III.2.2. LES HIPPOPOTAMES
A défaut d'une estimation de leur effectif (absence des
données statistiques au niveau des services étatiques), tout
porte à croire que les hippopotames sont très abondants dans les
lacs, pourtant leur présence dans ces plans d'eau ne va pas sans
conséquences fâcheuses pour les pêcheurs ainsi que pour les
populations riveraines. Des plaintes ne manquent pas : perturbation de la
pêche, piétinement ou déchirement des filets, annulant
ainsi toute chance de capture, attaque des pirogues causant parfois de mort
d'hommes...
En dépit de tous ces incidents, les hippopotames jouent
un rôle considérable dans la reproduction des espèces.
Leurs matières fécales sont beaucoup appréciées par
les poissons (alimentation) et leurs habitats servent de lieux de refuge et des
frayères. Là où leur concentration est forte, les poissons
abondent. Leur attroupement suscite des curiosités touristiques.
L'abattage des hippopotamus amphibius est formellement interdit par la
loi. Sauf en cas de légitime défense et à l'occasion de
grandes fêtes comme le fii loo, fii mundang ...,que le
Gong,après consultation des autorités administratives ,autorise
son abattage pour faire honneur à ses convives et à ses sujets.
III.2.3. LES REPTILES
Les crocodiles : ils sont en voie de
disparition car, durant tout notre séjour nous n'avons pas recueilli des
avis qui confirment leur présence. La raréfaction de cette
espèce peut être imputée à certains pêcheurs
allochtones et quelques individus mal intentionnés qui s'adonnent au
trafic de leurs peaux vers le Nigeria. Pour ce cela, la conservation ex-situ
peut être entreprise en vue d'assurer la reconstitution, la
régénération et la réintroduction de cette
espèce menacée dans son habitat naturel.
Les Pythons : ils sont aussi rares, leur
extinction est due à la qualité de leur chaire qui est
très appréciée par les riverains. Sa consommation est
interdite aux femmes et aux enfants sans aucune justification. Les pythons sont
beaucoup recherchés à cause de leur peau très
utilisée en maroquinerie. Souvent exportées vers le Nigeria et
l'Europe, les peaux font ainsi l'objet d'un commerce international en
dépit de la réglementation des spécimens de reptiles
prévue dans la convention de Washington de 1973 (CITES).
Les tortues et les varans : ils sont en
réduction d'effectif du fait de la prédation humaine et de
certains animaux qui s'en prennent à leurs petits après
l'éclosion des oeufs. Les tortues et les varans aquatiques font l'objet
des proies masculinisées en milieu moundang. Les femmes n'en mangent pas
sous prétexte qu'ils causent les maux de ventre de la menstruation.
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