Gestion des lamantins des lacs de Lere : entre conservation des ressources naturelles et survie de la population.( Télécharger le fichier original )par Honoré BEAKGOUBE CREFELD, Université de Sarh-Tchad - Master 2 en Environnement et Developpement Communautaire 2011 |
I.1.3. Le contexte bioclimatiqueLe climat régional est de type sahélo-soudanien, avec une tendance sahélienne influençant légèrement le régime des pluies et des données hydrologiques des lacs. Les précipitations connaissant une forte variation dans le temps avec des hauteurs annuelles oscillant entre le simple et le double. Le caractère aléatoire de la répartition temporelle des précipitations a une incidence négative sur la superficie, la profondeur et le niveau de lac de Léré et Tréné créant la préexistence de surface insulaires et la précocité d'étiage. La moyenne sur 33 ans, de 1973 à 2008 est de 916,46 millimètres avec un maximum de 1106 mm en 2004 et un minimum de 581millimètres en 1989 soit une amplitude de 525 millimètres (cf. le tableau ci-dessous). Les températures varient de 31°6 à 46°44 pour les maxima et 17°44 à 13° pour les minima. Tableau 1: variation pluviométrique saisonnière et interannuelle
**= Données manquantes/non parvenues; Ta= Taux annuel ; Mm= moyenne mensuelle ; Source : Division Climatologique/DREM/ Mars 2009 Figure 1: Fluctuation moyenne mensuelle de la hauteur des eaux du lac
Figure 2: Relation entre les maximums hydrologiques et pluviométriques L'évaporation est consécutive à la température. Son total moyen annuel est de 2786 millimètre9(*). L'influence de la température sur les sols est non négligeable. Leur valeur constamment élevée influe fortement sur le sol et sur la régulation des eaux lacustres et fluviales, surtout en saison sèche. Elle favorise le desséchement du sol en accélérant les processus d'évaporation. La sécheresse édaphique qui en résulte imprime ses marques aux paysages à travers la morphologie du couvert végétal et le métabolisme biologique (Passinring KEDEU, 2006). Ces différents éléments d'appréciation montrent qu'il s'agit d'un régime climatique irrégulier et très instable rendant précaire le métabolisme végétal, le calendrier et les rendements agricoles. Ces deux derniers aspects sont d'autant plus ressentis par les paysans que les sols généralement pauvres ont besoin d'une alimentation hydrique rigoureuse sans quoi, le bilan agricole est en deçà des espérances. Dans la région, la végétation marque la transition entre la savane soudanienne et la savane sahélienne. Le couvert végétal tributaire de ce climat est de type savane boisée où arbres et arbustes parsèment d'immenses étendues de graminées. Ces graminées disparaissent chaque fois presque totalement au cours de la saison sèche. Elles deviennent la proie des feux sauvages et de l'élevage divagant (Passinring KEDEU, 2006) En effet, les formations végétales sont dominées par les forêts claires et des savanes boisées avec une dominance de combrétacées au Nord c'est-à-dire dans la réserve de faune de Binder -Léré donc l'emprise foncière s'étend sur le domaine de trois chefferies coutumières (Le Gong de Léré, le Gong de Lagon et le Lamido de Binder). Un inventaire réalisé en 1998, fait observer qu'il existe 383 espèces végétales, 190 espèces d'oiseaux, et 38 espèces de mammifères identifiés10(*). La réserve présente une diversité biologique assez riche. Parmi les éléments les plus emblématiques de sa faune, on note : le lamantin, la girafe, l'autruche, le buffle, l'hippopotame, l'hippotrague. L'éland de Derby ainsi que les grands prédateurs (Lion, Léopard, Guépard) sont rares ; même si d'aucun d'entre eux ont fait l'objet de signalements à plusieurs occasions. Les tableaux ci-dessous récapitulent les essences fauniques et floristiques de la zone d'étude. Tableau 2: liste de quelques essences fauniques de la zone d'étude
Tableau 3: liste de quelques essences flore de la zone d'étude.
Source: nos données Il faut aussi préciser que les essences exotiques et fruitières caractérisent le couvert végétal visible à proximité des villages : manguifera indica (manguier), azardirachta indica (neem), citrus limonum (citronnier), psidium goyava (goyavier) et hyphaene thebaica (palmier dom). * 9Dagou PABOUNG et al ; Pêche dans les lacs Fitri et Léré : Techniques de capture, conservation des produits et enjeux de protection, MEGA-TCHAD 2002, p24
* 10 Bernard (B) et Lartiges (A) : problèmes juridiques pour utilisation de la faune autour de la réserve de binder -Léré. ECO/ IRAM rapport Août 2005. |
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