![]() |
Francophonie et médiation des crises politiques en Afrique francophone: le cas de Madagascar( Télécharger le fichier original )par Rodrigue TASSE MOTSOU Institut des Relations Internationales du Cameroun et en cotutelle avec l'Université Jean Moulin de Lyon III en France - Master II en Science politique option Relations Internationales 2012 |
Paragraphe II : Une méconnaissance de la plus value de la Francophonie en faveur dela paixLa Francophonie souffre d'une certaine méconnaissance de sa plus value en faveur de la paix par ses Etats membres. Cette méconnaissance est due à la faible contribution de la Francophonie aux opérations de maintien de la paix et à l'absence d'une force d'intervention (A). A ceci on peut ajouter, un manque d'appropriation et de visibilité des actions de la Francophonie en faveur de la paix par les Etats (B). A- La faible contribution de la Francophonie aux opérations de maintien de la paix et l'absence d'une force d'interventionLa contribution de la Francophonie aux opérations de maintien de la paix (OMP) reste très faible au regard des contingents issus de pays de la Francophonie dans les OMP des Nations unies. La participation francophone est confrontée à de nombreux obstacles que sont : la langue, la structure de leurs forces armées et leur isolation. A l'ONU comme à l'UA, le français est l'une des langues de travail qui devrait être utilisée au même titre que l'anglais, mais la réalité est bien différente. L'anglais règne en particulier dans tous les domaines techniques et les réunions de travail126(*). Les documents même concernant les opérations dans les pays francophones ne sont disponibles qu'en anglais, les responsables du DOMP et DAM ne s'expriment qu'en anglais, de même que les missions de sélection de l'ONU envoyées dans les pays contributeurs ne s'expriment qu'en anglais. Par ailleurs, les pays francophones du nord n'ont pas de réelle motivation pour les OMP de l'ONU et s'engagent plus volontiers dans les opérations de l'OTAN (France, Canada, Belgique). Ceux du sud et singulièrement les pays africains ont des forces armées essentiellement orientées vers la sécurité intérieure. Enfin, les pays francophones ont tendance à agir isolément sans avoir recours à un réseau au sein duquel la communauté pourrait bénéficier des points forts de chacun. Participation de contingents issus de pays de la Francophonie dans les OMP des Nations unies (novembre 2009)127(*)
Participation de contingents francophones dans les OMP des Nations unies (novembre 2009)128(*)
Source : Trinquand (Dominique), « la contribution de la Francophonie aux opérations de maintien de la paix», la revue internationale des mondes francophones, no. 2, Printemps - Eté, 2010, p.30 A ce ceci, on peut ajouter l'absence d'une force d'intervention en faveur de la paix. La Francophonie ne dispose pas toujours des moyens pour dissuader, voire pour contraindre au besoin par la force les Etats à appliquer les décisions, notamment en cas de crise comme c'est le cas à Madagascar. Elle n'a pas le poids, ni l'influence des Nations Unies. Elle ne dispose pas de forces armées qui pourraient imposer la paix aux belligérants. * 126Trinquand (Dominique), « la contribution de la Francophonie aux opérations de maintien de la paix», la revue internationale des mondes francophones, no. 2, Printemps - Eté, 2010, p.30 * 127Trinquand (Dominique), op.cit. P.31 * 128Idem. P.31 |
|