Le discount du pétrole
Remerciements
Mes remerciements s'adressent en premier lieu à mon
maître de stage, MademoiselleElise Baray, responsable du groupe achats
contrats de la Raffinerie de Normandie Total, pour sa confiance, son soutien et
ses conseils qui m'ont permis de progresser et m'ont fortement orienté
dans le choix de ce sujet.
Je tiens également à remercier, toute
l'équipe pédagogique du Master PIM par alternance pour avoir
assuré la partie théorique de celle-ci. Je remercie plus
particulièrement :
Mon tuteur universitaire, Monsieur PatriceBrière pour
l'aide et les conseils concernant la rédaction de ce mémoire,
qu'il m'a apportés lors des différents suivis, mais aussi pour
avoir était compréhensif, réactif et toujours de bon
conseil.
Pour finir merci à tous ceux qui m'ont soutenu lors de
cette année d'alternance et dans la rédaction de ce
mémoire, mes parents pour leurs conseils et leur aide.
Engagement :
« Je soussigné(e), Morice
Damien, certifie n'avoir plagié dans ce travail aucun auteur ou
document sous la forme écrite ou électronique.
Je certifie également que ce travail est le fruit de
mes recherches à titre individuel. »
Date :
Signature :
« Changez vos stratégies et
tactiques, mais jamais vos principes. »
John Kessel, Psychologue sportif
Américain.
Sommaire
Introduction
6
I) Les distributeurs de carburant en France
9
I.I) Les grands groupes pétroliers
10
I.II) LA GRANDE DISTRIBUTION
10
I.III) LES DISTRIBUTEURS INDÉPENDANTS
11
II) L'évolution de l'environnement des distributeurs de
carburants en France depuis 1980
12
II.I) LES FACTEURS D'ÉVOLUTION
13
II.I.I) L'environnement politique et législatif
14
I.I.II) L'environnement économique
20
II.I.III) L'environnement socioculturel
23
II.I.IV) L'environnement technologique
27
Le marché français de la distribution de carburant
aujourd'hui
28
IV) LES RÉPONSES STRATÉGIQUES POSSIBLES
30
IV.I).LES NOUVEAUX MODES DE DISTRIBUTION
30
IV.II) LE DISCOUNT
32
IV.III) CHANGEMENT DU PLAN DE MERCHANDISING
34
Définition du merchandising
34
IV.III.II) SON INFLUENCE AUPRÈS DU CONSOMMATEUR
37
IV.IV) Optimisation du service offert au consommateur
38
Définition du concept de services autour des produits
38
IV.IV.I) L'influence de la qualité de service sur le choix
du consommateur
40
IV.V) QUALITÉ ET PERFORMANCE DES CARBURANTS
40
V) Les stratégies commerciales actuelles
42
Un produit d'appel pour les grandes surfaces
42
V.II) La riposte des distributeurs pétroliers
43
VI) Exemple de « Total access»
45
VI.I) LE CONCEPT
45
VI.II) LA STRATÉGIE COMMERCIALE
46
VI.III) L'AVANTAGE CONCURRENTIEL
47
Annexe 8
80
Annexe 9
81
La bibliographie et Référence
82
Introduction
Le pétrole est une énergie fossile qui est
devenu indispensable dans la vie deshommes, c'est la source d'énergie la
plus utilisée dans le monde de nos jours. Elle est majoritairement
utilisée dans 2 domaines qui sont les transports pour fabriquer du
carburant ou bien du kérosène et dans la pétrochimie, qui
permet de transformer le pétrole en matières plastiques.
L'utilisation des carburants comme le gazole ou bien l'essence utilisés
dans les véhicules, représentent les produits pétroliers
les plus consommés par les ménages français aujourd'hui.
Le pétrole adeux principales caractéristiques : la
première est de ne pas être une énergie renouvelable, ce
qui veut dire que ses ressources sont limitées en quantité. La
seconde est que son extraction, sa transformation et son transport
entraînent l'émission de gaz à effet de serre, ce qui en
fait une énergie particulièrement polluante.
Depuis 1974, la demande en produits pétroliers est
fortement haussière, notamment due à la croissance soutenue des
pays émergents. Dans le même temps, les ressources
pétrolières mondiales s'affaiblissent petit à petit. La
conséquence de ce phénomène économique de
déséquilibre entre l'offre et la demande est une hausse du prix
des produits pétroliers, donc du prix des carburantsdistribués
par les stations services françaises par exemple.
De 1974 jusqu'à aujourd'hui, les prix à la pompe
dans l'héxagone ont connu de fortes chutes comme lors des deux chocs
pétroliers de 1979 et de 2008 avant de remonter et d'être à
leur plus haut niveau aujourd'hui, notamment dû à la situation
géopolitique instable de certains pays producteurs. La forte
montée des prix des carburants à la pompe a
particulièrement touché les ménages français du
fait qu'elle a été accompagnée par différentes
crises économiques ces dernières années qui ont eu pour
conséquence une baisse du pouvoir d'achat des ménages
français.
Les carburants deviennent de plus en plus chers pour les
ménages français, par exemple :
la part correspondante de leur budget consacrée au
carburant principalement lié à l'utilisation de leurs voitures
est passée de 3,1 % en 1960 à 3,5 % en 2006 et 4% en
20111(*), proche du
niveaurecord de 4,4 % de 1985.
Ces mouvements traduisent d'abord l'utilisation croissante des
véhicules, puis la variation des prix des carburants et lubrifiants, qui
ont d'abord augmenté de 6,8 % en moyenne annuelle de 1960 à 1985
avant de progresser de 1,7% entre 1986 et 2002. De 2003 à 2006, la
hausse de prix a été nettement plus vive (+7,3 % par an, en
moyenne), soit 5,6 points de plus que l'inflation hors carburants et
lubrifiants. Ils ont dépensé 35,0 milliards d'euros en carburants
et lubrifiants en 2006, soit en moyenne 550 euros par habitant.
Cette hausse de la demande et du prix des carburants
accompagnée d'une baisse de pouvoir d'achat a fait évoluer
l'environnement macroéconomique des distributeurs de carburants.Cela
nous amène donc à nous poser une question :
Quelle est la
réponse stratégique des distributeurs de carburants en France
face à l'évolution de leur environnement ?
Afin de répondre du mieux possible à cette
problématique, définissons quelques mots clés.
Qu'est ce que la
stratégie d'entreprise ?
La stratégie d'entreprise est le commencement de tout.
On peut définir la stratégie comme une suite de décisions
et d'actions au service d'une politique. Elle se définit au niveau
global (corporate strategy) mais aussi au niveau fonctionnel (business strategy
ou stratégie de distribution : stratégie commerciale,
financière...).
Qu'est qu'une entreprise
de distribution ?
On peut qualifier une entreprise de distributeur lorsque
celle-ci achète divers produits qui peuvent aussi bien être des
matières premières ou des produits finis afin de les revendre sur
un marché précis. Les stations services sont les commerces
spécialisés dans la distribution de différents produits
pétroliers tels que les carburants ou des lubrifiants par exemple.
Qu'est ce qu'un
carburant ?
Un carburant désigne un combustible qui alimente un
moteur thermique. Celui-ci apporte l'énergie nécessaire au
fonctionnement d'un moteur essence ou diesel. La majorité des carburants
aujourd'hui sont issus de l'énergie fossile, plus
précisément du pétrole ; ils sont aussi
appelés
hydrocarbures.
Qu'est ce que
l'environnement de l'entreprise ?
L'environnement de l'entreprise est l'ensemble des
éléments externes susceptible d'influencer son activité et
sa pérennité.
Afin de répondre à la problématique
devant laquelle se trouvent les distributeurs de carburantsaujourd'hui, nous
verrons dans un premier temps qui sont les distributeurs de carburant sur le
territoire Français. Nous nous intéresserons ensuite à
l'évolution de leur environnement depuis 1980. Dans un second temps,
nous nous intéresserons au marché français de la
distribution de carburant et enfin nous analyserons les réponses
stratégiques possibles, et le choix de stratégie actuelle des
distributeurs. Nous étudierons enfin le récent choix
stratégique du distributeur de carburant TOTAL.
I) Les distributeurs de carburant en France
Au 31 décembre 2010, la France comptait 12 051 stations
services2(*) sur son
territoire.
On peut constater que 5663 stations services sont
gérées par des sociétés pétrolières,
1448 par des indépendants et 4940 par des enseignes de grandes et
moyennes surfaces.
La majorité des distributeurs de carburant se
fournissent auprès des grands groupes pétroliers privés
qui gèrent les raffineries qui sont Exxon Mobil, Shell, Chevron, BP ou
encore Total leader sur le marché français. Le carburant de base
est le même pour toutes les enseignes ; ce qui change c'est que
certaines d'entre-elles comme les pétroliers par exemple ajoutent des
additifs que les autres distributeurs ne possèdent pas.
La taille des stations services variera en fonction de leurs
emplacements. On peut distinguer les stations services autoroutières et
les stations services de proximité. La principale différence
entre ces deux emplacements va être le débit de carburant et les
produits et services annexes vendus qui seront en moyenne plus importants dans
les stations service autoroutières que dans celles de
proximité.
I.I) Les grands groupes
pétroliers
Les grands groupes pétroliers appartenant aux
supermajors3(*)ont toutes
leurs stations services présentes sur le territoire Français
à l'exception des pétroliers américains Chevron-Texaco et
Conoco Philips.
ExxonMobil est présent sur le territoire par
l'intermédiare de sa marque Esso.
Royal Dutch Petroleum est présent sur le territoire par
l'intermédiaire de sa marque Shell.
British Petroleum par l'intermédiaire de sa marque
BP.
Total.SA par
l'intermédiaire de ses marques Total, Elf, Total access, Elan, AS 24.
Le groupe pétrolier Total
est le mieux représenté sur le marché Français
Les supermajors exploitent la majorité de leurs
stations services de manière organique.
On distingue différents modes de gestion :
Les stations Company Owned Company Operatedqui
sont gérées par des filiales des grands groupes pétroliers
ou bien directement par elles-même. Ces stations services ainsi que leurs
fonds de commerce appartiennent au réseau officiel du groupe
pétrolier.
Lesgérantsmandataires
Les stations « Company Owned Dealer
Operated » font partie du réseau officiel du groupe
pétrolier : le fonds de commerce appartient au groupe pétrolier.
Le détaillant est gérant d'une SARL qui a
reçu un mandat du groupe pétrolier pour exploiter le fonds de
commerce.
I.II) LA GRANDE DISTRIBUTION
Les grandes et moyennes surfaces représentent 4940
stations sur tout le territoire français. Ces stations sont
principalement approvisionnées par les grands groupes pétroliers
qui gèrent les raffineries.
Toutes les stations services ont donc le statut de revendeur
de marque puisqu'elles achètent à un prix ferme les carburants
qu'elles revendront à la pompe à la marque du distributeur.Les
principales enseignes sont :
LesMousquetaires (regroupant les enseignes
Intermarché, Ecomarché, Netto et Roady) qui représentent
1.500 stations.
Carrefour représente 1.200 stations
Leclerc représente 485 stations
Systéme U représente
140stations
Auchan représente 110 stations
Cora représente 58stations
I.III) LES DISTRIBUTEURS
INDÉPENDANTS
Les distributeurs indépendants ont connu une forte
diminution depuis plusieurs années. On s'aperçoit que 60% de ces
distributeurs ont plus de 55 ans. Ils représentent aujourd'hui 1448
stations.Ils sont souvent liés aux compagnies pétrolières
qui les approvisionnent en carburant. Dans certains cas, ils ne sont pas
propriétaires du carburant stocké dans leurs cuves de
rétention.
Certains distributeurs n'ont pas de marque de distributeur
attitré, ils sont approvisionnés en carburant par des grossistes
indépendants. Dans le jargon des distributeurs de carburant, on les
appelle « les pompes blanches ».
Les indépendants sont souvent propriétaires de
leurs murs en zone rurale et locataires en ville. Dans tous les cas, les
indépendants sont propriétaires de leur fond de commerce.
On distingue deux différents modes de gestion pour les
propriétaires:
Les commissionnaires: Ils vendent le carburant
pour le compte d'un pétrolier. Ils reçoivent en contrepartie une
commission. Nombre d'entre eux sont, en plus de leur activité station,
liés à une marque automobile, soit comme concessionnaire, soit
comme agent. Les revendeurs de marque: Ils achètent
« ferme » à la compagnie pétrolière le carburant
qu'ils revendent à la pompe. Ils fixent donc eux-mêmes le prix des
carburants qu'ils distribuent dans leurs stations.
Voici donc les différents distributeurs de carburants sur
le marché français aujourd'hui ; ils ont vu leur
environnement changé durant ces 30 dernières années.
Voyons qu'elles ont été les principales évolutions de leur
environnement depuis 1980 et l'influence de celui ci sur leurs
activités.
II) L'évolution de
l'environnement des distributeurs de carburants en France depuis 1980
Comme toute entreprise, les distributeurs de carburants ne
sont pas des entités isolées du milieu dans lequel ils
évoluent. Ils agissent sur leur environnement, ils s'intègrent
à cet environnement ce qui les oblige à le surveiller en
permanence.
Les distributeurs de carburants peuvent être
influencés par leur environnement de manière positive ou
négative, ce qui leur permet de dégager des opportunités
ou des contraintes.
Ils doivent surveiller de manière permanente
l'évolution de leurs marchés, de leurs concurrences et des
technologies. Les distributeurs doivent identifier, dans un premier temps, les
facteurs qui influencent leur environnement et identifier des variables
d'évolution afin de repérer des opportunités ou
d'anticiper d'éventuelles contraintes.
D'une manière générale, l'environnement
est à la source d'un certain nombre de contraintes pour l'entreprise.
On peut distinguer différents types de contraintes, qui
peuvent être externes aux distributeurs de carburants ou bien
résulter de phénomènes économiques et
sociologiques.
Les contraintes externes sont facilement identifiables, il
s'agit, par exemple, du coût des approvisionnements en carburants, de la
fiscalité en vigueur sur les produits pétroliers appelée
TICPE4(*), de l'apparition
de nouveaux concurrents sur le marché, de la politique de l'état,
etc...
Ces contraintes peuvent être directement imposées
par l'état, ou bien les fournisseurs mais aussi les consommateurs.
Les contraintes économiques, sociologiques et
naturelles sont très importantes. Il peut s'agir du pouvoir d'achat des
ménages français, des évolutions de comportement de
consommation, de crise économique mais aussi d'événements
spécifiques comme des guerres, des catastrophes naturelles.
L'environnement est une source d'incertitude pour les
distributeurs de carburants. Cette incertitude s'observe au niveau des
marchés mais aussi au niveau économique, politique et social.
Le nombre de stations services présente sur le
territoire Français a considérablement diminué ces vingt
dernières années. On est passé de 40 000 à
12 000 en 20 ans5(*),
ce qui correspond à une diminution d'un tiers du parc français.
Ce phénomène de diminution peut être mis en
parallèle avec ce qui s'est passé dans le secteur de
l'alimentation. Le marché était en situation de forte
concentration avec des petites stations services bien implantées sur le
territoire, mais du manque de compétitivité en prix et service
ainsi que de l'évolution de la législation a eu pour
conséquence leur fermeture les unes après les autres. Les plus
durement touchés par cette évolution de l'environnement
macroéconomique ont été les indépendants et les
petites stations qui s'avéraientne plus être suffisamment
compétitives. Examinons les facteurs qui ont agi sur l'évolution
de l'environnement des distributeurs de carburants.
II.I) LES FACTEURS
D'ÉVOLUTION
Comme nous avons pu le voir précédemment, les
composantes de l'environnement des distributeurs de carburant sont aussi bien
de nature économique, socioculturelle, politique et technologique. Ces
différentes composantes sont influencées à leur tour par
différents facteurs qui auront un impact sur leur évolution. Afin
d'identifier ces différents facteurs d'évolution de
l'environnement des distributeurs de carburants nous pouvons nous inspirer du
modèle de P.E.S.T.E.L.
Le modèle de P.E.S.T.E.L est un outil orienté
sur l'évaluation des forces de l'environnement externe d'une entreprise
qui peuvent avoir une influence sur sa situation. Il oriente les recherches de
données suivant six différents facteurs. Nous utiliserons les
facteurs de ce modèle qui ont le plus influencés
l'évolution des distributeurs de carburants ces vingt dernière
années.
II.I.I) L'environnement politique et législatif
Les distributeurs de carburants sont dépendants des
contraintes politiques :
1) soit qu'elles résultent du changement de parti
politique du gouvernement
2) soit qu'elles résultent de modifications de la
législation en vigueur. Plusieurs facteurs politiques et
législatifs ont fait évoluer l'environnement des distributeurs de
carburants.
Voyons dans un premier temps l'évolution des
règles en vigueur concernant la création d'une station service :
Les exploitants de stations services sont
protégés par la liberté du commerce et de l'industrie
puisqu'il s'agit d'une activité économique. Cependant, la nature
de l'activité est spécifique ce qui oblige l'état à
s'intéresser à son exercice notamment pour des raisons
liées à l'ordre public environnemental. Ce qui justifie que
l'état peut intervenir dans l'exploitation des stations et autoriser
leurs ouvertures sous certaines conditions. Ce sont des installations de
stockage et de distribution de carburant qui sont toxiques pour
l'environnement. Cela a pour effet l'application d'une législation
spécifique. Les stations services font partiede la catégorie
juridique des «installations classées IC». Leur ouverture et
exploitation sont soumises aux dispositions protectrices du code de
l'environnement l'article L511-1. Avec notamment les rubriques 1432 et 1434 qui
précisent « je cite » : «Les installations
de chargement de véhicules-citernes, remplissage de récipients
mobiles ou des réservoirs des véhicules à moteur,
installations de chargement ou de déchargement desservant un
dépôt de liquides inflammables sont soumis à
autorisation». Toutes les restrictions liées à la
liberté d'ouverture des stations ont pour objectif de prévenir
les risques que peut entraîner leur exploitation. La mise en place de ces
règles restrictives a eu pour conséquence une baisse de
l'ouverture des stations services sur le territoire français donc une
diminution du parc.
Il faut définir le niveau de dangerosité d'une
station afin de clairement identifier le régime qui lui sera applicable.
Voyons quels sont les principaux risques liés à l'exploitation
d'une station :
Risques accidentels et
maîtrise de l'urbanisation
Les carburants ainsi que les GPL sont des liquides
extrêmement inflammables. Les stations services sont souvent
implantées à proximité d'habitations et
d'établissements recevant du public. Il y a donc des contraintes
à respecter, notament en terme de distance entre les stations services
et les lieux publics par exemple.
Risques de pollutions des
eaux et des sols
Dans une grande majorité de stations services, les
réservoirs sont enterrés. Les risques de fuite de carburant de
l'enveloppe du réservoir ne sont pas nuls. Des fuites de carburants lors
de la distribution sont possibles.
Risque
sanitaire
Durant la phase de chargement des véhicules citernes
dans les cuves et la phase de déchargement dans les stations
services il peut y avoir des émissions de vapeur d'essence qui
sont polluantes pour l'air. Les vapeurs contribuent aussi à
l'émission de gaz à effet de serre. Par exemple, lors du
débranchement du pistolet, une légère perte de gaz
méthane peut se produire.Ces légères fuites de vapeur
entrainent les consommateurs à l'exposition à de faible dose de
benzène à chaque utilisation.
Le code de l'environnement prend en considération deux
critères majeurs pour définir la dangerosité d'une station
service. Le premier est le critère de stockage et le second, le
débit de la station. Par exemple, si la cuve de stockage des liquides
inflammables est inférieure ou égal à 100m3 ou bien quand
le débit de cette station est inférieur ou égal à
20m3/h, l'ouverture de la station ne sera soumise qu'à un régime
déclaratif. Dans ce cas, le nouvel exploitant envoie une
déclaration à la Préfecture du lieu envisagé de
l'ouverture. Si la station service projette d'être au dessus des deux
critères précédents, alors elle sera soumise à un
régime d'autorisation. L'exploitant devra alors constituer un
dossier6(*) qui sera rendu
au Préfet du lieu de département du lieu d'implantation
prévu. Cette procédure est souvent longue (plusieurs mois).En cas
d'acceptation du dossier, la Préfecture délivre un titre
d'exploitation ; cependant les autorités se réservent le
droit de retirer à tout moment ce titre dans le cas de non respect des
règles en vigueur. L'exploitation d'une station n'est donc pas
totalement libre, elle est soumise à de nombreuses règles qui
émanent des institutions publiques françaises et
européennes ce qui laisse peu de marges de manoeuvre aux distributeurs.
Ces règles ont influencé l'environnement des distributeurs de
carburant et ont donc eu un impact direct sur le développement de leurs
activités. Voyons maintenant les différentes directives et lois
qui ont eu un impact majeur sur l'activité des distributeurs de
carburants.
L'année 1985 marque la promulgation d'une directive
majeure qui va chambouler l'environnement des distributeurs de carburants.
Après de fortes pressions des groupes de la grandes distributions
alimentaires pour rentrer sur le marché de la distribution de carburant,
le gouvernement de l'époque va décider d'ouvrir le marché
et de libéraliser les prix des différents carburants à la
pompe jusqu'à l'heure encadré par l'Etat.Le prix des carburants
à la pompe étaient fixés par le gouvernement en fonction
du prix du marché. Cette annonce marque un point tournant. Sur le
marché, l'arrivée de la grande distribution va bousculer
l'environnement concurrentiel avec la possibilité pour chaque
distributeur de fixer ses prix librement.
En 2000, la Commission Européenne a interdit le contenu
de plomb tétraéthyle dans l'essence. Ce qui a engendré un
coût d'adaptation pour les producteurs de carburant qui a
été répercuté sur le prix de vente au
distributeur.
En 2007, lors de l'élection du Président
Sarkozy, le nouveau gouvernement au pouvoir a mis en place ce que l'on appelle
le grenelle de l'environnement qui a pour but de réunir des
représentants de l'Etat et de la société civile afin
d'établir une feuille de route en faveur de l'écologie, du
développement et de l'aménagement durable. Cela a eu pour
première conséquence une évolution de la
réglementation des installations classées IC avec notamment la
mise en application d'un nouvel arrêté ministériel datant
du 19 décembre 20087(*). Cet arrêté fixe les règles
générales et prescriptions techniques applicables aux
stations-services soumises à autorisation sous la rubrique 1434 de la
nomenclature des installations classées.
Les stations distribuant moins de 3500 m3/par an sont
désormais soumises à déclaration auprès de leur
Préfecture d'affiliation8(*). Les stations distribuant de 3500 à 8000m3/par
an sont soumises à un enregistrement auprès de la
Préfecture. Les stations distribuant plus 8000m3/an relèvent du
régime d'autorisation.
Des nouvelles normes de sécurité imposent
désormais que les stations mettent à jour leur dispositif de
rétention de carburant avec le doublement des parois des cuves.
1) Les nouveaux réservoirs doivent être soit
à double enveloppe avec détection de fuite, soit placés en
fosse étanche et fermée avec détection de fuite par
présence de liquide en point bas de la fosse. Les réservoirs
enterrés simple enveloppe (non situés en fosse) existants devront
être remplacés d'ici 2010.
2) La mise en place de récupérateurs des
vapeurs, en fonction du débit annuel d'essence vendu par les
stations-services : cette récupération interviendra lors de
la phase de déchargement des véhicules citernes dans les cuves de
rétention des stations services et aussi lors de la phase de
distribution dans les réservoirs de véhicules des consommateurs.
3) La mise en place d'aire d'accueil sécurisé
pour les camions citernee avant 2014.
Cet arrêté impose aussi :
- l'éloignement des stockages de bouteilles de gaz
combustibles liquéfiés,
- l'intégration dans le paysage, la ventilation,
- la surveillance de l'exploitation,
- le contrôle de l'utilisation des appareils de
distribution et de remplissage,
- la connaissance des produits-étiquetage,
- la propreté, l'état des stocks de liquides
inflammables,
- la vérification périodique des installations
électriques,
- la localisation des risques,
- la compatibilité des matériaux,
- l'interdiction des feux,
- le plan de prévention,
- permis de feu,
- consignes de sécurité,
- consignes d'exploitation.
Au 1er janvier 2015, il y aura interdiction de faire
déboucher une cuve de dépotage en sous sol, en rez de
chaussée d'un immeuble habité. Au 1er janvier 2020,
les stations services ne pourront plus distribuer de carburant de
catégorie B9(*) en
rez-de-chaussée d'un immeuble habité ou occupé par des
tiers ou en sous-sol, sauf équipement suivant :: système de
détection des vapeurs d'hydrocarbures, installation de ventilation
d'urgence, arrêt d'urgence automatique des appareils, systèmes de
récupération des vapeurs, système de régulation
électronique en boucle fermée. Le Préfet peut, pour une
installation donnée, modifier par arrêté les dispositions
de l'arrêté ministériel, à l'exception de celles
relatives aux systèmes de récupération des vapeurs.
Toutes ces évolutions ont un coût financier
important pour les distributeurs notamment les plus petits. L'investissement
afin de mettre aux normes une station est estimé entre
50 000 et 80 000 euros au minimum.
Dans le cas où les distributeurs ne peuvent pas
financièrement assumer un tel changement, ils peuvent demander une aide
financière auprès du Comité Professionnel de la
Distribution de Carburants (CPDC).
L'existence de barrières à la sortie du
marché de la distribution de carburant existe car en cas d'arrêt
d'activité, le coût de dépollution du site est très
élevé ce qui limite l'ouverture de station.
Au niveau politique les gouvernements Français de
Jacques Chirac en 2002 et de Nicolas Sarkozy en 2007 sous l'influence de la
Commission Européenne ont largement privilégié la
consommation de gazole auprès des automobilistes français. En
taxant plus les utilisateurs de véhicules essence, le Gouvernement a
souhaiteé privilégier les utilisateurs de carburant type gazole
qui sont moins polluants. Les distributeurs de carburants ont dû adapter
leur offre à cette évolution en proposant plus de gazole et moins
d'essence10(*). Autre
exemple politique, les dernières élections présidentielles
qui ont vu la victoire de François Hollande. Par l'intermédiaire
d'un décret, les prix des carburants à la pompe n'augmenteront
pas pendant une durée de trois mois suivants la date de son
élection en cas de trop forte augmentation des prix. Cette
décision aura un impact sur les distributeurs de carburants ;
ceux-ci ne pourront pas augmenter leurs marges de distribution durant cette
période.
L'Etat Français est aussi intervenu pour réguler
le marché de la distribution de carburant sur les autoroutes
françaises. Jusqu'à l'année 2004, la distribution de
carburants sur les autoroutes était un marché peu concurrentiel
dominé par les grands groupes pétroliers. Quatre groupes
pétroliers représentaient 80% du marché, ce qui n'a pas
manqué de faire réagirle Conseil de la concurrence et la
Commission européenne qui ont mis en évidence les prix
élevés pratiqués sur ce marché (environ 10% plus
chers que dans les stations services hors autoroutes). L'attribution des
contrats d'exploitations des stations services par les sociétés
concessionnaires d'autoroutes relevait d'un simple accord de gré
à gré. Une fois le contrat signé entre la
société d'autoroutes et les exploitants retenus, le ministre
chargé de la voirie nationale délivrait un agrément
fondé sur, notamment, les impératifs de bonne gestion du domaine
public autoroutier et les garanties professionnelles et financières du
futur prestataire en vue d'assurer le bon accomplissement des missions qui lui
sont confiées. A partir du 16 mai 2002, (une nouvelle fois après
de fortes pressions des enseignes de distributions alimentaires) le Conseil
d'Etat a considéré que la distribution de carburant et la
restauration sur le réseau autoroutier devaient être
considérées comme des activités de service public. En
conséquence, les contrats liant les sociétés
concessionnaires aux restaurateurs et distributeurs de carburant devaient
s'analyser comme des sous-concessions de service public. Le conseil de la
concurrence a décidé de changer la procédure d'appel
d'offres, les concessionnaires d'autoroutes devront dorénavant passer
par un appel d'offre publique. Le 16 avril 2004, le conseil de la concurrence a
donc décidé de faire référence à l'article
L. 420-4/2° du code de commerce, je site"dès lors que la
vraisemblance du progrès économique est forte, que la
répartition du profit apporté entre les acteurs concernés
est assurée, que la concurrence serait renforcée et non pas
éliminée par la concertation".
Ce changement de méthode d'attribution des stations
services a permisd'ouvrir le marché de la distribution de carburant sur
autoroute et d'amorcer un rééquilibrage entre les principaux
acteurs de ce marché. Cette décision du conseil concurrentiel a
pour conséquence une baisse des prix à la pompe pour le
consommateur avec le renforcement de la présence de la grande
distribution sur les autoroutes. Elle a aussi intensifié un peu plus la
concurrence sur le marché notamment avec le changement de la
durée des contrats d'exploitation quiest passée de 30 ans
à 15 ans depuis cette décision.
L'environnement législatif et étatique a
été source d'influence sur les distributeurs de carburants ces
vingt dernières années. Depuis les années 2000, on peut
assister à un durcissement de l'encadrement de l'activité des
distributeurs de carburants, en contrôlant l'ouverture et l'exploitation
de stations services mais aussi en adoptant une politique plus ou moins forte
sur les taxes appliquées aux carburants. Pour beaucoup de distributeurs
notamment les plus petits, cet interventionnisme étatique est
très pesant pour les contraintes qu'ils imposent. La conséquence
sur l'évolution de l'environnement des distributeurs de carburant depuis
1980 a été une baisse des petits distributeurs car le coût
de mise aux normes de leurs installations était trop élevé
mais aussi dû à l'intensité concurrentiel sur le
marché, au profit des grandes surfaces alimentaires sur le marché
qui tirent les prix vers le bas et ne cessent d'augmenter leur parts de
marché.
I.I.II) L'environnement économique
Les distributeurs de carburants évoluent au sein d'une
économie qui est française pour tout ce qui touche la demande
mais internationale pour tout ce qui touche l'offre de carburants. En effet, le
prix et l'approvisionnement en carburant des stations service dépendent
fortement des pays producteurs de pétrole. L'environnement en
général est fortement influencé par les différentes
crises économiques comme les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ou
bien plus récemment la crise des subprimes de 2009 ou la crise de la
zone euro de 2011. Mais aussi par les croissances économiques des
années 80 et de 1995 à 2007 qui ont entraîné une
évolution des activités des distributeurs de carburants.
L'activité des distributeurs de carburants est beaucoup liée
à l'évolution des prix à la pompe. Voyons comment le prix
final au consommateur est décomposé11(*) :
Le prix du baril de
brut
La première source d'approvisionnement pour l'Europe et
la France est celle du baril Brent de mer du nord. La France s'approvisionne
aussi auprès d'autres sources de pétrole qui peuvent avoir des
prix différents. L'une des premières variables au changement de
prix du baril vient du prix exprimé en dollars et nous l'achetons en
euros ce qui a pour conséquence une cotation en euros. Le taux de change
euro/dollar est important et va impacter les prix auxquels les stations
services vont vendre leurs carburants. Quand l'euro s'apprécie face au
dollar, cela fait baisser le coût d'approvisionnement en pétrole,
au contraire quand il se déprécie, cela fait augmenter le prix du
baril. Lors de la crise des subprimes de 2009, la valeur du dollar s'est
fortement affaiblie face à l'euro, ce qui a eu pour conséquence
une baisse du prix à la pompe. La variation des prix du baril est
habituellement reportée 10 jours après son évolution
à la pompe. Le prix du baril varie aussi en fonction de l'offre et de la
demande du marché mondial de pétrole brut. Ce marché est
fortement influencé par les tensions géopolitiques et les
comportements spéculatifs. Par exemple, on peut s'apercevoir que la
dernière flambée des prix de cette année 2012 est non
seulement due à la demande qui évolue plus vite que l'offre, mais
aussi à cause du conflit libyen et du printemps arabe qui sont
d'importants pays possèdant d'énormes réserves de
pétrole. On peut noter qu'entre 1995 et 2007, la forte croissance
mondiale, notamment des pays émergents, a générée
une nette augmentation de la demande. Dans le même temps, les
réserves de pétrole brut ont diminué ce qui a
entraîné une flambée des prix entre 2004 et 2008. Une
augmentation du prix du baril brut a pour conséquence directe une hausse
des prix à la pompe, donc frein du consommateur à utiliser des
carburants, donc une baisse de chiffre d'affaire potentiel pour les stations
services.
La marge de
raffinage
La marge de raffinage se caractérise par la
différence entre le prix de sortie du carburant des raffineries et le
prix du baril brut. Cette différence n'est donc pas un
bénéfice réalisé par le raffineur mais le prix que
le consommateur paiera pour financer l'activité de raffinage, ses
coûts et ses profits. On peut dire que le marché des carburants
français est vaste et il est fortement lié au marché
européen. Le prix de référence des différents
produits issus du raffinage est établi suivant la cotation de Rotterdam.
Le prix du baril n'influence pas du tout le niveau de marge des raffineurs. On
peut noter que depuis de nombreuses années la marge sur l'essence est
d'environ 2 centimes au litre.
Le facteur qui influence la hausse ou la baisse de la marge
des raffineurs est appelé «tension quantitative». La tension
quantitative représente le rapport entre la demande des consommateurs et
les capacités des raffineurs. Les raffineurs européens n'ont pas
assez investi dans leur capacité de raffinage à produire du
diesel. Alors que la demande européenne augmentait, les capacités
de raffinage restaient les mêmes. C'est pour cela que les marges
notamment en 2008 ont explosé en passant au dessus de la barre des 2
centimes le litre.
La marge de
distribution
Elle représente la différence entre le prix hors
taxe affiché dans les stations et le prix en sortie de raffinerie. Cette
marge prend en compte les activités de transport et de distribution. La
moyenne française pour le transport de carburant est de 7 à 8
centimes le litre environ. Cette marge est la seule sur laquelle les
distributeurs de carburants ont un contrôle. L'arrivée de la
grande distribution sur le marché de la distribution de carburants a eu
pour effet de tirer les marges de distribution vers le bas et donc de baisser
le prix des carburants aux clients finals.
La Taxe
Intérieurede Consommation sur les Produits Energétiques
(TICPE)
Cette taxe concerne tous les produits
énergétiques français, sa valeur varie d'un produit
à l'autre. Cette somme est fixée pour un litre de carburant, elle
ne change pas même si le prix du baril monte ou descend. Cette taxe est
définie par le Gouvernement.
La Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA)
Comme pour tout produit de consommation, l'Etat perçoit
une taxe sur la valeur ajoutée des carburants : elle est de 19,6 %.
Cette taxe augmente en fonction de l'évolution du prix de baril de
pétrole brut, de la marge des raffineurs et de la marge de distribution.
Elle est calculée sur le prix de vente hors taxes des carburants plus la
TICPE.
L'environnement économique des distributeurs de
carburant français est résolument influencé par les
différents événements géopolitiques qui touchent
l'économie mondiale.
De nombreux intermédiaires interviennent dans la
fixation du prix final au consommateur, ce qui rend les distributeurs de
carburant extrêmement dépendants de chaque variable.
Concrètement, ces événements jouent
notamment sur le prix du baril de pétrole brut et donc se
répercutent sur le prix de vente final au consommateur. Ces changements
de prix qui ont pu être à la baisse comme en 2009 lors de la crise
des subprimes ou à la hausse comme nous le connaissons actuellement avec
les récents événements du monde arabe, ont
influencé les consommateurs dans leur choix, ce qui a touché les
distributeurs de carburants.
II.I.III) L'environnement socioculturel
Le contexte socioculturel dans lequel les distributeurs de
carburant évoluent influence leurs activités. L'environnement
socioculturel des distributeurs de carburant est principalement
influencé par le comportement des consommateurs.
D'une manière générale, les consommateurs
font partie d'une communauté, ils sont influencés par
différentes valeurs, croyances et traditions qui guident leurs
comportements dans notre société. Les décisions de choisir
tel ou tel carburant sont influencées par notre culture et c'est
à travers celle-ci que nous définissons nos besoins. Par exemple,
on remarque que les Américains ont une « culture »
à utiliser des carburants de type essence dans leur automobile. En
effet, leur législation les autorise à utiliser des moteurs
puissants dans leurs voitures et ils sont aussi amateurs de gros 4X4 qui,
majoritairement, fonctionnent à l'essence. Au contraire, les
Européens privilégieront le gasoil puisqu'ils utilisent des
moteurs moins puissants et sont plus soucieux des émissions de gaz
à effet de serre.
L'environnement socioculturel des distributeurs de carburants
évolue suivant le style de vie des consommateurs, leurs façons de
consommer, leurs goûts et besoins ainsi que leurs valeurs sociales.Pour
F. Colbert12(*),
«les valeurs d'une société jouent un rôle de
premier plan dans la mise en marché d'un produit car lorsqu'elles
évoluent, elles entraînent un changement d'habitudes chez les
citoyens ». Dans le même sens, Helfer13(*) et Orsoni 14(*)soulignent que «les
valeurs culturelles dont hérite chacun constituent de puissants facteurs
explicatifs de l'achat ou du non-achat : individualisme, importance de la
mère, matérialisme, convictions morales ou religieuses sont
autant de traits culturels qui orientent la consommation. »
On s'aperçoit qu'à partir des années 1945
jusqu'à la fin des années 1970, une dimension collective a
dominé, avec un sentiment d'ouverture d'accès au plus grand
nombre de produits possiblesce qui a eu pour conséquence l'apparition
des grandes surfaces. A partir des années 1980 jusqu'à 2001, un
comportement individualiste s'est imposé auprès des
consommateurs. Les distributeurs de carburants ont commencé à
segmenter leurs offres en offrant différents types de carburants. On
s'aperçoit qu'à partir de 1998, date à laquelle la France
a gagné la coupe du monde de football, marque une rupture avec cet
individualisme au profit d'un retour au collectivisme. Les
événements du 11 septembre 2001 ont déclenché un
regain d'individualisme, les consommateurs se sont aperçus que le danger
était parmi eux. Le passage à l'euro a jeté un trouble car
les consommateurs ne peuvent pas bien encore aujourd'hui estimer correctement
le prix des carburants par rapport à l'époque du franc.
Aujourd'hui, les consommateurs évoluent dans un environnement où
le chômage persiste, la précarité,
l'insécurité. Ils ont besoin d'être rassurés. Les
consommateurs épargnent plus et dépensent de moins en moins. Pour
la première fois, depuis des décennies, les couples avec enfants
n'auront pas les mêmes possibilités que leurs parents.
La crise des subprimes de 2009 ainsi que l'actuelle crise de
la zone euro ont eu pour principal effet sur une majorité de
ménages européens et français une baisse de leur pouvoir
d'achat.
La définition du pouvoir
d'achat selon l'INSEE15(*)
:
«Le pouvoir
d'achat du salaire est la quantité de
biens
et de
services
que l'on peut acheter avec une unité de salaire. Son évolution
est liée à celles des prix et des salairesC'est ainsi que, si les
prix augmentent dans un environnement où les salaires sont constants, le
pouvoir d'achat diminue alors que si la hausse des salaires est
supérieure à celle des prix, le pouvoir d'achat pourra
augmenter».
La part réservée aux
carburants et lubrifiants du revenu disponible de chaque ménage
français changera en fonction du climat économique
européen et français.
L'environnement socioculturel des
distributeurs de carburants, évolue suivant le style de vie des
consommateurs, leurs façons de consommer, leurs goûts et besoins
ainsi que leurs valeurs sociales. Les ménages français
consommeront moins de carburants si leur pouvoir d'achat diminue. Cette baisse
de leur consommation sera principalement due à une baisse de
l'utilisation de leur moyen de transport personnel au profit des transports
collectifs. Si le prix des carburants augmente, cela aura aussi un impact sur
les professionnels comme les transporteurs routiers par exemple. Cet impact
économique et de baisse de pouvoir d'achat modifiera leur comportement
de consommation et aura une influence sur les distributeurs de carburants.
Changement de comportement
du consommateur
Notre manière d'agir et de réagir face à
un produit peut être observée de l'extérieur. Nos actions
et réactions changeront en fonction de la situation, de l'environnement
physique et psychologique dans lequel nous évoluons. Notre comportement
peut être influencé par de nombreux stimuli (type de carburant,
attitude et degré d'implication du consommateur, situation d'achat,
groupes d'influence et leaders d'opinion, effet de mode). Tous ces stimuli sont
variables d'un individu à l'autre.
Les consommateurs réagiront différemment face
à une envolée du prix des carburants à la pompe.
Analyser le comportement des consommateurs de carburant
revient à identifier les déterminants de ce comportement, les
besoins, les motivations, les attentes, les critères de choix etc...)
Cette analyse permettra aux distributeurs de carburant de
s'adapter à de potentiels changements de leur environnement.
Depuis les années 1980 avec notamment les deux
premières crises réelles d'après guerre qui ont
été provoqués par les chocs pétroliers, un nouveau
mode de comportement de consommation a fait son apparition. Les ménages
ont décidé de se tourner vers des produits à prix moins
chers. En effet, la variable qualité dans les motivations d'achats va
peu à peu être rejointe par la variable prix. Ce changement de
comportement va dans un premier temps toucher les aliments puis à partir
de 1980,les carburants avec notamment l'arrivée des grandes surfaces sur
le marché. Le consommateur ne va plus seulement s'intéresser
à la qualité du carburant qu'il met dans sa voiture mais aussi au
prix. En temps de crise et de baisse de pouvoir d'achat, le consommateur va
donc se tourner vers des carburants les moins chers possibles. Cette
évolution du comportement des consommateurs a eu pour conséquence
direct auprès des différents distributeurs une adaptation de leur
offre et de leur prix en fonction de l'évolution de comportement.
Globalement, le niveau de ressources et les priorités des consommateurs
parmi leurs besoins ont évolué avec le changement de style de
vie. Les besoins aujourd'hui sont plus orientés vers les nouvelles
technologies et les loisirs. On s'aperçoit que les besoins en
habillement et en alimentaire ont diminué. Les distributeurs en
général aujourd'hui ont habitué les consommateurs à
payer leurs achats de moins en moins chers. Cette tendance, au début
réservée à l'alimentaire par le biais du Hard discount,
s'est développé année après année
auprès des autres secteurs. Le succès des produits dits
« pas chers » montre un comportement de consommation de
recherche du produit de plus ou moins bonne qualité au meilleur prix.
Aujourd'hui, on veut consommer en payant le moins cher possible. La variable
prix du mix marketing des distributeurs est incontournable. L'arrivée
des grandes surfaces alimentaires dans les années 1980 sur le
marché de la distribution de carburant a eu pour effet principal une
baisse des prix à la pompe associée à une baisse de la
qualité des carburants dans les stations de grandes surfaces. Autre
conséquence a été la fermeture massive des stations
services tenue par des distributeurs indépendants qui ont vu leurs
marges de distribution diminuer.
Valeurs
sociales
On s'aperçoit que, depuis le début des
années 1990, les mouvements écologiques ont pris de l'ampleur et
ont un véritable pouvoir de force aujourd'hui. Certains ménages
vont adhérer à ces valeurs écologiques, ce qui va
influencer leur façon de consommer. Les ménages partageant les
valeurs écologiques consommeront moins de carburants polluants comme
l'essence et privilégieront le diesel par exemple. Aujourd'hui ils
peuvent même opter pour l'électricité puisque depuis deux
ans il semble que le véhicule électrique soit en pleine essor. Ce
phénomène de changement de valeurs sociales a bien entendu
impacté l'activité des distributeurs de carburant en adaptant
leurs offres à cette évolution.
II.I.IV) L'environnement technologique
Les entreprises aujourd'hui doivent rester à la pointe
de l'innovation afin de rester les plus compétitives possibles. Elles
doivent surveiller en permanence les évolutions technologiques et les
innovations de leurs concurrents. On s'aperçoit que, dans ce domaine, la
vie de l'entreprise va être affectée par de nombreux changements.
Pour les distributeurs de carburants depuis 1980, cela se ressent :
- Au niveau de la qualité du
produit :
Les carburants distribués par les différentes
stations services sont de qualité différente en fonction du
distributeur. Les stations indépendantes de type commissionnaire ou les
stations tenues par des grands groupes pétroliers commercialisent des
carburants d'une valeur technologique supérieureaux autres distributeurs
avec l'ajout d'additifs spéciaux qui apportent une véritable
valeur ajoutée aux clients.
- Au niveau de la gestion et de la distribution des
stations services :
On s'aperçoit aujourd'hui que les méthodes de
gestion des stations services ont changé depuis le début des
années 1980. Aujourd'hui, il n'y a plus de pompiste pour servir chaque
client, le client se sert seul avec un confort et une sécurité
qui s'améliorent année après année. Certaines
stations services sont aujourd'hui complètements automatisées
sans bureau de paiement ce qui a permis de faire des économies
considérables en terme de charge fixe. Les clients peuvent, depuis le
début des années 1990, se servir seul et payer directement par
carte bancaire à la pompe qui est équipée d'un terminal
carte bleue.
Ces avancées technologiques ont eu pour
conséquence principale l'application de la théorie de
Schumpeter16(*) des
destructions créatrices ; avec une nouvelle fois la fermeture de
plusieurs stations services indépendantes qui n'ont pas pu changer leur
matériel de distribution car le coût était trop
élevé.
-Au niveau de la
consommation des moteurs
L'augmentation de l'autonomie des véhicules a
réduit le nombre de passages de chaque véhicule à la
pompe. Cette avancée technologique a été néfaste
pour le marché car elle a freiné le taux de fréquentation
des stations services et donc a eu un impact sur leur débit et leur
chiffre d'affaire. Les moteurs des futures voitures seront non seulement
thermiques mais aussi électriques. Les distributeurs de carburant vont
devoir adapter leurs offres et plus précisément leurs pompes de
distribution afin de répondre à cette évolution de la
demande.
On peut voir que, durant ces 30 dernières
années, l'environnement des distributeurs de carburant a
considérablement évolué. Les distributeurs, afin de
minimiser toutes ces contraintes environnementales, vont entretenir des
relations entre eux assez variées. Ils vont s'affronter, bien sûr
notamment au niveau des prix, de la qualité des produits et des services
associés, en se livrant une concurrence féroce. D'un autre
côté, ils vont aussi entretenir une relation complémentaire
puisque les grands groupes pétroliers fournissent la majorité des
carburants à tous les distributeurs français. Voyons maintenant
comment est structuré le marché français de la
distribution aujourd'hui.
Le marché français de la distribution de
carburant aujourd'hui
Le chiffre d'affaire des distributeurs de carburants est en
diminution en valeur et en volume, il traverse actuellement de grosses
difficultés. La consommation des carburants est en baisse, avec pour
facteurs principaux comme nous avons pu le voir dans la partie
précédente, la baisse de pouvoir d'achat des ménages, des
automobiles qui consomment de moins en moins de carburants et le
développement des moteurs diesel. Autre facteur secondaire mais qui est
aussi en cause : ce sont les limitations de vitesse qui obligent les
automobilistes à moins consommer de carburant, le développement
des transports collectifs comme le train, métro tramway dans les zones
urbaines.
Ces vingt dernières années, le nombre de
stations services a considérablement diminué17(*). La cause de cette diminution
a été sans aucun doute le manque de compétitivité
des petites stations indépendantes en terme de prix et de service face
au changement de leur environnement. L'arrivée de la grande distribution
sur le marché en proposant des prix plus bas que la moyenne a fait
baisser les marges de distribution de tous les acteurs.
Aujourd'hui, le marché français est l'un des
plus concurrentiels d'Europe.
La consommation de carburant en France stagne depuis 2007 aux
alentours de 50 millions de mètres cubes. Le marché du gazole est
trois fois plus élevé que celui de l'essence. La distribution
d'essence est à la baisse, le gazole lui ne cesse d'augmenter18(*). Comme nous avons pu le voir
dans le chapitre précédent, les pouvoirs publics sont lacause
majeure de cette augmentation de la demande ajoutée à
l'augmentation constante du transport de marchandise. Ainsi en 2010, 78,5 % du
carburant distribué était du gazole et 21,5 % de l'essence.
Les deux acteurs principaux de ce marché sont les
grands groupes pétroliers et la grande distribution. Ils se livrent une
concurrence féroce en terme de prix, service et qualité ce qui
rend le marché ultra concurrentiel. A l'intérieur de la grande
distribution, les différentes grandes surfaces mènent une
véritable guerre des prix entre elles, tirant ainsi les marges vers le
bas. Le groupe pétrolier Total est le leader sur ce marché, suivi
de près par les enseignes de grande distribution. L'enseigne Carrefour
en est leader et représente le deuxième distributeur de carburant
du pays derrière Total avec 10,3% de volume des ventes. Les grandes
surfaces sont cependant leader aujourd'hui en terme de volume de carburants
écoulés avec plus de 60% de part de marché.
Les distributeurs de carburants occupent une place
différente sur le marché, leur environnement est soumis à
de fortes pressions. Ils doivent répondre aux attentes de beaucoup de
parties prenantes. Voyons quelles sont les stratégies, les
réponses, les solutions que peuvent utiliser les distributeurs de
carburant afin de rester compétitif sur leur marché.
IV) LES RÉPONSES
STRATÉGIQUES POSSIBLES
Une décision stratégique vise à
rechercher et à obtenir une compétence distinctive (on parle
parfois de savoir-faire différentiel), source d'avantage
compétitif et à garantir ainsi la compétitivité et
la rentabilité d'un distributeur de carburant sur le long terme. Cela
implique de comprendre l'environnement pour modifier l'équilibre
concurrentiel à son avantage.
Cette décision englobe la conception et le pilotage
d'actions dans le but de saisir des opportunités tant internes
qu'externes.
Une décision stratégique est souvent
irréversible et implique des changements de structure. Ces
décisions engagent le plus souvent une station service sur le long
terme: La stratégie relève de la gestion de l'incertitude face
à l'évolution de son environnement.
La stratégie doit être analysée comme un
processus décisionnel complexe qui intègre les dimensions
organisationnelles (internes) et environnementales (externes). La
décision
stratégique relève de la rationalité limitée
(recherche d'une solution satisfaisante plutôt qu'optimale) et dont la
pertinence ne peut être appréciée qu'à
postériori.
Comme nous l'avons expliqué ultérieurement; le
rôle de l'environnement est donc déterminant dans
l'activité des distributeurs de carburants, et ceci dans la mesure
où il en conditionne la stratégie donc le développement et
parfois même la survie des stations services. Voyons qu'elles peuvent
être les réponses stratégiques possibles face à
l'évolution de l'environnement des distributeurs de carburants.
IV.I).LES NOUVEAUX MODES DE
DISTRIBUTION
Après la guerre, l'industrie automobile est en pleine
renaissance, les consommateurs redécouvrent les stations services et le
début d'une distribution de masse. Cette époque fut sans aucun
doute la période de gloire des pompes à carburant. Une grande
majorité de ménages disposait alors d'un véhicule pour se
déplacer. Une visite au pompiste de la station service était
devenue un véritable rituel social. Deux évolutions
technologiques majeures vont changer l'environnement des stations
services : l'arrivée en 1967 des premières pompes à
carburant en libre service suivie de quelques années plus tard du
premier calculateur électronique des volumes et des prix associé
à une pompe à essence.
A l'époque, il s'agissait d'un modèle
fonctionnant à l'aide de pièces de 5 F. Le nombre d'appareils de
ce modèle mis en service fut peu élevé.
Les avantages espérés par la mise en service des
indicateurs électroniques sont les suivants :
- suppression quasi totale des indicateurs mécaniques,
qui comportaient un grand nombre de pièces en mouvement ;
- diminution des frais d'entretien propres au calculateur ;
- facilités apportées dans le design de la pompe
à essence
- possibilité de gestion automatisée accrue,
notamment avec l'emploi des appareils à microprocesseur, qui permettent
un véritable dialogue avec une unité centrale.
Cette arrivée peu à peu du libre service va
avoir pour conséquence majeure le début de l'extinction du
métier de pompiste et donc la fin d'un mode distribution. L'autre
élément majeur qui va accélérer la fin de ce
métier va être le changement de législation, lorsque les
pouvoirs publics en 1985 ouvrent le marché de la distribution de
carburant aux grandes surfaces alimentaires. A partir de ce moment, les
stations services vont commencer à changer leurs pompes afin de pouvoir
rester compétitif sur le marché. Deux modes de distribution vont
alors émerger et régner jusqu'à aujourd'hui
encore :
Le libre service à
poste paiement immédiat :
Dans ce type de libre service, le client se sert
lui-même, après autorisation donnée par le responsable de
la station, puis se rend à la caisse et paie le prix du carburant qu'il
a acheté. Le caissier a connaissance de la somme due par le
consommateur, soit par un ticket délivré par la pompe à
essence lorsque l'on raccroche le pistolet, soit par un dispositif de
transmission par impulsion associé à un affichage lumineux ou une
machine imprimante dans le bureau du caissier. (Un système comportant
une caméra de télévision par cabine et un récepteur
dans le bureau du caissier ont été également
utilisés mais ce procédé s'est très peu
répandu.)
Le libre service à
post paiement différé :
Ce type de libre service permet au consommateur via
l'introduction d'une carte de crédit magnétique normale (carte
bleue, carte de fidélité etc...) dans un lecteur incorporé
à la pompe de carburant de prépayer son achat. Il peut ensuite se
servir seul. A la fin de l'opération, la mémoire est vidée
vers une imprimante qui inscrit les renseignements sur une bande ; les
appareils les plus récents enregistrent les données sur un
support magnétique utilisable pour la gestion par système
informatique.
Les distributeurs pourront choisir parmi différentes
stratégies de distribution afin de pouvoir répondre aux
évolutions de leur environnement.
La première : adopter une stratégie de
distribution low-cost.
Proposer des pompes à carburant de type libre service
à post paiement différé sans apporter de confort au
client. Opter pour ce type de pompes à carburant exclusivement permettra
à une station de réduire ses coûts fixes ce qui permettra
d'augmenter ses marges de distribution et de résister à la
concurrence. L'inconvénient majeur de cette solution est que le
consommateur risque de se sentir dévalorisé ce qui le rendra plus
volatile et baissera son taux de fidélité à la station.
La seconde stratégie peut être d'adopter une
distribution de proximité en choisissant d'équiper sa station
avec des pompes à carburants de type libre service à post
paiement immédiat. Cela permettra au distributeur d'augmenter le taux de
fidélisation de sa clientèle, de délivrer un meilleur
service plus personnalisé à chaque client afin de répondre
le mieux possible au changement de son environnement économique et
socioculturel.
Les distributeurs de carburants peuvent faire un mix des deux
stratégies précédentes en intégrant à leur
station les deux types de pompe à carburants. Le risque majeur d'une
telle stratégie sera de ne pas pouvoir être compétitif en
termes de prix. Intégrer une stratégie de prix discount en plus
de ces deux modes de distribution pourrait être une façon de
répondre du mieux possible aux attentes de leurs parties prenantes.
IV.II) LE DISCOUNT
Compte tenu de l'environnement actuel, de plus en plus de
consommateurs se tournent vers des produits dits moins chers que la
concurrence. La mise en place d'une stratégie discount peut
s'avérer être une solution pour les distributeurs de carburants.
Une stratégie discount cherchera à établir des liens
financiers entre le distributeur de carburant et le client. Les clients seront
alors liés à l'entreprise principalement grâce à des
motivations financières, comme des carburants à prix
réduit ou des réductions sur les services annexes. L'objectif de
cette stratégie est d'attirer de nouveaux clients, avec pour principal
avantage concurrentiel, le prix, et la création d'un avantage financier
pour le client afin de le retenir en construisant des barrières à
la sortie. Le discount a été en premier introduit en France sur
le marché de l'alimentaire en 1988 ; les enseignes de
l'époque ont très vite rivalisé avec les grands groupes de
distribution alimentaires alors en place obligés eux aussi d'opter pour
cette stratégie. La progression de cette stratégie de
distribution va très vite s'étendre à d'autres secteurs,
comme l'électronique ou le textile par exemple. On peut dire que le
discount est arrivé sur le marché de la distribution de carburant
en même temps que l'arrivée des grandes surfaces sur le
marché. Leur succès s'explique par le fait qu'ils vont
réussir à rassurer le consommateur en baissant les prix à
un moment où celui-ci avait le sentiment que les autres distributeurs
profitaient de la situation.
Les stations services des grandes surfaces seront
caractérisées par une offre en carburant réduit à
son minimum, un plan de merchandising basic, un personnel réduit, des
prix bas et des produits sans marque.
Cette stratégie a longtemps eu une co-notation
dévalorisante pour le consommateur, cependant les stations services
affichant les prix les plus bas ont déjà été
fréquentés par 62 % des français au moins une fois.
On estime qu'à partir de 2009, 90% des français
comptaient diminuer leurs dépenses «moins prioritaires», dont
les carburants font partie, en ayant recours au distributeur de produits
discount. Cette crise associée à une baisse du pouvoir d'achat
accentue la demande de produits discount par les consommateurs. Huit
Européens sur dix envisagent de recourir à des produits discount.
Un véritable changement dans les mentalités des consommateurs a
eu lieu, recourir à ce type de produit aujourd'hui n'est plus synonyme
« de consommation de pauvre », « mais de
consommation maligne ». Aujourd'hui 3 européens sur 4
déclarent avoir recours à des produits « low
cost » pour leurs dépenses en transport, loisirs et
automobile. Le développement du low cost s'est
accéléré avec la prolifération d'internet. De plus
en plus de consommateurs considèrent l'achat sur internet comme un moyen
d'augmenter leur pouvoir d'achat. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a
une véritable volonté de vouloir payer son carburant moins
cher.
Les consommateurs sont prêts à tout pour
dénicher le meilleur prix, une des preuves les plus récentes est
le développement des sites d'achats groupés, qui permettent aux
consommateurs de faire leur plein de carburants à moitié prix
auprès de certaines stations services partenaires. Un récent
sondage Ifop19(*) paru
dans le « Journal Dimanche Ouest-France »
révélait qu'un quart des automobilistes français
étaient prêts à changer de distributeur pour trouver
l'essence la moins chère. Ce qui montre bien qu'actuellement la
première préoccupation des consommateurs concernant l'achat de
carburant est le prix. Les limites d'une stratégie discount seront la
faible présence de service associé et de confort aux clients lors
du passage à la station service.
IV.III) CHANGEMENT DU PLAN DE
MERCHANDISING
Définition du merchandising
Selon la définition officielle de l'institut
français du marchandisage, le merchandising rassemble toutes les
techniques mises en place de manière autonome ou conjointe, pour
améliorer l'efficacité d'un commerce sur le plan de la
rentabilité.
Pour les distributeurs de carburant, cela consiste à
aménager et adapter en permanence leurs offres en carburant, produits
annexes et services à la demande du marché, en présentant
au consommateur en priorité ce dont il a besoin et s'adaptant
continuellement à l'évolution de ses besoins. Les produits
annexes et services offerts par un distributeur de carburant peuvent par
exemple :
- une boutique
- une supérette
- la mise à disposition de gants, raclette et poubelle
lors de la distribution de carburant
- Un portique de lavage auto ou bien un karcher
- Un garage ou bien un simple compresseur pour gonfler les
pneus
- La présence de personnel sur la station.
Lorsqu'un distributeur de carburant décide de
s'implanter dans telle ou telle zone, il doit étudier son marché
potentiel. Ensuite, il évaluera l'attractivité commerciale de sa
station service et pourra calculer un CA prévisionnel. Le distributeur
de carburant devra alors aménager et organiser sa station service de
manière à être la plus performante possible dès son
ouverture.
L'aménagement d'une station service est l'un des
principaux facteurs de réussite d'une entreprise distributrice de
carburant.
L'aménagement de la station se doit d'être facile
à identifier, les carburants et services offerts mis en avant, se
positionner face à la concurrence et essayer de créer une
attractivité pour le consommateur. Adapter le plan de merchandising
d'une station service représente généralement un
investissement important. L'aménagement d'une station se doit de rester
en cohérence avec le positionnement commercial du distributeur et
permettre une augmentation de son chiffre d'affaire.
Les éléments
composant le plan de merchandising d'une station service :
Le
positionnement :
Les clients doivent pouvoir faire la différence entre
les différentes stations services. Le positionnement permettra au
distributeur de se différencier de la concurrence. Il variera en
fonction du choix des carburants distribués, de la clientèle
à qui le distributeur souhaite s'adresser et de la stratégie de
prix appliquée.
La façade des
stations services :
La façade d'une station service se doit d'être
propre et facilement lisible. La partie de la façade des stations
services qui intéresse le plus les consommateurs est bien entendu le
tableau d'affichage des prix, il se doit d'être facilement
repérable. Il faut éviter la surcharge d'informations. Limiter le
nombre de teintes et choisir des couleurs harmonieuses qui donnent envie de
venir au consommateur. La façade des stations services va créer
ce que l'on caractérise « l'appel commercial ».
L'enseigne ou la devanture
commerciale :
Elle doit s'intégrer parfaitement au bâtiment
utilisé en respectant la typologie du bâti et la composition de la
façade.
L'éclairage et la
devanture de l'enseigne :
Il est bien souvent plus valorisant pour une station service
de bien éclairer l'intérieur de ses pistes où se trouvent
les pompes à carburants et éclairer l'enseigne et la devanture de
la station de façon homogène.
Les
matériaux :
L'utilisation des matériaux pour la construction de la
station service se doit d'être en harmonie avec le positionnement du
distributeur. Ils doivent être choisis dans l'esprit de la politique
commerciale de l'enseigne.
L'enseigne :
L'enseigne est le point de ralliement pour les clients. Elle
doit être facilement lisible et facilement reconnaissable par les
différents clients.
Le code
couleur :
Le choix des couleurs présentessur les stations
services doit rester en cohérence avec l'enseigne du distributeur de
carburant. Les couleurs de la station participeront activement à
l'influence de « l'appel commercial »sur les clients.
L'accès
Comme nous avons déjà pu le voir, les stations
services sont aujourd'hui majoritairement présentes sur les aires de
repos des autoroutes ainsi qu'en banlieue des zones urbaines. L'un des facteurs
clés de réussite de l'aménagement d'une station service
est son emplacement. Une station service se doit d'être facile
d'accès, permettant au client de faire son plein de carburant facilement
en perdant le moins de temps possible. On remarque que les consommateurs de
carburant font leur plein avant ou après leur travail ou bien lorsqu'ils
font leurs courses. Pour les stations situées en autoroutes, cela est
différent puisque les automobilistes font leur plein de carburant dans
l'objectif de pouvoir rallier leur direction finale.
La disposition des pompes
à carburants :
« Mettre en scène » les pompes
à carburants, en choisissant une disposition précise, un espace
précis entre chaque pompe, une taille de piste précise
participera au choix du consommateur. Il est important de veiller au confort du
client.
Les objectifs du
merchandising des distributeurs de carburant
La définition du merchandising évoluera en
fonction des objectifs de positionnement commercial que les distributeurs de
carburants souhaitent appliquer. Les attentes des consommateurs sont en
constante évolution, ils ont besoin d'affirmer leur identité face
à une multitude de distributeurs de carburant différents.
Les distributeurs de
carburant ont plusieurs objectifs
Il s'agit :
-d'augmenter les résultats de la station service
-d'augmenter le débit moyen
-de favoriser les achats d'impulsion des produits etservices
annexes
-d'augmenter la fréquentation (trafic)
-de faire revenir le maximum de clients (fidélisation)
-d'améliorer le confort et la rapidité de
distribution au client
-d'améliorer la qualité de distribution
(remplissage)
-d'améliorer l'image du distributeur de carburant
-de mettre en oeuvre un positionnement par rapport à la
concurrence.
Les deux objectifs principaux du merchandising sont de
favoriser l'acte d'achat et d'affirmer l'identité de l'enseigne. La mise
en place d'un plan de merchandising adapté aux évolutions des
comportements des consommateurs aura un coût important pour les
distributeurs de carburants.
IV.III.II) SON INFLUENCE
AUPRÈS DU CONSOMMATEUR
La mise en place d'un plan merchandising efficace peut
permettre de répondre à l'influence de l'environnement
socioculturel et économique des distributeurs de carburant. Son action
facilitera l'accès à la station service, lui donnera envie de
venir plus facilement chez un distributeur de carburant plutôt qu'un
autre. Le choix de la bonne architecture de la station, son agencement, la
propreté de son aspect extérieur, l'enseigne participeront
à la conquête et à la fidélisation de nouveaux
clients donc d'une augmentation du chiffre d'affaire.
L'action d'augmenter la lisibilité des prix des
carburants affichés facilitera l'acte d'achat du consommateur qui se
trouvera le plus souvent en situation d'autonomie. Il doit se repérer,
comprendre les classifications afin de pouvoir choisir librement en pleine
connaissance les différents carburants. Dès lors, la lecture de
l'assortiment doit pouvoir s'effectuer aussi simplement que celle d'un
catalogue, afin que les carburants aillent d'eux-mêmes vers le client. La
segmentation de l'assortiment (des carburants) permet d'en augmenter la
clarté et la compréhension. De même, les nouveautés
et les carburants phares sont mis en avant, toujours dans le souci
d'améliorer la lisibilité de l'offre et le confort du client.
IV.IV) Optimisation du service offert au consommateur
De tous temps, les stations services ont offert des services
autour de la distribution de carburant; ce n'est cependant que depuis une
vingtaine d'années, avec l'avènement d'une véritable
économie des services, que ceux-ci ont pris une place centrale dans
l'arsenal concurrentiel des distributeurs de carburant.
On parle aujourd'hui de marketing relationnel, c'est à
dire une véritable typologie de stratégies de services autour de
la simple distribution de carburant.
Définition du concept de services autour des
produits
L'une des premières
définitions du concept de services autour des produits émane
de
de l'auteur Caussin20(*) pour qui: «le service à la
clientèle consiste dans les mesures prises
par le fournisseur en vue de faciliter le choix, l'acquisition
et l'utilisation d'un produit,
afin de donner à l'acheteur le maximum de
satisfaction». L'auteur Mathe21(*), quant à lui, définit les services
autour des produits, qu'il appelle «service mix», comme une
«combinaison cohérente de prestations distinctes fournies
complémentairement à la commercialisation d'un bien».
Finalement, sur la base d'une revue de la littérature, l'auteur
Furrer22(*) propose la
définition suivante:
«Les services autour des produits sont des services
fournis complémentairement à un produit en vue d'en faciliter le
choix et l'acquisition, d'en optimiser l'utilisation et d'en augmenter la
valeur pour les clients. Pour l'entreprise qui les fournit, ces services sont
une source directe et indirecte de profit, directe parce que ces services sont
souvent plus rentables que les produits qu'ils entourent et indirecte parce
que, attendus par les clients, ils sont inducteurs de la demande des produits
et source de différenciation del'offre de l'entreprise.»
Cette définition met en évidence le rôle
stratégique des services autour de la distribution de carburant qui
peuvent être une source directe et indirecte de profits, et par
conséquent une source d'avantages concurrentielle. Elle souligne
également le fait que les services n'ont pas seulement de la valeur pour
les distributeurs mais aussi pour les clients qui les achètent. Ce qui
permet d'intégrer ces services dans le cadre du marketing
relationnel.
Le marketing relationnel ayant pour but d'établir, de
développer et de préserver des rela-
tions à long terme, profitables à la fois pour
les entreprises et pour leurs clients. Les distributeurs de carburant auront
deux principaux avantages à intégrer des services en plus de la
simple distribution de carburant :
Fidélisation
des clients
L'ajout de services autour des produits permet de tisser des
liens avec les clients et de différencier ses produits de ceux des
concurrents. Grâce à ces services, les distributeurspeuvent mettre
en place une stratégie défensive pour développer et
entretenir des relations plus durables avec leurs clients. En raison de
l'interaction qu'ils créent avec les clients, les services ont une
capacité plus grande que les produits eux-même à
développer la fidélité des clients. Ces services aident le
distributeur à rester en contact avec ses clients et à
transformer des relations ponctuelles en relations durables. Plusieurs
études ont montré que la rentabilité d'un client tend
à s'accroître avec l'ancienneté de celui-ci. En multipliant
les occasions de contact entre les clients et les distributeurs, les services
permettent à ces derniers de mieux connaître l'évolution
des attentes et des besoins de leurs clients et placent ces distributeurs dans
une bonne position pour proposer à leurs clients d'autres produits ou
services. Desclients fidèles et satisfaits ont de plus tendance à
en parler autour d'eux. Ce bouche àoreille positif permet d'attirer de
nouveaux clients.
L'offre de services autour des carburants crée aussi
une relation de dépendance des clients à l'égard des
stations services.
La compétition sur les prix devient moins frontale et
les marges de l'entreprise et sa rentabilité en sont
améliorées23(*).
Attraction de nouveaux
clients
L'offre de services autour des produits permet aux
distributeurs de carburants d'attirer de nouveaux clients dans le cadre d'une
stratégie offensive. Les services autour des produits peuvent
parfaitement être fournis par d'autres acteurs, tels que les
distributeurs, les clients eux-mêmes ou des prestataires
spécialisés.Certains distributeurs de carburant aujourd'hui
confient l'exploitation de leur boutique ou de leur supermarché à
des enseignes de distribution alimentaire.Les distributeurs qui
développent des services autour de leurs produits prennent ainsi une
plusgrande part de la chaîne de valeur et accroissent leur chiffre
d'affaires. Une telle stratégieoffensive permet aux distributeurs de
carburant, en plus de l'augmentation de leur chiffre d'affaires,
d'améliorer leur part demarché, leur réputation, et
d'exiger des prix supérieurs.
IV.IV.I) L'influence de la
qualité de service sur le choix du consommateur
L'adoption d'une stratégie de marketing relationnel par
les distributeurs de carburant, peut être une solution pour se
démarquer de la concurrence, et répondre à leur
environnement économique ultra concurrentiel. En effet, le
développement de service dans les stations services permet
d'établir et préserver des relations sur le long terme avec leurs
clients.
L'amélioration du service au client avant, pendant et
après la phase de remplissage de carburant est très importante.
Il s'agit d'offrir au consommateur lors de son passage chez le distributeur un
certain nombre de services qui seront pour lui autant de preuves que non
seulement il a fait son plein de carburant qu'il lui faut, mais aussi qu'il l'a
fait dans la meilleure station possible de façon agréable. Que ce
soit par la signalétique, les pistes de distribution, les pompes
à carburants, les boutiques, les espaces de détente, il s'agit
également de prolonger l'acte d'achat au delà du simple
remplissage du réservoir à travers la qualité des produits
annexes, ou la carte de fidélité par exemple.
IV.V) QUALITÉ ET
PERFORMANCE DES CARBURANTS
La notion de qualité intègre à la fois
les différents carburants et la façon dont ils sont
présentés aux clients. Toutes les attentions portées au
produit peuvent être un gage supplémentaire de qualité. On
s'aperçoit que plus un distributeur de carburant prend le soin
d'entretenir ses pompes, plus le consommateur a un sentiment justifié de
qualité. Cette notion s'applique donc aux carburants, aux stations
services, aux services associés à la distribution et au personnel
afin de mieux répondre aux exigences des consommateurs.
D'une manière générale, les moteurs
à essence peuvent fonctionner avec de l'essence, du
GPL,
du
GNV
et d'autres gaz, et parfois avec un mélange de bioéthanol et
d'essence, voir d'éthanol pur. Un
moteur diesel peut
tourner au
gazole classique aussi
appelé pétrodiesel ou avec un mélange de
biodiesel et de diesel,
voir de biodiesel pur, ou d'huiles lourdes pour les moteurs d'engins. Comme
nous l'avons vu précédemment dans cet exposé, d'une
manière générale, les groupes pétroliers raffinent
les différents carburants avant de les vendre ou de les distribuer
eux-mêmes auprès des différentes stations services. Les
distributeurs de carburants peuvent ensuite s'ils le souhaitent rajouter ce que
l'on appelle des additifs afin d'ajouter de la valeur ajoutée au
carburant fini pour le consommateur.
Une des causes majeures de la différence de prix entre
les différentes stations est justifiée par rapport à la
qualité des carburants. Les grands groupes pétroliers ajoutent
dans leur carburant de base des composants chimiques appelés additifs
pour en améliorer les performances. Les additifs sont des
composés chimiques qui sont incorporés au carburant pour en
améliorer les qualités. Il peut s'agir de détergents qui
servent à maintenir la propreté des systèmes
d'alimentation en carburant des moteurs, ou bien d'anti-corrosion, qui
protègent les organes du moteur de la rouille, d'anti-mousse, pour un
remplissage rapide des réservoirs des voitures, ou encore
d'anti-oxydants qui évitent la formation de sédiments dans les
cuves et réservoirs... Au total, Il existe une quinzaine d'additifs
essences et gazole confondus.
Les stations services des pétroliers rajoutent des
cocktails mélangeant différents additifs dans leurscarburants.
Le groupe Total a lancé en 2005, une nouvelle
génération de carburant nommé Excelium. Le cocktail du
pétrolier, mis au point par sa branche recherche et
développement, esttenu secret. Il affiche des promesses
intéressantes : rouler plus (une baisse de 4 % de la
consommation) et polluer moins (baisse de 5% du rejet de CO²). Ce
carburant a été testé sur une centaine de véhicules
de toutes marques, dans des conditions d'utilisation variées, avec au
total plus de 3 000 heures et 350 000 kilomètres d'essais.
Comme nous avons pu le voir dans l'analyse de l'environnement,
cette notion de qualité et de différence est recherchée
par les consommateurs aujourd'hui. Offrir des carburants de qualité, un
service de qualité peut être une réponse à
l'évolution du comportement des consommateurs.
Afin de répondre aux attentes des différentes
parties prenantes, les distributeurs de carburant, d'une manière
générale, doivent dépasser la stricte relation enseigne
client afin de créer une véritable histoire autour de leurs
produits et services offerts aux clients. L'ensemble de la politique de
merchandising ainsi que la stratégie choisie tend envers le consommateur
à créer une histoire, vers une véritable personnalisation
des services. On peut prendre l'exemple des enseignes de distribution TOTAL
avec leur slogan : « Vous ne viendrez pas chez nous par
hasard », mais aussi par l'intermédiaire de leur campagne de
publicité « toujours là près de chez
vous ». En mettant en place ces deux campagnes publicitaires,
l'enseigne TOTAL a voulu mettre en avant sa proximité avec les clients
mais aussi sa qualité de distribution et de service aux clients en
développant une véritable relation avec eux.
V) Les stratégies
commerciales actuelles
Comme nous avons pu le voir dans les précédentes
parties, le marché de la distribution de carburant est en situation
d'hyper concurrence. Les distributeurs de carburant gagnent très peu
d'argent sur le marché français malgré l'augmentation des
prix à la pompe. Une des raisons principales a été
l'arrivée de la grande distribution sur le marché qui a
considérablement réduit les marges bénéficiaires de
chaque station service. De 1985 jusqu'aux années 2000, deux
stratégies ont dominé le marché : le discount des
grandes surfaces alimentaires et la différenciation par les
distributeurs des grands groupes pétroliers. Voyons plus en
détail les stratégies déployées par chacun des
acteurs sur le marché.
Un produit d'appel pour les grandes surfaces
Un produit d'appel est un produit sur lequel est
pratiqué un prix artificiellement bas pour attirer les consommateurs
dans un point de vente.
Dans le cas de la distribution de carburant, le produit
d'appel est caractérisé par les carburants sur lequel le
distributeur va pratiquer une marge très faible pour attirer les clients
qui vont profiter de leur venue pour réaliser d'autres achats sur
lesquels les marges seront plus élevées. C'est la
stratégie des grandes surfaces alimentaires avec les carburants. Les
carburants sont généralement utilisés dans la
communication (publicité, ISA, etc.) pour faire venir les clients dans
le point de vente. Pour les grandes surfaces , elle est utilisé sur
le panneau d'affichage des prix situés à côté de
l'enseigne de la station service. Les supermarchés auront tendance
à changer plus souvent leurs prix que les autres stations services afin
de rester les moins chers possible sur le marché en cassant les prix et
ainsi garder une pression sur tous les autres distributeurs. Cette
stratégie a permis en 30ans à la grande distribution de faire de
la vente de carburant un produit d'appel. En pratiquant des prix bas, elle a su
attirer les clients dans ses magasins situés à la
périphérie des villes et développer des volumes de ventes
considérables. Fin 2011, 62% des volumes de carburant vendus en France
le sont par la grande distribution24(*).
Cependant, le plan de merchandising ainsi que le service
offert au client et la qualité des carburant sont jugés par les
différents consommateurs d'un niveau moindre que ceux offerts par les
autres distributeurs.
Face à cette stratégie de discount, voyons
comment les autres distributeurs ont élaboré leur
stratégie.
V.II) La riposte des distributeurs pétroliers
Lors de l'arrivée des grandes surfaces sur le
marché de la distribution de carburant, il y a 30 ans, les grands
groupes pétroliers vont choisir, dans un premier temps, de ne pas
s'aligner sur le prix pratiqué par les stations services de grandes
surfaces alimentaires. Ils vont opter pour une stratégie de
différenciation en proposant un service et des carburants hauts de
gamme. Les sociétés pétrolières vont ajouter des
addititifs pour améliorer la qualité de leurs carburants. Total
propose ainsi l'Excellium, BP son Ultimate et Shell son V-Power par exemple.
Dans le même temps, ils vont développer des boutiques dans chacune
de leurs stations ainsi que différents service pour améliorer le
confort des clients. La politique de prix sera donc plus élevée
que la concurrence.
On s'aperçoit cependant que cette stratégie
s'avère ne pas être assez efficace face à
l'évolution économique et socioculturelle de l'environnement des
stations services. La part de marché des réseaux de distribution
des compagnies pétrolières (Total, BP, Esso, Shell) et des
distributeurs indépendants est de 38% à fin 2011, en baisse
continue depuis les années 1980. Face à cette baisse progressive
de carburants distribuée, la première enseigne à
réagir va être le groupe pétrolier Exxon Mobil en
lançant le concept de stations services Esso express. Le
pétrolier va opter pour un changement de stratégie en abandonnant
le haut de gamme. Dans ces stations qui sont ouvertes 24h/24, le client se sert
seul auprès de pompes à carburants de typelibre service à
post paiement différé. Il n'y a pas de personnel ; si le
client a un problème il peut contacter une assistance
téléphonique qui est mise en place dans chaque
station. Les stations sont aussi équipées
d'un système de télésurveillance grâce à des
capteurs sophistiqués conçus pour parer à toute urgence,
comme le déclenchement de l'arrêt de la distribution. Elles sont
équipées de distributeurs automatiques de boissons et
confiseries. Certaines stations sont aussi équipées d'un service
de lavage et de gonflage des pneus. Elles sont majoritairement présentes
dans les zones urbaines, afin d'offrir un service de proximité,
rapidité et simplicité aux consommateurs. Pour la première
fois, un distributeur pétrolier va ainsi opter pour une stratégie
de distribution discount en baissant les coûts fixes par station service
et sa qualité de service. Cela a permis de baisser le prix des
carburants à la pompe tout en gardant des carburants de qualité
supérieure à ceux de la grande distribution, ce qui rend
aujourd'hui ces stations services trèsconcurrentielles par rapport aux
grandes surfaces alimentaires. Le distributeur pétrolier Total va
ensuite répondre en mettant en place par l'intermédiaire de sa
marque ELF des stations services sans boutique, ni service, avec très
peu de personnel, ce qui va permettre de baisser les coûts d'exploitation
et de baisser les prix à la pompe. Afin de garder son positionnement
haut de gamme, le groupe va concentrer cette stratégie discount sous la
marque ELF station aux couleurs jaunes afin de préserver le
côté haut de gamme de la marque Total. Les deux autres groupes
distributeurs pétroliers, Shell et le britannique BP, ont pour leur part
décidé de sortir du secteur de la distribution en Franceavec pour
raison principale le faible taux de marge dégagée pour leurs
stations, principalement dû à la concurrence des grandes surfaces
alimentaires.
La dernière riposte majeure face à
l'augmentation des parts de marchés de la grande distribution va
être l'oeuvre du pétrolier TOTAL. Le pétrolier a
constamment misé pour les stations à sa marque TOTAL, sur le
service et la qualité de ses carburants depuis l'arrivée des
grandes surfaces alimentaires sur le marché. Le pétrolier
aujourd'hui tente d'élaborer une nouvelle stratégie
hybride : c'est-à-dire à la fois haut de gamme et
discount.
VI) Exemple de « Total
access»
Le distributeur de carburant français entend
répondre à l'évolution du changement de comportement des
consommateurs, toujours plus sensibles à l'argument prix. Au cours des
dernières années, les grandes surfaces alimentaires n'ont
cessé de développer leurs parts de marché
(désormais à 60%) au détriment des distributeurs de
carburant traditionnel. Depuis 2002, les ventes de Total ont perdu 30% en
volume au profit des grandes surfaces.Généralement, les
distributeurs en grande surface proposent des prix plus avantageux d'environ
cinq centimes le litre, même si d'un point de vente à l'autre, on
peut recenser des variations plus sensibles. La marque Elf a été
une première réponse, il y a 10 ans, à l'attente des
consommateurs concernant les prix. L'objectif du groupe aujourd'hui est de
pérenniser cette offre de prix bas en y ajoutant le savoir-faire de
TOTAL en matière de qualité de service et de qualité de
carburants.
VI.I) LE CONCEPT
Le groupe Total veut développer pour certaines de ses
stations servicesun nouveau concept alliant des prix bas à la
qualité des carburants et des services de la marque Total.
Le principe n'est pas de faire du discount pur et dur: par
exemple, les points de vente ne seront pas des automates et la présence
de personnel s'accompagnera de services habituels de la marque.
Le concept Total access résulte d'un
test de longue durée débuté en 2010 effectué sur
une quarantaine de stations françaises. Il traduit la volonté du
groupe de mieux servir la clientèle des automobilistes particuliers et
d'ouvrir l'éventail des prestations offertes par Total à ses
clients professionnels.
En commentant cette décision, Michel
Bénézit, directeur général du Raffinage-Marketing,
a déclaré : « Cette nouvelle offre est unique dans le
paysage concurrentiel français : en plus de l'attractivité des
prix affichés, les stations Total access proposeront
les produits et les services qui font la réputation du réseau
Total ».
Les stations Total access seront
situées sur des emplacements dont le potentiel de clientèle a
été jugé suffisant pour permettre de pratiquer des prix
bas. Elles seront facilement reconnaissables grâce à une
identité visuelle nouvelle, distincte et moderne.
VI.II) LA STRATÉGIE
COMMERCIALE
C'est
au printemps 2010 que Total a procédé aux premiers tests en
sélectionnant une cinquantaine de stations services. Le test se
révélant concluant, le distributeur a décidé de
créer une nouvelle marque et de la déployer dans 600 de ses
stations services sur les 4.200 de son réseau actuel.
Dans le détail, les 280 stations Elf passeront à
la nouvelle marque ainsi que 320 stations TOTAL dont, l'infrastructure (taille
de la piste et nombre de pompes) et la situation géographique (flux de
circulation et facilité d'accès) le permettent. L'emplacement de
ces stations a été soigneusement choisi pour ne pas concurrencer
les stations plus chères de la marque. La marque Elf disparaît
donc du réseau.
La stratégie de distribution
de TOTAL se veut d'avoir un réseau de proximité servant une
clientèle locale et des clients professionnels. Cependant, certaines des
stations n'ont pas le potentiel pour passer à un bas prix, n'ayant pas
la capacité à augmenter fortement leur volume (stockage
insuffisant, manque de place pour accueillir beaucoup plus de clients). Ces
stations resteront donc sous leur forme actuelle.
Les stations d'autoroutes ne sont pas
concernées par cette nouvelle politique car elles sont liées
à des appels d'offres réguliers pour le renouvellement des
concessions par les sociétés d'autoroutes.
Les stations TOTAL Access sont ouvertes en France
Métropolitaine depuis le début de l'année 2012. Elles sont
implantées en ville ou en campagne. Très modernes, de couleur
teck, orange et blanche, le design de ces stations a été
développé de façon à ce qu'elles
s'intégrèrent parfaitement dans notre environnement. Le groupe
souhaite clairement se différencier à la fois de ses concurrents
et de l'image traditionnelle des stations TOTAL, tout en montrant son lien avec
la marque mère.
Comment le distributeur peut-il baisser les prix de
plusieurs centimes tout en gardant la même qualité de produit et
de services ?
Chaque litre de carburant est vendu moins cher mais comme il
vend plus de volume, le groupe réussit à maintenir le même
résultat. Il faut que le volume puisse compenser la baisse de la marge
unitaire.
La baisse des prix entraîne une baisse importante de
notre marge que le groupe doit compenser par une augmentation symétrique
des volumes vendus.
Le groupe réfute le terme de «low cost»,
insistant sur «les services» offerts et «la qualité des
carburants». D'où le nom de choix du nom de marque TOTAL
ACCESS ;
Pour Total, ce virage dans la politique commerciale
s'accompagne aussi d'une réflexion en terme d'images.
Régulièrement pointée du doigt dès que les prix
à la pompe s'envolent, la compagnie trouve là un levier pour
montrer qu'elle cherche à protéger le consommateur. Comme le
répète son P.D.G Christophe de Margerie, la compagnie ne
dégage qu'un centime de marge par litre de carburant.
VI.III) L'AVANTAGE
CONCURRENTIEL
Des carburants de qualité supérieure
bénéficiant du savoir-faire d'un grand groupe
pétrolier.
Un prix comparable aux carburants non additivés des
stations de grande surface.
Un accueil et un service de qualité avec la
présence d'un personnel à votre écoute.
En adaptant cette stratégie hybride sur le
marché de la distribution de carburant française le groupe Total
répond directement à l'évolution de son environnement
socioculturel, plus précisément à la variable changement
de comportement du consommateur.
Les prix des carburants proposés aux consommateurs sont
parmi les plus bas du marché et possèdent une des meilleures
qualités, le service offert quant à lui est le plus performant
que l'on peut retrouver sur le marché aujourd'hui.
Cependant la marque Total access devra veiller à ne pas
faire de l'ombre aux stations traditionnelles du groupe». Le maillage du
nouveau réseau à bas prix devra donc être soigneusement
choisi de manière à éviter toute confrontation directe.
CONCLUSION
Les différents distributeurs de carburants se livrent
une concurrence féroce sur un marché en déclin. Leur
environnement est très pesant car il est influencé par
différents facteurs. L'interventionnisme étatique les rend
très dépendant au changement de législation. Les
évènements internationaux tels que les guerres ou bien la
législation européenne influencent leurs marges et leur prix
proposé aux consommateurs. Comme tous distributeurs ou commerce ils sont
très dépendant au changement de comportement des consommateurs
auxquelles ils se doivent de s'adapter. Ils se doivent de rester à la
pointe des dernières évolutions technologiques afin de rester
compétitif. Cet aspect compétitivité est d'autant plus
important du fait qu'ils évoluent sur un marché
hyperconcurrentiel.Tous ces facteurs d'influence rendent l'environnement
incertain, ce qui augmente la difficulté de mettre en place une
stratégie prévisionnelle. Cette stratégie sera
limitée en fonction des ressources propres des distributeurs aussi bien
financière, que humaines.
Nous avons pu démontrer qu'il existait
différentes réponses possibles face à ce changement
d'environnement, afin de permettre aux distributeurs d'obtenir un avantage
concurrentiel.En effet adapter son mode de distribution, mettre en place une
stratégie discount, optimiser son plan de merchandising,
améliorer les services offerts aux clients, améliorer la
qualité des carburants sont autant de réponses qui permettent de
s'adapter d'une façon différenteà l'évolution des
attentes des différentes parties prenantes. Ces réponses sont
toutesréalisablesmais demandent pour certaines d'entre elles un fort
investissement en capital financier et humain.Tous les distributeurs n'ont pas
les ressources pour mettre en place certaines stratégies, notamment les
plus petits comme les indépendants.D'une manière
générale,l'objectif de ces réponses est de permettre de
fidéliser les consommateurs actuels et d'attirer de nouveaux clients.On
s'aperçoit aujourd'hui que les distributeurs ont opté pour une
seule stratégie à la fois. Les plus communes sont le discount ou
bien le haut-de-gamme. Pas un seul distributeur n'a osé tenter une
stratégie hybride jusqu'à présent.
Le groupe Total en lançant son nouveau concept de
station service n'a pas changé ses principes de haut de gamme, il a
simplement ajouté le discount. Le déploiement de cette nouvelle
stratégie va t-elle lui permettre de riposterface à la menace de
la grande distribution ?Comment la grande distribution va réagir
face à cette arrivée du géant pétrolier sur le
marché du discount ?
ANNEXE 1 :
Documents nécessaires pour obtention d'une autorisation
d'exploitation
1- l'analyse de l'état initial du terrain
2- l'analyse des effets possibles surl'environnement, dans
tous les sens duterme. Par exemple, du point de vueesthétique : le
paysage sera-t-il modifié? Ou encore en ce qui concerne
lasécurité : quel trafic spécifique
seragénéré par l'implantation d'une nouvelle station
service ?
3- les raisons de ce projet
4- les mesures envisagées pour réduire les
inconvénients
5- enfin les mesures de remise en
l'étatenvisagées lors de la fin de l'exploitation.
L'étude de danger a pour objet d'exposer les dangers
que peut présenter l'installation en cas d'accident et de
préciser les moyens de secours dont disposel'exploitant. Son contenu
comprend quatreaxes :
- l'identification des dangers liés auxproduits et
techniques mis en oeuvre,
- la justificationdes moyensenvisagés par
l'exploitantpour réduire la probabilité d'accidents(par exemple
l'usage de robinets d'essenceà double sécurité,
- l'utilisation de cuves à double voir triples parois),
la délimitationdes incidents susceptibles d'intervenir, ladescription de
la nature et des conséquencesd'événements accidentels,
- la descriptiondes moyens de secours. La constitution de la
demande d'autorisationn'est pas achevée une fois le dossierremis
à la préfecture. Le préfet peut en effet demander,aux
frais du futur exploitant,une analyse critique des éléments du
dossier qui sera réalisée par un organisme.extérieur aux
frais de l'exploitant.
ANNEXE 2 :
Arrêté du 19/12/08 fixant les règles
générales et prescriptions techniques applicables aux
stations-service soumises à autorisation sous la rubrique n° 1434
(Installation de remplissage ou de distribution de liquides inflammables)
Version
Imprimable
Version
PDF
(JO n° 301 du 27 décembre 2008)
NOR : DEVP0827679A
Vus
Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de
l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du
territoire,
Vu
le
code de l'environnement, notamment
son
article L. 512-5 ;
Vu
la
directive n° 94/63/CE du 20 décembre 1994 relative à la
lutte contre les émissions de composés organiques volatils (COV)
résultant du stockage de l'essence et de sa distribution des terminaux
aux stationsservice ;
Vu le décret n° 96-1010 du 19 novembre 1996
relatif aux appareils et aux systèmes de protection destinés
à être utilisés en atmosphère explosible ;
Vu l'arrêté du 23 janvier 1980 relatif aux
précautions à prendre pour l'avitaillement des aéronefs en
carburant sur les aérodromes ;
Vu
l'arrêté
du 8 décembre 1995 relatif à la lutte contre les
émissions de composés organiques volatils résultant du
stockage de l'essence et de sa distribution des terminaux aux stations-service
;
Vu l'arrêté du 10 octobre 2000 fixant la
périodicité, l'objet et l'étendue des vérifications
des installations électriques au titre de la protection des travailleurs
ainsi que le contenu des rapports relatifs auxdites vérifications ;
Vu
l'arrêté
du 18 avril 2008 relatif aux réservoirs enterrés de liquides
inflammables et à leurs équipements annexes soumis à
autorisation ou à déclaration au titre de la rubrique 1432 de la
nomenclature des installations classées pour la protection de
l'environnement ;
Vu l'avis des organisations professionnelles concernées
;
Vu l'avis du Conseil supérieur des installations
classées en date du 16 décembre 2008,
Arrête :
Article 1er de l'arrêté
du 19 décembre 2008
Les stations-service soumises à autorisation sous la
rubrique n° 1434 sont soumises aux dispositions du présent
arrêté. Les présentes dispositions s'appliquent sans
préjudice des autres législations.
Article 2 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Définitions
Station-service : toute installation où les carburants
sont transférés de réservoirs de stockage fixes dans les
réservoirs à carburant de véhicules à moteur, de
bateaux ou d'aéronefs. Les stations-service peuvent être ouvertes
au public ou non ouvertes au public.
Aire de dépotage : surface d'arrêt des
véhicules-citerne dédiée aux opérations
d'approvisionnement des réservoirs fixes de stockage. Cette surface
englobe les zones situées entre les bouches de réception en
produit des réservoirs fixes et les vannes des réservoirs mobiles
ainsi que le cheminement des flexibles. Cette surface est au minimum un
rectangle de 3 mètres de large et de 4 mètres de long.
Aire de distribution : surface accessible à la
circulation des véhicules englobant les zones situées à
moins de 3 mètres de la paroi des appareils de distribution.
Aire de remplissage : surface d'arrêt
dédiée aux opérations d'approvisionnement des
réservoirs mobiles dont la longueur ne peut être inférieure
à la longueur desdits réservoirs et englobant au minimum un
rectangle de 3 mètres de large et de 4 mètres de long.
Débit maximum équivalent : somme des
débits maximaux équivalents des pompes présentes dans une
installation de remplissage et/ou de distribution.
Décanteur-séparateur d'hydrocarbures :
dispositif vers lequel les effluents susceptibles de contenir des hydrocarbures
sont orientés avant rejet. Ce dispositif permet de séparer les
matières en suspension et les hydrocarbures des eaux collectées.
Le décanteur-séparateur d'hydrocarbures est muni d'un dispositif
d'obturation automatique, en sortie de séparateur, en cas d'afflux
d'hydrocarbures empêchant tout déversement d'hydrocarbures dans le
réseau. Il est couplé de façon optionnelle à une
cuve de rétention.
Ilot : ouvrage permettant l'implantation des appareils de
distribution par rapport au niveau de l'aire de roulage des véhicules et
d'aéronefs, ou de la voie navigable.
Installation de remplissage : équipement d'un terminal
permettant de charger des véhicules-citernes, wagonsciternes ou
bateaux-citernes. Cet équipement comprend les pompes et tuyauteries de
remplissage.
Libre-service surveillé : une installation peut
être considérée comme étant en libre service
surveillé lorsque le transfert du produit est effectué sous la
surveillance d'un personnel d'exploitation de permanence connaissant le
fonctionnement des installations et capable de mettre en oeuvre les moyens de
première intervention en matière d'incendie et de protection de
l'environnement. La surveillance est assurée par un personnel
d'exploitation présent sur le site. La personne effectuant le transfert
de produit est distincte de la personne assurant la surveillance.
Ne sont pas considérées comme étant en
libre service les installations de remplissage et d'avitaillement dont
l'accès et l'usage des installations sont strictement
réservés à un personnel spécialement formé
à cet effet et aux risques des produits manipulés.
Libre-service sans surveillance : installations en libre
service autres que celles considérées comme
surveillées.
Terminal : un terminal est une installation de remplissage qui
possède des équipements de stockage de liquides inflammables, de
chargement et de déchargement de réservoirs utilisés pour
le transport de liquides inflammables.
Superéthanol : carburant composé d'un minimum de
65 % d'éthanol d'origine agricole et d'un minimum de 15 % de
supercarburant sans plomb.
Article 3 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Implantation - aménagement
3.1. Règles d'implantation
A. L'implantation de nouvelles installations visées par
le présent arrêté est interdite en rez-de-chaussée
d'un immeuble habité ou occupé par des tiers ou en sous-sol,
c'est-à-dire en dessous du niveau dit de référence. Le
niveau de référence est celui de la voirie publique située
à l'air libre et desservant la construction utilisable par les engins
des services publics et de secours et de lutte contre l'incendie. S'il y a deux
accès par des voies situées à des niveaux
différents, le niveau de référence sera
déterminé par la voie la plus basse.
Par ailleurs, aucune bouche de dépotage ne
débouche en sous-sol ou en rez-de-chaussée d'un immeuble
occupé par des tiers. Cette disposition est applicable aux installations
dont le dossier de demande d'autorisation est déposé à la
date de publication du présent arrêté augmentée de
six mois et à compter du 1er janvier 2015 pour les installations
existantes.
A compter du 1er janvier 2020, la distribution de carburants
de la catégorie B de la rubrique 1430 de la nomenclature des
installations classées en rez-de-chaussée d'un immeuble
habité ou occupé par des tiers ou en sous-sol n'est
autorisée que sous réserve que l'installation soit
équipée : - d'un système de détection des
vapeurs d'hydrocarbures, d'une installation de ventilation d'urgence dont le
déclenchement est asservi au système de détection et d'un
arrêt d'urgence automatique des appareils de distribution asservi
à ces mêmes détecteurs ; - de systèmes de
récupération des vapeurs au remplissage des installations de
stockage et au ravitaillement en essence des véhicules à moteur
respectant les prescriptions de l'article 7 du présent
arrêté et d'un système de régulation
électronique en boucle fermée respectant les prescriptions de
l'article
7.3 du présent arrêté.
B. Les distances d'implantation (en mètres) des issues
d'un établissement recevant du public de 1re, 2e, 3e ou 4e
catégorie, d'un immeuble habité ou occupé par des tiers,
extérieur à l'établissement ou d'une installation
extérieure à l'établissement présentant des risques
d'incendie ou d'explosion suivantes sont observées :
On entend par distance pour le dépotage les distances
mesurées à partir du centre de l'aire de dépotage la plus
proche de l'établissement concerné.
On entend par dépotage sécurisé un
dépotage réalisé dans une installation comportant un ou
plusieurs des équipements suivants : - un auvent en acier ou en
béton couvrant au moins la totalité de la surface de
rétention de la zone de dépotage d'une hauteur inférieure
ou égale à 5 mètres ; - un système d'extinction
automatique.
On entend par distance pour la distribution les distances
d'implantation, mesurées horizontalement à partir des parois de
l'appareil de distribution (ou de remplissage) le plus proche des
établissements visés.
On entend par distribution sécurisée une
distribution réalisée dans une installation comportant un ou
plusieurs des équipements suivants : - un auvent en acier ou en
béton couvrant au moins la totalité de la surface de
rétention de la distribution d'une hauteur inférieure ou
égale à 5 mètres ; - un système d'extinction
automatique ; - un système de détection de gaz avec coupure
automatique de la distribution en cas de détection.
Ces distances peuvent être diminuées de 30 % en
cas de mise en place d'un mur coupe-feu RE 120 d'une hauteur de 2,50
mètres et situé à 5 mètres au moins de l'appareil
de distribution ou de remplissage le plus proche de l'établissement
concerné.
Par ailleurs, une distance d'éloignement de 5
mètres est observée entre les parois des appareils de
distribution et les issues des locaux susceptibles d'accueillir le public au
sein de l'installation. Cette distance est également observée
entre les limites de l'aire de dépotage et ces mêmes issues.
La distance de 5 mètres est également
observée aux limites de la voie publique et aux limites de
l'établissement, cette distance pouvant être ramenée
à 1,5 mètre sur un seul côté, lorsque la limite est
constituée par un mur coupe-feu de degré 2 heures de 2,5
mètres de haut ou lorsque les liquides inflammables distribués
sont de catégorie C au titre de la rubrique 1430 de la nomenclature des
installations classées.
C. Les stockages de bouteilles de gaz combustibles
liquéfiés respectent les conditions minimales
d'éloignement suivantes des parois des appareils de distribution ou de
remplissage : - 6 mètres, si la capacité du
dépôt de bouteilles est au plus de 15 000 kilogrammes ; - 7,5
mètres pour une capacité de dépôt supérieure
à 15 000 kilogrammes.
D. Dans tous les cas, une distance minimale
d'éloignement de 4 mètres, mesurée horizontalement, est
observée entre l'évent d'un réservoir d'hydrocarbures et
les parois d'appareils de distribution.
3.2. Intégration dans le paysage
L'exploitant prend les dispositions nécessaires pour
satisfaire à l'esthétique du site. L'ensemble du site doit
être maintenu en bon état de propreté (peinture,
plantations, engazonnement, etc.).
3.3. Comportement au feu des
structures
3.3.1. Cas des installations sous immeuble habité ou
occupé par des tiers.
Les installations implantées sous immeuble
habité ou occupé par des tiers sont équipées d'un
détecteur automatique d'incendie avec asservissement de la commande
d'arrêt de distribution, du déclenchement des alarmes ainsi que du
déclenchement du dispositif d'extinction automatique.
Ces installations ne commandent pas l'issue ou le
dégagement de locaux occupés ou habités par des tiers et
comportent au moins une issue directe sur l'extérieur.
Dans les installations implantées sous un immeuble
habité ou occupé par des tiers, les parois, les planchers hauts
présentent les caractéristiques suivantes : - murs et
planchers hauts REI 120 ; - couverture incombustible ; - portes
intérieures EI 30 et munies d'un ferme-porte ou d'un dispositif assurant
leur fermeture automatique ; - porte donnant vers l'extérieur EI 120
; - matériaux de classe A1 (incombustibles).
Les locaux sont équipés en partie haute de
dispositifs permettant l'évacuation des fumées et gaz de
combustion dégagés en cas d'incendie (lanterneaux en toiture,
ouvrants en façade ou tout autre dispositif équivalent).
Les commandes d'ouverture manuelle sont placées
à proximité des accès. Le système de
désenfumage est adapté aux risques particuliers de
l'installation.
3.3.2. Cas des installations situées dans un local
totalement ou partiellement clos.
Les installations situées dans un local partiellement
ou totalement clos présentent des murs et planchers hauts REI 120 et
sont équipées d'au moins deux portes EI 120 à fermeture
permanente ou comprenant un dispositif ferme-porte automatique ; ces portes
visant à éviter la propagation des effets du sinistre
éventuel sont munies d'un système d'ouverture antipanique visant,
d'une part, à assurer l'évacuation rapide des personnes.
Ces portes d'une largeur minimale de 0,80 mètre sont
situées en des endroits tels que leur efficacité et leur
accessibilité soient maximales au regard des risques potentiels ; leur
accès est maintenu dégagé sur une largeur minimale de 5
mètres de part et d'autre de l'axe médian des portes.
3.4. Accessibilité
L'installation dispose en permanence d'un accès pour
permettre l'intervention des services d'incendie et de secours.
On entend par accès à l'installation une
ouverture reliant la voie publique et l'intérieur du site, suffisamment
dimensionnée pour permettre l'entrée des engins de secours.
Les véhicules dont la présence est liée
à l'exploitation de l'établissement stationnent sans occasionner
de gêne pour l'accessibilité des engins des services de secours
depuis les voies de circulation externes à l'installation, même en
dehors des heures d'exploitation et d'ouverture de l'installation.
Pour les installations de distribution de liquides
inflammables situées dans un local partiellement ou totalement clos, et
possédant au moins un plancher situé à une hauteur
supérieure à 8 mètres par rapport au niveau d'accès
des secours, sur au moins deux façades, une « voie échelle
» permet d'accéder à des ouvertures.
La « voie échelle » est facilement accessible
depuis l'extérieur de l'établissement.
Depuis cette voie, une échelle accédant à
au moins toute la hauteur du bâtiment peut être disposée.
La voie échelle respecte par ailleurs les
caractéristiques suivantes : - la largeur utile est au minimum de 4
mètres, la longueur de l'aire de stationnement au minimum de 10
mètres, la pente au maximum de 10 % ; - dans les virages de rayon
intérieur inférieur à 50 mètres, un rayon
intérieur R minimal de 11 mètres est maintenu et une surlargeur
de S = 15/R mètres est ajoutée ; - aucun obstacle
aérien ne gêne la manoeuvre de ces échelles à la
verticale de l'ensemble de la voie ; - la distance par rapport à la
façade est de 1 mètre minimum et 8 mètres maximum pour un
stationnement parallèle au bâtiment et inférieur à 1
mètre pour un stationnement perpendiculaire au bâtiment ; - la
voie résiste à la force portante calculée pour un
véhicule de 160 kN avec un maximum de 90 kN par essieu, ceux-ci
étant distants de 3,6 mètres au maximum et présente une
résistance au poinçonnement minimale de 80 N/cm2.
Les ouvertures prévues à l'alinéa 4 du
présent article permettent au moins un accès par étage
pour chacune des façades disposant de voie échelle et
présentent une hauteur minimale de 1,8 mètre et une largeur
minimale de 0,9 mètre. Les panneaux d'obturation ou les châssis
composant ces accès s'ouvrent et demeurent toujours accessibles de
l'extérieur et de l'intérieur. Ils sont aisément
repérables de l'extérieur par les services de secours.
3.5. Ventilation
Les installations qui ne sont pas situées en plein air
sont ventilées de manière efficace. Pour les installations
situées dans un local partiellement ou totalement clos, et sans
préjudice des dispositions du code du travail, les locaux doivent
être convenablement ventilés pour éviter tout risque
d'atmosphère explosive ou toxique.
Le débouché à l'atmosphère de la
ventilation doit être placé aussi loin que possible des
habitations voisines et des bouches d'aspiration d'air extérieur, et
à une hauteur suffisante compte tenu de la hauteur des bâtiments
environnants afin de favoriser la dispersion des gaz rejetés.
3.6. Installations
électriques
Les installations électriques sont
réalisées conformément aux normes en vigueur.
L'installation électrique comporte un dispositif de coupure
générale permettant d'interrompre, en cas de fausse manoeuvre,
d'incident ou d'inobservation des consignes de sécurité,
l'ensemble du circuit électrique à l'exception des
systèmes d'éclairage de secours non susceptibles de provoquer une
explosion, et permettant d'obtenir l'arrêt total de la distribution de
carburant.
Un essai du bon fonctionnement du dispositif de coupure
générale est réalisé au moins une fois par an. La
commande de ce dispositif est placée en un endroit facilement accessible
à tout moment au responsable de l'exploitation de l'installation.
Lorsque l'installation est exploitée en libre service
sans surveillance, le dispositif de coupure générale ci-dessus
prescrit est manoeuvrable à proximité de la commande manuelle
doublant le dispositif de déclenchement automatique de lutte fixe contre
l'incendie.
Dans le cas d'une installation en libre-service sans
surveillance, le déclenchement des alarmes et systèmes de
détection précités, la mise en service du dispositif
automatique d'extinction ainsi que la manoeuvre du dispositif de coupure
générale sont retransmis afin d'aviser un responsable
nommément désigné.
Dans les parties de l'installation se trouvant dans des zones
susceptibles d'être à l'origine d'explosion, les installations
électriques sont réduites à ce qui est strictement
nécessaire aux besoins de l'exploitation et être
entièrement constituées de matériels utilisables dans les
atmosphères explosives.
Elles sont réduites à ce qui est strictement
nécessaire aux besoins de l'exploitation et être
entièrement constituées de matériels utilisables dans les
atmosphères explosives. Les canalisations électriques ne sont pas
une cause possible d'inflammation et sont convenablement
protégées contre les chocs, contre la propagation des flammes et
contre l'action des produits présents dans la partie de l'installation
en cause.
3.7. Mise à la terre des
équipements
Les équipements métalliques (réservoirs,
cuves, canalisations) sont mis à la terre conformément aux
règlements et aux normes applicables, compte tenu notamment de la nature
explosive ou inflammable des produits.
Sous réserve des impératifs techniques qui
peuvent résulter de la mise en place de dispositifs de protection
cathodique, les installations fixes de transfert de liquides inflammables ainsi
que les charpentes et enveloppes métalliques seront reliées
électriquement entre elles ainsi qu'à une prise de terre unique.
La continuité des liaisons devra présenter une résistance
inférieure à 1 ohm et la résistance de la prise de terre
sera inférieure à 10 ohms.
3.8. Rétention des aires et
locaux de travail
Sauf pour la boutique et le local de réserve annexe, le
sol des aires et des locaux de stockage ou de manipulation des matières
dangereuses pour l'homme ou susceptibles de créer une pollution de l'eau
ou du sol est étanche, incombustible et équipé de
façon à pouvoir recueillir les eaux de lavage et les
matières répandues accidentellement. Un dispositif
empêchant la diffusion des matières répandues à
l'extérieur ou dans d'autres aires ou locaux est prévu. Les
matières recueillies sont de préférence
récupérées et recyclées ou, en cas
d'impossibilité, traitées conformément aux dispositions du
présent arrêté.
3.9. Implantation des appareils de
distribution et de remplissage
Les pistes, lorsqu'elles existent, et les aires de
stationnement des véhicules en attente de distribution sont
disposées de telle façon que les véhicules puissent
évoluer en marche avant et puissent évacuer en marche avant
desdits appareils de distribution. Les pistes et les voies d'accès ne
sont pas en impasse.
Les appareils de distribution et de remplissage sont
ancrés et protégés contre les heurts de véhicules,
par exemple au moyen d'îlots de 0,15 mètre de hauteur, de bornes
ou de butoirs de roues.
Article 4 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Exploitation - entretien
4.1. Surveillance de l'exploitation
L'exploitation se fait sous la surveillance, directe ou
indirecte, de personnes désignées par l'exploitant et ayant une
connaissance de la conduite de l'installation et des dangers et
inconvénients des produits utilisés ou stockés dans
l'installation.
4.2. Contrôle de l'utilisation
des appareils de distribution et de remplissage
Sauf dans le cas d'une exploitation en libre service,
l'utilisation des appareils de distribution et de remplissage est
assurée par un agent d'exploitation, nommément
désigné par l'exploitant et ayant une connaissance de la conduite
de l'installation et des dangers et inconvénients des produits
utilisés ou stockés dans l'installation. Dans le cas d'une
exploitation en libre service, un agent d'exploitation (ou une
société spécialisée) peut intervenir rapidement en
cas d'alarme.
4.3. Connaissance des produits.
Etiquetage
L'exploitant a à sa disposition des documents lui
permettant de connaître la nature et les risques des produits dangereux
présents dans l'installation, en particulier les fiches de
données de sécurité.
Les fûts, réservoirs et autres emballages portent
en caractères très lisibles le nom des produits et, s'il y a
lieu, les symboles de danger conformément à la
réglementation relative à l'étiquetage des substances et
préparations chimiques dangereuses.
4.4. Propreté
L'ensemble du site est maintenu en bon état de
propreté. Les locaux sont maintenus propres et
régulièrement nettoyés notamment de manière
à éviter les amas de matières dangereuses ou polluantes et
de poussières. Le matériel de nettoyage est adapté aux
risques présentés par les produits et poussières.
4.5. Etat des stocks de liquides
inflammables
L'exploitant est en mesure de fournir une estimation des
stocks ainsi qu'un bilan « quantités réceptionnées,
quantités délivrées » pour chaque catégorie de
liquides inflammables détenus, auxquels est annexé un plan
général des stockages. Cette information est tenue à la
disposition des services d'incendie et de secours et de l'inspection des
installations classées.
4.6. Vérification
périodique des installations électriques
Toutes les installations électriques sont entretenues
en bon état et sont contrôlées, après leur
installation ou leur modification, par une personne compétente. La
périodicité, l'objet et l'étendue des vérifications
des installations électriques ainsi que le contenu des rapports relatifs
auxdites vérifications sont fixés par l'arrêté du 10
octobre 2000 susvisé.
Article 5 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Risques
5.1. Moyens de secours contre
l'incendie.
D'une façon générale, l'installation est
dotée de moyens de secours contre l'incendie appropriés aux
risques et au moins protégée comme suit - d'un système
d'alarme incendie (ou tout moyen permettant d'alerter les services d'incendie
et de secours dans le cas des installations sous surveillance) ; - pour
chaque îlot de distribution, d'un système manuel commandant en cas
d'incident une alarme optique ou sonore ; - d'un dispositif permettant de
rappeler à tout instant aux tiers les consignes de
sécurité et les conduites à tenir en cas de danger ou
d'incident, au besoin par l'intermédiaire d'un ou de plusieurs
haut-parleurs ; - pour chaque îlot de distribution, d'un extincteur
homologué 233 B ; pour l'aviation l'extincteur est conforme aux
dispositions de l'arrêté du 23 janvier 1980 susvisé ; -
pour l'aire de distribution des stations-service et à proximité
des bouches d'emplissage de réservoirs des stations délivrant des
liquides inflammables, d'une réserve de produit absorbant incombustible
en quantité adaptée au risque, sans être inférieure
à 200 litres, des moyens nécessaires à sa mise en oeuvre ;
la réserve de produit absorbant est protégée par couvercle
ou par tout dispositif permettant d'abriter le produit absorbant des
intempéries ; - pour chaque local technique, d'un extincteur
homologué 233 B ; - pour le stockage des marchandises et le sous-sol,
d'un extincteur homologué 21 A-144 B 1 ou un extincteur homologué
21 A-233 B et C ; - pour le tableau électrique, d'un extincteur
à gaz carbonique (2 kilogrammes) ; - sur l'installation, d'au moins
une couverture spéciale anti-feu. Sauf dans le cas des stations-service
en plein air, l'installation est dotée de moyens de secours contre
l'incendie appropriés aux risques notamment : - d'extincteurs
répartis à l'intérieur des locaux, sur les aires
extérieures et les lieux présentant des risques
spécifiques, à proximité des dégagements, bien
visibles et facilement accessibles. Les agents d'extinction sont
appropriés aux risques à combattre et compatibles avec les
produits stockés ; - de plans des locaux facilitant l'intervention
des services d'incendie et de secours avec une description des dangers pour
chaque local. Les dispositifs cités ci-dessus sont adaptés au
risque à couvrir, en nombre suffisant et correctement répartis
et, dans le cas où du superéthanol est distribué, les
agents d'extinction sont compatibles avec ce carburant.
Pour les installations de distribution, les moyens de lutte
contre l'incendie prescrits dans les paragraphes précédents
pourront être remplacés par des dispositifs automatiques
d'extinction présentant une efficacité au moins
équivalente.
Ce type de dispositifs est obligatoire pour les installations
fonctionnant en libre service sans surveillance et pour les installations de
remplissage de la première catégorie.
Ce type de dispositifs est également obligatoire pour
les installations implantées sous immeuble habité ou
occupé par des tiers.
Une commande de mise en oeuvre manuelle d'accès facile
double le dispositif de déclenchement automatique de défense fixe
contre l'incendie. Cette commande est installée en dehors de l'aire de
distribution en un endroit accessible au préposé éventuel
à l'exploitation, ainsi qu'à toute autre personne.
Conformément aux référentiels en vigueur
et au moins une fois par an, tous les dispositifs sont entretenus par un
technicien compétent et leur bon fonctionnement vérifié.
Les rapports d'entretien et de vérification sont tenus à la
disposition de l'inspection des installations classées.
5.2. Localisation des risques
L'exploitant recense et signale par un panneau conventionnel,
sous sa responsabilité, les parties de l'installation qui, en raison des
caractéristiques qualitatives et quantitatives des matières mises
en oeuvre, stockées, utilisées ou produites, sont susceptibles
d'être à l'origine d'un sinistre pouvant avoir des
conséquences directes ou indirectes sur l'environnement, la
sécurité publique ou le maintien en sécurité de
l'installation.
5.3. Compatibilité des
matériaux
Pour le stockage et la distribution de superéthanol,
les matériaux sont adaptés aux spécificités du
carburant.
5.4. Interdiction des feux
Dans les parties de l'installation présentant des
risques d'incendie ou d'explosion, il est interdit d'apporter du feu sous une
forme quelconque, sauf pour la réalisation de travaux ayant fait l'objet
d'un « permis de feu ». Cette interdiction est affichée en
caractères apparents.
Les prescriptions que doit observer l'usager sont
affichées soit en caractères lisibles, soit au moyen de
pictogrammes, et ce au niveau de chaque appareil de distribution. Elles
concernent notamment l'interdiction de fumer, d'utiliser un
téléphone portable (le téléphone doit être
éteint), d'approcher un appareil pouvant provoquer un feu nu, ainsi que
l'obligation d'arrêt du moteur. Pour l'aviation, l'obligation
d'arrêt du moteur ne s'applique pas lorsqu'il s'agit d'assurer
l'avitaillement de services d'urgence.
5.5. « Plan de prévention
». - « Permis de feu »
Tous les travaux de réparation ou d'aménagement
effectués par une entreprise extérieure présentant des
risques spécifiques (emploi d'une flamme ou d'une source chaude, purge
des circuits...) ne peuvent être effectués qu'après
établissement d'un « plan de prévention » et
éventuellement la délivrance d'un « permis de feu » et
en respectant prescriptions du code du travail.
5.6. Consignes de
sécurité
Sans préjudice des dispositions du code du travail, des
consignes précisant les modalités d'application des dispositions
du présent arrêté sont établies, tenues à
jour et portées à la connaissance du personnel dans les lieux
fréquentés par le personnel. Ces consignes indiquent notamment
: - l'interdiction d'apporter du feu sous une forme quelconque, dans les
parties de l'installation visées à
l'article
5.2 « incendie » et « atmosphères explosives »
; - l'obligation du « plan de prévention » pour les parties
de l'installation visées à
l'article
5.5 ; - les procédures d'arrêt d'urgence et de mise en
sécurité de l'installation ; - les mesures à prendre en
cas de fuite sur un récipient ou une canalisation contenant des
substances dangereuses ; - les précautions à prendre avec
l'emploi et le stockage de produits incompatibles ; - les moyens
d'extinction à utiliser en cas d'incendie ; - la procédure
d'alerte avec les numéros de téléphone du responsable
d'intervention de l'établissement, des services d'incendie et de
secours, etc.
Une formation du personnel lui permet : - d'être
sensibilisé aux risques inhérents à ce type d'installation
; - de vérifier régulièrement le bon fonctionnement des
divers équipements pour la prévention des risques ; - de
prendre les dispositions nécessaires sur le plan préventif et
à mettre en oeuvre, en cas de besoin, les actions les plus
appropriées. Le préposé à l'exploitation est en
mesure de rappeler à tout moment aux usagers les consignes de
sécurité.
5.7. Consignes d'exploitation
Les opérations comportant des manipulations dangereuses
et la conduite des installations font l'objet de consignes d'exploitation
écrites. Ces consignes prévoient notamment : - les modes
opératoires, ceux-ci devant être présents à chaque
poste de chargement et distribution ; en particulier, une procédure est
mise en place, visant à s'assurer systématiquement que le tuyau
est effectivement raccordé avant que ne commence le chargement du
réservoir de stockage - la fréquence de vérification
des dispositifs de sécurité et de traitement des pollutions et
nuisances générées ; - les instructions de maintenance
et de nettoyage ; - les conditions de conservation et de stockage des
produits.
5.8. Aménagement et construction
des appareils de distribution et de remplissage
5.8.1. Accès
Dans tous les cas, un accès aisé pour les
véhicules d'intervention est prévu. Sauf dans le cas d'une
installation de remplissage dotée de dispositifs rendant impossible
l'utilisation des appareils de remplissage à des personnes non
autorisées, l'accès à l'installation de remplissage est
fermé par une clôture d'une hauteur minimale de 2
mètres.
5.8.2. Appareils de distribution
Dans le cas de paiement par billets, toutes dispositions sont
prises pour que les actes de malveillance éventuels n'aient pas de
conséquences sur les appareils de distribution.
L'habillage des parties de l'appareil de distribution
où interviennent les liquides inflammables (unités de filtration,
de pompage, de dégazage, etc.) est en matériaux de
catégorie A1.
Les parties intérieures de la carrosserie de l'appareil
de distribution sont ventilées de manière à ne permettre
aucune accumulation des vapeurs des liquides distribués.
La partie de l'appareil de distribution où peuvent
être implantés des matériels électriques ou
électroniques non de sûreté constitue un compartiment
distinct de la partie où interviennent les liquides inflammables. Ce
compartiment est séparé de la partie où les liquides
inflammables sont présents par une cloison étanche aux vapeurs
d'hydrocarbures, ou par un espace ventilé assurant une dilution
continue, de manière à le rendre inaccessible aux vapeurs
d'hydrocarbure.
Les appareils de distribution sont installés et
équipés de dispositifs adaptés de telle sorte que tout
risque de siphonnage soit écarté. Toutes dispositions sont prises
pour que les égouttures sous les appareils de distribution
n'entraînent pas de pollution du sol ou de l'eau.
Lorsque l'appareil est alimenté par une canalisation
fonctionnant en refoulement, l'installation est équipée d'un
dispositif de sécurité arrêtant automatiquement
l'arrivée de produit en cas d'incendie ou de renversement accidentel du
distributeur.
Pour les installations en libre service sans surveillance, le
volume en liquide inflammable délivré par opération par
les appareils de distribution en libre-service sans surveillance est
limité à 120 litres de liquides inflammables de la
catégorie de référence (coefficient 1) et à
l'équivalent pour les autres catégories, exception faite
toutefois des installations dont l'accès est réservé aux
personnes formées à cet effet.
5.8.3. Les flexibles
Les flexibles de distribution ou de remplissage sont conformes
à la norme en vigueur (pour l'aviation, les flexibles sont conformes aux
dispositions prévues dans la norme spécifique en vigueur). Les
flexibles sont entretenus en bon état de fonctionnement et
remplacés au plus tard six ans après leur date de fabrication.
Dans le cas des installations exploitées en libre-service, les flexibles
autres que ceux présentant une grande longueur et destinés au
transvasement de gazole et de carburants aviation sont équipés de
dispositifs de manière à ce qu'ils ne traînent pas sur
l'aire de distribution.
Les rapports d'entretien et de vérification seront
tenus à la disposition de l'inspection des installations
classées. Un dispositif approprié empêche que le flexible
ne subisse une usure due à un contact répété avec
le sol. Le flexible est changé après toute dégradation.
Les appareils de distribution d'un débit
inférieur à 4,8 mètres cubes par heure sont
équipés d'un dispositif anti-arrachement du flexible de type
raccord-cassant.
5.8.4. Dispositifs de sécurité
Dans le cas des installations en libre service et des
installations de remplissage, l'ouverture du clapet du robinet et son maintien
en position ouverte ne peuvent s'effectuer sans intervention manuelle
Toute opération de distribution ou de remplissage est
contrôlée par un dispositif de sécurité qui
interrompt automatiquement le remplissage du réservoir quand le niveau
maximal d'utilisation est atteint. Dans l'attente d'avancées techniques,
ces dispositions ne s'appliquent pas au chargement par dôme des
réservoirs mobiles ni aux opérations d'avitaillement des
aéronefs dès lors qu'elles ne permettent pas le remplissage des
réservoirs au niveau maximal d'utilisation.
Les opérations de dépotage de liquides
inflammables ne peuvent être effectuées qu'après mise
à la terre des camions-citernes et connexion des systèmes de
récupération de vapeurs entre le véhicule et les bouches
de dépotage (pour les installations visées par la
réglementation sur la récupération de vapeurs).
Les opérations de remplissage ne peuvent être
effectuées qu'après mise à la terre des réservoirs
mobiles.
Pour les cas d'une exploitation en libre service sans
surveillance, l'installation de distribution ou de remplissage est
équipée : - d'un dispositif d'arrêt d'urgence
situé à proximité de l'appareil permettant de provoquer la
coupure de l'ensemble des installations destinées à la
distribution ; - d'un dispositif de communication permettant d'alerter
instantanément l'agent d'exploitation ; - d'un système
permettant de transmettre les informations sur la phase de fonctionnement en
cours de l'appareil de distribution au(x) point(s) de contrôle de la
station.
Dans les installations exploitées en libre service
surveillé, l'agent d'exploitation peut commander à tout moment,
depuis un point de contrôle de la station, le fonctionnement de
l'appareil de distribution ou de remplissage.
Pour la distribution et le stockage du superéthanol,
des arrête-flammes sont systématiquement prévus en tous
points où une transmission d'explosion vers les réservoirs est
possible.
Tous les arrête-flammes du circuit de
récupération des vapeurs pour la distribution et le stockage de
superéthanol respectent la norme EN 12874 de janvier 2001 ou toute norme
équivalente en vigueur dans la Communauté européenne ou
l'Espace économique européen.
Article 6 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Eau
Dans le cas où les aires définies dans les
définitions de l'article 1er sont confondues, la surface de la plus
grande aire doit être retenue.
Les aires de dépotage, de remplissage et de
distribution de liquides inflammables sont étanches aux produits
susceptibles d'y être répandus et conçues de manière
à permettre le drainage de ceux-ci. Dans le cas du ravitaillement bateau
et du remplissage de bateau-citerne, l'étanchéité de
l'aire de distribution ou de remplissage se limite à la zone
terrestre.
Les liquides ainsi collectés sont traités au
moyen d'un décanteur-séparateur d'hydrocarbures muni d'un
dispositif d'obturation automatique. Ce décanteur-séparateur est
conçu et dimensionné de façon à évacuer un
débit minimal de 45 litres par heure, par mètre carré de
l'aire considérée, sans entraînement de liquides
inflammables. Le séparateur-décanteur est conformes à la
norme en vigueur au moment de son installation.
Dans le cas du ravitaillement bateau, certains cas
spécifiques peuvent ne pas permettre la mise en place d'un
décanteur-séparateur d'hydrocarbures. Cette impossibilité
est alors démontrée par une étude
technicoéconomique qui précise les mesures compensatoires mises
en place.
Article 7 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Air
7.1. Récupération des
vapeurs
Dispositions générales.
Toutes dispositions sont prises pour que les percements
effectués, par exemple pour le passage de gaines électriques, ne
permettent pas la transmission de vapeurs depuis les canalisations,
réservoirs et matériels jusqu'aux locaux de l'installation.
Les installations, autres que les installations de chargement
et déchargement en essence, susceptibles de dégager des vapeurs
sont munies de dispositifs permettant de collecter et canaliser autant que
possible les émissions. Ces dispositifs sont munis d'orifices obturables
et accessibles (conformes aux dispositions de la norme NF X44-052) aux fins de
prélèvements en vue d'analyse ou de mesure.
7.2. Récupération des
vapeurs au remplissage des installations de stockage
Le présent article est applicable aux stations de
distribution de carburant de la catégorie B de la rubrique 1430 de la
nomenclature des installations classées.
Lors du déchargement d'essence d'un réservoir de
transport dans les installations de stockage des stationsservice, les vapeurs
générées par le déplacement de l'essence sont
renvoyées dans le réservoir de transport au moyen d'un tuyau de
raccordement étanche aux vapeurs.
Lors de cette opération, un dispositif est mis en place
afin que ces vapeurs ne s'évacuent pas par l'évent du
réservoir de stockage de la station-service.
Les opérations de remplissage des réservoirs des
stations-service ne sont pas effectuées avant que ces dispositifs ne
soient en place et fonctionnent correctement.
Les dispositions du présent article ne s'appliquent pas
aux stations-service d'un débit inférieur à 500
mètres cubes par an et qui sont implantées dans une commune de
moins de 5 000 habitants à condition qu'elles ne soient pas
situées à l'intérieur d'une zone de protection
spéciale ou zone sensible ou zone de mise en oeuvre d'une
procédure d'alerte telles que définies
au
titre Ier du décret du 13 mai 1974 susvisé.
7.3. Récupération des
vapeurs liées au ravitaillement en essence des véhicules à
moteur
Le présent article est applicable aux stations de
distribution de carburant de la catégorie B de la rubrique 1430 de la
nomenclature des installations classées.
7.3.1. Récupération des vapeurs
Les stations sont équipées de systèmes
actifs de récupération des vapeurs afin de permettre le retour
d'au moins 80 % des vapeurs dans les réservoirs fixes des
stations-service.
Cette disposition est applicable : - à partir de la
date de publication du présent arrêté pour les
stations-service nouvelles ; - à partir de la date de publication du
présent arrêté pour les stations-service autorisées
postérieurement au 4 juillet 2001 ; - à partir de la date de
publication du présent arrêté pour les stations d'un
débit supérieur à 3 000 mètres cubes par an ; -
au plus tard le 1er janvier 2016 pour les autres stations-service.
Ce taux de récupération est porté
à 90 % : - à partir de la date de parution du présent
arrêté pour les nouvelles installations ; - au 1er janvier 2016
pour les stations-service dont le débit est supérieur à 3
000 mètres cubes par an ; - au 1er janvier 2020 pour les autres
stations-service existantes.
Les systèmes de récupération des vapeurs
d'essence sont constitués de quatre types d'équipements : - un
pistolet de remplissage dont le système de dépression est ouvert
à l'atmosphère ; - un flexible de type coaxial ou
présentant des garanties équivalentes afin de véhiculer
à la fois l'essence et les vapeurs ; - un organe
déprimogène permettant d'assister l'aspiration des vapeurs du
réservoir du véhicule pour les transférer vers le
réservoir de la station-service ; - un dispositif de
régulation permettant de contrôler le rapport entre le
débit de vapeur aspirée et le débit d'essence
distribuée.
7.3.2. Dispositif de régulation
Le dispositif de régulation cité au point 7.3.1
est en boucle fermée. Le signal de mauvais fonctionnement du
système de récupération des vapeurs entraîne
l'arrêt de la distribution de carburant dès lors que la
réparation n'est pas réalisée sous 72 heures.
Ces dispositions sont applicables : - aux stations-service
nouvelles à la date de parution du présent arrêté
; - aux stations-service existantes dont le débit est
supérieur à 3 000 mètres cubes par an à compter du
1er janvier 2014 ; - aux stations-service existantes dont le débit
est supérieur à 1 000 mètres cubes par an à compter
du 1er janvier 2016.
7.3.3. Retour des vapeurs
Le retour des vapeurs dans les réservoirs fixes des
stations-service s'effectue dans des canalisations de diamètre suffisant
pour permettre l'écoulement des vapeurs d'essence.
7.3.4. Dispositifs arrête-flamme
Le système de récupération de vapeurs
nécessite la mise en place de dispositifs anti-retour de flamme de part
et d'autre de tout élément susceptible de générer
une ignition du mélange gazeux. Les dispositifs arrête-flamme
(aussi appelés anti-retour de flamme) sont conformes à la norme
NF EN 12874, ou aux normes ou spécifications techniques ou aux
procédés de fabrication prévus dans les
réglementations d'un Etat membre de l'Union européenne ou d'un
autre Etat partie à l'accord instituant l'Espace économique
européen, assurant un niveau de sécurité
équivalent.
Le système de dépression, la connexion entre la
sortie des vapeurs et le raccordement de l'équipement à la
canalisation de retour des vapeurs d'essence vers le réservoir,
notamment, sont considérés comme des éléments
susceptibles de générer une ignition du mélange gazeux.
Un organe de coupure est mis en place entre le distributeur
d'essence et la canalisation de retour des vapeurs d'essence en vue de
permettre que les opérations de maintenance sur le système de
récupération des vapeurs se déroulent dans des conditions
de sécurité.
7.3.5. Conception des systèmes de
récupération
Les systèmes de récupération des vapeurs
sont conformes aux dispositions de
l'annexe II . Cette conformité est attestée par un
laboratoire compétent et indépendant.
Tout système de récupération de vapeurs
en provenance de la Communauté européenne ou originaire des pays
AELE parties contractantes de l'Accord EEE, qui est conforme à une
réglementation, norme nationale ou procédé de fabrication
dont l'application est permise dans l'un de ces Etats est également
reconnu, pour autant que soit assuré un niveau de sécurité
et d'efficacité équivalant à celui recherché dans
l'annexe
II du présent arrêté.
7.3.6. Maintenance du système de
récupération
L'exploitant s'assure du bon fonctionnement de son
installation et fait réaliser avant la mise en service du système
de récupération de vapeurs, après toute réparation
du système et ensuite au moins une fois tous les six mois, pour les
installations ne disposant pas d'un système de régulation
électronique en boucle fermée et tous les trois ans pour les
installations disposant d'un système de régulation
électronique en boucle fermée, un contrôle sur site par un
organisme compétent et indépendant, conformément aux
dispositions de
l'annexe
III. Les résultats de ces mesures sont tenus à disposition de
l'inspecteur des installations classées et de l'organisme de
contrôles périodiques pendant un délai d'au moins six
ans.
Article 8 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Applicabilité
Les dispositions du présent arrêté sont
applicables aux installations nouvelles à la date de publication du
présent arrêté au Journal officiel, augmentée de six
mois.
Pour les installations régulièrement
autorisées à la date de parution du présent
arrêté au Journal officiel augmentée de six mois, les
dispositions applicables sont :
Article 9 de l'arrêté du
19 décembre 2008
Le préfet peut, pour une installation donnée,
modifier par arrêté préfectoral les dispositions du
présent arrêté, à l'exception des dispositions
prévues à
l'article
7 .
Article 10 de l'arrêté
du 19 décembre 2008
Le directeur général de la prévention des
risques est chargé de l'exécution du présent
arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la
République française.
Fait à Paris, le 19 décembre 2008.
Pour le ministre et par délégation : Le
directeur général de la prévention des risques, L.
Michel
Annexe I : Conformité des
systèmes de récupération des vapeurs
1. La conformité ne peut être attestée
qu'à un système comprenant quatre types d'équipements
: - un pistolet de remplissage dont le système de dépression
est ouvert à l'atmosphère ; - un flexible de type coaxial ou
présentant des garanties équivalentes afin de véhiculer
à la fois l'essence et les vapeurs ; - un organe
déprimogène permettant d'assister l'aspiration des vapeurs du
réservoir du véhicule pour les transférer vers le
réservoir de la station-service ; - un dispositif de
régulation permettant de contrôler le rapport entre le
débit de vapeur aspirée et le débit d'essence
distribuée.
Pour tout changement de type de l'un de ces
équipements, l'ensemble du système doit faire l'objet d'une
nouvelle attestation de conformité.
2. La conformité est attestée par un laboratoire
compétent et indépendant selon les méthodes
gravimétrique et volumétrique décrites aux 3 et 4
ci-après.
3. Méthode gravimétrique.
3.1. Description de la
méthode
La méthode consiste à comparer les
émissions de base (la quantité de composés organiques
volatils expulsée de l'orifice du véhicule lors d'un remplissage
sans récupération de vapeurs) avec les émissions
résiduelles (quantité de composés organiques volatils
expulsée de l'orifice du véhicule lors d'un remplissage avec
récupération de vapeurs).
Les émissions de base et résiduelles sont
déterminées en collectant les vapeurs d'essence grâce
à un dispositif canalisant tous les composés organiques volatils
émis vers un filtre à charbon actif destiné à les
absorber et ce sans modification des conditions de pression dans le
réservoir. La modification de la masse du filtre correspond à
l'émission de vapeurs expulsées de l'orifice du
véhicule.
3.2. Conditions des essais
3.2.1. Caractéristiques des pistolets de distribution.
Les émissions de base sont mesurées lors d'un remplissage avec un
pistolet équipé d'un embout pour essence sans plomb conforme
à la norme NF ISO 9158 et non équipé d'un système
de récupération de vapeur. Le pistolet équipé pour
la récupération de vapeurs faisant partie du système
à tester doit être capable de délivrer l'essence avec un
débit égal à + 0,5 litre par minute à celui du
pistolet de référence défini ci-dessus.
3.2.2. Caractéristiques de l'essence utilisée
Les essais sont réalisés avec du supercarburant
sans plomb conforme à la norme NF EN 228 qui n'a pas été
brassé et qui est utilisé pour la première fois.
3.2.3. Réservoir du véhicule utilis
Les essais sont réalisés avec un
réservoir étalon représentatif des véhicules
circulant sur le marché français.
3.2.4. Conditions de température
La température de l'essence utilisée pour
réaliser les essais est égale à 15 + 3 °C.
La température ambiante est égale à 15 +
5 °C.
La différence maximale entre la température de
l'essence utilisée et la température ambiante est dt = 5
°C.
3.2.5. Préparation du système de
récupération des vapeurs
La mise en service et le réglage du système sont
effectués sous la responsabilité de la société
ordonnatrice des essais. Les caractéristiques techniques du
système sont précisées, en particulier la valeur de
débit maximal de distribution ainsi que la perte de charge maximale
admise en aval de l'organe déprimogène.
3.2.6. Préparation du réservoir
étalon.
Après avoir évacué le contenu de
réservoir étalon, un ravitaillement partiel est effectué
à environ 10 % du volume du réservoir. Le bouchon du
réservoir est alors fermé jusqu'à l'obtention d'un
équilibre thermique entre l'essence utilisée et le
réservoir.
Cette opération est effectuée avant chaque
mesure, qu'il s'agisse d'émissions de base ou d'émissions
résiduelles, afin d'obtenir au début de la mesure une saturation
en gaz reproductible dans le réservoir étalon.
3.3. Procédure des
essais
3.3.1. Etanchéité du système
L'étanchéité du système est
préalablement vérifiée selon la procédure
décrite à
l'annexe
II, point 1.
3.3.2. Déroulement d'une mesure.
Le pistolet de distribution est introduit le plus loin
possible dans l'orifice de remplissage du réservoir étalon,
positionné de façon à rester bloqué dans ce
dernier. Le levier de manoeuvre reste bloqué pendant la durée de
la mesure afin d'obtenir un débit constant.
La mesure des émissions de vapeurs s'effectue pendant
le remplissage du réservoir étalon jusqu'à environ 90 % de
son volume.
3.3.3. Déroulement des essais
Afin de déterminer des valeurs moyennes, il est
effectué trois mesures massiques de chaque type d'émission dans
l'ordre suivant : - deux mesures massiques des émissions de base
; - trois mesures massiques des émissions résiduelles ; -
une mesure massique des émissions de base.
Cette procédure est effectuée au débit
maximal du pistolet de distribution, d'une part, et à la moitié
du débit maximal, d'autre part.
3.4. Détermination du
taux de récupération
Le calcul du taux de récupération est
effectué avec des valeurs moyennes, selon la formule :
Les abréviations signifient : TR = taux de
récupération ; EB = valeur moyenne des émissions de
base (exprimée en g/l) ; ER = valeur moyenne des émissions
résiduelles (exprimée en g/l). Les taux de
récupération déterminés au débit maximal et
à la moitié du débit maximal doivent être
supérieurs au taux fixé à l'article 7 du présent
arrêté.
Les taux de récupération sont corrigés
lorsque le taux volumétrique TV déterminé au point 4 est
supérieur à 100 %. Dans ce cas, on admet une saturation de 80 %
pour le mélange gazeux émergeant de l'évent du
réservoir de stockage. On obtient un taux de récupération
corrigé selon la formule :
TR corrigé = TR + (100 - TV) × 0,8.
4. Méthode volumétrique
4.1. Description de la
méthode
La méthode consiste à comparer le débit
d'essence distribuée pendant un ravitaillement et le débit de
mélange de vapeurs-air récupéré afin de
vérifier l'efficacité du système de régulation.
4.2. Conditions
préparatoires des essais
Les dispositifs de mesure sont connectés aux endroits
appropriés, en fonction de la technologie de l'organe
déprimogène, pour déterminer le volume d'essence
distribuée et le volume de mélange vapeurs-air
récupéré (par exemple, le point de mesure est situé
en amont dans le cas de pompe lubrifiée à l'huile). Les mesures
sont effectuées à la perte de charge aval maximale admise pour le
débit maximal, qui est indiquée par la société
ordonnatrice des essais.
4.3. Calcul du taux
volumétrique
Le calcul du taux volumétrique est effectué avec
des valeurs moyennes, selon la formule :
Les abréviations signifient : TV = taux
volumétrique. V cov = volume de composés organiques volatils
récupéré. V essence = volume d'essence
distribué.
Les différentes mesures sont effectuées pendant
la phase de mesure des émissions résiduelles selon le
déroulement décrit au 3.3. Au débit de distribution
maximal, le taux volumétrique doit être compris entre 95 % et 105
%. A la moitié du débit maximal, le taux volumétrique doit
être compris entre 90 % et 110 %.
4.4. Détermination du
facteur d'équivalences air/vapeurs
Des mesures sont également effectuées avec une
aspiration d'air à la place des vapeurs d'essence selon la même
procédure, mais au débit maximal uniquement.
Il sera déterminé un autre taux
volumétrique qui permettra de calculer le facteur d'équivalence K
selon la formule :
Ce facteur de correction est notifié afin de servir de
référence pour les contrôles et la surveillance du
système de récupération des vapeurs sur site.
Annexe II : Contrôle sur
site des systèmes de récupération des vapeurs
1. De façon à s'assurer que seules les vapeurs
prélevées au niveau du ou des orifices d'aspiration du pistolet
sont prises en compte lors de la détermination du taux
volumétrique TV, la vérification de
l'étanchéité du système est effectuée
préalablement au contrôle défini au point 2 de la
présente annexe.
Cette vérification permet d'établir : - qu'il
n'existe aucune possibilité d'entrée d'air entre le pistolet et
l'organe déprimogène, d'un débit supérieur à
0,5 % du débit maximum ; - qu'il n'existe aucune possibilité
de sortie de vapeur entre la pompe et l'extrémité de refoulement
de l'installation, d'un débit supérieur à 0,5 % du
débit maximum ; - que la somme des deux débits de fuite
précédemment considérés reste inférieure
à 0,5 % du débit maximum, et ce, quel que soit le nombre de
pistolets associés à l'organe déprimogène.
2. Le contrôle est réalisé
conformément à la méthode volumétrique avec
l'aspiration d'air décrite au point 4.4 de l'annexe I.
Le taux volumétrique mesuré au débit
maximal avec l'aspiration d'air doit être corrigé du facteur
d'équivalence notifié dans l'attestation de conformité du
système de récupération des vapeurs.
Le taux volumétrique ainsi déterminé doit
être compris entre 90 % et 110 % au débit maximal de
distribution.
ANNEXE 3 :
Circulaire du 16/04/10 relative à l'entrée en
vigueur du régime de l'enregistrement et des arrêtés
ministériels pour les stations services relevant de la rubrique 1435 de
la nomenclature des installations classées
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NOR : DEV1007161C
Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, de
l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des
technologies vertes et des négociations sur le
climat, à Madame et messieurs les préfets de région
- Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et
du logement - Direction régionale de l'industrie, de la recherche et
de l'environnement
Mesdames et messieurs les préfets de département
Résumé :
Résumé : Cette circulaire vise à
présenter les conséquences de la création du régime
de l'enregistrement pour les stations-service relevant de la législation
des installations classées ainsi qu'à fournir des instructions
dans la mise en oeuvre des nouveaux arrêtés ministériels
encadrant le fonctionnement de ces stations.
Dans le prolongement des orientations voulues par le Grenelle
de l'Environnement, une première évolution de la
réglementation des stations-service, a été
réalisée en décembre 2008 au travers de plusieurs
arrêtés ministériels. Ces textes ont notamment permis
d'intégrer des dispositions relatives à la
récupération des vapeurs lors du remplissage des
réservoirs des véhicules particuliers
La création du régime d'enregistrement a conduit
à poursuivre cette évolution. Ainsi, il a été
décidé de créer une rubrique spécifique de la
nomenclature des installations classées dédiées aux seules
stations-service en réformant notamment le critère de classement.
Le point 1 de cette circulaire présente cette évolution et ses
conséquences. Comme indiqué plus haut, les objectifs de
récupération des vapeurs, non remis en cause par une directive
européenne à l'automne dernier, sont repris dans les nouveaux
arrêtés ministériels relatifs à '
la
rubrique 1435 (
point
2 de cette circulaire). D'autres prescriptions de ces arrêtés
peuvent appeler quelques commentaires (
point
3 de cette circulaire).
Enfin, la création récente du régime
d'enregistrement a été l'occasion de soumettre une partie des
stations-service à ce nouveau régime. Il en résulte
quelques règles méthodologiques qu'il conviendra d'appliquer de
façon homogène sur le territoire (
point
4 de cette circulaire).
1. Décret de nomenclature :
''
L'ordonnance
du 11 juin 2009 et
le
décret du 13 avril 2010 ont introduit dans le code de
l'environnement le nouveau régime d'enregistrement, qui a pour objectif
de représenter une procédure administrative simplifiée
pour certaines installations relativement basiques et standardisées tout
en maintenant un haut degré de protection de l'environnement.
Le
décret de nomenclature du 13 avril 2010 met en place ce
régime d'enregistrement pour un premier ensemble de rubriques, dont
la
rubrique 1435, nouvellement créée, spécifique aux
stations-service. Les stations-service anciennement répertoriées
au titre de
la
rubrique 1434-1, relatives aux installations de chargement de
véhicules citernes, de remplissage de récipients mobiles ou des
réservoirs des véhicules à moteur, selon un débit
horaire maximum équivalent des pompes de distribution, sont
désormais inscrites au titre de
la
rubrique 1435, relative aux stations-service, selon le volume
équivalent vendu ou livré sur une année.
Aucune modification n'est apportée pour les
installations, autres que les stations-service, qui relèvent de
la
rubrique 1434-1.
Le nouveau critère de classement des stations-service a
été introduit car il est plus représentatif de
l'importance des inconvénients présentés par ces
installations et il est en cohérence avec le critère
utilisé par les directives européennes.
Ce nouveau critère de classement va conduire à
ce que les stations-service qui relevaient antérieurement soit de la
déclaration, soit de l'autorisation, seront désormais à
classer en déclaration, enregistrement ou autorisation, sans qu'il y ait
de correspondance directe entre les anciens et les nouveaux critères.
Des stations-service antérieurement autorisées pourront
dorénavant relever de l'enregistrement, mais celles
antérieurement déclarées pourront également
être reclassées sous le régime d'enregistrement, voire le
régime d'autorisation.Les exploitants de ces stations-service seront
amenés, dans les 12 mois suivant la parution du décret, à
se manifester auprès de vous afin de bénéficier du
régime de l'antériorité Je vous invite à accepter
le principe d'une telle antériorité pour une capacité
annuelle donnée dès lors que l'exploitant pourra justifier avoir
distribué cette quantité de carburant au cours d'une des trois
dernières années civiles.
Les nouveaux critères de classement retenus
(quantité annuelle distribuée au lieu de la capacité
horaire de débit) nécessitent une clarification sur leur
modalité de calcul :
Les quantités de carburant distribuées
annuellement étant différentes et fluctuantes selon les
années, je vous invite à tolérer un léger
dépassement ponctuel, inférieur à 10 %, pendant une
année, de la quantité équivalente distribuée
au-delà du seuil fixé pour l'installation.
Ainsi, si pour une année donnée, un
dépassement de seuil (d'autorisation, par exemple) est constaté
mais que pour les années suivantes l'exploitant revient à une
quantité distribuée conforme avec le régime administratif
selon lequel la station-service a été mise en service, vous
n'aurez pas à demander à l'exploitant de déposer un
nouveau dossier d'autorisation.
A titre d'exemple, une installation déclarée au
titre de
la
rubrique 1434-1 qui déclare avoir distribué 3 200
mètres cubes équivalent de carburant en 2009 est soumise au
régime de la déclaration (le seuil séparant la
déclaration de l'enregistrement est à 3 500 mètres cubes).
Lors des années suivantes, la station-service sera soumise au
régime de l'enregistrement si deux années de suite elle distribue
plus de 3 500 mètres cubes ou dès la première année
dans le cas d'une distribution d'un volume supérieur ou égal
à 3 850 mètres cubes (soit 10% de plus que le seuil
d'enregistrement).
2. Récupération des
composés organiques volatils (COV)
La
directive européenne 126/2009/CE d'octobre 2009 fixe les taux de
récupération des COV dans les stations-service, elle est reprise
intégralement dans les arrêtés 1435. La seule modification
apportée par rapport aux dispositions analogues des arrêtés
antérieurs de
la
rubrique 1434-1 porte sur l'obligation d'information du consommateur quant
à l'existence d'un dispositif de récupération des COV.
Ces questions étant assez fines, il m'a paru utile de
vous récapituler dans un tableau les seuils de
récupération ainsi que les objectifs et les délais
d'application prévus par les arrêtés :
L'exigence du monitoring (dispositif dont le signal d'un
mauvais fonctionnement du système de récupération des
vapeurs entraîne l'arrêt de la distribution de carburant dès
lors que la réparation n'est pas réalisée sous 72 heures),
est à appliquer dans les conditions suivantes :
- dès la publication des arrêtés pour les
stations-service nouvelles ainsi que les stations-service autorisées
depuis le 27 juin 2009 au titre de
la
rubrique 1434 ; - à compter du 1er janvier 2014, aux autres
stations-service existantes dont le débit est supérieur à
3 000 mètres cubes par an ; - à compter du 1er janvier 2016,
aux autres stations-service existantes dont le débit est
supérieur à 1 000 mètres cubes par an.
3. Autres prescriptions attachées
à la rubrique 1435
Les arrêtés ministériels exigent une bonne
protection des appareils de distribution du carburant. Les appareils de
distribution sont ainsi ancrés et protégés contre les
heurts de véhicules, par exemple au moyen d'îlots de 0,15
mètre de hauteur, de bornes ou de butoirs de roues. Si les distributeurs
sont placés à même le sol pour faciliter leur utilisation
par des personnes à mobilité réduite, des bornes ou des
butoirs de roues doivent alors être judicieusement positionnés
pour éviter les heurts de véhicules.
Par ailleurs, pour la distribution et le stockage du
superéthanol ou d'un carburant éthanolé à plus de
10 %, les arrêtés imposent que des arrête-flammes sont
systématiquement prévus en tous points où une transmission
d'explosion vers les réservoirs est possible. En pratique, les
réservoirs doivent être protégés contre la
propagation de flammes susceptibles de prendre naissance aux
extrémités des lignes de vapeurs débouchant en partie
aérienne, à savoir :
o la ligne de dépotage, o la ligne de
récupération de vapeurs RV1, o la ligne de
récupération de vapeurs RV2.
A l'occasion de la fermeture d'une station-service
classée au titre de
la
rubrique 1435, je vous rappelle que les textes imposent que les cuves
enterrées doivent être vidangées et dégazées
par un organisme habilité GEHSE, MASE ou UIC DT78 selon
l'arrêté du 18 avril 2008 , puis extraites, sauf en cas
d'impossibilité technique justifiée. Cette impossibilité
doit être justifiée par des arguments techniques lourds, (par
exemple par la position d'un réservoir enterré situé sous
un bâtiment qu'il conviendrait de démolir pour pouvoir extraire la
cuve ou par sa position à un endroit qui fragiliserait dangereusement
des locaux avoisinants en cas de travaux d'excavation).
S'agissant de l'alarme optique ou sonore (
article
5.1 de l'arrêté autorisation,
points 2.2.12 de l'arrêté enregistrement et
4.2
de l'arrêté déclaration), je vous rappelle qu'elle est
prévue à destination des personnels d'exploitation.
Par ailleurs, il n'est pas prévu dans les
arrêtés de transmission annuelle des volumes vendus à
l'inspection des installations classées. Il est de la
responsabilité de l'exploitant de s'assurer du respect des volumes
déclarés, enregistrés ou autorisés. Il doit
néanmoins être en mesure de vous fournir ces informations à
votre demande.
Enfin, dans le cas d'une exploitation en libre-service, les
textes prévoient un agent d'exploitation (ou une société
spécialisée) en mesure d'intervenir dans les meilleurs
délais en cas d'alarme incendie. Il n'est pas envisageable d'imposer un
délai minimal applicable en tous lieux et dans toutes les circonstances
et je vous demande d'accepter le délai d'intervention proposé par
l'exploitant dès lors qu'il est en relation directe avec les enjeux et
les possibilités d'accès de l'installation lorsque l'installation
est soumise au régime de l'enregistrement ou à celui de
l'autorisation.
4. Le régime d'enregistrement
L'arrêté
du 15 avril 2010 définit les prescriptions générales
applicables aux stations-service relevant du régime de l'enregistrement
au titre de la rubrique n°1435 de la nomenclature des installations
classées pour la protection de l'environnement.
Aucune modification susceptible de constituer un obligation
nouvelle pour les sites existants n'est apportée par rapport aux
dispositions des arrêtés antérieurs de
la
rubrique 1434-1. Il existe une seule exception, la disposition issue d'une
directive européenne, sur l'obligation d'information du consommateur
quant à l'existence d'un dispositif de récupération des
COV, qui est reprise
au
point 2.6.3.7 de l'arrêté.
Un tableau disponible sur Internet permet de
déterminer, pour chaque prescription, la nature des justifications
attendues dans le dossier d'enregistrement. Le décret de
procédure concernant l'enregistrement permet au pétitionnaire de
proposer au préfet des aménagements des dispositions
prévues dans l'arrêté ministériel.
Le préfet peut alors : - les accepter après
consultation du CODERST - décider que la demande d'enregistrement
fera l'objet d'une procédure d'autorisation et statuer à
l'issue.
Vous trouverez ci-dessous quelques orientations s'agissant des
procédures à mettre en oeuvre pour les stations-service en
fonction du type de dérogations sollicitées : - s'agissant
de la récupération des COV lors de la distribution de carburant,
dans la mesure où il s'agit d'un domaine en grande majorité
encadré par une directive européenne qui elle-même ne
prévoit pas de dérogation, je vous demande de n'accepter aucun
aménagement quelle que soit la procédure d'instruction suivie ;
- s'agissant des prescriptions liées aux risques (distances
d'éloignement, accès des pompiers,...), je vous invite à
procéder à l'instruction de la dérogation par la
procédure complète d'autorisation ; - s'agissant des demandes
de dérogations aux autres prescriptions, elles me paraissent a priori de
nature à pouvoir être instruites par seul avis du CODERST.
Vous ferez part, sous le timbre de la direction
générale de la prévention des risques, des
difficultés que vous pourriez rencontrer dans l'application des
présentes instructions.
Fait à Paris le : 16 avril 2010
Pour le ministre d'Etat et par délégation, Le
Préfet, Secrétaire général Didier Lallement
Pour le ministre d'Etat et par délégation, Le
Directeur général de la prévention des risques Laurent
Michel
ANNEXE 4 :
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 5
Annexe 6
Annexe 7 :
Annexe 8
Annexe 9
La bibliographie et
Référence
- Site internet
Exxon.com, Total.com, Shell.com, BP.com
UFIP
http://www.ufip.fr/
- La fiscalité des produits
énergétiques applicable au 1er janvier 2012
22 avril 2009 (mis à jour le 7 mars 2012) -
ÉNERGIES ET CLIMAT
http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-fiscalite-des-produits,11221.html
- Livres
Titre : Ce qui va changer les marques
Auteur : Jean Noel Kapferer
Editions : Paris, Editions d'organisation
Lieux ou se trouve l'ouvrage : BU du Havre
Titres : Automobiles Pétrole et
impérialisme
Auteur : Jaffe, Hosea, Denner et Flora
Editions : Lyon, Parangon
Lieux ou se trouve l'ouvrage : BU du Havre
Titre : Alternatives Marketing : réponse
marketing aux évolutions récentes des consommateurs
Auteur : Cova, Véronique et Cova Bernard
Editions : Dunod 2001
Lieux ou se trouve l'ouvrage : BU du Havre
Titre : Marketing
Auteurs : Jean-Pierre Helfer, Jacques Orsoni
Editions : Vuibert
Lieux ou se trouve l'ouvrage : Magasin FNAC
Titre : Marketing Management
Auteur : Philip Kotler et Bernard Dubois
- Articles
Delphes
Source : LSA
Titre de l'article : Carburants les enjeux de la grande
distribution
Date de publication : 12 février 2009 n°2077
page 10-13
Source : L'expression d'entreprise
Titre de l'article : Total Acheter plus pour rouler
plus
Date de publication : décembre 2008 n°247
page 55-59
Source : LSA
Titre de l'article : Le hard discount peut-il monter en
gamme ?
Date de publication : 15 avril 2010 n°2133 pages
10-13
Source : AGRA Alimentation
Titre de l'article : La crise un boulevard pour le hard
discount
Date de publication : 7 mai 2009, n°2064, pages
1-4
Source : LSA
Titre de l'article : Hausse de l'essence la grande
distribution souffre
Date de publication : 27 avril 2006, n°1950 pages
16-18
L'Express.fr
Auteur : Charlotte de Lorgeril
Titre de l'article : Station service condamné
à disparaître ?
Date de publication : mercredi 15 juin 2011
Auteur : Charlotte de Lorgeril
Titre de l'article : Station-service du futur : des
automates et beaucoup de services
Date de publication : lundi 07 juin 2010
Auteur : Charlotte de Lorgeril
Titre de l'article : Big bang dans les stations
services
Date de publication : jeudi 27 mai 2010
Auteur : Charlotte de Lorgeril
Titre de l'article : La fin des stations-service en
France mythe ou réalité ?
Date de publication : lundi 10 mai 2010
- Cours de Master 1 PIM Université du
Havre
Management des entreprises Mr Boutigny
Comportement du consommateur Mr Le Van Huong
- Cours de BTS Lycée Jeanne d'Arc
Gestion de la relation commerciale Mme Soirat
* 1 D'après les
derniers relevés de l' Institut national de la statistique et des
études économiques.
* 2 Cf annexe 7
* 3 Le terme
«supermajor» est employé pour désigner les six plus
grandes compagnies pétrolières privées mondiales.
* 4 Taxe de consommation
intérieur sur les produits énergétique.
* 5 Source
UFIP
* 6 Cf. annexe 1
« document nécessaire à l'obtention d'une autorisation
d'exploitation »
* 7 Cf annexe 2
arrêtés ministériels du 19 décembre 2008 fixant les
règles générales et prescriptions techniques applicables
aux stations-service soumises à autorisation sous la rubrique n°
1434 (Installation de remplissage ou de distribution de liquides
inflammables)
* 8 Cf annexe 3circulaire du
16/04/10 relative à l'entrée en vigueur du régime de
l'enregistrement et des arrêtés ministériels pour les
stations services relevant de la rubrique 1435 de la nomenclature des
installations classées
* 9 Essence sans
plomb
* 10 Cf annexe 4
consommation des produits pétrolier de 1978 à aujourd'hui.
* 11 Cf annexe 5
décomposistion du prix moyen à la pompe pour l'année
2011
* 12 Auteur
attaché à HEC Montréal, où il est professeur
titulaire de marketing, titulaire de la Chaire de gestion des arts, responsable
du diplôme d'études supérieures spécialisées
en gestion d'organismes culturels et éditeur de l'International Journal
of Arts Management.
* 13 J.HELFER,
Professeur, IAE de Paris, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
depuis septembre 1997.
* 14
Agrégé de sciences de gestion et docteur d'État,
Jacques Orsoni est professeur émérite à
l'université de Corse.
* 15 Institut national
de la statistique et des études économiques
* 16 Joseph Aloïs
Schumpeter est un
économiste
autrichien
du milieu
xxe siècle,
connu pour ses théories sur les fluctuations économiques, la
destruction
créatrice et l'
innovation.
* 17 Annexe 9
* 18 Cf annexe
7.
* 19 Institut
français d'opinion publique
* 20 Caussin, Robert
(1955), Service au client CNBOS, Bruxelles.
* 21 Mathe, Hervé
(1990), «Le service mix»,Revue française de gestion , 78
(mars-avril-mai),p. 25-40.
* 22 Furrer ,
Olivier (1997), «Le rôle stratégique des «services
autour des produits»»,Revue française de gestion ,
n°113, mars-avril-mai, p.98-108.
* 23 Furrer ,
Olivier (1999),Services autour des produits: enjeux et stratégies ,
Economica, Paris.
* 24 Cf annexe 8
|