel celui-là - perpétré par
l'État rwandais, que la France soutenait indéfectiblement depuis
quatre ans par l'intermédiaire de son Président.
[2] Rappelons que, selon des informations recoupées par
la journaliste belge Colette Braeckman, deux soldats français du
Détachement d'assistance militaire d'instruction (DAMI) - dont l'un est
identifié - auraient procédé à cet attentat, lequel
fut le déclencheur du génocide. Aucune enquête à ce
sujet n'a été menée, ni par l'armée, ni par le
Parlement, ni par Stephen Smith. Ce dernier, au contraire, développait
dans « Libération l'hypothèse (non
étayée) d'une possible responsabilité du FPR dans
l'attentat.
[3] Léonard Nyangoma peut être sommairement
qualifié comme l'homme qui essaye par tous les moyens de créer
une guerre civile au Burundi.
[4] Les mauvaises langues (nombreuses à la
rédaction de Maintenant) ont dans l'idée que Smith
bénéficie de contacts trop étroits avec les services
spéciaux français. Les barrières de la
« déontologie » seraient pulvérisées
si ces mauvaises langues allaient jusqu'à dire qu'il perçoit des
mêmes services une quelconque compensation (un salaire ?!). La seule
question qui se pose est la suivante : pourquoi les directions de
Libé et du Monde acceptent-elles d'offrir de telles tribunes à
l'État, surtout dans des circonstances à ce point
« criminelles » ?
[5] Accords conclus par le Président Habyarimana et le
FPR en vue d'un partage du pouvoir entre les divers partis, sur une base
pluriethnique. Le génocide, couvert et soutenu par la France,
organisé et exécuté par les tenants du Hutu Power (qui
prirent le pouvoir « sur le cadavre d'Habyarimana »), en
fut la principale violation.
|