· ONG BEFEN et les populations
bénéficiaires
En théorie le rôle d'intermédiaire
assigné aux ONG(s) les rapproche des populations. Pour cela l'ONG BEFEN
est bien connue pour ses activités par la majorité des
enquêtées du fait que celles-ci proviennent, pour la plupart des
cas, de ses CRENAS installés dans toutes ses zones d'intervention.
Le tableau suivant (tableau n°14) présente les
statistiques des connaissances de l'ONG BEFEN par les populations
d'enquête.
Tableau n°14 :
Répartition des enquêtés selon la connaissance de l'ONG.
Connaissance de l'ONG
|
Effectif
|
Fréquences
|
Oui
|
53
|
73%
|
Non
|
20
|
27%
|
Total
|
73
|
100%
|
Sources : données de
l'enquête (juin-juillet 2011)
Une grande partie des enquêtées (73%) affirme
connaître l'ONG BEFEN. Comme le confirme Z., mère d'un enfant
malnutri :
« BEFEN, presque tout le monde la connait. Elle
s'est installée un peu partout dans cette zone. Et aujourd'hui, quand on
dit que quelqu'un est là pour t'aider et il est toujours présent
dans ton village, tu es obligé de le
connaître... ».
Les enquêtées disent avoir entendu parler de
l'ONG BEFEN soit au village avec les autres femmes ayant déjà
fréquenté le centre, soit au CSI du village lors des
consultations. Un rapprochement est également fait entre l'admission au
centre et les critères d'accès au centre.
Le tableau suivant (tableau n°15) nous présente la
répartition des enquêtées selon l'admission au CRENI et les
connaissances des critères d'accès au centre.
Tableau n°15 :
Répartition des enquêtées selon l'admission au CRENI et les
connaissances des critères d'accès au CREN
Connaissance
des critères
d'admission
Admission
au
CRENI
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
57
|
78%
|
16
|
22%
|
73
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
57
|
78%
|
16
|
22%
|
73
|
100%
|
Sources : données de
l'enquête (juin-juillet 2011)
Ce tableau montre que plus les enquêtées ont un
lien (ici admission au CRENI), plus elles pensent connaître les
critères d'admission. 78% de ces enquêtées le pensent et
s'expliquent, dans la plupart des cas, en ces termes.
« C'est lorsque l'enfant manque d'appétit
et/ou ne mange pas bien. Il devient maigre avec des diarrhées et
vomissements... » (M., mère d'enfant malnutri).
Tableau n°16 :
Répartition des enquêtées selon les connaissances du
personnel de l'ONG et les modalités de distribution des vivres au
CRENI
Connaissance
du personnel de
l'ONG
Modalités
de distributions
au CRENI
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Bonnes
|
4
|
5%
|
48
|
66%
|
52
|
71%
|
Acceptables
|
3
|
4%
|
18
|
25%
|
21
|
29%
|
Mauvaises
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Autres
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
7
|
9%
|
66
|
91%
|
73
|
100%
|
Sources : données de
l'enquête (juin-juillet 2011)
Qu'elles aient des connaissances ou pas dans le CRENI, 100%
des enquêtées apprécient les modalités de
distribution des vivres. Parmi ces enquêtés 71% estiment que ces
modalités de distributions des vivres sont bonnes et 29% pensent
qu'elles sont acceptables. Comme le soutient M., mère d'enfant
malnutri :
« Les agents nous traitent toutes de la
même façon sans aucune discrimination. (...) vraiment, la
façon dont se passent les distributions des vivres ici, ça nous
convient,»
Ainsi, les règles officielles de prise en charge ne
sont pas confrontées à d'autres types de règles
informelles comme l'utilisation du réseau de connaissances de ceux qui
doivent les appliquer.
C'est pourquoi, l'association faite de façon tacite
entre les enfants admis au programme et enfants malnutris est toujours
vérifiée. Connaître un agent n'est d'aucune importance pour
ce qui relève de la prise en charge et des modalités de
distribution.
Ce qui, d'ailleurs, conduit certaines enquêtées
à raisonner dans ce sens :
« Ces gens là sont présents pour
tout le monde. Ils n'ont rien à faire de qui tu es ou d'où tu
viens. Ils ont une seule idée, sauver les
enfants ! » (H., mère d'enfant malnutri).
Tableau n°17 :
Répartition des enquêtées selon leur satisfaction par
rapport aux services fournis par l'ONG
Satisfaction par rapport aux services
fournis
|
Effectif
|
Fréquences
|
Oui
|
73
|
100%
|
Non
|
0
|
0%
|
Total
|
73
|
100%
|
Sources : données de
l'enquête (juin-juillet 2011)
La totalité des femmes enquêtées (100%)
affirment être satisfaites par rapport aux services fournis par l'ONG
BEFEN.
« Il serait ingrat de notre part de ne pas
être satisfaites de ces gens là. Le simple acte de prendre en
charge l'alimentation et la santé de l'enfant jusqu'à notre
sortie du programme est un tout ! Surtout, voilà que ton enfant est
pris en charge autant que toi-même... » (H., mère
d'enfant malnutri).
Ces genres de raisonnements trouvent leur fondement
d'être en ce sens qu'il n'a été constaté aucune
réaction par rapport aux modes de distributions dans le CRENI. C'est ce
que le prochain tableau illustre (tableau n°18).
Tableau n°18 :
Répartition des enquêtées selon leur satisfaction par
rapport aux modes de distributions
Réactions par rapport aux modes de
distributions
|
Effectif
|
Fréquences
|
Oui
|
0
|
0%
|
Non
|
73
|
100%
|
Total
|
73
|
100%
|
Sources : données de
l'enquête (juin-juillet 2011)
Les résultats de ce tableau confirment que 100% des
femmes enquêtées affirment n'avoir pas protesté par rapport
aux modes de distributions des vivres dans le CRENI.
Rappelons que cette idée n'est valable que pour ce qui
relève des modalités de distribution dans le CRENI. Comme nous
l'avons vu un peu plus en arrière (tableau n°12), l'admission de
l'enfant crée parfois des polémiques dans les CRENAS. Dans ces
genres de situations, c'est l'agent de santé qui est indexé.
Du fait de son rôle d'exécutant, certaines femmes
voient en lui (l'agent de santé) le responsable de la réussite ou
de l'échec de l'admission de leurs enfants dans le programme. Alors que
par rapport aux critères d'admission :
« Ce sont les patrons qui partent en
réunion et appliquent ce qu'ils ont décidé tout en
respectant le protocole national de prise en charge. Euh...c'est en application
des règles de prise en charge telles que définies par le
protocole national que nous, nous travaillons. [S'adressant à
moi]...Regarde en face de toi, les critères d'admission sont
affichés en gros caractères ko (n'est-ce pas) ? Ok ! Si
une femme vient avec un enfant qui n'atteint pas ces critères, nous on
ne peut pas le référer au CRENI. A la limite lui faire une prise
en charge CRENAS et même là, il y a des critères
prédéfinis. C'est cela que certaines ne veulent pas. Tu va voir
elles vont commencer à se plaindre et de fois même nous qualifient
de méchants malgré les sensibilisations... »
(H.B.A, infirmier BEFEN).
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