B- Un manque d'appropriation et de
visibilité des actions de la Francophonie par ses Etats membres en
faveur de la paix
L'engagement de la Francophonie en faveur de la paix souffre
d'une appropriation toujours insuffisante de la part des pays membres, voire un
doute permanent sur la plus value de l'action de la Francophonie dans ce
domaine. Les Etats et gouvernements doivent s'approprier des valeurs de
l'organisation qui contribueront même à légitimer son
action en faveur de la paix. La crise malgache de 2009 en est une
véritable illustration où dès l'éclatement de la
crise de 2009, on a vu les différents acteurs de la crise se
référer d'abord aux autres organisations avant d'établir
un rapprochement avec la Francophonie. Quand bien même elle est
contactée, c'est plus dans un rôle secondaire aux cotés de
l'ONU, de l'UA ou de la SADC.
Le respect des valeurs de l'OIF devrait en principe
conditionner l'adhésion de tout Etat au sein de cette organisation.
Cependant, il existe un grand écart entre la théorie et la
pratique. Les Etats et gouvernements membre de la Francophonie pour la plupart
s'entêtent et violent de plus de plus ces principes
démocratiques.
Par ailleurs l'article 5 alinéa 2 de la
déclaration de Bamako prévoit en cas de crise de la
démocratie ou en cas de violations graves des droits de l'Homme que le
Secrétaire général propose des mesures
spécifiques : « il peut procéder à l'envoi
d'un facilitateur susceptible de contribuer à la recherche de solutions
consensuelles. L'acceptation préalable du processus de facilitation par
les autorités du pays concerné constitue une condition du
succès de toute action. Le facilitateurest choisi par le
Secrétaire général après consultation du
Président de la Conférence ministérielle, en accord avec
l'ensemble des protagonistes ». Nous nous rendons compte qu'une
mission ne saurait être envoyée sans le consentement de l'Etat en
crise. Ce qui constitue à ce niveau un blocage dans les
différents cas d'intervention de l'organisation. Les Etats doivent
reconnaitre la plus value de la Francophonie en faveur de la paix et solliciter
son soutien pour une paix durable.
Dans le domaine de la communication, l'extrême
modicité des moyens dévolus aux médias francophones tels
que TV5 participe d'une négligence voire d'une méconnaissance
des atouts de la Francophonie.
Dans ce chapitre, il a été question de
présenter les limites du rôle de la Francophonie dans le groupe
international de contact et l'équipe conjointe de médiation
à Madagascar. Il en ressort que malgré le succès qui a
couronné les initiatives de la Francophonie, force est de constater que
la crise malgache n'a pas connu une résolution définitive.
D'où la nécessité d'apporter quelques aménagements
possibles au rôle de la Francophonie dans la médiation des crises
politiques en Afrique francophone.
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