REPUBLIQUE DU BENIN
****************
Université d'Abomey-Calavi Institut National de la
Jeunesse,
(UAC) de l'Education Physique et du Sport
(INJEPS)
Mémoire pour l'obtention de la Maitrise en
Sciences et Techniques des Activités Socio Educatives
(STASE)
Option : Développement
Communautaire
Thème
JEUNES ET DEVELOPPEMENT SOCIAL EN HAÏTI
:
CAS DE LA COMMUNE DE OUANAMINTHE
Préparé par : Sous la direction du
:
Romial SAINT-VIL Dr Antoine
HOUNGA
Professeur-assistant à l'INJEPS
Octobre 2009
i
Sommaire
Dédicace ii
Remerciements iii
Sigles et acronymes v
Introduction . 1
I. Cadre physique de la recherche . 5
1-1. Justification du contexte . 6
1-2. Présentation du cadre de l'étude 7
II. Cadre théorique 21
2-1. Revue de littérature 22
2-2. Clarifications des concepts 25
2-3. Modèle théorique 29
2-4. Problématique 32
2-5. Objectifs et hypothèse de recherche 34
III. Démarche méthodologique
36
3-1. Population d'enquête et échantillonnage
37
3-2. Techniques et outils de collecte des données .
39
3-3. Gestion des données et difficultés
rencontrées 41
3-4. Grilles de récapitulation . 42
IV. Présentation des résultats,
analyses et suggestions 44
4-1. Présentation des résultats 45
4-2. Analyse des résultats . 52
4-3. Suggestions 60
Conclusion 69
Références bibliographiques ..
71
Annexe 76
Table des matières .. 77
ii
DEDICACES
A
Ma mère, Marie Nicole MILHOMME et mon
père Anéas SAINT-VIL. Recevez mes
salutations
filiales, que DIEU vous garde et vous protège.
Mes frères et soeurs : Enel, Aphnie, Miouva,
Esmine, Stanley, Livens SAINT-VIL. Je vous aime.
iii
REMERCIEMENTS
Je remercie DIEU et mes sincères gratitudes vont
à tous ceux qui se sont impliqués de près ou de loin dans
la réalisation de ce document.
De façon particulière, je remercie ici mon
directeur de mémoire :
Monsieur Antoine HOUNGA, Docteur en
géographie, option hôtellerie et tourisme, professeur-assistant
à l'INJEPS, pour avoir accepté de diriger ce travail avec rigueur
et abnégation malgré ses multiples occupations ;
Mes remerciements vont également :
V' Aux autorités du Ministère de la Jeunesse des
Sports et d'Action civique, particulièrement son excellence
Evans LESCOUFLAIR, Ministre de la Jeunesse des Sports et de
l'Action Civique et Monsieur Daniel PIERRE-CHARLES, directeur
général du Ministère de la Jeunesse des Sports et de
l'Action Civique ;
V' Au corps professoral et tout le personnel administratif de
l'INJEPS pour leurs supports sans condition;
V' A tous les professeurs qui se sont investis dans ma formation,
une formation de qualité ;
V' A tous les collègues de la promotion 2005-2010 de
Jeunesse et Animation à l'INJEPS pour leurs amitiés et
fraternité à mon égard ;
V' Au professeur APLOGAN Barnabé,
Directeur Adjoint de l'INJEPS pour son soutien moral ;
V' A Monsieur Adam KPENOUKOUNDEHOU pour sa
disponibilité et son hospitalité envers nous ;
V' A monsieur Filibert DJIDONOU ;
V' A tous les confrères et consoeurs de la
Communauté des Etudiants Haïtiens à l'INJEPS (CEHI) pour
leur sympathie et leurs soutiens, Particulièrement CADET Fanfan,
CHERY Jean Joël, FLEURANT Kerby, ILUSTE Clifford O.J. et VENDREDY Patrick
;
iv
V' A Nadeige JEAN-PIERRE et
Lunda DATUS, qui m'ont été d'une très
grande utilité dans la réalisation de ce document. Toute ma
reconnaissance ;
V' A Henry-Claude SAINVIL pour son aide
et son assistance ;
V' Au couple Daniel JOSEPH et
Marie José GUILLAUMME, pour leurs conseils et
supports ;
V' Au Révérend, PhD Louis Gabriel
BLOT pour son soutient moral et financier. Toute ma gratitude ;
V' Au Révérend, Docteur CHARLES
Joseph Charles pour ses conseils ;
V' A Joseph ELYSIAS, pour son soutien
moral et sa fraternité ;
V' A tous ceux qui se sont généreusement
ouverts à moi lors de mes investigations.
v
SIGLES ET ACRONYMES
ACDI : Agence Canadienne de Développement International
BID : Banque Interaméricaine de Développement
CAEP : Central Autonome d'Eau Potable
CELADE : Centre Latino Américain de Démographie
CNRA : Commission Nationale à la Réforme
Administrative
CONFEJES : Conférence des Ministres de la Jeunesse et des
Sports des Pays ayant le Français en partage
DGI : Direction Générale des Impôts
DSNCRP : Document de Stratégie Nationale pour la
Croissance et la Réduction de la
Pauvreté
EDH : Electricité d'Haïti
EMMUS : Enquête sur la Mortalité, la
Morbidité et l'Utilisation des Services
FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation
FASCH : Faculté des Sciences Humaines
FIDA : Fédération Internationale de
Développement Agricole
FOSREF : Fondation pour la Santé Reproductive et
l'Education Familiale
IDH : Indice de Développement Humain
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique
INJEPS : Institut National de la Jeunesse, de l'Education
Physique et du Sport
IST : Infections Sexuellement transmissible
JASE : Jeunesse et Animation Socio Educative
MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural
MAST : Ministère des Affaires Sociales et du Travail
MENFP : Ministère de l'Education Nationale et de la
Formation Professionnelle
MJSAC : Ministère de la Jeunesse, des Sports et de
l'Action Civique
MPCE : Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe
MSPP : Ministère de la Santé Publique et
Population
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
vi
ONU : Organisation des Nations Unies
OPS : Organisation Panaméricaine de la Santé
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPA : Parité du Pouvoir d'Achat
RGPH : Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UEH : Université d'Etat d'Haïti
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la population
VDH : Volontaire pour le Développement d'Haïti
INTRODUCTION
1
2
INTRODUCTION
L'histoire rapporte que la terre d'Haïti est
habitée par les Arawaks jusqu'en 1503 : une date qui marque la venue des
premiers Noirs d'Afrique pour remplacer la main d'oeuvre impuissante de cette
tribu indienne. Elle était par ses richesses minières, sa
fertilité et sa position géographique stratégique, la
convoitise des puissances coloniales.
En 1789, une révolte des esclaves a
débuté ensuite elle se généralise dans toute la
colonie pour aboutir à l'indépendance le 1er janvier 1804. Deux
ans après, Jean Jacques Dessalines, le père de
l'indépendance est assassiné, ce qui entraîne des crises
politiques et sociales. Le pays devient la scène des luttes de pouvoir
et de classes dont les conséquences sont néfastes pour la
population. « En 2001, 56% de la population haïtienne, soit 4,4
millions d'habitants sur un total de 8,1 millions, vit en dessous du seuil de
la pauvreté extrême de 1$ US PPA1 par personne et par
jour. Sur 10 personnes, on estimait qu'environ 7,6 sont
considérées pauvres, c'est-à-dire ne disposant pas de 2 US
$ PPA par personne et par jour, 40% des plus pauvres de la population n'ont
accès qu'à seulement 5,9% du revenu total, tandis que les 20% les
plus nantis captent 68%. Ainsi, 80% de la population ne disposent que de 32%
des revenus et que les 2% les plus riches seraient en possession de 26% du
revenu total. L'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique (IHSI),
conjointement avec le Centre Latino Américain de Démographie
(CELADE) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), estiment
l'espérance de vie à la naissance à 58,1 (2000-2005), sur
la base des données du Recensement de 2003 »2. En 2009,
Haïti régresse dans le classement de l'Indice de
Développement Humain (IDH) des pays en passant du
146ème rang en 2007 au 148ème rang sur 177
pays que prend en compte l'étude du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD).
La pauvreté est un phénomène mondial et
représente l'un des facteurs qui occasionne la tenue du sommet du
millénaire à New York en septembre 2000. Lors de cette grande
réunion, les chefs d'Etat présents ont adopté un ensemble
de mesures concrètes. Ces dernières visent à
réduire de moitié d'ici à 2015, la proportion de la
population dont le revenu
1 Parité du Pouvoir d'Achat, se rapporte
à la quantité de biens et de services susceptibles d'être
acquis avec un PIB par habitant donné.
2 MPCE. (2007). Document de Stratégie Nationale pour la
Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCR) 2008-2010.
Port-au-Prince, p.14.
3
journalier est inférieur à « un (01) dollar
américain »3 et qui vit en situation d'extrême
pauvreté.
En Haïti, beaucoup de changements se sont
opérés ces dernières années sur le plan politique,
économique et social. La solidarité internationale devient de
plus en plus remarquable. Le changement de régime politique a garanti
une certaine stabilité, la lutte des classes devient moins apparente.
Les efforts pour combattre la pauvreté se multiplient et se
matérialisent à travers des forums, la mise en place des plans et
stratégies de développement.
Malgré tous ces changements, le niveau de vie de la
population se dégrade de jour en jour surtout après les
catastrophes naturelles de 2002, de 2004 et surtout de juillet 2008. Les
problèmes d'alimentation, de revenu, de santé, d'éducation
et de disponibilité des services sociaux de base prouvent que le
développement social est à un niveau très critique. Les
jeunes les plus touchés, de par leur proportion, leurs capacités
et potentialités, représentent « plus de 50%
»4 de la population. Une mobilisation de ceux-ci,
appuyée par un emballage social et un potentiel communautaire, les
engagerait dans la lutte pour améliorer leurs conditions de vie, celle
des autres membres de leur communauté ainsi que l'amélioration de
l'environnement social, humain et culturel du pays.
C'est la raison pour laquelle ce travail de recherche que nous
initions, permettrait de montrer le rôle des jeunes dans le
développement social en Haïti en général et à
Ouanaminthe en particulier. Il est structuré en quatre parties. La
première partie expose le cadre de l'étude, la deuxième
prend en compte le cadre théorique, la troisième partie quant
à elle, précise la méthodologie adoptée. Dans la
quatrième partie, les résultats et les interprétations des
enquêtes menées à l'instar de cette étude,
permettront d'une part d'apprécier le niveau de développement
social de ces jeunes et d'autre part de faire des suggestions utiles.
3 Un (1) dollar américain équivaut
approximativement à 500 Francs CFA ou 38 Gourdes (en Septembre 2009)
4 IHSI. (2005). 4ème Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH).
PREMIERE PARTIE
Chapitre I. CADRE D'ETUDE :
1-1. Justification du choix du thème et du cadre
d'étude
1-2. Présentation du cadre de
l'étude
4
5
Chapitre I. CADRE D'ETUDE
1-1. Justification du choix du thème et du cadre
d'étude
Il est important pour nous de justifier les raisons qui nous
ont motivé à choisir ce thème afin de montrer sa
portée, ses intérêts sur le plan scientifique. Aussi,
évoquerons-nous le cadre dans lequel s'est déroulée notre
étude.
1-1-2. Justification du choix du thème
Haïti est longtemps considérée comme le
pays, le plus pauvre de l'hémisphère occidental pour des raisons
économiques et sociales très peu satisfaisantes. Les jeunes qui
constituent la majorité de la population soit « plus de 50%
»5, sont les couches les plus défavorisées et les
plus touchées. L'Etat haïtien malgré sa bonne
volonté, demeure impuissant face à cette situation qui
gangrène le pays, parce qu'il manque suffisamment de ressources à
tous les plans. Les conséquences sont évidentes et perceptibles
:
o inefficacité des interventions sur les plans sanitaire,
éducationnel, culturel, sportif, etc.
o persistance de la précarité, parce que les
conditions de vie de la population ne s'améliorent pas.
Alors, par cette étude, il s'agit pour nous de
repérer les moyens inexplorés pouvant relever le pouvoir d'achat
de la population et ceux qui existent déjà mais qui ne sont pas
de façon judicieuse mis à la disposition de la population par
l'Etat dans ses approches de solution. Aussi vise-t-elle à susciter une
participation sociale axée sur le rôle des jeunes dans le
développement social dans ce cadre qu'est Haïti.
1-1-2. Justification du choix du cadre
Les conditions de vie difficile, la pauvreté et le
sous-développement sont des phénomènes qui touchent le
pays dans son intégralité, par conséquent, les dix
Départements seraient le cadre idéal pour mener l'étude.
Vu le temps imparti pour réaliser ce travail, il est nécessaire
de cibler un endroit précis représentatif du pays.
Notre choix, de façon spécifique, est
porté sur Ouanaminthe, située dans le département du
Nord-Est et est une ville frontalière à Dajabòn. Elle
représente un lieu de
5 Opt. Cit. IHSI
6
prédilection où se tient et s'anime le
marché binational le plus important de l'île partagée par
Haïti et la République Dominicaine. Ouanaminthe constitue un point
géographique où des milliers de migrants haïtiens "sans
papiers" transitent chaque mois pour aller vers le territoire dominicain en
quête d'emploi et de meilleures conditions de vie. Mais malheureusement,
le contrôle du territoire national institué par le gouvernement de
la Nation d'accueil c'est-à-dire la République Dominicaine, fait
que ces clandestins sont vite repérés et reconduits presque
quotidiennement à la frontière afin de rejoindre leur pays
d'origine, Haïti. Voilà une preuve des conditions difficiles de vie
auxquelles sont confrontés ces migrants dans leur pays étant
donné qu'ils sont constitués pour la plupart de jeunes.
En 1993, l'Organisation des Nations Unies (ONU) ordonne un
embargo pétrolier sur Haïti dans un effort concerté pour
finir avec la dictature militaire du Général Cédras. La
Commune de Ouanaminthe devient alors l'axe du marché noir des produits
pétroliers. Des milliers de pauvres haïtiens y
déferlèrent, espérant y faire fortune.
Il est utile de signaler ici que le Département du
Nord-Est dans lequel se situe Ouanaminthe est par surcroît, le plus
pauvre du pays « avec un taux de 80% touchant particulièrement les
jeunes »6. « Ouanaminthe a une population de 85 806
habitants en 2005 et plus de la moitié de cette dernière est
constituée de jeunes ayant moins de 18 ans » IHSI (2005). Notre
connaissance de Ouanaminthe est sans ambages puisqu'elle est d'une part notre
ville natale et d'autre part notre cadre d'étude.
1-2. Présentation du cadre de l'étude
Pour faciliter la compréhension de notre étude
et une bonne interprétation des résultats de nos recherches sur
le terrain, il est important que nous présentions le cadre physique de
la recherche dans ces aspects géographiques, sociaux,
économiques, structurels et infrastructurels. Ainsi, la
présentation de Ouanaminthe comme cadre d'étude commence par une
généralité sur la République d'Haïti dont elle
est une Commune.
6 FIDA. (2007). République d'Haïti,
Exécution du premier cycle du Programme d'appui aux initiatives
productives en milieu rural, financé dans le cadre du mécanisme
flexible de financement. Rome, p. 5.
7
1-2-1. Présentation de la République
d'Haïti
1-2-1-1. Haïti, île des grandes Antilles aux
ressources socioculturelles très riches et
diversifiées
L'île d'Haïti a une superficie de 76 480
km2 et est située dans l'archipel des Antilles à
l'entrée du golfe du Mexique. Elle est limitée au Nord par
l'océan Atlantique, au Sud par la mer des Antilles, à l'Est par
le Canal de Porto-Rico et à l'Ouest par le Golfe de la Gonâve.
L'ile d'Haïti est divisée en deux pays : la République
Dominicaine qui occupe les deux tiers à l'Est et la République
d'Haïti à l'Ouest.
La République d'Haïti est indépendante le
premier Janvier 1804. Sa population est estimée à 8,7 millions
d'habitants en 2007, avec une densité de 300 ha/km2 et une
croissance de 2,453% l'an. Sa Capitale est Port-au-Prince avec une population
de 801 566 d'habitants. Sa devise est : « Liberté
Egalité Fraternité ». Les langues officielles
d'Haïti sont le Créole et le Français. La monnaie est la
Gourde, en Septembre 2009, un (1) Dollar vaut 38 Gourdes. 80% des haïtiens
sont Catholiques, 16% sont protestants mais le vaudou est pratiqué par
environ la moitié des Haïtiens. Le régime politique est semi
présidentiel, l'actuel Président est René Garcia
PREVAL.
1-2-1-2. Constat d'une population d'immigrés
à majorité noire
La population haïtienne est le fruit d'union entre
différentes races. Elles sont composées de colonisateurs
espagnols et français du 16ème au
18ème siècle, de quelques centaines d'Indiens
caraïbes rescapés de l'extermination par les conquistadores lors de
la découverte de l'île. Et surtout, des africains
déportés des côtes de Guinée à partir de
1502, puis de toutes les côtes de l'Afrique. Elle est actuellement
composée d'une majorité de Noirs (95%), d'une minorité de
Mulâtres (5%) et de quelques milliers de Blancs. La population
haïtienne est jeune : la moitié à moins de 20 ans. Au cours
des dernières années, le pays a connu un intense exode vers Port-
au- Prince, et dans une moindre mesure vers le Cap-Haïtien
(2ème ville du pays).
Une immigration massive est à l'origine de la
population haïtienne : migration forcée d'au moins un million et
demi d'Africains et migration volontaire de quelques centaines de milliers de
Français et autres Européens. Depuis l'indépendance,
Haïti n'a connu qu'une immigration très faible. Par contre
l'émigration atteint actuellement un niveau sans
précédent. Elle est de trois types : celle des travailleurs
agricoles vers les pays voisins (essentiellement la
8
République Dominicaine), celle de certaines
élites vers (le Canada, les Etats-Unis, la France, plusieurs autres pays
africains) et enfin la migration clandestine vers les grandes métropoles
d'Amérique du Nord. Cette diaspora haïtienne concerne environ deux
millions de personnes.
1-2-1-3. Haïti, un pays doté d'atouts
naturels, très favorables au développement des activités
de plein air
Haïti occupe une superficie de 27 750 km2 et
se situe entre 71°20 et 74°30 longitude Ouest et 18°0 et
20°6 latitude Nord. Son relief est très tourmenté et
érodé avec les montagnes ayant entre 200 et 3 000 mètres
d'altitude et représentent les 3/4 de la superficie nationale. C'est
pourquoi ce relief de montagne ainsi que les 3 000 km de côtes qui
l'entourent, permettent aux différents Ministères ayant en charge
les loisirs et le tourisme, de développer des activités dans ces
domaines à savoir : les randonnées pédestres, les
excursions, les expéditions, les sports nautiques, etc. Ses plus hauts
sommets sont : Le morne la Selle 2 680m, le pic Macaya 2 347m, Cibao 2 280m et
le morne Bois-pins 2 235m. Bénéficiant de plaine d'une superficie
de 7 000 km2, de surface cultivable de 8 700 km2 et de
l'espace non cultivée occupant 8 200 km2.
Elle dispose de cinq (5) îles adjacentes : La
Gonâve 658 km2, La Tortue 180 km2, Ile à
vache 52 km2, les Cayemites 45 km2 et la Navase 4,5
km2 qui s'ajoutent à ses potentiels naturels. Elle est
marquée par un climat tropical de deux saisons pluvieuses (le printemps
et l'automne) avec une pluviométrie annuelle de 1 600 mm et deux saisons
sèches (l'Hiver et l'Eté).
La température moyenne annuelle varie entre 24°C
et 27°C dans ce pays aux ressources économiques très
limitées.
1-2-1-4. Haïti, pays des Caraïbes au
système économique le moins développé
Haïti est le pays le plus pauvre des Caraïbes. Plus
de 56% de la population disposent de moins d'un (01) dollar US par jour. Le
Produit National Brut (PNB) est de 14,79 milliards de dollars US (estimations
de 2006) avec une croissance de 2,5% par an, son PIB est de 05
9
milliards de dollars US (2006) une dette extérieure de
1 milliard 448 millions de dollars US en 2005. La population active de 15 ans
et plus est de 54,4%.7
Ses activités économiques reposent en grande
partie sur l'agriculture. Environ 70% de la population dépendent
directement ou indirectement du secteur agricole. Ce secteur emploie environ
50,6% de la population active et contribue à 27,4% au PIB national.
L'industrie et les services représentent près de 17,3 % et 55,3 %
du PIB, respectivement.
? L'agriculture
Elle consiste en :
o cultures vivrière : maïs, maniocs, patates douces,
haricots, riz, plantains ;
o culture commerciale : café, mangues, canne à
sucre, sisal, cacao, noix de coco, tabac, coton, bois ;
o pêche et élevage.
L'agriculture (y compris la production agricole,
l'élevage et la pêche) représente 7,4% des exportations
totale du pays.
? Les échanges commerciaux
Haïti importe des machines, des produits
manufacturés de base, des produits pétroliers, des produits
chimiques et dérivés, les denrées alimentaires tels que le
blé, le riz, le sucre (raffiné et brut), l'huile de palme et
l'huile de soja, la viande de poulet et le lait évaporé. Ses
principaux partenaires d'importations sont : Etats-Unis, Italie, France,
Belgique, Allemagne. Le pays exporte le café, le sucre, les produits
artisanaux, les matériels électriques, les conserves
alimentaires, principalement vers: Etats-Unis, japon, France, Canada et
Allemagne.
«En 2001, les exportations informelles du pays à
destination de la République Dominicaine ne seraient pas
négligeables, car elles représentent près de 20 % des
exportations agricoles totales. Les principaux produits haïtiens
exportés vers la République Dominicaine sont le café, le
bétail, les haricots secs, le maïs, les mangues, le tamarin et les
avocats ainsi qu'une quantité considérable de riz (environ 13 000
tonnes) et de haricots (près de 8 000
7 Entraide et Fraternité. (2007).
Haïti en bref.
http://www.entraide.be/uploads/media/HAITI
EN BREF 02.pdf
10
tonnes) importés des États-Unis. À
l'inverse, la République Dominicaine exporte informellement vers
Haïti quelques 10 000 tonnes de brisures de riz ainsi que des noix de
coco, des bananes et des oeufs au cours de l'année
2001.»8
Pour ses échanges, Haïti dispose de deux
aéroports internationaux (Port-au-Prince, Cap-Haïtien), quatre
aéroports régionaux (Jacmel, les Cayes, Port-de-Paix, et
Ouanaminthe) et de cinq principaux ports maritimes (Port-au-Prince,
Cap-Haïtien, Miragoâne, Gonaïves, Jacmel).
? Les industries
L'industrie est en grande partie consacrée à la
transformation des produits agricoles : café, sucre, sisal, ciment,
farine, rhum et cigarettes. L'industrie manufacturière produit
essentiellement du textile, des matières plastiques et du ciment.
Quelques usines d'assemblage (vêtements, matériels
électriques, jouets) travaillent pour l'exportation. Les centrales
hydroélectriques, notamment sur le fleuve Artibonite, fournissent 70 %
de l'énergie nécessaire au pays.
? Ressources minières
La convoitise des richesses minières, en particulier
l'or qui abondait dans les montagnes et les rivières, par les
conquistadores Espagnols a eu pour conséquence l'extermination des
premiers habitants d'Haïti. Cette exploitation abusive n'a vraiment
cessé qu'à l'épuisement des gîtes superficiels
à or grossier. Depuis lors, l'activité minière dans la
partie occidentale de l'île (République d'Haïti) a connu une
éclipse.
C'est en 1920 avec l'installation de briqueterie dans les
régions d'Arcahaie, de Hinche, de Cap-Haïtien, de Grande
Rivière du Nord, qu'a démarré l'activité
minière sur une base industrielle. En suite, l'implantation d'une
cimenterie à Fond Mombin au début des années 50 a permis
l'exploitation des calcaires et des marnes localisés aux alentours de
l'usine.
« Les principales ressources minières
d'Haïti sont : la bauxite, l'or, l'argent, le nickel, le cuivre, les
sables, les roches, la terre à ciment, le souffre, le carbonate de
calcium, le lignite,
8 Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des
disponibilités alimentaires en Haïti. (2005). Rapport
spécial. http: //
www.fao.org/giews/
11
le marbre, le jaspe et la pouzzolane. Une exploitation
rationnelle de ces minerais aurait contribué de façon
considérable au développement économique du pays et
à la réduction de la pauvreté »9.
? Tourisme
La richesse culturelle demeure l'un des atouts majeurs de la
société haïtienne. Elle est un métissage des cultures
africaine, européenne, créole et dotée d'une forte
créativité artistique plus particulièrement, la musique
(Compas, Racines et Rap Créole), l'artisanat et la peinture
haïtienne. Ces arts acquièrent une reconnaissance
internationale.
Le domaine artistique, le patrimoine historique et naturel
constitue un créneau porteur pour le développement des
activités de jeune et du secteur touristique. En 2004, Haïti
reçoit la visite de 300 531 touristes, il est très loin
derrière la République Dominicaine, Cuba et la Jamaïque.
L'IHSI, dans un inventaire réalisé en 2003, a
répertorié un certain nombre de sites qui constitue la richesse
du patrimoine haïtien et de ce fait un support incontestable pour le
tourisme. A cet effet il dénombre : vingt (20) places historiques, six
cent vingt trois(623) monuments et sites touristique, cent quatre vingt trois
(183) sites coloniaux, cent soixante et un (161) sites historiques. Il faut
signaler que les sites touristiques les plus visités sont : Labadie
plage, Sans Souci, La Citadelle La Ferrière dans le Nord, Cascades de
Saut d'Eau dans le Centre et Jacmel dans le Sud-est.
? Les ressources naturelles d'Haïti
Haïti, comme tous les pays des Caraïbes,
possède une grande richesse en ressources naturelles. Son climat, son
relief, son patrimoine historique et culturel, font d'elle une destination
potentielle pour les touristes.
Le pays compte six mille cinq cent soixante onze (6 571)
points d'eau dont mille deux cent trente neuf (1 239) rivières, trois
mille sept cent quatre vingt huit (3 788) sources, cent quarante huit (148)
étangs, soixante deux (62) lacs et huit cent soixante onze (871) lagons.
Elle est traversée par deux grandes chaines de montagnes et disposent de
plusieurs plaines et
9 Bureau des Mines et de l'Energie. (1992). Inventaire des
ressources minières de la République d'Haïti.
http://www.bme.gouv.ht/mines/fascicule/f3nordest.pdf
12
plateaux (plaine du Nord, plaine du cul-de-sac, plaine de
Léogane, Le plateau central etc.) Deux cent soixante dix huit (278)
sites naturels qui consistent en grottes, plages, parcs naturels etc. sont
également répertoriés.10
1-2-1-5. L'organisation du système administratif
haïtien
L'administration d'Haïti est régie par la loi du
6 Septembre 1982, qui l'articule en administration d'Etat consacré
à la prestation des services d'intérêt
général et en administration des Collectivités
Territoriales chargée de la gestion des affaires particulières et
des entités locales.
L'administration d'Etat est divisée en administration
d'Etat proprement dite et en administration décentralisée
d'Etat.
o Administration d'Etat: La présidence, le
Conseil des Ministres et les Départements ministériels.
o Les administrations décentralisées d'Etat
: Les organismes autonomes à caractère culturel ou
scientifique et les organismes autonomes à caractère financier,
commercial et industriel.
o L'administration territoriale d'Etat est
formée de services territoriaux déconcentrés ou
extérieurs.
1-2-1-6. Découpage administratif du territoire
haïtien : Départements, Communes et Sections Communales
La Constitution haïtienne en vigueur depuis le 29 mars
1987, en son article 61 crée les Collectivités Territoriales
autonomes. « Elles sont des institutions locales d'origine
référendaire dotées par la constitution de
personnalité juridique et par la loi de pouvoirs et de ressources
propres en vue d'administrer les affaires locales sous la tutelle de l'Etat
unitaire. Leurs organes de délibération et d'exécution
(conseillers et membres d'assemblée), légitimés par la
souveraineté locale, sont issus du suffrage universel direct ou
indirect.
Les Collectivités Territoriales sont destinées
à servir les intérêts locaux et sont
considérées tout à la fois comme des personnes de droit
public, des entités géographiques,
10 IHSI. (2007). Inventaires des ressources et
potentialités des communes d'Haïti. Ministère de l'Economie
et des Finances.
13
politiques et administratives. Elles comprennent : le
Département, la Commune et la Section Communale. Dans la gestion de
leurs affaires propres, distinctes des affaires de l'Etat, elles concourent
à l'administration, à l'aménagement du territoire, au
développement économique, social, culturel et scientifique ainsi
qu'à la protection de l'environnement. »11
« La Commune est la seule des trois niveaux de
décentralisation qui est effectivement opérationnelle. Ses
domaines de compétence sont précisés dans les articles 31,
41 de la loi de 1982 et consistent en :
o l'organisation de la police communale ;
o l'aménagement, l'assainissement et l'embellissement du
territoire communal ;
o la fourniture de certains services publics de base ;
o la promotion économique, la sauvegarde des
intérêts économique de ses administrés ;
o la promotion culturelle ;
o la promotion sociale. »12
L'ensemble de ces domaines de compétence de la Commune
exige une participation active de la population locale dans la mise en place
des stratégies et l'entreprise d'actions concrètes favorisant le
développement social local, l'amélioration des conditions de vie
et la préservation des jeunes
On distingue dix Départements (Artibonite,
Grande-Anse, Nord, Nord-Est, Nord-Ouest, Nippes, Ouest, Centre, Sud, et le
Sud-Est) ; 42 Arrondissements ; 140 Communes et 569 Sections communales.
Au nombre des Communes du Département du Nord-est,
figure celle de Ouanaminthe.
1-2-2. La Commune de Ouanaminthe : une Commune
frontalière à forte potentialité
économique
11 PRIVERT, J. (2006). Décentralisation et
collectivité territoriale : contrainte, enjeux et défis, p.
91.
12 Commission Nationale à la Réforme
Administrative (CNRA). Unité de décentralisation et des
collectivités territoriales. (2002). Problématique de la
décentralisation et réalité des collectivités
territoriales, p. 62.
14
Ouanaminthe partage la frontière
haïtiano-dominicaine avec Dajabon, elle est le siège d'un important
échange commercial entre les deux pays. Commune du Département du
Nord-Est, Ouanaminthe est divisée en 21 localités dont cinq (5)
Sections Communales : Savane-Longue, Acul-des-Pins, Haut-Maribahoux,
Gens-de-Nantes et Savanes-au-lait. Les Ouanaminthais sont estimés
à 85 806 habitants en 2005, dont 41 148 hommes et 44 658 femmes.
Ouanaminthe occupe une superficie de 222,90 km2 et sa densité
est 260 ha/ km2. Plus de la moitié de sa population (54,1%)
résident en milieu urbain. La répartition de la population de la
Commune de Ouanaminthe par grand groupe d'âges présente la
structure suivante : 42,0% de la population sont âgées de moins de
15 ans; la population âgée de 15 à 64 ans représente
54,0% et celle de 65 ans et plus, 4,0%. IHSI (2005). Aussi, se situe-t-elle
dans une zone humide, avec une pluviométrie moyenne de 1800 mm. Sa
température moyenne est comprise entre 26° et 28°C et ses mois
les plus mouillés se répartissent de juillet à
décembre.
1-2-2-1. Ouanaminthe commune de grandes ressources
naturelles
Les ressources naturelles à Ouanaminthe se composent
d'une variété de sols, d'un réseau hydrographique assez
important et de ressources forestières très diversifiées
que nous présentons dans les lignes qui suivent.
? Les sols
Dans les zones de vallées, comme Savane-au-Lait et
Savane Longue, on rencontre des sols provenant de la décomposition des
diorites quartzifères qui leur confèrent une teinte claire et une
texture sableuse. Par contre, dans les zones de montagnes comme Gens-de-Nantes,
les sols sont d'origine volcanique, en général peu profonds mais
encore productifs. Dans la plaine de Maribaroux, ils sont colluviaux, à
texture franche et à bonne potentialité agricole qu'arrose un
réseau hydrographique bien alimenté.
? L'Eau
Le réseau hydrographique de la Commune est
alimenté par six rivières : Jassa, Lamatrie, Sable, Massacre,
Canari et Ti Rivière. Ces trois dernières traversent la ville de
Ouanaminthe. La Commune est dotée de nombreuses sources dont la plus
importante est celle du Haut Dilaire à Acul des Pins. Six lagons sont
identifiés dont cinq appartiennent à la
15
section de Maribaroux et l'autre à Savane Longue. Il
s'agit des lagons Gabriel (environ 7 ha), Manuel, Lilet, Rond, Ceïna et
Fagale qui offrent de bonnes possibilités d'exploitation aquicole. Ce
réseau permet aussi le développement des activités de
loisirs à traves la pratique du canoë-kayak, la voile etc. qui sont
des occasions de contemplation de la nature notamment la forêt.
? Les Ressources forestières
En matière de ressources forestières, la strate
arborée est dominée par des essences comme : le campêche,
le candélon, le manguier, le cocotier, les agrumes, la noix d'acajou, le
chêne, l'avocatier, l'acajou, le neem etc. La strate arbustive compte
surtout des goyaviers, des petits caïmitiers et quelques caféiers
épars. Sur la strate inférieure poussent l'arachide, le pois
inconnu, le haricot, le malanga par endroits et l'herbe Madame Michel. On
retrouve aussi des lots boisés au sommet des mornes encore inaccessibles
de Gens-de-Nantes, une forêt de campêche à Robineau (environ
12.3 ha) et un bosquet communal (2 ha) à Dilaire. Jusqu'à
présent, la couverture forestière de Ouanaminthe est assez dense,
sauf sur les mornes Mellia et Martin et sur le Morne Cabri à
Gens-de-Nantes, plutôt dénudés et figurant donc parmi les
écosystèmes les plus vulnérables.
1-2-2-2. Des activités économiques
marquées par le commerce
L'économie de la ville de Ouanaminthe repose sur trois
piliers : le commerce, les services et l'agriculture. Ces secteurs sont surtout
dominés par des échanges de biens et services avec la
République Dominicaine.
? Le commerce
De par sa position géographique, la quasi
totalité des activités commerciales de Ouanaminthe est
orientée vers le marché transfrontalier régulier et
intense dont elle est le siège. (31% du total des exportations
dominicaines vers Haïti transite par Ouanaminthe. Un million de dollars
par jour, de marchandises : c'est le volume global des échanges les
jours de marché (lundi et vendredi) entre Ouanaminthe et
Dajabòn).
La Commune contient un marché public qui reçoit
les commerçants des Communes environnantes telles que : Capotille,
Fort-Liberté, Ferrier, Mont-Organisé, etc. Samedi est le
16
jour de ce marché. Aussi elle abrite près de
quatre cent vingt huit (428) établissements commerciaux dont cent
soixante sept (167) petites boutiques et quarante neuf (49) grandes.
? Les services
Les services offerts sont aussi nombreux que divers et se
dispensent dans les salons de coiffure, hôtels et motels, restaurants,
blanchisseries, menuiseries etc. Ce secteur couvre aussi d'autres petites
activités informelles localisées un peu partout, surtout à
proximité de la frontière, du marché public et des gares
routières où évoluent les marchandes de nourriture, les
cireurs de chaussures, les cambistes, les chauffeurs de taxis-motos
(estimé à plus de 600), etc.
Le secteur industriel est aussi présent avec
l'installation en août 2003, de la zone franche où opère
une fabrique de pantalon (Levis) ainsi que deux usines à glace
et de production d'eau potable, des unités de transformation moulins de
maïs, d'arachide, de riz, des boulangeries (plus d'une vingtaine), une
entreprise de nettoyage à sec.
? L'agriculture
En dehors du commerce et des services, l'apiculture contribue
à asseoir l'économie des cultivateurs de Ouanaminthe, ainsi que
l'agriculture avec pour principales cultures l'arachide et le maïs.
Dans ce relief où domine la plaine, on cultive aussi
la banane, la patate douce, la tomate, le chou, l'aubergine, la canne à
sucre et plusieurs types d'haricots. L'élevage est aussi pratiqué
dans certaines Sections communales.
1-2-2-3. Les services sociaux et les infrastructures de
base
? Administration
La ville de Ouanaminthe est administrée par un Conseil
Municipal de trois membres : un Maire et deux Maire-adjoints. Le
Président est représenté dans la Commune par le Vice
délégué. Les infrastructures administratives et
judiciaires de la Commune se compose d'un (1) bureau des contributions, une (1)
représentation de l'Administration Générale des Douanes,
trois (3) commissariats de police, un (1) tribunal de paix, un (1) bureau
d'état civil et un (1) hôtel de ville. Plusieurs institutions
déconcentrées de l'appareil étatique telles que: le
17
Ministère de la Santé Publique et de la
Population (MSPP), le Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), le Ministère de la
Justice, le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation
Professionnelle (MENFP), le Ministère des Affaires Sociales et du
Travail (MAST), le Central Autonome d'Eau Potable (CAEP), l'Electricité
d'Haïti (EDH), la Direction Générale des Impôts (DGI),
etc. fonctionnent à Ouanaminthe. Cependant le Ministère de
Jeunesse des Sports et de l'Action Civique (MJSAC) n'a pas de bureau
implanté dans la Commune.
? Secteur privé et société
civile
Ces secteurs sont représentés à
Ouanaminthe par les banques commerciales, les pensions, les caisses populaires,
les coopératives de commercialisation. Les représentations
sociopolitiques, les associations de jeunes et de femmes, les Organisations
comme : Plan International, FOSREF, Volontaire pour le Développement
d'Haïti (VDH), Espoir pour Haïti, Solidarité
Frontalière, etc.
? La représentation du système
éducatif haïtien à Ouanaminthe
La Commune de Ouanaminthe compte cent douze (112)
établissements scolaires. De ce nombre, on trouve quatre (4)
institutions préscolaires, quatre vingt neuf (89) institutions primaires
et dix neuf (19) écoles secondaires. Près de 79,0% des
institutions scolaires inventoriées sont du secteur privé. Dix
neuf (19) institutions techniques et professionnelles, une (1)
université et une (1) école supérieure complètent
les infrastructures éducatives de la Commune.
? La disponibilité des soins de
santé
Ouanaminthe dispose d'un centre médical avec lits,
dispensant des services tels les soins pré et postnatals, la
planification familiale, la surveillance épidémiologique. Le
service d'hospitalisation du centre médical concerne les sections
principales : pédiatrie, médecine interne, maternité,
chirurgie et services de la section hospitalisation.
Il existe aussi dans la Commune des pharmacies, des
laboratoires d'analyses de routine et plus d'une dizaine de cliniques
privées, appartenant à des praticiens haïtiens ou
dominicains, qui reçoivent les patients de la région et des
médecins ambulants assurent les soins bucco-dentaires.
Au total, la Commune possède seize (16)
établissements. Quatre vingt onze (91) matrones, dix huit (18)
médecins, cinq (5) dentistes, vingt (20) auxiliaires, douze (12)
techniciens de laboratoire et dix sept (17) infirmières constituent le
personnel technique de ces établissements.
? Les activités culturelles et les loisirs
à Ouanaminthe
Ouanaminthe fête sa sainte patronne le 15 Août.
Au cours de ce mois les activités culturelles et mondaines
s'intensifient. Certaines périodes de l'année comme la Noël,
la Saint-Valentin, Les pâques, la fête des mères et les
vacances d'été sont marquées par des festivités
musicales et théâtrales (bal, kermesse, concert organisé
soit dans les night-clubs soit dans les auditoriums ou dans les
établissements scolaires) et des tournois ou championnats de basket, de
football et de volley-ball.
Les activités de jeunesse et de loisirs sont
très réduits et circonstanciels dans la Commune de Ouanaminthe.
Les infrastructures de jeunesse et de loisirs sont en nombre très
limité et les services offerts ne sont pas satisfaisants. La Commune
compte (2) bibliothèques, deux (2) auditoriums, quatre (4) salles de
cinéma, quatre (4) espaces pour pratiquer le football et quatre (4)
terrains de basketball et de volleyball, sept (7) night-clubs, quatorze (14)
gaguères, et quatre (4) places publiques. Les salles de cinéma
correspondent en général à des salles de vidéo
projection ou des espaces en plein air, munis d'une télévision,
d'un appareil vidéo et des bancs. Les terrains de jeux sont pour la
plupart non aménagés et pour d'autres mal entretenu.
Le Ministère de la Jeunesse des Sports et de l'Action
Civique a deux représentants dans la Commune mais en termes d'actions sa
présence est moins apparente. En ce qui concerne le Ministère de
la Culture, elle n'a aucun représentant dans la Commune de Ouanaminthe
où l'influence de la République voisine est très forte.
18
? Fonctionnement des infrastructures de
Ouanaminthe
19
Quoiqu'elle soit située à la frontière,
en face d'une ville dominicaine (Dajabon) dotée d'éléments
infrastructurels complets et en bon état, Ouanaminthe n'est objet
d'aucun souci pour les dirigeants haïtiens.
- Le réseau routier est en mauvais
état, la quasi-totalité est en terre battue. Mise à part
la route nationale numéro six reconstruite en 2008, qui relie le
Cap-Haïtien à Dajabon, les routes intérieures sont
impraticables surtout en période de pluie. Les autres moyens de
communication existants sont la radio, le téléphone et le
mégaphone.
- Le système d'adduction d'eau
potable de la ville est défaillant. Il ne dessert le plus souvent qu'une
infime portion de la population. Une large fraction consomme l'eau produite par
les usines d'eau portable de Ouanaminthe et de Dajabòn ou l'eau des
pompes. Dans les Sections Communales, l'eau consommée par la population
provient des puits et parfois de la rivière.
- La Commune de Ouanaminthe dispose de deux
groupes électrogènes fonctionnant à moins de 10% de leur
capacité. Gérés par la direction communale de l'EDH, ils
ne fournissent que 6 heures d'électricité par jour pour une
couverture limitée à quelques quartiers du centre ville. Les
banques, hôtels et certains particuliers contournent la difficulté
en se procurant des groupes électrogènes ou des matériels
comme panneau solaire, batteries et « inverters », pour capter et
conserver l'énergie solaire.
- Le système de drainage de la ville
de Ouanaminthe est inachevé. Les canaux longeant certaines rues du
centre ville sont pour la plupart à ciel ouvert et d'autres en terre
battue, sont obstrués par des sédiments ou par des déchets
domestiques (assiettes en carton, couverts, sachets et bouteilles en plastique,
etc.). Il en résulte l'inondation de la ville à la moindre averse
et l'embourbement des cités construites dans sa
périphérie. Le service voirie de la Mairie de Ouanaminthe ne
dispose pas de moyens pour assurer efficacement le nettoyage de la ville.
13
13 Plan d'Actions Départemental pour l'Environnement
et le Développement Durable du Nord-est. (2004).
http://www.gride.org/ pdf/plan%20d%E9veloppement%20ouanaminthe.pdf.
20
? Les atouts au développement des activités
de jeunesse à Ouanaminthe
Qu'il s'agisse d'activités de loisirs, touristiques,
culturelles et économiques la Commune de Ouanaminthe offre de nombreuses
opportunités aux jeunes. Sa position géographique, son climat,
ses ressources naturelles permettent le développement d'une multitude
d'activités socio culturelles et économiques très
bénéfiques pour le développement social de la
communauté et l'amélioration des conditions de vie de la
population et des jeunes en particulier.
Chapitre II. CADRE THEORIQUE :
2-1. Revue de littérature
2-2. Clarification des concepts
2-3. Modèle théorique
2-4. Problématique
2-5. Objectifs et hypothèse de
recherche
DEUXIEME PARTIE
21
22
Chapitre II. CADRE THEORIQUE 2-1. Revue de
littérature
Notre revue de littérature présente un ensemble
de travaux étrangers et haïtiens déjà
réalisés sur le développement social, ainsi que les
résultats auxquels ils sont parvenus.
Depuis quelques décennies, la lutte contre la
pauvreté constitue un souci majeur pour l'humanité. La recherche
des voies et moyens efficaces pour mener cette lutte a poussé les
nations, à travers des organisations comme le PNUD et l'UNESCO, vers
l'institutionnalisation du concept du développement humain. Cette
nouvelle approche du développement est prise en compte par le volet
social dont les conceptions en ce qui concerne les méthodes et le
contenu varient d'un auteur à un autre.
A cet effet, le sommet mondial pour le développement
social, organisé à Copenhague par les Nations Unies du 6 au 12
Mars 1995, s'est soldé par des prises de décisions très
importantes que des nations membres doivent respecter. Ce sont entre autres
:
o la protection d'un environnement favorable au
développement social ;
o l'éradication de la pauvreté ;
o l'expansion de l'emploi productif et réduction du
chômage ;
o l'intégration sociale ;
o la lutte contre la violence, les crimes, les trafics illicites
;
o les responsabilités familiales et communautaires ;
o l'activation du capital social.
Dans le même ordre d'idée, un forum
(VIème) des ministres du développement social de
l'Amérique latine s'organise à Buenos aires en République
d'Argentine les 7, 8 et 9 mai 2007, sous le thème : «en
construisant son chemin l'Amérique latine avance». Les Ministres
responsables des politiques de développement social et les Chefs de
délégation présents à ce forum, s'engagent à
poursuivre plusieurs objectifs pour favoriser le développement social de
la zone Amérique latine. Ils visent la promotion dans la région
des politiques sociales articulées et intégrales comme les
éléments de la construction de nouvelles propositions de
développement en tenant compte de la complexité des
réalités sociales et des particularités territoriales,
afin de dépasser les visions réductionnistes et
fragmentées. Aussi tendent-ils de renforcer l'intégration
régionale à partir des politiques d'éducation et de
création d'emploi et
23
de garantir la sécurité alimentaire et
nutritionnelle, la protection de la famille, la perspective des genres ainsi
que les autres droits sociaux des peuples impliqués dans le
processus.
En Haïti, la Secrétairerie d'Etat de la
Jeunesse du Sport et aux Services Civiques (SEJSSC) produit en 1997,
un livre intitulé « Diagnostic socio-économique de la
jeunesse haïtienne » dans lequel, elle pose le problème
de la jeunesse haïtienne et de son intégration
socio-économique dont les causes principales seraient la pauvreté
et le manque d'un modèle culturel authentique.
Kern Delince (2000) dans son livre «
l'insuffisance de développement en Haïti (blocage et solution)
», présente aussi une interprétation de l'insuffisance
de développement national, qui est fondée à la fois sur
les particularités nationales et les contraintes du contexte
international. Aussi, dégage-t-il dans cet ouvrage les perspectives qui
s'ouvrent au pays à l'aube du XXIème siècle en
terme d'hypothèse susceptible de concrétiser et présenter
les fondements essentiels d'un programme d'action considéré comme
celui de survie. Dans sa réflexion, il déduit que les choix
politiques, économiques et sociaux jouent un rôle
déterminant dans les orientations des stratégies de
développement et l'infrastructure des structures d'encadrement.
Quant à Fred Doura, dans «
Economie d'Haïti, dépendance, crise et développement
» tome I, II et III publiés en 2001, il analyse le secteur
agricole, les décisions étatiques et examine la
problématique du capital humain à travers ses composantes les
plus essentielles c'est-à-dire, l'éducation et la
santé.
Dans le tome I, l'auteur montre que les problèmes
d'Haïti ne sont pas l'expression d'un simple retard mais celle d'une
désarticulation induisant une économie dont les secteurs
d'activité sont juxtaposés. Par conséquent, il existe de
très faibles échanges entre eux. De plus, les dominations
internes et externes engendrent des blocages de croissance.
Dans le deuxième tome, il considère la
situation de dépendance comme une conséquence de la
pauvreté, du passé colonial, de la dette, de la mauvaise gestion
macroéconomique des dirigeants. De plus, du fait que cette situation
soit intériorisée par la société, elle
génère l'exclusion et la marginalisation de l'ensemble de la
population rurale et réduit l'économie à un appendice du
marché international notamment du marché américain.
24
Dans le troisième tome, l'auteur démontre que,
la dégradation de l'économie et le manque de progrès
social, sont les conséquences de l'inadéquation des structures et
des décisions prises par les dirigeants de 1804 à nos jours.
Dans sa thèse: « Mondialisation,
Développement et Paysans en Haïti », paru en Septembre
2007, Yves Sainsine fait le point sur les différentes
pratiques mises en place par les paysans ces deux dernières
décennies, en mettant particulièrement l'accent sur leurs
diverses manifestations. L'auteur étudie les pratiques en rapport avec
les grands projets de développement tels qu'ils sont
véhiculés particulièrement par les institutions
internationales, étatiques ou privées. Il regarde les modes de
relation entre les pays et les acteurs extérieurs qui interviennent dans
les milieux ruraux haïtiens. Il montre aussi que ces pratiques
s'inscrivent dans la longue durée ou en d'autres termes, sont la
reproduction de celles rencontrées au cours de la période
coloniale et des derniers siècles de l'indépendance.
Finalement l'auteur parvient aux résultats selon
lesquels, les paysans livrés à eux-mêmes, affrontent la
rigueur de la vie, en mettant en oeuvre diverses formes de stratégies
(individuelle ou collective). Cela les entraîne à se replier de
plus en plus sur leurs localités respectives et les associations qu'ils
mettent progressivement en place. Heureusement aujourd'hui, ces lieux
s'affirment davantage comme des espaces communautaires ou comme des lieux de
sociabilité. Tout indique qu'elles puisent leurs racines et leurs
dynamiques dans une autre logique que celle prônée par les acteurs
extérieurs.
Evens Sylveste (2003) quant à lui,
dans sa réflexion sur la « Contribution des organisations
paysannes au développement social de Thomassique » vise
à apporter des connaissances relatives à la problématique
du développement social en Haïti et en particulier à
Thomassique de cette couche sociale rurale. Ses études montrent que les
organisations paysannes, malgré leur volonté
déclarée de travailler à l'amélioration des
conditions de vie des populations de leur zone d'évolution notamment la
construction d'école, n'ont pas la capacité d'atteindre les
objectifs qu'elles se fixent.
Au nombre de ces auteurs que nous venons de parcourir, il ne
fait l'ombre d'aucun doute que les différentes recherches qu'ils ont
menées sur le développement social d'Haïti prennent en
compte l'économie, la santé, l'éducation, la
pauvreté et le monde rural mais n'intègrent pas le
véritable rôle que les jeunes peuvent jouer en tant que forces
vives dans le
25
processus de développement social de leur pays,
Haïti. C'est ce que nous nous efforçons dans notre démarche
de proposer.
2-2. Clarification des concepts
2-2-1. Auto emploi
Ce concept est formé de deux mots : « auto »
qui signifie dans ce contexte soi-même et emploi qui est perçu
comme un travail effectué moyennant une rémunération. Mais
cependant sa définition n'est pas une résultante de celles des
mots qui le composent. Pour le présenter on se base sur la
définition de Joseph Djaowe et Charles- Alain
Bita, citée par Mahwa (2008) qui
considère que « l'auto emploi repose sur les conditions
suivantes : il est le fruit d'un libre choix, il assure un revenu
adéquat à la famille et il repose sur une relation de
dépendance et/ou de subordination et enfin, il génère des
revenus supérieurs aux prestations qu'on pourrait percevoir en cas
d'assistance.»14
C'est l'expression de la volonté d'une personne
à créer son propre emploi soit individuellement ou
collectivement. Il est également désigné sous les
thèmes de « travail indépendant » ou de « travail
autonome ».
Pour l'OCDE cité par Mahwa (2008),
« l'emploi indépendant est perçu comme une source
très importante de développement de l'entreprenariat et de la
petite entreprise, ce qui représente un potentiel de croissance de
l'emploi à long terme » 15. Il est un
emploi dont la rémunération est directement liée aux
bénéfices et dont le titulaire prend les décisions de
gestion affectant l'entreprise ou est tenu pour responsable de la bonne
santé de l'entreprise.
14 MAHWA, A. (2008). « Impact de l'auto emploi
sur le chômage et la pauvreté au Cameroun ».
http://www.mémoireonline.com/02/08/894/m
impact-auto-emploi-chomage-pauvrete-cameroun6.html#toc41
15 Ibidem.
26
2-2-2.
Développement Social
Pour définir le développement social, on se
réfère à deux approches :
Celle de Than Khoï pour qui : «
Le développement social est un processus d'élévation
du niveau de vie de la population. Ce niveau de vie comprend divers
éléments : alimentation, santé, logement, emploi.
»16
Cette définition présente le
développement social comme un processus, ce qui complète la
deuxième approche proposée dans la politique de
développement social de Mcr Maskinongé selon laquelle «
le développement social peut être défini comme la mise
en place, le renforcement des conditions qui permettront, d'une part, à
la collectivité de progresser socialement, culturellement et
économiquement et, d'autre part, à tous les membres de cette
collectivité de participer au progrès et de profiter de ses
fruits, le plus équitablement possible. Autrement dit, le
développement social profite non seulement aux personnes mais aussi aux
collectivités.»17
Développement social
Participation sociale
Amélioration des conditions et de la qualité de
vie
La définition du développement social est
résumée dans le schéma ci-dessous :
16 SYLVESTE, E. (2003). «
Contribution des organisations paysannes au développement sociale de
Thomassique ». Mémoire de Licence de la Faculté des Sciences
Humaines, Université d'Etat d'Haïti, UEH/FASCH.
17Comité de la politique de
développement social de la MRC de Maskinongé. (2004). Cadre de
Référence de la Politique de développement social de Mcr
Maskinongé.
http://www.cdc-maski.qc.ca/PDF/POLITIQUE
DEVELOPPEMENT SOCIAL-MARS 04.pdf
27
2-2-3. Education
Parmi les nombreuses définitions du concept «
Education », on se contente d'en présenter trois, jugés
à mieux expliciter ce vocable dans le cadre de cette étude.
D'abord on ce qui concerne la définition de
Leif présentée par Joseph (2000),
« l'éducation est la mise en oeuvre des moyens propres
à former, à développer physiquement, affectivement,
intellectuellement, socialement, moralement un enfant, un adolescent par
l'exploitation, l'orientation, la valorisation des ressources de son être
»18. Elle prend en compte le développement
intégral avec une restriction à l'enfant et l'adolescent.
Ensuite, quant à Thanh Khoï
évoqué par ce même auteur, «
l'éducation est un ensemble de processus qui forme les hommes et les
prépare à leur rôle dans la société.
»19
Enfin, comme complément à cette dernière
définition, Emile Durkheim cité par
Joseph (2000) écrit : « l'éducation
c'est l'action exercée par les générations adultes sur
celles qui ne sont pas encore mures pour la vie sociale »20
Les trois définitions proposées
considèrent somme toute l'éducation comme un processus
d'apprentissage et de formation globale et permanente qui vise le
développement de l'être humain par l'inculcation de la culture de
sa société. Elles rapprochent en plus une autre définition
de la Socialisation proposée par Rocher (1968) selon
laquelle : « la socialisation est un processus par lequel la personne
humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les
éléments socio culturels de son milieu, intègre à
la structure de sa personnalité sous l'influence d'expérience et
d'agents sociaux significatifs et par là s'adapte à
l'environnement social ou elle doit vivre »21. Nous
pouvons dire que l'éducation est une méthode utilisée par
la société pour assurer sa pérennité en
transmettant de génération en génération ses
valeurs, symboles et modèles. C'est l'apprentissage de la culture d'une
société par les générations immatures.
18 JOSEPH, D. (2000). « Education et emploi
en Haïti : Le cas de l'insertion socio-économique des jeunes
». Mémoire de Maitrise en JASE.Institut National de la Jeunesse, de
l'Education Physique et du Sport, Université d'Abomey-Calavi, (INJEPS)/
UAC, p. 9.
19 Ibidem, p. 12.
20 Ibid., p. 14.
21 ROCHER, G. (1968).Introduction à la
sociologie générale. Tome I Action sociale. Montréal. HMH,
ltée, p. 132.
28
2-2-4. Intégration sociale
Selon Tremblay (1982) :
«l'intégration sociale est la capacité de l'individu
d'assumer des rôles qui lui sont dévolus et de les tenir en se
conformant aux normes culturelles et en respectant les attentes des autres.
L'individu est capable de s'intégrer socialement dans la mesure
où les modèles de rôles qui lui sont proposés
comportent des définitions partagées ; ils deviennent anormaux
quand ils s'éloignent des définitions coutumières.
»22
Elle est aussi définie par Keable (2007) comme
« la résultante d'un processus d'apprentissage et de
développement qui implique : une fonctionnalité dans
l'exécution de rôles sociaux appropriés son groupe
d'âge (travailleur, étudiant, ami, partenaire amoureux, citoyen)
et à ses capacités; une appartenance à des groupes dont le
fonctionnement respecte les règles, les valeurs et les normes, morales
et légales, ainsi que des relations adéquates, stables et
réciproques avec ces groupes (dimension objective) dans lesquelles on se
sent apprécié et investi en tant qu'individu (dimension
subjective).»23
2-2-5. Jeune
On observe une petite controverse autour de la
définition de jeune. C'est ainsi que sont considérées
comme jeunes, toutes les personnes comprises entre l'enfance et l'âge
adulte : c'est la jeunesse. Pour l'UNESCO, elle est la période de la vie
durant laquelle s'acquièrent les compétences et les
virtualités sociales en vue de responsabilités et
rétributions de la vie. Elle revêt de multiples définitions
suivant les champs d'études, les auteurs ou les Organismes
internationaux par exemple l'UNESCO, l'OPS/OMS, La Conférence
des Ministres de la Jeunesse et des Sports des Pays ayant le français en
partage (CONFEJES) etc. Ces définitions dans
la majorité des cas se réfèrent à l'âge.
Dans le rapport mondial 2007 de l'UNESCO, être jeune
c'est être âgé de 15 à 24 ans. Cette même
tranche d'âge est aussi valable pour l'OPS/OMS. La CONFEJES essaie de
concilier la définition adoptée dans les pays plus
développés, selon laquelle l'âge de la jeunesse est
fixé entre 15 et 24 ans, et celle dans les pays pauvres notamment ceux
du Sud où
22 TREMBLAY, M -A. (1982). Les nouveaux chemins da la
guérison. http: //
www.bibl.ulaval.ca/doelcc/
pul/notices.html#secntbio.nb18
23 KEABLE. P. (2007). L'intégration sociale, un cadre
conceptuel porteur de changements.
http://www.congres2007.org/pages/actes
pdf/Keable Pierre.pdf
29
l'âge varie de 15, 18 à 35 ans. La CONFEJES fixe
l'âge de jeunesse entre 16 à 30 ans. 24 Le
Ministère de la jeunesse du Sport et d'Action Civique (MJSAC)
considère pour jeune toute personne âgée de 15
à 34 ans. 25
2-3. Modèle théorique
Partout dans le monde en particulier dans les pays en
développement, on observe un accroissement de la mobilité
humaine, une grande évolution du domaine de la communication, une forte
augmentation des échanges commerciaux et des mouvements de capitaux,
ainsi que du progrès technique. Tous ces changements offrent de
nouvelles opportunités pour la croissance économique et le
développement de l'économie mondiale. Par ailleurs, la
rapidité des transformations et la brutalité des ajustements
s'accompagnent d'une aggravation de la pauvreté, du chômage et
d'une désintégration sociale. La détérioration du
bien-être de la personne humaine et les menaces qui pèsent sur
l'environnement, surtout dans les pays sous-développés ne font
qu'accentuer.
Cette étude vise à montrer le
développement social en termes de résultats à atteindre
pour assurer le bien-être individuel et collectif des communautés
haïtiennes et particulièrement les jeunes en tant que cibles et
acteurs. Elle tient compte de la situation non satisfaisante à laquelle
font face les jeunes alors qu'ils représentent le groupe social le plus
important de par leur proportion, leurs potentialités et leurs
capacités. Ils sont dans une certaine mesure, porteurs de changement et
d'amélioration du bien-être de la population.
Cela implique une prise de conscience et une participation
active de la part des décideurs de la population en
général et des jeunes en particulier.
Le développement social vise à améliorer
les conditions de vie des populations par la plus grande « participation
sociale »26 des personnes, en intervenant à
l'échelle des Collectivités Locales et en intervenant à
l'échelle des personnes. A cet égard, la théorie de
24 CONFEJES. (2001). Colloque sur les créneaux
porteurs dans le domaine de la micro-entreprise, p. 7.
25 JOSEPH, D. (2000). Op. cit. p. 13.
26 C'est un échange réciproque entre
l'individu et la collectivité, elle met en cause, d'une part, la
responsabilité qui permet à tous de participer activement
à la vie en société et d'autre part, la volonté
individuelle d'agir en citoyen responsable.
30
Pagès (1999) nous sert de cadre
théorique. Il montre que les discours des « uns et des autres
» sont à prendre en compte et que c'est l'ensemble de ces discours
qui forme le champ des controverses.
Qu'il s'agit de groupe d'adultes, ou de groupe de jeunes, ils
entretiennent des relations et interagissent. Ce sont des actions humaines que
certains sociologues appellent actions sociales. Dans le tome I (Action
sociale) de son livre introduction à la sociologie
Générale, Rocher (1968), les définit
comme : « toute manière de penser de sentir et d'agir dont
l'orientation est structurée suivant des modèles qui sont
collectifs, c'est-à-dire qui sont partagés par les membres d'une
collectivité de personnes »27. Elles sont incluses
dans un mécanisme systémique et déterminées par des
représentations sociales et des représentations individuelles qui
peuvent être saisies dans l'analyse par opinion. Ainsi, dans son analyse,
Pagès (1999) cherche à faire ressortir à
partir d'observation de débats publics, ces structures
caractéristiques du phénomène de l'opinion. L'origine est
alors appréhendée comme l'aboutissement d'un processus instable,
produit de l'interaction entre forces terrestres (faits et valeurs) et forces
célestes (symboles porteurs de sens). Le processus n'est autre que les
représentations sociales si on se place au niveau de la
société.
C'est donc autour du concept de représentation,
assimilé à un processus que se construit la théorie de
Pagès (1999). Les représentations sociales
assurent l'interférence entre le mode intérieur et le mode
extérieur de l'individu ou entre le système des idées et
les systèmes des valeurs caractérisant l'ensemble des individus
sociaux. Dans la lecture des medias ou à travers les questionnaires,
Pagès (1999) cherche à extraire des conflits
représentatifs de l'ensemble des thèmes de discussions qui
circulent dans l'opinion.
Comment saisir les opinions ? L'approche mécanisme du
modèle (Stimuli-Personnalité-Réponse) semble alors
singulièrement réductrice pour comprendre le jeu des opinions.
Confronté à un univers conflictuel, l'individu serait
attiré ou repoussé (valeur) par des différents symboles,
porteurs de sens. Sa prise de position et son engagement politique, qui
sanctionnent cette attirance ou cette répulsion vont lui permettre
d'accéder à une certaine connaissance. Et c'est ainsi, en donnant
son opinion qu'il va participer à la construction de ses
représentations. L'approche constructiviste semble donc la plus
adaptée pour saisir le
27 ROCHER G. (1968). Op. cit. p. 45
31
phénomène de l'opinion (différenciation)
entre individus et groupes sociaux et le processus de construction du sens
(connotation), dans un champ donné.
Ainsi la logique de la signification du conflit dans la prise
de décision de l'individu évoquée par l'approche
mécaniste de Pagès (1999) c'est-à-dire le
système entre les représentations est pris en compte. Les
enquêtes permettront l'émergence des jeux d'opposition entre
symboles et valeurs organisées suivant des axes. Les structures de
l'opinion publique apparaissent très importantes dans la
réflexion sur le rôle que peuvent jouer les jeunes dans le
processus de développement social, dans la mesure où la parole
leur est accordée.
2-4. Problématique
Le développement d'un pays implique l'accroissement du
bien-être et le changement dans la structure économique et
sociale, il engage une société sous tous ses aspects. Depuis la
fin du XXème siècle plus précisément en 1990, date
de la parution du premier Rapport Mondial sur le Développement Humain,
à l'initiative du PNUD, la dimension sociale revêt d'une grande
importance parmi les variables constitutives du développement. Le
degré de développement ne se réduit plus au niveau moyen
de richesses créées chaque année (PIB par tête) mais
inclut des aspects éthique, économique, social, spirituel,
politique, culturel et environnemental. D'où une nouvelle approche de
développement, celui qui concerne le volet social de chaque pays.
Si nous prenons le cas d'Haïti, elle est le seul pays du
continent américain figurant sur la liste des pays les moins
avancés avec un IDH de 0,521 (PNUD 2009) et se classe en
148ème position sur les 177 pays que prennent en compte
l'étude du Programme des Nations Unies pour le Développement.
Durant ces vingt dernières années, le niveau de vie de sa
population a considérablement rétrogradé. Cette situation
peut être observée à partir des indicateurs de
développement social tels que : la santé, l'éducation,
l'emploi, le logement et l'environnement.
La densité de la population haïtienne atteint 300
habitants au kilomètre carré pour l'ensemble du pays avec une
concentration plus forte dans les grandes villes où plus de 80% de la
population sont mal logés d'après la BID. Ces grandes villes sont
notamment : Port-au-Prince, Cap-Haitien et les Gonaïves. « Les
Résultats de l'EMMUS III (Enquête sur la
32
Mortalité, la Morbidité et l'Utilisation des
Services) révèlent que le taux de mortalité maternelle
atteint 523 pour 100.000 et le taux de mortalité infantile 80 pour 1000
entre 1999 et 2000.
Les problèmes d'ordre social sont perceptibles
à chaque niveau social. Si nous prenons par exemple l'utilisation des
combustibles traditionnels : bois, charbons etc. (96% environ de la population
haïtienne les utilisent pour subvenir à leurs besoins
énergétiques). »28 Quant au revenu annuel, selon
la Banque Mondiale, il ne dépassait pas les 420 dollars US par habitant
en 2004 Microsoft Encarta (2007). 69,4% de la population n'ont aucun niveau
d'instruction. 18,6% atteint le primaire seulement 9,6% arrive au secondaire et
0,5% à l'université. 45,9% de la population de 6 à 24 ans
fréquentent l'école ou l'université. 40,6% des jeunes
garçons et 54,8% des jeunes filles sont au chômage selon l'IHSI
(2005). Les jeunes, les principales victimes, représentent plus de 50%
de la population globale.
La République Dominicaine partage l'île avec la
République d'Haïti et connaît une situation plus
améliorée. Elle « a une population de 9 183 984 (estimation
2006), sa densité est de 190 habitants/km2.
L'espérance de vie à la naissance pour un dominicain est de 71,7
années (estimation 2006). Le pays a un taux de mortalité
infantile de 28 % (estimation 2006). En ce qui concerne l'éducation, il
a un taux de 85,4 % d'alphabétisés (estimation 2005). En
matière d'économie la République Dominicaine devance
largement Haïti, avec un produit intérieur brut de 18 673 millions
de dollars américain et un revenu annuel par habitant de 2 130 dollars
US (estimation 2004). »29 Elle se classe en
91ème position pour un Indice de Développement Humain
de 0,768 (PNUD 2009).
Cette situation qui prévaut dans le pays fait l'objet
d'une préoccupation tant au niveau national qu'international. Le
gouvernement haïtien comme celui des pays amis, les organismes
internationaux, les ONG s'attèlent à la recherche des voies et
moyens pour sortir le peuple haïtien de sa pauvreté afin d'engager
le pays sur la voie du développement. Beaucoup de programmes sont
élaborés parmi lesquels, le Programme d'Action pour le
Développement d'Haïti 2001-2010, présenté par le
gouvernement haïtien à la troisième conférence des
Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés organisée à
Bruxelles du 14-20 Mai 2001. Dans ledit programme, le gouvernement haïtien
vise à mettre en oeuvre des
28 FASCH - PNUD. (2005), Etat des lieux des savoirs sur la
pauvreté en Haïti des années 70 à nos jours, p. 7.
29 Microsoft Encarta. (2007). République
Dominicaine, démographie.
33
stratégies pour augmenter le niveau de vie de la
population et à réduire la pauvreté. C'est une initiative
louable.
A cet effet, en novembre 2007, il réalise le Document
de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la
Pauvreté 2008-2010 (DSNCRP), comportant de nombreux objectifs dont le
rattrapage des OMD30. Et selon ACDI (2003), l'aide
étrangère octroyée à Haïti durant ces vingt
dernières années représente presque 4,5 fois la moyenne de
l'Amérique latine et des Caraïbes et presque 2,5 fois la moyenne
des pays les moins avancés31. Mais malheureusement en mai
2008 une émeute de la faim généralisée presque dans
tout le pays, provoque d'énormes dégâts matériels,
humains et structurels occasionnant le départ du gouvernement en place.
Un nouvel espoir renaît puisque des promesses sont faites dans le cadre
d'une orientation de nouvelle politique de développement sur le plan
national comme pour aller dans le même sens que les propositions de
reforme précédemment évoquées par les institutions
internationales. Mais la question qu'on se pose relève du sérieux
et de la nature de ce changement qualitatif prôné dans le pays.
C'est pour cela que notre étude vient à point
nommé, afin d'aborder ce problème de développement social
en terme de résultats à atteindre ou de processus à mettre
en oeuvre pour lutter contre la pauvreté et parvenir à une
véritable émergence du pays avec pour visée une
participation concertée de toute la nation. Elle met également en
évidence les potentialités naturelles, sociales et
économiques de la Commune de Ouanaminthe et ses capacités
à participer à l'amélioration des conditions de vie de la
population haïtienne en se basant sur les jeunes comme principaux acteurs
du processus de développement. C'est la raison pour laquelle nous nous
posons la question de savoir, quels sont les facteurs sur lesquels devrait-on
agir pour motiver ces jeunes à devenir autonome et à s'engager
dans le processus de développement social en Haïti plus
particulièrement à Ouanaminthe ?
Pour répondre à cette interrogation, il est
impérieux que nous formulions nos objectifs et notre
hypothèse.
30 Déclaration du Millénaire
adoptée en septembre 2000 à New York par les 189 États
membres de l'Organisation des Nations Unies. Elle consiste en 8 objectifs
essentiels qui constituent le schéma directeur de la lutte à la
pauvreté et au sous-développement.
31 ACDI. (2003). Valorisation des
expériences de développement local en Haïti. Rapport de
recherche produit par le Groupe de recherche en administration publique et
management international (GRAP), p 3.
34
2-5. Objectifs et hypothèse de recherche 2-5-1.
Objectif général
L'objectif général de cette recherche vise le
développement social en terme de résultats à atteindre
pour assurer le bien-être individuel et collectif des communautés
haïtiennes et particulièrement celui des jeunes qui agissent
à la fois comme cibles et acteurs.
2-5-2. Objectifs spécifiques
o Identifier les problèmes fondamentaux, auxquels sont
confrontés les jeunes.
o Montrer l'importance de leur implication dans ce processus
de développement en Haïti.
o Déterminer les facteurs qui permettront d'aboutir
à un réel développement social en Haïti.
o Montrer à partir des résultats, la
nécessité d'une politique nationale de jeunesse.
2-5-3. Hypothèse
Les jeunes de Ouanaminthe ne sont pas suffisamment
éduqués à l'auto emploi pouvant faciliter leur
intégration sociale.
TROIXIEME PARTIE
Chapitre III. METHODOLOGIE :
3-1. Population d'enquête et
«échantillonnage » 3-2. Techniques et outils de collecte des
données 3-3. Gestion des données et difficultés
rencontrées
35
36
Chapitre III. Démarche méthodologique
Nous avons mis en place un ensemble d'outils qui permet de
montrer les différents procédés et techniques mis en
oeuvre pour recueillir les données ainsi que les conditions de travail
qui ont contribué à la conduite de notre recherche.
3-1. Population d'enquête et
«échantillonnage »
3-1-1. Type d'étude -Population d'enquête
et groupes-cibles 3-1-1-1. Type d'étude
La méthode que nous utilisons dans le cadre de cette
étude est de type transversal, descriptif et analytique. Elle s'inscrit
dans les champs social, psychologique et économique pour la promotion du
développement social avec la participation des jeunes. Elle permet aussi
d'avoir une projection de la situation actuelle des jeunes en Haïti,
particulièrement à Ouanaminthe et la proposition de solutions
appréciables et pertinentes.
3-1-1-2. Population d'enquête
Compte tenu de la diversité des informations à
recueillir, nous prenons en considération une population d'étude
constituée d'acteurs directs différents : les jeunes et leurs
parents.
3-1-1-3. Groupes-cibles
Nous avons identifié deux (2) groupes cibles dans cette
population d'enquête :
o Les jeunes qui vivent dans la Commune ;
o les parents de ces jeunes.
Notre recherche dans son objectif vise le
développement social comme un moyen pour assurer le bien-être
individuel et collectif de la population haïtienne et
particulièrement les jeunes qui sont les principaux artisans. De ce
fait, il est important de recueillir un ensemble d'informations sur la
situation actuelle des jeunes, leur perception de cette situation, leur
potentialité et leur projection pour l'avenir. La cible la plus fiable,
la plus authentique pour fournir une riche variété d'informations
concernant ce sujet est les jeunes eux-mêmes. Mais en considérant
l'influence que les parents ont sur ces jeunes et le rôle qu'ils ont
joué depuis leur enfance, nous les avons choisi comme un deuxième
groupe cible afin de mieux
comprendre et de pouvoir situer dans leur contexte les
informations obtenues auprès des jeunes.
3-1-2. Echantillonnage
3-1-2-1. Méthode d'échantillonnage
Dans le cadre de la présente étude nous avons
utilisé deux (2) types de méthodes à savoir la
méthode à choix raisonné et la méthode dite
probabiliste.
3-1-2-2. Choix raisonné
Le choix raisonné a été utilisé
pour l'identification des zones de déroulement de l'enquête. La
partie de notre enquête qui concerne les cibles directes à savoir
les jeunes, a été menée à la Maison des jeunes de
Ouanaminthe. Deux raisons ont motivé ces choix :
o La Maison des jeunes reçoit chaque week-end pour les
activités de loisirs et d'éducation, une importante population de
jeunes provenant de tous les quartiers, Sections de la Commune et de toutes les
couches de la société ouanaminthaise. C'est l'endroit où
l'on pouvait rencontrer un maximum de jeunes pour mener notre enquête.
o La maison des jeunes nous a permis d'être plus
près des enquêtés, d'avoir le contrôle du processus
et de rester dans le délai qui nous est imposé. A la maison des
jeunes nous avons mené notre enquête avec plus de facilité
et de réussite.
Les entretiens ont été réalisés
avec les parents des jeunes et ont été menés dans la ville
de Ouanaminthe. La ville a été choisie pour des raisons
d'accessibilité et de disponibilité des parents.
3-1-2-3. Choix au hasard
La méthode probabiliste a été
utilisée pour les personnes qui ont été
enquêtées car elles ne pouvaient pas être connues avant
l'enquête. Pour les personnes qui fréquentent la maison des
jeunes, c'étaient seulement celles qui ont été
présentes le jour de notre enquête et pour les autres nous sommes
passés de maison en maison pour les interroger.
37
3-1-2-4. Technique d'échantillonnage
38
En fonction de notre population d'étude, nous avons
procédé :
o d'une part à l'échantillonnage de
commodité des jeunes qui fréquentent la maison des jeunes ;
o d'autre part, au recensement des parents.
3-1-2-5. Taille de l'échantillon
Les jeunes de 15 à 34 ans de la population
ouanaminthaise sont au nombre de 28 634 soit 34,69% de la population
générale. C'est une population en majorité
juvénile. Plus de 1500 fréquentent la maison de jeune chaque
semaine.
La représentation de notre échantillon est
indiquée dans le tableau ci-après.
Tableau 1: Taille de l'échantillon
Population d'étude Nombre de personnes
enquêtées Homme Femme
par groupe- cible
Jeunes 113 72 41
Parents de jeunes 34 22 12
Total 147 94 53
Au total cent quarante sept personnes ont participé
à notre enquête.
3-2. Techniques et outils de collecte des
données
3-2-1. Techniques de collecte de données
3-2-1-1. Les techniques
Pour collecter des informations, nous avons utilisé
trois (3) techniques : l'enquête par questionnaire, l'entretien
semi-directif et l'exploitation documentaire. L'enquête par questionnaire
est adressée aux jeunes soit au total 113 sujets. Ils constituent le
groupe directement concerné par notre étude. Cette technique nous
a permis de recueillir auprès d'eux des informations précises. Ce
sont les parents des jeunes qui ont été soumis à
l'entretien. Ceci leur a offert une plus grande liberté d'expression.
Les documents nous ont
39
permis de recueillir avec plus de facilité et de
fiabilité d'autres informations utiles à la littérature et
à la compréhension des données obtenues par les
enquêtes.
3-2-1-2. La collecte des données
Pour collecter les données, nous nous sommes rendu
à la maison des jeunes pour distribuer les questionnaires aux jeunes
présents et qui acceptent de coopérer. Ensuite nous avons pris un
rendez-vous avec un animateur qui devrait ramasser les questionnaires pour nous
les livrer. Les parents quant à eux sont rencontrés chez eux.
3-2-2. Outils de collecte des données
Pour recueillir les diverses informations, nous avons eu
recours : à l'analyse documentaire, à l'entretien semi-directif
et aux questionnaires d'enquête.
3-2-2-1. Analyse documentaire
Nous avons tiré un ensemble d'informations sur les
jeunes en Haïti à partir des documents statistiques officiels de
l'IHSI, des documents relatifs au développement social, les rapports,
comptes rendus des colloques, séminaires, conférences ont
été utilisés.
Par ces variétés d'informations, nous avons pu
faire un diagnostic de la situation actuelle des jeunes et du processus de
développement en Haïti. Elle nous permet d'analyser avec plus de
précision les informations recueillies lors de notre enquête de
terrain et de mieux définir le contexte de notre étude. Aussi
elle nous donne la possibilité de mieux cerner les apports des jeunes
à la dynamique du développement social en Haïti.
3-2-2-2. Entretien semi-directif
L'entretien est généralement défini
comme « un procédé d'investigation scientifique utilisant un
processus de communication verbale pour recueillir des informations en relation
avec le but fixé. Il ne s'agit pas d'une simple discussion mais d'un
échange social orienté par la recherche d'informations
spécifiques, cadrées en fonction d'une problématique de
travail hypothétique liée à l'objet étudié
»32 ; ainsi nous avons accordé la parole aux parents,
qui côtoient ces jeunes depuis leur enfance. Le but est de renforcer la
fiabilité et la compréhension des informations recueillies
auprès des jeunes. La famille en tant que base de la
société, a une
32 HOUNGA A. (2003). « Le tourisme dans un
pays en développement : l'exemple du Bénin en Afrique de l'Ouest
». Thèse de doctorat de l'Université Blaise-Pascal, Clermont
-Ferrand, p. 172.
40
grande influence sur les orientations sociales et aussi subie
les conséquences des réalités de la société.
Alors, il était important d'avoir les impressions et
appréciations des parents sur le développement social en
Haïti.
3-2-2-3. Questionnaires d'enquête
Nous avons utilisé l'enquête de terrain par
questionnaire auprès de cent treize (113) jeunes. Cet outil de travail
nous a permis dans un premier temps d'apprécier les conditions dans
laquelle vivent les jeunes, ce qui est fait pour assurer leur
intégration sociale et améliorer leur situation. Il nous a
également permis d'apprécier le degré d'implication de
motivation des jeunes dans le développement de leur communauté et
de leur personne. Il s'agit aussi de vérifier notre hypothèse de
départ, de satisfaire également les objectifs de notre recherche
et la formulation de suggestions appropriées et utiles à la
quête de solution pour améliorer les conditions de vie de la
population haïtienne en particulier les jeunes.
3-3. Gestion des données et difficultés
rencontrées 3-3-1. Gestion des données
Les informations que nous avons recueillies ont
été traitées à partir du logiciel « Microsoft
Excel » de Office 2007. Les réponses aux questions fermées
ont été évaluées en considérant l'effectif
total de l'échantillon et l'information recherchée. En ce qui
concerne les questions ouvertes, nous avons fait de chaque proposition une
analyse de contenu et procédé à des rapprochements, des
différenciations et des regroupements.
3-3-2. Difficultés rencontrées
Conformément à notre thème de recherche,
nous devons réaliser notre enquête en Haïti
particulièrement à Ouanaminthe. En plus des problèmes
administratifs à résoudre nous avons disposé d'un (1) mois
pour effectuer nos recherches. Les conditions dans lesquelles nos
enquêtes sont menées, sont marquées par le trajet à
effectuer soit 355 Km entre la ville de Ouanaminthe, notre lieu d'enquête
et Port-au-Prince où se mènent les démarches
administratives. Arrivé sur le lieu d'enquête, nous avons
été confrontés à la réticence, la
méfiance et l'indisponibilité de certains sujets. Enfin, nous
avons rencontré beaucoup de difficultés à
récupérer les questionnaires.
41
3-4. Grilles de récapitulation
Grille 1 : Domaine d'investigations et perspectives
d'action.
ENQUETES
|
EXPLOITATIONS
|
Par le biais du
|
Par le biais - de
|
- Des documents relatifs à la
|
questionnaire
|
l'entretien
|
situation actuelle d'Haïti en
général et de Ouanaminthe en
|
- A l'adresse des
|
- Adressé aux parents de
|
particulier : (géographie, politique
|
jeunes de Ouanaminthe
afin d'obtenir des
|
jeune dans le but de
recueillir leurs opinions et
|
économie, environnement,
structures et infrastructures).
|
informations sur leurs
|
suggestions relatives à
|
|
conditions de vie et
|
l'amélioration des
|
- Des documents relatifs à la
|
leur situation socio-
|
conditions vie des jeunes et
|
situation des jeunes et du niveau
|
économique.
|
à leur participation au
|
de développement social en Haïti.
|
|
développement social en
|
Des documents relatifs aux
|
|
Haïti.
|
actions déjà menées ou envisager pour
favoriser le développement
social des jeunes en Haïti.
|
|
|
(publications scientifiques,
rapports, ouvrages, etc.).
|
|
PERSPECTIVES
o Susciter l'intérêt des jeunes à participer
au développement social du pays.
o Montrer l'importance de l'auto emploi dans
l'intégration sociale des jeunes.
o Mettre en évidence des informations pertinentes
relatives aux jeunes, à Haïti en général et à
la Commune de Ouanaminthe en particulier.
|
|
41
Grille 2 : Récapitulatifs des
études
Mode d'enquête
|
Commune
|
Période de déroulement
|
Echantillon
|
Nombres
|
Objectifs
|
Lieux d'enquête
|
Questionnaires
|
Ouanaminthe
|
Novembre
2008
|
Les jeunes
|
113
|
implication
des jeunes
dans le
développement social en Haïti
|
Maison des jeunes de Ouanaminthe
|
Entretiens semi-directifs
|
Ouanaminthe
|
Novembre
2008
|
Les parents des jeunes
|
34
|
Recueil d'informations sur
Problèmes liés au développement social
des jeunes et du pays
|
? Domiciles
? Bureaux
|
|
QUATRIEME PARTIE
Chapitre IV. RESULTATS, ANALYSE ET
SUGGESTIONS
4-1. Présentation des résultats 4-2.
Analyse
4-3. suggestions
42
43
Chapitre IV. Présentation des résultats,
Analyse et suggestion 4-1. Présentation des résultats
Conformément à ce que nous recherchons,
notamment l'influence de l'insuffisance de l'éducation des Jeunes
à l'auto emploi sur leur intégration sociale, les
résultats issus de nos enquêtes se présentent comme suit
:
4-1-1. Résultats descriptifs
Tableau 2: Représentation des jeunes suivant le
sexe
|
|
Sexe
|
Nombre
|
%
|
Masculin Féminin
|
72
41
|
63,72
36,28
|
Total
|
113
|
100
|
|
Conformément aux statistiques de l'IHSI, les femmes
représentent 52% de la population d'Haïti ; la logique voudrait que
par rapport à nos résultats à partir de nos tris à
plat, nous ayons une proportion légèrement supérieure en
terme pourcentage en comparaison à celle des hommes mais seulement
36,28% des femmes se trouvent être disponibles pour répondre
à nos préoccupations. Du coup, cela porte à 63,72% la
représentativité des hommes.
Tableau 3 : Répartition des jeunes suivant
l'âge et le sexe
Age
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
%
|
15-20
|
60
|
36
|
96
|
84,96
|
21-25
|
8
|
4
|
12
|
10,62
|
26-30
|
4
|
1
|
5
|
4,42
|
31-35
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
72
|
41
|
113
|
100
|
|
La majorité des jeunes enquêtés a entre 15
et 20 ans, soit 84,96% de l'échantillon.
44
Tableau 4: Répartition des jeunes par rapport au
niveau d'étude
Niveau Nombre %
Universitaire 4 3,54
Secondaire 38 33,62
Fondamental 68 60,18
Alphabétisé 1 0,88
Aucun 2 1,78
Total 113 100
Ce tableau révèle que le niveau
d'éducation de la majorité des jeunes est très bas 60,18%
atteignent le niveau fondamental et 3,54% seulement est à
l'université.
Tableau 5: Répartition des jeunes suivant la
profession exercée
Occupation Nombre %
Artisans 7 6,19
Commerçants 8 7,08
Fonctionnaires 10 8,85
Diplômés sans emploi 8 7,08
Aucun 80 70,78
Total 113 100
Ce tableau montre que 70,78% des jeunes n'ont aucune
Profession et ne mènent aucune activité génératrice
de revenu.
45
4-1-2. Résultats relatifs aux conditions de vie
des jeunes
Tableau 6: Répartition des jeunes suivant le
revenu mensuel moyen
Revenu en Gourde Nombre %
250 G- 500 G 0 0
500 G- 1000G 1 0,88
1000 G- 2000 G 2 1,77
2000 G- 3000 G 14 12,39
3000 G et plus 8 7,08
Sans revenu 88 77,88
Total 113 100
Ce tableau révèle que 77,88 % des jeunes
auprès desquels nous avons mené notre enquête sont au
chômage. Il montre que seulement 7,08% de ceux-ci
bénéficient d'un revenu mensuel moyen supérieur ou
égal à 3000 Gourdes. Ce qui leur permet de subvenir à
certains besoins comme se nourrir et se vêtir.
Tableau 7: Répartition des jeunes suivant la
dépense minimale de consommation journalière
Dépense en Gourde Nombre %
Entre 01G et 25 G 35 30,97
Entre 25 G et50 G 52 46,02
Entre 50 G et 75 G 04 3,54
Entre 75 G et 100 G 06 5,31
Entre 100 F et plus 16 14,16
Total 113 100
Ce tableau montre que seulement 14,16% des
enquêtés arrivent à faire face à la cherté de
la vie.
46
Tableau 8: Répartition des jeunes par
rapport à leur prise en charge
Prise en charge Nombre %
Par eux-mêmes 18 15,93
Par leurs parents 92 81,42
Par autres personnes 3 2,65
Total 113 100
Ce tableau révèle que 81,42% des jeunes
dépendent de leurs parents alors que 15,93% vivent à leur
solde.
Tableau 9: Répartition des jeunes
suivant la satisfaction des besoins fondamentaux
Besoins Nombre %
Bonne alimentation 15 13,27
Soins de santé adéquats 17 15
Bien vêtir 21 15,58
Bien loger 25 22,12
Ce tableau montre que 13,27% des jeunes ont une bonne
alimentation, 15% ont accès aux soins de santé, 15,58% sont bien
vêtus et 22,12% arrivent à se loger confortablement.
Tableau 10: Répartition des jeunes
suivant leur appartenance à un groupement social
Groupement social Nombre %
Oui 64 56,64
Non 49 43,36
113 100
Total
Par ce tableau, nous pouvons comprendre que la
majorité des jeunes soit 56,64% mène des activités
sociales.
47
Tableau 11 : Répartition des jeunes
suivant qu'ils pratiquent des activités de loisirs
Activités de loisirs Nombre %
Oui 60 53,1
Non 53 46,9
Total 113 100
Suivant ce tableau 53,1% des jeunes ont accès aux
activités de loisirs.
Tableau 12 : Répartition des jeunes
suivant le rôle qu'ils pensent pouvoir jouer dans le développement
social du pays
Rôle
Participer au progrès social et culturel de la
collectivité Assister les personnes en situation difficile
Occuper une place de décision dans l'Etat
Total
Nombre
|
%
|
68
|
59,09
|
30
|
27,27
|
15
|
13,64
|
113
|
100
|
|
Ce tableau, indique que les jeunes sont conscients de leur
capacité à participer au progrès du pays.
Tableau 13 : Répartition des jeunes
suivant leur aspiration professionnelle
Aspiration professionnelle
|
Nombre
|
%
|
Fonctionnaire d'Etat ou privé
|
61
|
53,98
|
Travailleur indépendant
|
52
|
46,02
|
Total
|
113
|
100
|
|
Ce tableau montre que 53,98% des jeunes interrogés,
préfèrent avoir un emploi soit dans la fonction publique ou dans
le secteur privé.
48
Tableau 14 : Répartition des jeunes
suivant leur réponse à la question qu'elles sont les actions
à mener pour améliorer les conditions de vie des jeunes ?
Actions
|
Nombre
|
%
|
Assistance financière aux
jeunes
|
25
|
22,13
|
Rendre les jeunes Autonomes
|
38
|
33,63
|
Prise en charge des jeunes par l'Etat
|
50
|
44,24
|
Total
|
113
|
100
|
|
Dans ce tableau nous constatons que 33,63% des jeunes
interrogés pensent qu'ils doivent avoir les moyens leur permettant de se
prendre en charge eux-mêmes. Tandis que 66,37% réclament un
soutien permanent de la part de l'Etat
Tableau 15 : Répartition des jeunes
par rapport à leur réponse à la question : Qu'est-ce que
selon vous qui doit être fait pour réduire le taux du
chômage en Haïti ?
Action pour réduire le
chômage
|
Nombre
|
%
|
Développer l'industrie
|
75
|
66,37
|
Favoriser le développement
de la micro entreprise
|
38
|
33,63
|
Total
|
113
|
100
|
|
Selon ce tableau, 66, 37% des jeunes pensent que l'Etat doit
encourager et faciliter la création des entreprises à grande
capacité d'embauche tandis que 33,63% estiment qu'il relève de
ses obligations de subventionner les initiatives individuelles entreprises par
eux.
49
Tableau 16 : Répartition des jeunes
par rapport à leur réponse à la question : Comment les
jeunes peuvent-ils acquérir leur autonomie financière et
économique ?
Manière d'acquérir
l'autonomie
|
Nombre
|
%
|
Par l'auto emploi
|
32
|
28,57
|
Exercer un bon emploi
|
81
|
71,43
|
Total
|
113
|
100
|
|
A ce niveau 71,43% des jeunes affirment que l'exercice d'un
emploi qui répondrait à la satisfaction de leurs besoins serait
le moyen d'acquérir leur autonomie financière et
économique. En revanche 28,57% attestent qu'ils doivent travailler
à leur propre compte.
Tableau 17: Répartition des jeunes
suivant leur réponse à la question : Selon vous quel encadrement
l'Etat doit-il donner aux jeunes ?
Type d'encadrement
|
Nombre
|
%
|
Education et disponibilité des services sociaux de
base
|
69
|
61,11
|
Subvention et allocation pour les jeunes
|
19
|
16,67
|
Garanti de l'emploi et la
sécurité sociale
|
25
|
22,22
|
Total
|
113
|
100
|
|
Tous les jeunes interrogés pensent que leur
encadrement par l'Etat devrait faire partie d'une politique
générale de développement social en tenant compte
particulièrement de l'emploi et la sécurité sociale.
50
Tableau 18 : Répartition des jeunes
par rapport à leur réponse à la question : avez-vous
déjà mené au sein de la communauté une action
favorable au développement social ?
Action civique Nombre %
Oui 28 24,78
Non 85 75,22
Total 113 100
Quant au tableau 18, il montre que 75,22% des jeunes
interrogés n'ont jamais posé un acte communautaire.
4-2. Analyse et interprétation
L'insuffisance de l'éducation des jeunes de
Ouanaminthe à l'auto emploi influence leur intégration sociale ;
c'est ce constat qui a guidé notre recherche. L'objectif étant de
présenter le développement social en termes de résultats
à atteindre pour assurer le bien-être individuel et collectif des
communautés haïtiennes et particulièrement les jeunes qui
agissent à la fois comme cibles et comme acteurs.
Pour atteindre cet objectif, nous avons suivi une
démarche méthodologique combinant aussi bien la méthode
quantitative (enquête par questionnaire) que celle qualitative
(enquête par entretien) et documentaire. Toutes ces méthodes se
sont orientées vers un échantillonnage constitué des
acteurs directs et indirects de la jeunesse ouanaminthaise. La plupart des
informations recherchées sont obtenues et les résultats
quantitatifs consignés dans des tableaux. L'ensemble de ces
résultats sert de point d'ancrage à notre analyse.
4-2-1. Haïti : pays en développement et le
moins avancé des Amériques
La pauvreté et la montée intensive du
chômage à travers le monde en général et en
Haïti en particulier, suscitent une multiplication d'initiatives pour
réduire les impacts et proposer un avenir meilleur aux
sociétés. A cet effet, le développement social et la lutte
contre la pauvreté se présentent comme étant des moyens
efficaces pour remédier aux difficultés auxquelles font face
lesdites sociétés.
51
Le développement social et la lutte contre la
pauvreté sont essentiels tant au développement national qu'au
développement local des collectivités. Ils impliquent plusieurs
éléments en particulier ceux du développement humain et du
développement économique. Cela engage souvent une
société sur les aspects sociaux, économiques, culturels,
politiques, physiques et administratifs.
En Haïti par exemple, la situation
socio-économique et les conditions de vie de la population sont
précaires ; cela se traduit par son indice de développement
humain qui est le plus bas des Amériques. Elle est le pays le plus
pauvre de l'hémisphère. « Ce sont les conséquences
des inégalités d'opportunités en terme d'accès aux
ressources et aux facteurs tels que les microcrédits, les
infrastructures, le capital social, l'éducation... Le système de
valeurs, la faiblesse des services sociaux de base, les mauvaises conditions de
logement, la pauvreté elle-même à travers les trappes de
pauvreté, le manque de capacité à participer aux
décisions publiques et à les orienter, le manque de
réseaux sociaux pour les plus pauvres sont autant de facteurs alimentant
la pauvreté et les inégalités. Elles résultent
également des politiques publiques qui ont des effets de redistribution
et orientent la valorisation et l'allocation des ressources. Fondamentalement,
la pauvreté en Haïti découle d'un processus historique de
construction du pouvoir politique et de l'organisation économique,
centré sur les intérêts d'une minorité. »33
Selon le Document de Stratégie Nationale pour la
Croissance et la Réduction de la Pauvreté DSNCRP
(2008-2010)34, cette situation critique est de plus en plus
préoccupante d'un département à un autre, d'une ville
à une autre et des zones urbaines à celles rurales. Ouanaminthe
est une ville du département du Nord-Est, qui se trouve être le
plus pauvre du pays. C'est une situation qui ne participe pas à
l'amélioration des conditions et de la qualité de vie de la
population et qui explique par surcroît l'insuffisance de certains
éléments nécessaires au développement de toute la
localité35 tels que précédemment
énumérés.
33 Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et
la Réduction de la Pauvreté (DSNCR) 2008-2010. 2007, p41.
34 C'est un document cadre qui retrace l'ensemble des
stratégies à mettre en place pour atteindre à moyen
terme
la croissance et pour sortir le pays de la pauvreté.
35 Elle fait référence à un
territoire occupé par des communautés d'acteurs publics et
privés qui oeuvrent pour son développement.
52
Pour permettre à nos lecteurs d'avoir une
compréhension beaucoup plus aisée, il est nécessaire
d'expliquer les appellations concernant les niveaux d'études en
Haïti. Le système éducatif haïtien
comprend l'éducation préscolaire, l'école fondamentale,
l'école secondaire, la formation professionnelle et supérieure.
L'enseignement préscolaire s'adresse aux enfants de 03 à 05 ans.
L'enseignement fondamental est constitué de trois cycles. Les deux
premiers sont conçus comme le niveau d'éducation de base et le
troisième comme le niveau d'orientation. Le premier cycle dure quatre
ans d'études, le deuxième deux ans et le troisième trois
ans (MENJS, 1999). « La première année fondamentale suit le
période préscolaire que l'enfant quitte à cinq ans. La fin
du deuxième cycle est sanctionnée par un examen d'Etat
(Certificat de fin de deuxième cycle). Le troisième cycle
général (7e AF, 8e AF, 9e AF)
conduit au Diplôme de fin d'études fondamentales. A la suite d'un
examen d'Etat en neuvième année, le jeune âgé de 15
ans rentre en secondaire. Selon les textes de la Réforme Bernard
lancée depuis 1979, le cycle secondaire devrait durer trois ans ainsi le
cycle d'étude durerait douze ans. Mais la réforme reste
inachevée et le cycle d'étude dure treize ans. De ce fait,
l'élève sort du système scolaire à vingt ans (20)
accompli. » 36
Ainsi, si dans le tableau 4, 60,18% des
jeunes de 15 ans à 30 ans sont encore au niveau fondamental cela
implique un grand retard à leur niveau puisque que normalement tous les
enfants comme nous l'avions expliqué plus haut doivent commencer
l'école fondamentale au plus tard à 06 ans.
On constate malheureusement que ces jeunes dont la
moitié est encore au niveau primaire sont toujours à la charge de
leurs parents. La majorité de ces derniers ont des revenus qui ne
dépassent pas mille (1000) Gourdes le mois avec plusieurs enfants
à élever. Dans la réalité, une grande partie de la
population de Ouanaminthe s'adonne au commerce, ce qui devrait en principe
participer à l'élévation de leur niveau de vie
c'est-à-dire subvenir décemment à leurs besoins
quotidiens. Mais en référence aux résultats du
tableau 8, relatifs aux dépenses de consommation
journalière, 76,99 % de notre échantillon ne disposent que de 01
à 50 gourdes par jour : cela apparaît infirme et l'on comprend que
cette situation ne leur permette pas de faire face à la cherté de
la vie. D'ailleurs le tableau 9 vient étayer notre
explication en nous montrant que seulement 22,12% arrivent à satisfaire
ses besoins élémentaires.
36World Data on education. 6th edition
2006/07. (2006). Haiti.
http://www.ibe.unesco.org/International/ICE47/English/Natreps/reports/haiti.pdf
53
4-2-2. Faible participation sociale des jeunes de
Ouanaminthe liée à leur condition de vie très
difficile.
Les résultats de nos recherches prouvent que les
conditions de vie de la majorité des jeunes de Ouanaminthe sont
difficiles. Ces difficultés sont à la fois les
conséquences et les causes de leur faible participation sociale. Les
indicateurs de participation sociale tels que ; les études pour les
jeunes ou les adultes, le travail rémunéré, le
bénévolat et l'entraide, les activités culturelles, de
loisirs et de sports, l'engagement dans des institutions démocratiques,
l'investissement humain ou financier dans une entreprise ou dans un projet
communautaire sont en grande partie à un niveau très bas.
Les enquêtes menées auprès des jeunes de
Ouanaminthe révèlent qu'ils sont nombreux à aller à
l'école mais ils accusent dans leur cursus académique, un retard
qui en partie entrave leur introduction sur le marché du travail. Il est
aussi constaté que trois (03) sur dix (10) de ces jeunes sont
obligés d'abandonner l'école par manque de moyens et dans
plusieurs cas, ils deviennent des délinquants.
56,64% des jeunes affirment qu'ils sont membres d'un
groupement social (cf. tableau 10). Ces groupements se
constituent en club de football, de volleyball, de karaté, de Chorale
d'église ; en projet communautaire comme le VDH et le Plan International
en tant que bénéficiaires mais très peu ont fait le
bénévolat ou l'entraide. Selon le tableau 11,
les activités culturelles et sportives se pratiquent par 53,1% des
jeunes enquêtés. Les 53% d'entre eux affirment que la pratique des
activités culturelles et sportives représente leur seule
distraction c'est-à-dire leurs loisirs.
La participation sociale est très importante car
« participer socialement » c'est contribuer au développement
social de sa localité et de son pays en améliorant ses conditions
et qualité de vie. Cela implique la participation au
développement et à l'émancipation de sa
communauté37 ou de sa localité et en favorisant la
protection de l'environnement. Quand nous avons demandé aux jeunes
comment ils pensent pouvoir aider leur pays à y parvenir : 59,09% disent
qu'ils peuvent mettre leurs compétences au progrès social et
culturel de la collectivité ; 27,27% pensent assister les personnes en
situation difficile et 13,64% veulent occuper une place de décision dans
l'Etat (cf. tableau 12). Ils sont conscients du mal et de la
nécessité de
37 C'est l'organisation sociale au sein duquel la
vie et l'intérêt des membres s'identifient à la vie et
à l'intérêt de l'ensemble. ROCHER G. (1968). Organisation
sociale. Montréal. HMH, ltée, p. 52
54
conjuguer leurs efforts afin d'améliorer la situation
du pays. Ces jeunes, pleins de vie, de volonté et d'ambitions
quoiqu'encore au niveau primaire à un âge très
avancé pour certains, ils rêvent pour 53,98 % de servir à
la fonction publique ou dans le secteur privé. D'autres soit 46,02%
aspirent à travailler pour leur propre compte (cf. tableau
13). Cet élément de la participation sociale est
nécessaire au développement social ; l'investissement humain ou
financier dans une entreprise, est actuellement d'une grande importance dans
tout programme et projet de développement national ou local. C'est une
stratégie efficace dans l'atteinte des objectifs de développement
humain et plus particulièrement dans l'intégration sociale des
groupes sociaux marginaux ou vulnérables comme les jeunes.
4-2-3. Le Chômage : un handicap à
l'intégration sociale des jeunes en Haïti.
Le but de l'intégration sociale est de lutter contre
l'exclusion sociale. Elle dépend de l'évolution
économique, sociale et des dimensions, relationnelle, professionnelle,
scolaire, morale et légale qui sont matérialisées par la
possession d'une source de revenus, la satisfaction des besoins primaires,
l'accès aux activités de loisirs et l'appartenance à des
groupes sociaux approuvés par la société.
L'intégration sociale en partie fait référence aux
vocables lutte contre pauvreté, amélioration des conditions
et de la qualité de vie. Les jeunes qui ont participé
à notre enquête comprennent aussi la nécessité de
leur intégration sociale. Dans le tableau 14, ils
proposent des solutions rendant leur intégration sociale effective : ces
actions sont la prise en charge par l'Etat, assistance économique et
financière aux jeunes et la promotion de l'entrepreneuriat.
Le problème de l'exclusion sociale est très
fort en Haïti et plus accentué dans le Département du
Nord-est souvent négligé par le pouvoir central. Ce
phénomène se nourrit par les inégalités sociales et
surtout le chômage qui anime en même temps la pauvreté.
Comme le fait remarquer l'économiste Eddy LABOSSIERE « 70 % de
la population active d'Haïti sont en chômage, la fonction publique
compte cinquante mille (50 000) employés, le secteur privé cent
vingt mille (120 000) et entre un million deux cent mille à un million
sept cent mille sont dans le secteur informel. »38 Notons
que la population active d'Haïti selon l'IHSI39
représente
38 Pawollapale. (2009). Le taux de
chômage pourrait augmenter en Haïti avec la mauvaise santé de
l'économie américaine.
http://wwwpawollapale.com/spip.php?article
689
39 Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique (IHSI). (2007). Inventaires des ressources et
potentialités de la commune de Ouanaminthe. Ministère de
l'Economie et des Finances.
55
54,4% de la population globale, ils ont 15 ans et plus. Le
chômage constitue une source d'alimentation de la pauvreté et de
l'instabilité dans le pays au coté du non accès à
l'éducation, par conséquent la nécessite de prendre des
mesures s'imposent. Ces mesures passent d'abord par la création
d'emploi.
L'Etat haïtien n'a pas une politique de recrutement ni
de création d'emploi définie ou institutionnalisée. Le
taux de recrutement et de création d'emploi par année est
très faible, ce qui explique autant de chômage. Le DSNRP qui est
un cadre d'orientation stratégique dont l'objectif est de réduire
la pauvreté et d'atteindre les objectif du millénaire à
partir de 2010 ne considère pas l'emploi comme un axe prioritaire, il
est pris en compte à travers les lignes stratégiques des secteurs
considérés comme prioritaires tels que l'agriculture,
l'éducation, la santé, etc. C'est ce qui explique la
réaction des jeunes au tableau 15 quand les 66,37%
d'une part affirment que la réduction du chômage doit passer par
le développement de l'industrie et les 33,63% d'autre part, à
travers la promotion de la micro entreprise.
La création de la micro entreprise est en quelque
sorte la manière la plus durable d'acquérir son autonomie
financière et la plus franche pour devenir un travailleur
indépendant. Cette assertion est partagée par 28,57% des jeunes
mais la majorité 71,43% pensent qu'il faut avoir un bon emploi bien
rémunéré (cf. tableau 16). Ces
résultats viennent confirmer partiellement notre hypothèse selon
laquelle « ceux-ci qui sont spécifiquement de Ouanaminthe ne sont
pas suffisamment éduqués à l'auto emploi pouvant faciliter
leur intégration sociale ».
L'auto emploi est non seulement un facteur
d'intégration sociale mais aussi une forme complète de
participation sociale, il permet d'effectuer un travail en pratiquant à
la fois une activité économique, sportive, culturelle etc.
génératrice de revenus, qui permet d'améliorer sa
condition de vie, de satisfaire ses besoins et d'être utile à la
communauté. Nous pouvons étayer notre idée par l'exemple
d'un jeune qui possède un talent de musicien : fort de cela, il peut
produire des albums, réaliser des concerts pour divertir sa
communauté, promouvoir sa culture, favoriser la sociabilité et
éduquer ses auditeurs à travers ses textes.
4-2-4. Une position géographique de Ouanaminthe
concourant à la culture mercantile des jeunes
La position géographique de Ouanaminthe fait d'elle un
endroit favori pour les échanges commerciaux, de ce fait le commerce
entre dans la culture de cette population. Les
56
enfants, les jeunes ont presque tous des habitudes
commerciales ou ont déjà mené une activité
génératrice de revenu (vente de fruits, de bétails,
conception et vente de produits artisanaux, location de bicyclette, vente de
sucrerie ou de pâtisserie, etc.). Huit (8) ouanaminthais sur dix (10) ont
un parent, vit directement ou indirectement du commerce ou de la micro
entreprise. En considérant le résultat du tableau
16, l'auto emploi est un moyen de répondre au besoin
immédiat, une stratégie de survie. Au cours de nos enquêtes
nous avons demandé aux jeunes constituant notre échantillon ce
qu'ils souhaitent devenir dans leur vie ; 53,98% répondent qu'ils
veulent être des citoyens importants comme médecin, avocat,
ingénieur, politique et environ 30% veulent devenir soit artiste soit
sportif. Ces réponses ne sont pas en contradiction avec celles des
parents qui souhaitent avoir de grands fonctionnaires, des intellectuels
chevronnés ou de grands hommes politiques. L'auto emploi est une
activité marginalisée et peu considérée à
Ouanaminthe de manière général en Haïti. Les symboles
attachés au commerce et à la micro entreprise ne les valorisent
pas assez pour qu'ils deviennent des modèles de profession pour les
jeunes.
Au total, le développement social en Haïti et
à Ouanaminthe en particulier est un grand défi qui
nécessite la synergie des différents secteurs tels que
santé, services sociaux, éducation, emploi, organismes
communautaires, municipalités, sports et loisirs, etc. L'action
combinée des secteurs associés, la participation sociale et la
participation citoyenne40de chaque membre de la communauté
constituent les points d'appui du développement social en Haïti.
Ces points d'appui facilitent l'atteinte des objectifs tels que :
l'amélioration des conditions et la qualité de vie de la
population par des interventions tant à l'échelle des
collectivités locales qu'à l'échelle des personnes. Ces
actions visent particulièrement les jeunes, ils sont avec les enfants,
les premières victimes du sous-développement et de la
pauvreté qui ruinent le pays. Mais aussi, de par leur
représentativité et leurs potentialités, ils peuvent
être une force et un atout pour sortir le pays de cette
précarité.
40 La participation citoyenne est l'implication
des individus et des groupes dans le développement de leur
communauté, localité ou société.
57
4-3. Suggestions
Nos enquêtés ont formulé à travers
les questionnaires, des critiques et observations en fonction de leur
perception, de leur compréhension du processus de développement
social en Haïti. Ces opinions proposent une nouvelle approche du
développement social, aussi elles véhiculent les aspirations de
ces jeunes qui sont les principales victimes de la contre performance des
dirigeants dans le processus du développement social en Haïti.
Ainsi, nous relevons les tendances fortes de ces opinions pour les
présenter en guise de suggestion.
La constitution haïtienne de 1987 dans ses
différents articles, engagent l'Etat à protéger et
à garantir le droit des haïtiens à tous les niveaux
(Intellectuels, physiques, psychologiques, sociaux etc.). Nos
enquêtés pensent que l'Etat par le biais de ses
représentants, doive respecter son engagement envers la nation. Entre
autres, ils citent la création d'emploi, l'éducation pour tous,
la promotion culturelle, la disponibilité des centres de loisirs et la
garantie des services sociaux de base. Egalement, ils suggèrent le
développement du secteur agricole et la promotion de la production
nationale pour lutter contre la hausse des prix des produits de première
nécessité et surtout des produits alimentaires.
Ils complètent : « Si l'Etat entreprenne
concrètement ces actions, les conditions et la qualité de vie de
la population haïtienne s'amélioreront et avec le temps changeront
complètement, l'intégration sociale des jeunes sera aussi
possible. C'est ainsi que le processus de développement social sera
effectif en Haïti ».
58
o Tableau 19 : Récapitulatif des suggestions des
enquêtés
Suggestions Nombre
d'opinions
Création d'emploi 36
Création des centres sportifs et culturels
21
Facilitation de l'éducation et de la formation
des jeunes 14
Promotion et développement du secteur agricole 9
Mise à la disposition des jeunes des centres
universitaires 5
Encadrement des associations de jeunes 5
Financement des projets communautaires 4
Encadrer les jeunes 4
Développement de l'industrie 4
Créations de logements sociaux 3
Création d'école professionnelle 3
Mise à la disposition de la population des services
sociaux de base 2
Structuration des institutions 1
Respect des droits humains 1
Campagne d'alphabétisation 1
Total 113
Dans le but de renforcer la fiabilité des informations
recueillies auprès des jeunes, nous avons jugé important de nous
entretenir avec les parents, les personnes proches des jeunes ayant
connaissance de leur vécu quotidien. Ainsi, au cours de ces entretiens,
Ils nous ont exprimé leur inquiétude par rapport au devenir du
pays et des jeunes en particulier. Ils pensent que l'avenir des jeunes est
compromis, la possibilité de faire valoir leur potentialité est
offerte a une minorité, la grande majorité est laissée
dépourvue. Le manque de moyens des parents ne leur permet pas de
subvenir aux besoins de leurs enfants et les événements de 2008
viennent accélérer la conduite du pays à la dérive.
Selon eux, c'est « la conséquence de l'irresponsabilité,
l'incompétence et la corruption dans l'Etat. », ils «
proposent le développement social, l'investissement étranger et
la lutte anti corruption comme solution
59
pour arrêter cette hémorragie. » Ces actions
seront menées par un Etat responsable, les organismes et organisations
de la société civile, la population et surtout les jeunes qui
peuvent occuper des postes clés dans l'administration publique et
propulser le développement des activités culturelles et
sportives.
Le développement social a pour base la
communauté et la localité, ses actions étant plus
efficaces lorsqu'elles résultent d'actions concertées entre les
différents acteurs locaux et partenaires au développement en
particulier l'Etat. Une politique de développement social intervient
tant au niveau des collectivités locales qu'au niveau des personnes avec
pour objectif d'améliorer les conditions, la qualité de vie et de
favoriser une grande participation sociale des personnes de manière
durable et continu. L'atteinte de ce but passe par la lutte contre la
pauvreté, la préservation de l'environnement, la bonne
gouvernance et la création d'emploi.
A l'issue de nos investigations sur ces jeunes, il ressort
à travers leurs différentes opinions une sous information
évidente dans la mesure où la plupart d'entre eux pensent que
c'est l'Etat qui doit leur régler le problème de
développement social. Ils oublient que cela relève de la
société civile, responsables locaux, la population et les
animateurs au développement. C'est pourquoi en référence
à notre champ de controverse, il est nécessaire que nous
complétions leurs appréciations sur la thématique par
quelques suggestions.
Ainsi, nous présentons les principes d'action à
mener par les différents acteurs du développement social pour
favoriser l'intégration sociale et l'amélioration des conditions
de vie des jeunes et des collectivités.
? L'Etat
La Constitution haïtienne du 29 mars 1987 crée
les Collectivités Territoriales en son article 61 et dans l'article 64,
elle oblige l'Etat à établir au niveau de chaque Commune les
structures propres à la formation sociale, économique, civique et
culturelle de sa population. Ces articles de la Constitution sont inscrits dans
une optique de décentralisation qui vise l'administration des affaires
locales par les Collectivités Territoriales sous la tutelle de l'Etat
unitaire. Des éléments comme le transfert de compétences,
la mise à la disponibilité des Collectivités Territoriales
les ressources nécessaires font défaut.
60
L'Etat doit, à travers ses organes, élaborer des
lois précisant le transfert des compétences et la mise en place
des structures de gestions de la décentralisation. Il peut à
travers ces structures, promouvoir et assurer la bonne gouvernance au sein de
l'administration d'Etat et dans la gestion des Collectivités
Territoriales. Il serait aussi nécessaire que l'Etat mette à leur
disposition les ressources nécessaires pour mener leur programme de
développement social. Dans le but d'assurer l'efficacité des
activités, l'Etat doit envisager un processus de contrôle et de
suivi.
Dans sa politique de développement social, et par le
biais des Ministères de tutelle, il serait important que l'Etat
élabore une politique de jeunesse axée sur des objectifs à
long terme, qui tient compte des réalités des jeunes et de la
spécificité de leurs besoins par localité. La
réussite de cette politique dépend de la participation des jeunes
dans toutes les étapes de son déroulement : sa formulation, sa
mise en place et son évaluation.
? Responsables locaux
Les responsables locaux sont des personnes élues par
la localité pour gérer son administration, la guider, la
représenter et prendre des décisions en son nom. Ils ont pour
mission d'entreprendre des actions qui tendent vers le progrès, le
développement de la Commune et l'amélioration des conditions et
de la qualité de vie de la population. Pour bien mener ces actions les
responsables de la Commune doivent faire preuve de compétence, de bonne
gestion et de bonne gouvernance.
Le développement social, quel que soit le niveau doit
être planifié et sa réussite dépend non seulement
des moyens et ressources mis en oeuvre mais surtout de l'implication de tous
ceux qui sont concernés par ce développement. La participation
des communautés à la base est aussi l'un des objectifs de la
décentralisation. Cette dernière opte pour l'implication des
communautés à la base à tous les phases du plan de
développement de la Commune: la conception, la mise en oeuvre et le
suivi ainsi que toutes les activités qui engagent la Commune au niveau
social, économique, culturel et politique.
A Ouanaminthe, la décentralisation n'est pas effective
aussi on constate l'absence d'un réel plan de développement de la
Commune. Dans les archives, plusieurs documents de diagnostic, de plan d'action
et de rapport d'activités sont disponibles de manière
isolée et sont tous conçus soit par le gouvernement ou par des
organisations internationales. L'existence de ces documents reste encore
inconnue à la majorité de la population. Cette situation
montre
61
que le processus de développement social ne se porte
pas bien à Ouanaminthe. Ceux, parmi les jeunes qui ont eu la chance
d'aller à l'école, ont deux possibilités après leur
baccalauréat. Selon qu'ils ont les moyens, ils vont au Cap-Haitien,
à Port-au-Prince, en République dominicaine
particulièrement (Santo Domingo et Santiago Rodriguez) pour leurs
études supérieures. Ceux qui n'en ont pas, sont obligés de
faire le petit commerce, de travailler à la zone franche, de trouver un
boulot d'enseignant dans les écoles privées ou de vendeur de
borlette41. D'autres sont partis en République Dominicaine
à la recherche du travail dans les « Bateyes
»42.
Les échanges commerciaux au niveau de la
frontière, les ressources naturelles (les chutes d'eaux), les ressources
minières (les carrières de sables, l'or, etc.) et une population
dont plus de la moitié est jeune font de Ouanaminthe une Commune
à grande potentialité économique. Il revient au
gouvernement et plus précisément aux autorités locales de
faire bon usage de ces ressources.
De ce fait, nous proposons aux autorités locales de
concevoir un plan de développement pour la Commune avec des rubriques
telles que la régularisation du marché de Dajabòn, la
promotion de l'entrepreneuriat pour les jeunes en leur facilitant
l'accès à l'information, à la formation et au financement.
Aussi, elles doivent mettre en place une campagne de sensibilisation en vue
d'encourager la population à participer aux activités de la
Commune. Enfin, les autorités locales doivent élaborer des
stratégies pour lutter contre l'exode rural, la migration et
l'émigration des jeunes. De concert avec les responsables des Sections
Communales, la population et les partenaires au développement et
conformément aux orientations nationales, élaborer des projets de
développement des secteurs de l'éducation, des loisirs, de
l'agriculture, de l'élevage et de la micro entreprise au
bénéfice des jeunes et de la population en
général.
41 Une loterie qui consiste à acheter des
numéros auprès d'un vendeur. Ces numéros sont de 00
à 99. Les numéros gagnants sont désignés lors d'un
tirage organisé en public par les tenanciers ou le premier numéro
tiré au hasard est consacré premier lot jusqu'au
troisième. Ceux qui gagnent sont payés suivants un tarif
établi par les tenanciers.
42 Ce sont des campements où vivent les coupeurs de
cannes, on les rencontre à Cuba et en République
Dominicaine. Les « bateyes » dominicains sont de
vrais bidonvilles qui accueillent misérablement les travailleurs
haïtiens.
62
? Organisations de la société
civile
Selon Antonio Gramsci cité par Etienne
(1997)43 : « la société civile est l'ensemble des
organismes vulgairement dits privés ». Laquelle définition
que Etienne (1997) complète en soulignant l'influence de ces organismes
dans les prises de décisions tant au niveau de l'Etat que de la
société. Dans le cadre du développement social, ces
organismes jouent un rôle très important de partenaires techniques
et financiers surtout pour les ONG. Les organisations socioprofessionnelles
comme les groupements de femmes, les associations de jeunes et les syndicats
sont les représentants de la population dans les assemblées de
prise de décisions et les forces mobilisatrices de la population.
o Organisations Non Gouvernementales
L'objectif de la présence d'une ONG dans une
contrée est d'apporter un soulagement aux souffrances des plus
nécessiteux, de contribuer à améliorer les conditions de
vie des populations vulnérables. Neuf (9) Organisations Non
Gouvernementales opèrent à Ouanaminthe dans les secteurs
agricole, sanitaire et éducatif. Pour atteindre avec efficacité
leurs objectifs, les ONG doivent coopérer avec les autres instances de
la Commune, partager les informations, coordonner leurs programmes et actions
de façon à aider la population à satisfaire ses besoins
prioritaires.
o Organisations socio professionnelles
En termes de ressources humaines et de ressources techniques,
les associations de jeunes, les groupements de femmes, les syndicats
constituent une richesse inépuisable et un atout considérable
pour le développement de la Commune. Ils peuvent jouer un rôle
important dans la mobilisation, la sensibilisation et l'éducation
citoyenne des jeunes et de la population toute entière. Pour cela, les
membres doivent avoir certaines formations et informations surtout dans leur
domaine d'intervention. De concert avec les autorités locales et les
partenaires au développement, ces associations peuvent participer au
développement de la Commune dans plusieurs domaines : l'assainissement,
la protection de l'environnement, l'alphabétisation, la vulgarisation
agricole, la promotion artistique et artisanale, etc.
43 ETIENNE S. P. (1997). Haïti : invasion des
ONG. Port-au-Prince. Le Natal S.A, p104 - 105.
63
Ouanaminthe compte officiellement selon les données de
l'IHSI (2007), vingt et six (26) représentations sociopolitiques. Il
existe une multitude d'associations qui fonctionnent dans l'informel, ce sont
surtout les clubs de sport et les groupements de jeunes.
Nous conseillons à ces associations de remplir les
formalités de légalisation auprès des autorités
compétentes pour avoir de la crédibilité aux yeux des
responsables locales. Elles doivent faire preuve de compétence et bonne
gestion dans leurs activités pour avoir la confiance de la
population.
Les associations de jeunes doivent élaborer des
projets d'actions et réaliser des programmes qui tiendront compte des
besoins des membres, des jeunes dans leur quartier et de la Commune en
générale. A travers des activités, elles peuvent faciliter
la participation citoyenne des jeunes, la promotion de la micro entreprise, la
mise en valeur et l'exploitation de leur potentialité afin
d'améliorer leurs conditions et qualités de vie ainsi que le
développement social de toute la commune.
? Jeunes
Les jeunes représentent la partie de la population
dont l'âge se situe entre quinze et trente quatre ans.
Généralement ils constituent la force productrice de la Commune
mais aussi la couche la plus vulnérable et après les enfants, la
couche la plus exposée aux conséquences du
sous-développement et de la pauvreté.
Le développement social pour son efficacité
nécessite que les jeunes ne soient plus considérés comme
uniquement bénéficiaires d'une amélioration de conditions
et de qualité de vie mais d'être aussi acteurs de ce changement,
de participer aux prises de décision qui engageront leur avenir.
Mis à part les activités culturelles et
sportives considérées comme des activités de jeunes,
à Ouanaminthe les jeunes sont souvent mis à l'écart dans
la planification de leur destin. Les jeunes constituent plus de la
moitié de la population, par conséquent ils représentent
une force au sein de la Commune. Il incombe aux jeunes d'attirer l'attention
des autorités et de réclamer la place qui leur est due. Pour
cela, ils doivent s'organiser, se former, participer aux actions civiques,
prendre des initiatives communautaires et entrepreneuriales.
Les communautés et la population toute entière
ont leur rôle dans le processus de développement social, sans leur
coopération, leur mobilisation et participation active il sera difficile
de parler d'un réel développement social à Ouanaminthe.
64
? Animateurs au développement
Il assure la liaison entre les différents secteurs,
c'est un accompagnateur qui facilite la collaboration entre les
différents acteurs du développement social. L'animateur de
développement rend accessible aux acteurs, les informations
nécessaires pour le processus de changement. Dans la Commune de
Ouanaminthe, le rôle d'animateur de développement est joué
par les ingénieurs agronomes, les spécialistes du domaine sont
méconnus ou inexistants dans la Commune. De par l'importance de ce
rôle pour la réussite du processus de développement, il
serait utile qu'il soit joué par quelqu'un qui maîtrise les
contours du processus de développement.
Le développement social de la population de
Ouanaminthe et d'Haïti en général est à un niveau peu
satisfaisant. Les objectifs principaux qui sont l'amélioration des
conditions et la qualité de vie ainsi que le bien-être sont loin
d'être atteints pour la majorité de la population. Les apports des
jeunes pour propulser le processus du développement social est à
prendre en compte. Par conséquent, les promoteurs du
développement social dans la Commune doivent faciliter
l'intégration des jeunes dans la conception, la mise en oeuvre et
l'évaluation du processus de développement social. Les jeunes
aussi doivent imposer leur importance, en exploitant leurs potentialités
physique et intellectuelle, leur créativité pour le
bien-être individuel et collectif.
CONCLUSION
65
66
CONCLUSION
Au cours de nos investigations, nous avons constaté
que le problème de la pauvreté est aussi une préoccupation
pour la population haïtienne. Les résultats obtenus à partir
de ces investigations ont confirmé notre hypothèse selon laquelle
les jeunes de Ouanaminthe ne sont pas suffisamment éduqués
à l'auto emploi pouvant faciliter leur intégration sociale. Aussi
montrent-ils l'importance d'une intervention rapide pour arrêter
l'hémorragie humaine provoquée par la pauvreté. La
population plus particulièrement les jeunes, affirme sa
détermination à participer à un changement social au
niveau de la société haïtienne.
Le changement social auquel aspire la population
haïtienne, est défini par Rocher (1968) comme « toute
transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui
ne soit pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le
fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité
donnée et modifie le cours de son histoire » 44.
Dans le cadre de notre recherche, ce changement social implique
l'accroissement du niveau de développement social de la population
haïtienne axé sur des facteurs comme le développement de
l'auto emploi et l'éducation.
En nous référant à la synthèse de
l'éducation faite au début de ce document : «
l'éducation est une méthode utilisée par la
société pour assurer sa pérennité en transmettant
de génération en génération ses valeurs, symboles
et modèles ». Nous pouvons dire que l'éducation
prépare l'Homme à jouer son rôle dans la
société pour le bien-être individuel et collectif. Les
informations et connaissances acquises par l'Homme, ont pour but de l'aider
à mieux s'adapter à son environnement et à répondre
efficacement à ses besoins. C'est pour cette raison que
l'éducation est considérée comme un facteur important pour
l'accroissement du développement social en Haïti en promouvant
l'auto emploi comme nouvelle stratégie pour favoriser
l'intégration sociale des jeunes et freiner l'avancement du
chômage et de la pauvreté.
Pour rendre effectif ce changement social, une synergie des
interventions entre les différents agents de changement social à
savoir : l'Etat, les autorités locales, les organismes privés,
les communautés et les animateurs de développement, doit
être consentie de manière à compléter les actions.
Ce processus de changement social planifié dont le but est le
bien-être
44 ROCHER G. (1968). Le changement social. Montréal. HMH,
ltée, p. 23.
67
de la population toute entière doit prendre en compte
de façon précise et intégrale les enjeux tels que
l'insécurité, l'instabilité politique, la
dégradation de l'environnement, la pauvreté, le manque
d'implication des citoyens, l'exode rural, qui peuvent influer sur le
processus. De ce fait, les acteurs doivent être conscients de
l'importance d'une politique de développement social axée sur
:
o le renforcement et la maximisation de l'utilisation des
structures déjà existantes ;
o la mise à la disponibilité de la population
les informations concernant le développement de leur collectivité
;
o le renforcement de l'implication des communautés en
général et des jeunes en particulier aux activités de
développement ;
o l'encouragement de l'esprit entrepreneurial des jeunes ;
o la création de centre de formation continue pour les
jeunes déscolarisés ;
o le renforcement et élargissement dans tout le pays
le service d'action civique et créer des centres de formation aux
citoyennes et aux citoyens ;
o la mise en place des projets d'éducation à la
santé à travers le pays ;
o le développement, la structuration et la promotion
de l'offre d'activités culturelles et de loisirs.
Tous ces éléments concourent à un
développement social qui offre à la population en
général la possibilité d'améliorer leurs conditions
et leur qualité de vie. Plus particulièrement, il propose aux
jeunes une intégration sociale effective et des moyens de
préserver les plus vulnérables de la délinquance, des
Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et d'autres fléaux
sociaux.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
68
69
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http://www.ibe.unesco.org/International/ICE47/English/Natreps/reports/haiti.pdf
ANNEXES
1- Listes des tableaux et grilles.
2- Questionnaire d'enquête et guide d'entretien.
3- Cartes, d'Haïti, du Nord-est et de Ouanaminthe.
73
|
? Liste des tableaux et grilles
|
|
|
Tableaux
|
|
No. D'ordre Titres
|
Pages
|
1
|
Taille de l'échantillon
|
38
|
2
|
Représentation des jeunes suivant le sexe
|
44
|
3
|
Répartition des jeunes suivant l'âge et le sexe
|
44
|
4
|
Répartition des jeunes par rapport au niveau
d'étude
|
45
|
5
|
Répartition des jeunes suivant la profession
exercée
|
45
|
6
|
Répartition des jeunes suivant le revenu mensuel moyen
|
46
|
7
|
Répartition des jeunes suivant la dépense minimale
de
|
|
|
consommation journalière
|
46
|
8
|
Répartition des jeunes par rapport à leur prise en
charge
|
47
|
9
|
Répartition des jeunes suivant la satisfaction des
besoins
|
|
|
fondamentaux
|
47
|
10
|
Répartition des jeunes suivant leur appartenance à
un
|
|
|
groupement social
|
48
|
11
|
Répartition des jeunes suivant qu'ils pratiquent des
activités
|
|
|
de loisirs
|
48
|
12
|
Répartition des jeunes suivant le rôle qu'ils
pensent pouvoir
|
|
|
jouer dans le développement social du pays
|
48
|
13
|
Répartition des jeunes suivant leur aspiration
professionnelle
|
49
|
vvv
www
? Liste des tableaux et grilles (suite)
Tableaux (suite)
No d'ordre Titres Pages
14 Répartition des jeunes suivant leur réponse
à la question
qu'elles sont les actions à mener pour améliorer
les conditions de vie des jeunes ?
|
49
|
15 Répartition des jeunes par rapport à leur
réponse à la
question : Qu'est-ce que selon vous qui doit être fait
pour
50
51
51
réduire le taux du chômage en Haïti ? 50
16 Répartition des jeunes par rapport à leur
réponse à la
question : Comment les jeunes peuvent-ils acquérir leur
autonomie financière et économique ?
17 Répartition des jeunes suivant leur réponse
à la question :
Selon vous quel encadrement l'Etat doit-il donner aux jeunes ?
18 Répartition des jeunes par rapport aux actions
favorable au
développement social déjà mené au
sein de la communauté une action
19 Récapitulatif des suggestions des enquêtés
60
Grilles
No d'ordre Titres Pages
1 Domaine d'investigation et perspectives d'action 41
2 Récapitulatifs des études qualitatives 42
ANNEXES
REPUBLIQUE DU BENIN UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI INSTITUT
NATIONAL DE LA JEUNESSE DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET DU SPORT JEUNESSE ET
ANIMATION
OPTION : Développement Communautaire
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Date :
Cibles : Jeunes de la ville de Ouanaminthe
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de fin de formation en Jeunesse et Animation
(Développement Communautaire) à
l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du
Sport, nous réalisons une enquête dont nous vous
soumettons le questionnaire. Son objectif est d'étudier la contribution
des jeunes à la promotion du développement social à
travers leur autonomie en particulier ceux de Ouanaminthe.
Tout en vous garantissant la confidentialité des
informations que vous nous donnez, nous vous remercions de votre aimable
contribution.
A- Questions d'identification
Nom et Prénoms : (Facultatif)
1)- Age :
1-
xxx
15 ans - 20 ans
2- 21 ans - 25 ans
3- 26 ans - 30 ans
4- 31 ans - 35 ans
2) Sexe :
1-
Masculin
2- Féminin
3) Situation matrimoniale 1-
Célibataire
|
|
|
2-Marié
|
3- Divorcé
|
1- Entre 01 Gde et 25 Gdes
yyy
4) Quel est votre niveau d'étude ?
(Cochez une seule réponse)
1-
Primaire
2- Secondaire
3- Universitaire
4- Alphabétisé (e)
5- Aucun
5°) Que faites vous dans la vie ? (Cochez
une seule réponse)
1-
Artisan
2- Commerçant
3- Fonctionnaire
4- Diplômé sans emploi
5- Aucun
B- Questions relatives à la condition de vie
1°) A combien s'élève votre revenu
mensuel ?
1- Entre 250 et 500
2-
Entre 500 et 1000
3- Entre 1000 et 2000
4- Entre 2000 et 3000
5- Entre 3000 et Plus
2°) Quelle est environ votre dépense minimale
pour votre consommation journalière ? (Cochez une seule
réponse)
2- Entre 25 Gdes et 50 Gdes
3-
Entre 50 Gdes et 75 Gdes
4- Entre 75 Gdes et 100 Gdes
5- Entre 100 Gdes et plus
zzz
2) Qui prend en charge vos dépenses ?
(Cochez une seule réponse)
1- Vous
2- Vos parents
3-
Autres personnes
4- Précisez
Non
Non
Non
Non
3°) Répondez par un oui ou par un non en
cochant les cases qui conviennent :
Je me nourris bien Oui
Je me soigne bien Oui
Je m'habille bien Oui
Je suis bien logé Oui
C- Questions relatives à la participation
sociale
1°) Votre travail vous rassure- t-il d'une bonne
retraite ?
2°) Cochez les cases qui vous conviennent
:
1- Je suis membre :
D'une Association D'une organisation D'une institution
démocratique Aucun
2- J'ai fait :
Le bénévolat L'entraide
Une entreprise
Dans un projet communautaire Aucun
3- Je suis :
Un acteur culturel Un sportif
Aucun
aaaa
4- Je pratique des activités de loisirs
:
D- Questions relatives à l'auto suffisance
1. Quel rôle pensez-vous pouvoir jouer dans le
développement social du pays ?
2. Qu'est-ce que vous souhaiteriez devenir sur le plan
professionnel et pourquoi ?
Qu'est-ce qui selon vous, devrait être fait pour
améliorer les conditions de vie des jeunes ?
3. Comment pensez-vous qu'on peut réduire le
chômage en Haïti ?
4.
bbbb
Comment pensez-vous que les jeunes peuvent acquérir leur
autonomie financière et économique ?
5. Quel encadrement l'Etat doit-il apporter aux jeunes ?
6. Quelle participation avez-vous déjà
apporté dans la lutte contre la pollution et la désertification
dans la commune ?
7. Etes-vous conscient des problèmes liés aux
pandémies et endémies ? Si oui quel rôle pouvez-vous jouer
dans la lutte contre ces fléaux ?
cccc
REPUBLIQUE DU BENIN UNIVERSITE
D'ABOMEY-CALAVI INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET
DU SPORT JEUNESSE ET ANIMATION
OPTION : Développement Communautaire
Grille d'entretien
Cibles : Les parents de jeune de la commune de
Ouanaminthe
Thèmes abordés Eléments de
connaissances visés
Situation actuelle des jeunes - condition et qualité de
vie.
- compréhension de cette situation
Action à entreprendre par l'Etat pour améliorer la
situation.
Participation des jeunes au développement social des
jeunes
|
Les démarches entreprises pour inciter les jeunes aux
actions civiques et développer leur sens de responsabilité et
créativité au bénéfice du développement
individuel et collectif.
Apports des jeunes au développement social de la
population haïtiennes et dans la lutte contre la pauvreté.
|
dddd
eeee
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TABLE DES MATIERES
74
TABLE DES MATIERES
Sommaire i
Dédicace . ii
Remerciements iii
Sigles V
Introduction 2
I. Cadre d'étude 5
1-1. Justification du choix du thème et du cadre
d'étude 6
1-1-1. Justification du choix du thème
6
1-1-2. Justification du choix du cadre d'étude 6
1-2. Présentation du cadre d'étude . 7
1-2-1. Présentation d'Haïti 8 1-2-1-1.
Haïti, île des Grandes Antilles aux ressources
socioculturelles riches et diversifiées ...
8 1-2-1-2. Constat une population d'immigrés à
majorité
noire 8
1-2-1-3. Haïti, un pays doté d'atouts naturels
très
favorable au développement d'activités de plein
air 9 1-2-1-4. Haïti, pays des Caraïbes au système
économique le moins développé ..
9 1-2-1-5. L'organisation du système administratif haïtien....
13 1-2-1-6. Découpage administratif du territoire haïtien :
départements, communes et sections communales.
13 1-2-2. La commune de Ouanaminthe : une commune frontalière
à
forte potentialité économique 14 1-2-2-1.
Ouanaminthe commune de grandes ressources
naturelles 15
...
75
1-2-2-2. Des activités économiques
marquées par
le commerce .. 16 1-2-2-3. Les services sociaux et les
infrastructures
de bases ... 17
II. 76
Cadre théorique . 21
2-1. Revue de littérature . 22
2-2. Clarification des concepts 25
2-2-1. Auto emploi 25
2-2-2. Développement Social 25
2-2-3. Education 26
2-2-4. Intégration sociale 27
2-2-5. Jeune 28
2-3. Modèle théorique 29
2-4. Problématique 32
2-5. Objectifs et hypothèse de recherche 34
2-5-1. Objectif général 34
2-5-2. Objectifs spécifiques 34
2-5-3. Hypothèse 35
III. Démarche méthodologique .
36
3-1. Population d'enquête et «échantillonnage
» . 37
3-1-1. Type d'étude -Population d'enquête et
groupes-cibles 37
3-1-1-1. Type d'étude ... 37
3-1-1-2. Population d'enquête 37
3-1-1-3. Groupe-cibles 37
3-1-2. Echantillonnage 38
3-1-2-1. Méthode d'échantillonnage 38
3-1-2-2. Choix raisonné .. 38
3-1-2-3. Choix au hasard 38
3-1-2-4. Technique d'échantillonnage 39
3-1-2-5. Taille de l'échantillon 39
3-2. Techniques et outils de collecte des données 39
3-2-1. Techniques de collecte de données 39
3-2-1-1. Les techniques 39
3-2-1-2. La collecte des données 40
3-2-2. Outils de collecte des données .. 40
3-2-2-1. Analyse documentaire 40
77
3-2-2-2. Entretien semi-directif 40
3-2-2-3. Questionnaires d'enquête 41
3-3. Gestion des données et difficultés
rencontrées 41
3-3-1. Gestion des données . 41
3-3-2. Difficultés rencontrées . 41
3-4. Grilles de récapitulation . 42
IV. Présentation des résultats, analyse et
suggestions 44
4-1. Présentation des résultats . 45
4-1-1. Résultats descriptifs . 45
4-1-2. Résultats relatifs aux conditions de vie des jeunes
. 47
4-2. Analyse 53
4-2-1. Haïti : pays en développement et le plus
pauvre des
Amériques . 53 4-2-2. Faible participation sociale des
jeunes de Ouanaminthe liée
à leur condition de vie très difficile ..
55 4-2-3. Le Chômage : un handicap à l'intégration
sociale des
jeunes en Haïti 57 4-2-4. Une position
géographique de Ouanaminthe concourant à
la culture mercantile des jeunes 58
4-3. Suggestions . 60
Conclusion 68
Références bibliographiques 71
Annexe 76
Table des matières 77
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