Efficience des systèmes de santé: application de la méthode DEA sur les pays à revenu intermédiaire( Télécharger le fichier original )par Rajae TOUZANI Université d'Auvergne/CERDI - Master 2 économie de la santé et développement international 2013 |
3. La performance des systèmes de santé de la région MENASelon l'OMS (2000), un système de financement de la santé qui remplis et réglemente de façon satisfaisante ses trois fonctions (mobilisation des ressources, pooling et achat de services), permet à sa population d'atteindre un bon niveau de santé et d'avoir un système de santé réactive et équitable. Mais est ce que le financement des systèmes de santé de la région MENA est assez équitable, solidaire et efficace pour atteindre les objectifs de la santé ? La demande de services de santé augmente dans la région MENA autant que dans le reste du monde. Les raisons sont différentes : augmentation du PIB par habitant dans la majorité des pays de la région méditerranéenne, introduction des nouvelles technologies de santé qui sont coûteuses et les transitions épidémiologiques et démographiques. Cette situation a mené à une augmentation de la part allouée aux ministères de la santé dans la région. Mais la part des dépenses publiques de santé dans les pays à revenu faible de la région reste, majoritairement, faible et insuffisante pour assumer pleinement le rôle de développement sanitaire. Mais avant de penser à augmenter la part allouée au ministère de la santé nous devons se demander si avec les moyens dont disposent les pays de la région MENA, les systèmes de santé font ils bien ce qu'on attend d'eux ? En d'autres termes, est ce qu'un pays est capable d'accomplir ses objectifs sanitaires avec les ressources dont il dispose? D'une manière plus générale, est ce que le système de santé est efficient ? Tableau 2: Tableau comparatif des pays de la région MENA à développement économique similaire
L'analyse de la performance des systèmes de santé réalisée par l'organisation mondiale de la santé (OMS, 2000)11(*), a classé le Maroc au 29e rang au niveau mondial. Ce classement n'est pas du au niveau d'état de santé de sa population, puisqu'il est classé au 110e rang du niveau de santé, ni au niveau d'équité de son système puisqu'il est classé au 111e rang dans la distribution du niveau de santé et au 125e rand dans l'équité de la contribution financière derrière l'Algérie et la Tunisie. Le système de santé marocain est donc bon par son efficience et non pas par son niveau de santé et d'équité (cf. tableau 2). * 11 L'OMS (2000) a développé cinq indicateurs pour l'évaluation de la performance : le niveau de santé général de la population (EVCI), la distribution de la santé dan la population (qualité et équité), le degré général de la réactivité, la distribution de cette réactivité dans la population et la répartition de la contribution financière. La mesure des différents indicateurs développe un indice composite général des divers scores obtenus. Cet indice donne une idée sur l'évaluation de la performance des systèmes de santé des 191 pays étudiés. |
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