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Les infrastructures de transport à  Fada N'Gourma

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par Simon ZOUGMORE
Université de Ouagadougou - Maîtrise en Géographie 2009
  

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PREMIERE PARTIE : CONTEXTE URBAIN ET TRANSPORT ROUTIER DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA

La ville de Fada N'Gourma est située à 220 kilomètres à l'Est de Ouagadougou, au carrefour de deux axes routiers internationaux dont l'un vers le Niger et l'autre vers le Bénin. Elle est à la fois chef-lieu de la province du Gourma et chef-lieu de la région de l'Est. La province du Gourma est limitée au Nord par les provinces de la Gnagna, et de la Komandjari, au sud par les provinces de la Kompienga, de Koulpelogo et du Boulgou, à l'Est par la province du Kouritenga et à l'Ouest par la province de la Tapoa.

Les besoins de transport exprimés à partir de Fada N'Gourma en direction des différentes villes du Burkina et des pays limitrophes (Togo, Bénin et Niger) ont engendré la création de nombreuses sociétés de transport, augmentant du coup l'offre de transport routier de voyageurs.

Cette première partie de notre mémoire comprend deux chapitres. Le premier aborde le contexte urbain de Fada N'Gourma, le second porte sur les transports routiers de voyageurs.

CHAPITRE 1 : LE CONTEXTE URBAIN DE FADA N'GOURMA

Au Burkina Faso, pendant des décennies, toutes les politiques d'investissement urbain ont privilégié les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso au détriment des autres villes. Face à un tel constat, le Burkina Faso a opté depuis 1992 pour une politique de décentralisation qui confère aux collectivités territoriales des pouvoirs de décisions pour l'élaboration de plans nécessaires à leur développement. C'est dans ce cadre que le programme villes moyennes à été lancé par le gouvernement burkinabé, dont l'objectif majeur est de mettre l'accent sur le développement des villes moyennes (Tenkodogo, Dori, Kaya, Pô, Ouahigouya, Koudougou et Fada N'Gourma, etc.). Dans chaque localité, le financement des actions de développement est confié à une coopération bilatérale. C'est ainsi que la coopération suisse finance les programmes des villes de Ouahigouya, Koudougou et Fada N'Gourma.

Le programme `'ville moyenne de Fada N'Gourma'' a été lancé en mai 1997. L'un de ses objectifs majeurs est de permettre la mise en oeuvre d'un processus de développement adapté aux spécificités économiques et humaines de la ville avec des investissements rentables sur le plan social.

Dans ce chapitre notre analyse porte sur l'évolution démographique, la croissance spatiale, l'organisation de l'espace et les perspectives de développement de l'espace communal.

1.1 Evolution démographique

D'une source à une autre, les données démographiques sur la ville de Fada N'Gourma varient quelque peu. Le constat qui se dégage de toutes les sources de documentation est que la ville a connu une évolution démographique remarquable.

Figure n°1: Evolution de la population de Fada N'Gourma de 1975 à

2006

Source : Institut National de la Statistique et de la Démographie (2008) : Résultats

définitifs du Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2006

Au premier recensement de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) en 1975, la population de la ville de Fada N'Gourma était de 13 067 habitants. Elle passera à 20 857 habitants en 1985 puis 29 254 habitants en 19961(*). Cette croissance s'est maintenue pour atteindre 41 785 habitants en 20062(*). Ainsi, en une trentaine d'années

(1975 à 2006), la population a quasiment triplé passant de 13 067 à 41 785 habitants).

La croissance rapide de la population de Fada N'Gourma est liée à deux facteurs essentiels : le croît naturel et l'exode rural.

De 1996 à 2006, le croît naturel de Fada N'Gourma a évolué à un rythme de 3,4% par an. Cette croissance est supérieure au taux national estimé à 3,1% par an pour la même période3(*). Ainsi nous pouvons déduire que la population de Fada N'Gourma croît plus vite que celle du pays. Cette croissance régulière est maintenue grâce à un taux de natalité de 52,3% et une espérance de vie de 56,3 ans4(*). L'amélioration des conditions de vie et les programmes élargis de vaccination contre la méningite et la poliomyélite entraînant une régression de la mortalité infantile expliquent en partie l'augmentation du croît naturel de la ville de Fada N'Gourma.

L'exode rural est lié aux conditions climatiques défavorables auxquelles s'ajoute l'échec de politique de développement rural et le besoin d'activités rémunératrices. Dans la région de l'Est, la ville de Fada N'Gourma polarise tous les autres centres urbains. De ce fait, elle constitue un pôle d'attraction pour la plupart des jeunes ruraux. Plusieurs localités constituent des zones pourvoyeuses de main d'oeuvre pour la ville de Fada N'Gourma. Dans la province du Gourma la majorité des migrants viennent des communes rurales de Diabo, Yamba, Matiacoali, Diapangou et de Tibga. Sur le plan régional, la ville est alimentée par les communes rurales de Bilanga, Mani, Kantchari, Tansarga, Mani, Koalla, Piéla, Pantiaga, Namounou, etc. mais aussi par les communes urbaines de Diapaga, Gayéri, Bogandé et Pama. Enfin certains migrants proviennent de la frange orientale du plateau central (provinces du Kouritenga, Ganzourgou et du Namentenga). Les migrants sont la plupart des jeunes de 15 à 39 ans en quête d'emplois rémunérateurs. Ils s'installent en général dans les secteurs périphériques ou en zone non lotie. Une fois en ville ces jeunes ruraux se retrouvent en grande partie dans le secteur informel où ils mènent des activités diverses.

Cette croissance démographique s'accompagne d'une extension spatiale de la ville. Cette situation échappe le plus souvent au contrôle des autorités municipales et pose des problèmes de gestion urbaine dans la mesure où le phénomène d'urbanisation n'a pas été suivi de réalisations d'infrastructures conséquentes.

* 1INSD : Recensement Général de la population et de l'habitat 1996

* 2I0NSD (2008) : Résultats définitifs du Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2006

* 3INSD (2008) : Résultats définitifs du Recensement Général de la population et de l'habitat 2006

* 4 Direction régionale de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie de l'Est

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