1.2.3. TIC et collectivité locales
au Cameroun
A l'heure où les TIC s'imposent comme outils
incontournables pour le développement, de manière
général la situation des collectivités locales
camerounaises reste alarmante bien qu'on trouve quelques individus
déjà familiers avec des outils tels que des
téléphones portables multimédia et même des
ordinateurs. Organes décentralisés de l'Etat et chargés du
développement local, les collectivités locales sont
officiellement la plate forme où doivent se mettre en place les
stratégies de développement adapté aux
réalités locales. Le handicap principal que rencontrent les
populations Camerounaises en matière de TIC est l'incapacité
d'utiliser les outils et surtout l'ignorance des différents usages de
l'Internet et ses avantages. Lutter contre la fracture numérique c'est,
après l'accès aux outils, la formation à l'usage de ces
outils. C'est une phase importante dans un processus d'intégration des
populations dans la société de l'information. Toutefois, elles
deviennent de plus en plus conscientes de l'importance des TIC et cette prise
de conscience a surtout été provoquée par les
stratégies de lutte contre la pauvreté misent en place par l'Etat
qui donnent une place de choix aux TIC pour le développement.
1.2.4. Cadre juridique en matière
d'accès public à l'information forestière au Cameroun
L'Accord de Partenariat Volontaire (APV) entre le Cameroun et
l'Union européenne (UE) est officiellement entré en vigueur le 16
décembre 2011, à la suite de sa ratification et notification
respectives par les deux parties. L'APV contient une annexe VII qui oblige les
parties à publier un ensemble spécifique de documents et de
données sur le secteur forestier ainsi que toutes les informations
accessibles en cas de demande spécifique par toute autre partie
prenante. Il précise également les moyens et les canaux de
publication de l'information comprenant les rapports officiels, les
plateformes, les sites internet, les forums, les réunions et les
médias. Dans l'ensemble, 75 types de documents et de données sont
répertoriées sous 10 catégories qui comprennent
respectivement les informations légales, les informations sur la
production, l'attribution, l'aménagement, la transformation, les
exportations, le système de vérification de la
légalité et contrôle, les audits, les transactions
financières et le montage institutionnel.
Ainsi, le début de l'année 2012 a
été marqué par une avancée considérable du
cadre légal forestier en matière de droit à l'information.
Toutefois, le Cameroun ne dispose pas toujours d'une loi spécifique sur
la liberté de l'information et même les dispositions pertinentes
en la matière des textes sectoriels (constitution, loi sur la
communication sociale, loi cadre sur l'environnement, APV, etc.) ne sont pas
effectivement appliquées.
Une analyse des manquements en matière de
publication des informations du secteur forestier menée par le Centre
pour l'Environnement et le Développement (CED) et Global Witness en
2012 révèle que la plupart des documents et données
spécifiés dans l'annexe VII de l'APV ne sont pas actuellement
publiées sur une base régulière. Ainsi, l'exercice du
pouvoir discrétionnaire, par les agents de l'administration, en
matière diffusion de l'information demeure encore la pratique. Les
populations locales continuent d'éprouver d'énormes
difficultés à obtenir des informations clés sur les
opérations d'exploitation forestière qui se déroulent dans
leur région.
Les progrès dans la mise en application des engagements
de l'annexe VII dépendront de la mise en place de mesures importantes,
à l'instar d'un système de gestion centralisée des
informations et d'une stratégie pour la publication d'informations
à travers différents canaux afin que toutes les parties
prenantes, en particulier les communautés dépendantes des
forêts, puissent accéder à l'information et la
comprendre.
|