· Appropriation des zones ciblées
Un aspect important à souligner dans ce processus
d'installation est l'appropriation des villages ciblés appelés
couramment « zones d'intervention ».
« ...avant de mener les activités, il y a
un cadre de concertation qui s'établit entre l'ONG et le district pour
dire euh...les responsables des ONG(S) peuvent dire: bon voilà,
nous on veut intervenir dans telle ou telle zone...que dit le
protocole par rapport à ces activités? Est-ce qu'on peut le
faire dans telle ou telle zone ?... » (A.M.,
Epidémiologiste du H.D).
Par la suite, il sera question de voir sur le terrain quelles
sont les priorités du district et les CSI répondant aux
critères d'intervention et qui n'ont pas encore de partenaires.
« Pour s'installer, les responsables de l'ONG
BEFEN étaient venus me voir afin de savoir quels sont les CSI qui
n'avaient pas de partenaires puisqu'il existait avant eux, des ONG(s) qui
exerçaient les mêmes activités dans certains de ces sites.
Cela est nécessaire pour ne pas occuper un CSI déjà
approprié par un autre intervenant...ça éviterait au mieux
les conflits entre intervenants... » (Médecin chef du
district sanitaire de Mirriah).
Cette logique donne la priorité au premier intervenant,
et tout nouvel intervenant doit consulter aussi bien le district que les ONG(s)
déjà en place.
Les services déconcentrés de l'Etat qui ont des
centres de santé sous leur tutelle directe collaborent avec ce nouvel
acteur dans ces centres de santé pour tout ce qui concerne le volet
nutrition. Ils acceptent peut-être de façon inconsciente que ces
centres de santé sont sous leur tutelle sauf sur le plan nutritionnel
où ils deviennent une priorité de l'ONG qui intervient.
Après la mission d'exploration et les
différentes concertations avec les structures sanitaires
étatiques du département, il faille par la suite s'installer dans
les zones ciblées :
«...BEFEN, comme toute ONG, a demandé une
autorisation pour s'installer dans le département de Mirriah. Et...le
principe de décentralisation veut à ce que chaque district
s'autogère... donc tout nouveau intervenant doit collaborer avec
l'équipe cadre du district, représentée par le
médecin chef du district. Je rappelle que BEFEN ne s'accapare ni ne
demande la paternité de ses activités mais vient en appui au
district... » (I.A., Responsable des
hospitalisations BEFEN).
Les zones d'intervention sont susceptibles de s'élargir
ou de se rétrécir en fonction des circonstances (extension des
projets de la zone) ou des capacités d'intervention de l'organisation.
« ...on a commencé avec 7 CSI qu'on
appelle CRENAS, c'était devenu 12 puis 15 et cette année on en a
jusqu'à 17. Cette progression s'est effectuée en tenant compte
des résultats qu'amène BEFEN mais aussi en gagnant de l'espace au
détriment ou bien aux dépens du projet MSF Suisse qui s'est
retiré. Donc plus ils se retirent, plus nos zones d'intervention
s'élargissent. » (I.A., Responsable des hospitalisations
BEFEN).
Ainsi, les CREN sont cédés d'une ONG à
une autre dans l'amiable et font l'objet d'une entente.
« Le passage des centres de santé d'une
ONG à une autre se passe de façon la plus simple et avec l'accord
tacite des deux parties. » (O.M., Coordinateur
général ONG BEFEN).
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