Incidences de la crise financière internationale dans le secteur minier congolais( Télécharger le fichier original )par Anthony Lavu Gere-Tula Université pédagogique Nationale (UPN) - License 2013 |
2.2.1.1. AgricultureL'agriculture crée des possibilités génératrices de revenus pour les pauvres et elle réduit les prix des aliments qui sont prédominants dans le panier de consommation des populations à faible revenu. La production agricole de la RD Congo se trouve réduite par rapport à ses vastes potentialité ; disposant d'un grand potentiel de croissance mais qui demeure faiblement exploité et ne répondant pas aux attentes de la population au plan alimentaire se qui conduit la majorité de la population congolaise à vivre dans une insécurité alimentaire. La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire national sont des terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur). Les principales productions exportées sont : § le café, § l'huile de palme, § le caoutchouc, § le coton, § le sucre, § le thé, et le cacao Tandis que les cultures vivrières concernent essentiellement le : · manioc, · la banane plantain, · le maïs, · l'arachide, et le riz. Ce problème sectoriel partiellement lié à la faiblesse de la productivité, est due à la difficulté d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main d'oeuvre agricole (suite aux conflits et aux maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation des techniques rudimentaires et du manque d'instruments adéquats de travail. L'agriculture congolaise dispose d'un grand potentiel de croissance mais qui demeure faiblement exploité et ne répond pas aux attentes de la population au plan alimentaire. Sa contribution à la croissance est restée modeste. Cependant, avec le temps ; l'importance que ce secteur présente quant à la croissance du pays commence à renaitre dans le chef des décideurs qui petit à petit ont permis à ce dernier à se réveiller de son sommeil. L'économie congolaise a affiché une croissance de 6.9 % en 2011 contre 7.1 % en 2010, tirée par l'agriculture, les industries extractives, le commerce. Une légère amélioration par rapport à 2010 a été constatée grâce aux effets positifs de la réhabilitation des routes de desserte agricole et de la mise en oeuvre de projets de développement des cultures d'exportation. Les évolutions au cours de la dernière décennie ont montré la capacité de la RDC à réaliser de bons résultats dans des conditions favorables. La production agricole croit rapidement dans les provinces, ce qui suggère une coopération entre les groupes politiques au niveau provincial ; L'agriculture de subsistance et l'agriculture orientée vers les marchés locales sont en croissance rapide dans les zones ou la sécurité a été rétablie. La relance des activités agricoles, nécessite certes d'importants capitaux, la sécurité des investissements, mais aussi la mise en oeuvre de mesures incitatives dans un cadre juridique réformé ; A cet égard, la loi n° 11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture en République démocratique du Congo devrait, au niveau des différents textes d'application attendus, répondre du moins en partie aux attentes des exploitants agricoles. Tableau n°1: PRODUCTION ANNUELLE DES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES Ce tableau nous permet d'avoir une idée sur l'essentiel de la production agricole depuis l'année 2000.
Source BCC : Bulletin mensuel d'Information et de Statistiques et Evolution économique et perspectives au 31 décembre 2012 et Condensé hebdomadaire des informations statistiques 2012 Graphique n°1 : Production annuelle des produits agricoles exprimés en tonnes de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau n°1 Graphique n°2 : Production annuelle des produits agricoles exprimés en m3 de 2000 à 2012 Source : réalisé sur base de notre tableau n°1 La lecture du tableau et des graphiques 1 & 2, montre que dans la production agricole d`exportation, les principaux produits agricoles d'exportation qui ont enregistré un regain du niveau de production sont : les bois grumes et les bois sciés. Par contre, une chute de production a été observée dans le café, le caoutchouc et l'huile de palme. 2.2.1.2. Mines La RD Congo est un pays à vocation minière mais paradoxalement, à son sous sol que tout le monde s'accorde à qualifier de "scandale géologique", elle est peu connue du grand public : « En avril 2010, un négociant kinois d'origine guinéenne a été arrêté à l'aéroport de n'djili avec quelques tonnes d'un minerai acheté à Kinshasa qu'il croyait être du coltan et qu'il avait l'intention d'aller vendre dans un pays de l'extrême orient. L'affaire avait fait bruit dans les medias et tous les services publics ayant participé à cette arrestation pensaient avoir décelé la fraude minière du siècle. Or, toute l'opération ne concourait en fait, qu'à un vaste mal entendu où chacun a été un peu victime de sa naïveté, de son ignorance de la chose minière. Il suffisait de savoir qu'au Congo, le coltan ne se trouve que dans les provinces du Kivu et dans le nord-Katanga. En effet, les analyses des experts ont démontré après coup, qu'il s'agissait de l'ilménite, un minerai de titane sans intérêt économique au regard de son cours actuel(47(*)) qu'on rencontre dans les exploitations artisanales d'or et de diamant du Bas-Congo et si ce soit disant coltan provenait de l'Est du pays, on aurait dû se poser la question de savoir pourquoi le négociant aurait choisi de le faire transiter par Kinshasa pour ensuite l'exporter vers l'Asie du sud-est, alors qu'il existe des structures d'exportation opérationnelles des produits miniers dans les villes de l'Est48(*)». Comparativement à d'autres pays, les indices de minéralisation ayant permis la découverte des gisements des réserves considérables ont été trouvé avec une certaine facilité. Il faut savoir que dans des travaux de prospection minière, on n'est pas toujours sûr de découvrir des gisements. C'est pourquoi pour le cas de notre pays, cette expression légendaire a été clamée : LE CONGO EST UN SCANDALE GEOLOGIQUE ! Cependant, dans la recherche et l'exploitation minières, il est question de connaître les substances qui ont fait l'objet des activités minières. Sommairement, nous pouvons donner la répartition suivante : 6. AU KATANGA : - Le cuivre et ses accompagnateurs ; - L'étain et ses accompagnateurs ; - Le charbon ; - Le calcaire à ciment ; - Le manganèse 7. AU KASAI : le diamant
8. AU KIVU : - l'or - L'étain et ses accompagnateurs - Le gaz méthane 9. DANS LA PROVINCE ORIENTALE : l'or
10. AU BAS-CONGO : - le vanadium ; - L'aluminium ; - Les hydrocarbures liquides ; - Le calcaire à ciment Il n'y a pas de secrets à reconnaître que l'ancienne métropole a bénéficié largement pour son développement, son épanouissement et son expansion des ressources minérales et naturelles du Congo. Les conditions de travail dans les mines pendant une longue période sont restées très mauvaises. Les années 20-30 se sont illustrées par un taux très élevé de mortalité dû à la silicose et autres pneumoconioses. Les accidents de travail graves ont balisé l'histoire des mines au Congo. Avec l'accession du Congo à l'indépendance, le Secteur Minier a été sérieusement secoué et très affecté par : - Le vieillissement de son outil de production ;
- Les interférences politiques et autres ; - La mauvaise gestion ; - La fluctuation du cours des matières premières ; - La mauvaise politique sociale au sein des sociétés minières. L'exploitation minière au Congo a été orientée principalement à la valorisation des métaux non ferreux et des substances minérales précieuses. Alors que son sol regorge d'une vaste gamme d'autres substances minérales qui sont exploitées dans d'autres pays. Sommairement, les substances minérales peuvent être classifiées, suivant leur utilisation de la manière ci-après : - Les métaux ferreux - Les métaux non-ferreux - Les substances minérales précieuses - Les minéraux industriels Dans les minéraux industriels, sont regroupées les substances minérales ci-après : - Matériaux de construction : sable siliceux, calcaire, grès, argile, schiste ardoisière, dolomie, etc.
- Pierre de dimension : granite, marbre, basalte, etc. - Sel gemme Avec tous les bouleversements politiques dans le monde d'une part et le développement de la technologie, le secteur minier du Congo considéré pendant longtemps comme un réservoir de matières premières à bon marché, est confronté à une profonde mutation. Les revenus de ses ressources ayant été dilapidés, mal gérés et détournés ; le coût de production croissant sans cesse, le vieillissement de l'outil de production et le manque des pièces de rechange sont des voyant allumés qui ont tiré la sonnette d'alarme dans les années 70. Mais les décideurs sont restés sourds. Face à cet état de choses, au Ministère de Mines, la réflexion sur l'après-mine a déjà commencé à faire jour. C'est sur l'industrie extractrice et particulièrement l'exploitation minière que reposent les espoirs de croissance économique du pays, mais ce dernier ne tire que partiellement profit de la grande richesse du sous-sol du pays. Malgré un moment sombre sur l'histoire économique en République démocratique du Congo, la reprise et la consolidation de la croissance économique reposent dans une approche par produit sur des secteurs d'activités bien précis dont les mines. Le tableau et graphique qui suivent donnent l'évolution en volume de quelques productions. Tableau n°2 : PRODUCTION ANNUELLE DES PRINCIPAUX PRODUITS MINIERS Le tableau suivant renseigne sur l'évolution de la production minérale en RD Congo depuis l'année 2000 (tous les produits sont en tonne sauf le diamant en 1000 carats et l'or brut en Kilo).
Source : CEEC : RAPPORTS SYNTHESES DES EXPERTISES ET EXPORTATIONS DES SUBSTANCES MINERALES PRODUITES EN RDC. Graphique n°3 : Production annuelle de diamant exprimé en 1000 carats de 2000 à 2012 Source : réalisé sur base de notre tableau n°2 Graphique n°4 : Production annuelle du Cuivre, Cobalt et zinc exprimé en tonnes de 2000 à 2012 Source : réalisé sur base de notre tableau n°2 Graphique n°5 : Production annuelle du Coltan, de la Cassitérite et Wolframite exprimés en tonnes de 2000 à 2012
Source : réalisé sur base de notre tableau n°2
Graphique n°6 : Production annuelle de l'or brut exprimé en kg de 2000 à 2012 Source : réalisé sur base de notre tableau n°2 L'activité de la production minière indique ce qui suit : · La production du cuivre et du cobalt a connu une ascension sure mais timide au début des années 2000 ; cependant, en dépit de la crise financièrement qui a eu un impact non négligeable sur le secteur minier congolais, la production de métaux non ferreux n'a cessé d'augmenter à partir de 2007 pour le cuivre et pour le cobalt ; · La production du Zinc a connu une évolution oscillante dans le début de la période en étude et a connu en 2012 une baisse de 2% par rapport à son niveau de 2006 ; mais son rythme n'a pas du tout étais dérangé par les effets de la crise financière international. · En ce qui concerne l'or, les statistiques concernent essentiellement l'or de production artisanale, l'exploitation industrielle n'étant pas opérationnelle. Ce dernier a gravi les échelons positivement jusqu'en 2003 ; cependant, il a subit une baisse importante de sa production en 2003 jusqu'au moment même de la crise. Le bond observé à partir de 2011 se justifie par l'entrée en production de la Société TWANGIZA MINING, filiale de BANRO ; · la production du diamant a connu une évolution oscillante pendant la période sous étude, avec une phase ascendante de 2000 à 2007 due à la libéralisation du secteur minier congolais rendue dans le Code Minier qui a permit un boom de l'artisanat minier ; une régression de 2008 à 2010 justifié par la Crise Financière Internationale et une reprise à partir de 2011 justifiée par la reprise de la production de la MIBA jusqu'à ce jour. · En ce qui concerne la production de la cassitérite, on observe un mouvement de croissance accéléré à partir de 2003 selon les données en notre possession avant les années 2008 et une baisse à partir de 2009 jusqu'en 2012. · pour le wolframite, l'on observe une baisse sensible à partir de 2008 suite à la mesure prise par le Gouvernement portant suspension des activités minières à l'Est et de l'embargo qui frappe les minerais provenant des zones de conflit ainsi que de l'insécurité récurrente qui sévit dans les provinces orientale, du Nord-Kivu et le Sud-Kivu. * 47 A la fin 08/2010, le cours de l'ilménite était environ de 80 à 130 USD/ tonne métrique. Etant donné le relatif enclavement des sites miniers par rapport à la côte du minerai à un tel cours, il ne payerai même pas son transport jusqu'au consommateur. * 48 Léonide Mupepele Monti, L'INDUSTRIE MINERAL CONGOLAISE " chiffres et défis" tome 1, (l'harmattan RDC) |
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