Une approche sociologique de la prise en charge de la malnutrition infantile sévère par l'ong BEFEN dans le département de Mirriah( Télécharger le fichier original )par Lamine KALLA ADAMOU Université Abdou Moumouni de Niamey - Maitrise en Sociologie 2011 |
3.2.4. Organisation du CREN de l'ONG BEFENLes enfants sont admis dans le CRENI sur la base des critères anthropométriques définissant un état de malnutrition sévère : (PB)24(*) < 115 mm, (P/T)25(*) < -3 Z Score26(*) de la médiane, présence d'oedèmes bilatéraux et/ou test de l'appétit médiocre et/ou pathologie médicales sévères. La procédure d'admission au CRENI est telle que suit : ü donner systématiquement à boire de l'eau sucrée dès l'arrivée des enfants ; ü prendre les mesures anthropométriques27(*) et rechercher les autres critères d'admission ; ü procéder au test de l'appétit pour pouvoir décider du schéma thérapeutique à appliquer au cas. Un accompagnant par enfant (en général un des parents) est admis au centre et est responsable de la prise des repas et de l'hygiène de l'enfant. Cette présence est indispensable pour le maintien de la relation affective et pour la stimulation des enfants, souvent très apathiques à l'arrivée. La prise en charge médico-nutritionnelle est assurée par : ü des médecins : responsables des examens médicaux des enfants à l'admission et du suivi quotidien. Ils sont aussi chargés des formations du personnel paramédical et de l'évaluation du fonctionnement du centre nutritionnel. ü des infirmiers, responsables des soins médicaux : distribution des médicaments, injections, perfusions, transfusions, sondes nasogastriques, surveillance des enfants en soins intensifs. ü des assistants nutritionnels : chargés de la distribution et de la surveillance des repas, de l'hygiène, de la prise des températures. 3.2.5. Indicateurs de fonctionnementLe recueil et l'analyse des indicateurs de fonctionnement du centre de récupération nutritionnelle de l'ONG BEFEN sont faits hebdomadairement. Cette analyse est essentielle pour la gestion du programme et permet d'apporter rapidement les modifications nécessaires. L'analyse de ces indicateurs doit se faire sur le terrain, grâce à la connaissance détaillée du contexte. Une fois les aspects théoriques et contextuels présentés, nous passerons aux aspects pratiques qui seront évoqués dans la deuxième partie ce travail. Deuxième PARTIE : LA PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA POPULATION D'ENQUETE Les différentes caractéristiques socioéconomiques des enquêtées sont présentées dans le tableau ci-dessous (tableau n°1). Tableau n°1 : Répartition des enquêtés selon les caractéristiques sociales et économiques
Sources : données de l'enquête (Juin - Juillet 2011) Le tableau ci-dessus (tableau n°1) présente la répartition de la population enquêtée selon les caractéristiques socioéconomiques. Sur l'échantillon de 73 enquêtés, aucun homme ne fait partie des interviewés. La raison principale est que les femmes sont mieux placées pour prendre soin des enfants. Il ressort aussi de l'enquête que 11% des ménages sont dirigés par des femmes. Ce pourcentage correspond à celui des enquêtées qui ne sont pas mariées au moment de l'enquête (elles sont divorcées, célibataires ou veuves). On constate que peu de ménages ont un enfant de moins de cinq ans (20%). La majorité des ménages ont plus d'un enfant de moins de cinq ans (33% ont 3 enfants de moins de cinq ans et 31% en ont 2). Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon le nombre d'admission de l'enfant dans le CREN
Sources : données de l'enquête (Juin - Juillet 2011) Ce tableau montre que 88% des enquêtées ont un enfant admis une seule fois dans le centre de récupération nutritionnelle. Ce qui est frappant ici, c'est l'existence d'enfants qui font partie plus d'une fois dans le programme (11%). Ce qui suppose soit des abandons pendant le traitement soit des rechutes après guérison. Ce dernier cas nécessite qu'on se pose des questions même s'il n'est pas élevé en termes de chiffre. Dans le langage des agents, il y a cette catégorie d'enfants qui durent « dans le circuit ». Un des schémas de ce circuit peut être présenté comme suit : « L'enfant commence dans un CRENI qui nécessite une hospitalisation avec des soins intensifs. Ensuite il passe dans un CRENAS et finit son traitement au CRENAM. Jusqu'ici c'est un circuit normal qui montre une amélioration de l'état nutritionnel de l'enfant tel que défini par le protocole national de prise en charge de la malnutrition. Bon après ça,...euh...la situation se complique lorsque l'enfant revient quelques temps après». (H.B.A., infirmier BEFEN).
Tableau n°3 : Répartition des enquêtés selon le nombre d'enfants admis dans le CREN Sources : données de l'enquête (Juin - Juillet 2011) Environ 10% des enquêtées ont plus d'un enfant admis dans le programme. Cela dit, la majorité des femmes (90%) ont un seul enfant admis dans le programme. A travers la collecte des données qualitatives, plusieurs personnes ont été rencontrées. Tableau n°4 : Répartition des personnes enquêtées selon le groupe d'acteurs
Sources : données de l'enquête (Juin - Juillet 2011) Le tableau ci-dessus (tableau n°4) répartit ces personnes constituées en groupes d'acteurs pour les besoins de l'enquête. Ainsi 23 personnes ont été interviewées. * 24 Périmètre brachial : permet de mesurer le degré de la malnutrition d'un enfant à l'aide du Middle Upper Arm Circonférence (MUAC) gradué en plusieurs parties colorées selon la gravité de la maladie. * 25 Rapport du poids à la taille de l'enfant permettant d'évaluer le degré de la malnutrition de l'enfant partant de son poids et de sa taille * 26 Ecart-type de la médiane des standards OMS (normal. < -2 Z Score). * 27 Mesures cliniques qui permettent d'évaluer l'état nutritionnel de l'enfant (PB, P/T...). |
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