INTRODUCTION
Dans les pays du sud, l'agriculture occupe une place
importante dans les politiques de développement. Elle permet d'une part,
à travers les produits vivriers, d'atteindre l'autosuffisance
alimentaire et d'autre part, à travers les produits d'exportations de
rehausser le niveau de l'économie. Au Benin, le secteur agricole
participe à près de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et
constitue 50% des recettes d'exportation (MAEP, 2008). En effet, l'agriculture
béninoise utilise près de 80% de la population active et se
limite aux cultures vivrières et aux cultures d'exportation ou cultures
de rente. Pendant la période coloniale, les cultures d'exportation
Béninoises se limitaient à la monoculture du palmier à
huile et bien après l'indépendance à la monoculture du
coton. Mais depuis deux décennies, le coton Béninois comme celui
des pays de la sous-région connait des difficultés dues aux
problèmes de compétitivité sur le marché
international, à la mauvaise organisation de la filière, aux
problèmes d'approvisionnement et d'insuffisance d'intrants agricoles...
Ainsi, les crises successives de la filière coton notamment celle de la
campagne 1999-2000, ont rendu visible la fragilité de l'économie
Béninoise fondée sur ce seul produit d'exportation.
Dès lors, la diversification et l'intensification de
la production agricole sont devenues une priorité nationale, voire
régionale. C'est à cet effet que l'UEMOA, dans l'adoption de sa
politique agricole a identifié au total dix sept (17) filières
comme étant les filières prioritaires dans l'espace UEMOA et plus
précisément huit (8) filières pour le Bénin
à savoir : le riz, le maïs, le manioc, les agrumes, l'Ananas,
le piment, la tomate et l'Anacarde (noix de cajou) (UEMOA, 2008). Quant
à l'Etat béninois, il a accordé une attention
particulière à six (6) filières dont la filière
anacarde (MAEP, 2004).
L'anacarde (anacardium Occidentale) est une espèce
spontanée, utilisée pour le reboisement et de plus en plus
cultivé pour son fruit : la noix de cajou (LACROIX, 2003). Il est
prioritairement produit dans six départements à savoir : les
Collines, le Zou, l'Atacora, la Donga, le Borgou et l'Alibori.
Dans le département des Collines, région
favorable à la production de l'anacarde, et notamment dans la commune
de Savalou, l'anacarde est la première culture d'exportation.
Malgré son importance pour la commune, cette
filière est confrontée à la quasi - inexistence
d'études et donc de données fiables sur sa rentabilité.
C'est dans ce contexte que cette étude se propose d'analyser la
rentabilité de la filière anacarde dans le département des
Collines en générale et plus particulièrement dans la
commune de Savalou et de mesurer l'effet des changements de politique sur
cette rentabilité. Ce document est subdivisé en trois (03)
chapitres.
- Le premier chapitre aborde le cadre théorique et la
démarche méthodologique de l'étude.
- Quant au deuxième chapitre, il est consacré
au contexte, aux caractéristiques socio-économiques et
démographiques et aux systèmes de production et de
commercialisation de l'anacarde.
- Le troisième chapitre parle du cadre empirique de la
recherche.
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