(UNEPH)
(FSAG)
Diagnostic technico-économique de la
filière mangue Madame Francisque (Mangifera indica, L.) dans
la commune de Mirebalais
Mémoire de fin d'études
Présenté par: James PACOMBE
Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur-Agronome
Avril 2013
Diagnostic technico-économique de la
filière mangue Madame Francisque (Mangifera indica, L.) dans
la commune de Mirebalais
DÉDICACE
Ce mémoire de fin d'études est
dédié :
· Au Grand Architecte de l'univers pour tout ce qu'il a
fait de moi,
· A mes parents Mr et Mme Dieuseul Pacombe qui ont
consenti beaucoup de sacrifice depuis ma naissance jusqu'à ce jour,
· A tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre,
ont contribué à la réalisation de ce travail.
REMERCIEMENTS
Ce travail est le résultat conjugué de
valeureuses personnes et institutions, qu'il me soit permis d'exprimer mes
gratitudes envers :
· Mon conseiller scientifique et Doyen de la FSAG Dr
Predner DUVUVIER pour ses conseils avisés et son soutien pendant tout le
déroulement du travail.
· Le corps professoral de la FSAG pour leur contribution
à ma formation, ainsi que le secrétariat général de
l'UNEPH.
· Les responsables de l'USAID/WINNER pour leur support
financier à la réalisation de ce travail.
· Les techniciens du Centre National de l'Information
Géo-Spatiale (CNIGS), particulièrement Elioth SANON, pour leur
support à la réalisation des cartes et des statistiques.
· Les représentants du Ministère de
l'Agriculture des Ressources Naturelles et du développement rural
(MARNDR) dans la commune de Mirebalais pour leurs informations utiles sur la
filière.
· DÉLICE Multi services pour son support à
la réalisation de cette étude.
· Mes camarades de promotion, particulièrement,
Tardier DECIUS, Elioth SANON, Germanie NOEL, Nesly SAINT-FLEUR, Rubens CANTAVE,
Wilfrid VASSOR, Rosenique FRANCOIS et Roselie VALMYR.
Enfin, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à
tous ceux et toutes celles qui, de près ou de loin, ont contribué
à ce que je suis maintenant.
RÉSUMÉ
Le diagnostic technico-économique de la filière
mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais a été
réalisé en vue d'analyser les facteurs techniques,
socio-économiques de la production tout en identifiant les principaux
atouts et contraintes liés à cette filière dans la zone et
de proposer des solutions à une amélioration.
Cette étude a été effectuée
principalement par le biais d'enquêtes et d'observations.
Parallèlement, certaines variables agronomiques et économiques
ont été mesurées ou calculées. Les
résultats ont révélé que : Les principaux
acteurs identifiés au niveau de la filière mangue Madame
Francisque dans la commune de Mirebalais sont: les producteurs, les marchandes
locales, les détaillants, les madan sara, les fournisseurs, les
voltigeurs, les cueilleurs, les porte-faix, les camionneurs, les usiniers et
les consommateurs. Les exigences de la culture de la mangue Madame Francisque
et les caractéristiques agro écologiques de la zone sont
adéquates. 94 % des producteurs dans la commune de Mirebalais
possèdent moins de 50 manguiers Madame Francisque en production (Type I)
contre 4% qui possèdent 50-99 (Type II) et 2% possèdent 100 et
plus de 100 (Type III). Le profit réalisé par les
différents types de producteurs est de respectivement 118992.27 gourdes,
88463.01gourdes et 32981.51 gourdes respectivement pour les producteurs de type
III, type II et type I. La production de la mangue Madame Francisque est
pratiquée dans des conditions difficiles : problèmes
phytosanitaires, absence de verger et de centre de stockage, mauvaise conduite
de culture, manque d'assistance technique et mauvais état du
réseau routier des sections communales.
Structurer les organisations de base de la commune
travaillant dans la filière, étendre les méthodes de lutte
contre la mouche des fruits dans toutes les localités de la commune de
Mirebalais, doter la commune de Mirebalais d'au moins un centre de stockage
pour mieux conserver les produits récoltés et améliorer le
réseau routier déjà présent dans les sections
communales sont des mesures à prendre en compte pour améliorer la
conduite de la culture dans la commune de Mirebalais et pour faciliter
l'écoulement de la production.
TABLE DES MATIÈRES
I- INTRODUCTION
1
I.1- Contexte
1
I.2-Problématique
3
I.3-Objectifs
3
I.3.1- Objectif généraux
3
I.3.2- Objectifs spécifiques
3
I.5- Hypothèses
5
II-REVUE DE LITTÉRATURE
6
II.1- Histoire et Origine
6
II.2- Description Botanique
6
II.3- Exigences agro ecologiques de la mangue Madame
Francisque
8
II.4- Les importances de la mangue Madame Francisque
9
II.4.1-Importance économique
9
II.4.2-Importance de la mangue Madame Francisque dans
la production agricole en Haiti
9
II.4.3- Importance alimentaire et médicinale
11
II.5- Facteurs limitants la production nationale
11
II.5.1- Production
11
II.5.2- Transport
11
II.5.3- Equipements
12
II.5.4- Commercialisation
12
II.5.5- Contraintes financières
12
II.6- Les grandes zones de production de mangue Madame
Francisque en Haïti
12
II.7- Mode de plantation
13
II.8- Période de récolte de la mangue
Madame Francisque en Haïti
13
II.9- Place de la mangue Haïtienne sur le
marché mondial
13
II.10- Caractéristiques Agro Ecologiques de la
zone d'étude
14
III- METHODOLOGIE
16
III.1- Cadre physique de l'étude
16
III.1.1- Présentation de la zone d'étude
16
III.1.2- Climat
17
III.1.3- Sols
19
III.1.4-Relief
19
III.1.5-Végétation
19
III.2- Méthodes de travail
20
III.2.1- Consultation des documents
20
III.2.2- Rencontres avec les autorités locales
(Asec et Casec), cadres du MARNDR et les organisations de base travaillant dans
la filière mangue Madame Francisque à Mirebalais
20
III.2.4- Visites des Marchés les plus
fréquentés de la commune
21
III.2.5- Visite de terrains
21
III.2.6- Les enquêtes
21
III.2.7- L es Observations
24
III.2.8- Les calculs économiques
25
III.2.9- Traitement des données
25
IV- RESULTATS
26
IV.1- Facteurs techniques de la production
26
IV.1.1- Adéquation entre les exigences de la
mangue Madame Francisque et les caractéristiques agro écologiques
de la zone d'étude
26
IV.1.3- Les systèmes de culture à base
de la mangue Madame Francisque
26
IV.1.5- Fiche de culture de la mangue Madame
Francisque dans la zone
30
IV.1.6- Impacts négatifs de la mangue Madame
Francisque sur le fonctionnement des exploitations agricoles
33
IV.2- Facteurs sociaux de la production
33
IV.2.1- Nombre de manguiers Madame Francisque en
production par catégorie de planteurs
33
IV.2.2- Nombre d'hectares par producteurs
33
IV.2.3- Nombre de personnes par famille d'un
producteur
34
IV.2.4- Nombre de personnes impliquées
dans la filière par famille de producteur
34
IV.3- Facteurs économiques de la production
35
IV.3.1- Capital en valeur
35
IV.3.2- Charges globales
36
IV.3.3- Agents de la filière
37
IV.3.4- Les marges de commercialisation
41
IV.4- Circuits de commercialisation
43
IV.4.1- Le transport
43
IV.4.2- Les points de vente de la mangue Madame
Francisque
44
IV.5- Atouts et contraintes de la production de
mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais
46
IV.5.1- Atouts liés à la production et
à la commercialisation
46
IV.5.2- Les contraintes
46
V- DISCUSSION
53
VI- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
55
VII- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
56
ANNEXES
57
Annexe A- Calendrier cultural des 4 sections
communales de la commune de Mirebalais
58
Annexe B- Caractéristiques agro
écologiques des 4 sections de la commune de Mirebalais
60
Annexe C- Fiche d'enquête
62
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Classification botanique de la mangue Madame
Francisque
Tableau 2 : Période de production de la mangue Madame
Francisque selon les régions
Tableau 3 : Principaux pays exportateurs de mangues vers les
Etats-Unis et quantités
Tableau 4 : Zones Agro écologiques de la commune de
Mirebalais
Tableau 5 : Classes de pente au niveau de la commune de
Mirebalais
Tableau 6 : Données démographiques des sections
communales de Mirebalais
Tableau 7 : Données pluviométriques et
températures de la commune de Mirebalais
Tableau 8 : Typologie des producteurs de mangue Madame
Francisque à Mirebalais
Tableau 9 : Répartition de l'échantillon
Tableau 10 : Fréquence des associations
rencontrées à base de mangue Madame Francisque
Tableau 11 : Mode de tenure des parcelles en mangue Madame
Francisque
Tableau 12 : Les différents types d'organisation du
travail
Tableau 13 : Caractérisation des producteurs dans la
commune de Mirebalais
Tableau 14 : Nombre de personnes par exploitation
impliquées dans la filière mangue Madame Francisque dans la
commune de Mirebalais
Tableau 15 : Estimation de la valeur des fruits
récoltés annuellement par catégorie de producteurs
Tableau 16 : Coût total de la production (Gdes/Nombre de
manguiers Mme Francisque en pleine production)
Tableau 17 : Recettes globales des producteurs (Gdes/Nombre de
manguiers Mme Francisque en pleine production)
Tableau 18 : Profits des producteurs (Gdes/Nombre de manguiers
Mme Francisque en pleine production)
Tableau 19 : Marge des marchandes locales par manguier Madame
Francisque (en gourdes)
Tableau 20 : Marge des Madan sara par panier de mangue Mme
Francisque (en gourdes)
Tableau 21 : Marge des détaillants par panier de mangue
Mme Francisque (en gourdes)
Tableau 22 : Marge des fournisseurs par manguier Madame
Francisque (en gourdes)
Tableau 23 : Tableau récapitulatif des marges
Tableau 24 : Les marchés de la mangue Madame Francisque
à Mirebalais
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Mangue Madame Francisque à l'état
frais
Figure 2 : Une unité de production de mangues Madame
Francisque dans la région de Mirebalais / Saut d'eau
Figure 3 : Carte de la commune de Mirebalais
Figure 4 : Pluviométrie moyenne mensuelle (en mm)
de la commune de Mirebalais, de 2005 à 2008
Figure 5 : Variation de la température au cours de
l'année dans la commune de Mirebalais, de 2003 à 2008
Figure 6 : Présentation des différents agents de
la filière mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais
Figure 7 : Piège Jackson dans la section de Sarazin
Figure 8 : Piège Multilure dans la section de Grand
boucan
Figure 9 : Piège Mc Phail dans la section de
Gascogne
LISTES
DES SIGLES ET ABREVIATIONS
FAO : Organisation des nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture
ANEM : Association nationale des
exportateurs de mangues
USAID : Agence américaine pour le développement
international
WINNER : Initiative bassins versants pour les ressources
naturelles et environnementales
MARNDR : Ministère de l'agriculture, des ressources
naturelles et du développement rural
CNIGS : Centre National de l'Information Géo-Spatiale
COEPDA : Comité évangélique pour le
développement agricole
CETPA : Centre de transformation des produits agricoles
PRODEP : Projet national de développement
participatif
ETP : Évapotranspiration potentielle
EA : Exploitation agricole
TM : Tonne métrique
Mme : Madame
MFV : Mode de faire-valoir
MO : Main d'oeuvre
Gdes : Gourdes
Ha : Hectare
?C : Degré Celsius
Kg : Kilogramme
Km : Kilomètre
Km2 : Kilomètre carré
Jc : Jackson
ML : Multilure
MP : Mc Phail
Cm : Centimètre
I- INTRODUCTION
I.1- Contexte
Selon BELLANDE (2009), la mangue avec une production
de 28.5 millions de tonnes, est la cinquième production fruitière
mondiale après la banane (90 705 922 tonnes), la pomme (69
millions de tonnes), l'orange (62 709 636 tonnes) et le raisin (60
000000 tonnes). Elle est produite dans 89 pays. Depuis
quelques années, la production mondiale de mangues s'est
considérablement accrue. Ceci principalement grâce à
l'apparition de nombreux pays producteurs comme la Chine, dont la production a
connu une telle croissance qu'elle occupe actuellement la seconde place
mondiale après l'Inde. Ce dernier, où la mangue pousse depuis
des milliers d'années, a également augmenté sa production.
La mangue est sans doute l'espèce de fruits la plus importante
d'Haïti avec une estimation de 4,5 millions d'arbres (COURCIER, 2000).
Selon un article publié par Agro presse le 03/07/2008, Haïti (avec
200 mille à 400 mille tonnes métriques / an) est le
troisième pays producteur en Amérique Latine après le
Mexique (14,443.840 tonnes) et le Brésil (455,979.00 tonnes). Les
exportations de mangues ont rapporté 7,93 millions de dollars à
l'économie haïtienne en 2007, selon la Banque de la
République d'Haïti. Les estimations de l'Association nationale des
exportateurs de mangues (ANEM) font état de 10 millions de dollars. En
termes de devises qu'elle génère, la mangue dépasse le
café et le cacao dans le commerce extérieur d'Haïti, alors
que ces denrées ont longtemps été
considérées comme deux des principaux produits d'exportation du
pays chez les consommateurs internationaux.
En Haïti, il existe une centaine de
variétés de mangues environ (Madame Francisque, Jean marie, Fil,
Baptiste, Madame Blanc, Abricot, doudous, Corne, Pensucre, Miscard, etc.), mais
la Madame Francisque est la plus convoitée (EXAMA et SAINT-HILAIRE,
1995). Elle est aussi la principale variété nationale
commercialisée à l'extérieur et conquiert les coeurs
partout où elle passe. C'est un fruit charnu et dont la saveur
spéciale ne laisse jamais indifférent. D'autres pays, dont la
République dominicaine, ont essayé de l'implanter chez eux dans
l'espoir d'exploiter les débouchés qui s'offrent sur le
marché international pour ce produit. Cependant, ils n'ont pas
réussi à produire une variété identique à
celle d'Haïti et, par conséquent, la leur ne jouit pas de la
même appréciation (TRAORE, 1997).
Selon BELLANDE (2009), dans l'Etude des
perspectives fruitières sur le plateau central en Haïti, à
Mirebalais, la plupart des exploitations paysannes possèdent au moins
une dizaine de manguiers (en majorité Madame Francisque)
dispersés à travers leurs diverses parcelles, équivalant
à une surface d'au moins 1000 mètres carrés. L'importance
des surfaces en manguiers s'explique par le triple rôle que joue cette
culture dans le fonctionnement des exploitations paysannes :
1. Sécurité alimentaire : la mangue est un
des principaux aliments consommés durant la période d'avril
à juin.
2. Régularisation de la trésorerie des
exploitations : le manguier fournit à la fois des fruits pour la
vente et du bois pour la fabrication de charbon. La fabrication de charbon,
effectuée principalement par élagage des arbres durant les mois
de faible activité agricole en février - mars, est une
activité de revenus importants.
3. Epargne : les troncs peuvent fournir des planches et
des revenus en cas de besoins monétaires plus importants. Ils sont
vendus en ville pour la fabrication de meubles et de cercueils pour les couches
populaires.
I.2-Problématique
La place qu'occupe la mangue haïtienne est
très menacée sur le marché international, tenant compte de
l'exigence des consommateurs étrangers en quête d'un produit de
qualité. Les exportations haïtiennes tendent pourtant à
stagner durant la dernière décennie, entre 1,5 et 2 millions de
caisses de 45 kg, soit 67500 à 90 000 tonnes par an pour 10 à 12
exportateurs, d'après une étude réalisée par le
laboratoire des relations Haïtiano-dominicaines (2006). Classée
parmi les trois (3) premiers pays producteurs de la mangue en Amérique
latine, la République d'Haïti doit tout mettre en oeuvre pour mieux
organiser l'exploitation de cette filière dans les principales
régions de production. La mangue Madame Francisque étant un fruit
climactérique, elle demande des précautions particulières
pour sa cueillette, sa manutention et son stockage. Dans la commune de
mirebalais, aucun verger n'a été inventorié jusqu'à
date, la majorité des producteurs sont privés d'assistance
technique ; ce qui les obligent à recourir aux pratiques
routinières. Des récoltes, en saison de pluie, sont souvent
perdues par manque d'infrastructures routières entre les zones de
production et le marché, mais aussi par manque de moyens de stockage.
Dans certaines localités, les producteurs peinent encore à
trouver un traitement efficace pour lutter contre les larves de mouches des
fruits qui infestent les mangues.
De par la quantité de la mangue Madame
Francisque produite dans la commune de Mirebalais et l'importance
économique de cette denrée pour la région et pour le pays,
il importe de faire un diagnostic technico économique de cette
filière afin de déterminer les facteurs limitants.
I.3-Objectifs
I.3.1- Objectif
généraux
1. Analyser les facteurs techniques, sociaux et
économiques de la filière
2. Identifier et analyser les circuits de commercialisation et
le processus de formation des prix à différents niveaux de la
filière
3. Identifier les principaux atouts et contraintes techniques
liées à la production de la mangue Madame Francisque dans la
commune de mirebalais et proposer des solutions à une
amélioration de la filière
I.3.2- Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques qui
découlent des objectifs généraux sont :
Pour le 1er objectif général :
1. Décrire les exigences agro écologiques de la
mangue Madame Francisque
2. Décrire les caractéristiques agro
écologiques de la commune de Mirebalais
3. Comparer les exigences de la mangue Madame Francisque et
les caractéristiques agro écologiques de la zone
4. Analyser les systèmes de culture à base de la
mangue Madame Francisque de la zone ainsi que les conditions et les facteurs de
production de la mangue Madame Francisque
5. Décrire la fiche de culture de la mangue Madame
Francisque dans la zone
6. Analyser les pratiques post-récoltes de la mangue
Madame Francisque dans la zone
7. Décrire le nombre de personnes par famille d'un
producteur ainsi que le nombre de personnes impliquées dans la
filière mangue Madame Francisque dans la commune de mirebalais
8. Analyser les charges globales, les recettes globales et le
profit par hectare des producteurs ainsi que les marges de commercialisation de
la mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais
Pour le 2e objectif général
1. Retracer la destination des fruits
récoltés
2. Décrire les différents agents qui
intègrent les circuits
Pour le 3e objectif général
1. Identifier les principaux avantages de la mangue Madame
Francisque dans la commune de Mirebalais
2. Observer les principaux ravageurs, les principales maladies
et les différentes contraintes liés à la production de la
mangue Madame Francisque dans la zone de l'étude
3. Analyser les pertes post récoltes de la mangue
Madame Francisque dans la commune de Mirebalais
4. Proposer des solutions visant à réduire les
pertes post récoltes
I.4- Questions de recherche
Notre étude cherche à répondre aux
questions suivantes :
1) L'insuffisance d'encadrement technique des producteurs et
l'absence d'usine de transformation ne sont-elles pas la cause du manque de
valorisation de la mangue Madame Francisque à Mirebalais qui engendre
des pertes énormes ?
2) Comment la filière mangue Madame Francisque
pourrait-elle contribuer davantage au revenu des producteurs dans la commune de
Mirebalais ?
I.5- Hypothèses
Les hypothèses retenues sont les suivantes :
1) Les pratiques culturales routinières adoptées
dans la zone ne sont pas appropriées et influencent négativement
le revenu des producteurs
2) La mauvaise gestion des opérations post
récoltes est un facteur limitant la production mangue Madame Francisque
dans la commune de mirebalais
II-REVUE DE
LITTÉRATURE
II.1- Histoire et
Origine
Le manguier est un des arbres fruitiers les plus anciennement
cultivés. Il serait impossible de douter qu'il est bel et bien un arbre
originaire de l'Asie du sud et plus précisément la région
comprise entre le sud de l'Himalaya et le nord de la Birmanie, lorsqu'on voit
la multitude de variétés cultivées dans ces régions
(KRIMINAC, 1997).
En Asie, la mangue est consommée depuis la nuit des
temps. Son introduction en Afrique est beaucoup plus récente. Les Arabes
l'ont introduit sur la côte orientale via Mombasa au Xe
siècle, mais il ne parvient en Afrique de l'ouest qu'au
XIXe siècle (KRIMINAC, 1997). Les explorateurs l'introduisent
en Amérique plus particulièrement au Brésil au
début du XVIIIe siècle et à la fin du
XVIIe siècle en Haïti, puis il se répandit
graduellement à travers le monde. Les portugais la nommèrent
« Manga », une transformation de Mang-gay, son nom en
tamoul langue du Sud-est de l'Inde. Aujourd'hui, la mangue est cultivée
dans tous les pays tropicaux et subtropicaux du globe, et on en connaît
plusieurs centaines de variétés différentes, dont la
Madame Francisque (EXAMA et SAINT-HILAIRE, 1995)
II.2- Description
Botanique
La mangue Madame Francisque (Mangifera indica, L.)
est un arbre érigé à port plus ou moins
étalé qui peut atteindre 35 à 40 mètres de hauteur,
avec une houppe de 10 mètres de diamètre. C'est aussi un arbre
à longévité variable selon le mode de reproduction. Son
écorce est lisse, d'un gris-brun foncé à noir (HILAIRE,
2008). Sa classification botanique est la suivante:
Tableau 1 : Classification botanique de la mangue
Madame Francisque
Classification classique
|
Règne :
|
Plantae
|
Sous-règne :
|
Tracheobionta
|
Division :
|
Magnoliophyta
|
Classe :
|
Magnoliopsida
|
Sous-classe :
|
Rosidae
|
Ordre :
|
Sapindales
|
Famille :
|
Anacardiaceae
|
Genre :
|
Mangifera
|
Nom binominal :
|
Mangifera indica, L.
|
Source : EXAMA et SAINT-HILAIRE, 1995
Elle est caractérisée par un système
racinaire pivotant et des racines de surface sur lesquelles naissent d'autres
racines verticales. La zone effective d'enracinement se situerait à
environ 1.20 mètre de profondeur sur un rayon de 1.80 mètre, deux
ou trois racines se développent au-delà de 1.80 m de profondeur
jusqu'à 6 ou 7.5 m.
Ses feuilles alternes, entières, de forme oblongue et
pointue, sont persistantes. Elles peuvent mesurer de 15 à 35 cm de long
sur 6 à 16 cm de large. Lorsqu'on les froisse, elles exhalent une odeur
de térébenthine. Leur couleur est d'un rose orangé au
début de leur croissance puis passe par une teinte rouge foncé
brillant avant de devenir vert foncé à maturité.
Les fleurs, blanc rougeâtre, sont petites,
hermaphrodites et regroupées en grappes terminales de 10 à 40 cm
de long. Elles comportent cinq pétales de 5 à 10 mm de long, cinq
sépales et cinq étamines. L'ovaire est supère c'est
à dire il contient un seul ovule et vers le milieu du printemps,
après la fin de la floraison, il faut de trois à quatre mois pour
que les fruits arrivent à maturité. Chaque panicule de fleurs ne
produit que 3 ou 4 mangues. Sa pollinisation est croisée et
assurée toujours par des insectes comme les thrips et les aphides.
Le fruit, d'un poids moyen de 350 à 600 grammes, est
oblong, avec des joues aplaties et présente un léger bec à
son sommet ainsi qu'un renflement au niveau de l'épaule dorsale
près de leur attache pédonculaire. Sa longueur est comprise entre
15 et 20 cm, sa largeur entre 8 et 11 cm. L'épiderme solide et lisse
enveloppe une chair jaune abricot, juteuse et gouteuse et un noyau aplati,
assorti de quelques fibres assez courtes (HILAIRE, 2008).
Figure 1 : Mangue Madame Francisque à
l'état frais
Source : HILAIRE, 2008
Le noyau est aplati sur les bords. Il renferme la semence qui
contient deux cotylédons. La semence n'est jamais dormante.
II.3- Exigences agro
ecologiques de la mangue Madame Francisque
Originaire de zone tropicale sèche, la mangue Madame
Francisque croît dans des zones très différentes et
nécessite un minimum de 1200 mm de précipitations annuelles.
Au-dessous de 750 mm de précipitations annuelles, la culture du manguier
en vergers de production ne peut se concevoir sans irrigation (HILAIRE,
2008).
La mangue Madame Francisque peut se
développer dans des zones où les températures ne
descendent pas au-dessous de 2°C et n'excèdent pas 45°C. Sa
croissance est optimale lorsque les températures moyennes se situent
entre 23 et 27°C. La floraison est inhibée par des
températures inférieures à 15°C; les fruits produits
auront un noyau sans embryon, et resteront de très petite taille. La
température moyenne nécessaire pendant la période de
développement du fruit est de 21°C. Les températures
moyennes inférieures à cette valeur rallongeront l'intervalle
floraison-récolte (CHATELAIN, 1993).
En raison de son enracinement puissant, la
mangue Madame Francisque résiste correctement aux vents de type
cyclonique. L'excès de vent durant la floraison peut causer de coulure.
La protection par des brise-vent est recommandée et favorise en outre
l'action des insectes pollinisateurs. (HILAIRE, 2008).
Concernant la nature du sol, la mangue Madame
Francisque est moins exigeante que certains fruitiers (avocatiers, agrumes).
Sont à proscrire les sols trop lourds, peu profonds, salés et
présentant une nappe phréatique proche de la surface (HILAIRE,
2008).
La mangue Madame Francisque peut croître et
fructifier sur des sols dont le pH est compris entre 5,5 et 7,5 (HILAIRE,
2008).
II.4- Les importances de la
mangue Madame Francisque
II.4.1-Importance
économique
Jusqu'au milieu des années 1990, la mangue Madame
Francisque n'avait pas une grande valeur sur le marché et était
vendue à un prix très bas (entre 3 et 9 gourdes la douzaine)
selon la Fédération Nationale pour la Production et la
Commercialisation de la Mangue (FENAPCOM). La production de mangues
était principalement destinée à la consommation locale et
plusieurs agriculteurs utilisaient les manguiers pour la production de
charbon. Avec une demande accrue de mangues fraiches sur le marché
international, les prix ont graduellement augmenté et ces temps-ci le
coût d'une douzaine de mangue s'élève près de 45
gourdes (USAID/WINNER, 2011).
L'exportation de la mangue fraîche représente un
fort potentiel de développement pour le pays. Selon les données
de la chambre des commerces et de l'industrie d'Haiti (2009), la mangue
particulierement la Madame Francisque occupe une bonne position dans le secteur
agro-industriel. En effet, de 2003 à 2007, son apport à
l'économie haïtienne est passé de 4.66 à 7.93
millions de dollars américains.
II.4.2-Importance de la
mangue Madame Francisque dans la production agricole en Haiti
Les pays tropicaux sont connus pour la bonne qualité
de leurs fruits grâce à leur climat propice à la
culture. Haïti, pays de la Caraïbe, n'échappe pas
à cette règle. Premier exportateur de Vétiver dans
le monde, le pays est connu aussi pour la qualité et le bon
goût d'un de ses fruits : la mangue. A l'heure
actuelle, parmi toutes les variétés cultivées en
Haïti, seule la mangue Madame Francisque fait l'objet
d'échanges internationaux, car elle est la seule espèce locale
pouvant supporter sans altération de ses caractéristiques
physiques et organoleptiques et sans diminution de sa valeur nutritive, le
traitement par immersion dans l'eau chaude imposée par USDA à
toutes les mangues expédiées vers les États-Unis. La
mangue Madame Francisque, produite seulement en Haïti, est très
aimée par les consommateurs nord-américains (USAID/WINNER,
2011)
En termes de production, il existe un potentiel
important en Haïti; bien qu'il n'existe pratiquement pas de vergers
de manguiers en Haïti (COURCIER, 2000) ; cependant on estime qu'il y
a en moyenne 250 000 à 450 000 manguiers Madame Francisque en
Haïti, ce qui correspond à un potentiel exportable de 3 à 6
millions de caisses de 45 kg, soit 135 000 à 270 000 tonnes par an
(COURCIER, 2000). Ainsi, Avec une augmentation des plantations de mangues,
l'amélioration des conditions de transport et le renforcement des
capacités de transformation des entreprises et du système de
commercialisation, beaucoup d'Haïtiens pourraient augmenter leurs revenus,
grâce à cette filière. La mangue haïtienne pourrait
également faire rentrer davantage de devises dans le pays pour
réduire le déséquilibre de la balance commerciale de
l'économie nationale.
Figure 2 : Une unité de production de mangues
Madame Francisque dans la région de Mirebalais / Saut d'eau
Source: USAID/WINNER, 2011
II.4.3- Importance
alimentaire et médicinale
La mangue Madame Francisque comme toutes les autres
varietés de mangue est peut être l'unique fruit qui soit
utilisée à des fin de consommations à différents
stades physiologique jusqu'à ce qu'il parvienne à maturité
complète. A un stade précoce de développement, elle se
produit une chute importante de fruit. Ces fruits ne peuvent pas être
consommé en tant que tels mais peuvent être utilisés sous
forme sèche dans la préparation d'une poudre de mangue
appelée « Anchoor ».
Le fruit vert est aussi utilisé dans la fabrication de pickles
et de gelées. On peut également en fabriquer des boissons de
fruit, du beurre de mangue, etc. Le fruit mûr peut être
consommé à l'état frais et peut aussi bien utiliser dans
les crémasses, que dans les gâteaux de fruit, les confitures
(DARNDR, 1980 ; CHATELAIN, 1993).
La mangue Madame Francisque peut fournir la totalité
de l'
apport
journalier recommandé en
â-carotène,
en fibres et en vitamine A et C. Ses feuilles ont également des
propriétés antiseptiques (EXAMA & SAINT HILAIRE, 1987).
II.5- Facteurs limitants la
production nationale
Bien que la filière mangue Francisque ait une
importance stratégique pour Haïti car elle offre au pays
l'opportunité d'augmenter ses revenus à travers l'exportation des
produits, les efforts consentis jusqu'à présent pour le
développement de cette filière ont été sporadiques
et intermittents. Et, les principales contraintes auxquelles font face la
culture de la mangue Francisque sont resumées dans les sections II.5.1
à II.5.5.
II.5.1- Production
Il existe de nombreux problèmes relatifs à la
production de la mangue. Les agriculteurs connaissent très peu les
bonnes pratiques, les manguiers sont vulnérables aux maladies, ne
reçoivent aucun traitement phytosanitaire et il n'existe pas de centres
de collecte près des sites de production (USAID/WINNER, 2011).
II.5.2- Transport
Le transport des mangues des centres de production aux
principales unités d'exportation exacerbe aussi les pertes
post-récoltes. Les mangues sont en général
transportées à dos d'âne dans des sacs contenant dix
douzaines de mangues vers des centres de collectes improvisés. A
cause du mauvais état des routes et des sacs en jute utilisés,
les mangues s'abiment car elles sont empilées les unes sur les autres;
et durant la saison pluvieuse, cette situation s'empire car les mangues
mûrissent trop vite (USAID/WINNER, 2011).
II.5.3-
Equipements
Les équipements utilisés pour la récolte
des mangues et leur manipulation sont très rudimentaires et n'aident pas
à éviter des pertes post récoltes (USAID/WINNER, 2011).
II.5.4-
Commercialisation
La plupart des producteurs de la mangue Madame Francisque
cherchent à vendre leurs fruits aux exportateurs. Malheureusement, plus
de la moitié de la production ne répond pas aux critères
établis pour l'exportation. Le manque de traitement phytosanitaire des
manguiers et les mauvaises conditions post récoltes et de transport
contribuent à un taux de rejet élevé. Après
avoir vendu les mangues exportables, les mangues rejetées sont vendues
à des prix peu élevés sur le marché local
(USAID/WINNER, 2011).
II.5.5- Contraintes
financières
Bien qu'il existe d'importantes opportunités pour la
filière mangue, les producteurs font face à des contraintes
financières qui les empêchent d'augmenter leur production.
En général, la production de mangue Madame Francisque est vendue
aux intermédiaires à l'avance et à un prix
pré-établi. Ainsi, très peu d'investissement est consenti
dans la filière mangue pour l'achat d'équipements modernes, la
construction des centres de collecte ou des unités de traitement. Les
producteurs de mangues n'ont pas accès au crédit et les
associations de cultivateurs de mangues ne sont ni bien organisées, ni
structurées (USAID/WINNER, 2011)
II.6- Les grandes zones de
production de mangue Madame Francisque en Haïti
La mangue Madame Francisque se rencontre un peu partout dans
le pays avec des concentrations plus ou moins fortes dans des zones bien
déterminées. Toutefois, on ne rencontre pas de verger proprement
dit en Haïti ; les rares vergers connus sont d'implantations
récentes. Les régions de Gros-Morne, de la petite rivière
de l'Artibonite, de Mirebalais et de Saut-d'eau demeurent les plus grandes
zones de productions. D'autres zones comme la plaine du cul de sac, les
regions des matheux (Cabaret, Arcahaie, Montrouis, Saint marc) sont aussi
réputées pour la production de la mangue Madame Francisque
(VIEUX, 1993).
II.7- Mode de
plantation
La mangue Madame Francisque est souvent propagée par
semis en raison de sa forte tendance à la polyembryonie qui facilite le
clonage.
Les manguiers de semis atteignent leur pleine production vers
l'âge de 10 ans (contre 3 à 4 ans pour les arbres greffés)
et peuvent produire de façon rentable durant une bonne vingtaine
d'années, mais l'arbre peut vivre plus de 100 ans.
II.8- Période de
récolte de la mangue Madame Francisque en Haïti
Compte tenu de la coexistence de différents micros
écosystèmes à travers le pays, les mangues sont
disponibles à peu près toute l'année (à raison de
10 mois par an). Le calendrier de récolte s'étend de
février à aout (KRMINAC, 1998). Ainsi, la plaine du Cul-de-sac et
Gros-morne présentent une période de production très
longue. La diversité de l'écosystème fait que la
production est décalée d'une région à l'autre, ce
qui offre aux exportateurs Haïtiens l'avantage d'une production
s'étendant sur environ 10 mois de l'année. Le tableau 2 illustre
les calendriers de production des différentes régions du pays.
Tableau 2 : Période de production de la mangue
Madame Francisque selon les régions
Régions
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Ouest
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sud-Est
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sud
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Artibonite (Gros morne)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Plateau central
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : TRAORE, 1997
II.9- Place de la mangue
Haïtienne sur le marché mondial
Les exportations Haïtiennes de mangues fraiches par le
secteur formel ont débuté dans les années 1960 et
Haïti était alors le deuxième fournisseur de mangues d'un
marché américain très limité par rapport à
ce qu'il est aujourd'hui. Haïti exporte annuellement des mangues fraiches
vers 5 pays. Par ordre d'importance des volumes exportés, il s'agit des
Etats-Unis, de la République Dominicaine, des Iles Turques et Caicos, du
Canada et des Bahamas (HILAIRE, 2008). Le tableau 3 donne les principaux pays
exportateurs de mangues.
Tableau 3 : Principaux pays exportateurs de mangues
vers les Etats-Unis et quantités exportées en tonnes
(1997-2002)
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Mexique
|
157 956
|
161 709
|
163 504
|
166 767
|
156 548
|
164 193
|
Brésil
|
5 404
|
7 049
|
12 719
|
16 965
|
26 956
|
36 040
|
Pérou
|
3 346
|
3 632
|
11 422
|
12 297
|
15 553
|
20 515
|
Guatemala
|
6 768
|
10 231
|
9 549
|
8 284
|
10 314
|
9 549
|
Haïti
|
10 306
|
7 143
|
9 144
|
10 159
|
5 872
|
8 382
|
Philippines
|
113
|
162
|
287
|
151
|
514
|
1 318
|
Source : SERVIUS, 2000
Dans ce tableau, Haïti est fortement concurrencée
sur le marché américain par les producteurs d'Amérique du
Sud. Elle occupait jusqu'en 1997 la place de second fournisseur des U.S.A,
devant le Brésil. En 1998, malgré des exportations de plus de 7
000 tonnes, elle était déjà dépassée par le
Guatemala, ce dernier pays ayant augmenté ses exportations de plus de
50% par rapport aux années précédentes.
II.10-
Caractéristiques Agro écologiques de la zone d'étude
La commune de Mirebalais est faite de plaine, montagne et
plateau. L'altitude varie de 100 m au niveau des berges du fleuve Artibonite
dans sa limite septentrionale à plus de 1100 m au dessus du niveau de la
mer dans les pics de la chaîne du Trou d'Eau dans la partie sud. De
manière globale, le relief dominant est celui de montagne avec des
versants à fortes pentes (CECI-PRODEP, 2006). Néanmoins, avec les
nombreux cours d'eau qui serpentent la commune, la topographie prend l'allure
de vallées et de plaine qui offrent de bons espaces pour la pratique
d'une agriculture irriguée.
Tableau 4 : Zones Agro écologiques de la commune
de Mirebalais
Zones agro écologiques
|
Pourcentage
|
Montagne humide et très humide
|
18.94
|
Montagne semi humide
|
12.76
|
Plaine humide
|
8.76
|
Plaine semi humide
|
0.01
|
Plaine sèche et semi aride
|
6.19
|
Plateau, colline et morne semi humide
|
39.41
|
Plateau, colline, morne sec et semi aride
|
13.93
|
Total
|
100
|
Source : CNIGS, 2012
Tableau 5 : Classes de pente au niveau de la commune de
Mirebalais
Classe (%)
|
Surface (%)
|
0 - 2%
|
15.061
|
2 - 5%
|
20.145
|
5 - 12%
|
23.940
|
12 - 30%
|
29.252
|
30 - 60%
|
11.422
|
> 60%
|
0.180
|
Total
|
100
|
Source : CNIGS, 2012
III- METHODOLOGIE
III.1- Cadre physique de
l'étude
III.1.1- Présentation de la
zone d'étude
Mirebalais est l'une des six communes de la partie
méridionale du département du Centre, plus connue sous le nom de
Bas Plateau Central. Elle fait partie également de l'arrondissement du
même nom avec les communes de Boucan Carré et de Saut d'Eau. Elle
est limitée géographiquement: au Nord par la commune de Boucan
Carré, au Sud par la commune de Thomazeau, à l'Est par la commune
de Lascahobas et à l'Ouest par la commune de Saut d'Eau.
Figure 3 : Carte de la commune de Mirebalais
Source : Centre National de l'Information
Géo-Spatiale (CNIGS), avril 2013
Sa population est de 81300 habitants environs pour une
superficie de 357 km2 soit une densité de 227.6 hab. /
km2. Le tableau 6 présente les détails.
Tableau 6 : Données démographiques des
sections communales de Mirebalais
Sections communales
|
Km2
|
Habitants
|
Densité (Hab/km²)
|
Crête Brulée
|
95.02
|
24,500
|
257.8
|
Gascogne
|
70.26
|
14,100
|
200.7
|
Grand Boucan
|
85.03
|
19,900
|
234.0
|
Sarazin
|
106.95
|
22,800
|
213.2
|
Global
|
357.26
|
81,300
|
227.6
|
Source : IHSI, 2007
III.1.2- Climat
La commune de Mirebalais reçoit plus de 1300
mm de pluie par année en moyenne. La répartition des
précipitations se fait sur deux grandes périodes. La
première va d'avril à octobre, c'est la saison pluvieuse et
l'autre va de novembre à mars, et représente la saison
sèche. La saison des pluies correspond à la période des
grandes activités agricoles dans les sections communales.
La commune jouit de températures
plutôt douces affichant une moyenne annuelle de 26.2°C. La
période la pluie fraîche coïncide avec celle des
précipitations les plus faibles en particulier de décembre
à mars (Monographie agricole de la commune de Mirebalais, 2005).
Certaines espèces fourragères utilisées
dans l'alimentation du bétail sont aussi répertoriées.
C'est le cas des herbes de variétés connues sous les appellations
de Guinée et de corde à graine (Diagnostic participatif,
CECI-PRODEP, Juillet 2006).
Tableau 7 : Données pluviométriques
et températures de la commune de Mirebalais
Mois
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Aou
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Année
|
Précipitations (mm)
|
27
|
37
|
61
|
105
|
194
|
145
|
182
|
183
|
191
|
154
|
67
|
34
|
1378
|
ETP (mm)
|
13
|
121
|
150
|
150
|
161
|
163
|
173
|
171
|
154
|
137
|
111
|
109
|
1713
|
Température (°C)
|
24.2
|
24.5
|
25.2
|
26
|
26.7
|
27.5
|
27.7
|
27.8
|
27.6
|
27.2
|
26
|
24.8
|
26.2
|
P-ETP (mm)
|
-86
|
-84
|
-89
|
-45
|
33
|
-18
|
9
|
12
|
37
|
17
|
-44
|
-75
|
-335
|
Source : CECI-PRODEP, 2006
Figure 4 :
Pluviométrie moyenne mensuelle (en mm) de la commune de Mirebalais, de
2005-2008
Source : DOUZE, 2009
Mois
Figure 5 : Variation de la température au cours
de l'année dans la commune de Mirebalais, de 2003-2008
Source : DOUZE, 2009
III.1.3- Sols
Dans presque toute la commune de mirebalais, les sols
rencontrés sont de type alluvionnaire à texture limono - argileux
ou sablo - limoneux qui sont parfois inondés en période de cris
des rivières. En montagne, on rencontre des sols à
prédominance calcaire qui sont soumis à l'érosion
(Monographie agricole de la commune de Mirebalais, 2005).
III.1.4-Relief
La commune de Mirebalais se divise en quatre
sections communales qui sont Gascogne, Grand Boucan, Sarazin et Crête
brulée.
· Gascogne est montagneux à 80% avec une
élévation de 100 m au-dessus du fleuve Artibonite et à
plus de 1100 m au-dessus du niveau de la mer.
· Grand boucan est montagneux à 90 % avec une
élévation de 100 m au-dessus du fleuve Artibonite et 873 m au
niveau de la zone de terre rouge et à plus de 1100 m au-dessus du niveau
de la mer.
· Sarazin est montagneux à 80% avec une
élévation de 100 m au-dessus du fleuve Artibonite et 1100 m au
niveau de morne tonnerre et à plus de 1100 m au-dessus du niveau de la
mer.
· Crête brulée est montagneux à
80% avec une élévation de 100 m au-dessus du fleuve Artibonite et
900 m au niveau de morne Nois et à plus de 1100 m au-dessus du niveau de
la mer.
Source : Monographie agricole de la commune de
Mirebalais par MARNDR (2005)
III.1.5-Végétation
La végétation est très
diversifiée. La strate arborée regroupe en majorité les
espèces à vocation forestière comme : Le
campêche (Haematexylon campechianum, L), le chêne
(Catalpa longissima), le palmier royale (Orédoxa
régia, L), le cacia (Cassia fistula, L), le lilas
(Gliricidia sepium), le bois d'ormes (Guazuma ulmifolia,
lam), le calebassier (Passiflora maliformis, L), les bayahondes
(Prosopis juliflora), etc. Parmi les espèces fruitières
on compte les citrus sauf le mandarinier (Citrus reticulata, Blanco),
le cocotier (Cocos nucifera), le manguier (Mangifera indica),
l'avocatier (Persea americana), le quenêpier (Melicocca
bijuga, L), le cachiman coeur boeuf (Anona reticulata L), etc.
III.2- Méthodes de
travail
Cette étude a été
réalisée principalement par le biais d'enquêtes et
d'observations. Parallèlement, certaines variables économiques
ont été calculées.
Ces données ont servi à caractériser les
différents agents de la filière, à définir la
situation actuelle de la culture dans les sections, à identifier les
méthodes de culture et à évaluer les résultats
techniques et financiers générés par cette activité
pour en dégager les atouts et les contraintes. Cette démarche a
été faite en 8 étapes dans les 4 sections communales de
Mirebalais.
1. Consultation des documents (Revue de littérature)
2. Rencontres avec les autorités locales (Asec et
Casec), cadres du Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles
et du Développement Rural (MARNDR) dans la commune de Mirebalais et les
organisations de base travaillant dans la filière mangue Madame
Francisque à Mirebalais
3. Visite des marchés les plus fréquentés
de la commune
4. Visite de terrains
5. Les enquêtes
6. Les observations
7. Les calculs économiques
8. Traitement des donnés
III.2.1- Consultation des
documents
Durant cette étude plusieurs
documents ont été consultés afin d'être bien
avisé du sujet et de la zone d'étude. Les principaux ouvrages
consultés sont mentionnés dans les références
bibliographiques.
III.2.2- Rencontres avec
les autorités locales (Asec et Casec), cadres du MARNDR et les
organisations de base travaillant dans la filière mangue Madame
Francisque à Mirebalais
Dans ce genre d'étude, rencontrer les autorités
locales et les représentants du MARNDR de la zone se
révèle toujours importante afin d'avoir de plus amples
informations utiles sur la zone d'étude et du sujet. Ainsi, durant
l'étude, plusieurs personnages de la ville et des sections communales
ont été rencontré y compris les représentants du
MARNDR dans la filière mangue Madame Francisque à Mirebalais.
Il faut aussi souligner que de nos jours, les planteurs ne
sont pas sans savoir de l'importance de la mangue Madame Francisque sur le
marché local, national et même au niveau international. De ce
fait, certains d'entre eux se sont mettre en organisation pour mieux exploiter
les débouchés qui s'offrent pour ce produit. Par
conséquent, durant l'étude, on a rencontré le
comité exécutif du Comité Evangélique pour le
Développement Agricole (COEPDA), l'une des rares organisations
travaillant dans la filière mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais.
III.2.4- Visites des
Marchés les plus fréquentés de la commune
Hormis les mangues qui sont destinées à
l'exportation, les marchés représentent en effet les points de
vente essentiels de la mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais.
Ainsi, durant l'étude on a donc visité les marchés les
plus achalandés de la ville comme le marché du centre-ville,
Labastille (Grand Boucan), Desvarieux et Marché canard (Gascogne),
Domond (Sarazin).Voir le tableau 24
III.2.5- Visite de
terrains
Au cours de l'étude, on a réalisé
plusieurs visites de terrains dans les différentes sections communales
de la commune. Ces visites nous ont permis de mieux connaitre le
fonctionnement des exploitations agricoles ainsi que les acteurs
impliqués dans la filière mangue Madame Francisque dans la
commune de Mirebalais, via des interactions avec les planteurs, les
fournisseurs, les voltigeurs et les commerçants.
III.2.6- Les
enquêtes
Deux types d'enquêtes ont été
réalisés dans l'étude : une exploratoire, une
approfondie
III.2.6.a- Enquête exploratoire
Cette enquête nous a permis de contacter les personnes
ressources (les producteurs, les fournisseurs, les organisations locales,
nationales et internationales, et autres) oeuvrant dans la filière
mangue Madame Francisque dans la commune de mirebalais. Elle nous a permis,
de manière informelle, d'avoir une meilleure connaissance de la
filière dans la commune, mais aussi à l'élaboration des
fiches pour l'enquête approfondie ou formelle. Au cours de cette
enquête on a collecté des informations sur les conditions
socio-économiques des producteurs dans la zone, les principales
espèces cultivées, les itinéraires techniques, les
systèmes de récoltes, les produits récoltés pour
chaque espèces et la destination des produits récoltés.
III.2.6.b- Enquête Approfondie
L'enquête approfondie qui a été
réalisée au cours du mois de juillet 2012 a porté sur un
échantillon de 110 individus comprenant les producteurs, les
fournisseurs, les commerçants, les consommateurs et autres acteurs
d'importance reconnue.
a) Définition de
l'échantillon
L'échantillon retenu pour l'enquête approfondie
est constitué de 4 sous échantillons défini de
façon différente:
1. Producteurs
La constitution de cet sous - échantillon s'est faite
sur la base du nombre de manguiers Madame Francisque en production. Trois
catégories de planteurs ont été ainsi
définies : respectivement type I, type II et type III
pour moins de 50 manguiers Madame Francisque, 50 à 99 manguiers
Madame Francisque et 100 ou plus de 100 manguiers Madame Francisque. Ainsi,
compte tenu du temps imparti alloué à l'étude, un total de
50 producteurs sur 1000 environs a été retenu comme
échantillon soit 45.45 % de la population recensée. Le choix de
cet échantillon a été fait aléatoirement au niveau
des quatre sections communales de Mirebalais : 14 dans la section de
Crête Brulée car, elle est la plus peuplée des 4 sections
et 12 dans les 3 autres à savoir Grand Boucan, Sarazin et Gascogne.
L'effectif des producteurs a été recueilli auprès des
organisations travaillant dans la filière.
Tableau 8 : Typologie des producteurs de mangue Madame
Francisque à Mirebalais
Catégorie des Producteurs
|
Nombre de manguiers Madame Francisque en
production
|
Type I
|
< 50
|
Type II
|
50 à 99
|
Type III
|
= 100
|
2. Les fournisseurs
Un total de 20 fournisseurs sur une centaine environ a
été retenu pour cette rubrique. Les informations
collectées concernent : l'achat des mangues Madame Francisque, le
transport, la livraison, les charges globales, le revenu et le profit.
3. Les commerçants
Etant responsable de la distribution du produit sur le
marché local et national, les commerçants jouent un rôle
important dans le circuit de commercialisation de la filière mangue
Madame Francisque dans la commune de Mirebalais. Il est difficile
d'évaluer le nombre de commerçants existant dans la zone.
Cependant une centaine a été recensée sur les
marchés les plus fréquentés de la commune. Ainsi, on a
donc retenu 20 commerçants à raison de 5 par sections
communales. Ils ont été enquêtés sur les
marchés les plus achalandés de la commune à savoir le
marché du centre-ville, la bastille (section grand boucan), Domond
(section Sarazin), Devarieux et marché canard (section Gascogne).
4. Les consommateurs
Il est difficile d'évaluer la quantité de
consommateurs existant dans la commune de Mirebalais, car la mangue Madame
Francisque est consommée par presque toute la population. Alors, compte
tenu du temps imparti de l'étude, un total de 20 a été
désigné aléatoirement, à raison de 4 par sections
communales et le centre ville, pour enquêter. Ils ont été
sélectionnés dans le centre-ville et les sections communales.
Tableau 9 : Répartition de
l'échantillon
Agents
|
Taille de l'échantillon
|
Producteurs
|
50
|
Fournisseurs
|
20
|
Commerçants
|
20
|
Consommateurs
|
20
|
Total enquêtés
|
110
|
b) Informations collectées
Ø Au niveau des producteurs, des données ont
été recueillies sur :
§ Les conditions et les techniques culturales
§ Le coût de la main d'oeuvre
§ La destination des récoltes
§ Les conditions de vente
§ Le revenu et le profit par hectare
§ Nombre de famille par hectares de producteurs
§ Les atouts et les contraintes lies à la
production
Ø Les informations collectées auprès des
fournisseurs concernaient :
§ Les conditions d'approvisionnement en produits
§ Les conditions de vente
§ Les avantages et les inconvénients de cette
activité
Ø Les entretiens avec les commerçants portaient
sur :
§ Les conditions d'achat
§ Les conditions de transport
§ Les différents points de vente
§ Les conditions de vente
§ Le revenu et le profit de cette activité
§ Les avantages et les inconvénients de cette
activité
Ø Les données recueillies auprès des
consommateurs portaient sur :
§ Les différents points d'achat
§ Les qualités à rechercher
§ Les critères de choix
III.2.7- L es Observations
Pour compléter et vérifier certaines
informations recueillies lors des enquêtes, des observations ont
été effectuées à différents niveaux de la
filière. Ainsi, au niveau de la production, les observations ont
été réalisées sur un ensemble de 125 parcelles de
mangue Madame Francisque appartenant aux producteurs interviewés. Ces
derniers, possèdent en majorité plus de deux parcelles
emblavées en mangue Madame Francisque. Ces parcelles ont
été retenues comme unités de base pour toutes les
observations dans le cadre du travail. Les observations ont porté
sur :
§ Les opérations culturales
§ Les types d'associations
§ L'état phytosanitaire des parcelles.
III.2.8- Les calculs
économiques
Les paramètres calculés sont les
charges globales les recettes globales et le profit des producteurs ainsi que
les marges réalisées par les agents intermédiaires de la
chaine de commercialisation.
Ø Les charges globales (Cg) prennent en compte les
dépenses totales dès la plantation jusqu'à la
commercialisation
Ø Les recettes globales (Rg) englobent la production
totale de la mangue Madame Francisque et le prix de vente moyen du produit sur
le marché.
Ø Le profit est donné par la formule
suivante : P= Rg - Cg
Ø Les marges de commercialisation (MC) sont
données par la formule MC = PV--PR dans laquelle PV représente le
prix de vente et PR le prix de revient. Le prix de revient correspond au prix
d'achat (PA) ajoute des couts de commercialisation (CC), c'est-a-dire des frais
de transport et de manutention.
III.2.9- Traitement des données
Le traitement statistique
des données a été réalisé à l'aide
des calculs des moyennes. Les paramètres calculés par les
formules ci-dessus.
IV- RESULTATS
IV.1- Facteurs techniques
de la production
IV.1.1- Adéquation
entre les exigences de la mangue Madame Francisque et les
caractéristiques agro écologiques de la zone d'étude
L'étude diagnostic technico-économique de la
filière mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais a
montré que les exigences de cette culture et les caractéristiques
agro écologiques de la zone sont adéquates.
On sait que la croissance de la mangue Madame Francisque est
optimale lorsque les températures moyennes se situent entre 23 et
27°C (CHATELAIN, 1993), alors que la commune de Mirebalais jouit de
températures plutôt douces affichant une moyenne annuelle de
26.2°C (Monographie agricole de la commune de Mirebalais, 2005).
On sait que la mangue Madame Francisque nécessite un
minimum de 1200 mm de précipitations annuelles (HILAIRE, 2008), alors
que la commune de Mirebalais reçoit plus de 1300 mm de pluie par
année en moyenne (Monographie agricole de la commune de Mirebalais,
2005).
Même si on sait que la mangue Madame Francisque est
moins exigeante concernant la nature du sol mais toutefois des sols profonds,
sablo-limoneux, à pH allant de 5.5 à 7.5 qui drainent bien
conviennent à cette culture, alors dans presque toute la commune de
Mirebalais, les sols rencontrés sont de type alluvionnaire à
texture limono - argileux ou sablo - limoneux à pH allant de 6.5
à 8.26 (Monographie agricole de la commune de Mirebalais, 2005).
IV.1.3- Les systèmes
de culture à base de la mangue Madame Francisque
IV.1.3.a- Localisation
Les systèmes de cultures à base de la mangue
Madame Francisque se rencontrent partout dans la commune de mirebalais, dans
les savannes, dans les plaines et dans les jardins lakou.
IV.1.3.b- Composition des systèmes
Dans la commune de Mirebalais, la mangue Madame Francisque
est cultivée généralement en association et les types
d'associations incluent par ordre d'importance:
1) Mangue Madame Francisque + les cultures vivrières
2) Mangue Madame Francisque + autres varietes de mangue (Mme
Blanc, Jean marie, Fil, Miscard, etc.) + les cultures vrivrieres + autres
arbres fruitiers et forestiers.
3) Mangue Madame Francisque + autres varietés de
mangues (Mme Blanc, Jean marie, Fil, Miscard, etc.)
Mangue Madame Francisque + arbres forestiers
4) Mangue Madame Francisque + autres arbres fruitiers (les
citrus, Avocatier, Cocotier, papayer, etc)
5) Mangue Madame Francisque + arbre forestiers
Ainsi, Sur 125 parcelles observées dans les quatre
sections de Mirebalais, la fréquence de ces associations est
présentée dans le tableau 10.
Tableau 10 : Fréquence des associations
rencontrées à base de Mangue Mme Francisque
Sect. Comm
Associations
|
Grand Boucan
|
Crete brulée
|
Gascogne
|
Sarazin
|
Total
|
Mangue Mme Francisque seule
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mangue Mme Francisque + autres varietés de
mangues
|
0
|
2
|
10
|
1
|
13 (10.40%)
|
Mangue Mme Francisque + arbre forestier
|
0
|
1
|
3
|
1
|
5 (4%)
|
Mangue Mme Francisque + les cultures vivrieres
|
27
|
3
|
22
|
10
|
62 (49.60%)
|
Mangue Mme Francisque + autres arbres fruitiers
|
1
|
4
|
1
|
3
|
9 (7.20%)
|
Mangue Mme Francisque + autres varietes de mangue +
les cultures vrivrieres + autres arbres fruitiers et forestiers
|
0
|
14
|
17
|
5
|
36 (28.80%)
|
Total
|
28
|
24
|
53
|
|
125 (100%)
|
IV.1.3.c- Le foncier
A Mirebalais, les parcelles en manguiers Madame Francisque
sont travaillées soit en faire-valoir direct (Terres
héritées, terres achetées) soit en faire valoir indirect
(Fermage, métayage). Le tableau 11 présente les modes de
faire-valoir des terres en mangue Madame Francisque enregistrés durant
l'étude.
Tableau 11 : Mode de tenure des parcelles en mangue
Madame Francisque
MFV
|
Nombre de parcelles
|
Total
|
SAU en ha
|
Grand Boucan
|
Crete brulée
|
Gascogne
|
Sarazin
|
Direct
|
38
|
26
|
36
|
21
|
121
|
96.23
|
Indirect
|
1
|
0
|
1
|
2
|
4
|
2.58
|
Total
|
39
|
26
|
37
|
23
|
125
|
98.81
|
IV.1.4- Conditions et facteurs de production
IV.1.4.a-Les intrants
A mirebalais, il n'existe aucun centre auquel on peut
s'approvisionner en intrants (semences, engrais, pesticides) pour la mangue
Madame Francisque. Pour contourner cet handicap, les producteurs
préparent eux mêmes leurs semences et réalisent rarement
des composts.
IV.1.4.b- Le travail
L'établissement et la conduite d'une plantation de
mangues Madame Francisque ne nécessitent pas beaucoup
d'opérations culturales car les planteurs utilisent les pratiques
routinieres. La participation de la main d'oeuvre familiale notamment, celle
des femmes et des enfants est très faible, et parfois même
inexistante dans certaines des exploitations agricoles enquêtées.
Si la surface à planter est grande, les exploitants font appel aux
différentes formes d'organisation du travail salarié dans la
commune de Mirebalais « Journal, Mera, Eskwad, Djob ». Le
tableau 12 présente les détails.
Types d'organisation du travail
|
Horaire de travail
|
Nombre de repas
|
Nombre de personnes
|
Prix/personne (Gdes)
|
Journal
|
6h-12
|
2
|
6-8
|
100
|
Mera ou maten
|
9h--12h
|
1
|
10-12
|
50
|
Dezè
|
14h-17
|
1
|
5-6
|
50
|
Tableau 12 : Les différents types
d'organisation du travail
Le Journal est le plus utilisé.
Remarque :
Plusieurs formes d'opérations peuvent être
effectuées telles que : La préparation de sol, la plantation
des plantules et l'entretien des plantations (retrouvez les explications dans
la section IV.1.5).
L'entente entre l'agriculteur et le travailleur agricole peut
se faire sous contrat sous forme de «Job»
IV.1.5- Fiche de culture
de la mangue Madame Francisque dans la zone
La mangue Madame Francisque se propage par: semis, greffage,
marcottage. Mais, le semis est le plus usité dans la commune de
Mirebalais.
IV.1.5.a- Choix des
parcelles
Dans les sections communales où l'étude a
été faite, la mangue Madame Francisque est cultivée dans
tous les types de sol, quel que soit leur niveau de porosité, leur
profondeur, le précédent cultural ou leur topographie. Cependant,
les plantations des grands producteurs, c'est-à-dire ceux qui ont plus
de facilité pour accéder à la terre, sont établies
sur des parcelles très peu pentues, peu pierreuses et dont le sol est
assez profond.
IV.1.5.b- Préparation des semences et des
plantules
A Mirebalais, ce sont les
planteurs eux-mêmes qui sont chargés de la préparation des
semences et la production des plantules pour leur propre utilisation. D'abord,
ils enlèvent la pulpe du fruit par l'intermédiaire d'un couteau
et laissent sécher à l'ombre la semence pendant 3 à 5
jours. Une fois la coque est enlevée, l'amande est placée dans un
petit sachet plastique (20 à 25 cm de profondeur et 15 cm de
diamètre) rempli de terre plus ou moins fine, mélangé avec
du compost. Ensuite, on place le sachet contenant la graine dans un coin de la
parcelle où les rayons solaires peuvent y pénétrer de
façon à éviter l'attaque des champignons et à
faciliter la photosynthèse. Les plants sont alors arrosés
quotidiennement jusqu'à leur maturité de plantation.
IV.1.5.c- Préparation de sol
La préparation est manuelle, elle se réalise
à l'aide des outils tels que : Houe, Pioche, dérapine. Les
trous de plantation sont de 1 m3. Le fumier est déposé
au fond du trou et ces trous sont ensuite rebouchés en rajoutant de la
terre de surface afin de constituer une butte.
IV.1.5.d- Plantation
La période propice à la plantation est
le début de la saison des pluies (juin). Et parfois, les agriculteurs
attendent le lendemain d'une forte tombée de pluie pour commencer cette
opération. On enfouit la graine sous une profondeur 10 à 15 cm de
profondeur environ. Si les plants ont été élevés en
pépinière, on arrose abondamment les plates bandes d'où
sort les plantules deux ou trois jours avant l'opération de plantation,
ensuite on arrache soigneusement les plants sans les blesser pour les
transplanter dans le lieu définitif.
IV.1.5.e- Entretien des Plantations
IV.1.5.e.1 - Sarclage
Pour éviter la concurence entre les mauvaises herbes
et les jeunes plants, les producteurs procèdent au sarclage manuel
à l'aide d'une houe durant les 3 ou 4 premières années. Le
sarclage peut se faire en corvée si la surface cultivée est
grande ou uniquement par le producteur dans le cas contraire.
IV.1.5.e.2- Fertilisation
Selon les interviewés, les producteurs ne font pas
l'usage de fertilisants dans la production de la mangue Madame Francisque dans
la commune de Mirebalais. En general, Ils ignorent les types de fertilisant
approprié à la production de la mangue Madame Francisque.
Beaucoup d'entre eux interviennent sous le slogan ''Si Bondye Vle» sans
aucune aide, parfois sans l'apport de fumure et sans le control
phytosanitaire.
IV.1.5.f- Récolte
Les mangues Madame Francisques issues de semis atteignent
généralement leur pleine production vers l'âge de 10 ans
contre 3 à 4 pour les greffées selon les producteurs
enquêtés. A Mirebalais, la récolte proprement dite se fait
par l'acheteur quand les fruits arrivent à maturité couramment
au mois de mai- juin, à l'aide d'un instrument appelé
cueille-fruit pour les produits destinés à l'exportation, et
manuellement par le secouage des manguiers si les produits sont achetés
par les commerçants. 3 ou 4 personnes peuvent participer à cette
opération selon l'étendue de l'arbre.
IV.1.5.g- Post-récolte
A Mirebalais, les mangues Francisques récoltées
ne sont pas traitées de la même manière, ça
dépend de la destination du produit :
1) Si les fruits sont sujets à l'exportation, d'abord
on les transporte au centre de collecte après les avoir
étalé en plein air de façon à faire disparaitre le
latex pour ensuite les laver, trier avant de les mettre en camion pour le
transport à l'usine.
2) Si les fruits sont achetés par les marchandes
locales pour les revendre en détails sur les marchés locaux et
régionaux, on les étouffe quelques parts dans le champ sans aucun
traitement phytosanitaire pour une durée de 5 jours maximum.
Dans le 1e cas, certaines règles doivent
être observées :
· Manipuler les fruits avec soin en évitant les
chocs
· Eviter d'égratigner les fruits
· Ne pas mettre les fruits en contact avec des sources de
contamination: litière de feuilles mortes, caisses de récolte
sales, sol humide, sablonneux ou graveleux
· Ne pas tacher les fruits avec du latex
· Bien trier les fruits avant leur transport en station
de conditionnement
· Disposer correctement les fruits dans des caisses de
transport
· Transporter rapidement les fruits à la station
de conditionnement
· Eviter de garder les fruits au soleil
IV.1.6- Impacts
négatifs de la mangue Madame Francisque sur le fonctionnement des
exploitations agricoles
Le développement de la mangue Madame Francisque
entraine de nombreuses modifications au sein des exploitations agricoles. On
peut citer à titre d'exemples.
Ø Une réduction de l'espace alloué aux
autres arbres fruitiers et forestiers y compris les cultures
vivrières.
Ø L'impossibilité de mettre les surfaces en
jachère
IV.2- Facteurs sociaux de
la production
IV.2.1- Nombre de manguiers
Madame Francisque en production par catégorie de planteurs
A mirebalais, la majorité des exploitations agricoles
possèdent au moins un manguier Madame Francisque car, les planteurs ne
sont pas sans savoir de l'importance économique de ce produit sur le
marché national et international et pensent grandement que la mangue
Madame Francisque pourrait logiquement contribuer à
l'amélioration de leur balance. Sur 50 planteurs enquêtés
aléatoirement au niveau des 4 sections communales de la commune de
Mirebalais, 47 appartiennent à la catégorie de type I contre 2
dans le type II et 1 dans la catégorie de type 3. Ce qui signifie que 94
% des planteurs dans la commune de Mirebalais possèdent moins de 50
manguiers Madame Francisque en production contre 4% qui possèdent 50-99
et enfin 2% possèdent 100 et plus de 100. Le tableau 13 présente
de plus amples détails.
IV.2.2- Nombre d'hectares
par producteurs
Les 50 producteurs enquêtés durant l'étude
regroupent 98.81 hectares de terres. De cette superficie, les producteurs de
type I regroupent 87.845 ha contre 5.805 ha et 5.16 ha pour respectivement ceux
de type II et type III. Ainsi, d'après le résultat de
l'étude, un producteur de type I possède en moyenne 1.86 ha de
terres contre 2.90 ha pour un producteur de type II et enfin 5.16 ha pour un
producteur de type III. Le tableau 13 donne les détails.
Tableau 13 : Caractérisation des producteurs
dans la commune de Mirebalais
Catégorie des Producteurs
|
Quantité enquêtée
|
Pourcentage représenté (%)
|
Superficie par catégorie de Producteurs (ha)
|
Superficie moyenne (ha)
|
Type I
|
47
|
94
|
87.845
|
1.86
|
Type II
|
2
|
4
|
5.805
|
2.90
|
Type III
|
1
|
2
|
5.16
|
5.16
|
Total
|
50
|
100
|
98.81
|
-
|
IV.2.3- Nombre de personnes
par famille d'un producteur
L'étude diagnostic technico-économique dans la
commune de Mirebalais, nous a permis d'évaluer le nombre de personnes
par famille d'un producteur dans la zone. En effet, sur l'ensemble des 50
producteurs enquêtés, 289 membres de famille ont été
recensés dont 273 dans la classe des producteurs de type I, 9 dans
celle de type II et 7 dans celle de type III. Ce qui signifie qu'en moyenne le
nombre de personnes par famille de producteur dans la commune de Mirebalais est
de respectivement 5.80, 4.5 et 7 pour les producteurs de type I, type II et
type III (Voir le tableau 14).
IV.2.4- Nombre de personnes
impliquées dans la filière par famille de producteur
L'étude nous a aussi démontré qu'il n y a
pas que le chef de l'exploitant qui soit impliqué dans la filière
mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais, l'épouse et
parfois quelques uns des enfants en sont aussi. Ainsi, sur les 273 membres de
famille recensés dans la catégorie des producteurs de type I, 89
en sont impliqués contre 3 sur 9 dans celle de type II et 1 sur 7 dans
celle de type III. Ce qui signifie que le pourcentage de personnes
impliquées par exploitation est de respectivement 32.6%, 33.33% et
14.28% chez les producteurs de type I, type II et type III. Le tableau 14
présente les détails sur le nombre de personnes par famille d'un
producteur et impliqués dans la filière mangue Madame Francisque
dans la commune de Mirebalais.
Tableau 14 : Nombre de personnes par exploitation
impliquées dans la filière mangue Madame Francisque dans la
commune de Mirebalais
Catégorie des Producteurs
|
Nombre de pers par catégorie
|
Nombre de pers impliquées
|
Pourcentage de pers impliquées
|
Type I
|
273
|
89
|
32.6
|
Type II
|
9
|
3
|
33.33
|
Type III
|
7
|
1
|
14.28
|
Total
|
289
|
93
|
-
|
IV.3.1- Capital en
valeur
En ce qui a rapport aux prêts accordés à
l'exploitation agricole, les producteurs de la commune sont unanimes à
affirmer de n'avoir pas intéressé à ce sujet. Selon eux,
l'agence de financement applique des taux jugés trop
élevés. Ils se sont livrés de préférence
à eux mêmes, ce qui constitue un handicap pour l'extension de la
mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais en tenant compte des
faibles moyens économiques de la majorité des producteurs.
Tableau 15 : Estimation de la valeur des fruits
récoltés annuellement par catégorie de producteurs
(manguiers ayant 10 à 25 ans)
Catégorie de planteurs
|
Nombre de manguiers Mme Francisque
|
Nombre de paniers récoltés (40
kg)
|
Type I
|
> 50
|
> 1000
|
Type II
|
50 - 99
|
1000 - 1980
|
Type III
|
= 100
|
= 2000
|
Ainsi, la quantité de mangue Madame Francisque
récoltée varie de moins de 1000 paniers pour les producteurs de
type I, et respectivement de 1000 à 1980 et = 2000 paniers pour ceux de
type II et type III. Ces données nous montrent que la quantité de
fruits récoltés par les producteurs de type III est deux fois
plus supérieure que celle de type I.
IV.3.2- Charges globales
Dans la production de la mangue Madame Francisque dans la
commune de Mirebalais, la charge globale est constituée par le
coût de la préparation du sol, la plantation et l'entretien.
Tableau 16 : Coût total de la production
(Gdes/Nombre de manguiers Mme Francisque en pleine
production)
Postes de dépenses
Catégorie
de producteurs
|
Préparation du sol
|
Plantation
|
Entretien
|
Charges globales
|
Type I
|
1502.31
|
6009.25
|
4506.93
|
12018.49
|
Type II
|
3004.62
|
12018.50
|
9013.87
|
24036.99
|
Type III
|
3875.96
|
15503.87
|
11627.90
|
31007.73
|
Tableau 17 : Recettes globales des producteurs
(Gdes/Nombre de manguiers Mme Francisque en pleine
production)
Catégorie de Producteurs
|
Nbre de Manguiers récoltés en moyenne
|
Prix d'un manguier (en gourdes)
|
Recette globale (en gourdes)
|
Type I
|
30
|
1500
|
45000
|
Type II
|
75
|
1500
|
112500
|
Type III
|
100
|
1500
|
150000
|
La recette des producteurs se résume à la
quantité de manguier vendu durant la récolte. Dans les conditions
normales, un manguier Madame Francisque est vendu au prix de 1500 gourdes en
moyenne dans la zone. Ainsi, les producteurs de type I font une recette de 45
000 gourdes contre 112 500 gourdes pour ceux de type II et 150 000 gourdes pour
ceux de type III.
Tableau 18 : Profits des producteurs (Gdes/Nombre de
manguiers Mme Francisque en pleine production)
Catégorie de Producteurs
|
Charges globales
|
Recettes globales
|
Profits
|
Type I
|
12018.49
|
45000
|
32981.51
|
Type II
|
24036.99
|
112500
|
88463.01
|
Type III
|
31007.73
|
150000
|
118992.27
|
Le profit réalisé par les producteurs se calcule
en soustrayant les charges globales aux recettes globales. Ainsi, le profit
réalisé par les différents types de producteurs est de
respectivement 118992.27 gourdes, 88463.01gourdes et 32981.51 gourdes
respectivement pour les producteurs de type III, type II et type I.
IV.3.3- Agents de la
filière
Les principaux acteurs identifiés au niveau de la
filière mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais sont: les
producteurs, les marchandes locales, les détaillants, les madan sara,
les fournisseurs, les voltigeurs, les cueilleurs, les porte-faix, les
camionneurs, les usiniers et les consommateurs. Il faut noter que les fruits
recoltés ne sont pas commercialisés de la même
manière. Ceux qui sont chétifs, tachés et qui
présentent une déformation quelconque, sont acheminés
vers les marchés locaux, de la croix-des-Bouquets et
Croix-des-Bossales. En revanche, ceux qui sont bien portant et qui ne
présentent aucune déformation sont conduits vers les usines en
particulier celles de Port-au-prince.
IV.3.3.a- Les producteurs
Ce sont des exploitants travaillant des terres surtout en
propriété ou en fermage, rarement en métayage. Ils vendent
leurs fruits aux commerçants ou aux fournisseurs. Parfois, ils se
rendent directement aux marchés. De par leur rôle et leur place,
ils représentent l'agent le plus important de la filière. Ils
sont présents en tout lieu et constituent le premier maillon de la
chaine quoi qu'ils soient abandonnés à eux-mêmes.
Dépendamment de la superficie plantée en manguiers Madame
Francisque, les producteurs peuvent être classes en 3 groupes : les
grands producteurs, les moyens producteurs et les petits producteurs.
IV.3.3.a.1- Les grands producteurs
Ce sont ceux qui possedent 100 et plus de 100 manguiers
Madame Francisque. Ils ont un niveau économique assez
élevé et par conséquent peuvent plus facilement supporter
les charges liées à cette culture. Ils sont à la fois
propriétaires et fermiers et disposent tous de plus de deux animaux de
transport. Ils utilisent complètement la main d'oeuvre
salariée.
IV.3.3.a.2- Les moyens
producteurs
Ils possèdent généralement 50 - 99
manguiers Madame Francisque. Ils peuvent être propriétaires,
fermiers ou métayers. Ils ont un niveau économique moyen et
possèdent tous, au moins, un animal de transport. Ils participent
à fond aux différents travaux de production et utilisent aussi la
main d'oeuvre.
IV.3.3.a.3- Les petits
producteurs
Cette classe rassemble les producteurs possèdant moins
de 50 manguiers Madame Francisque. Ils ont un faible niveau économique
et sont majoritairement des métayers. Ils utilisent une partie
importante de leur force de travail, parfois ils travaillent en équipe,
réalisent des corvées avec d'autres producteurs appartenant
à leur classe. Ils recourent au prêt d'animaux pour acheminer
leur produit aux marchés les plus proches. Quand ils sont en
difficulté, ils vendent leur produit dans leur jardin avec des
marchandes locales.
IV.3.3.b- Les
commerçants
IV.3.3.b.1- Les marchandes
locales
En général, ce sont des femmes qui
achètent des pieds de manguiers Madame Francisque qui sont en
maturité de récolte pour ensuite les revendre en panier,
après les avoir cueilli et ettouffé, aux grossistes sur le
marché du centre ville, Desvarieux, Labastille, Desvarieux et quelques
marchés de la zone métropolitaine commes Croix-des-bossales et
croix-des-Bouquets. En moyenne, un manguier Madame Francisque est vendu au prix
de 1500 Gourdes dans les conditions normales de la saison et le panier est
livré au prix de 125 Gourdes. Il faut noter qu'une marchande locale
peut récolter environ 20 paniers de mangues Madame Francisque en un seul
pied.
IV.3.3.b.2- Les Madan
sara
Elles proviennent un peu partout des sections communales,
particulièrement des zones de Marché comme, Labastille (Section
Grand Boucan), Desvarieux (Section Gascogne) etc. Ce sont en
général des femmes qui achètent en gros des marchandes
locales et revendent en gros et /ou en détails. Elles alimentent les
détaillants et les consommateurs. En moyenne les madan sara
achètent le panier de mangue Madame Francisque au prix de 125 gourdes
pour le revendre au prix de 200 Gourdes.
IV.3.3.b.3- Les
détaillants
Ce sont des femmes qui s'approvisionnent des marchandes
locales et des Madan sara sur le marché de Labastille, Desvarieux,
marché canard, Domond et le centre ville. Elles alimentent directement
les consommateurs au niveau des points de vente. En moyenne, les
détaillants achètent le panier de mangue Madame Francisque au
prix de 200 gourdes pour revendre en détails soit par douzaine ou par
mangue. Une douzaine de mangues Madame Francisque est vendu au prix de 60
Gourdes soit 5 gourdes par mangue sur les marchés.
IV.3.3.c- Les fournisseurs
Ils pénètrent jusqu'aux jardins des
producteurs accompagnés de leurs instruments (cueille-fruit) servant
à la cueillette des mangues qui font l'objet de l'exportation. Cette
cueillette ne peut s'effectuer qu'après un accord avec le producteur sur
le prix de la douzaine. Les fournisseurs viennent surtout de Port-au-Prince ou
des lieux proches des usines. Certains d'entre eux sont même
engagés dans le travail, ils sont généralement
responsables du tri des mangues depuis sur pied jusqu'aux usines et du lavage
des fruits. Ils sont parfois responsables de certains frais de transport ou de
manutention. En moyenne, les fournisseurs achètent un manguier Madame
Francisque au prix de 1500 Gourdes pour pouvoir revendre à l'usine au
prix de 60 gourdes la douzaine.
IV.3.3.d- Les voltigeurs
Ce sont des agents locaux des fournisseurs qui
sont en général pré financés. Ils sont responsables
de mettre en place un réseau d'achat aux producteurs. Leur rôle
est d'abord de garantir à chaque fournisseur et aux différents
usiniers une production exportable satisfaisante. Différents voltigeurs
travaillent pour des fournisseurs et usiniers concurrents au sein d'une
même section communale. Chaque voltigeur cherche à garantir un
approvisionnement maximal de plusieurs manières. La capacité
des voltigeurs à fournir des avances aux producteurs sous
différentes formes est un élément central de leur
stratégie pour s'assurer de capter une partie de production. La douzaine
des voltigeurs peut comprendre entre 14 et 20 fruits. Les mangues sont
payées aux voltigeurs par les fournisseurs également à la
douzaine de 13 fruits. A chaque douzaine d'un manguier Madame Francisque les
voltigeurs gagnent 5 Gourdes.
IV.3.3.e- Les usiniers
Ce sont des responsables des usines
d'exportations de mangues, ils reçoivent les produits venant des
fournisseurs ou des voltigeurs. Les mangues sont alors triées devant
l'usine. Les usiniers sélectionnent les mangues lavées et
les déposent sur la balance pour payer les fournisseurs. Ils paient par
douzaine au prix de 60 gourdes Puis ils immergent les mangues
sélectionnés dans de l'eau chaude à une température
de 47 ?c pendant une heure environ. Après traitement ils placent les
mangues dans des caisses destinées à l'exportation.
Dépendamment de la grosseur de la mangue, une caisse peut contenir entre
8 à 12 unités. Ces caisses sont arrangées dans des
containers, d'une capacité de 216 caisses chacune. Pour passer
cette étape, la mangue ne doit pas excéder 700 grammes, soit le
poids standard. Celles qui dépassent ce seuil sont
considérées comme des déchets et sont rangées dans
la même catégorie que les mangues tâchées ou
frappées.
IV.3.3.f- Autres acteurs d'importance reconnue
Il existe par ailleurs d'autres acteurs comme :
Les camionneurs qui sont généralement
responsables du transport des commerçants (Marchandes locales, Madan
sara) des sections communales vers les marchés de la zone
métropolitaine (Croix-des-Bossales, Croix-des-Bouquets). Ordinairement,
un camion de mangue Madame Francisque en voyage appartient à plusieurs
commerçants venant parfois d'une même localité. Les
camionneurs n'interviennent pas directement mais jouent un rôle assez
important dans la filière. En conséquence, ils peuvent provoquer
des modifications au niveau de certains maillons de la chaîne.
Les portefaix sont donc responsables de l'embarquement et du
débarquement des camions. Tout comme les camionneurs, les portefaix
n'interviennent pas directement mais jouent un rôle assez important dans
la filière et peuvent provoquer des modifications au niveau de certains
maillons de la chaîne.
IV.3.4- Les marges de
commercialisation
Tableau 19 : Marge des marchandes locales par manguier
Madame Francisque (en gourdes)
Postes
|
Valeur
|
Coût d'acquisition (1 manguier Madame Francisque)
|
1500
|
Frais de récolte
|
300
|
Charges totales
|
1800
|
Charges totales pour 10 manguiers Madame Francisque
|
18000
|
Prit de vente unitaire (en panier)
|
2500
|
Recette totale pour 10 manguiers Madame Francisque
|
25000
|
Marge totale
|
7000
|
Marge par manguier Madame Francisque
|
700
|
Les marchandes locales achètent auprès des
producteurs des manguiers Madame Francisque en maturité de
récolte au prix de 1500 gourdes et revendent aux Madan sara en
paniers à raison de 125 gourdes par panier au niveau de la parcelle.
Dans les conditions normales un manguier Madame Francisque donne en moyenne 20
paniers de mangues. Les frais de récolte étant estimés
à 300 gourdes. En effet sur chaque 10 manguier Madame Francisque, les
marchandes locales réalisent une marge totale de 7000 gourdes soit 700
gourdes par manguier Madame Francisque acheté.
Postes
|
Vente en gros (panier)
|
Vente en détails
|
Coût d'acquisition d'un panier
|
125
|
--
|
Frais de transport
|
15
|
--
|
Embarquement
|
5
|
--
|
Débarquement
|
5
|
--
|
Charges totales
|
150
|
--
|
Prix de vente
|
200
|
250
|
Marge totale
|
50
|
100
|
Tableau 20 : Marge des Madan sara par panier de mangue
Mme Francisque (en gourdes)
Les Madan sara achètent auprès des Marchandes
locales des paniers de mangue Madame Francisque à un prix moyen de 125
gourdes le panier au niveau de la parcelle et revendent soit en gros et en
détail. Les frais de transport et de manutention (embarquement et
débarquement), des sections communales aux marches les plus
fréquentés de la zone, s'élèvent à 25
gourdes le panier et la marge obtenue est de 50 pour la vente en gros.
Toutefois, cette marge est augmentée de 50 gourdes lorsque la vente se
fait en détail.
Tableau 21 : Marge des détaillants par panier
de mangue Mme Francisque (en gourdes)
Postes
|
Valeur
|
Cout d'acquisition
|
200
|
Frais de transport et de manutention
|
20
|
Charges totales
|
220
|
Prix de vente
|
300
|
Marge / panier
|
80
|
Les détaillants peuvent s'approvisionner auprès
des producteurs, des marchandes locales ou des Madan sara. Cependant,
dans le cadre de cette étude, nous considérons uniquement le cas
de ceux qui opèrent dans les grands marchés de consommation
(Centre-ville, Labastille, Domond, Desvarieux et Marché canard) et qui
s'approvisionnent uniquement chez les Madan sara. Ces détaillants
vendent la mangue Madame Francisque par lot de 3 pour 15 gourdes. Dans ce cas,
le prix de vente du panier acheté à 200 gourdes,
reconstitué à partir de l'ensemble des lots de 3
pour 20 gourdes, est égal à 300 gourdes. Les frais de transport
et de manutention s'élèvent à 20 gourdes.
Tableau 22 : Marge des fournisseurs par manguier
Madame Francisque(en gourdes)
Postes
|
Valeur
|
Cout d'acquisition d'un manguier Mme Francisque
|
1500
|
Frais de transport et de manutention
|
1360
|
Charges totales
|
2860
|
Prix de vente
|
4800
|
Marge / manguier
|
1940
|
Les fournisseurs achètent directement auprès
des producteurs des manguiers Madame Francisque en maturité de
récolte au prix de 1500 gourdes et revendent aux usines d'exportation au
prix de 60 gourdes la douzaine. Les frais de transport et manutention d'une
douzaine sont de 17 gourdes. En moyenne, un manguier Madame Francisque donne 80
douzaines. Ce qui donne une marge de 1940 gourdes par manguier pour un
fournisseur.
IV.3.4.a- Comparaison des marges
Le Tableau 23 présente les marges obtenues par chaque
agent dans la commercialisation de la mangue Madame Francisque produite dans la
commune de Mirebalais
Tableau 23 : Tableau récapitulatif des
marges
Agents
|
Marges (en gourdes)
|
Marchandes locales
|
700
|
Madan sara
|
50
|
Détaillants
|
80
|
Fournisseurs
|
1940
|
D'après le tableau 23, les fournisseurs
réalisent la marge la plus élevée (1940 gourdes) dans la
commercialisation de la mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais.
IV.4- Circuits de commercialisation
IV.4.1- Le transport
Le réseau routier reliant les lieux de production des
sections communales aux différentes routes nationales garde encore les
traces de routes anciennes et se retrouve en mauvais état. Dans toutes
les interviews, les paysans insistent sur le problème des voies de
pénétration dans les milieux ruraux. Selon eux, l'état de
la route constitue l'un des principaux facteurs limitant la production de la
mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais. Compte tenu de cet
état, le transport de la mangue Madame Francisque vers les
marchés avoisinants se fait essentiellement à dos d'animal et
dans des conditions difficiles, surtout en période pluvieuse. Parfois,
si le commercant ne dispose pas d'un animal de transport, il est obligé
d'en louer un au prix de 250 gourdes la journée. L'accès des
véhicules se fait seulement dans les moments de sécheresse. Pour
les produits destinés à l'exportation, le transport se fait en
deux étapes, d'abord à dos d'animal vers la route nationale # 3
et ensuite en camion pour les acheminer aux usines.
IV.4.2- Les points de
vente de la mangue Madame Francisque
La mangue Madame Francisque est commercialisée en
divers lieux : sur la parcelle et sur les marchés locaux et
régionaux.
La vente sur la parcelle se fait par l'achat des pieds
à maturité de récolte par les commercants ou les
voltigeurs. Dans ce cas, c'est l'acheteur qui vient à la rencontre du
producteur sur sa parcelle. Il lui permet donc de bénéficier
d'un meilleur prix. Alors, le paiement se fait parfois immédiatement
sur la parcelle ou après la vente des produits.
Sur les marchés locaux et régionaux, la vente de
la mangue Madame Francisque se fait par paniers ou par douzaines. Les
principaux points de vente sont: le marché du centre ville
considérant comme le marché le plus achalandé de la
commune, le marché de labastille (Section Grand Boucan) qui se situe
à environ 7 km de la ville, le marché de Domond (section Sarazin)
à 5 km de la ville, le marché de Desvarieux (section Gascogne)
à 6 km de la ville et le marché Canard (secttion Gascogne)
à 10 km de la ville. Toutefois, une partie de la production est
également vendue sur quelques marchés de la zone
métropolitaine (Croix-des-Bouquets et Croix-des-Bossales). Le tableau 24
présente les principaux jours de marchés.
Tableau 24 : Les marchés de la mangue Madame
Francisque à Mirebalais
Nom du marché
|
Localisation
|
Principaux jours de marchés
|
Autres jours d'activités
|
Canard
|
Section Gascogne
|
Mardi
|
------------
|
Communale
de Mirebalais
|
Centre ville
|
Mercredi
|
Samedi
|
Labastille
|
Section Grand boucan
|
Jeudi
|
------------
|
Desvarieux
|
Section Gascogne
|
Jeudi
|
------------
|
Domond
|
Section Sarazin
|
Vendredi
|
------------
|
Croix-des-Bouquets
|
Zone métropolitaine
|
Vendredi
|
Lundi
|
Croix-des-Bossales
|
Zone métropolitaine
|
Tous les jours
|
Tous les jours
|
|
|
|
|
Producteurs de mangue Madame Francisque
Cons. Int.
Voltigeurs
Consommateurs Locaux & Nationaux
Marchandes locales
Fournisseurs
Cueilleurs
Usiniers
Supermachés
Camionneurs
Madan sara
Portefaix
Détaillants
Exportateurs
Figure 6 : Présentation des différents
agents de la filière mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais
Source : HILAIRE, 2008
IV.5- Atouts et
contraintes de la production de mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais
L'étude diagnostic technico économique de la
filière mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais a permis
d'identifier l'ensemble des avantages et inconvénients lies à la
production et la commercialisation de cette production.
Il existe plusieurs atouts dans la commune de Mirebalais qui
favorisent le développement de la production et de la commercialisation
de la mangue Madame Francisque:
ü Conditions agro climatiques favorables
ü Connaissance des producteurs de la zone de
l'importance de la mangue Madame Francisque pour l'exportation
ü Grande consommation locale des mangues non
exportables
ü Importance de la mangue Madame Francisque dans la
couverture végétale de la zone
ü Réhabilitation de la Route Nationale # 3 reliant
la commune de Mirebalais à la zone métropolitaine.
IV.5.2- Les
contraintes
IV.5.2.a- Les problèmes phytosanitaires
De la plantation à la récolte la culture de la
mangue Madame Francisque confronte des problèmes d'ordres
phytosanitaires selon les observations faites durant l'enquête. Les
différents cas constatés sont l'Anthracnose et la mouche des
fruits:
a) L'Anthracnose : c'est une maladie
causée par le champignon Glomerella cingulata.
Elle est caractérisée par un excès
d'humidité de l'arbre présentant ainsi des taches brunes
commençant à la pointe ou en bordures des feuilles. Ces taches ou
brulures s'observent également au niveau des fruits. Ça perturbe
la photosynthèse et provoque l'avortement des fleurs et des fruits. Pour
contourner à ce problème, les producteurs font de
l'émondage.
b) La Mouche des fruits : Selon les
représentants du MARNDR dans la zone, cette pathologie est
provoquée par l'insecte Anastrefa obliqua qui pond ses oeufs
juste au-dessous de l'épicarpe du fruit et en germant donne naissance
à des larves blanchâtres qui y creusent des tunnels.
Ainsi, pour solutionner le problème de la mouche des
fruits dans la zone, le MARNDR utilise 3 types de pièges :
v Jackson (Jc) : C'est un piège
utilisé pour détecter la présence éventuelle de
l'espèce Ceratitis capitata, considérant comme la plus
dévastatrice pouvant attaquer les arbres fruitiers. Son corps est
constitué d'un PVC en forme triangulaire et se compose d'un cerceau
métallique, d'une plaque collante, d'un petit panier en plastique et
d'un Appât à base de Trimedlure. La hauteur d'installation est de
2 à 4 mètres par rapport au sol. Le contrôle phytosanitaire
se fait à chaque 21 jour et la densité piégeage est de: 2
Jc / km2.
Figure 7 : Piège Jackson à
Sarazin
v Multilure (ML) : Ce piège est
utilisé pour capter l'espèce Anastrefa obliqua. Il est
constitué d'un cerceau métallique, d'un bol en plastique (Couleur
jaune), d'une couverture en plastique, de 2 plaques collantes et de 2
appâts: l'une à base de Putrescine et l'autre à base
d'Acétate d'Ammonium. La hauteur d'installation est de 2 à 4
mètres par rapport au sol. Le contrôle phytosanitaire se fait
à chaque 21 jour et la densité piégeage est de 2 ML /
km2.
Figure 8 : Piège Multilure à Grand boucan
v Mc Phail (MP) : Tout comme le
Multilure, le piège Mc Phail est aussi utilisé pour capter
l'espèce Anatrefa obliqua. Il se compose d'un cerceau
métallique, d'un bol en plastique (couleur jaune), d'une couverture en
plastique et d'un appât à base de Torila. La hauteur
d'installation est de 2 à 4 mètres par rapport au sol. Le
contrôle phytosanitaire se fait à chaque 8 jour et la
densité piégeage est de 1 MP / 2 km2
Figure 9 : Piège Mc Phail à
Gascogne
Cependant il faut noter les faiblesses suivantes :
ü Absence de traitement pour les plantules
ü Absence de traitement pour les greffons avant le
greffage
ü Absence de moyens de luttes contre la mouche des fruits
dans certaines localités où le ministère de l'Agriculture
n'intervient pas
ü Absence de traitements phytosanitaires pour les
produits récoltés
Pour venir à bout de ces problèmes, les
producteurs ne prennent aucune mesure dans certaines localités des
sections communales
A coté des ravageurs et des problèmes
phytosanitaires, d'autres facteurs inhibent la production et la
commercialisation de la mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais.
IV.5.2.b - Autres problèmes
IV.5.2.b.1- Contraintes
relatives à la production
Les contraintes relatives à la production de la mangue
Madame Francisque dans la commune de Mirebalais peuvent être
résumées ainsi :
v Mauvaise conduite de la culture
L'analyse des itinéraires pratiqués par les
producteurs révèle par ailleurs, que les conditions
d'établissement et d'entretien de la culture sont
inadéquates : manque de fumure organique, absence totale de
fertilisation chimique, absence de traitements phytosanitaires.
v Absence de verger
L'absence de verger proprement dit dans la commune de
Mirebalais constitue un problème majeur dans la production de la mangue
Madame Francisque. Ainsi, les mangues ne jouissent pas de conditions optimales
d'éclairage, de nutrition et d'hygrométrie. En
conséquence, ça contribue à limiter le rendement.
v Matériel
Les matériels (Cueille-fruit et panier)
utilisés pour la récolte des mangues sont très
rudimentaires et n'aident pas à empêcher des pertes
post-récoltes.
v Absence de centre de stockage
L'inexistence d'un centre de stockage pour mieux conditionner
les fruits récoltés est un facteur limitant la production de la
mangue Madame Francisque dans la commune, ce qui en quelque sorte augmente les
pertes post-récoltes.
v Organisation
La plupart des producteurs de mangues travaillent dans une
filière très peu structurée. Ceci affecte la
production et rend la traçabilité plus difficile. Actuellement,
deux associations de producteurs de mangues travaillent dans la commune (COEPDA
et CETPA)
v Le crédit agricole
Il n'existe pas de système de crédit agricole
pouvant aider les producteurs à faire face aux exigences de cette
production.
v La mouche des fruits
Dans les localités reculés où le MARNDR
n'intervient pas encore, les producteurs peinent à trouver un traitement
efficace pour la mouche des fruits qui ne cesse pas de diminuer
considérablement la production
IV.5.2.b.2- Contraintes
relatives à la commercialisation
Ces contraintes sont de quatre ordres :
ü Mauvais état des voies de
pénétration dans les milieux ruraux
La situation actuelle des voies de pénétration
dans les milieux ruraux constitue un problème majeur de la
commercialisation de la mangue Madame Francisque dans la commune de Mirebalais.
En effet, il faut au moins 2 heures de marche, dans des conditions difficiles
surtout en période de saison pluvieuse, pour atteindre la route
nationale # 3 en venant des sections communales et parfois plus de 2 heurs
pour parvenir au marché du centre ville. En conséquence, les
mangues qui sont empilées les unes sur les autres à dos d'animal
s'abiment le plus souvent avant d'arriver à leur destination. Donc,
L'état du réseau routier hypothèque grandement l'extension
de cette production.
ü Absence de verger
L'absence de verger proprement dit dans la commune de
Mirebalais constitue un problème majeur dans la commercialisation de la
mangue Madame Francisque. Ainsi, les mangues ne jouissent pas de conditions
optimales d'éclairage, de nutrition et d'hygrométrie. En
conséquence, on récolte des fruits non uniformes parfois malsains
et qui ne sont conformes à l'exportation.
ü Faiblesse des prix au moment des
périodes de récolte
En dépit du fait que toutes les mangues de la
région arrivent en même temps à maturité de
récolte, les moments de récolte représentent des
périodes où l'offre sur le marché est
excédentaire, entraînant du coup une réduction des prix.
ü Absence de crédit formel aux
commerçants
L'inexistence de crédit formel aux
commerçants limite parfois la capacité d'approvisionnement de
ces acteurs au moment des périodes favorables.
IV.5.2.b.3- Les pertes
Les pertes post récoltes constituent
un des principaux facteurs qui limitent la production de la mangue Madame
Francisque dans la commune de Mirebalais. Les principales causes sont: la
mauvaise cueillette, le transport, l'infestation des mangues par la mouche des
fruits, l'anthracnose et enfin maturation avancée ou perte par
pourriture.
Si les mangues sont destinées à l'exportation,
après la cueillette, elles sont lavées pour réduire le
développement de taches et subissent un premier triage dans les zones de
production pour écarter les fruits qui paraissent ne pas pouvoir
supporter le transport. Le délai maximum entre la cueillette et le
transport vers l'usine est en effet de trois jours, les mauvaises conditions de
transport et les mauvais états du réseau routier des sections
communales font qu'une part des mangues ne pourra satisfaire les exigences des
usiniers. A l'arrivée de Port-au-Prince, elles subissent un
deuxième tri pour éliminer celles qui sont endommagées en
cours du transport ou déjà trop mures.
Si les mangues sont achetées par les marchandes locales
pour revendre sur les différents marchés de la région, la
mauvaise cueillette et les mauvaises conditions de transport en sont les
principales causes.
IV.5.2.b.3.1- Perspectives pour réduire les
pertes
Seule la transformation des mangues non qualifiées pour
l'exportation en d'autres produits pourrait réduire de manière
significative les pertes post récoltes. La transformation de mangues de
faibles valeurs commerciales permettrait d'obtenir des revenus importants non
seulement pour les producteurs de la commune de Mirebalais, mais plus
généralement pour le pays en termes de devise. Une unité
de transformation installée en zone rurale, proche des centres de
production permettrait de réduire les coûts et les pertes
liées au transport sur de longues distances. Ceci pourrait permettre un
approvisionnement plus régulier et, de plus, vendre les fruits à
une unité de transformation représenterait un
débouché supplémentaire pour les producteurs en
particulier. La transformation locale serait un atout dans la mesure où
elle permettrait d'obtenir des revenus importants et aussi d'accroitre la
production. Cette activité pourrait améliorer les conditions de
vie en milieu rural, d'une part, par l'apport d'un revenu issu de la valeur
ajouté et, d'autre part, de favoriser la disponibilité de ces
fruits au-delà de la période de récolte
généralement restreinte à 2 ou 3 mois. Elle permettrait
aussi de varier la diète alimentaire souvent monotone. En plus de la
transformation, la réduction des pertes dans la commune de Mirebalais
passe par la réalisation des activités suivantes :
· Formation des ouvriers spécialisés dans
la cueillette, le transport et la sélection des mangues Madame
Francisque
· Construction en milieu rural des structures de
pré conditionnement des mangues Madame Francisque
· La mise à la disposition des groupements de
producteurs de caisses adaptées au transport de fruits.
V- DISCUSSION
L'amélioration des performances de la filière
mangue Madame Francisque à Mirebalais nécessite une meilleure
maitrise de la production de la plantule en pépinière. Pour cela,
il faut appliquer les techniques préconisées par Abdoul Karim
NADIE, Alfred ZONGO et Souleymane NACRO (2009). Ils sont conseillés de
faire germer d'abord les noyaux pour obtenir de jeunes plants prêts
à être repiqués. Après, on choisit un endroit bien
ombragé (sous des arbres ou sous un hangar) et on creuse une fosse
profonde de 25 cm. La longueur et la largeur de cette fosse sont fonction de
l'importance de la pépinière. Le remplissage de la fosse demande
un mélange de sable, de terre et de matière organique bien
décomposée (fumier de parc ou compost). Le semis se fait à
une profondeur de 2,5 à 5 cm et aux écartements de 10 cm x 10 cm.
Le lit de semis doit être bien humide. Le germoir doit être
régulièrement arrosé (2 fois / jour), mais il faut
éviter qu'il soit gorgé d'eau. La germination effective
nécessite entre 10 et 30 jours. Le repiquage intervient quand les
plants ont entre 4 et 6 cm de hauteur, quelques fois ils peuvent atteindre 15
cm. Lorsqu'on veut obtenir une croissance rapide des plants, on apporte de
l'engrais de façon fractionnée, ces engrais doivent être
riches en azote. La pépinière doit être propre et meuble,
pour cela, on doit faire des binages réguliers. Pour éviter
l'évaporation et la levée des adventices, on fera un paillage de
la pépinière.
Les techniques de plantation et de gestion des plantes en
champ doivent être aussi améliorées. Pour la plantation, la
période la plus propice est le début des saisons des pluies
(juin). Il est recommandé de procéder à la plantation des
arbres après une pluie d'au moins 20 mm. Deux ou trois jours avant
l'opération de plantation, on arrosera abondamment les planches
d'où sortiront les plants. On arrachera ensuite soigneusement les plants
sans les blesser. On effectue un creux de 10 à 15 cm au milieu du trou
préalablement rempli où l'on déposera la motte. Si le
plant se trouve dans un sachet plastique, on découpe le fond de ce
sachet puis on le retire soigneusement. Durant la croissance du manguier, on
doit faire des apports de fertilisants pour avoir un bon développement
souterrain et aérien et une production rapide de l'arbre. Un second
apport permettra d'obtenir des rendements élevés.
Au terme des résultats de l'étude, en analysant
la fiche de culture de la mangue Madame Francisque dans la commune de
Mirebalais, on a constaté que les itinéraires techniques
adoptés pour cette culture dans la zone ne répondent pas aux
exigences spécifiques de cette culture ce qui confirme
l'hypothèse que les pratiques culturales routinières
adoptées dans la zone ne sont pas appropriées et influencent
négativement le revenu des producteurs.
En théorie, la récolte intervient quand la
mangue est mature. Les fruits cueillis avant maturité se rident et ne
mûrissent pas bien. Par ailleurs, ils ne sont pas délicieux.
Récoltés très tardivement, ils se conservent très
difficilement. L'usage d'un cueille-fruit muni d'un petit sac permettra de
récolter les mangues situées sur les extrémités des
branches difficilement accessibles.
Après la récolte, pour une bonne gestion
des fruits, des consignes devraient être respectés. Ces consignes
incluent:
Ø Manipuler les fruits avec soin en évitant les
chocs, les griffures, ainsi que leur mise en contact avec toute source de
contamination : litière de feuilles mortes, caisses de récolte
sales, sol humide, sablonneux ou graveleux.
Ø Gérer les écoulements de sève et
éviter de tacher les fruits avec du latex
Ø Disposer correctement les fruits dans les caisses de
transport
Ø Transporter les fruits avec soin
L'étude a montré que ces consignes ne sont pas
respectées. A cela, il faut ajouter le mauvais état du
réseau routier des sections communales et l'absence d'un centre de
stockage adéquat. Ce qui prouve l'hypothèse que la mauvaise
gestion des opérations post récolte est un facteur limitant la
production de mangue Madame Francisque dans la commune de mirebalais
VI- CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Les quatre sections communales de Mirebalais (Grand Boucan,
Sarazin, Gascogne et Crête Brulée) sont productrices de mangue
Madame Francisque. Les différents agents impliqués dans cette
filière dans la zone sont les producteurs, les voltigeurs, les
fournisseurs, les cueilleurs, les usiniers, les marchandes locales, les
madan sara, les détaillants, les portefaix, les camionneurs et
les consommateurs. Ce diagnostic technico-économique a montré que
la production de la mangue Madame Francisque à Mirebalais est
pratiquée dans des conditions difficiles : problèmes
phytosanitaires, absence de verger, de crédit et de centre de stockage,
mauvaise conduite de culture, manque d'assistance technique et mauvais
état du réseau routier des sections communales. Malgré
tout, cette culture se révèle d'une importance capitale pour la
zone en étant responsable chaque année d'une bonne partie de
l'alimentation des familles et en générant des profits
appréciables.
Ainsi, pour lever ces contraintes, certaines mesures doivent
être prises d'une part pour améliorer la conduite de la culture,
et pour faciliter l'écoulement de la production d'autre part. Les
mesures proposées en ce sens peuvent se résumer comme
suite :
1- Structurer les organisations de base de la commune
travaillant dans la filière
2- Etendre les méthodes de lutte contre la mouche des
fruits dans toutes les localités de la commune de Mirebalais
3- Doter la commune de Mirebalais d'au moins un centre de
stockage pour mieux conserver les produits récoltés
4- Donner un assistant aux agents de commercialisation dans la
région pour un meilleur fonctionnement de la filière.
5- Améliorer le réseau routier
déjà présent dans les sections communales
6- Faciliter l'accès aux commerçants au
crédit formel afin d'augmenter leur capacité d'achat au moment de
la récolte.
Cette étude propose aussi de mettre plus d'informations
sur la filière, créer des centres de recherches afin de mieux
faciliter les prochaines études.
VII-
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ABDOUL, K. ZONGO, A. et NACRO, S. 2009. Manuel de formation
participative sur la production de mangue biologique. 68 p.
BELLANDE, A. 2009. Etudes des perspectives fruitières
sur le plateau central en Haïti, 28 p.
CECI-PRODEP, 2006. Diagnostic participatif de la commune de
Mirebalais. 20 p.
CHATELAIN, P. 1993. Evaluation d'une pasteurisation artisanale
dans le traitement des nectars de mangue et caractérisation des sous
produits de la mangue dans l'alimentation animale, mémoire de fin
d'études, 83 p.
COURCIER, R. 2000. Développement de la production
fruitière commerciale en Haïti ; actions passées et
perspectives pour la commission Européenne. 80 p.
DARNDR. 1980. Etude de politique agricole en Haïti. MARNDR,
55 p.
Douze, N. 2009. Diagnostic de la filière patate douce
dans la section Grand Boucan. 54 p.
EXAMA, A. et SAINT-HILAIRE, H. 1995. Evaluation de
quelques variétés de mangues d'Haïti pour la production de
purée. Mémoire de fin d'études FAMV, Damien 64 p. +
annexes
HILAIRE, J. U. 2008. Etude comparative de 2 méthodes de
séchage (Solaire et Etuve) dans la transformation de deux
variétés de mangues dans la commune de Lascahobas. Mémoire
de fin d'études FAM, Damien 42 p.
IHSI. 2007. Inventaires des ressources et
potentialités d'Haïti.
KRIMINAC, D. 1998. Etude de la filière mangue en
Haïti et perspectives d'exportation vers l'Europe. 65p.
MARNDR, 2005. Monographie agricole de la commune de Mirebalais,
39 p.
SERVIUS, S. 2000. Effets des conditions de Séchage et
de stockage sur la qualité des mangues. Mémoire de fin
d'études FAMV, Damien 52 p. + annexes.
TRAORE, A. 1997. L'amont de la qualité de la mangue
séchée, 50 p. + annexes
USAID/WINNER, 2011. Amélioration de la filière
mangue Madame Francisque dans la région de Mirebalais et de Saut
d'Eau
VIEUX, P. 1993. Circuit de commercialisation et d'exportation
des mangues et causes de rejet aux portes des usines. Mémoire de fin
d'études FAMV, Damien 82 p. + annexes.
ANNEXES
LES ANNEXES
Annexe A- Calendrier cultural des
4 sections communales de la commune de Mirebalais
Section communale de Crête
Brûlée
|
Cultures
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Petit mil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois Congo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois inconnu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pistache
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Section communale de Gascogne
|
Cultures
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Petit mil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois Congo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pistache
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Section communale de Grand boucan
|
Cultures
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Petit mil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois Congo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois inconnu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pistache
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Section communale de Sarazin
|
Cultures
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Jun
|
Jul
|
Août
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Petit mil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois Congo
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pistache
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pois inconnu
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Chou
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe B-
Caractéristiques agro écologiques des 4 sections de la commune
de Mirebalais
Unités
|
Relief
|
Sols
|
Végétation
|
Eau
|
Situation globale
|
Crête Brulée
|
Montagneux à 80%
Elévation :
100 m au-dessus du fleuve Artibonite et 900 m au niveau de
morne Nois et à plus de 1100 m au-dessus du niveau de la mer.
|
Dominance jaune et noire
|
Fruit : Manguier (Mangifera indica L), les citrus sauf le
mandarinier (Citrus reticulata, Blanco), Canne à sucre (Saccharum L)
Forêt : Acajou (
Entandrophragma
candollei), Campêche (Haematexylon campechianum, L), Chêne
(Catalpa longissima)
|
Riv : Grande Plaine, Boliatte, Jean Pierre
Sources : Baho, Ima, La route, Calbassier
|
1- C'est la section où l'on coupe le plus d'arbre
selon les habitants, surtout pour la production de planche
2- Certaines crêtes sont dépourvues d'arbres et
présentent l'affleurement de la roche mère
3- Certaines ravines qui avaient de l'eau toute l'année
commencent à en manquer
|
Grand Boucan
|
Montagneux à 90%
Elévation :
100m Fleuve Artibonite et 873 m au niveau de la zone de terre
rouge et à plus de 1100 m au-dessus du niveau de la mer
|
Dominance gris et jaune
|
Fruit: Manguier (Mangifera indica L), Avocatier
(Persea americana), Cocotier (Cocos nucifera),
Quenêpier (Melicocca bijuga, L), Canne à sucre
(Saccharum L)
Forêt : Bayahonde (Prosopis juliflora),
Lilas (Gliricidia sepium), Bois d'ormes (Guazuma ulmifolia,
lam)
|
Riv : Boucan, Cane, La Poussière, La Tombe, grand
bois, boucan cani, la pouri
Source : Abricot, Bois din
|
1) C'est la section où l'on coupe le plus d'arbre selon
les habitants, surtout pour la production de planche
2) Certaines crêtes sont dépourvues d'arbres et
présentent l'affleurement de la roche mère
3) Diminution sensible du débit certaines des sources
et cours d'eau
4) Augmentation de la tendance des parties basses de la
section à être inondées
|
Source : Diagnostic participatif de la
commune de Mirebalais par CECI-PRODEP (2006)
Caractéristiques agro écologiques des 4
sections de la commune de Mirebalais (Suite)
Unités
|
Relief
|
Sols
|
Végétation
|
Eau
|
Situation globale
|
Gascogne
|
Plateau montagneux à 80%
Elévation :
100m Fleuve Artibonite et à plus de 1100 m au-dessus
du niveau de la mer
|
Dominance rocheuse
|
Fruit : Manguier (Mangifera indica L), Cachiman
coeur boeuf (Anona reticulata L), Canne à sucre (Saccharum
L)
Foret : Bayahonde (Prosopis juliflora),
Frêne (
Fraxinus
americana ), Leucaena (Leucaena leucocephala)
|
Riv : Gascogne, Jeudi, Cadjone
Source : Doko, Menage, samedi, Emily, bacanne
|
1) En certains endroits les crêtes sont
dépourvues d'arbres et présentent l'affleurement de la roche
mère
2) Certaines ravines qui avaient de l'eau toute l'année
commencent à en manquer
3) Diminution sensible des débits certains des
sources
|
Sarazin
|
Montagneux à 80%
Elévation :
100m Fleuve Artibonite et 1100 m au niveau de morne tonnerre
et à plus de 1100 m au-dessus du niveau de la mer
|
Dominance gris et jaune
|
Fruit : Manguier (Mangifera indica L), Canne
(Saccharum L)
Forêt : Palmier royal (Orédoxa
régia, L), Cacia (Cassia fistula, L), Bois d'ormes
(Guazuma ulmifolia, lam), Chêne (Catalpa
longissima)
|
Riv : Fer à cheval, la Colline, Boucan, Desource,
Mahotière, Coupe gorge, ti Boucan,
Source : kalabois 1 et 2, Camed
|
1) Relative bonne couverture végétale
malgré la coupe des arbres
2) Incendie spontané de certains versants en
période de forte chaleur et de sécheresse
3) Diminution sensible des débits des sources
|
Source : Diagnostic participatif de la commune de
Mirebalais par CECI-PRODEP (2006)
Annexe C- Fiche
d'enquête
I-IDENTIFICATION DE L'EXPLOITANT
Nom de l'enquêté...............
Localité......................
Section communale............. Date de
l'enquête..........
Autres membres de l'exploitation
Nom
|
Prénom
|
Lien familial avec le chef de l'exploitation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II-FACTEURS TECHNIQUES DE LA PRODUCTION
A) Combien de parcelles possédez-vous ? Rep
............................................
# parcelles
|
Localisation
|
Tenure
|
Superficie
|
Espèces cultivées
|
Nombre total de manguiers en production (toutes les
variétés)
|
Nombre de manguiers Mme Francisque en production
|
1
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
B) Quelles pratiques culturales adoptez-vous ?
..........................................................................................................................................................................................................................................
C) A quelles dates récoltez-vous les mangues ?
........................................................................................................................................................................................................................................
D) Quelles sont les quantités de fruits
récoltés ?
# parcelles
|
Localisation
|
Tenure
|
Superficie
|
Quantité évaluée en douzaine
|
Quantité évaluée en panier
|
1
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
Nb.- S'il ya lieu
.........................................................................................................................................................................................................................................
E) Qu'est ce qui fait la récolte ?
..........................................................................
Quand ?................................................................................................................................
Comment ?...........................................................................................................................
F) Quels matériels utilisez-vous pour la
récolte ?
1)
..........................................................................................................
2)
..........................................................................................................
3)
..........................................................................................................
G) Combien de personnes participent à la
récolte ? .....................................................
..................................................................................................................
..................................................................................................................
H) Qu'est ce qui fait le transport ?
......................................................................
Quand ?
.......................................................................................................
Comment ?
....................................................................................................
I) Quelles sont les normes de gestion post récoltes
connaissez-vous pour la mangue Madame Francisque ?
........................................................................................................................................................................................................................................
J) Quelles sont les pratiques post récoltes adoptes
vous dans la zone ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
K) Après la récolte, préciser les
paramètres spécifiques des pertes observées
|
insectes
|
cueillettes
|
transport
|
triage
|
Cause des pertes
|
|
|
|
|
Quantités perdues
|
|
|
|
|
L) Quelles sont par ordre d'importance les principales
contraintes liées a la production de la mangue Madame francisque
dans la zone ?
1)
......................................................................
2)
......................................................................
3)
.....................................................................
4)
......................................................................
5)
.....................................................................
III) FACTEURS ECONOMIQUES DE LA PRODUCTION
A) Capital en valeur
Prêts accordés à l'exploitation agricole
|
Provenance
|
Usiniers
|
Caisses
|
Amis et autres
|
Montant
|
|
|
|
Taux
|
|
|
|
Durée
|
|
|
|
Destination
|
|
|
|
Mode de remboursement
|
|
|
|
avantages
|
|
|
|
Inconvénients
|
|
|
|
B) Estimation annuelle de la valeur des fruits
récoltés
Espèces
|
Qtés récoltés (en tonnes ou en panier ou en
douzaine ou en pieds)
|
Qtés perdues
|
Prix de l'unité en gourdes
|
Estimation de revenu en gourdes
|
Mme Francisque
|
|
|
|
|
Autres mangues
|
|
|
|
|
Orange
|
|
|
|
|
Citron
|
|
|
|
|
Chadèque
|
|
|
|
|
Avocat
|
|
|
|
|
Papaye
|
|
|
|
|
C) Quelles sont vos charges globales par hectare de mangue
Madame Francisque ?................
...................................................................................................................
D) Quelles sont vos recettes globales par hectare de mangue
Madame Francisque ?................
...................................................................................................................
E) Quels sont vos profits par hectare de mangue Madame
Francisque ?.................................
...................................................................................................................
IV- FACTEURS DE COMMERCIALISATION DE LA MANGUE MADAME
FRANCISQUE DANS LA ZONE
A) Commercialisation de la mangue Madame Francisque
Point de vente
|
Principaux acheteurs
|
Prix de vente (le panier ou le pied ou la douzaine)
|
Epoque
|
Contraintes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B) Quels sont les différents agents qui
intègrent le circuit ?
1)
........................................................................................................
2)
.......................................................................................................
3)
......................................................................................................
4)
......................................................................................................
5)
.....................................................................................................
V- FACTEURS SOCIAUX DE LA PRODUCTION
A) Quelle quantité d'hectare
possédez-vous ?.........................................................................
B) Combien de manguiers Madame Francisque en production
avez-vous ?..............................
C) Combien de personnes avez-vous dans votre famille ?
.............................................
D) Combien de membres de votre famille impliqués dans
la production de la mangue Madame
Francisque?....................................................................................................................
VI- ASPECTS INSTITUTIONNELS / CULTURELS /
INFRASTRUCTURELS DE LA ZONE
Type
|
Nombre
|
Distance
|
Etat
|
réalisation
|
Nombre d'année
|
Ecoles primaires
|
|
|
|
|
|
Ecoles secondaires
|
|
|
|
|
|
Eglises
|
|
|
|
|
|
Dispensaires
|
|
|
|
|
|
Adduction d'eau
|
|
|
|
|
|
Marchés
|
|
|
|
|
|
Caisses de crédit
|
|
|
|
|
|
Coopératives
|
|
|
|
|
|
ONG
|
|
|
|
|
|
Groupement
|
|
|
|
|
|
Le domaine dans lequel interviennent les ONG et les
groupements dans la zone
1)
..........................................................................................................
2)
..........................................................................................................
3)
.........................................................................................................
4)
........................................................................................................
5)
.......................................................................................................
VII) REMARQUES ET AUTRES OBSERVATIONS
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................