Syrie: d'une révolte populaire à un conflit armé( Télécharger le fichier original )par Sophia El Horri Université Paris VIII - Master 2 Géopolitique 2012 |
II.2.3. De la Ligue arabe à l'ONUa. L'image internationale de la SyriePour plusieurs raisons, l'image de la Syrie dans le monde revêt des accents négatifs. Le pays est un palimpseste de représentations : à l'échelle internationale, il est vu à la fois comme l'ancien allié de l'URSS, l'agitateur du Liban mais aussi comme le base arrière de l'Iran dans le « monde sunnite ». Tout d'abord, l'alliance avec l'URSS signifie que la Syrie sous Hafez El Assad a fait le choix de Moscou. En effet, la Syrie reste durablement associée à celle de camp communiste durant la guerre froide, malgré la participation de l'armée syrienne à la coalition internationale contre l'Irak en 1991. Dans l'imaginaire collectif, la Syrie est un des principaux protagonistes régionaux de la guerre civile du Liban qui a duré quinze ans entre 1975 et 1990. On a accusé la Syrie depuis sa première intervention au Liban en 1976 de vouloir recréer la « Grande Syrie » « Bilâd Châm » en annexant le Liban et la Palestine. En outre, la Syrie est impliquée dans le financement et l'hébergement d'organisations extrémistes, ce qui en fait un des piliers de soutien du terrorisme international. 44 http://www.syriahr.com/ 45 Personnalité floue, j'ai suivi le mauvais Rami Abdel Rahman sur Twitter, ce dernier vivait en Suède, et non pas à Londres. Abdel Rahman s'est imposé comme la référence en termes de chiffrages sur la révolte syrienne. Je doute quand même de son autorité en la matière. Qui est-il vraiment ? http://www.infosyrie.fr/decryptage/rami-abdel-rahmane-sefforce-de-prouver-son-existence-et-son-objectivite/ 46 http://www.facebook.com/events/153187654753317/ 52 Enfin, la Syrie ferait partie de ce que le roi Abdellah de Jordanie appelle « le croissant chiite » tant la coopération avec l'Iran s'est étoffée au plan militaire, sécuritaire, économique et scientifique. Rappelons que Mahmoud Ahmadinejad et Ali Khameini, tous deux respectivement président de l'Iran et guide suprême de la révolution, ont réaffirmé à plusieurs reprises leur soutien à Bachar el Assad et à sa gestion de la crise. L'existence d'ennemis communs à ces deux pays les pousse à se coordonner contre toute menace extérieure et à développer une stratégie approfondie de rapprochement. Aussi les investissements iraniens en Syrie ont-ils atteint 3 milliards de dollars en 2010. Depuis que le retrait américain est devenu réalité, de nouvelles alliances se dessinent et une nouvelle stabilité doit être trouvée. Le 11 novembre 2011, après huit mois de paralysie politique, Nouri Al Maliki est reconduit au poste de premier ministre grâce au soutien des partis kurdes et chiites. Mais l'affaire Tariq Al Hashimi éclate, le vice président Tariq al Hashimi, figure politique majeure sunnite, est accusé de terrorisme47. L'Irak fait face à de plus en plus de tensions communautaires : de nouvelles alliances se nouent au sein de la communauté chiite48. Contrairement aux autres pays de la ligue arabe, l'Irak et le Liban se sont prononcés contre toute sanction imposée à la Syrie. Nouri Al Maliki s'est rapproché de la position russe et a proposé ses services comme intermédiaire entre Bachar El Assad et les pays qui lui sont hostiles49. Sur le plan économique, le régime syrien prépare la riposte aux sanctions internationales. L'économie syrienne se réorienterait peu à peu vers l'Irak. Pour une économie syrienne qui a déjà vécu le coût des sanctions et qui est très peu endettée (8% du PIB), un accord de libre échange entre l'Irak et la Syrie permettra à cette dernière de tenir. A partir de l'analyse des rapports de force qu'entretient la Syrie avec ses voisins et avec le monde, on comprend mieux l'impression d'affrontement de deux blocs, comme si la révolte et la gouvernance syriennes étaient des enjeux de guerre froide, entrant parfaitement dans une logique d'affrontement Est/Ouest. 47 http://www.guardian.co.uk/world/2011/dec/19/iraq-sunni-leader-terror-charges 48 http://english.al-akhbar.com/content/iraq-after-withdrawal-iii-hashimi-affair 49 53 |
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