CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
Dans cette partie, il a été question de
présenter la médiation de la Francophonie dans la crise malgache.
Pour ce faire, nous avons analysé tour à tour les fondements de
l'action de la Francophonie en faveur de la médiation des crises
politiques en Afrique francophone, et les actions et stratégies de la
Francophonie dans la crise malgache. Il en ressort que la Francophonie depuis
sa mutation en Francophonie politique, est devenue un acteur majeur sur la
scène internationale. C'est ainsi qu'elle a depuis le premier sommet
des Chefs d'Etat et de Gouvernement tenu à Versailles en France, en
1986, marqué son engagement en faveur de la paix dans l'espace
francophone, par de nombreuses actions menées en vue d'un retour
à l'ordre constitutionnel dans les pays en situation politique
délicate. Elle s'est dotée d'un arsenal juridique pour rendre son
action plus efficace et donc les experts s'en servent comme instrument de
référence que sont la déclaration de Bamako de 2000 et
la déclaration de Saint- Boniface de 2006.
Depuis l'éclatement de la crise politique
à Madagascar en mars 2009, la Francophonie a mené plusieurs
actions visant à rétablir l'ordre constitutionnel en
collaboration avec ses partenaires dans le cadre du groupe international de
contact et l'équipe conjointe de médiation sur Madagascar.
Il faut toutefois remarquer que, malgré ces
actions en faveur de la paix à Madagascar, il s'est avéré
que la Francophonie n'a pas atteint les objectifs escomptés que sont le
rétablissement de l'ordre, d'où la nécessité
d'améliorer l'action de la Francophonie en faveur de la médiation
de la crise malgache.
II EME PARTIE : LES
LIMITES ET MESURES CORRECTIVES ENVISAGEABLES DANS LA MEDIATION FRANCOPHONE DE
LA CRISE MALGACHE
La Francophonie intervient en faveur de la paix en Afrique
francophone, en privilégiant la médiation en cas de rupture de
ses principes. La médiation francophone s'appuie sur le soutien au
processus de transition et de sortie de crise et à l'accompagnement du
processus électoral. Elle est fondée sur la conviction qu'une
culture démocratique bien enracinée dans les pratiques est la
meilleure arme contre les dérives constatées lors des crises
politiques. C'est ainsi que dans le cadre d'un retour à l'ordre
constitutionnel à Madagascar, la Francophonie en collaboration avec ses
partenaires à savoir l'Union africaine (UA), les Nations unies (ONU), la
Communauté d'Afrique australe (SADC) et la Commission de l'océan
indien (COI) a mené plusieurs actions. Elle a
dépêché un envoyé spécial en la personne
d'EdemKodjo, ancien Secrétaire général de l'OUAà
Madagascar dès l'éclatement de la crise. De nombreuses missions
d'évaluation ont été déployées, ainsi que
des séminaires de formation et d'échange d'expertise en
matière électorale.
Malgré le succès qui a couronné ces
initiatives, force est de constater que la crise malgache n'a pas connu une
résolution définitive. Ce qui montre que l'approche francophone
dans la médiation de la crise politique malgache n'est pas globale et
connait des limites. Pour une plus grande efficacité, il est
nécessaire pour la Francophonie de réorienter sa médiation
à Madagascar et plus globalement en Afrique francophone.
Cette partie est articulée autour de deux
chapitres : le premier montre les limites du rôle de la Francophonie
dans le Groupe international de contact et l'équipe conjointe de
médiation à Madagascar (Chapitre III), tandis que le
deuxième présente les aménagements possibles du rôle
de la Francophonie dans la médiation des crises politiques (Chapitre
IV).
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