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Typologie de perception des problèmes environnementaux pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans quelques écorégions de l'Ituri (Bunia-Mongbwalu-Kasenyi) en province orientale/RDC

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par Préféré Muluba
Université Shalom de Bunia - Licence 2012
  

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Conclusion et perspectives

L'environnement est devenu l'objet d'un débat politique et scientifique intense, avec la reconnaissance, depuis une trentaine d'années, de l'importance des risques écologiques qui menacent notre planète. Ainsi bien à Bunia, tant de problèmes environnementaux rencontrés notamment le problème urbanistique lié à l'explosion démographique, la pénurie d'eau, occupation anarchique des lits de cours d'eau entrainant les érosions, la pollution sous toutes ses formes de l'eau, l'air et du sol, etc. A Kasenyi, on observe le problème lié à la surpêche, l'exploitation des zones des frayères, le rétrécissement du lac, ... tandis qu'à Mongbwalu, avec l'exploitation minière (Or) au détriment de la forêt, on assiste à la pollution de cours d'eau, aux érosions énormes, à la perte du sol pour l'agriculture ainsi qu'à la dégradation de la forêt. Suite à tous ces problèmes menaçant l'environnement, que pensent ou représentent réellement les individus de « l'environnement » et des problèmes liés à sa préservation à Bunia, Kasenyi et Mongbwalu ? Telle est la préoccupation majeure qui a suscité cette recherche.

L'objectif principal poursuivi de ce présent et modeste travail a consisté à dégager les perceptions de la population de l'Ituri par rapport aux problèmes environnementaux et la représentation de l'environnement selon cette population d'après leur type de ressources.

Afin d'atteindre ces objectifs et bien vérifier les hypothèses de recherche, la méthodologie a porté sur l'analyse systémique appuyée par les techniques d'observation directe, documentaire et par l'interview structurée.

Cette étude s'est articulée autour de trois chapitres. Le premier chapitre a été consacré au cadre conceptuel et théorique. Il était question de définir et de présenter succinctement les concepts environnement, écorégion, ressources naturelles et perception. Par la suite, il a présenté le cadre théorique dans la tradition duquel s'inscrit cette étude.

Le deuxième chapitre s'est appesanti sur la présentation du champ de l'étude et la méthodologie utilisée. Il a tour à tour présenté les trois sites sur lesquelles ont porté cette recherche à savoir Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Cette présentation a consisté à indiquer, pour chacun de trois sites, la situation géographique, le climat, végétation et sol, les activités principales ainsi que la population humaine.

Quant au troisième chapitre, il a été consacré à la présentation, analyse et discussion des résultats. Concrètement, il s'est agi de présenter et d'interpréter les résultats finaux. L'objectif assigné à ce chapitre était principalement de vérifier l'hypothèse du départ à partir des résultats de l'analyse, c'est-à-dire confronter les résultats obtenus à l'hypothèse. A l'issu de cette recherche, les résultats ci-après ont été retenus :

Il est remarqué qu'à Bunia la population est plus informée sur l'environnement que Mongbwalu moins encore Kasenyi. 56,82% ont de l'information contre 43,18% n'en ont pas. Tandis qu'à Mongbwalu, la tendance revient aux 64,06% non informés contre 35,94% informés. Par contre, à Kasenyi la proportion élevée de 85,9% ne possèdent pas l'information sur l'environnement contre 14,1%. Les deux premières sources principales de l'information sont notamment les médias (Radio, télévision, journaux et internet) et les études ou les cours, la formation, sensibilisation, etc. Par rapport à la connaissance sur l'environnement, plus de la moitié des enquêtés (55,7%) à Bunia ont une connaissance contre 44,3% tandis qu'à Mongbwalu 59,4% n'en connaissent pas contre 40,6%. Par contre, à Kasenyi la minorité de 24,4% a une connaissance sur l'environnement contre 75,6%.

On constate dans la figure 13 que dans tous les trois sites plus de la moitié des enquêtés ne sont pas informés sur les problèmes environnementaux. A Bunia, 51,14% ne possèdent pas cette information contre 48,86% tandis qu'à Mongbwalu 67,19% n'ont pas accès contre 32,81%. Par contre, à Kasenyi la majorité (96,15%) n'en possède pas contre qu'une minorité de 3,85% qui en possède. Ici les sources de l'information sont variées entre les médias, les études et le savoir individuel. Concernant la connaissance sur les problèmes environnementaux, la minorité connait les problèmes environnementaux à Mongbwalu et Kasenyi tandis qu'à Bunia, plus de la moitié maitrisent les problèmes liés à l'environnement.

Par rapport à la typologie de représentation de l'environnement, la majorité des enquêtés (54,84%) assimilent l'environnement à la nature, une portion aussi considérable des interrogés l'assimile aux forêts (17,74%) et à l'eau (14,52%). Tandis qu'à Mongbwalu, 68,75% des répondants assimilent l'environnement à la nature, suivi des arbres (21,88%) et une proportion faible (6,25%) représente l'environnement comme étant les forêts. Par contre, à Kasenyi la représentation tombe sur le lac (64,29%), suivi des forêts (35,71%) et vient à la troisième position la maison (21,43%) comme une représentation.

Les problèmes environnementaux à Bunia sont perçus de la manière suivante par ordre de plus fréquent parmi les interrogés : les déchets (43,14%), la déforestation ou dégradation de la forêt (33,33%) et le manque d'hygiène et assainissement (27,45%). D'autres problèmes environnementaux perçus sont moins considérables dans la figure 20. Tandis qu'à Mongbwalu, la perception réside autour des déchets (30%), manque d'hygiène et assainissement (25%) et 25% de la déforestation, suivi respectivement de 15% de la pollution de l'air et érosion. Par contre à Kasenyi, 53% des interrogés répondants assimilent les problèmes environnementaux à la disparition ou diminution des poissons dans le lac, ensuite vient la déforestation et les déchets (29%). Les causes sont multiples selon le type des problèmes liés à l'environnement.

Les interrogés de Bunia et Kasenyi reconnaissent en grande partie que la responsabilité des problèmes environnementaux revient au gouvernement tant national que local ; tandis qu'à Mongbwalu la population déclare qu'elle est elle-même à la base de ces problèmes qui guettent l'environnement. En deuxième position, la responsabilité est partagée entre la population et le gouvernement.

Ainsi, dans l'ensemble, les résultats révèlent que la population de l'Ituri n'est pas tellement sensible aux problèmes environnementaux rencontrés. Car, elle n'identifie pas de façon succincte la présence des problèmes environnementaux. La perception de problèmes environnementaux par la population iturienne n'est pas entièrement positive et/ou visible du fait que les répondants à la question 8 (annexe I) très minimes par rapport au total des interrogés. Enfin, on observe que la population de l'Ituri n'a pas assez suffisamment de connaissance en matière de l'environnement suite au manque d'information.

En somme, quelques propositions pour développer l'éducation à l'environnement pour un développement durable : une stratégie d'action pour l'Ituri.

Pour tenir compte d'une part de l'urgence à engager des actions ambitieuses, mais s'appuyant sur l'existant, et d'autre part de la nécessité de prendre du recul pour définir une stratégie adaptée d'éducation globale au développement durable, une démarche en deux temps semble logique pour ce modeste travail :

Ø A court terme : mettre en place un plan national d'action pour une éducation généralisée à l'environnement dans une perspective de développement durable

Ø A moyen terme : définir une stratégie d'éducation globale au développement durable pour le système éducatif.

a) A court terme : mettre en place un plan national d'action pour une éducation généralisée à l'environnement dans une perspective de développement durable

Ø Quelques objectifs clairs et ambitieux :

v Il ne s'agirait pas de créer une nouvelle discipline, pas plus que de nouveaux dispositifs, mais de définir, dans le système éducatif, un domaine « environnement » comme on le fait pour la citoyenneté.

v Une véritable éducation à l'environnement devrait être :

· généralisée, ce qui implique la redéfinition d'une politique nationale fixant des objectifs de contenu, de méthode et de comportement en vue de l'acquisition progressive d'une « culture de l'environnement dans la perspective d'un développement durable » ;

· ancrée dans les territoires, afin de s'appuyer sur les problématiques et les compétences locales ;

· transversale et interdisciplinaire, reliée également à l'éducation à la citoyenneté, à la santé, aux risques et à la sécurité ;

· progressive et cohérente, à chaque niveau d'enseignement comme sur l'ensemble de la scolarité primaire et secondaire.

v Le nécessaire équilibre entre instruction et éducation impliquerait :

o d'établir une cohérence interne à chaque discipline :

o d'identifier les éléments de cohérence entre les disciplines :

o de clarifier et de renforcer la place de l'éducation à l'environnement dans tous les dispositifs, spécifiques ou non, suscitant une démarche de projet.

v Il faudrait mettre en cohérence les ressources, et développer, structurer, gérer les partenariats, tout en préservant la liberté d'initiative.

Ø Un plan national d'action devrait reposer sur :

v la mise en place, au plus haut niveau du ministère, d'un comité de pilotage ayant pour missions :

· de mettre en oeuvre les orientations de la politique nationale en matière d'environnement et d'en assurer le suivi ;

· de prendre des initiatives pour refonder la politique nationale, notamment en organisant des grands colloques scientifiques, didactiques et pédagogiques.

Ce comité pourrait regrouper des responsables et des acteurs environnementaux ainsi que des membres représentatifs des différents partenariats. Il devrait aussi travailler en relation avec les autres ministères et les structures interministérielles ;

· une relecture des programmes, pour mieux cerner et valoriser les points de convergence entre les disciplines aux différents niveaux d'enseignement ;

· la publication d'un nouveau texte officiel explicitant la politique nationale ;

· la remobilisation de l'ensemble des acteurs du monde éducatif autour de ce projet : universitaires, corps d'inspection, structures de formation, services du ministère, réseaux environnementaux, structures partenariales ;

· une charte nationale du partenariat rassemblant, autour des grands objectifs éducatifs, les principaux partenaires à l'échelon national ;

· l'organisation d'un réseau national de coordination et de gestion des ressources susceptible de les fédérer, de les faire connaître, et d'orienter la politique nationale de publication ;

· la mise en place d'un plan national de formation de personnel, volet essentiel et condition absolue de la réussite.

Ø Les plans d'action académiques, relais de la politique nationale :

v L'échelon académique est le mieux adapté à la mise en place d'une politique déconcentrée. Un plan d'action académique pourrait être défini par les universités, en concertation avec les représentants des autres ministères et les principaux partenaires régionaux.

v La réussite du plan d'action académique suppose la mise en place d'une structure directement rattachée au recteur :

· un délégué académique à l'éducation à l'environnement et au développement durable pourrait être chargé de la mise en oeuvre et du suivi de la politique académique. Travaillant en liaison directe avec le comité national de pilotage, il assurerait notamment le lien entre tous les acteurs régionaux ;

· un observatoire ou un comité académique, composé des principaux acteurs de l'éducation nationale et des partenaires régionaux.

b) A moyen terme : définir une stratégie d'éducation globale au développement durable pour le système éducatif

Ø Le concept de développement durable, qui associe des facteurs économiques, sociaux et environnementaux, s'avère beaucoup plus large et complexe que celui d'environnement. C'est un domaine que l'école a peu exploré. Le terme même n'apparaît pratiquement pas dans les programmes ou les dispositifs, même si un nombre appréciable de thèmes ou de questions traitées aux différents niveaux d'enseignement relèvent d'une logique de développement durable.

Ø Une réflexion de fond et un travail exploratoire restent à conduire pour inscrire l'éducation au développement durable parmi les axes transversaux majeurs de l'éducation nationale.

Ø Cette réflexion doit conduire :

v à cerner et clarifier le concept de développement durable dans sa richesse et sa Complexité ;

v à définir l'ensemble des composantes qui devront être prises en compte par le système éducatif pour les insérer dans les programmes et les dispositifs.

Ø L'objectif est d'une grande ambition car il s'inscrit dans un véritable projet de société nécessitant une réflexion de fond qui devrait être entamée rapidement pour arriver à la connaissance de l'environnement, à l'identification des problèmes environnementaux en vue d'une gestion rationnelle des ressources naturelles en Ituri.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius