3.2 Organisation et
fonctionnement des gares routières à Fada N'Gourma
3.2-1 Organisation et
fonctionnement de la gare routière publique
La gare routière publique est
fréquentée par les transporteurs individuels et les
sociétés de transport en transit. Cet équipement public
est exclusivement sous la gestion du Syndicat National des Transporteurs
Routiers de Voyageurs du Burkina (SNTRV-B). La mairie de Fada N'Gourma est
propriétaire du terrain mais aucun contrat ne la lie au syndicat des
transporteurs pour son exploitation.
Après plus de soixante (60) ans d'existence, la gare
publique présente toujours des insuffisances d'équipements. Le
cliché suivant nous donne une idée sur le type et le niveau
d'aménagement de la gare publique.
![](Les-infrastructures-de-transport--Fada-NGourma13.png)
Cliché n°3 : La gare routière
publique
Source : Prise de vue réalisée en mai 2008
par ZOUGMORE Simon
C'est un aménagement assez sommaire marqué par
une absence de clôture. Il n'existe aucune délimitation physique
entre les aires de stationnement et les voies internes. Les véhicules
sont stationnés généralement de manière anarchique.
A cela s'ajoute la circulation dans l'enceinte de la gare de nombreux
charretiers, des deux roues etc. La gare routière ne dispose pas de
latrines, magasin de stockage, éclairage public et de parking.
Néanmoins nous avons recensé deux hangars qui servent de bureau
aux responsables de la gare en charge de la gestion.
Le personnel de la gare est composé du chef de la
gare, des chefs de lignes et des billettistes. Le chef de gare est le premier
responsable et représentant du syndicat. Il coordonne toutes les
activités dans la gare. Quant au chef de ligne, son rôle est de
veiller au chargement des différents véhicules exploitant la
même ligne. Dix (10) principales lignes sont desservies à partir
de la gare routière publique. Ces dix (10) lignes desservent les
localités de Koupèla, Kompienga, Kantchari, Diapaga,
Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et
Tanguiéta (Bénin). Pour l'exploitation d'une ligne, tout
transporteur de la gare doit verser une somme forfaitaire de deux mille (2000)
francs au chef de ligne concernée. Ainsi, le transporteur peut exploiter
la ligne concernée pour une durée indéterminée. Ce
règlement s'applique à toutes les gares gérer par le
syndicat. Le billettiste est le responsable chargé de percevoir l'argent
des usagers auxquels ils délivrent le ticket de voyage.
Le mode de fonctionnement de la gare publique est le
système de ??tour de rôle». Il s'agit d'un système
d'embarquement qui se fait par consensus sur la seule base de l'ordre
d'arrivée des transporteurs en gare. C'est le chef de ligne qui organise
les départs des véhicules. Il dispose d'un tableau où
chaque conducteur exploitant la ligne inscrit le numéro
d'immatriculation de son véhicule. Système ancien né de
l'esprit de solidarité entre les transporteurs, l'embarquement par
«tour de rôle» a été vivement critiqué par
plusieurs transporteurs qui se trouvaient lésés. Ce
système limite la concurrence et pénalise les transporteurs qui
ont un véhicule en bon état donc plus attractifs. Le
système de ??tour de rôle» ne s'applique pas aux
transporteurs en transit à la gare publique. Ces derniers marquent juste
un bref arrêt au bord de la route pour débarquer un ou deux
passagers.
A la gare routière publique comme dans la plupart des
autres gares (à l'exception des gares des sociétés de
transport) de la ville de Fada Gourma, les chauffeurs se contentent de ranger
leurs véhicules sur la plate-forme de chargement et les coxeurs se
chargent de la recherche des passagers. Les coxeurs ameutent les clients en
leur disant que le véhicule est sur le point de partir. Mais les
départs ne se font pas à des heures fixes car les
véhicules ne partent qu'une fois remplis. Une telle situation implique
des durées indéterminées de stationnement et exige du
passager beaucoup de patience. L'usager peut ainsi passer
toute une matinée à attendre le départ du
véhicule.
L'étroitesse du hall d'attente oblige la
majorité des passagers à s'installer à l'intérieur
du véhicule avant le départ. Lorsque le nombre de passagers est
suffisant pour le départ, le billettiste rend compte au chauffeur du
montant total des recettes. Avant le départ, le chauffeur paie le
« billet de sortie » et les prestations du billettiste. La
somme versée en contre partie des prestations du billettiste varie en
fonction de la localité desservie. A titre d'exemple, le billettiste
perçoit 5 000 FCFA par chargement et par véhicule pour les
transporteurs assurant une liaison internationale notamment vers Niamey
(Niger). Quant au « billet de sortie », il coûte 300
FCFA et est obligatoire pour tous les véhicules de transport de
voyageurs qui fréquentent les gares gérées par le
syndicat.
La gare routière publique assure en moyenne une
vingtaine de départ par jour. Les principales destinations à
partir de la gare publique sont Ouagadougou, Kompienga, Kantchari, Diapaga,
Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et
Tanguiéta (Bénin). La gare publique assure plus la desserte
régionale que la desserte nationale et internationale. Cependant il faut
reconnaître qu'il est difficile de trouver un véhicule pour
voyager vers certaines localités de la région de l'Est comme
Bani, Lihoura, Monpinga, Tindangou, Madaga etc. Ces localités sont
desservies exclusivement les jours de marchés, soit tous les trois
jours.
Les contraintes liées à la fréquentation
de la gare routière publique (système de tour de rôle,
paiement des taxes) ont poussé certains transporteurs à
construire leurs propres gares routières d'où la
prolifération des gares routières privées.
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