3.1.3 Structures juridiques et institutionnelles
Dans cette partie, de prime abord, il importe de poser la
question « Est-il important de développer la filière lait,
en même temps ou plus que les autres filières du secteur
32Prix moyen de chaque produit. (Auteur, 2012)
33 Rendement : 7 à 8 pots de 12,5 cl soit
environ 0.9 l par litre de lait. (GRET, 2003)
34 Rendement : 1 kg de fromage pour 10 l de lait.
(GRET, 2003)
primaire ? Dans la Région d'Analamanga ? A Madagascar
?». La réponse est à priori « Oui » ; Seulement,
des conditions supposent d'être remplies.
3.1.3.1 Consommation intérieure extrêmement
faible : large débouché nécessitant une organisation de la
filière
La consommation du lait à Madagascar est de l'ordre de
5 litres/habitant/an, une consommation extrêmement peu
élevée. Les chiffres connus sur le continent africain soit,
pourtant, 25 litres/habitant/an. Mais, si l'on se réfère à
la consommation effective des malgaches, les besoins nationaux sont
évalués à 100 millions de litres de lait par an ; un
besoin qui est loin d'être satisfait (Land O'Lakes, 2009). L'un des
objectifs des différentes actions de LOL, par exemple, visent à
soutenir et à élever les statistiques de consommation du lait ou
produit laitier dans la Grande île. Vu ces besoins et suite à
l'intervention du Land O'Lakes (amélioration de l'efficience de
la production lait et de la qualité du lait le long de la
filière, etc.), il importe de poursuivre le développement de la
filière dans la Région d'Analamanga, de même, à
Madagascar.
3.1.3.2 Concurrence et invasion des produits
importés favorisées par la zone de libreéchange (SADC35 et
COMESA)
Par ailleurs, compte tenu de la libéralisation, il est
constaté que les importations de produits laitiers (fromage, beurre,
yaourt, lait, etc.) prennent de la place sur le marché. Jusqu'à
ce jour, les producteurs malagasy se limitent à la satisfaction des
besoins du marché intérieur pour diverses raisons citées
précédemment. Pour combler la demande du marché en lait et
produits dérivés (en qualité et en quantité),
l'importation joue un rôle en permanence. Entre l'année 2005
à 2008, aucune exportation de lait et ses dérivés n'ont
été recensée par rapport à une importation qui est
passée de 8 371 765Ar à 17 435 799Ar (SSA, 2008). Cette
importation, qui parfois nuit au développement des entreprises
productrices malagasy, est encore accentuée par l'adhésion de
Madagascar dans la zone de libre-échange de la SADC et du COMESA.
Certes, ces zones ouvrent à de vastes marchés et consommateurs
potentiels internationaux (environ 300 millions de consommateurs potentiels au
sein la SADC36) par la baisse de la protection tarifaire (une
opportunité qui devrait encourager les industriels et opérateurs
locaux à renforcer leur production en quantité et en
qualité). Mais des risques se
35 Madagascar a adhéré à la SADC
en Août 2005. 36Selon (3dmadagascar, 2012)
présentent au sein d'une zone de libre-échange.
Vue la capacité de production des entreprises malgaches, Madagascar est
envahie par des produits importés sans pouvoir exporter vers les
marchés des autres pays (3dmadagascar, 2012). En effet, 85 %
des produits issus de tous les secteurs, en provenance des 15 pays
membres de la SADC peuvent entrer sans payer de droit de douane. Les taxes
d'importation pour les 15 % restants (dont, les produits
laitiers) seront réduites progressivement pour atteindre
également le niveau zéro.
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