IIème PARTIE : PRESENTATION DES CAS,
ANALYSE DES DONNEES ET L'INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE V: PRESENTATIONS
DES MONOGRAPHIES
5.0. Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons les huit cas dont
cinq hommes et trois femmes qui ont fait l'objet de notre recherche empirique.
En guise d'anonymat, les différents cas sont désignés par
deux premières lettres en majuscules de leurs noms et prénoms.
Ainsi, nous avons respectivement les cas nommés BISO, DONI, SECI, BIBI,
SIFI, GAGA, MAMI, BAJU.
5.1. Cas BISO
BISO est une jeune femme fonctionnaire âgée de
45 ans. Du coup quand on la voit, on réalise qu'elle a des
problèmes dans sa vie. Tout le temps qu'a duré notre entretien,
elle était anxieuse, elle nous a accueilli avec une mine bien sombre.
Il y a cinq ans et demi qu'elle a divorcé avec son mari
DONI. Elle s'est mariée avec celui-ci une année après ses
études secondaires. Avant le divorce BISO vivait à RABIRO avec
son mari enseignant. Avec son époux DONI, ils ont eu cinq enfants, deux
garçons et trois filles. Le premier de ces enfants est en dixième
année tandis que le cadet (le plus petit) est en 4ème
année primaire.
Dans les premiers moments de leur mariage, c'était
paisible à voir, ils s'aimaient beaucoup. Mais la situation s'est
renversée après la naissance de leur troisième enfant.
Nous avons voulu savoir les raisons essentielles de leur divorce. Elle nous a
révélé que c'était un enfant que son mari avait
fait avec une autre fille avant leur mariage qui en était la base: une
fois la mère de cet enfant a écrit à DONI, lui signifiant
qu'elle voudrait lui envoyer son enfant.
Dès lors, le degré de confiance avec son mari
DONI a sensiblement chuté .Ils ont alors commencé à vivre
dans un climat malsain jusqu'à ce qu'ils divorcent .Brièvement,
la raison majeure est que DONI avait caché à BISO l'existence de
cet enfant.
Une autre raison que BISO avance, c'est qu'ils n'ont pas eu
le temps suffisant de s'aimer et de se connaître avant le mariage, ce qui
aurait donné l'occasion à DONI de dire à BISO qu'il avait
un enfant qu'il avait fait avec une autre fille. Enfin, BISO nous a
révélé qu'aux moments des rapports sexuels, il n'y avait
pas de consentement mutuel. Son mari le lui obligeait de force et cela tous les
jours sans interruption. Quant à la question de savoir si vivre dans la
situation de divorce constitue une charge psychosociologique, BISO affirme dans
ses propos : «Ubu nsigaye ndi ikimaramare aho nciye hose
baravuma.» Ce qui signifie : «J'ai aujourd'hui
honte de moi-même, je suis une personne sur qui, tout le monde jette de
l'anathème.»
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