REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier Monsieur Stanislas M.M BAMAS
d'avoir accepté de diriger nos travaux. Malgré ses occupations et
son programme chargé, il a accepté de suivre de près notre
travail. Ses encouragements nous ont permis de garder le moral haut pour mener
notre travail jusqu'au bout en dépit des multiples difficultés
rencontrées au cours de nos recherches. Monsieur recevez ici,
l'expression de notre profonde gratitude.
Nous remercions également :
- Les responsables de la Cellule
d'Appui à la Gestion Communale (CAGEC) pour leur appui financier, en
particulier Monsieur BAYILI Paul
- Le personnel de l'EPCD de Fada N'Gourma, en particulier
Monsieur TRAORE Abdoul Karim.
- Les chefs de gare des sociétés de transport,
les transporteurs individuels et le syndicat des transporteurs routiers de
voyageurs de la ville de Fada N'Gourma pour leur bonne collaboration.
- Monsieur KOCTY Moumini, maire de la commune de Fada
N'Gourma
- Monsieur MOYENGA Abdoulaye, 1er adjoint au
maire
- Monsieur LANKOANDE Celestin, chef de service domanial
de la mairie
- Monsieur GNOUMOU Raymond, commandant de la police
municipale
- Monsieur IDANI Boniface, Directeur général de
l'ENEP de Fada N'Gourma.
Qu'ils reçoivent tous ici l'expression de notre
profonde gratitude
SIGLES ET ABREVIATIONS
BIB : Banque Internationale du Burkina
CAGEC : Cellule d'Appui à la Gestion
Communale
CAT : Comité d'Appui Technique
CCVA : Centre de Contrôle des
Véhicules Automobiles
CTUO : Comité des Transports Urbains
de Ouagadougou
DEA : Diplôme d'Etudes
Approfondies
DGR : Direction Générale des
Routes
DGTTM : Direction Générale
des Transports Terrestres et Maritimes
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et
de la Magistrature
EPCD : Etablissement Public Communal pour
le Développement
FADEC : Fond d'Appui au
Développement Communal
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FONCIAS : Foncière des Assurances
GA : Générale des
Assurances
GIE : Groupement d'Intérêt
Economique
GNF : Groupe Forum National
HK : Hama Koita
INSD : Institut National de la Statistique
et de la Démographie
ISTEED : Institut des
Sciences et des Techniques de l'Equipement et de
l'Environnement pour le
Développement
MIHU : Ministère des
Infrastructures, de l'Habitat et de l'Urbanisme
ONATEL : Office Nationale des
Télécommunications
ONEA : Office National de l'Eau et de
l'Assainissement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OTRAF : Organisation des Transporteurs du
Faso
PDC : Programme de Développement
Communal
PETROFA : Pétrolière du
Faso
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RN : Route Nationale
RR : Route Régionale
SA : Société Anonyme
SARL : Société Anonyme
à Responsabilité Limitée
SNTRV : Société
Nigérienne de Transport Routier de Voyageurs
SNTRV-B : Syndicat National des
Transporteurs Routiers de Voyageurs du Burkina
SOCOMA : Société
Cotonnière du Gourma
SOGEBAF : Société
Générale Bamogo et Frères
SONABEL : Société Nationale
Burkinabé d'Electricité
SONAR : Société Nationale
d'Assurance et de Réassurance
STV : Sonef Transport Voyageurs
SOTRAO : Société de Transport
Alpha Omega
STK : Société de Transport
Kombelempagré
STMB : Société de Transport
Mixte Bangrin
TCV : Transport Confort Voyageurs
TSR : Transport Sana Rasmané
UAB : Union des Assurances du Burkina
Faso
UFR : Unité de Formation et de
Recherche
UFR/SH : Unité de Formation et de
Recherche en Sciences Humaines
UO : Université de Ouagadougou
ZST : Zoundi Sibiri Transport
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
TABLE DES MATIERES
V
LISTE DES TABLEAUX
VIII
LISTE DES CLICHES
IX
LISTE DES FIGURES
IX
LISTE DES CARTES
X
INTRODUCTION GENERALE
1
1- Introduction
2
2- Problématique
3
3- Les hypothèses de recherche
6
4- Les objectifs de l'étude
6
5- Méthodologie
7
5-1 La revue de la littérature
7
5-2 Les données cartographiques et
photographiques
9
5-3 Les données statistiques
9
5-4 L'échantillonnage
10
5-4-1 L'échantillonnage spatial
10
5-4-2 L'échantillonnage
démographique
10
5-5 Les travaux de terrain
10
5-6 Le traitement des données
11
5-7 Les difficultés rencontrées
12
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE URBAIN
ET TRANSPORT ROUTIER DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA
13
CHAPITRE 1 : LE CONTEXTE URBAIN DE
FADA N'GOURMA
16
1.1 Evolution démographique
17
1.2 La croissance spatiale
19
1.3 L'organisation de l'espace urbain de Fada
N'Gourma
24
1.4 Perspectives de développement de
l'espace communal de Fada N'Gourma
27
CHAPITRE 2 : LES TRANSPORTS ROUTIERS
DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA
30
2.1 Le cadre institutionnel et
réglementaire
30
2.1-1 L'organisation institutionnelle des
transports routiers
30
2.1-2 La réglementation des transports
routiers de voyageurs
32
2.1-3 Les entraves à la
réglementation des transports routiers de voyageurs
33
2.2- les acteurs du secteur des transports
34
2.2-1 Les transporteurs individuels
34
2.2-2 Les sociétés de transport
34
2.2-3 Les organisations syndicales
35
2.3 L'offre de transport interurbain de
voyageurs
36
2.3-1 Les infrastructures de transport
36
2.3-1-1 Le réseau routier de la
région de l'Est
36
2.3-1-2 Les gares routières
38
2.3-2 Les équipements connexes
39
2.3-2-1 Les garages
39
2.3-2-2 Les stations services
39
2.3-2-3 Les postes de péages
39
2.3-3 Le parc de véhicules de transport
routier
40
2.3-3-1 L'évolution du parc automobile de
Fada N'Gourma
40
2.3-3-2 Le trafic des véhicules de transport
de voyageurs
40
2.3-3-3 La capacité et l'âge des
véhicules
43
2.4 La demande de transport routier de
voyageurs
45
Conclusion partielle
51
DEUXIEME PARTIE : LE STATIONNEMENT
DES VEHICULES DE TRANSPORT ROUTIER DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA
52
CHAPITRE 3 : ORGANISATION ET
FONCTIONNEMENT DES GARES ROUTIERES DE FADA N'GOURMA
54
3.1 La localisation des gares routières dans
l'espace urbain
54
3.2 Organisation et fonctionnement des gares
routières à Fada N'Gourma
60
3.2-1 Organisation et fonctionnement de la gare
routière publique
60
3.2-2 Organisation et fonctionnement des gares
routières privées
63
3.2-2-1 Les gares routières des
sociétés de transport
63
3.2-2-2 Organisation et fonctionnement des gares
routières informelles
67
CHAPITRE 4 : L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE
DES GARES ROUTIERES DE FADA N'GOURMA
72
4.1 Les emplois générés par
les gares routières
72
4.1-1 Les emplois directs
72
4.1-1-1 Les chauffeurs
72
4.1-1-2 Les apprentis chauffeurs
73
4.1-1-3 Le convoyeur
74
4.1-1-4 Les coxeurs
74
4.1-1-5 Les chargeurs
74
4.1-1-6 Les caissiers
75
4.1-2 Les emplois indirects
75
4.2 Les retombées financières
78
4.2-1 Les recettes pour les transporteurs
78
4.2-2 Les recettes pour la commune de Fada
N'Gourma
79
4.2-2-1 La taxe de stationnement
80
4.2-2-2 La patente
84
4.2-3 Les recettes pour l'Etat
84
4.2-3-1 La Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA)
84
4.2-3-2 Le péage
86
4.3 Les problèmes engendrés par les
gares routières
87
4.3-1 La congestion du centre ville
88
4.3-2 L'impact sur la population riveraine
88
4.4 Perspectives
89
4.4-1 Le projet de construction d'une nouvelle gare
routière
89
4.4-2 Proposition des transporteurs et du bureau
syndical
90
4.4-3 La perception des usagers et riverains.
92
Conclusion partielle
94
CONCLUSION GENERALE
95
BIBLIOGRAPHIE
97
ANNEXES
105
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Evolution des lotissements de la
ville de Fada N'Gourma de
1959 à
2005..............................................................22
Tableau n°2 : Synthèse des longueurs par
classe et par type de route
de le région de l'Est(en
Km)........................................37
Tableau n°3 : Situation du parc de véhicules de
transport de voyageurs
des sociétés de transport en
mars 2007.........................44
Tableau n°4 : Répartition du nombre de
voyageurs selon la destination...47
Tableau n°5 : Type d'infrastructures par
sociétés de transport................64
Tableau n°6 : Le nombre de départ quotidien
assurés par les sociétés
de
transport..............................................................65
Tableau n°7: Les localités desservies par les
gares routières des sociétés
de
transport..............................................................66
Tableau n°8 : Estimation des recettes
journalières du dimanche 1er avril
2007 de la société
STMB.............................................79
Tableau n°9 : Estimation de la taxe de stationnement
par société de
transport..................................................................83
Tableau n°10 : Récapitulatif sur les recettes
générées par la TVA..........86
Tableau n°11 : Estimation des montants payés par
les transporteurs
aux postes de péages de Fada
N'Gourma......................87
LISTE DES CLICHES
Cliché n°1 : Stationnement
anarchique aux monuments des morts.........56
Cliché n°2 : Stationnement
anarchique aux alentours du marché
Central.......................................................................57
Cliché n°3 : La gare routière
publique...............................................60
Cliché n°4 : La gare routière de
Komyanga................................................68
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Evolution de la population de Fada
N'Gourma de 1975 à
2006..........................................................................17
Figure n°2 : Synthèse du comptage de trafic
du mercredi 03 octobre 2007
(Entrées et
sorties).......................................................41
Figure n°3 : Synthèse du comptage de trafic
du samedi 06 octobre 2007
(Entrées et
sorties)......................................................42
Figure n°4 : Répartition des passagers selon le
motif de déplacement
(Entrées et
sorties)........................................................46
Figure n°5 : Flux de passagers (départ et
arrivée) par gare routière
dans la journée du mercredi 03 octobre
2007......................48
Figure n°6 : Flux de passagers (départ et
arrivée) par gare routière dans
la journée du samedi 06 octobre
2007...............................49
Figure n°7 : Répartition des activités
à l'intérieur et à l'extérieur de la Gare
routière publique
........................................................77
Tableau n°8 : Evolution du recouvrement de la taxe de
stationnement à
Fada N'Gourma de 1997 à
2006....................................80
Tableau n°9 : Evolution des taux de recouvrement de la
taxe de
stationnement à Fada N'Gourma de
1997 à 2006.............81
LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Localisation de la zone
d'étude.........................................15
Carte n°2 : Organisation spatiale de la ville de Fada
N'Gourma..............26
Carte n°3 : Répartition spatiale des gares
routières de transport de
voyageurs dans la ville de Fada
N'Gourma..........................59
Carte n°4 : Desserte des
localités à partir de Fada N'Gourma................70
INTRODUCTION GENERALE
1- Introduction
Un des faits marquants de l'histoire contemporaine est la
forte poussée urbaine dans les pays en voie de développement. Ce
phénomène d'urbanisation bien que récent en Afrique
subsaharienne, s'est développé à un rythme
extrêmement rapide au cours de ces quatre dernières
décennies. En 40 ans le taux d'urbanisation en Afrique subsaharienne a
quasiment triplé : de 12% en 1960, ce taux est passé
à plus de 30% en 2003 (Population Référence Bureau).
Cette croissance urbaine très rapide est liée
à la fois à la poursuite de la croissance démographique
naturelle de la population déjà urbanisée, à un
exode rural massif et soutenu, et à l'absorption par l'extension des
périmètres urbains de petits centres ruraux
périphériques.
Le Burkina Faso ne fait pas exception à cette
règle. Cependant il a connu une urbanisation lente et
modérée aux cours des dernières décennies du
XXe siècle. Le taux d'urbanisation est passé
respectivement de 3,7% en 1975 à 12,7% en 1985 et 15,5% en 1996 (INSD).
Selon les projections de l'INSD, il passera à 24% d'ici 2010. Le pays a
connu également un accroissement du nombre de villes. En 1975, le
Burkina Faso ne comptait que cinq villes ; ce nombre est passé
à vingt six en 1996 puis à quarante neuf en 2006. Le
développement urbain pose des problèmes sociaux et
économiques parce qu'il s'opère plus rapidement que la
capacité à créer des infrastructures pour y faire face.
L'armature urbaine du Burkina Faso s'articule autour des
villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso qui concentrent à elles seules
plus de 60% des citadins. Le reste de la population urbaine est réparti
dans les autres villes. Ensuite viennent les villes moyennes comme Ouahigouya,
Koudougou, Banfora, Fada N'Gourma etc. En effet la quasi totalité des
centres urbains du Burkina Faso ont acquis le statut de ville assez
récemment suite à la réalisation d'équipements
collectifs par l'Etat dans le cadre de la politique de développement de
centres urbains secondaires.
2- Problématique
Fada N'Gourma est une ville moyenne qui connaît des
problèmes urbains dont l'habitat, l'assainissement, le transport etc.
Ces problèmes se posent aujourd'hui acuité en raison de la
croissance rapide de la ville et l'incapacité des pouvoirs publics
à mettre à la disposition des populations des infrastructures et
des services urbains adéquats.
Les problèmes liés aux transports concernent
toutes les villes du tiers monde, mais ils sont plus aigus dans les villes
d'Afrique subsaharienne. En effet les transports jouent un rôle
important dans le développement économique et social des villes
dans la mesure où ils assurent la mobilité des biens et des
personnes. Dès lors, les transports routiers constituent un facteur
indispensable au développement économique et social de la ville
de Fada N'Gourma.
En matière de transport routier, le bitumage et la
réhabilitation des principaux axes routiers ont considérablement
amélioré les liaisons entre les différentes capitales
régionales du Burkina Faso et ont entraîné une croissance
importante des flux de trafic interrégionaux tant en matière de
transport de marchandises que de personnes. Le développement rapide des
transports routiers interurbains et internationaux s'est accompagné de
la création de quelques gares routières privées (de
voyageurs) constituées généralement de simple terrain
vague pour le débarquement et l'embarquement de passagers.
Installées pour la plupart sur des sites inappropriés (terrains
à usage d'habitation, donc de petite superficie) les gares
routières privées de par leur nature n'incitent pas à un
aménagement adéquat (aire de stationnement des véhicules
en attente, aire de manoeuvre des véhicules en partance, espace
d'attente pour les passagers, toilettes etc.). Concernant les gares
routières publiques existantes, elles sont caractérisées
par leur d'aménagement sommaire et manquent cruellement de
commodités pour les voyageurs. Les gares routières publiques sont
d'ailleurs délaissées par beaucoup de transporteurs qui, pour
éviter les contraintes liées à leur usage (paiement de
taxes, système du tour de rôle pour l'embarquement des passagers)
se sont installés aux abords des immeubles d'habitation et des stations
services créant ainsi un désordre, entraînant des
difficultés dans le recouvrement des taxes de stationnement et de
maîtrise des flux. Le spectacle qu'offre le centre des villes du Burkina
est celui de villes encombrées. L'implantation des gares
routières n'obéit qu'à la seule volonté des
promoteurs de sociétés de transport de disposer d'un lieu
d'embarquement des passagers.
Fada N'Gourma, chef lieu de la province du Gourma et capitale
régionale de l'Est, est situé à deux cent vingt (220)
kilomètres à l'Est de Ouagadougou, au carrefour de deux axes
routiers internationaux dont l'un vers le Niger et l'autre vers le
Bénin.
Dans la région de l'Est, la ville de Fada N'Gourma
constitue l'agglomération urbaine la mieux structurée. Elle joue
le rôle de pôle de développement. De la ville de Fada
N'Gourma partent ou aboutissent des flux de personnes et de biens en direction
et en provenance des autres centres urbains du pays. Le bitumage de l'axe
Ouagadougou-Fada N'Gourma a considérablement amélioré les
échanges. Plusieurs raisons sont à l'origine du
déplacement des hommes à destination et en partance de Fada
N'Gourma, parmi lesquelles on peut citer les démarches administratives,
les raisons sanitaires, les déplacements d'affaire ou pour des raisons
sociales. Notons cependant que les déplacements des citadins de Fada
N'Gourma vers les campagnes obéissent à des raisons diverses
telles que les décès, les funérailles, les propagandes
politiques notamment en période électorale etc.
L'accroissement des besoins de transport des personnes
à destination et en provenance de Fada N'Gourma a engendré
l'apparition d'une multitude de sociétés privées et
d'unités artisanales de transport interurbain, donc de gares
routières de voyageurs caractérisées par leur
prolifération anarchique et leur aménagement sommaire.
Aujourd'hui, la prolifération anarchique de ces gares routières
de voyageurs en centre ville échappe au contrôle des pouvoirs
publics. Cette situation renforce l'effet d'engorgement de la circulation aux
abords des gares routières et le développement des
activités commerciales connexes sur la chaussée, porteuse de
risque d'accident. On constate également une baisse de la qualité
de service car les chargements s'effectuent dans des conditions parfois
inconfortables pour les usagers. Enfin les abords de routes et les postes de
péages servent également de point d'embarquement des passagers.
Ce constat suscite des interrogations d'une grande importance
pour la recherche :
- quelles sont les attitudes ou les comportements
des transporteurs vis à vis des gares routières ?
- pourquoi tant de gares routières dans une ville
moyenne comme Fada N'Gourma ?
- quelle est l'impact socio-économique du
transport routier de voyageurs ?
L'intérêt que nous portons à toutes ces
questions a guidé le choix de notre thème « les
infrastructures de transport à Fada N'Gourma : le cas des gares
routières ». Cette recherche se propose d'apporter des
éléments de réponse à ces interrogations et de
contribuer de ce fait à l'amélioration du secteur des transports
routiers de voyageurs à Fada N'Gourma.
3- Les hypothèses de
recherche
L'hypothèse principale de notre recherche s'appuie
sur l'idée selon laquelle les gares routières organisent l'espace
autour de Fada N'Gourma.
De cette hypothèse principale découlent deux
hypothèses secondaires :
- les gares routières de Fada N'Gourma sont
situées en centre ville ;
- les gares routières sont les points de convergence et
de divergence des flux de voyageurs ;
- le transport routier de personnes a des retombées
économiques et sociales pour la ville de Fada N'Gourma.
4- Les objectifs de
l'étude
L'objectif principal de notre étude est d'analyser
l'organisation de l'espace à partir des gares routières de la
ville de Fada N'Gourma.
De cet objectif général, découlent deux
objectifs secondaires :
- localiser les gares routières de Fada N'Gourma ;
- analyser les flux de personnes dans les gares
routières de voyageurs ;
- analyser les retombées socio-économiques du
transport routier de voyageurs.
5- Méthodologie
Notre démarche méthodologique comporte quatre
phases : la revue de la littérature, les données
cartographiques et photographiques, la collecte des données statistiques
et les enquêtes de terrain.
5-1 La revue de la
littérature
Elle a consisté à rechercher la documentation
sur les infrastructures de transport dans les pays en développement et
plus particulièrement au Burkina Faso. Cette revue de la
littérature a porté sur les ouvrages généraux, les
mémoires de maîtrise, les thèses de doctorat, les articles
de journaux, les rapports d'études dans les centres de documentation du
Centre d'Information et de Recherche pour le Développement (CIRD), la
Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes
(DGTTM), la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC) et de l'Ecole
Nationale de l'Administration et de la Magistrature (ENAM).
L'examen de la bibliographie montre que plusieurs auteurs se
sont déjà intéressés aux infrastructures de
transport notamment les gares routières.
MAIDADI S. (2002) à partir des
études réalisées à Douala (Cameroun) et à
Dakar (Sénégal) montre les différents types de gares
routières en Afrique subsaharienne. Il distingue de façon globale
les gares publiques et les gares privées. L'auteur donne une explication
à la prolifération anarchique des gares privées et posent
les problèmes qu'elles engendrent.
ACLOQUE E. (1994) décrit
l'organisation des gares routières de voyageurs à Ouagadougou. Le
développement du transport routier de voyageurs s'est accompagné
de la prolifération anarchique des gares routières privées
en centre ville. Selon son étude cette situation créée
d'énormes difficultés qui échappent le plus souvent au
contrôle des pouvoirs publics. Pour résoudre en partie ce
problème relatif à la prolifération anarchique des gares
routières privées, l'auteur propose le regroupement des
transporteurs sur un site unique.
OUEDRAOGO O. (2008) dans le même sens
a analysé l'organisation des gares routières de Bobo-Dioulasso.
Outre l'aspect organisationnel, l'auteur aborde l'impact
socio-économique du transport routier de voyageurs. Il apporte une
contribution à la recherche de solutions aux problèmes
engendrés par les gares routières en proposant une
délocalisation de ces infrastructures en périphérie.
Parallèlement à l'organisation des gares
routières, d'autres études ont porté sur le transport
routier de voyageurs. C'est le cas de BAMAS S. (1996), qui,
à travers son étude sur le Burkina montre que l'extraordinaire
développement du transport routier de personnes a eu pour effet une
amélioration de la qualité du parc roulant, et un
désenclavement interne et externe du pays.
OUEDRAOGO M. (2007) analyse l'organisation
de l'espace national par les transports interurbains de voyageurs à
partir de Ouagadougou. En effet, l'amélioration du réseau routier
qui relie Ouagadougou aux autres villes du Burkina a entraîné une
meilleure fluidité des flux de personnes. L'auteur aborde les
infrastructures de transport et les effets induits du développement des
transports routiers de voyageurs.
Cette recherche documentaire nous a permis de mieux
appréhender notre thème mais aussi les concepts liés au
transport en général et aux gares routières en
particulier. Toutefois, très peu d'études ont analysé
l'organisation de l'espace par les gares routières de voyageurs.
5-2 Les
données cartographiques et photographiques
Quelques cartes thématiques nous ont servi pour
l'analyse. Ces cartes ont été réalisées avec le
logiciel Arview GIS 3.2a. Il s'agit des cartes illustratives sur la
localisation de la zone d'étude, l'organisation spatiale de la ville de
Fada N'Gourma, la répartition spatiale des gares routières de
voyageurs dans la ville de Fada N'Gourma et la desserte des localités
à partir de Fada N'Gourma.
Certaines planches photographiques jugées pertinentes
nous ont permis d'illustrer le stationnement anarchique en centre ville, la
gare routière publique et la gare de Komyanga.
5-3 Les
données statistiques
D'une manière
générale, le chiffre présente souvent un caractère
rassurant. Il est un support de l'analyse scientifique. C'est fort de cela que
nous avons cherché auprès de la mairie de Fada N'Gourma, la
Direction Générale des Routes (DGR) et la Direction
Générale des Transports Terrestres et Maritimes (DGTTM) les
informations statistiques nécessaires à la rédaction de
notre mémoire. Il s'agit entre autres des statistiques
relatives :
- aux recettes générées par les
taxes payées par les transporteurs ;
- aux transporteurs routiers de voyageurs de Fada
N'Gourma ;
- au parc automobile destiné au transport
routier de voyageurs ;
- au réseau routier de la région de
l'Est.
5-4
L'échantillonnage
5-4-1 L'échantillonnage spatial
Notre zone d'étude est la ville de Fada N'Gourma,
chef-lieu de la province du Gourma et capitale de la région de l'Est. A
la faveur du projet «villes moyennes», elle a
bénéficié de l'appui financier de la coopération
suisse. Fada N'Gourma, joue le rôle de pôle de développement
régional. De plus, elle est située au carrefour de deux axes
routiers internationaux (vers le Niger et le Bénin). Enfin, la ville
Fada N'Gourma est un point de convergence et de divergence des grands flux
régionaux, nationaux et même internationaux de voyageurs.
5-4-2
L'échantillonnage démographique
Les transporteurs, les usagers et les riverains des gares
routières constituent la population cible de notre étude. Dans
l'impossibilité d'interroger toute la population cible
l'échantillon a porté sur 430 personnes dont la
répartition se présente comme suit :
- 350 usagers de transport public
interurbain ;
- 50 transporteurs routiers de voyageurs (entreprises
et particuliers)
sur un total de 60 transporteurs ;
- 30 riverains dont 10 de la gare routière
publique, 10 pour les gares des sociétés de transport et 10 pour
les gares informelles ;
Nous estimons que cet échantillon n'est pas
négligeable pour couvrir les grandes diversités reflétant
la réalité des gares routières ;
5-5 Les travaux de terrain
Les enquêtes de terrain ont
été réalisées auprès des populations
concernées directement ou indirectement par la question de transport
routier de voyageurs. Cette orientation forte découle du fait que
l'amélioration des équipements urbains doit nécessairement
contribuer à un mieux être du public qui en
bénéficiera, tout en améliorant la structuration de la
trame urbaine.
Dans un premier temps nous avons réalisé des
enquêtes auprès de cinquante (50) transporteurs, trois cents
cinquante (350) usagers et de trente (30) riverains des gares routières
de voyageurs.
La deuxième phase a consisté en une
série d'entretiens. Il s'agit des entretiens avec le maire de la commune
de Fada N'Gourma, le commandant de la police municipale, les services de
recouvrement, le responsable des conducteurs de taxi, le syndicat des
transporteurs routiers de voyageurs et les responsables des différentes
gares routières. Les transporteurs individuels se sont exprimés
par la voix des représentants syndicaux ou des
délégués désignés dans les différents
points de chargements informels.
D'une manière générale les
enquêtes de terrain nous ont permis de recueillir des informations sur le
fonctionnement des gares routières, leurs caractéristiques
socio-démographiques et économiques, les destinations desservies
à partir de la ville de Fada N'Gourma, les flux de passagers et la
répartition du marché des transports entre les entreprises
structurées et les transporteurs individuels.
5-6 Le traitement des
données
Au terme des enquêtes de terrain nous avons
adopté deux types de traitement des données :
- un traitement manuel pour les données issues des
entretiens avec le maire de la commune de Fada N'Gourma, le responsable des
conducteurs de taxi, l'organisation syndicale, les riverains, les responsables
des différentes gares routières et le commandant de la police
municipale.
- les données quantitatives issues des enquêtes
auprès des passagers ont été traitées à
l'informatique.
5-7 Les
difficultés rencontrées
Si dans l'ensemble l'étude s'est bien
déroulée, notons cependant que quelques difficultés ont
entaché sa réalisation:
- la réticence des transporteurs à nous fournir
certaines informations notamment les données financières. Ces
derniers pensent que nos enquêtes ont un but fiscal. Ce qui nous a
conduit à faire des estimations sur les recettes fiscales
générées sur la base de nos résultats
d'enquêtes ;
- de plus, nous avons l'inexistence de certaines
données, une situation liée à l'absence de certaines
archives dans l'administration publique.
Malgré ces difficultés et à la
lumière des éléments obtenus nous sommes parvenus à
rédiger notre mémoire qui s'articule autour de deux grandes
parties : La première partie aborde le contexte urbain de Fada
N'Gourma et le secteur du transport routier de voyageurs, et la deuxième
porte sur le stationnement des véhicules de transport routier de
voyageurs à Fada N'Gourma. Chaque partie est composée de deux
chapitres.
PREMIERE PARTIE :
CONTEXTE URBAIN ET TRANSPORT ROUTIER DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA
La ville de Fada N'Gourma est située à 220
kilomètres à l'Est de Ouagadougou, au carrefour de deux axes
routiers internationaux dont l'un vers le Niger et l'autre vers le
Bénin. Elle est à la fois chef-lieu de la province du Gourma et
chef-lieu de la région de l'Est. La province du Gourma est
limitée au Nord par les provinces de la Gnagna, et de la Komandjari, au
sud par les provinces de la Kompienga, de Koulpelogo et du Boulgou, à
l'Est par la province du Kouritenga et à l'Ouest par la province de la
Tapoa.
Les besoins de transport exprimés à partir de
Fada N'Gourma en direction des différentes villes du Burkina et des pays
limitrophes (Togo, Bénin et Niger) ont engendré la
création de nombreuses sociétés de transport, augmentant
du coup l'offre de transport routier de voyageurs.
Cette première partie de notre mémoire comprend
deux chapitres. Le premier aborde le contexte urbain de Fada N'Gourma, le
second porte sur les transports routiers de voyageurs.
CHAPITRE 1 : LE
CONTEXTE URBAIN DE FADA N'GOURMA
Au Burkina Faso, pendant des décennies, toutes les
politiques d'investissement urbain ont privilégié les villes de
Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso au détriment des autres villes. Face
à un tel constat, le Burkina Faso a opté depuis 1992 pour une
politique de décentralisation qui confère aux
collectivités territoriales des pouvoirs de décisions pour
l'élaboration de plans nécessaires à leur
développement. C'est dans ce cadre que le programme villes moyennes
à été lancé par le gouvernement burkinabé,
dont l'objectif majeur est de mettre l'accent sur le développement des
villes moyennes (Tenkodogo, Dori, Kaya, Pô, Ouahigouya, Koudougou et Fada
N'Gourma, etc.). Dans chaque localité, le financement des actions de
développement est confié à une coopération
bilatérale. C'est ainsi que la coopération suisse finance les
programmes des villes de Ouahigouya, Koudougou et Fada N'Gourma.
Le programme `'ville moyenne de Fada N'Gourma'' a
été lancé en mai 1997. L'un de ses objectifs majeurs est
de permettre la mise en oeuvre d'un processus de développement
adapté aux spécificités économiques et humaines de
la ville avec des investissements rentables sur le plan social.
Dans ce chapitre notre analyse porte sur l'évolution
démographique, la croissance spatiale, l'organisation de l'espace et les
perspectives de développement de l'espace communal.
1.1 Evolution
démographique
D'une source à une autre, les données
démographiques sur la ville de Fada N'Gourma varient quelque peu. Le
constat qui se dégage de toutes les sources de documentation est que la
ville a connu une évolution démographique remarquable.
Figure n°1: Evolution de la population de Fada
N'Gourma de 1975 à
2006
Source : Institut National de la Statistique et de la
Démographie (2008) : Résultats
définitifs du Recensement Général de la
Population et de l'Habitat 2006
Au premier recensement de l'Institut National de la
Statistique et de la Démographie (INSD) en 1975, la population de la
ville de Fada N'Gourma était de 13 067 habitants. Elle passera
à 20 857 habitants en 1985 puis 29 254 habitants en
19961(*). Cette croissance
s'est maintenue pour atteindre 41 785 habitants en 20062(*). Ainsi, en une trentaine
d'années
(1975 à 2006), la population a quasiment triplé
passant de 13 067 à 41 785 habitants).
La croissance rapide de la population de Fada N'Gourma est
liée à deux facteurs essentiels : le croît naturel et
l'exode rural.
De 1996 à 2006, le croît naturel de Fada
N'Gourma a évolué à un rythme de 3,4% par an. Cette
croissance est supérieure au taux national estimé à 3,1%
par an pour la même période3(*). Ainsi nous pouvons déduire que la population
de Fada N'Gourma croît plus vite que celle du pays. Cette croissance
régulière est maintenue grâce à un taux de
natalité de 52,3% et une espérance de vie de 56,3 ans4(*). L'amélioration des
conditions de vie et les programmes élargis de vaccination contre la
méningite et la poliomyélite entraînant une
régression de la mortalité infantile expliquent en partie
l'augmentation du croît naturel de la ville de Fada N'Gourma.
L'exode rural est lié aux conditions climatiques
défavorables auxquelles s'ajoute l'échec de politique de
développement rural et le besoin d'activités
rémunératrices. Dans la région de l'Est, la ville de Fada
N'Gourma polarise tous les autres centres urbains. De ce fait, elle constitue
un pôle d'attraction pour la plupart des jeunes ruraux. Plusieurs
localités constituent des zones pourvoyeuses de main d'oeuvre pour la
ville de Fada N'Gourma. Dans la province du Gourma la majorité des
migrants viennent des communes rurales de Diabo, Yamba, Matiacoali, Diapangou
et de Tibga. Sur le plan régional, la ville est alimentée par
les communes rurales de Bilanga, Mani, Kantchari, Tansarga, Mani, Koalla,
Piéla, Pantiaga, Namounou, etc. mais aussi par les communes urbaines de
Diapaga, Gayéri, Bogandé et Pama. Enfin certains migrants
proviennent de la frange orientale du plateau central (provinces du Kouritenga,
Ganzourgou et du Namentenga). Les migrants sont la plupart des jeunes de 15
à 39 ans en quête d'emplois rémunérateurs. Ils
s'installent en général dans les secteurs
périphériques ou en zone non lotie. Une fois en ville ces jeunes
ruraux se retrouvent en grande partie dans le secteur informel où ils
mènent des activités diverses.
Cette croissance démographique
s'accompagne d'une extension spatiale de la ville. Cette situation
échappe le plus souvent au contrôle des autorités
municipales et pose des problèmes de gestion urbaine dans la mesure
où le phénomène d'urbanisation n'a pas été
suivi de réalisations d'infrastructures conséquentes.
1.2 La croissance spatiale
L'analyse diachronique des séries de lotissement dont
Fada N'Gourma a fait l'objet entre 1959 et 2005, permet d'apprécier sa
dynamique spatiale en une quarantaine d'année d'urbanisation. Cette
dynamique urbaine, ayant abouti à la morphologie actuelle, s'est
articulée autour de la route nationale n°4 (RN4) et du barrage qui
traverse la ville.
La route nationale n°4 (Ouagadougou-Niamey)
traverse la ville de Fada N'Gourma d'Ouest en Est sur une longueur de huit (8)
kilomètres et se distingue comme l'artère principale de la ville.
Elle constitue l'ossature de l'aménagement urbain de Fada N'Gourma car
c'est autour d'elle que la ville s'est économiquement,
administrativement et spatialement développée.
Le barrage sépare la ville en deux entités
spatiales. Au Nord de celui-ci, nous avons la « ville
traditionnelle » regroupant les secteurs 6, 7, 8 et 9. Au sud, la
« ville moderne » qui comprend les secteurs 1, 2, 3, 4, 5,
10 et 11.
Le premier lotissement de la ville de Fada N'Gourma date de
1959. Ce lotissement antérieur aux indépendances montre que le
tissu urbain a eu comme point de départ les quartiers Bardiégou,
Barranquilla, Tiédano, Djabnabado, Madali et Koapandi. Ces quartiers
correspondent respectivement de nos jours aux secteurs 1, 2, 3, 4, 5 et 10.
C'est à cette même période qu'eut lieu le tracé des
grandes voies de la ville.
La création de cette zone a été suivie
par le lotissement du quartier Folbado (secteur 11) en 1974. Quatre ans plus
tard, la ville s'étendait encore avec le lotissement du quartier
Gomorrhé (secteur 7) dans la partie nord du barrage, avant la mise en
oeuvre du Schéma de Développement et d'Aménagement Urbain
(SDAU). Les lotissements de 1974 et 1978 ont permis de freiner
momentanément le développement de l'habitat spontané en
intégrant les populations dans un tissu urbain partiellement
aménagé et totalement maîtrisé par les
autorités locales. Les réalisations effectuées
jusqu'à la fin des années 1970 contribueront à donner
à Fada N'Gourma sa morphologie actuelle.
A partir de 1980, la ville s'étale sans que les
politiques d'urbanisme ne puissent contenir son extension. La rareté des
lotissements contribuera à la mise en place de zones non loties
où se développe un habitat spontané. Il faudra attendre
jusqu'en 1991 pour voir le lotissement d'une trame d'accueil dans la partie Est
du secteur 1. Ce lotissement était destiné aux victimes de
l'inondation survenue en 1989. La population du secteur 1 n'en a que
très peu profité et le lotissement n'a pas permis de
résoudre le problème de la vaste zone d'habitat spontanée
qui s'était développée dans ce secteur plus
précisément au nord du Centre « Mariam
juali ». Pour résoudre en partie ce problème
relatif à la prolifération anarchique de l'habitat
spontané, les quartiers Tikouti (secteur 8) et Bassoundi (secteur 9)
furent lotis en 1996. Ce fût la plus grande opération de
lotissement de la ville depuis 1959.
Le processus d'urbanisation de Fada N'Gourma atteint son
paroxysme entre 1996 et 2005. Au cours de cette période 23 963
parcelles ont été dégagées soit une production
moyenne de 2 663 parcelles par an. Ces lotissements à grandes
échelles réalisées ces dix dernières années
ont considérablement augmenté la taille de la ville. Le tableau
suivant montre l'évolution des différentes opérations de
lotissements de la ville de Fada N'Gourma de 1959 à 2005.
Tableau n°1: Evolution des lotissements de la
ville de Fada N'Gourma
de 1959 à 2005
Années
|
Secteurs
|
Nombre de parcelles dégagées
|
1959
|
1-2-3-4-5-10
|
807
|
1974
|
11
|
479
|
1978
|
7
|
799
|
1991
|
1
|
683
|
1996
|
8-9
|
3071
|
1998
|
11(extension)
|
1795
|
3
|
2960
|
2002
|
6 nord5(*)
|
-
|
2003
|
1(extension)
|
-
|
2
|
4800
|
2004
|
6 nord
|
3504
|
2005
|
1(extension)
|
4595
|
6 sud
|
3238
|
Source : Belembaogo Marie Bertrand (1992) : Commune de
Fada N'Gourma : recueil de données urbaines. Ministère de
l'habitat, du logement et de l'urbanisme. Projet PNUD/Habitat BKF/90/006,
48p.
- Entretien avec Mr Lankoandé Célestin, chef de
service domanial de la mairie de Fada N'Gourma.
Le style d'habitat horizontal caractéristique de la
ville et la spéculation foncière sont les principales causes de
l'extension démesurée de l'espace urbain.
L'élément fondamental qui caractérise la
ville de Fada N'Gourma est le mode de construction à
« l'horizontal » c'est-à-dire que l'essentiel de
l'habitat est constitué de maisons basses surtout pour les maisons
d'habitation. Le développement de l'habitat de type
« horizontal » repose sur l'acquisition d'une parcelle et
la construction progressive de maisons essentiellement basses. Le style de
construction en hauteur n'est pas encore développé à Fada
N'Gourma du fait de l'insuffisance des ressources financières des
habitants. Cependant; force est reconnaître que le type de construction
à l'horizontal est très consommateur d'espace. Un autre
phénomène qui explique l'extension anarchique de l'espace urbain
serait le développement de l'habitat spontané dans les quartiers
périphériques. Qu'il s'agit de lotissement de parcelles, de la
production de logements ou de la fourniture des services de base, les pouvoirs
publics n'arrivent pas à satisfaire les citadins. L'impossibilité
pour les autorités municipales à répondre à la
demande pressante et permanente de logement favorise le développement de
quartiers d'habitats spontanés autour de la ville lotie. Ce sont ces
zones qui accueillent la majeure partie des nouveaux migrants et les
néo-citadins exclus des quartiers lotis compte tenu de leurs faibles
revenus.
La spéculation foncière contribue aussi à
l'extension de la ville de Fada N'Gourma. Si dans le passé la terre
n'avait qu'une valeur symbolique, elle est devenue de nos jours source de
richesse. Le principe consiste à s'acquérir une parcelle lors du
lotissement et le revendre quelques années après à un prix
élevé. Une partie de cette somme servira à acheter un
lopin de terre en périphérie dans l'espoir d'un lotissement.
« il n'y avait aucun conflit foncier dans le Gulmu avant
l'arrivée des étrangers (Mossi, Peul, Haoussa ...). Mais
aujourd'hui les habitants du Gulmu se sentent souvent floués entre
autres par les mossis : ceux-ci achètent en effet des parcelles
pour les revendre alors que la tradition même interdit au
Gourmantché le commerce de la terre6(*)».
1.3 L'organisation de l'espace
urbain de Fada N'Gourma
La ville de Fada N'Gourma est subdivisée en onze
secteurs depuis 1984. Le mode d'occupation de l'espace urbain par les
populations donne une certaine structuration de la ville. Globalement trois
sous-ensembles constituent l'espace urbain de Fada N'Gourma. Il s'agit de la
zone administrative, de la zone commerciale et de la zone
résidentielle.
La zone administrative est localisée au carrefour des
secteurs 2, 4 et 10. Elle regroupe rassemble la mairie, le haut commissariat,
le gouvernorat, la préfecture, les directions régionales des
ministères, les agences locales de l'ONEA, de l'ONATEL, de la SOCOMA
(Société Cotonnière du Gourma), les sièges des
associations et les ONG.
La zone commerciale est située à la jonction des
secteurs 4 et 10, et le long de la route nationale n°4. Cette zone se
distingue comme le centre économique de la ville. En effet, on y
retrouve le marché central, la gare routière publique, les gares
des sociétés de transport (STMB, Rakieta, EZAF et STK), les
stations services, les restaurants et les institutions financières
autour desquelles se déroulent des activités connexes. Ces
équipements constituent des pôles générateurs de
flux notamment le marché central et les gares routières. La
localisation des gares routières en centre ville contraint les
populations des quartiers périphériques à parcourir de
longues distances pour rejoindre ces infrastructures routières7(*).
La zone résidentielle couvre le reste de l'espace
urbain. Cette zone est subdivisée en trois sous-zones8(*) :
- une sous-zone d'habitat traditionnel composé des
secteurs 3, 6 et 9. Les maisons y sont généralement construites
en banco, couvertes de chaume ou de tôles sur des parcelles non
clôturées et sous équipées. Le
mode de vie y est fortement rural ;
- une sous-zone de bas standing regroupant les secteurs 1, 7,
11 et des aires non loties en périphérie urbaine. Le principal
matériau de construction est le banco ;
- une sous-zone d'habitat de moyen standing, il s'agit des
secteurs 2, 4, 8 et 10. Les constructions sont généralement en
matériaux définitifs (ciment, tôle, porte métallique
etc.)
Carte n°2 : Organisation spatiale de la ville
de Fada N'Gourma
1.4 Perspectives de
développement de l'espace communal de Fada N'Gourma
Le Schéma de Développement et
d'Aménagement Urbain (SDAU) de Fada N'Gourma réalisé en
1978 avait pour objectif d'orienter le développement de la ville sur
une vingtaine d'années (horizon 1998). Ce SDAU ne semble plus
répondre aux besoins des autorités municipales car il pas
été réactualisé.
Consciente qu'aucune ville ne peut se développer de
façon harmonieuse sans un plan cohérent de développement
et de gestion, l'équipe municipale a mis en place un plan de
développement communal participatif. Il s'agit d'un outil de
planification qui a pour but de fixer des objectifs de développement
à atteindre dans une perspective de dix (10) ans au moins pour la
commune de Fada N'Gourma (2004-2014). Le plan de développement de la
commune a été élaboré de façon
concertée avec la participation de tous les acteurs. Il est surtout
l'expression des populations à la base sur le devenir de la commune
à court et à moyen terme.
Les lotissements à grande échelle menés
ces dix dernières années ont permis de réorganiser
l'espace urbain de Fada N'Gourma et de loger de nombreux ménages sans
toutefois parvenir à éliminer radicalement le
développement de l'habitat spontané. Pour résorber
l'extension anarchique de l'espace urbain et répondre aux besoins des
populations en logement, les autorités municipales ont
décidé de lotir à court terme le secteur 1 (partie
sud-ouest), le secteur 3 (quartier Zaossé) et une partie du secteur 6.
Si des efforts sont entrepris par les pouvoirs publics pour
l'aménagement de l'espace urbain, force est de reconnaître que les
attributions de parcelles ne se font pas immédiatement. A titre
d'exemple, le secteur 9 a été loti depuis 1996 mais ce n'est
qu'en 2002 que les attributions de parcelle ont commencé.
La ville de Fada N'Gourma croît plus vite qu'elle
s'équipe. Cette situation s'explique par les faibles ressources des
pouvoirs publics, responsables des travaux d'infrastructures et des
équipements collectifs. Le Plan de développement Communal
prévoit l'aménagement de la route reliant le secteur 9 au centre
ville et l'ouverture des voies des secteurs (1, 3, 5, 6 et 7) nouvellement
lotis. Ce qui conduira à un désenclavement de ces
différents secteurs.
Face à la faible couverture des infrastructures de
base, les autorités municipales envisagent une extension des
réseaux actuels de l'ONEA et de la SONABEL dans tous les secteurs de la
ville de Fada N'Gourma. Ces extensions se feront grâce à
l'alimentation en eau potable à partir du barrage de Tanjari et au
renforcement de la capacité de la centrale électrique (750
à 850 KVa).
La mise en place d'un système de gestion des ordures
ménagères et la réalisation de 15 kilomètres de
caniveaux prévus par le Plan de Développement Communal (PDC)
contribuera à une amélioration du cadre de vie des populations au
sein de la commune. La réalisation de caniveaux concerne les secteurs 3;
4; 5; 7; 10 et 11. A l'heure actuelle, les rues de ces secteurs sont
constamment inondées en saison des pluies entravant ainsi la
circulation à l'intérieur de ces secteurs.
En matière d'infrastructure de transport, le Plan de
Développement Communal (PDC) prévoit la construction d'une gare
routière publique au secteur 11 à proximité de la route
nationale n°4 (vers Niamey). La superficie de cette gare routière
est estimée à 37 805 m2. En effet, le site retenu
(37 805 m2) est largement suffisant pour accueillir la future gare
routière de voyageurs de Fada N'Gourma. La gare routière
existante ne semble plus répondre à l'évolution actuelle
du transport routier de voyageurs d'autant plus que les services qui y sont
rendus sont en inadéquation avec les attentes d'une clientèle de
plus en plus exigeante. La délocalisation de la gare actuelle en
périphérie permettra d'offrir un meilleur cadre
organisé pour l'accueil et l'embarquement des passagers et de
décongestionner le centre ville. Cette situation conduira ainsi à
une baisse des flux de circulation et une diminution de la forte concentration
d'activités diverses en centre ville.
CHAPITRE 2 : LES
TRANSPORTS ROUTIERS DE VOYAGEURS A FADA N'GOURMA
Dans ce chapitre, nous aborderons le cadre institutionnel et
réglementaire dans lequel évoluent les transports routiers de
voyageurs. Ensuite nous présenterons les différents acteurs
intervenant dans ce domaine. Enfin nous ferons une analyse de l'offre et de la
demande de transport routier de voyageurs.
2.1 Le cadre institutionnel et
réglementaire
2.1-1
L'organisation institutionnelle des transports routiers
Le secteur des transports relève bien
évidemment du Ministère des transports qui a pour mission
d'organiser, de réglementer, de développer et de dynamiser le
secteur afin d'en faire un puissant soutien au développement
économique, social et culturel du pays. Il est chargé ainsi
d'assurer le désenclavement interne et externe du pays par voie
terrestre et aérienne, d'améliorer la fluidité du trafic
et la sécurité dans les transports tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
Dans le secteur du transport routier de voyageurs à
Fada N'Gourma, les services public et privés les plus directement
impliqués sont : la Direction Générale des Transports
Terrestres et Maritimes (DGTTM), le Centre de Contrôle de
Véhicules Automobiles (CCVA), les sociétés d'assurances et
la mairie de Fada N'Gourma.
La Direction Générale des Transports Terrestres
et Maritimes (DGTTM) est l'une des directions centrales du Ministères
des transports. Elle est régie par le Décret
n°2006/414/PRES/PM/MT du 11 septembre 2006. Cet arrêté porte
sur ses attributions, son organisation et son fonctionnement. D'une
manière générale, elle réglemente, planifie et
contrôle la mise en oeuvre de la politique du département en
matière de transports terrestres, maritimes et fluviaux9(*).
En ce qui concerne le cas spécifique du transport
routier de voyageurs, la DGTTM est chargée de délivrer les titres
de transport tel que la carte de transport, la carte grise et le permis de
conduire. La carte de transport est un document administratif qui atteste que
l'individu qui le possède exerce la profession de transport routier de
voyageurs. Quant à la carte grise; elle contient des informations sur
les caractéristiques du véhicule à savoir le nombre de
places assises; le poids du véhicule à vide, l'immatriculation,
la charge utile, le poids total en charge et la date de la première
mise en circulation du véhicule. Enfin le permis de conduire s'obtient
à l'issue d'un examen visant à déterminer si le candidat
est apte ou non, à conduire seul et à assurer qu'il ne
représente aucun danger pour les passagers.
Le Centre de Contrôle de Véhicules Automobiles
(CCVA) est un établissement public à caractère industriel
et commercial, crée en 1986. Il a pour mission d'assurer un
contrôle technique du matériel roulant afin de garantir le maximum
de sécurité aux usagers.
Les sociétés d'assurances «assurent»
les véhicules de transport routier de voyageurs. Elles contribuent ainsi
à rassurer les transporteurs quant aux risques financiers et
matériels qu'ils encourent. Les principales sociétés
d'assurances (UAB, GA, FONCIAS, SONAR etc.) sont implantées à
Ouagadougou.
En matière de transport routier de voyageurs, la
mairie de Fada N'Gourma intervient dans le prélèvement des taxes
liées à l'activité de transport. Le recouvrement de la
taxe de stationnement est assuré par la police municipale.
2.1-2 La réglementation
des transports routiers de voyageurs
Au plan national, le secteur des transports est régi
par l'ordonnance du 16 septembre 1966 ainsi que le décret d'application
de la même date. Ce décret a réglementé les
activités de transport par voitures de place ou de taxis collectifs, de
transport de personnes par voiture de louage ou taxis ordinaires, de transport
mixte et de transport de marchandises.
Aujourd'hui le texte de base en matière d'organisation
du transport routier est celui portant réorganisation du secteur des
transports en l'occurrence la Zatu n°AN IV-023/CNR/TRANS du 06
février 1987. Cette réglementation impose des conditions que tout
candidat à la profession de transporteur doit remplir. En ce qui
concerne le cas spécifique des transports routiers de voyageurs, ces
conditions s'appliquent aux entreprises individuelles et aux
sociétés de transport.
Pour les entreprises individuelles, les personnes physiques
qui veulent exercer la profession de transporteur routier de voyageurs doivent
remplir les conditions suivantes :
- être seul ;
- avoir un capital social d'un montant minimum de 200.000
FCFA ;
- se constituer en entreprise ou établissement de
droit burkinabé ;
- établir le siège social au Burkina
Faso ;
- avoir un minimum de structure de fonctionnement qui sont
les services chargés des problèmes administratifs, financiers,
techniques ou logistiques.
Quant aux sociétés de transport, les personnes
morales désirant exercer la profession doivent remplir les conditions
suivantes :
- avoir un capital social de 2.000.000 FCFA pour les
Sociétés Anonymes à Responsabilité Limitée
(SARL) et 10.000.000 FCFA pour les Sociétés Anonymes (SA), ainsi
que les Groupements d'intérêt Economique (GIE) ;
- être deux (2) associés pour les SARL, sept
pour les SA et les GIE
- avoir un minimum de structures de fonctionnement qui sont
pour les SARL, un service chargé des problèmes administratifs,
financiers, un service technique ou logistique. Pour les SA et les GIE, un
service administratif et financier, un service contentieux, un service
technique ou logistique ;
- établir le siège de sa société
ou de son GIE au Burkina Faso ;
- se conformer au système comptable en vigueur au
Burkina Faso ;
- présenter une attestation fiscale.
2.1-3 Les entraves à la
réglementation des transports routiers de voyageurs
La principale entrave à la
réglementation est la non application des textes qui régissent la
profession. Aussi, un candidat à la profession de transporteur disposant
d'un véhicule, d'un carnet de visite technique en règle et d'une
police assurance se voit systématiquement délivré une
autorisation de la fonction. Les autres détails, à savoir le
montant minimum du capital social, la possession de structures de
fonctionnement ne sont pas pris en compte. Cette pratique encourage
l'émiettement du secteur et cultive la médiocrité dans
l'organisation et la gestion du secteur des transports routiers. A titre
d'exemple, en 2002 plus de 90% des transporteurs étaient des
transporteurs individuels10(*). Ils ne disposaient pas plus de deux (2)
véhicules et géraient l'activité de manière
artisanale.
2.2- les acteurs du secteur des
transports
Trois types d'acteurs animent le domaine du transport routier
de voyageurs à Fada N'Gourma : les transporteurs individuels, les
sociétés de transport et les organisations syndicales.
2.2-1 Les transporteurs
individuels
Le transporteur11(*) est « celui qui
possède un véhicule et qui est titulaire d'une autorisation
d'exploitation de ce véhicule, dont le nom est inscrit au registre des
transports de personnes et qui exerce effectivement l'activité de
transport ». Il ne dispose généralement que d'un
seul véhicule usagé en état de marche aléatoire et
de petite capacité. Les transporteurs individuels ne tiennent aucune
comptabilité et ne maîtrisent pas leurs coûts
d'exploitation.
Le nombre des transporteurs individuels12(*) de la ville de Fada N'Gourma
était estimé à 54 en 2007. Les résultats de notre
enquête terrain ont montré que 26% des transporteurs conduisent
leur véhicule. Seul 74% d'entre eux ont confié la conduite de
leur véhicule à une tierce personne (chauffeur).
2.2-2 Les
sociétés de transport
Elles se distinguent des transporteurs
individuels par leur organisation, la qualité du parc roulant, leur mode
de gestion et par la qualité de leur prestation. A Fada N'Gourma, les
besoins de transport exprimés en direction des différentes villes
du Burkina et des pays limitrophes (Niger et Bénin) ont engendré
la création de nombreuses
sociétés de transport (STMB, Rakiéta, STK,
EZAF et laagande). Parmi ces cinq (5) sociétés de transport, STMB
est la seule société assurant une liaison internationale vers
Niamey (Niger).
Fada N'Gourma, par sa position de ville carrefour, constitue
un passage obligé (ville de transit) pour les sociétés de
transport assurant une liaison internationale notamment vers le Niger et le
Bénin et vice versa. Les sociétés en transit (ZST, TSR,
TCV, SOGEBAF, Kilmandjaro, SNTRV et HK) stationnent généralement
à la gare routière publique aux abords de la route pour le
débarquement et l'embarquement des passagers.
2.2-3 Les organisations
syndicales
Il existe deux (2) organisations syndicales
dans le secteur du transport routier à Fada N'Gourma :
l'Organisation des Transporteurs du Faso (OTRAF) et le Syndicat National des
Transporteurs Routiers de Voyageurs (SNTRV-B). Cependant, le SNTRV-B est la
seule organisation syndicale présente dans le sous-secteur de transport
routier de voyageurs parce que l'OTRAF intervient uniquement dans le transport
de marchandise.
Le bureau régional de l'Est du SNTRV-B a
été créé en 1999. Il s'agit d'un regroupement de
transporteurs ayant un statut formel exerçant exclusivement dans le
sous-secteur des transports routiers de voyageurs. A sa création, le
SNTRV-B s'est fixé comme objectifs la défense des
intérêts matériels et moraux de ses membres, d'entreprendre
et de coordonner toute action visant à l'amélioration des
conditions de travail dans les transports publics routiers dans le strict
respect de la législation en vigueur. Le bureau régional de l'Est
du SNTRV-B compte environ 160 membres13(*).
Le syndicat constitue un cadre de dialogue avec la
majorité des transporteurs et aide le plus souvent à la
résolution des éventuels conflits qui pourraient survenir entre
transporteurs d'une part, entre transporteurs et voyageurs d'autre part. Il est
l'interlocuteur privilégié de l'administration publique. Les
principales revendications du syndicat sont : la baisse des taxes et
impôts communaux, la collecte de la taxe de stationnement etc.
2.3 L'offre de transport
interurbain de voyageurs
Le développement des transports
routiers de voyageurs ces dernières années s'est
accompagné de la mise en place d'infrastructures de transport.
Même si dans l'ensemble ces infrastructures routières
présentent des insuffisances, force est de reconnaître qu'elles
participent à l'amélioration du transport routier de voyageurs.
Cette amélioration combinée aux besoins de transport sans cesse
croissant exprimés en direction des différentes villes du pays a
engendré la création de nombreuses sociétés de
transport, augmentant du coup l'offre de transport routier de voyageurs.
2.3-1 Les infrastructures de
transport
2.3-1-1 Le réseau
routier de la région de l'Est
Pour un pays enclavé, il est vital de
posséder un réseau routier bien organisé et praticable
pour faciliter la mobilité des biens et des personnes. Conscient de ce
handicap, le Burkina Faso a très vite entrepris des efforts pour son
désenclavement tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur du pays par une politique routière
conséquente.
Le réseau routier14(*) de la région de l'Est est passé de
1 279,33 kilomètres en 2001 à 1 844,019
kilomètres en 2004. Le tableau suivant montre le type de routes par
classes de la région.
Tableau n°2 : Synthèse des longueurs
par classe et par type de route
de le région de l'Est (en Km)
CLASSE
TYPE
|
Routes Nationales
(RN)
|
Routes
Régionales
(RR)
|
Routes Départementales
(RD)
|
Totaux
par type
|
Routes bitumées
|
411.502
|
0.000
|
0.000
|
411.502
|
Routes en terre ordinaires
|
265.693
|
59.127
|
0.000
|
324.820
|
Pistes améliorées de type A
|
33.873
|
175.048
|
325.270
|
534.191
|
Pistes améliorées de type B
|
52.400
|
21.603
|
146.200
|
220.203
|
Pistes ordinaires
|
196.769
|
114.034
|
42.500
|
353.303
|
Totaux par classes
|
960.237
|
369.812
|
513.970
|
1844.019
|
Source : Direction générale des
routes (2004): Répertoire général du réseau
routier national.
Le réseau routier de la région
de l'Est a une longueur totale de 1844,019 km dont 441,502 Km de routes
bitumées, 324,820km de routes en terre ordinaire, 534,191 Km de pistes
améliorées de types A, 220,203 km de pistes
améliorées de types B et 353,303 km de pistes ordinaires. Parmi
ces routes, seules les routes bitumées et les routes en terre ordinaire
sont utilisables en toute saison et supportent l'essentiel du trafic routier.
Les pistes améliorées et ordinaires sont difficilement
praticables pendant la saison hivernale. Ces routes, très
défectueuses et peu praticables pendant la saison des pluies sont
pourtant les plus nombreuses, ce qui augmente les risques liés à
l'activité de transport dans la région. Cela se traduit par des
accidents.
Le mauvais état du réseau routier influe sur
les tarifs de transport. Selon les conducteurs (95%) exploitant les axes non
bitumés, l'état défectueux des routes contribue au
renchérissement du tarif de transport. A titre d'exemple, pour une
même localité desservie, le tarif de transport diffère
selon la période de l'année. En effet pour le tronçon Fada
N'Gourma-Komyanga le tarif est de 1000 FCFA en saison sèche contre 1500
FCFA en saison pluvieuse. Cette situation est due au fait que la route est
difficilement praticable en saison des pluies.
L'analyse du réseau routier de la région de
l'Est montre que celui-ci présente des insuffisances tant quantitatives
que qualitatives en dépit des efforts entrepris depuis
l'indépendance. Les principales liaisons concernent les centres
urbains.
2.3-1-2 Les gares
routières
Les gares routières selon la définition de
RODIERE15(*) sont
des « installations dont l'objet est de faciliter l'usage
des services de transport public voyageurs, desservant une localité. La
gare est publique lorsqu'elle peut être utilisée par toute
entreprise desservant une localité. Par contre, elle est privée
lorsqu'elle n'est utilisée que par une seule
entreprise ». La gare routière est un
élément essentiel dans l'organisation et le fonctionnement du
transport routier de voyageurs parce ce que c'est le lieu de rencontre entre
l'offre et la demande de transport. Dans la ville de Fada N'Gourma nous avons
recensé huit (8) gares routières dont une gare publique et sept
(7) gares privées.
2.3-2 Les équipements
connexes
2.3-2-1 Les garages
Les garages sont des équipements
destinés à l'entretien et/ ou à la réparation du
parc roulant des transports routiers de voyageurs. Il existe environ une
dizaine de garages à Fada N'Gourma. Ces garages sont
fréquentés en majeure partie par les transporteurs individuels.
Les sociétés organisées disposent de leurs propres garages
privés. C'est le cas des sociétés STMB, Rakieta,
Laangandé.
2.3-2-2 Les stations
services
Les véhicules de transport routiers de voyageurs
consomment une grande quantité de carburant. Ils constituent la
meilleure clientèle des stations services. A titre d'exemple, l'autocar
de 70 places consomme en moyenne 30 litres de gasoil aux 100
kilomètres16(*),
soit environ 66 litres de gasoil pour le trajet Fada N'Gourma- Ouagadougou. Il
existe cinq stations services à Fada N'Gourma dont trois stations TOTAL,
une station SHELL et une station PETROFA.
2.3-2-3 Les postes de
péages
Les postes de péages sont des
équipements mis en place par l'Etat pour la perception de taxe routier.
Cette taxe est appelée « péage routier » et
est obligatoire pour tout véhicule à destination ou en provenance
de Fada N'Gourma. Des cinq principaux axes de la ville de Fada N'Gourma, seuls
les axes Fada N'Gourma-Ouagadougou et Fada N'Gourma-Kantchari disposent de
poste de péages.
2.3-3 Le parc de
véhicules de transport routier
2.3-3-1 L'évolution du
parc automobile de Fada N'Gourma
Les débuts du transport17(*) routier de voyageurs à Fada N'Gourma remontent
au temps des colonies. A cette époque, la Transafricaine, une
société française, assurait la liaison Ouagadougou-Niamey
en passant par Fada N'Gourma deux fois par semaine. Après les
indépendances, la liaison Fada N'Gourma-Ouagadougou était
assurée par des taxis brousses et de camions dix tonnes qui faisaient le
transport mixte. Les taxis brousses étaient constitués de
véhicules Peugeot 404 bâchés d'une capacité de 12
places et des véhicules Saviem SG2 d'une capacité de 23 places.
Cette situation a perduré jusqu'au début des années 1990
où l'on a assisté à l'importation et à la mise en
circulation d'autocars et de minicars par des sociétés de
transport mieux structurées. La mise en service des autocars et minicars
a entraîné une régression progressive des taxis brousses.
2.3-3-2 Le trafic des
véhicules de transport de voyageurs
Afin d'obtenir une situation aussi réelle que possible
du trafic des véhicules de transport de voyageurs, deux(2) comptages de
trafic ont été réalisés par un groupe de
consultants18(*) dans le
cadre du projet de construction de la nouvelle gare routière publique.
Les comptages de trafic ont été réalisés de 6h
à 22h sur les cinq principaux axes qui sont : Fada
N'Gourma-Ouagadougou (RN4), Fada N'Gourma-Kantchari (RN4), Fada N'Gourma-Pama
(RN18), Fada N'Gourma-Piéla (RN18) et Fada N'Gourma -Komyanga (RR6).
Les comptages de trafic réalisé le mercredi 03
octobre 2007 montre une prédominance des véhicules de transport
informel (bâchés, Dina etc.) :
Figure n°2 : Synthèse du comptage de
trafic du mercredi 03 octobre
2007 (Entrées et sorties)
Source : BAMAS S et alii, (2007) : Projet de
construction de la gare routière de Fada N'Gourma. Rapport
définitif, 85p+ annexes.
Les véhicules de transport informel
représentent environ 47% du trafic total, les véhicules poids
lourds (camions remorques et dix tonnes) 43% et les véhicules de
transports modernes (autocars et minicars) 10%. Sur les cinq axes qui relient
Fada N'Gourma aux principales villes du pays, l'axe Fada N'Gourma/Ouagadougou
est le plus fréquenté avec 326 véhicules soit 42% du
trafic total. Ensuite suivent respectivement l'axe Fada N'Gourma/Kantchari avec
26% et l'axe Fada N'Gourma/Pama 23%. Enfin les axes Fada N'Gourma/Piéla
avec 3% et Fada N'Gourma/ Komyanga 6%. La faiblesse du trafic sur ces axes est
liée à leur mauvais état.
La figure suivante montre les résultas des comptages
de trafic réalisés le samedi 06 octobre 2007.
Figure n°3 : Synthèse du comptage de
trafic du samedi 06 octobre
2007 (Entrées et sorties)
Source : BAMAS S et alii, (2007) : Projet de
construction de la gare routière de Fada N'Gourma. Rapport
définitif, 85p+ annexes.
Le trafic routier du samedi 06 octobre 2007 est dominé
par des véhicules de types bâchés, 504, Toyota Dina
représentant 44,85%. Les véhicules poids lourds
représentent 43% du trafic total contre 11,7% pour les autocars et les
minicars.
L'analyse du trafic routier à partir de la ville de
Fada N'Gourma montre une prédominance des véhicules de transport
informel. Cependant il est important de savoir que les véhicules de
transport informel effectuent le plus souvent de courte distance. De plus, un
nombre relativement important de transporteurs individuels en provenance ou en
partance de des localités de Pouytenga, Pama, Kompienga et Kantchari
transit à Fada N'Gourma.
La ville de Fada N'Gourma enregistre quotidiennement environ
392 véhicules entrants et 377 véhicules sortants. D'une
manière générale, le trafic routier en direction des
villes secondaires est relativement faible comparativement aux flux en
direction de la capitale.
2.3-3-3 La capacité et
l'âge des véhicules
L'apparition des nouvelles sociétés de
transport ces dix dernières années a profondément
modifié le paysage de l'offre de transport de voyageurs. L'offre de
transport se compose ainsi de deux catégories de véhicules :
les véhicules de petites capacités (9 à 22 places), et les
autocars de moyenne (30 à 55 places) et de grande (60 places et plus)
capacité.
Les véhicules de petites capacités sont
utilisés pour le transport artisanal de courte distance. Selon les
informations recueillies lors de nos enquêtes de terrain, le parc des
transporteurs individuels de la ville de Fada N'Gourma est constituée de
3 véhicules de 9 places (504 familiales), 4 véhicules de 12
places (404 bâchés) et de 63 véhicules de type Toyota Dina
(17 places). Il apparaît ici clairement que le parc est
caractérisé par une diversité de véhicules de
petites capacités (9 à 17 places) et de marques
différentes avec une prédominance des véhicules de 17
places (Toyota Dina). Par ailleurs notons que les véhicules
utilisés par les transporteurs individuels pour le transport de
personnes sont rarement des véhicules neufs. Ce sont
généralement des véhicules d'occasions que l'on affecte au
transport. Selon la Direction Générale des Transports Terrestres
et Maritimes (DGTTM) les véhicules ont un âge compris entre 16 et
20 ans.
Les autocars de moyenne et grande capacité constituent
le parc roulant des sociétés de transport. Ces autocars assurent
les liaisons de longues distances. En 2001, le parc de véhicules des
sociétés de transport était estimé à cinq
(5) véhicules pour une capacité offerte de 252 places19(*). En 2007, le parc se
présentait comme suit :
Tableau n°3 : Situation du parc de
véhicules de transport de
voyageurs des sociétés de transport en
mars 2007
Sociétés de
transport
|
18 places
|
22 places
|
32 places
|
35 places
|
55 places
|
60 places
|
70 places
|
Total
|
Capacités offertes
|
STMB
|
|
|
|
1
|
|
|
4
|
5
|
315
|
RAKIETA
|
|
|
|
1
|
|
|
2
|
3
|
175
|
STK
|
3
|
|
2
|
|
1
|
|
|
6
|
173
|
Laangande
|
|
1
|
|
|
|
4
|
|
5
|
262
|
EZAF
|
|
|
|
2
|
|
|
|
2
|
70
|
Total
|
3
|
1
|
2
|
4
|
1
|
4
|
6
|
21
|
995
|
Source: enquête de terrain réalisée avril
et octobre 2007 par ZOUGMORE Simon
La capacité offerte par les sociétés de
transport est passée de 252 places en 2001 à 995 places offertes
en 2007, soit un taux d'accroissement de 74,67%. Cette situation s'explique par
l'apparition de nouvelles sociétés (RAKIETA, STK,
Laangandé et EZAF) et du renouvellement du parc de la
société STMB. Les véhicules utilisés par les
entreprises structurées sont achetés à l'état neuf
à l'exception des sociétés de transport STK et Laangande
dont la totalité du parc est constitué de véhicules
d'occasions.
2.4 La demande de transport
routier de voyageurs
Notons d'abord que ce soit auprès des administrations
ou des opérateurs privés, les informations sur la demande de
transport de voyageurs n'existent pas. Ainsi l'analyse de la demande que nous
allons faire à cette étape de notre étude s'appuie sur les
résultats de nos enquêtes de terrain et de la recherche
documentaire.
Les besoins de transport naissent en effet
de besoins d'activités choisies ou subies par l'individu selon sa
position sociale. La demande est également inhérente à la
répartition spatiale de la population.
L'enquête que nous avons menée auprès des
trois cent cinquante (350) usagers des gares routières de Fada N'Gourma
a permis de connaître leurs caractéristiques
socio-démographiques.
La majorité des voyageurs (95%) a un âge compris
entre 20 et 60 ans. Ainsi, nous pouvons dire que les déplacements sont
effectués en majeure partie par des personnes adultes. De plus, la
population enquêtée est à majorité masculine (74%).
Les femmes sont faiblement représentées (26%). Cet écart
peut s'expliquer par le fait que chez les femmes, le rôle
`'traditionnel'' de mère limite les déplacements.
Les besoins de mobilité exprimés en destination
ou en provenance de Fada N'Gourma sont variés. Parmi les motifs de
déplacements, les plus courants sont les raisons de famille, les
activités de commerce, les démarches administratives, les raisons
de santé et la recherche d'emploi.
Figure n°4 : Répartition des
passagers selon le motif de
déplacement
Source : enquête de terrain réalisée
du 22 mars au 15 avril 2007 par ZOUGMORE Simon
Sur les cinq motifs de déplacements, les voyages pour
raison de famille occupent la première place (68%). Ensuite 15% des
usagers se déplacent pour des motifs liés aux activités de
commerce. En effet beaucoup de commerçants se déplacent pour
acheter leurs marchandises auprès des grossistes. A titre d'exemple, la
majorité des commerçants du marché central de Fada
N'Gourma partent s'approvisionner à Ouagadougou. Cette situation montre
que le commerce est une activité génératrice de
déplacement. Enfin les motifs d'ordre administratifs représentent
8,86% des enquêtés. Il s'agit essentiellement des fonctionnaires
qui sont venus à Fada N'Gourma pour percevoir leurs salaires ou pour
poursuivre leurs dossiers.
L'analyse des motifs de voyage conduit logiquement à
se demander vers quelle destination voyagent les passagers.
Tableau n°4: Répartition du nombre de
voyageurs selon la destination
|
Régional
|
National
|
International
|
Effectifs
|
180
|
158
|
12
|
Pourcentage (%)
|
51, 43
|
45,14
|
3,43
|
Source : enquête de terrain réalisée
du 22 mars au 15 avril 2007 par ZOUGMORE Simon
Le tableau ci-dessus montre que 51,43% des voyageurs ont pour
destination les localités de la région de l'Est, traduisant ainsi
l'importance des relations entre Fada N'Gourma et son arrière pays. Les
destinations vers les autres localités du Burkina représentent
45,14% des usagers. Parmi ces localités, la ville Ouagadougou constitue
la principale destination. Sur l'ensemble des cent quatre-vingt (180) usagers
enquêtés dans les gares routières des
sociétés de transport, 66% ont pour destination finale
Ouagadougou. Ce flux important en destination de la ville de Ouagadougou peut
s'expliquer par le fait qu'elle constitue un véritable pôle
d'attraction et de concentration d'activités diverses. Enfin 3,4% des
voyageurs ont pour destination le Niger; le Togo et le Bénin. Ainsi nous
pouvons dire sans risque de nous tromper que la position géographique de
Fada N'Gourma favorise des flux de passagers en direction de plusieurs pays
limitrophes (Togo, Bénin, Niger et le Ghana). La ville de Fada N'Gourma
(ville carrefour) constitue un passage obligé pour certains usagers. Des
350 usagers enquêtés dans les gares routières, 20% soit 75
voyageurs sont de passage à Fada N'Gourma.
En ce qui concerne les fréquences de
déplacements, les voyages mensuels (40%) et les voyages annuels (40%)
occupent la première place. Les voyages hebdomadaires et occasionnels
représentent respectivement 16% et 4%.
Dans l'optique de mieux appréhender les flux de
voyageurs à destination ou en provenance de Fada N'Gourma des comptages
ont été réalisés dans le cadre du projet de
construction de la nouvelle gare routière. Le graphique suivant montre
les résultats du comptage de passagers par gare routière du
mercredi 03 octobre 2007.
Figure n°5 : Flux de passagers
(départ et arrivée) par gare routière
dans la journée du mercredi 03
octobre 2007
Source : BAMAS S. et alii., (2007) : Projet de
construction de la gare routière de Fada
N'Gourma. Rapport définitif, 85p+
annexes.
Le nombre total de voyageurs toutes origines et destinations
confondues à Fada N'Gourma est de 1899 passagers (925 départ et
974 arrivées). La gare routière publique occupe la
première place avec 655 personnes transportées, soit 34,50% du
nombre total de voyageurs. A la différence des autres gares de la ville,
cette gare est fréquentée à la fois par les transporteurs
de Fada N'Gourma et les transporteurs en transit (sociétés de
transport et transporteurs individuels). Cette situation contribue à
accroître les flux de personnes dans la gare.
La gare routière de STMB occupe le second rang. La
société a transporté 605 personnes soit 31,86% du flux
total de voyageurs (arrivés et départ). La société
STMB se distingue des autres sociétés de la ville de Fada
N'Gourma par la qualité des prestations de service.
Le nombre de passagers le plus faible a été
enregistré à la gare d'EZAF, 4 personnes soit 0,21% du nombre
total de voyageurs.
Dans la journée du samedi 06 octobre 2007, le nombre
de passagers transportés a évolué comme suit :
Figure n°6 : Flux de passagers
(départ et arrivée) par gare routière
. dans la journée du samedi 06 octobre
2007
Source : BAMAS S. et alii, (2007) : Projet de construction de
la gare routière de Fada N'Gourma. Rapport définitif, 85p+
annexes.
Pour la journée du samedi 06 octobre 2007, c'est la
société STMB qui détient la plus grande part du
marché de voyageurs avec 31%. Quant aux transporteurs de la gare
publique et la société Rakieta leur part est respectivement de
28,84% et 13,12%.
Sur la base de ces résultats (comptages du mercredi 03
et samedi 06 octobre 2007), le nombre total de voyageurs toutes destinations et
origines confondues à Fada N'Gourma peut être estimé
à environ 1900 passagers par jour. Des propos des transporteurs de la
ville, les dimanches (jour du marché central et du marché
à bétail), les périodes des fêtes et de
congés constituent les périodes de forte affluence.
Conclusion partielle
La croissance rapide de la population de Fada N'Gourma
s'explique par le croît naturel et l'exode rural. Cette croissance
démographique s'est accompagnée d'une extension spatiale de la
ville. De 1959 à 2005, les pouvoirs publics ont réalisé
dix opérations de lotissements sans toutes fois parvenir à
contenir l'extension anarchique de l'espace urbain. Le style d'habitat
horizontal caractéristique de la ville et la spéculation
foncière sont les principales causes de cette extension
démesurée.
Afin d'asseoir un plan cohérent de
développement et de gestion de la ville, la municipalité s'est
dotée d'un Plan de Développement Communal (PDC). Le Plan de
Développement Communal fixe les grands axes de développement de
la commune à atteindre dans une perspective de dix ans (2004-2014). En
matière d'infrastructure de transport, les autorités municipales
envisagent la construction d'une nouvelle gare routière publique.
Fada N'Gourma, par sa position de ville carrefour, a besoin
de disposer de bonnes liaisons avec les autres centres urbains pour promouvoir
son développement économique. Malheureusement, le réseau
routier est quantitativement et qualitativement insuffisant.
Les besoins de transports exprimés en direction des
différentes villes du Burkina et des pays limitrophes à partir de
Fada N'Gourma ont engendré la création de nombreuses
sociétés de transport. De la ville de Fada N'Gourma partent et
aboutissent des flux de personnes en direction et en provenance des autres
villes du pays. Les gares routières constituent les principaux centres
de ces flux de voyageurs.
La création des gares routières répond au
souci des transporteurs de disposer d'un espace de stationnement pour
l'embarquement et le débarquement des passagers.
DEUXIEME PARTIE : LE
STATIONNEMENT DES VEHICULES DE TRANSPORT ROUTIER DE VOYAGEURS A FADA
N'GOURMA
La libéralisation du secteur de transport et
l'amélioration du réseau routier ont permis le
développement du transport routier de voyageurs. Ce développement
s'est accompagné de la création de gares routières de
voyageurs disséminés dans l'espace urbain de Fada N'Gourma.
Le secteur du transport routier de voyageurs
génère à la fois des ressources financières
importantes et des emplois. Malgré ces retombées positives, ce
secteur engendre des problèmes.
Nous aborderons dans cette partie l'organisation et le
fonctionnement des gares routières de Fada N'Gourma puis l'impact
socio-économique des gares routières de voyageurs.
CHAPITRE 3 :
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES GARES ROUTIERES DE FADA N'GOURMA
3.1 La localisation des gares
routières dans l'espace urbain
Le développement du transport de
personnes et de marchandises à destination et en provenance de Fada
N'Gourma a engendré l'apparition d'une multitude de
sociétés de transport et d'unités artisanales de transport
interurbain. Ce développement s'est accompagné
d'aménagement sommaire des points de stationnement appelés gares
routières.
Les gares routières constituent les lieux où le
voyageur peut trouver un moyen de transport qu'il empruntera pour son voyage.
En octobre 2007, nous avons recensé à Fada N'Gourma huit (8)
gares routières dont sept (7) gares routières privées et
une gare routière publique.
La gare routière de la société STMB
est située au secteur 10 à proximité du marché
central (partie Est). A son arrivée à Fada N'Gourma en 1997, la
STMB était installée à la gare routière publique.
Mais par la suite, un conflit est survenu entre la société et les
responsables du syndicat des transporteurs routiers de voyageurs
précipitant le départ de la société de la gare
publique. Ainsi depuis le 31 décembre 2000, le bâtiment qui
abritait les locaux de la BIB, près du marché central a
été transformé en gare privée par la STMB. La gare
routière de la société RAKIETA est localisée au
secteur 10, jouxtant le marché central (partie Nord). Cette
société occupe les anciens locaux de la société
ZST.
Les gares routières des sociétés de
transport Laangandé, STK et EZAF sont localisées respectivement
aux secteurs 1, 10 et 2 de la ville de Fada N'Gourma.
Les gares de Piéla et de Komyanga sont les gares
informelles dans lesquels on trouve des véhicules desservant les axes
Fada N'Gourma-Piéla, Fada N'Gourma-Gayéri et Fada
N'Gourma-Komyanga. La gare routière de Piéla est située au
secteur 7 sur la route de Bogandé. Quant à la gare de Komyanga,
elle est localisée au secteur 2 le long de l'axe Fada
N'Gourma-Komyanga, à proximité du lycée Diaba Lompo et de
l'école primaire Untaani. Il s'agit d'une occupation anarchique
de l'espace public en ce sens que les responsables de ces gares (Piéla
et Komyanga) n'ont pas reçu l'autorisation de la mairie pour s'y
installer d'où l'appellation de gares informelles.
La gare routière publique est située au secteur
10 non loin du marché central et est limitée au nord par un camp
militaire, au sud par la route nationale n°4, à l'Est par une route
secondaire et à l'Ouest par une station service. La superficie de la
gare est estimée à 2 856 m2. Il convient de rappeler
que cet espace appelé de nos jours gare routière publique
était simplement un point d'arrêt pour la transafricaine, une
société française qui assurait la liaison
Ouagadougou-Niamey via Fada N'Gourma avant les indépendances.
Après la cessation des activités de cette société,
les transporteurs de la ville ont eu l'aval du préfet à
l'époque pour occuper cet espace. Ainsi, c'est au fur et à
mesure de l'évolution du transport routier que ce point d'arrêt
s'est transformé en gare routière publique.
En plus de la gare routière publique, l'offre de
stationnement des véhicules de transport de voyageurs de la ville de
Fada N'Gourma s'étend sur l'espace
dénommé « la place du monument des
morts » en face de la mairie.
Cliché n°1: Stationnement anarchique aux
« monuments des morts »
Source : Prise de vue réalisée en
mai 2008 par ZOUGMORE Simon
La « place du monument des morts » est
l'espace de stationnement anarchique le plus vaste de la ville de Fada
N'Gourma. Cet espace est utilisé par les véhicules poids lourds
en transit ou en livraison de marchandises aux commerçants du
marché central. Il sert également de d'aire de stationnement aux
transporteurs routiers de voyageurs en transit (transporteurs individuels et
sociétés étrangères de transport). Selon le maire
de la commune de Fada N'Gourma, cette situation est liée à
l'absence d'une zone de stationnement aménagé dans la ville.
Cliché n°2: Stationnement anarchique aux
alentours du marché
central de Fada N'Gourma
Source : Prise de vue réalisée
en mai 2008 par ZOUGMORE Simon
Sur cette image, les véhicules de transports de
voyageurs sont en attente d'embarquement. Les transporteurs individuels
gravitent autour du marché à la recherche de la clientèle.
Cette situation créée des difficultés de circulation aux
alentours de cette infrastructure et augmente les risques d'accidents.
Les abords du marché à bétail servent
également espace de stationnement anarchique. Le marché à
bétail de Fada N'Gourma se tient exclusivement les dimanches. Le
stationnement anarchique à proximité de cette infrastructure est
lié à la présence des camions remorques qui transportent
le bétail et les véhicules de transport routier de voyageurs. Ces
derniers sont à la recherche d'éventuels clients et transportent
souvent quelques petits ruminants. Dans la journée du 11 mai 2008 nous
avons pu observer une vingtaine de
véhicules « dina » stationnés autour du
marché à bétail.
Parmi les huit (8) gares routières de Fada N'Gourma,
seules les gares de Piéla et de la société
Laangandé sont situées hors du centre ville. Le reste des gares
routières sont localisées dans la zone commerciale et
administrative. En effet la position géographique des gares
routières semble suivre une certaine logique spatiale : les
transporteurs implantent généralement leurs gares
routières de voyageurs aux abords du marché central ou sur les
grandes artères de la ville notamment la route nationale n°4. La
carte suivante montre la répartition spatiale des gares routières
dans l'espace urbain de Fada N'Gourma.
Carte n°3 : Répartition spatiale des
gares routières de voyageurs dans la ville Fada
N'Gourma
3.2 Organisation et
fonctionnement des gares routières à Fada N'Gourma
3.2-1 Organisation et
fonctionnement de la gare routière publique
La gare routière publique est
fréquentée par les transporteurs individuels et les
sociétés de transport en transit. Cet équipement public
est exclusivement sous la gestion du Syndicat National des Transporteurs
Routiers de Voyageurs du Burkina (SNTRV-B). La mairie de Fada N'Gourma est
propriétaire du terrain mais aucun contrat ne la lie au syndicat des
transporteurs pour son exploitation.
Après plus de soixante (60) ans d'existence, la gare
publique présente toujours des insuffisances d'équipements. Le
cliché suivant nous donne une idée sur le type et le niveau
d'aménagement de la gare publique.
Cliché n°3 : La gare routière
publique
Source : Prise de vue réalisée en mai 2008
par ZOUGMORE Simon
C'est un aménagement assez sommaire marqué par
une absence de clôture. Il n'existe aucune délimitation physique
entre les aires de stationnement et les voies internes. Les véhicules
sont stationnés généralement de manière anarchique.
A cela s'ajoute la circulation dans l'enceinte de la gare de nombreux
charretiers, des deux roues etc. La gare routière ne dispose pas de
latrines, magasin de stockage, éclairage public et de parking.
Néanmoins nous avons recensé deux hangars qui servent de bureau
aux responsables de la gare en charge de la gestion.
Le personnel de la gare est composé du chef de la
gare, des chefs de lignes et des billettistes. Le chef de gare est le premier
responsable et représentant du syndicat. Il coordonne toutes les
activités dans la gare. Quant au chef de ligne, son rôle est de
veiller au chargement des différents véhicules exploitant la
même ligne. Dix (10) principales lignes sont desservies à partir
de la gare routière publique. Ces dix (10) lignes desservent les
localités de Koupèla, Kompienga, Kantchari, Diapaga,
Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et
Tanguiéta (Bénin). Pour l'exploitation d'une ligne, tout
transporteur de la gare doit verser une somme forfaitaire de deux mille (2000)
francs au chef de ligne concernée. Ainsi, le transporteur peut exploiter
la ligne concernée pour une durée indéterminée. Ce
règlement s'applique à toutes les gares gérer par le
syndicat. Le billettiste est le responsable chargé de percevoir l'argent
des usagers auxquels ils délivrent le ticket de voyage.
Le mode de fonctionnement de la gare publique est le
système de ??tour de rôle». Il s'agit d'un système
d'embarquement qui se fait par consensus sur la seule base de l'ordre
d'arrivée des transporteurs en gare. C'est le chef de ligne qui organise
les départs des véhicules. Il dispose d'un tableau où
chaque conducteur exploitant la ligne inscrit le numéro
d'immatriculation de son véhicule. Système ancien né de
l'esprit de solidarité entre les transporteurs, l'embarquement par
«tour de rôle» a été vivement critiqué par
plusieurs transporteurs qui se trouvaient lésés. Ce
système limite la concurrence et pénalise les transporteurs qui
ont un véhicule en bon état donc plus attractifs. Le
système de ??tour de rôle» ne s'applique pas aux
transporteurs en transit à la gare publique. Ces derniers marquent juste
un bref arrêt au bord de la route pour débarquer un ou deux
passagers.
A la gare routière publique comme dans la plupart des
autres gares (à l'exception des gares des sociétés de
transport) de la ville de Fada Gourma, les chauffeurs se contentent de ranger
leurs véhicules sur la plate-forme de chargement et les coxeurs se
chargent de la recherche des passagers. Les coxeurs ameutent les clients en
leur disant que le véhicule est sur le point de partir. Mais les
départs ne se font pas à des heures fixes car les
véhicules ne partent qu'une fois remplis. Une telle situation implique
des durées indéterminées de stationnement et exige du
passager beaucoup de patience. L'usager peut ainsi passer
toute une matinée à attendre le départ du
véhicule.
L'étroitesse du hall d'attente oblige la
majorité des passagers à s'installer à l'intérieur
du véhicule avant le départ. Lorsque le nombre de passagers est
suffisant pour le départ, le billettiste rend compte au chauffeur du
montant total des recettes. Avant le départ, le chauffeur paie le
« billet de sortie » et les prestations du billettiste. La
somme versée en contre partie des prestations du billettiste varie en
fonction de la localité desservie. A titre d'exemple, le billettiste
perçoit 5 000 FCFA par chargement et par véhicule pour les
transporteurs assurant une liaison internationale notamment vers Niamey
(Niger). Quant au « billet de sortie », il coûte 300
FCFA et est obligatoire pour tous les véhicules de transport de
voyageurs qui fréquentent les gares gérées par le
syndicat.
La gare routière publique assure en moyenne une
vingtaine de départ par jour. Les principales destinations à
partir de la gare publique sont Ouagadougou, Kompienga, Kantchari, Diapaga,
Natiaboali-Nagré, Diabo, Nassougou, Tawalbougou, Niamey (Niger) et
Tanguiéta (Bénin). La gare publique assure plus la desserte
régionale que la desserte nationale et internationale. Cependant il faut
reconnaître qu'il est difficile de trouver un véhicule pour
voyager vers certaines localités de la région de l'Est comme
Bani, Lihoura, Monpinga, Tindangou, Madaga etc. Ces localités sont
desservies exclusivement les jours de marchés, soit tous les trois
jours.
Les contraintes liées à la fréquentation
de la gare routière publique (système de tour de rôle,
paiement des taxes) ont poussé certains transporteurs à
construire leurs propres gares routières d'où la
prolifération des gares routières privées.
3.2-2 Organisation et
fonctionnement des gares routières privées
3.2-2-1 Les gares
routières des sociétés de transport
Les gares routières des
sociétés de transport se distinguent des autres gares de la ville
de Fada N'Gourma par leur organisation et leur fonctionnement.
Installées pour la plupart sur des terrains à usage
d'habitations, donc de petites superficies, ces gares routières sont
plus ou moins aménagées. Le tableau suivant nous donne une
idée des infrastructures existantes dans les gares routières des
sociétés de transport.
Tableau n°5 : Types d'infrastructures par
sociétés de transport
Sociétés de transport
|
Type d'infrastructures
|
Salle ou hall d'attente
|
Magasin
|
Restaurant
|
Kiosque/
buvette
|
Télécentre
|
Parking
|
Toilettes
|
WC
|
STMB
|
x
|
x
|
-
|
-
|
x
|
x
|
x
|
x
|
RAKIETA
|
x
|
x
|
-
|
-
|
x
|
x
|
-
|
-
|
Laangandé
|
x
|
x
|
-
|
-
|
-
|
-
|
x
|
x
|
STK
|
x
|
x
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
EZAF
|
x
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : enquête de terrain réalisée
en avril et octobre 2007 par ZOUGMORE Simon
A la lecture du tableau n°5, on constate que seules les
gares des sociétés STMB et Laangandé disposent de
toilettes et de latrines. Ces infrastructures mal entretenues, sont
implantées dans un angle de la parcelle abritant la gare
routière. Les parkings présents dans les gares des
sociétés STMB et RAKIETA n'ont fait l'objet d'aucun
aménagement. Il s'agit de simple espace réservé au
stationnement de deux roues.
Outre ces infrastructures, les gares routières des
sociétés de transport disposent d'une billetterie, un service
bagage et un service courrier. Le ticket de transport délivré par
le billettiste a une validité allant de soixante douze (72) heures
à un (1) mois selon la société de transport.
Le service des bagages a pour rôle d'assurer
l'organisation du chargement des bagages des passagers. Pour les usagers qui
voyagent avec leur engin à deux (2) roues, les frais de transport
varient en fonction de la distance. A titre d'exemple les frais de transport
d'un engin à deux roues (vélomoteur ou cyclomoteur) de Fada
N'Gourma à Koupéla (80km) coûte 500 FCFA contre 1000 FCFA
pour le trajet Fada N'Gourma-Ouagadougou (220 km). Enfin le service courrier
est chargé de l'expédition et de la réception des
courriers. L'expédition d'un courrier coûte 1500 FCFA dans la
quasi-totalité des sociétés de transport de la ville de
Fada N'Gourma.
Les gares routières privées ont une
organisation interne dans l'utilisation de leur espace. On y trouve un espace
commun qui sert d'aire de stationnement des véhicules en attente et
d'aire de manoeuvres des véhicules en partance. D'une manière
générale, les bâtiments localisés à
l'intérieur des gares routières privées abritent un
magasin, les guichets pour la vente des titres de transport, le service
courrier, le service des bagages et un local pour les employés de la
société.
A la différence des autres gares où le passager
à la possibilité de s'installer à l'intérieur du
véhicule avant le départ, au niveau des gares des
sociétés de transport l'embarquement des passagers se fait par
appel suivant l'ordre d'enregistrement un quart d'heure avant le
départ. Les sociétés de transport de Fada N'Gourma
assurent vingt (20) départs par jour.
Tableau n°6 : Le nombre de départs
quotidiens assurés par les
sociétés de transport
Gares routières
|
Heures de départs
|
Nombre de départs
|
STMB
|
7h30, 10h, 13h30, 16h, 18h
|
5
|
RAKIETA
|
7h, 9h30, 13h, 18h
|
4
|
Laangandé
|
11h, 13h, 13h30, 14h
|
4
|
STK
|
7h30, 10h, 11h30, 15h30
|
4
|
EZAF
|
6h 30, 12h30, 17h30
|
3
|
Source : enquête de terrain réalisée en
avril et octobre 2007 par ZOUGMORE Simon
Contrairement à ce que l'on observe dans les autres
gares (publique et informelles) de la ville où le départ
n'intervient que si le véhicule a fait le plein de passagers, dans les
gares routières des sociétés de transport on assiste
à un respect des horaires de départ. Cette situation à
l'avantage d'éviter les pertes de temps.
Le point commun des sociétés de transport de la
ville de Fada N'Gourma est leur ponctualité. La qualité des
services offerts par les sociétés de transport est largement
appréciée par les usagers. En effet, le choix des usagers pour
les sociétés de transport est plus lié à la
ponctualité (97,77%) que le confort (76,11%) et la rapidité
(73,83%). L'introduction de ces éléments traduit
l'amélioration de la qualité des services de transport. Elle
révèle la recherche du professionnalisme dans laquelle se sont
engagées les sociétés de transport.
Les sociétés de transport de la ville de Fada
N'Gourma transporte en moyenne 1140 passagers par jour. Le tableau suivant
montre les principales destinations de ces voyageurs.
Tableau n°7: Les localités desservies par
les gares routières des
sociétés de transport
Gares routières
|
Régionale
|
Nationale
|
Internationale
|
STMB
|
Diapaga,
Kantchari
|
Ouagadougou, Koupèla, Zorgho, Tenkodogo,
|
Niamey,
|
RAKIETA
|
-
|
Koupèla, Zorgho, Mogtedo, Ouagadougou
|
-
|
Laangandé
|
Kantchari,Diapaga,
Bogandé, Gayéri
|
Ouagadougou
|
-
|
STK
|
Nadiagou, Padjari,
Pama, Kompienga
|
Koupèla, Zorgho, Mogtedo, Ouagadougou
|
-
|
EZAF
|
-
|
Koupèla, Zorgho, Mogtedo, Ouagadougou
|
-
|
Source : enquête de terrain réalisée
en avril et octobre par ZOUGMORE Simon2007
Toutes les sociétés de transport desservent la
ville de Ouagadougou. Sur cet axe, la concurrence très prononcée
entre les différents opérateurs de transport a contribué
à l'amélioration significative de la qualité de service au
profit des passagers. Les sociétés de transport STMB,
Laangandé et STK desservent non seulement la ville de Ouagadougou mais
aussi certaines localités de la région de l'Est (Kantchari,
Bogandé, Pama etc.). Parmi les cinq sociétés de transport,
STMB est la seule société qui assure une liaison internationale
vers Niamey au Niger.
3.2-2-2 Organisation et
fonctionnement des gares routières informelles
Les gares de Komyanga et de Piéla constituent les
principales gares informelles de la ville de Fada N'Gourma. Installées
sur des sites inappropriés aux abords des routes, ces gares
routières se caractérisent par l'absence d'infrastructures.
La gare routière de Komyanga est localisée au
secteur 2, le long de l'axe Fada-N'Gourma/Komyanga. Elle ne dispose pas de
toilettes, magasin de stockage, et d'un hangar d'attente. Les passagers
s'installent soit dans le véhicule ou à tout autre endroit qui
peut servir d'abri. Le personnel de la gare est réduit au strict minimum
(le chef de gare et le responsable de la ligne). La collecte et la gestion des
recettes sont assurées par le chef de ligne. C'est la seule gare de la
ville où le passager a la possibilité de discuter du tarif de
transport. Ainsi pour une même destination, il arrive parfois que des
passagers paient des tarifs différents.
Cliché n°4 : La gare routière
de Komyanga
Source : Prise de vue réalisée en mai
2008 par ZOUGMORE Simon
Il apparaît ici clairement que la gare
routière de Komyanga ne dispose pas d'un hall d'attente, de magasin, de
latines etc. Les passagers s'installent à l'intérieur du
véhicule ou sous les arbres. Les véhicules stationnent le long de
la route pour l'embarquement et le débarquement des passagers. Cette
situation est de nature à entraîner des difficultés de
circulation pour les élèves du Lycée Diaba Lompo et
l'école primaire Untaani20(*) (porte ouverte) lors des heures de
rentées et sorties des cours. De plus, les bruits engendrés par
les véhicules (le ronflement des moteurs, les klaxons etc.) de cette
gare constituent des nuisances considérables pour les
élèves pendant les heures de cours.
Les transporteurs de la gare de Komyanga embarquent par
«tour de rôle». La gare assure en moyenne cinq (5)
départs par jour. L'enquête que nous avons réalisée
dans cette gare a révélé une grande affluence des
véhicules de transport voyageurs les dimanches (jour du marché
central et du marché à bétail). Cette situation s'explique
par la présence des véhicules en provenance du Togo. Ces
véhicules transportent exclusivement les commerçants des
localités de Senkansé et Dapaongo. La gare routière de
Komyanga dessert les localités de Kouaré, Sanga, Komyanga,
Ouargaye, Salambaoré, Senkansé et Dapaongo.
Contrairement à la gare de Komyanga, la gare
routière de Piéla dispose d'un hangar d'attente, d'une table,
deux (2) chaises qui servent de bureaux aux responsables du syndicat et de deux
(2) bancs en fer. Le personnel de la gare est composé d'un chef de gare,
deux (2) chefs de lignes et d'un billettiste. Les lignes Fada
N'Gourma-Piéla et Fada N'Gourma-Bogandé constituent les
principales lignes de cette gare.
La gare de Piéla a le même mode de
fonctionnement que la gare de Komyanga à savoir le système de
tour de rôle. Cette gare est également fréquentée
par les camions dix (10) tonnes. Ces derniers pratiquent le transport mixte
(marchandises et passagers). Les camions dix (10) tonnes desservent les
localités situées au dèla de Gayéri comme Hamba,
Nasssourou. La gare de Piéla dessert uniquement les localités de
la région de l'Est (Yamba, Piéla, Gayéri, Bogandé,
Mani etc.).
La carte suivante montre les principales localités
desservies à par la ville de Fada N'Gourma.
Carte n°4 : Desserte des localités
à partir de Fada N'Gourma
Le réseau de transport à partir de Fada N'Gourma
est en forme d'étoile à cinq (5) branches; chaque branche
étant un axe (l'axe Fada N'Gourma-Niamey, l'axe Fada N'Gourma-komyanga
etc.). Même si la route n'est pas le premier facteur de mobilité
des populations, elle facilite cet état de chose et lui donne une
ampleur spectaculaire. De Fada N'Gourma, les routes nationales assurent les
liaisons avec les autres chefs-lieux de provinces de la région de
l'Est, l'espace national et les pays limitrophes (Niger et Bénin). Les
routes régionales et départementales distribuent le trafic venant
des routes nationales, et assurent les déplacements intérieurs
(départements et villages). Cette distribution du trafic n'est rien
d'autre qu'une organisation de l'espace par les gares routières de la
ville de Fada N'Gourma.
Les localités de la région de
l'Est sont les plus desservies par les transporteurs individuels de la ville de
Fada N'Gourma. En effet, environ soixante (60) localités de la
région de l'Est sont desservies à partir de Fada N'Gourma. Cette
situation montre le niveau de désenclavement interne de la région
de l'Est
Le type et le niveau d'aménagement des gares
routières montre le caractère encore artisanal du secteur des
transports routiers de voyageurs de la ville de Fada N'Gourma. Bien que des
insuffisances demeurent, les gares routières génèrent des
retombées socio-économiques considérables, objet du
quatrième chapitre de notre étude.
CHAPITRE 4 : L'IMPACT
SOCIO-ECONOMIQUE DES GARES ROUTIERES DE FADA N'GOURMA
Ce chapitre aborde les emplois
générés par les gares routières de Fada N'Gourma
puis les retombées financières qui en découlent. Ensuite,
les problèmes engendrés par la prolifération anarchique
des gares routières. Enfin, il sera question de proposer des solutions
pour une bonne organisation des transports routiers de voyageurs.
4.1 Les emplois
générés par les gares routières
L'une des principales retombées
sociales du développement du secteur des transports routiers de
voyageurs est la création d'emplois. L'activité de transport
offre deux types d'emplois : les emplois directs et les emplois
indirects.
4.1-1 Les emplois directs
Les principaux emplois directs
générés par le transport routier de voyageurs regroupent
les chauffeurs, les apprentis chauffeurs, les convoyeurs, les coxeurs, les
chargeurs et les caissiers.
4.1-1-1 Les chauffeurs
La conduite est l'une des premiers emplois que
génère le transport routier de voyageurs. Chaque véhicule
automobile mis en exploitation emploi au minimum un (1) conducteur. Le parc
automobile de transport voyageurs de la ville de Fada N'Gourma est
estimé à quatre vingt onze (91) véhicules21(*). Nous pouvons dire sans risque
de nous tromper qu'il existe autant de chauffeurs (91) que de véhicules
en exploitation.
Le chauffeur reçoit en contre partie de ses prestations
un salaire. Ce salaire peut être mensuel ou journalier. Nos
enquêtes de terrain ont révélé que 58% des
chauffeurs perçoivent un salaire compris entre 15 000 FCFA et
40 000 FCFA. Ce revenu mensuel varie en fonction de la distance. A titre
d'exemple, les conducteurs des véhicules de type 504 familiale
desservant les localités situées dans un rayon de 45
kilomètres (Nagré, Komyanga etc.) autour de Fada N'Gourma ont un
salaire compris entre 15 000 FCFA et 25 000 FCFA alors que ceux
assurant une liaison internationale ont un salaire compris entre 25 000 et
40 000 FCFA. A cela s'ajoute une somme forfaitaire de 2 000 FCFA par
voyage au titre des frais de restauration22(*). Ensuite 8% des conducteurs ont un salaire
journalier. Ces derniers sont payés sur la base des recettes
journalières (soit 10% de la recette). Enfin 34% des chauffeurs sont
payés par voyage. Leur revenu varie entre 1 500 FCFA et 2 000
FCFA.
4.1-1-2 Les apprentis
chauffeurs
L'apprenti chauffeur est le suppléant
du chauffeur. Son rôle est d'assister le chauffeur dans l'entretien du
véhicule et de charger les bagages au point d'embarquement, et de les
débarquer une fois à destination. Chaque transporteur individuel
emploie au minimum un (1) apprenti chauffeur. Leur nombre est estimé
à soixante dix (70) pour la ville de Fada N'Gourma23(*). A la différence du
chauffeur, l'apprenti chauffeur est rémunéré par voyage.
Cette rémunération varie entre 1 000 FCFA et 2 000 FCFA en
fonction de la localité desservie.
4.1-1-3 Le convoyeur
Le convoyeur peut être défini
comme le représentant spécial du transporteur24(*). Il est chargé de
percevoir le tarif de transport auprès des passagers, d'assurer la bonne
exécution du voyage, notamment en résolvant les
difficultés qui peuvent se poser au cours du voyage.
Généralement, seules les entreprises structurées recrutent
des convoyeurs mais il arrive souvent qu'on les retrouve au niveau des
transporteurs individuels. C'est le cas de certains transporteurs de la gare de
Piéla. Les convoyeurs sont en moyenne cinq (5) par
société, soit un total de vingt un (21) pour l'ensemble des
sociétés de transport.
4.1-1-4 Les coxeurs
Les coxeurs exercent leur activité dans les gares
informelles et à la gare publique. Dans ces gares routières, les
chauffeurs se contentent de ranger leurs véhicules sur la plate forme de
chargement et laissent aux coxeurs la recherche de la clientèle. Ils
perçoivent en contre partie de leur activité une petite
rémunération du chauffeur. Cette rémunération est
fonction de la localité desservie. Le coxeur perçoit 10% du tarif
de voyage sur chaque passager apporté, ayant pour destination l'espace
régional ou national et 1 000 FCFA pour les voyageurs
qui se rendent à Niamey au Niger. On peut estimer à environ une
quinzaine le nombre de coxeurs.
4.1-1-5 Les chargeurs
La création des
sociétés de transport ces dernières années s'est
accompagnée d'une amélioration de la qualité des
prestations au bénéfice des passagers. La concurrence que se
livre les entreprises structurées
donne une grande importance à l'organisation du
chargement, souci majeur des voyageurs qui veulent voir arriver leurs bagages
en bon état. Les sociétés Rakiéta et Laangande
emploient chacune trois (3) chargeurs, les sociétés STMB, STK et
EZF emploient respectivement six (6), deux (2), et un (1) chargeurs.
4.1-1-6 Les caissiers
La collecte et la gestion des recettes de l'activité
de transport sont assurées par les caissiers ou les caissières.
Ces derniers reçoivent l'argent des clients auxquels ils
délivrent des tickets de voyage. Les sociétés de transport
de Fada N'Gourma emploient six (6) caissiers et/ou caissières.
Au total, le secteur de transport routier de voyageurs de la
ville de Fada N'Gourma génère environ deux cents (200) emplois
directs.
4.1-2 Les emplois indirects
Ce sont les emplois connexes au transport routier de
voyageurs. Il s'agit surtout de l'entretien et/ou la réparation des
véhicules, la vente de carburant et les petits commerces.
Dans le souci de maintenir leur parc en bon état,
certaines sociétés de transport ont créé des
garages privés. C'est le cas des sociétés STMB,
Rakiéta et Laangande. Les garages de ces sociétés
emploient en moyenne 8 à 10 personnes.
La vente de carburant est un secteur complémentaire
à l'activité de transport de voyageurs. Cette
complémentarité est liée au fait que les véhicules
de transport ont besoin de carburant pour circuler. Les cinq stations service
de la ville de Fada N'Gourma emploient environ une trentaine de personnes.
Dans les gares routières de Fada N'Gourma, outre
l'activité de transport on y retrouve des activités connexes
diverses comme les restaurants, les kiosques, les télécentres
etc. La figure suivante montre la répartition spatiale des
activités connexes de la gare routière publique.
Figure n°7 : Répartition spatiale des
activités à l'intérieur et à
l'extérieur de la gare
routière publique de Fada N'Gourma
Source : BAMAS S et alii, (2007) :
Projet de construction de la gare routière de Fada
N'Gourma. Rapport définitif, 85p+ annexes.
L'impact de la gare routière publique sur le
développement des activités commerciales est remarquable. Nous
avons dénombré quarante sept (47) points d'activités dont
dix-neuf (19) à l'intérieur de la gare et vingt sept (27)
à l'extérieur. Ces points d'activités sont
constitués de restaurants, kiosques, télécentres,
boutiques, etc. Les activités commerciales tendent, de par leur ampleur,
à supplanter celle de transport de voyageurs. De plus, à
l'arrivée des véhicules dans la gare publique, on assiste
à une transformation des alentours en un véritable marché
éphémère.
4.2 Les retombées
financières
Le transport routier de voyageurs
génère d'énormes ressources financières pour les
transporteurs, la commune de Fada N'Gourma et l'Etat.
4.2-1 Les recettes pour les
transporteurs
Il est difficile d'estimer les ressources financières
que cette activité rapporte aux transporteurs individuels dans la mesure
où ils ne tiennent pas de comptabilité. Parmi les cinq
sociétés de transport de Fada N'Gourma, nous avons choisi la
société STMB. Ce choix se justifie par son rôle important
dans le transport de voyageurs : la société STMB transporte
en moyenne 600 personnes par jour, soit 55% du nombre total des voyageurs qui
transitent dans les gares routières des sociétés de
transport de la ville.
La société STMB assure cinq (5) départs
par jour à partir de Fada N'Gourma vers la ville de Ouagadougou. Les
recettes sont estimées sur la base du taux de remplissage25(*). A titre d'exemple, pour le
départ de 7h30mn, l'autocar de 70 places a un taux de remplissage de 86%
correspondant à 60 places occupées. Chaque passager achète
son ticket de voyage à 3 000 FCFA. Pour les 60 passagers, les
recettes s'élèvent à 180 000 FCFA. Les recettes
journalières de la société STMB se présentent comme
suit :
Tableau n°8 : Estimation des recettes
journalières du dimanche 1er
avril 2007de la
société STMB
Destination
|
Heures de départ
|
Capacités des véhicules
|
Tarif du voyage en FCFA
|
Taux de remplissage
|
Recette journalière
en FCFA
|
Ouagadougou
|
7h30
|
70
|
3000 F
|
86%
|
180 000 F
|
10h
|
35
|
3000 F
|
100%
|
99 000 F
|
13h30
|
35
|
3000 F
|
57%
|
60 000 F
|
16h
|
35
|
3000 F
|
29%
|
30 000 F
|
18h
|
80
|
3000 F
|
100%
|
234 000 F
|
Recette totale journalière dans le sens Fada
N'Gourma-Ouagadougou
|
646 000 F
|
Source : enquête de terrain réalisée
en avril 2007 par ZOUGMORE Simon
La recette journalière de la société
STMB peut être estimée à 646 000 FCFA par jour, soit
459 900 000 FCFA par an (365 jours). La réticence du
responsable de la société STMB à nous fournir les
données sur les recettes réelles perçues, ne nous permet
pas de conclure sur une éventuelle coïncidence entre nos
estimations et ce que la société perçoit
réellement. Néanmoins cette estimation montre que le transport
routier de voyageurs génère d'énormes revenus pour les
transporteurs.
4.2-2 Les recettes pour la
commune de Fada N'Gourma
La taxe de stationnement et la patente constituent les
principales ressources de la commune de Fada N'Gourma dans le secteur du
transport routier de voyageurs.
4.2-2-1 La taxe de
stationnement
Cette taxe est payée par les transporteurs routiers
(voyageurs et marchandises) dont l'activité de transport a pour origine
ou destination la commune de Fada N'Gourma. Les transporteurs en transit qui
stationnent à Fada N'Gourma payent également cette taxe. Selon le
responsable en charge du recouvrement de la taxe de stationnement
« la tarification est de 500 FCFA pour les
véhicules dont la capacité est inférieure ou égale
à 35 places et de 1000 FCFA pour les véhicules de plus de 35
places. En ce qui concerne les véhicules de transport de marchandises la
taxe est de 1 000 FCFA ». La collecte de la taxe de
stationnement est actuellement assurée par la police municipale de Fada
N'Gourma. La figure suivante montre l'évolution de la taxe de
stationnement de 1997 à 2006 dans la commune de Fada N'Gourma.
Figue n°8 : Evolution du recouvrement de la taxe de
stationnement à
Fada N'Gourma de 1997 à
2006
Source : Données statistiques du service
comptable de la mairie de Fada N'Gourma
On constate bien que les recettes de la taxe
de stationnement sont passées de 2 501 500 FCFA en 1997
à 616 000 FCFA en 1999. De 1999 à 2003, les recettes ont
évolué considérablement. Elles passent de 616 000
FCFA en 1999 à 5 000 000 FCFA en 2003. Il est important de
savoir que de 1999 à 2003 le recouvrement de la taxe était
assuré par le syndicat des transporteurs. En 2004, la mairie
décide de confier la collecte de la taxe de stationnement à la
police municipale. Pour les responsables municipales, le syndicat des
transporteurs ne déclarait pas toutes les recettes. Cependant, force est
de reconnaître que depuis 2004 la tendance générale des
recettes est à la baisse. Néanmoins nous pouvons dire que la taxe
de stationnement génère des revenus importants pour la mairie de
Fada N'Gourma. En effet, les recettes relatives à la taxe de
stationnement sont utilisées par la mairie pour les dépenses de
fonctionnement.
De 1997 à 2006, les taux de recouvrement de la taxe de
stationnement ont évolué comme suit :
Figure n°9 : Evolution des taux de recouvrement
de la taxe de
stationnement de 1997 à
2006
Source : Données statistiques du
service comptable de la mairie de Fada N'Gourma
Le taux de recouvrement est passé de 50,03% en 1997
à 8,80% en 1999 puis à 136,07 en 2001, avant de chuter à
70% en 2002. A la date du 31 décembre 2006, le taux était
estimé à 54,20%. Cette évolution en dents de scie montre
qu'il existe des difficultés dans la collecte de la taxe. Selon le
responsable en charge du recouvrement «la réticence des
transporteurs, le manque de moyens matériels, humains et financiers sont
les principales causes de cette importante évasion fiscale».
La police municipale dispose d'une seule moto comme moyen de transport pour
assurer la collecte de la taxe. Les policiers chargés du
recouvrement de la taxe de stationnement font la navette entre les
différentes gares routières (à l'exception des gares des
sociétés de transport) et les points de stationnement anarchique
pour la perception de la taxe. Ces policiers reçoivent l'argent
directement des chauffeurs de véhicules stationnés auxquels ils
délivrent un ticket de stationnement. Ce mode de recouvrement
présente des défaillances dans la mesure où les
départs et les arrivées dans les gares routières ne se
font pas à des heures fixes. De ce fait les transporteurs en transit
à la gare publique échappent le plus souvent au paiement de cette
taxe.
D'une manière générale, les
difficultés de collecte de la taxe de stationnement sont liées
à la prolifération des gares routières et surtout aux
stationnements anarchiques des véhicules. En effet, la distance qui
sépare les différents espaces de stationnement constitue un
handicap pour les policiers. Pour résoudre en partie les
difficultés liées à la collecte de la taxe de
stationnement, nous proposons que la taxe soit perçue à la sortie
de la ville ou au poste de péage.
Concernant les sociétés de transport, les
recettes relatives à la taxe de stationnement peuvent être
estimées sur la base du parc automobile. L'ensemble du parc des
sociétés de transport de la ville de Fada N'Gourma est de 21
véhicules26(*). La
taxe de stationnement est 500 FCFA pour les minicars et de 1000 FCFA pour les
autocars. Ainsi la taxe de stationnement par société de transport
se présent comme suit :
Tableau n°9: Estimation de la taxe de
stationnement par société
de transport.
Société de transport
|
Montant de la taxe par jour en FCFA
|
Montant de la taxe par mois en FCFA
|
Montant de taxe par an en FCFA
|
STMB
|
4 500
|
135 000
|
1 620 000
|
Rakieta
|
2 500
|
75 000
|
900 000
|
Laangande
|
4 500
|
135 000
|
1 620 000
|
STK
|
3 500
|
105 000
|
1 260 000
|
EZAF
|
1 000
|
30 000
|
365 000
|
Total
|
16 000
|
480 000
|
5 765 000
|
Source : enquête de terrain réalisée
en octobre 2007 par ZOUGMORE Simon
Les cinq (5) sociétés de transport de la
commune de Fada N'Gourma paient au titre de la taxe de stationnement 16 000
FCFA par jour, soit environ 5 765 000 FCFA par an. Mais il faut
reconnaître que les entreprises structurées ne paient pas les
montants réels qu'ils doivent à la mairie. C'est le cas de la
société STMB qui paie actuellement un forfait de 90 000 FCFA
par mois. Or, normalement cette société devrait payer
135 000 FCFA par mois, soit un manque à gagner de 45 000 FCFA
par mois pour la municipalité. Cet écart s'explique par le fait
que ce sont les sociétés de transport qui déclare elles
même leur parc automobile. Pour un parc automobile de cinq
véhicules, la société STMB a déclaré trois
véhicules. Cette situation a pour conséquence une importante
évasion fiscale, ce qui du reste explique la faiblesse des recettes
liée à la taxe de stationnement.
4.2-2-2 La patente
La collecte de la patente est assurée par la direction
régionale des impôts pour le compte de la commune de Fada
N'Gourma. Chaque entreprise27(*) supporte annuellement une taxe de 6 000 CFA par
véhicule et une taxe variable de 500 FCFA par place occupée
(celle du conducteur non comprise). Pour l'ensemble de leur parc
(21véhicules), les entreprises structurées paient
théoriquement 126 000 FCFA par an au titre de la patente. De plus,
la taxe variable est de 487 000 FCFA pour les 974 places offertes par les
sociétés de transport. En somme, les recettes relatives à
la patente payée par les sociétés de transport
s'élève à 613 000 FCFA par an.
4.2-3 Les recettes pour
l'Etat
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
et le péage constituent les principales recettes de l'Etat dans le
secteur du transport routier de voyageurs.
4.2-3-1 La Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA)
Tout transporteur est soumis au Régime du Réel
Simplifié d'Imposition lorsque son chiffre d'affaire annuel est compris
entre 15 et 25 millions de francs. Il est en revanche soumis au Régime
du Réel Normal d'Imposition lorsque son chiffre d'affaire annuel est
supérieur à 25 millions de francs.
Tout transporteur (personne physique ou morale) dont le
chiffre d'affaire est inférieur à 15 millions est assujetti
à la contribution du secteur informel et par conséquent ne
facture pas la TVA à ses clients28(*). La société de transport joue le
rôle d'intermédiaire entre l'Etat et l'usager. Le calcul de la TVA
se présente comme suit :
Le prix de transport hors taxe est égal au prix sans
TVA.
Le prix du ticket avec TVA entre Fada N'Gourma et Ouagadougou
est de 3 000 FCFA.
Prix du ticket avec TVA= prix Hors Taxe + 18% du prix Hors
Taxe
3 000 FCFA = prix Hors taxe (1+ 0,18)
Prix hors taxe = 3 000/1,18
Prix hors taxe = 2542,47 FCFA
Le prix de transport hors taxe (sans TVA) entre Ouagadougou et
Fada N'Gourma est de 2542,47 FCFA.
La TVA est la différence du prix de transport avec TVA
et du prix hors Taxe (sans TVA)
3 000 F - 2542,47 F = 457,53 FCFA
L'Etat perçoit au titre de la TVA 457,53 FCFA sur
chaque ticket vendu par les sociétés de transport.
Dans la ville de Fada N'Gourma, les sociétés
STMB, Rakiéta et Laangandé constituent les entreprises
structurées qui facturent la TVA à leurs clients.
La société STMB transporte en moyenne 596
personnes par jour. Elle paie au titre de la TVA 272 687 FCFA29(*) par jour, soit 98 167 636
FCFA par an.
La société Rakieta transporte en moyenne 256
personnes par jour. Le montant journalier de la TVA est de 117 127 FCFA, soit
42 165 964 FCFA par an.
Quant à la société de
transport Laangandé, elle transporte 154 passagers par jour. Elle paie
au titre de la TVA 70 459 FCFA par jour, soit 25 365 463 par an.
Tableau n°10: Récapitulatif sur les
recettes générées par la TVA
Sociétés de transport
|
Montant de la TVA par jour
|
Montant de la TVA par mois
|
Montant de la TVA par an
|
STMB
|
272 687
|
8 180 636
|
98 167 636
|
Rakieta
|
117 127
|
3 513 830
|
42 165 964
|
Laangandé
|
70 459
|
2 113 788
|
25 365 463
|
Total
|
460 273
|
13 808 190
|
165 698 280
|
Source : nos estimations
Si ces sociétés reversaient
régulièrement leur TVA, l'Etat devrait percevoir environ 460 273
FCFA par jour, soit 165 698 280 FCFA par an. La TVA génère
des ressources financières importantes pour l'Etat. En effet, les
recettes relatives à la TVA sont utilisées par l'Etat pour les
dépenses publiques.
4.2-3-2 Le péage
Le péage est obligatoire pour tout véhicule de
transport en provenance ou à destination de Fada N'Gourma. Parmi les
cinq principaux axes de la ville de Fada N'Gourma, seuls deux (2) axes
disposent de poste de péage. Il s'agit de l'axe Fada
N'Gourma-Ouagadougou (RN4) et de l'axe Fada N'Gourma-Kantchari (prolongement de
la RN4). La tarification30(*) en vigueur du péage est de 300 FCFA pour les
véhicules dont la capacité est inférieure ou égale
à 20 places, 500 FCFA pour les véhicules de 21 à 30 places
et de 1 000 FCFA pour les véhicules de plus de 30 places.
Selon les comptages31(*) de trafic, l'estimation des frais de péage se
présentent comme suit :
Tableau n°11 : Estimation des montants
payés par les transporteurs aux
postes de péages de Fada N'Gourma
Transporteurs
|
Nombre de véhicules
enregistrés
|
Montant péage par jour
|
Montant
péage
par mois
|
Montant
péage
par an
|
Sociétés de
transport
|
61
|
61 00032(*)
|
1 830 000
|
22 265 000
|
Transporteurs individuels
|
218
|
65 400
|
1 962 000
|
23 544 000
|
Total
|
279
|
126 400
|
3 792 000
|
45 809 000
|
Source : nos estimations
Au titre des frais de péage, les
sociétés de transport paient 72 000FCFA par jour, soit 25
920 000 FCFA par an. Pour les transporteurs individuels, le montant est de
65 400 FCFA par jour, soit 23 544 000 FCFA par an. En somme,
l'Etat devrait percevoir 137 000 FCFA par jour, soit
environ 49 464 000 FCFA par an.
Le transport routier de voyageurs génère des
revenus considérables. Cependant, les gares routières de
voyageurs de par leur implantation anarchique pose des problèmes pour la
ville de Fada N'Gourma.
4.3 Les problèmes
engendrés par les gares routières
Les problèmes engendrés par la
prolifération des gares routières se traduisent par la congestion
du centre ville et des nuisances considérables pour la population
riveraine.
4.3-1 La congestion du centre
ville
Le centre ville de Fada N'Gourma regroupe un nombre assez
important d'équipements administratifs, scolaires et commerciaux. Pour
ces raisons, le centre ville attire les populations des différents
quartiers pour des obligations professionnels, scolaires, etc. L'implantation
anarchique des gares routières dans cette zone contribue à
accroître la forte congestion humaine. A titre d'exemple, environ 1600
passagers transit par jour dans les gares routières du centre ville. De
plus, les difficultés de circulation à proximité des gares
routières sont courantes. Cette situation est liée aux
entrées et sorties permanents des véhicules et surtout au
stationnement anarchique des véhicules. Enfin nous avons l'encombrement
de la chaussée par le petit commerce induit par l'activité de
transport.
Cette articulation entre commerce et gares routières
renforce l'effet d'engorgement de la circulation aux abords de ces
infrastructures, conçus souvent pour la seule activité de
transport. Cela se traduit rapidement par une grande exiguïté des
sites, un encombrement des lieux et une occupation anarchique de l'espace
public.
4.3-2 L'impact sur la
population riveraine
Les gares routières constituent des lieux de nuisance
pour leur environnement immédiat. Les bruits engendrés par les
klaxons des véhicules, les ronflements matinaux des moteurs et les
arrivées tardives des autocars sont les désagréments
causés par les gares actuels à la population riveraine. Selon nos
enquêtes de terrain, 80% des riverains trouvent que la proximité
des gares privées de leur maison d'habitation a modifié leurs
habitudes quotidiennes (réveil matinal, impossible de dormir à
midi etc.). La poussière engendrée par les mouvements des
véhicules et la pollution sont source de maladie. Enfin nous avons les
vols liés à la présence des délinquants dans les
gares routières.
4.4 Perspectives
4.4-1 Le projet de construction
d'une nouvelle gare routière
Les perspectives de développement du transport routier
de voyageurs doivent présenter une vision du développement du
transport intégrée à l'aménagement urbain pour
contribuer à faire de la ville de Fada N'Gourma une cité
attrayante. C'est pour cette raison que le projet de construction d'une
nouvelle gare routière est perçu par les différents
acteurs comme un facteur de développement de la ville.
Nos travaux de recherche, appuyées par la Cellule
d'Appui à la Gestion Communale (CAGEC) s'inscrivent dans le cadre du
projet de construction de la nouvelle gare routière. Les résultas
de nos recherches devront permettre au comité de pilotage,
constitué à cet effet, de disposer d'informations pertinentes
relatives à l'état actuel des gares routières.
Pour la construction de la nouvelle gare routière, la
municipalité met à disposition un site localisé en bordure
de la route nationale n°4 en direction de Niamey,
précisément dans l'espace constitué de la section BN du
lot 45 au secteur 11. La superficie du site de la future gare routière
est estimée à 35 807 m². La cérémonie
officielle du lancement des travaux de la nouvelle gare a eu lieu le 20 juin
2008.
La construction de cette infrastructure permettra un
désengorgement du centre ville. Cette situation conduira ainsi à
une baisse des flux de circulation et à une diminution de la forte
concentration d'activités diverses au centre ville. De plus, la
réalisation de la nouvelle gare permettra d'asseoir une bonne
organisation et un meilleur contrôle des transporteurs. Enfin, elle
facilitera la perception des taxes dues par les transporteurs.
Lors de nos enquêtes de terrain, nous avons recueilli
les opinions des transporteurs, du syndicat des transporteurs routiers de
voyageurs, des usagers et des riverains sur le projet de construction de la
nouvelle gare routière et des solutions qu'ils préconisent.
4.4-2 Proposition des
transporteurs et du bureau syndical
Selon les résultats de nos
enquêtes de terrain, 86% des transporteurs proposent le regroupement de
tous les acteurs de transport de voyageurs sur un site unique. Pour eux, cette
gare unique permettra une meilleure organisation du secteur de transport
routier de voyageurs. Le projet de construction de la future gare est soutenu
par les transporteurs et le Syndicat des Transporteurs Routiers de Voyageurs
(SNTRV-B). En effet, le site de la future gare proposé par la mairie a
fait l'objet d'une assemblée générale des acteurs du
secteur, à l'issue de laquelle une position commune se serait
dégagée, en faveur du site retenu33(*). Les transporteurs estiment que la
délocalisation de toutes les gares en périphérie permettra
un décongestionnement du centre ville. Cette situation conduira à
une fluidité de la circulation urbaine et à une diminution de la
forte concentration d'activités diverses au centre ville. De plus, la
concurrence sera véritablement saine entre les transporteurs
individuels. Enfin cette nouvelle gare routière entraînera
l'apparition d'un nouveau pôle de développement.
Pour le responsable des conducteurs de taxi, la localisation
de la future gare routière en périphérie contribuera au
développement des transports collectifs par taxi. A l'heure actuelle on
note seulement l'existence de dix (10) taxis pour l'ensemble de la ville de
Fada N'Gourma.
En terme d'infrastructures, une telle gare demande
d'importants équipements d'accueil. Les besoins des transporteurs
individuels se résument à une salle d'hébergement, des
lieux de restauration, des cabines téléphoniques, des latrines,
un garage etc. Quant aux entreprises structurées, elles souhaitent en
plus de ces équipements, disposer d'aires de stationnement de grande
superficie (400m²) délimitées et indiquer avec des panneaux.
Cependant, le site retenu pour la construction de la future
gare routière présente des inconvénients. Par sa position
géographique en périphérie de la ville, la nouvelle gare
routière risque d'être délaissée par les
transporteurs au profit du centre ville. Cette situation conduira à long
terme à la situation actuelle. Pour 14% des transporteurs, la gare
routière doit être réalisée en centre ville. Mais
dans le contexte actuel, il est impossible de construire une gare
routière en centre ville car le plan de lotissement n'a pas prévu
suffisamment d'espace.
L'absence d'éclairage public lié à la
position excentrée actuelle du site de la gare est un facteur
d'insécurité pour les transporteurs et les passagers. Cette
insécurité est également redoutée par les riverains
de la future gare routière.
Enfin le responsable de la mosquée sunnite du secteur
11 craint que la nouvelle gare routière, vue sa proximité avec la
mosquée, ne soit source de vacarme et empêche les fidèles
musulmans de prier dans la quiétude.
4.4-3 La perception des usagers
et riverains.
Le projet de construction d'une nouvelle gare publique est
bien accueilli par les usagers. Sur l'ensemble des 350 usagers
enquêtés, 83% se sont prononcés en faveur du regroupement
de toutes les gares sur un même site. Pour eux, cette situation conduira
à une diminution de la forte congestion en centre ville. Le regroupement
des transporteurs offrira la possibilité au voyageur de choisir sa
compagnie en fonction de la qualité de service rendu et des horaires de
départ. Ce qui, du reste, réduira les temps d'attente et la
dépendance des usagers par rapport aux transporteurs individuels. De
plus, une gare unique pour tous les transporteurs permet de réduire la
distance d'une gare à une autre surtout pour les voyageurs en transit.
Les riverains estiment que le regroupement des transporteurs
sur un site unique leur permettra de vivre dans une certaine quiétude.
Les équipements et les infrastructures les plus
souhaités par les usagers se résument à des lieux de
restauration, des magasins, des latrines, des parkings, des salles d'attente
équipées de postes téléviseurs, des boutiques etc.
En somme l'usager doit trouver sur place tout ce dont il a besoin pour son
voyage.
S'il est bien vrai que les usagers sont favorables au
regroupement des transporteurs, force est reconnaître que le site retenu
pour abriter la future gare routière présente des
inconvénients. Des 350 usagers enquêtés, 25%
n'apprécient pas la position géographique de la future gare
routière pour diverses raisons. Mais la raison principale est la
distance que doivent parcourir désormais les usagers des secteurs 3, 4,
5, 6, 7, 8 et 9 pour rejoindre la nouvelle gare. Cette inquiétude est
liée au fait qu'à Fada N'Gourma l'accès aux transports
collectifs par taxi reste hors de portée pour la majorité de la
population. La solution qui convient aux besoins réels des usagers est
l'implantation de la gare routière en centre ville. Cependant, il est
impossible de trouver une grande superficie en centre ville pour accueillir
tous les transporteurs de Fada N'Gourma.
D'une manière générale la construction
de la nouvelle gare routière de voyageurs répond aux besoins des
différents acteurs. Le projet de la nouvelle gare est perçu comme
une opportunité pour une meilleure organisation du secteur de transport
routier de voyageurs et un facteur de développement. En effet, la gare
routière est un élément essentiel dans l'organisation et
le fonctionnement du transport routier.
Conclusion partielle
L'extraordinaire développement des transports
routiers de voyageurs à Fada N'Gourma s'est accompagné de la mise
en place d'infrastructures routières (gares routières de
voyageurs) conséquentes. Les contraintes liées à la
fréquentation de la gare publique (système de tour de rôle,
billet de sortie etc.) ont poussé certains transporteurs à
aménager leur propre gare d'où la prolifération des gares
privées, contribuant ainsi à une amélioration de la
qualité des prestations et des services. A l'heure actuelle les gares
routières situées en centre ville sont devenues les principaux
points de chargement et de déchargement des passagers. De plus, certains
transporteurs effectuent leur chargement aux abords de la voie publique. Le cas
extrême reste les points de chargement des transporteurs clandestins. Ils
apparaissent et disparaissent au gré des tracasseries policières
et de l'hostilité du syndicat. Cependant, l'implantation anarchique des
gares routières engendre des problèmes pour la ville de Fada
N'Gourma.
Pour une gestion rationnelle du secteur, les autorités
municipales envisagent la délocalisation de toutes les gares
routières en périphérie. Le regroupement des transporteurs
(individuels et entreprises structurés) permettra de résoudre les
problèmes observés et surtout d'offrir un meilleur cadre pour
l'organisation des gares routières de voyageurs.
CONCLUSION GENERALE
On peut retenir de ces travaux de recherche que la croissance
urbaine de Fada N'Gourma s'est accompagnée d'une extension spatiale.
Cette situation échappe au contrôle des autorités
municipales et pose des problèmes de gestion urbaine.
Le développement du transport routier de voyageurs
à Fada N'Gourma ces dernières années a
entraîné l'apparition d'une multitude de transporteurs individuels
et de sociétés de transport. D'une manière
générale, l'offre de transport dans la ville de Fada N'Gourma a
connu une évolution sans cesse grandissante. La mise en service des
autocars et minicars relativement en bon état a eu pour
conséquence la régression des taxis brousse. De plus, la forte
concurrence entre les différentes sociétés de transport a
contribué à l'amélioration significative de la
qualité des prestations au bénéfice des usagers.
L'accroissement des besoins de transport des personnes
à destination ou en provenance de Fada N'Gourma s'est accompagnée
de la création de gares routières. En dépit de l'existence
d'une gare routière publique, certains transporteurs ont crée
leur propre gare routière engendrant l'installation anarchique des gares
routières à travers la ville. De nos jours, il existe huit (8)
gares routières dont une gare routière publique et sept (7) gares
privées. Ces infrastructures routières sont localisées aux
alentours du marché central et sur les grands axes de la ville. En
effet, à l'exception des gares de Piéla et de la
société Laangandé, toutes les gares de la ville de Fada
N'Gourma sont situées en centre ville.
De la ville de Fada N'Gourma partent et aboutissent des flux
de voyageurs. Les gares routières situées en centre ville sont
les principaux points d'embarquement et de débarquement des passagers.
Le nombre total de voyageurs en transit dans ces gares routières est
estimé à 1900 passagers par jour. En effet, la gare
routière est un élément essentiel dans l'organisation et
le fonctionnement du transport routier de voyageurs. Les principales
destinations desservies à partir de la ville de Fada N'Gourma sont les
localités de la région de l'Est, la ville de Ouagadougou et
certains pays limitrophes (Niger et Bénin). Ainsi nous pouvons dire sans
risque de nous tromper que les gares routières organisent l'espace
autour de Fada N'Gourma.
Le transport routier de personnes a des retombées
économiques et sociales. Au plan social, ce secteur est pourvoyeur
d'emplois. Les sociétés de transport de la ville de Fada N'Gourma
emploient environ soixante (60) personnes. Chaque employé a en charge au
moins cinq (5) personnes34(*). De ce fait le transport routier de voyageurs
contribue à lutter contre la pauvreté parce qu'il donne
l'opportunité à une multitude d'individus d'avoir des moyens de
subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Au plan
économique, ce secteur génère d'importantes ressources
financières pour les transporteurs, la commune de Fada N'Gourma et
l'Etat.
BIBLIOGRAPHIE
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Université de Ouagadougou, 31 p.
ANNEXES
* 1INSD : Recensement
Général de la population et de l'habitat 1996
* 2I0NSD (2008) :
Résultats définitifs du Recensement Général de la
Population et de l'Habitat 2006
* 3INSD (2008) :
Résultats définitifs du Recensement Général de la
population et de l'habitat 2006
* 4 Direction régionale
de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie de
l'Est
* 5Pour les secteurs 6
(partie nord) et 1(extension) les lotissements ont débuté
respectivement en 2002 et 20 03, et se sont achevés en 2004 pour le
secteurs 6 et 2005 pour le secteur 1. D'où le manque de données
statistiques sur ces secteurs en 2002 et 2003
* 6Belembaogo Marie Bertrand
(1992) : Commune de Fada N'Gourma : recueil de données
urbaines. Ministère de l'habitat, du logement et de l'urbanisme. Projet
PNUD/Habitat BKF/90/006, 48p.
* 7 Il s'agit des gares
routières
* 8BAMAS S et alii (2007) :
Projet de construction de la gare routière de Fada N'Gourma. Rapport
définitif, 84p+annexes
* 9OUEDRAOGO M. (2007) : Le
transport interurbain de voyageurs à partir de Ouagadougou.
Mémoire de maîtrise, département de géographie,
Université de Ouagadougou, 104p+années.
* 10CATRAM CONSULTANTS
(2002) : Etude d'amélioration des performances des acteurs du
secteur des transports routiers. Rapport final, 140 p.
* 11 WARE M. (1991) : Les
transports de personnes par la route au Burkina Faso. Mémoire de fin de
cycle, ENAM, 125 p.
* 12 BAMAS S. (2006) :
Recueil des données statistiques des transports. Rapport d'étude
pour le compte du PDSS/INSD, 228 p.
* 13 Entretien avec le
secrétaire général du bureau régional de l'Est
* 14 Direction
générale des routes (2004): Répertoire
général du réseau routier national.
* 15RODIIERE R (1975) :
Droit des transports terrestres et aériens. Paris, Dalloz, p.34
* 16Entretien avec Touré
S, chauffeur de la société de transport Rakieta
* 17NANA K. (2001) : Plan
stratégique de développement de la commune de Fada :
gouvernance locale et développement. Mémoire de fin de cycle,
EAMAU, Lomé, 63p.
* 18BAMAS S. et alii
(2007) : Projet de construction de la gare routière de Fada
N'Gourma. Rapport définitif, 85p+ annexes.
* 19NANA K. (2001) : Plan
stratégique de développement de la commune de Fada :
gouvernance locale et développement. Mémoire de fin de cycle,
EAMAU, Lomé
* 20 Les trois (3) enfants
à vélo sur le cliché sont des élèves de
cette école
* 21 Enquête de terrain
réalisé du 22 mars au 15 avril et en octobre 2007 par ZOUGMORE
Simon
* 22Seuls les conducteurs
assurant une desserte internationale bénéficie des frais de
restauration
* 23 Enquête de terrain
réalisé du 22 mars au 15 avril par ZOUGMORE Simon
* 24WARE M. (1991) : Les
transports de personnes par la route au Burkina Faso. Mémoire de fin de
cycle, ENAM
* 25 Le taux de remplissage est
le rapport entre le nombre de passagers et le nombre de place du
véhicule
* 26Confère tableau
n°3 p.43 pour la répartition du parc automobile par
société de transport
* 27Code général
des impôts du Burkina Faso : articles 245 et 246
* 28 Code général
des impôts du Burkina Faso : Articles 16 et 23
* 29 596 x 457,53 FCFA=
272 687 FCFA
* 30 Direction
générale du trésor et de la comptabilité publique/
Service central de suivi du péage.
* 31Les résultats du
comptage sont consignés en annexe
* 32 61 x 1 000 FCFA=
61 000 FCFA
* 33 Entretien avec le
secrétaire général du bureau régional du SNTRV-B
* 34 INSD (2008) :
Résultats définitifs du RGPH de 2006, 49 p.
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