LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Localisation de la zone
d'étude.........................................15
Carte n°2 : Organisation spatiale de la ville de Fada
N'Gourma..............26
Carte n°3 : Répartition spatiale des gares
routières de transport de
voyageurs dans la ville de Fada
N'Gourma..........................59
Carte n°4 : Desserte des
localités à partir de Fada N'Gourma................70
INTRODUCTION GENERALE
1- Introduction
Un des faits marquants de l'histoire contemporaine est la
forte poussée urbaine dans les pays en voie de développement. Ce
phénomène d'urbanisation bien que récent en Afrique
subsaharienne, s'est développé à un rythme
extrêmement rapide au cours de ces quatre dernières
décennies. En 40 ans le taux d'urbanisation en Afrique subsaharienne a
quasiment triplé : de 12% en 1960, ce taux est passé
à plus de 30% en 2003 (Population Référence Bureau).
Cette croissance urbaine très rapide est liée
à la fois à la poursuite de la croissance démographique
naturelle de la population déjà urbanisée, à un
exode rural massif et soutenu, et à l'absorption par l'extension des
périmètres urbains de petits centres ruraux
périphériques.
Le Burkina Faso ne fait pas exception à cette
règle. Cependant il a connu une urbanisation lente et
modérée aux cours des dernières décennies du
XXe siècle. Le taux d'urbanisation est passé
respectivement de 3,7% en 1975 à 12,7% en 1985 et 15,5% en 1996 (INSD).
Selon les projections de l'INSD, il passera à 24% d'ici 2010. Le pays a
connu également un accroissement du nombre de villes. En 1975, le
Burkina Faso ne comptait que cinq villes ; ce nombre est passé
à vingt six en 1996 puis à quarante neuf en 2006. Le
développement urbain pose des problèmes sociaux et
économiques parce qu'il s'opère plus rapidement que la
capacité à créer des infrastructures pour y faire face.
L'armature urbaine du Burkina Faso s'articule autour des
villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso qui concentrent à elles seules
plus de 60% des citadins. Le reste de la population urbaine est réparti
dans les autres villes. Ensuite viennent les villes moyennes comme Ouahigouya,
Koudougou, Banfora, Fada N'Gourma etc. En effet la quasi totalité des
centres urbains du Burkina Faso ont acquis le statut de ville assez
récemment suite à la réalisation d'équipements
collectifs par l'Etat dans le cadre de la politique de développement de
centres urbains secondaires.
2- Problématique
Fada N'Gourma est une ville moyenne qui connaît des
problèmes urbains dont l'habitat, l'assainissement, le transport etc.
Ces problèmes se posent aujourd'hui acuité en raison de la
croissance rapide de la ville et l'incapacité des pouvoirs publics
à mettre à la disposition des populations des infrastructures et
des services urbains adéquats.
Les problèmes liés aux transports concernent
toutes les villes du tiers monde, mais ils sont plus aigus dans les villes
d'Afrique subsaharienne. En effet les transports jouent un rôle
important dans le développement économique et social des villes
dans la mesure où ils assurent la mobilité des biens et des
personnes. Dès lors, les transports routiers constituent un facteur
indispensable au développement économique et social de la ville
de Fada N'Gourma.
En matière de transport routier, le bitumage et la
réhabilitation des principaux axes routiers ont considérablement
amélioré les liaisons entre les différentes capitales
régionales du Burkina Faso et ont entraîné une croissance
importante des flux de trafic interrégionaux tant en matière de
transport de marchandises que de personnes. Le développement rapide des
transports routiers interurbains et internationaux s'est accompagné de
la création de quelques gares routières privées (de
voyageurs) constituées généralement de simple terrain
vague pour le débarquement et l'embarquement de passagers.
Installées pour la plupart sur des sites inappropriés (terrains
à usage d'habitation, donc de petite superficie) les gares
routières privées de par leur nature n'incitent pas à un
aménagement adéquat (aire de stationnement des véhicules
en attente, aire de manoeuvre des véhicules en partance, espace
d'attente pour les passagers, toilettes etc.). Concernant les gares
routières publiques existantes, elles sont caractérisées
par leur d'aménagement sommaire et manquent cruellement de
commodités pour les voyageurs. Les gares routières publiques sont
d'ailleurs délaissées par beaucoup de transporteurs qui, pour
éviter les contraintes liées à leur usage (paiement de
taxes, système du tour de rôle pour l'embarquement des passagers)
se sont installés aux abords des immeubles d'habitation et des stations
services créant ainsi un désordre, entraînant des
difficultés dans le recouvrement des taxes de stationnement et de
maîtrise des flux. Le spectacle qu'offre le centre des villes du Burkina
est celui de villes encombrées. L'implantation des gares
routières n'obéit qu'à la seule volonté des
promoteurs de sociétés de transport de disposer d'un lieu
d'embarquement des passagers.
Fada N'Gourma, chef lieu de la province du Gourma et capitale
régionale de l'Est, est situé à deux cent vingt (220)
kilomètres à l'Est de Ouagadougou, au carrefour de deux axes
routiers internationaux dont l'un vers le Niger et l'autre vers le
Bénin.
Dans la région de l'Est, la ville de Fada N'Gourma
constitue l'agglomération urbaine la mieux structurée. Elle joue
le rôle de pôle de développement. De la ville de Fada
N'Gourma partent ou aboutissent des flux de personnes et de biens en direction
et en provenance des autres centres urbains du pays. Le bitumage de l'axe
Ouagadougou-Fada N'Gourma a considérablement amélioré les
échanges. Plusieurs raisons sont à l'origine du
déplacement des hommes à destination et en partance de Fada
N'Gourma, parmi lesquelles on peut citer les démarches administratives,
les raisons sanitaires, les déplacements d'affaire ou pour des raisons
sociales. Notons cependant que les déplacements des citadins de Fada
N'Gourma vers les campagnes obéissent à des raisons diverses
telles que les décès, les funérailles, les propagandes
politiques notamment en période électorale etc.
L'accroissement des besoins de transport des personnes
à destination et en provenance de Fada N'Gourma a engendré
l'apparition d'une multitude de sociétés privées et
d'unités artisanales de transport interurbain, donc de gares
routières de voyageurs caractérisées par leur
prolifération anarchique et leur aménagement sommaire.
Aujourd'hui, la prolifération anarchique de ces gares routières
de voyageurs en centre ville échappe au contrôle des pouvoirs
publics. Cette situation renforce l'effet d'engorgement de la circulation aux
abords des gares routières et le développement des
activités commerciales connexes sur la chaussée, porteuse de
risque d'accident. On constate également une baisse de la qualité
de service car les chargements s'effectuent dans des conditions parfois
inconfortables pour les usagers. Enfin les abords de routes et les postes de
péages servent également de point d'embarquement des passagers.
Ce constat suscite des interrogations d'une grande importance
pour la recherche :
- quelles sont les attitudes ou les comportements
des transporteurs vis à vis des gares routières ?
- pourquoi tant de gares routières dans une ville
moyenne comme Fada N'Gourma ?
- quelle est l'impact socio-économique du
transport routier de voyageurs ?
L'intérêt que nous portons à toutes ces
questions a guidé le choix de notre thème « les
infrastructures de transport à Fada N'Gourma : le cas des gares
routières ». Cette recherche se propose d'apporter des
éléments de réponse à ces interrogations et de
contribuer de ce fait à l'amélioration du secteur des transports
routiers de voyageurs à Fada N'Gourma.
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