CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE
Les forêts camerounaises font partie du bloc forestier
du Bassin du Congo. Cette forêt abrite des milliers d'espèces de
plantes et d'animaux et est l'un des derniers refuges au monde pour les
gorilles des plaines, les chimpanzés et les éléphants de
forêt. Elle abrite également des millions de personnes
dépendantes de la forêt. Leur futur est menacé par les
sociétés qui pratiquent une exploitation forestière
illégale et destructrice, en pénétrant de plus en plus
profondément dans cette forêt fragile. L'un des principaux moteurs
de cette industrie corrompue, destructrice et économiquement inefficace,
est la demande de bois bon marché des pays importateurs qui choisissent
d'ignorer ce qui se passe dans la forêt et de poursuivre tranquillement
ce commerce (Greenpeace, 2005). C'est ainsi que l'Etat camerounais s'est
aligné à l'initiative FLEGT issue du programme d'action du G8
contre l'exploitation forestière illégale en 1998 visant à
concrétiser l'engagement international et à renforcer les
capacités d'application des lois forestière,
particulièrement face à l'exploitation forestière
illégale et au commerce des produits issus de ces activités.
C'est dans cette optique qu'en mai 2003, la Commission Européenne a
élaboré un Plan d'action FLEGT qui prévoit la mise sur
pied d'accord de partenariat volontaire (APV).
En effet, les négociations de l'APV entre l'Union
européenne et la République du Cameroun sur l'application des
réglementations forestières, la gouvernance et les
échanges commerciaux des bois et produits dérivés vers
l'Union Européenne, ont démarré en novembre 2007 et se
sont achevées le 6 Mai 2009. A la suite de ce long processus de
négociation, l'APV a été paraphé le 6 Mai 2010
à Bruxelles, puis signé le 6 Octobre suivant (CED, 2011). Cet
accord a par la suite été ratifié respectivement le 19
Janvier 2011 par l'Union Européenne et le 9 Août 2011 par la
partie camerounaise à travers un décret du Président de la
République. Il entre officiellement en vigueur le 16 Décembre
2011, soit un mois après la notification finale de la ratification de
l'Accord par le Cameroun à l'Union Européenne (Kamkuimo et
Al, 2012).
Toutefois FAO (2006), dans son ouvrage intitulé
«Meilleurs pratiques pour l'application des lois dans le secteur
forestier » relève que les bonnes stratégies
d'application des lois reposent sur des connaissances solides de la base de
ressources et de son exploitation, dont les gouvernements et le public sont
pour la plupart dépourvus. S'appuyant sur cette assertion, on peut
affirmer sans crainte de se tromper que l'évaluation et le suivi des
ressources forestières au Cameroun peuvent fournir des informations
précieuses pour la mise au point de politiques et législations
forestières adéquates. Néanmoins, le pays dispose de peu
d'informations actualisées sur ses ressources forestières et son
régime foncier, et plus rares encore sont ceux qui ont les
capacités nationales de produire et diffuser ces informations. Il est de
ce fait, difficile d'identifier les opérations illégales et
d'incriminer leurs auteurs, car il est quasi impossible d'évaluer et de
prouver la nature et l'ampleur des altérations qu'ils ont
provoquées dans les forêts. Si l'on ajoute à cette
difficulté d'accès à l'information le manque de
volonté politique et des contraintes budgétaires, il est
évident de dire que les différentes parties concernées
sont exclues des activités de suivi. D'où la
nécessité de mettre en place d'une part un système
d'information accessible à tous, en vue de la large diffusion
d'informations concernant notamment l'état des ressources
forestières et leur affectation, les activités forestières
et les changements d'usage des terres affectant les forêts. D'autre part
de faciliter la mise à disposition d'un service opérationnel,
simple, pratique, fiable, abordable et ouvert à tous, servant à
renseigner plus efficacement et en temps réel les autorités et
institutions compétentes sur les illégalités
forestières et environnementales. Telle est l'ambition de la
présente étude, qui contribue à mettre fin à
l'exploitation illégale des forêts, à renforcer
l'information, la participation et l'application des lois au sein du cadre
juridique et institutionnel existant et à promouvoir la bonne
gouvernance. Dans cette perspective, la présente étude rentre en
ligne dans la poursuite des objectifs du plan d'action FLEGT de l'Union
Européenne.
1.1. Cadre théorique
Selon Mucchielli (2005), la recherche constructiviste doit
faire appel à un «cadre de référence
théorique large et souple » qui est vu comme «une carte
provisoire du territoire, composé de connaissances
générales à propos du phénomène qu'il
s'apprête à étudier, ainsi que des repères
interprétatifs... ».
Le thème du travail que nous abordons et qui s'intitule
: Mise en place d'un système d'information pour l'observation
indépendante externe des activités forestières dans le
Sud-Cameroun, s'appuie sur les théories de Reix qui présente
une approche consistant à décomposer un système
d'information selon quatre critères à s'avoir le degré de
formalisation des procédures, le degré d'automatisation des
traitements, le nombre d'utilisateurs et le niveau de décision. Cette
section s'atèle donc à recenser les connaissances et
réflexion générales du problème à traiter
ou l'univers interprétatif à construire.
1.1.1. Les systèmes
d'information
Le système d'information intègre les dimensions
organisationnelle, humaine et technologique de la gestion de l'information
d'entreprise. D'une acception instrumentale et technique du système
d'information (souvent confondu avec "les systèmes informatiques"), on
est passé à une vision plus globale intégrant l'axe
stratégique et l'ensemble des systèmes de connaissance et de
décision de l'organisation. Et tel un système qui se remet
constamment en question, l'évolution des SI est engagée dans une
dynamique d'innovation vertigineuse.
Ainsi le développement de systèmes d'information
toujours plus complexes avec des problématiques beaucoup plus
ambitieuses que par le passé caractérise-t-il aujourd'hui le
terrain d'action de l'informatique de gestion.
À la base, une nouvelle lecture du système
d'information (SI) traduisant l'évolution du lien entre l'informatique
et l'organisation de l'entreprise : le SI devient un vecteur de changement,
voire le vecteur principal du changement dans l'organisation et sa conception
suppose donc d'autres approches : La spécification des
systèmes d'information mobilise des modèles qui relèvent
majoritairement aujourd'hui de « l'approche objet » : ainsi
après Merise, la référence à UML semble s'imposer
mais de manière prudente en informatique de gestion. Cette
suprématie ne saurait cependant faire oublier les autres
références classiques de l'informatique de gestion ni
l'émergence d'une réflexion portant sur l'ingénierie des
besoins.
Au plan technologique, la généralisation
croissante des systèmes d'information distribués permet d'aborder
de nouvelles architectures dans le domaine de la communication, comme dans
celui de la gestion des connaissances.
L'enjeu est aujourd'hui de mettre en place la meilleure
solution, aussi bien technologique qu'organisationnelle, pour concevoir des
systèmes d'information numériques qui permettent à
l'acteur à son poste de travail, dans sa situation, d'obtenir les
informations circulantes, de partager ses connaissances tacites et
d'accéder aux informations sources de connaissances qui lui sont
nécessaires pour comprendre et résoudre les problèmes
qu'il rencontre, prendre des décisions, exercer son activité et
capitaliser les connaissances produites dans l'exercice de cette
activité.
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