Marie SCHEFFKNECHT
Promotion 2011 / 2012
LA QUALITE : LEVIER DU MANAGEMENT
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de cadre de santé Profession : Technicienne de
laboratoire
Sous la direction de Mme Michelle GOMEZ
INSTITUT DE FORMATION DES CADRES DE SANTE HOPITAUX
UNIVERSITAIRES DE STRASBOURG 1, rue David Richard - BP 426 - 67091
STRASBOURG CEDEX ? : 03 88 11 55 82 -- Fax: 03 88 11 57 12 ?:
IFCS@chru-strasbourg.fr
REMERCIEMENTS
Pour l'élaboration de ce mémoire de l'Institut de
Formation des Cadres de Santé, je tenais à remercier :
Mme Michelle GOMEZ, Cadre Supérieur de
Santé, Formatrice à l'Institut de Formation des Cadres de
Santé de Strasbourg et directrice de mon mémoire, pour sa
collaboration à ce travail, son aide dans mon cheminement intellectuel
et dans ma réflexion, ses apports théoriques et pratiques en
regard de ma thématique de recherche.
M. Denis FILISETTI, Biologiste Praticien
Hospitalier aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg pour son soutien,
ses explications, son temps et l'apport de ses connaissances dans le domaine de
la qualité.
Mon époux François ainsi que
mes enfants Yann et Matthieu pour la patience dont ils ont
fait preuve quotidiennement pendant toute la durée de mes recherches et
l'écriture de ce mémoire. Leur présence et leur soutien
ont été indispensables à la réalisation de ce
projet.
LISTE DES SIGLES
AFAQ : Association Française pour
l'Assurance de la Qualité
AFNOR : Association Française de
NORmalisation
ANAES : Agence Nationale d'Accréditation
et d'Evaluation en Santé ANDEM : Agence Nationale pour
le Développement de l'Evaluation Médicale CEN :
Comité Européen de Normalisation
CH : Centre Hospitalier
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
COFRAC : COmité FRançais
d'ACcréditation EN : Norme Européenne
EPP : Evaluation des Pratiques
Professionnelles GBEA : Guide de Bonne Exécution des
Analyses HAS : Haute Autorité de Santé
HPST : Hôpital, Patient, Santé et
Territoire IFCS : Institut de Formation des Cadres de
Santé IGAS : Inspection Générale des
Affaires Sociales
ISO : Organisation Internationale de
Normalisation LBM : Laboratoire de Biologie Médicale
NF : Norme Française
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
QQOQCP : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
TLAB : Technicien (s) de Laboratoire
TABLE DES MATIERES
Table des matières 1
1 Cadre conceptuel 6
1.1 La qualité 6
1.1.1 Historique 6
1.1.2 Définitions 7
1.1.2.1 La qualité 7
1.1.2.2 La démarche qualité 7
1.1.2.3 Les normes ISO 8
1.1.2.4 L'accréditation et la certification 8
1.1.3 Les principes de la démarche qualité 9
1.1.3.1 L'approche processus 9
1.1.3.2 L'amélioration continue 10
1.1.4 Les « outils » de la qualité 12
1.1.4.1 La recherche des causes 12
1.1.4.2 Les Evaluations des Pratiques Professionnelles (EPP)
13
- Les indicateurs qualité 13
- Les audits « qualité » 14
1.1.5 Les principales « instances » de la
qualité. 14
1.1.5.1 La Haute Autorité de Santé (HAS) 14
1.1.5.2 L'Association Française de NORmalisation (AFNOR)
15
1.1.5.3 Le COmité FRançais d'ACcréditation
(COFRAC) 15
1.1.6 Le fonctionnement de la démarche qualité en
laboratoire 16
1.1.6.1 Situation française des LBM 16
1.1.6.2 Démarche qualité et laboratoires 17
1.1.6.3 La norme NF EN ISO 15189. 17
1.2 Le changement 19
1.2.1 Généralités. 19
1.2.1.1 Définitions 19
1.2.1.2 Les différents types de changements 20
- Liés à l'environnement 20
- Liés aux institutions 20
- Liés aux acteurs 21
1.2.2 La résistance au changement 21
1.2.2.1 Du côté psychologique 21
1.2.2.2 Du côté sociologique 22
1.2.2.3 Du côté économique 22
1.2.3 La conduite de changement 23
1.2.3.1 Les stratégies 23
1.2.3.2 Le cadre compagnon du changement 24
1.3 Le management 26
1.3.1 Historique 26
1.3.1.1 L'école classique 26
1.3.1.2 L'école interactionniste du management 26
- Le courant humaniste 27
- Le courant de la contingence 27
1.3.2 Le travail d'équipe 28
1.3.2.1 Le groupe et l'équipe 28
1.3.2.2 Le cadre : leader et animateur de l'équipe 29
1.3.3 Quelques types de management 30
1.3.3.1 Le management situationnel 30
1.3.3.2 Le management participatif 30
1.3.3.3 Le management par la qualité 31
2 L'enquete 33
2.1 La démarche 33
2.1.1 Choix des outils et de la population 33
2.1.2 Les autorisations 33
2.2 Les résultats 33
2.2.1 Les entretiens avec les cadres de santé 33
2.2.1.1 Résultats bruts 33
- Renseignements socioprofessionnels 33
- La qualité 34
- Le changement 37
- Le management 39
2.2.1.2 Discussion 41
2.2.2 Les questionnaires aux techniciens de laboratoire 42
2.2.2.1 Résultats bruts 43
- Renseignements sociodémographiques et professionnels
43
- Perceptions de la qualité et de l'accréditation
44
- Les changements 46
- Formations qualités 49
- Procédures 50
- Hiérarchie qualité au sein du service 51
- Les travaux autour de la qualité 52
- Cadre de santé et démarche qualité 52
- L'investissement personnel dans la démarche
qualité 54
2.2.2.2 Discussion / tri croisé 56
- L'impact de l'âge 56
- L'impact du type d'établissement 57
- L'impact du temps dédié à la
qualité 58
- Une différence hommes / femmes ? 58
2.3 Synthèse des entretiens et des questionnaires 59
2.4 Les pistes de réflexion 60
2.4.1 Les moyens 60
2.4.2 Les biologistes 60
2.4.3 Les équipes 61
2.4.4 L'implication et la motivation 61
3 Conclusion 63
4 Bibliographie 64
ANNEXE I : Ordonnance n°2010-49 du 13 janvier 2010 relative
à la biologie
médicale (Titre II -- Chapitre 1er) I
ANNEXE II : Sommaire de la norme NF EN ISO 15189 V
ANNEXE III : Guide d'entretien VII
ANNEXE IV : Questionnaire aux techniciens de laboratoire X
La notion de « qualité » est apparue dans les
entreprises françaises vers le milieu du XXème
siècle. Entre les deux guerres, les industries cherchent à
produire en masse pour répondre aux demandes croissantes des clients.
Cependant ces derniers s'inquiètent de plus en plus du rapport «
qualité/prix » de leurs achats et deviennent davantage exigeants.
Les managers revoient leur conception de la production et insèrent dans
leurs chaînes de fabrication des tests concernant la qualité de
leurs produits.
Dans le monde de la santé, le terme de «
qualité » est apparu dans les années 90 à travers la
notion de « qualité des soins ». Suite aux ordonnances JUPPE
de 1996, concernant l'hospitalisation publique et privée, les
établissements de santé français ont eu l'obligation
d'entrer en démarche d'accréditation, puis de certification pour
pouvoir assurer leur pérennité. Au fil du temps, le
système qualité s'est de plus en plus développé, et
actuellement, tous les établissements de santé français
sont certifiés par la Haute Autorité de Santé (HAS).
Les laboratoires hospitaliers n'échappent pas à
la règle, et avec la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et
Territoire) du 21 Juillet 2009, tous les laboratoires de biologie
médicale (LBM) devront être accrédités selon la
norme NF EN ISO 15189 pour pouvoir exercer leurs activités.
Technicienne de laboratoire depuis 10 ans, j'ai vu
évoluer les démarches qualités et leurs applications sur
le terrain au fil du temps.
Tout d'abord, depuis 1994, les LBM sont tenus de respecter le
Guide de Bonne Exécution des Analyses (GBEA). Le respect de ce guide
permet aux laboratoires de s'inscrire dans une dynamique de qualité. Ses
directives ont toujours été ressenties par le personnel comme une
accumulation de procédures et de modes opératoires, à
élaborer, relire ou corriger. La qualité est devenue par nature
synonyme de travail « administratif ». Comme le souligne Jacqueline
DURAND, directrice des soins, « la traçabilité et son
cortège de saisies indispensable, imposent aux équipes rigueur et
discipline administrative ».1
En 2006, l'Institut de Parasitologie et Mycologie
Médicale, dans lequel j'exerçais, s'est volontairement inscrit
dans une démarche d'accréditation selon la norme NF EN ISO 15189,
auditée par le Comité Français d'Accréditation
(COFRAC). Très vite des groupes de travail se sont constitués
afin de discuter et de réfléchir autour des pratiques du
laboratoire. Ces recherches ont mené au questionnement et à
l'interrogation sur les manières de faire et de penser au laboratoire.
Des changements ont été initiés afin d'améliorer
l'organisation générale. J'étais personnellement
convaincue de l'utilité et de l'importance de cette
réorganisation. J'ai toujours ressenti les démarches
d'amélioration continue comme des actions positives et potentiellement
motivantes pour les équipes. Cependant, mon sentiment n'était pas
forcément majoritaire et les changements induits par la démarche
qualité n'ont pas toujours été bien accueillis : il a
fallu convaincre, expliquer, casser les préjugés, suivre des
formations et tenter de dynamiser les équipes autour d'un même
projet. Devant ces réactions, certaines questions ont
émergé : pourquoi le changement n'estil pas accepté ? Le
travail sur le sens de la démarche a-t-il été suffisant ?
D'après Maurice THEVENET, docteur en sciences de gestion, on ne peut
imaginer de
1 DURAND, Jacqueline. Le cadre de santé :
acteur incontournable dans le système hospitalier. RueilMalmaison,
Lamarre, 2007, p. 9.
changements dans une organisation sans l'implication des
équipes, cependant, il écrit également que «
l'implication dans le travail s'inscrit avant tout dans une histoire et un
cheminement personnel ».2 Alors comment amener au
changement des mentalités ? Faut-il imposer le changement ou le proposer
? Comment aider concrètement à l'implication d'une équipe
? Quelle est la place de la direction et du cadre dans cette démarche
?
Ces questions m'amènent à chercher à
définir le positionnement du cadre de santé de laboratoire dans
un projet tel que celui de la démarche qualité. A l'heure
actuelle, j'ai pu constater que son travail s'inscrit plus
précisément dans les processus supports que dans les processus de
réalisation. En effet, en tant que gestionnaire des ressources, il est
garant de l'organisation tant matérielle qu'humaine. Il travaille
parfois en collaboration avec les cadres d'autres laboratoires hospitaliers sur
des documents « qualité " transversaux. L'amélioration des
activités « coeur de métier " est quant à elle
gérée par le personnel médical et technique, avec parfois
l'aide d'un qualiticien. J'ai le sentiment que dans certains laboratoires, le
cadre de santé subit la démarche qualité plus
qu'il ne l'exploite. En effet, il est pris dans un travail routinier
très chronophage ; entre la réalisation des plannings, le suivi
de la maintenance des appareillages, les achats à contrôler. J'ai
constaté qu'il ne lui restait que très peu de temps pour
s'intéresser aux projets et y participer pleinement. Cependant, j'ai
l'intime conviction qu'il pourrait être intéressant d'utiliser ce
projet « imposé " comme levier d'une stratégie
managériale et ainsi de mettre en place un management participatif
autour de cette démarche. Afin de mobiliser l'équipe, le cadre de
santé doit-il davantage l'accompagner dans la démarche
qualité ? Quels sont les axes qu'il peut utiliser pour dynamiser les
agents autour de ce projet ? Le cadre peut-il être à l'origine
d'une nouvelle dynamique d'équipe ?
En tant que futur cadre de santé, c'est autour de cette
problématique que j'ai décidé de mener mon travail de
recherche de mémoire de fin de formation. Mon hypothèse de
travail est la suivante : par un management participatif, le cadre de
santé permet à l'équipe de s'approprier les changements
induits par la démarche qualité en laboratoire de biologie
médicale.
Dans une première partie, je m'appliquerai à
détailler et à expliquer les principaux concepts de mon
hypothèse.
Puis, dans une seconde partie, j'exposerai et j'exploiterai
mon enquête en discutant des résultats obtenus et en proposant des
pistes de réflexion en tant que futur cadre de santé, pour enfin
conclure.
2 THEVENET, Maurice. Le plaisir de
travailler. Paris, Editions d'Organisation, 2000, p.54.
1 CADRE CONCEPTUEL
Les trois principaux concepts de mon hypothèse sont :
la qualité, le changement et le management. Je vais donc dans cette
première partie m'appliquer à les expliquer et à les
détailler en insistant sur les points qui me semblent les plus
pertinents et les plus en lien avec ma thématique de recherche.
1.1 La qualité
1.1.1 Historique
Suite à une modification radicale du fonctionnement des
entreprises après la révolution industrielle, les
démarches « qualité » apparaissent dans le monde.
Dès 1920, Walter SHEWHART, un physicien américain, parle de
processus et de mesures statistiques pour contrôler les évolutions
d'un secteur d'activité. Puis en 1950, William Edwards DEMING,
prône le management par la qualité avec l'objectif d' « aller
vers l'excellence »3. En ce qui concerne les soins,
l'évaluation, l'amélioration de la qualité et la
sécurité ont déjà fait leur apparition en
Amérique du Nord en 1915.
En France, égalité d'accès,
égalité de traitement et continuité du service sont les
principes qui régissent le service public hospitalier. Suite aux
réformes de 19584 et à la loi de 19705, le
système hospitalier français connaît de profondes mutations
depuis quarante ans. L'hôpital est au coeur des réformes du
système de santé et il doit faire face à des exigences
contradictoires. Les demandes en matière de qualité des soins et
d'accès à des équipements médicaux de pointe sont
de plus en plus fortes et les besoins sanitaires augmentent.
Parallèlement, les difficultés de financement du système
de santé imposent une maîtrise des dépenses et renforcent
la contrainte économique dans le fonctionnement des
établissements de santé.
L'Agence Nationale pour le Développement de
l'Evaluation Médicale (ANDEM) est créée en août
1989. En 1995, elle engage un programme pluriannuel pour l'évaluation
médicale. Elle se développe ensuite dans les programmes de
l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé
(ANAES) (1996) et HAS (2004). Les versions de l'accréditation puis de la
certification (2004) des établissements de santé se
succèdent entre 1998 (V1) et 2010 (V3). « En 2002, 1/3 des
établissements et 60% des lits hospitalisés étaient
accrédités ».6
De nombreux constats ont également été
faits concernant les coûts de la non-qualité. En effet, un rapport
de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) montrait en 2002, qu'en
Europe « un patient sur 10 est victime d'un préjudice
évitable et d'effets indésirables liés aux soins qu'il
reçoit ».7 De plus, « il s'avère
généralement plus
3 « Historique de la qualité ».
http://www.qualite.qc.ca/centre-des-connaissances/historique-de-laqualite
consulté le 31.03.2012.
4 Ordonnance n° 58-1198 du 11 décembre 1958
portant réforme hospitalière, Ordonnance n° 59-1199 du 13
décembre 1958 relative à la coordination des équipements
sanitaires, Ordonnance n° 58-1370 du 30 décembre 1958 portant
réforme hospitalo-universitaire.
5 Loi n° 70-1318 du 31 décembre 1970
portant réforme hospitalière.
6 LEBOEUF, D. ETIENNE, D. Une dynamique positive
intégrant chaque acteur de soins. Soins n°729, Octobre
2008, p 27.
7 OMS : « Qualité des soins :
sécurité des patients », rapport du secrétariat,
55ème assemblée mondiale de la santé, 2002,
p.2,
http://apps.who.int/gb/archive/pdf_files/WHA55/fa5513.pdf
consulté le 28.04.2012.
coûteux de corriger les défauts ou les
erreurs que de bien faire du premier coup ".8 Ces constats
renforcent, par conséquent, l'importance de la mise en place d'une
démarche qualité dans une organisation hospitalière.
1.1.2 Définitions
1.1.2.1 La qualité
Dans le dictionnaire Larousse, on trouve de nombreuses
définitions du mot « qualité ». J'en retiendrais trois
:
- « Aspect, manière d'être de quelque
chose, ensemble des modalités sous lesquelles quelque chose se
présente ".
- « Ensemble des caractères, des
propriétés qui font que quelque chose correspond bien ou mal
à sa nature, à ce qu'on en attend ".
- « Chacun des aspects positifs de quelque chose qui
font qu'il correspond au mieux à ce qu'on en attend
".9
Ces trois définitions se recoupent et peuvent
facilement être synthétisées par celle donnée par la
première norme ISO (Organisation Internationale de Normalisation) (8402)
de 1986 (« Qualité - vocabulaire "), à savoir, la
qualité est « l'ensemble des caractéristiques qui lui
[un service ou un produit] confèrent l'aptitude à
satisfaire des besoins exprimés ou implicites ".10
La qualité se décline ainsi en deux axes :
- la qualité externe, correspondant à la
satisfaction des clients. Il s'agit de fournir un service conforme aux attentes
des clients. Ce type de démarche passe ainsi par une nécessaire
écoute des demandes mais doit permettre également de prendre en
compte les besoins implicites, non exprimés,
- la qualité interne, correspondant à
l'amélioration du fonctionnement interne de l'entreprise. L'objectif de
celle-ci est de mettre en oeuvre des moyens permettant de décrire au
mieux l'organisation, de repérer et de limiter les dysfonctionnements.
Cette approche est bénéfique pour l'ensemble du personnel.
Aussi, Lucien CRUCHANT, ingénieur et ancien
polytechnicien, écrit que « la qualité (...) c'est la
réponse « ajustée » et « économique »
à un besoin donné ".11 Mais cet auteur introduit
dans son ouvrage la notion de « qualité totale ". De prime abord,
cette dénomination interpelle et interroge. Il explique alors, que
« la qualité totale n'est pas un « état », une
situation stabilisée ; c'est une voie, un mouvement, une dynamique
".12 C'est la recherche constante de l'amélioration. Le
terme « totale " inscrit la qualité dans une boucle interminable,
où les managers doivent trouver leur place afin de sans cesse aller de
l'avant : c'est la « démarche qualité ".
1.1.2.2 La démarche qualité
« Une démarche qualité est un outil de
changement créant une dynamique de progrès continu dans le
fonctionnement de l'entreprise (qualité interne) et la
8 « La non-qualité coûte cher!"
http://www.axess-qualite.fr
consulté le 26.01.2012.
9
http://www.larousse.fr
consulté le 28.12.2011.
10 « Principales définitions "
http://www.quali.org/pages/definitions.htm,
consulté le 28.12.2011.
11 CRUCHANT Lucien. La qualité. Paris,
PUF, 1993, p. 3.
12 Ibid. p. 103.
satisfaction de ses clients (qualité externe)
».13 Cette définition montre l'importance de la
démarche qualité dans les entreprises ou les institutions.
Dans le monde de la santé, l'OMS précise que la
démarche qualité consiste à mieux concevoir, imaginer ou
adapter les moyens thérapeutiques et plus globalement, la pratique
professionnelle dans l'intérêt direct ou indirect du
patient14. L'intérêt indirect du patient est
défini comme l'amélioration des conditions de travail du
personnel, qui permet d'optimiser la prise en charge des patients.
Ainsi, la démarche qualité est l'affaire de
tous. Comme l'expliquent Jean PETIT et Françoise TORRETON,
respectivement directeur qualité et cadre supérieur de
santé du pôle qualité au Centre Hospitalier Universitaire
(CHU) de Rouen, chaque agent doit se sentir concerné par la
démarche qualité afin que celle-ci aboutisse et la
hiérarchie doit également être
impliquée15.
Enfin, la démarche qualité ne peut être
ponctuelle, ou spécifique à chaque patient. Elle doit s'inscrire
et s'identifier à une norme ou à un référentiel
afin que les mesures mises en place aient des conséquences positives
immédiates pour tous les patients. Elle est renforcée par le
concept d'assurance qualité qui prend en compte les attentes et les
souhaits des clients (patients) afin de les satisfaire dans un souci de
stabilité économique et de manière constante. Dans le
milieu de la santé, la démarche qualité est
étroitement liée aux démarches d'accréditation
et/ou de certification qui permettent de confronter l'organisation d'un
système à une norme.
1.1.2.3 Les normes ISO
Les normes sont des documents écrits. Ils contiennent
les spécificités et les critères destinés à
être utilisés systématiquement en tant que règles ou
lignes directrices pour s'assurer que les activités ou les produits
soient réalisés de manière conforme à satisfaire
les besoins des clients. En LBM, c'est la norme NF EN ISO 15189 qui donne les
modalités à respecter afin d'obtenir une accréditation par
le COFRAC.
« Les organismes respectant scrupuleusement les
exigences dictées par ces normes sont des organismes dits
"certifiés ISO" par des auditeurs accrédités dans le
domaine. »16
L'ISO (ISO vient du grec « isos »
signifiant égal) a son siège à Genève en
Suisse. C'est une organisation internationale créée en 1947 et
composée de représentants des organismes nationaux de plus de 150
pays17.
1.1.2.4 L'accréditation et la certification
L'accréditation des établissements de
santé a été créée en 1996, suite à
l'ordonnance n°96-344 du 24 avril, portant réforme de
l'hospitalisation publique et privée. Il y est écrit qu' «
afin d'assurer l'amélioration continue de la qualité et de la
sécurité des soins, tous les établissements de
santé publics et privés doivent faire l'objet d'une
13
http://axess-qualite.fr
consulté le 26.01.2012.
14 LAHCENE, F. PETIT, J. Evaluation et
amélioration de la qualité des soins, vers un «
modèle » français. Soins n°729, Octobre 2008,
p 28.
15 PETIT J. TORRETON F. Méthodes et outils de
l'évaluation et de l'amélioration de la qualité des soins.
Soins n°729, Octobre 2008, p 32, p.33.
16 « Norme ISO ».
http://www.qualiteonline.com
consulté le 31.03.2012.
17« Organisation internationale de normalisation ».
http://fr.wikipedia.org
consulté le 31.03.2012.
procédure externe d'évaluation
dénommée accréditation ». En 2004, avec la
création de l'HAS, l'accréditation devient la certification.
« La certification est une activité par
laquelle un organisme reconnu, indépendant des parties en cause, donne
une assurance écrite qu'une organisation, un processus, un service, un
produit ou, des compétences professionnelles sont conformes à des
exigences spécifiées dans un référentiel.
».18 Ce référentiel permet d'évaluer
le fonctionnement global de l'établissement de santé. Il en est
actuellement à sa troisième version.
La certification est la correspondance d'une institution
à des exigences décrites dans une norme ou dans un
référentiel. La démarche d'accréditation est plus
précise, car, en plus de cette mise en conformité, elle atteste
que l'organisation auditée est compétente pour des champs
d'accréditation spécifiquement visés. En effet, «
un organisme accrédité est organisé et fait
fonctionner son système de management par la qualité à
minima comme un organisme certifié mais de plus il prouve sa
compétence selon des règles de l'art internationalement
acceptées et reconnues. »19. Au vue des
spécificités et des technicités analytiques, c'est une
démarche d'accréditation qui est demandée aux LBM, par la
loi HPST de 2010. Cette spécificité des LBM sera
développée en partie 1.1.6.
L'historique de la qualité ainsi que les principales
définitions dans le domaine ayant été
présentées, ce sont maintenant les principes de la
démarche qualité ainsi que les moyens utilisés dans cette
dernière qui vont être exposés.
1.1.3 Les principes de la démarche
qualitéParmi les fondements d'une démarche qualité, deux
incontournables apparaissent : l'approche processus et
l'amélioration.
1.1.3.1 L'approche processus
L'approche processus est indispensable dans une
démarche qualité, c'est « une exigence de l'ISO 9001
»20.
« L'approche processus est une méthode
destinée à maîtriser et améliorer le fonctionnement
d'un organisme »21. En effet, elle consiste à
identifier les processus nécessaires au management de la qualité
au sein d'une organisation, mais aussi les processus de réalisation et
les processus supports.
Pour chaque processus recensé, les
éléments entrants et sortants sont déterminés et
les interactions inter processus sont analysées. Les outils
nécessaires à la maîtrise de chaque processus sont
également à gérer, des actions pour atteindre les
objectifs et l'amélioration continue sont à mettre en place, et
enfin, un contrôle est à planifier.
Il existe 3 « familles » de processus.
Les processus de management ou de direction donnent la ligne
directrice de l'ambition du service et déterminent la politique
qualité. Chaque année, le chef de service, le responsable
qualité et les pilotes de processus définissent les objectifs
à
18 « Panorama certification ».
www.afnor.org consulté le
08.02.2012.
19 « Quelle est la différence entre la certification
et l'accréditation ».
http://www.qualitepathologie.com
consulté le 31.03.2012.
20 « L'approche processus ».
http://www.axess-qualite.fr
consulté le 26.01.2012.
21 Ibid.
atteindre pour les 12 mois à venir et discutent des
axes d'amélioration à mettre en oeuvre. Le tout se déroule
lors de « revues de direction ".
Les processus de réalisation contribuent directement
à la fabrication du produit ou à la mise en place du service. Ils
correspondent au coeur du métier. En laboratoire, ils sont
constitués de 3 phases. La phase pré-analytique vise à
définir les conditions de prélèvement et à
vérifier l'intégrité qualitative et quantitative du
composé à analyser. La qualité des examens de biologie
médicale est indissociable de la qualité de la préparation
et de l'acheminement des échantillons biologiques. La phase analytique,
c'est-à-dire la réalisation de l'examen proprement dit, implique
le respect des procédures d'analyse, en veillant à la
cohérence de la méthode avec le cas à analyser, et en
respectant le contrôle de qualité et la vérification
analytique. La phase postanalytique comprend la validation biologique du
dossier du patient, la signature du compte-rendu du bilan biologique et les
échanges entre le biologiste, le patient et le médecin
traitant.22
Les processus support ou de « soutien " sont transversaux
à tous les autres ( tout comme le processus de management). Il s'agit,
par exemple en laboratoire, de la gestion documentaire, de la gestion de
l'équipement, des commandes et achats, des ressources humaines, ou
encore de l'hygiène et de la sécurité. Ces processus
aident au bon déroulement des processus de réalisation.
Pour une bonne gestion de ces processus, des responsables sont
nommés. Ces derniers sont appelés « pilotes de processus
". Ils doivent s'assurer du bon fonctionnement de leur processus,
c'est-à-dire du suivi des indicateurs, de l'atteinte des objectifs
« qualité " ou encore de la mise en oeuvre d'actions
d'amélioration. Cette gestion doit se faire en concertation avec les
personnels du terrain. De plus, « pour piloter efficacement son
processus, le pilote de processus pourra utilement s'appuyer sur les outils
qualité existants "23.
Avant de détailler ces « outils », il est
indispensable d'expliquer le deuxième grand principe de la
démarche qualité qui est celui de l'amélioration
continue.
1.1.3.2 L'amélioration continue
De nos jours, la majorité des entreprises de biens ou
de services assurent que pour rester concurrentiels et remporter des
marchés, il est indispensable d'entrer dans un processus
d'amélioration continue. En effet, c'est déjà dans les
années 1950, que les Japonais, réceptifs aux conseils d'un
américain, William Edwards DEMING, avaient compris ce principe et
remporté ainsi une part importante des marchés mondiaux dans la
production de biens de consommation24. E. DEMING, statisticien et
conférencier, avait en effet repris le principe du PDCA25 de
Walter A. SHEWHART, en l'illustrant par sa fameuse « roue ".
Celle-ci est composée de 4 parties: « to Plan, to Do,
to Check, to Act " (PDCA).
22 DREUX C. L'avenir de la biologie médicale en
France. Bull. Acad. Natle Méd, n°6 tome 192, JuinJuillet
2008, p.1261 à p.1276.
23 « L'approche processus ".
http://www.axess-qualite.fr
consulté le 26.01.2012.
24 « Les principes de l'amélioration continue ".
http://adamanthony.bloguez.com
consulté le 31.03.2012.
25 Plan Do Check Act
Chaque partie décrit une étape précise du
processus d'amélioration continue face à une situation ou
à un problème donné.
Tout d'abord, l'étape « to Plan » est celle
de la préparation, de l'état des lieux, de la planification. Elle
correspond à la recherche des circonstances et des causes d'une
situation donnée. Elle permet de mettre en place un plan d'action, de
dire ce que l'on va faire. Le QQOQCP (décrit ultérieurement) ou
encore le diagramme d'Ishikawa, outils des démarches qualité
peuvent aider à cette étape de réflexion.
La seconde étape est « to Do », c'est la
partie de la réalisation, de la mise en pratique du plan d'action
précédemment défini. C'est une phase de production.
La troisième étape, « to Check ", signifie
« vérifier ". Un contrôle de la réalisation ou de
l'amélioration proposée en amont est effectué. Des
indicateurs « qualité " sont généralement mis en
place pour faire cette vérification.
La dernière partie de la roue de Deming est celle
appelée « to Act ". Elle a pour finalité de proposer des
axes d'amélioration par rapport aux constats réalisés dans
l'étape « to Check ". Elle permet de relancer la roue et de lui
faire démarrer un nouveau tour.
Enfin, cette roue est représentée sur une pente,
et pour éviter qu'elle ne recule, une cale est placée
derrière elle. Cette cale correspond au système de management de
la qualité (sur le schéma : SQ). Si la « cale " de la roue
de Deming tient, cette dernière peut continuer à tourner et
à avancer : on est dans l'amélioration continue.
www.master-cac.u-bourgogne.fr/telecharger/Partie1HistQualite.ppt
consulté le 22.04.2012.
C'est ainsi qu'une démarche qualité peut devenir
un véritable « levier " de management et permettre de
faire évoluer les équipes et les organisations. Le management
de la qualité est primordial, car il permet d' « enraciner la
qualité et la
gestion des risques dans le quotidien " et de «
motiver les équipes "26. Dans le monde de la
santé, il aide à « intégrer comme valeur
essentielle de la culture d'entreprise l'amélioration constante de la
prise en charge des patients et des pratiques professionnelles
".27
La réflexion et l'évaluation autour des
processus sont induites dans ce principe d'amélioration continue de la
qualité. Aussi, le fonctionnement des principaux outils «
qualité ", indispensables au questionnement et à l'avancée
constructive de la démarche vont dès à présent
être expliqués et détaillés.
1.1.4 Les « outils » de la qualité
Un ensemble de méthodes et d'instruments «
pratiques " incontournables dans une démarche qualité sont ici
regroupés sous le terme d' « outils ». Cette liste n'est pas
exhaustive mais choisie de façon pertinente au regard de la
thématique du « management de la qualité en laboratoire
".
1.1.4.1 La recherche des causes
Les deux techniques les plus claires, complètes,
efficaces et simples à mettre en oeuvre pour résoudre un
problème et trouver ses causes sont le QQOQCP et le diagramme
d'Ishikawa28.
La méthode du QQOQCP se traduit de la façon
suivante : « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? ".
Souvent utilisée dans les démarches qualité, elle permet
de cerner un problème, sans en omettre une partie, une circonstance et
de réfléchir (« pourquoi ? ") à la cause de la
situation. En posant ces 6 questions sur une activité donnée,
l'omission de faits ou de réflexions est quasi impossible.
Le diagramme d'Ishikawa, appelé aussi diagramme en
arêtes de poisson ou méthodes des 5M, permet, quant à lui,
de représenter les différentes causes d'une situation de
façon hiérarchique. Au plus haut niveau, on distingue 5 « M
" : la Main d'oeuvre, le Matériel, le Milieu, la Méthode et la
Matière. Puis les ramifications détaillent ces différentes
« têtes de liste ".29
Actuellement, le « M " de « Management " est
très souvent ajouté aux 5 « M
" précédemment cités, au regard de l'importance et du
rôle grandissant de celui-ci dans les processus d'amélioration.
Il est a noté également, que dans certains cas30, un
7ème
« M ", celui de « Moyens financiers ", est
ajouté au diagramme, car il peut aussi faire partie des causes d'une
erreur ou d'un problème.
Cette méthode, comme celle du QQOQCP, permet de ne pas
omettre de points importants lors de l'analyse d'une situation et d'avoir
une vision précise des causes possibles d'un problème. Ces
deux « outils " montrent l'importance du
26 CETTOUR-BARON G. Certification, management et
valeurs professionnelles. Gestions Hospitalières n°464,
mars 2007, p. 196.
27 Ibid. p. 196.
28 « Les « outils de la qualité " ".
http://www.axess-qualite.fr
consulté le 31.03.2012.
29 Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Mme GOMEZ, Cadre Supérieur de Santé, « La
conduite de réunion ", 2011-2012.
30 « Outil 1 : le diagramme d'Ishikawa ".
http://www.esen.education.fr/conseils/traitement-desdonnees/operations/outils-de-diagnostic-structurants/outil-1-le-diagramme-dishikawa/
consulté le 27.01.2012.
questionnement dans une démarche qualité et la
place prépondérante du travail d'équipe autour d'axes
d'amélioration.
Trouver les causes d'un problème, ou d'une
non-conformité, n'est cependant pas l'unique moyen de faire avancer la
qualité dans une organisation. Il est également indispensable
d'évaluer cette dernière.
1.1.4.2 Les Evaluations des Pratiques Professionnelles
(EPP)
Dès 1916, un obstétricien américain, E.
Amory CODMAN, assure que les « soins peuvent être
standardisés et évalués en termes de service
personnalisé au patient, de procédures et de résultats.
».31 Au regard de cette affirmation, les
évaluations des pratiques professionnelles (EPP) émergent
déjà au début du XXème siècle.
Elles sont définies par le Code de la Santé
Publique comme étant « l'analyse de la pratique professionnelle
en référence à des recommandations et selon une
méthode élaborée ou validée par la HAS qui inclut
la mise en oeuvre et le suivi d'action d'amélioration des pratiques
».32 L'EPP est rendue obligatoire dans le cadre de la
certification des établissements de santé, pour les
médecins à titre individuel, pour la formation médicale
continue et pour l'accréditation des médecins (démarche
volontaire). Elle concerne également de nombreux professionnels de
santé : infirmiers, orthophonistes,
masseurs-kinésithérapeutes, sages-femmes~33. Les
thématiques évaluées lors d'une certification
d'établissement de santé sont l'hospitalisation (motif,
durée, logique), les actes à risque, les prescriptions
médicamenteuses et les examens de laboratoire ou de radiologie. De
nombreuses méthodes existent pour réaliser ces
évaluations. Il peut s'agir de revue de pertinence, d'enquête de
pratique, d'analyse de processus, de chemin clinique, de méthode de
résolution de problème, de mise en place et d'analyse
d'indicateurs et enfin d'audit. Ces 2 derniers outils, souvent utilisés
pour évaluer les laboratoires lors de leur démarche
d'accréditation vont être présentés ci-dessous.
- Les indicateurs qualité
En 1995, l'ANDEM développe des méthodes
d'évaluation, dont les premiers indicateurs de performance, dans le but
de comparer les établissements.
L'Association Française de NORmalisation (AFNOR)
définit les indicateurs comme « un événement, un
fait observable, mesurable et déterminé par un calcul qui
identifie de façon qualitative ou quantitative une amélioration
ou dégradation du comportement du procédé, processus
soumis à examen».34 En effet, ils sont le reflet de
l'amélioration. Ils permettent d'avoir des données quantifiables
d'un progrès. Mais pour cela, il est indispensable qu'ils soient bien
choisis, en nombre restreint, faciles à établir et à
exploiter.
31 LAHCENE, F. PETIT, J. Evaluation et
amélioration de la qualité des soins, vers un «
modèle » français. Soins n°729, octobre 2008,
p. 29.
32 Loi n°2004-809 du 13 Août 2004 relative
aux libertés et responsabilités locales, art.D.4133-23.
33 DE GAILLANDE, L. REGLAT, J-P. Evaluation des
pratiques professionnelles. Gestions hospitalière. N°464,
mars 2007, p. 202.
34« Les indicateurs qualité ».
http://www.bivi.qualite.afnor.org/ofm/formulaires-et-outils-
qualite/viii/viii-80/viii-80-500/2 consulté le
27.01.2012.
Ils peuvent être utilisés dans différentes
situations, comme par exemple pour définir un degré
qualité de départ, identifier des axes d'amélioration
quantifiables, contrôler l'atteinte d'objectifs ou encore vérifier
la stabilité de résultats « qualité
».35
- Les audits « qualité »
L'audit qualité est un outil indispensable pour faire
vivre la qualité au sein des entreprises. Il a été
introduit par l'American College of Surgeons en 1916 afin d'analyser
des pratiques chirurgicales. Il consiste à mesurer un écart entre
des pratiques réelles et des recommandations ou des
normes.36
Afin de réaliser par soi-même un audit (audit
interne), différentes étapes sont à suivre. Il est
indispensable de suivre une formation pour devenir « auditeur
qualité ». Un programme doit être mis en place, afin
d'élaborer un planning et de sélectionner une équipe
d'auditeurs en définissant leurs compétences et leur domaine
d'expertise. L'étape suivante est celle de la préparation de la
visite. Celle-ci est réalisable en déterminant le but, le type et
le domaine à auditer. Pour cela, les documents de
référence doivent être étudiés, un
questionnaire d'audit qualité élaboré, son guide
d'entretien préparé, et enfin, un plan d'audit logique et
structuré construit. Arrivé à la visite d'audit
qualité, les bonnes attitudes doivent être adoptées et le
dialogue favorisé. Une relation adéquate avec les audités
doit être créée pour leur donner envie de collaborer dans
le processus d'amélioration. Une réunion de pré-visite est
à animer, tout en maîtrisant le questionnement dans les
interviews, en obtenant des réponses concrètes et en
préparant la synthèse de l'audit. Enfin, un rapport d'audit est
rédigé.37 En interne, l'audit est source
d'évaluation et est garant de l'efficacité du système
qualité.
En externe, il permet d'évaluer, de sélectionner
des fournisseurs et de créer avec eux une relation durable et efficace.
En France, différentes instances sont spécialisées pour
réaliser des évaluations externes ; l'HAS pour la certification
des établissements de santé, l'AFNOR pour la normalisation et la
dépose de la marque NF et enfin le COFRAC, auditeur pour
l'accréditation des LBM.
1.1.5 Les principales « instances » de la
qualité.
1.1.5.1 La Haute Autorité de Santé (HAS)
Elle est créée par la loi du 13 août 2004
et remplace l'ANAES. L'article L.161-37 décrit les missions de l'HAS,
telles que l'évaluation des services attendus, l'élaboration des
guides de bon usage des soins ou encore la mise en oeuvre des procédures
de certification des établissements de santé.38
L'organisation de l'HAS est articulée autour d'un
collège garant de la rigueur, de l'impartialité des avis et des
recommandations rendues. Sept commissions spécialisées et une
mission d'évaluation des pratiques professionnelles ont
été mises en place. Parmi les commissions, celle de la «
certification des établissements de santé » a pour objectifs
d'évaluer la qualité et la sécurité des soins
dispensés, l'organisation interne de l'établissement et la
satisfaction des patients. Il y a 4
35 PETIT, J. TORRETON, F. Méthodes et outils de
l'évaluation et de l'amélioration de la qualité des soins.
Soins n°729, Octobre 2008, p. 34.
36 Ibid. p. 33.
37 « L'audit qualité ».
http://www.qualidis.fr
consulté le 31.03.2012.
38
www.has-sante.fr consulté
le 08.02.2012.
directions placées sous l'autorité du directeur de
l'HAS, dont une spécifique de la certification.
Les actions de l'HAS sont de divers types. Il s'agit aussi de
bien de visites de contrôles des établissements de santé en
démarche de certification que d'évaluation de pratiques
professionnelles avec la rédaction de guides, synthèses ou
référentiels, ou encore d'évaluations de
médicaments. L'HAS travaille en collaboration avec d'autres structures
de santé ou des sociétés expertes reconnues
internationalement, comme le COFRAC ou encore l'AFNOR.
1.1.5.2 L'Association Française de NORmalisation
(AFNOR)
Créée le 22 juin 1926, l'AFNOR est
l'organisation officielle en charge des normes en France. Depuis 2004 et sa
fusion avec l'Agence Française pour l'Amélioration et le
management de la Qualité (AFAQ), elle est rattachée au «
groupe AFNOR » qui agit dans les domaines de la normalisation, la
certification, l'édition spécialisée et la formation.
L'AFNOR est membre du Comité Européen de
Normalisation (CEN) et de l'ISO. À ce titre, l'AFNOR est tenue de donner
à ces normes, le statut de norme nationale. Le CEN siège à
Bruxelles avec un statut d'association. Il est chargé de proposer et de
mettre en oeuvre des normes au niveau européen. Il travaille en accord
avec les organismes de certification nationaux.
Le statut de la normalisation est régi en France par le
décret 84-74 du 26 janvier 1984 et 93-1235 du 15 novembre 1993. Il a
été confié à l'AFNOR et subdivisé en 31
bureaux de normalisation sectoriels composés de plus de 20 000 experts.
Une norme homologuée française porte le label NF. Certaines
normes en instance d'homologation sont dites expérimentales et portent
l'inscription XP ; ce statut ne peut excéder 5 ans.39
1.1.5.3 Le COmité FRançais
d'ACcréditation (COFRAC)
Le COFRAC a été créé en 1994 par
les pouvoirs publics. C'est une association Loi 1901, à but non
lucratif, avec un mode de fonctionnement classique. Elle comporte une
assemblée générale et un conseil d'administration avec 4
collèges. C'est « l'instance nationale d'accréditation,
seule habilitée à délivrer les certificats
d'accréditation en France »40 (aussi bien pour des
laboratoires que pour des organismes réalisant des certifications ou des
inspections). Il s'agit d'une structure en charge de la reconnaissance
officielle des compétences des organismes de contrôle, tels que
les laboratoires ou encore les entreprises de certification (norme ISO 14001
par exemple).
Il a été créé, en octobre 2009, au
sein du COFRAC une section « Santé humaine » essentiellement
dédiée, dans un premier temps, à l'accréditation
des LBM. Ce comité contribue à élaborer la
stratégie de l'accréditation des LBM ainsi que les documents
utiles à l'évaluation et à l'accréditation. Le LBM
est accrédité par le COFRAC : dès lors qu'il a reçu
notification de son accréditation dans les conditions de l'article 8 de
l'ordonnance n°2010-49 relative à la biologie médicale, le
laboratoire peut, à
39
http://www.afnor.org consulté
le 31.03.2012.
40 CNAM. Références juridiques --
Biologie médicale. Octobre 2011, p.10.
compter de la date de prise d'effet de cette
accréditation, utiliser la marque COFRAC (avec ou sans logo) sur ses
différents supports de communication.41
Afin de compléter cet exposé
général du concept de la qualité, et au regard de la
thématique de ce travail de recherche, la situation et les
spécifications « qualité » des LBM français vont
dès à présent être présentées.
1.1.6 Le fonctionnement de la démarche
qualité en laboratoire
1.1.6.1 Situation française des LBM
Au début du XXème siècle, les
analyses médicales étaient principalement réalisées
par des infirmiers et des médecins, au sein même des
hôpitaux. Puis après la seconde guerre mondiale, le métier
de « technicien de laboratoire » apparaît,
contrôlé et chapoté par des médecins
spécialisés : les biologistes. Dans le privé, les
techniciens de laboratoire (TLAB) réalisent des analyses et des
prélèvements à des patients qui viennent directement dans
les laboratoires. Dans le public, les prélèvements sont
réalisés au lit du patient, le plus souvent par les infirmiers,
puis acheminés par coursiers jusqu'au laboratoire.
En milieu hospitalier, les TLAB sont managés par des
cadres de santé, à la grande différence des laboratoires
privés où les ressources humaines sont gérées par
les biologistes et le responsable du laboratoire.
En janvier 2007, il y avait en France 5840 laboratoires, dont
:
- 4234 LBM libéraux très majoritairement
polyvalents, parfois encore de petite taille, 30 % fonctionnant sous forme
d'entreprises individuelles ;
- 1300 laboratoires hospitaliers environ ;
- 167 laboratoires des Établissements Français du
Sang.42
Au 31 décembre 2010, il n'y avait plus que 3833
laboratoires privés et publics en France.43 Cette baisse du
nombre de laboratoires de près de 35% en 3 ans est essentiellement due
au regroupement des laboratoires privés, mais aussi au fonctionnement en
pôles de biologie pour les LBM hospitaliers (pour un centre hospitalier
(CH), il n'y a plus qu'un seul LBM). En effet, afin de répondre au mieux
aux normes « qualité », d'économiser des moyens, tant
humains que matériels, et de gagner ainsi en efficience et en pouvoir
concurrentiel, les LBM ont été contraints d'unifier leurs
pratiques et de revoir leurs organisations. Environ 36 % des analyses de
biologie médicale sont réalisées à l'hôpital
alors que 64 % le sont dans le secteur libéral44.
En France, comme le montre le rapport de l'Inspection
Générale des Affaires Sociales (IGAS) de 2006 concernant la
biologie médicale45, le coût de celle-ci
est élevé. Aussi, en 2008, Roselyne BACHELOT-NARQUIN, ministre
de la Santé,
41 « Tout sur le COFRAC ».
http://www.cofrac.fr consulté
le 31.03.2012.
42 DREUX, C. L'avenir de la biologie médicale
en France
Bull. Acad. Natle Méd, N° 6 Tome 192,
Juin-Juillet 2008, p. 1261 à 1276. ACADÉMIE NATIONALE DE
MÉDECINE Académie nationale de Pharmacie
43 « Pharmacies et laboratoires d'analyses.
http://www.insee.fr
consulté le 29.01.2012.
44 DREUX, op.cit.
45 IGAS. La biologie médicale
libérale en France : bilan et perspectives. Rapport
n°2006-045, Avril 2006, 63 pages.
confie à Michel BALLEREAU, conseiller
général des établissements de santé, une mission
concernant la biologie médicale. Un rapport pour un projet de
réforme de cette dernière est finalisé le 23 septembre
2008. Dans ce dernier, une proposition d'obligation d'entrer en démarche
qualité d'accréditation est faite.46
1.1.6.2 Démarche qualité et laboratoires
Il y a actuellement 4 référentiels applicables aux
LBM :
- depuis 1994, le GBEA comporte des obligations en termes de
finalités (qualité, traçabilité, transparence). Ce
guide énonce les règles directement « opposables ", sous
peine de sanctions, aussi bien dans les laboratoires privés que dans les
laboratoires hospitaliers. Ces dispositifs ont établi pour la profession
un niveau d'exigence et de qualité des analyses très
élevé,47 il est applicable aux LBM non encore
accrédités,
- la norme NF EN ISO 15189 version 2007, « Laboratoires
d'analyses de biologie médicale. Exigences particulières
concernant la qualité et la compétence ",
- la norme NF EN ISO 22 870 version 2006, « Exigences
concernant la qualité et la compétence pour les analyses de
biologie délocalisées ", pour les LBM effectuant des examens de
biologie médicale délocalisés,
- la référence 21 du manuel de certification
V2010 publié en juin 2009 traite de la prise en charge des examens de
biologie médicale et est donc applicable aux LBM au sein des
établissements de santé.
Suite à la publication de l'article L. 6221-1 du Code
de la Santé Publique en février 2010, tous les LBM devront entrer
dans une démarche de certification en 2013 afin d'obtenir une
accréditation en 201648 (annexe I : ordonnance n°2010-49
du 13 janvier 2010 relative à la biologie médicale: titre II
chapitre 1er). Le référentiel préconisé
est la norme NF EN ISO 15189 s'intitulant « Laboratoires d'analyses de
biologie médicale. Exigences particulières concernant la
qualité et la compétence » éditée par
l'AFNOR en aoüt 2007.
1.1.6.3 La norme NF EN ISO 15189.
Cette norme internationale, fondée sur la norme NF EN
ISO 9001 et sur la norme NF EN ISO 17025, fournit les exigences de
compétence et de qualité propres aux Laboratoires de Biologie
Médicale. Sa première version date de 2003, elle a
été révisée en 2007. Les services fournis par les
LBM sont essentiels à la prise en charge médicale des patients.
Ils doivent donc satisfaire aux besoins à la fois des patients et des
prescripteurs.
Les prestations des laboratoires incluent le traitement des
urgences, la préparation du patient et son identification, le
prélèvement d'échantillons, le transport, le stockage, le
pré traitement et l'analyse d'échantillons biologiques, suivis de
la validation des résultats, de leur interprétation, du
compte-rendu et du conseil, tout en assurant la sécurité du
personnel et le respect de l'éthique.
46 BALLEREAU, Michel. Rapport pour un projet de
réforme de la biologie médicale. Ministère de la
santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, septembre
2008.
47 DREUX, C. L'avenir de la biologie médicale
en France. Bull. Acad. Natle Méd, N° 6 Tome 192,
Juin-Juillet 2008, p. 1261à1276.
48 Ordonnance n°2010-49 du 13 janvier 2010, relative
à la biologie médicale.
La norme NF EN ISO 15189 est très
détaillée, elle comporte 23 exigences (présentée en
annexe II : Sommaire de la norme NF EN ISO 15189), divisées en 2 parties
: celles relatives au management et celles relatives aux techniques. Ces
dernières sont réellement spécifiques aux LBM et ciblent
le « coeur de métier ". Cette partie de la norme a un sommaire
quasi similaire à celui de la norme NF EN ISO 17025, avec cependant
l'ajout du traitement des phases pré et post analytiques. La partie sur
le management recoupe quant à elle la norme NF EN ISO 9001, on y
retrouve : amélioration continue, audit, politique qualité,
actions correctives et préventives, revue de direction.49 La
relation avec les « clients ", à savoir les prescripteurs et les
patients, est également mise en avant avec la possibilité pour
les biologistes de « participer à des visites médicales " et
de proposer des conseils aux médecins50.
La réponse aux préconisations de la norme NF EN
ISO 15189 engendre une réflexion autour des pratiques quotidiennes et
souvent il paraît indispensable de mettre en place des changements afin
de satisfaire au mieux à la norme donc aux attentes des clients et de
fournir un travail de qualité. Ce travail de recherche amène donc
maintenant à décrire, détailler et expliquer le concept de
changement.
49 « Norme ISO 15189 ".
http://www.axess-qualite.fr
consulté le 05.04.2012.
50 ZERAH, S. VASSAULT A. Management de la
qualité dans les laboratoires d'analyses de Biologie Médicale.
http://www.biotribune.com/articles/dossiers/assurance_qualite/a04/pg03.html
consulté le 28.04.2012.
1.2 Le changement
Le changement est là. Présent, partout,
inconditionnel, il fait parti de nos vies, de notre quotidien, tant dans le
domaine privé que professionnel. Qu'il soit décidé
individuellement ou collectivement, il peut être tout aussi bien attendu
et excitant que déstabilisant et insécurisant. Aussi,
après avoir défini ce concept, les différents types de
changement ayant un impact dans les organisations vont être
présentés. Puis différentes approches du changement :
psychologique, sociologique et économique seront analysées.
Enfin, les résistances et les stratégies managériales
à mettre en oeuvre pour conduire le changement seront
développées.
1.2.1 Généralités
1.2.1.1 Définitions
Une des définitions du mot « changement " dans le
dictionnaire Larousse est « modification profonde, rupture de rythme ;
tout ce qui rompt les habitudes, bouleverse l'ordre établi
".51 Une connotation particulièrement négative et
pessimiste est ainsi donnée à la notion de changement. En effet,
l'emploi de termes forts tels « bouleverse " ou «
rupture " rend le mot « changement " assimilable à un
danger. Le changement apparait comme une cassure, une remise en question des
façons d'agir et de penser jugées insatisfaisantes.
Paradoxalement, le changement peut être perçu
comme un stimulant professionnel ou encore comme le développement de
compétences en vue de parvenir à la performance. Comme l'explique
Jak JABES, professeur américain, « les êtres humains
(...) aiment aussi la nouveauté et l'excitation que peut susciter le
changement qui fonctionne parfois comme un antidote à l'ennui
".52
Le changement peut donc à la fois être
bénéfique pour l'individu et déstabilisant. Il est de 2
natures : soit continu, avec une évolution progressive dans le temps,
soit plus révolutionnaire sur une période courte et avec une
réadaptation des façons de travailler au quotidien.53
C'est un processus complexe. Comme l'explique Pierre PASTOR54,
docteur en sciences de l'information et de la communication, la
difficulté réside dans la transition entre l'avant et
l'après changement. Cette phase, souvent oubliée lors des
analyses de situations, est la plus difficile à gérer. Dans les
années 1930, Kurt LEWIN, psychologue américain d'origine
allemande, la décrit comme le « mouvement ", entre les phases de
« dégel " et de « regel " (ou encore de «
décristallisation " et de « cristallisation "), indispensables
à la mise en place d'un changement.55
Pour parfaitement analyser un processus de changement il est
également indispensable de connaître l'origine de celui-ci.
51
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/changement
consulté le 09/04/2012.
52 JABES, Jak. Changement et développement
organisationnel, In : AUBERT, Nicole (sous la direction de). Management,
aspects humains et organisationnel. Paris, PUF, Fondamental, 1996,
p.593.
53 BALOGUN, Julia et al. Stratégies du
changement. Paris, Pearson Education, 2005, p. 3.
54 PASTOR, Pierre. Gestion du changement.
Rueil-Malmaison, Liaisons, 2005, 182 p.
55 « Kurt Lewin, Change Management Model ".
http://www.change-managementcoach.com/kurt
lewin.html consulté le 09.04.2012.
1.2.1.2 Les différents types de changements
Philippe BERNOUX, sociologue, distingue 3 origines aux
changements56: l'environnement, l'institution et les acteurs. Il
explique qu'elles sont souvent liées et concomitantes. De nombreux
auteurs, décrivant le changement dans l'organisation, montrent
également que celui-ci peut avoir différentes sources. Ces
dernières vont être à présent
détaillées.
- Liés à l'environnement
Il s'agit des contraintes et des pressions qui viennent de
l'extérieur de l'entreprise.
Elles sont principalement d'ordre économique. Il peut
s'agir des effets de la mondialisation, de l'augmentation de la concurrence
inter entreprises, de l'internationalisation des économies, ou encore
des différentes crises qui poussent des sociétés à
revoir dans un temps court leur organisation afin d'éviter leur
fermeture. L'augmentation de cette interdépendance a commencé
dans les années 1960, avec la mise en place d' « un processus
de multinationalisation des entreprises consistant en la création de
filiales dans de multiples pays ».57 Actuellement, c'est
le développement économique de pays tels que la Chine, l'Inde ou
encore le Brésil qui pousse les entreprises à revoir leurs
pratiques et à augmenter leur efficience.
Par le biais d' « une explosion des connaissances
dans tous les domaines »58, les changements qui viennent
de l'extérieur des organisations sont aussi de l'ordre des
progrès techniques, du développement de nouvelles technologies,
de la modernisation des systèmes d'information, des avancées dans
le domaine de la biotechnologie ou encore dans le traitement de la
matière.
Toujours parmi les changements environnementaux,
l'évolution des systèmes de valeurs est également à
prendre en compte. En effet, depuis la seconde guerre mondiale, les valeurs des
individus ne cessent de se modifier et ainsi des nouveautés sont
apparues, telles « l'égalité sociale, la protection du
consommateur (...) la protection de l'environnement »59,
amenant les entreprises à « relever des défis nés
des attentes nouvelles des consommateurs, de leurs employés, de la
société en générale ».60
Enfin, les changements organisationnels sont de plus en plus
souvent dus aux normes, lois et référentiels imposés aux
entreprises afin de garantir des produits et des services de qualité, le
tout dans le respect de règles de sécurité,
d'hygiène, d'éthique.
- Liés aux institutions
Afin de répondre à ces changements «
externes » et environnementaux, les institutions doivent très
souvent mettre en place des changements « internes » afin
56 BERNOUX, Philippe. Sociologie du changement
dans les entreprises et les organisations. Paris, Editions du Seuil, 2004,
pages 81 à 116.
57 JABES, Jak. Changement et développement
organisationnel, In : AUBERT, Nicole (sous la direction de). Management,
aspects humains et organisationnel. Paris, PUF, Fondamental, 1996, p.
596.
58 Ibid. p. 594.
59 Ibid. p. 596.
60 Ibid. p. 596.
d'optimiser leur organisation et leur productivité. Jak
JABES explique que « les entreprises sont constamment à la
recherche d'un équilibre approprié entre l'adaptabilité
à un environnement changeant et l'efficacité organisationnelle
».61
Le poids des lois, des structures de gouvernance, des
réseaux, de la société ou encore d'idées
dominantes, c'est-à-dire universellement reconnues mais jamais
prouvées, poussent les institutions à conduire des changements.
Ces derniers sont en lien avec l'évolution de la culture de
l'entreprise, son histoire ou encore ses valeurs. Il faut également
prendre en considération les changements au sein d'une méme
organisation à un endroit donné qui ont des répercussions
sur les autres unités de l'entreprise.
Quelque fois ces changements liés aux institutions sont
initiés par les agents euxmêmes ou par des groupes chargés
d'anticiper les changements environnementaux.
- Liés aux acteurs
Dans leur quotidien, les acteurs recherchent inconsciemment
une identité au travail, il s'agit de l'appartenance à un groupe,
de la construction identitaire, du projet professionnel. Par ce biais, ils
peuvent être amenés à générer des changements
au sein de leur organisation, afin de se sentir mieux et de donner une
signification à leur travail, une importance à leurs valeurs
propres, à leurs envies, et à leurs perspectives
professionnelles.
Les changements demandés par les agents eux-mêmes
sont les plus simples à mettre en oeuvre. En effet, les acteurs doivent
donner un sens au changement pour que celuici soit mis en place. Philippe
BERNOUX précise en effet que « l'être humain n'agit que
dans la mesure où il donne un sens à son action
».62 L'appropriation du changement étant
déjà faite, un travail de coopération, de participation et
d'échange avec la hiérarchie se met naturellement en place autour
des propositions relevées.
Mais, « si le changement est inévitable, la
résistance au changement ne l'est en effet pas moins
».63
1.2.2 La résistance au changement
La résistance au changement ne doit pas être
considérée comme un problème car elle est normale et
universelle. En effet, « on peut analyser ce phénomène
de résistance au changement comme la réaction naturelle d'un
système social pour se protéger des « intrants »
nouveaux qui menacent de l'ébranler ».64
Voyons maintenant quelles sont les principales raisons de ces
résistances.
1.2.2.1 Du côté psychologique
Tout d'abord, quoi de plus naturel que « la peur
» du changement. En effet, Jak JABES souligne l'importance des acquis,
de ce que l'on connaît et de ce dont on est
61 JABES, Jak. Changement et développement
organisationnel, In : AUBERT, Nicole (sous la direction de). Management,
aspects humains et organisationnel. Paris, PUF, Fondamental, 1996, p.
597.
62 BERNOUX, Philippe. Sociologie du changement
dans les entreprises et les organisations. Paris, Editions du Seuil, 2004,
p. 157.
63 JABES, op. cit. p. 597.
64 Ibid. p. 598.
sûr aux yeux de chacun. Aussi, la peur unanime de «
l'ambigüité " et de « l'incertitude
"65 prend souvent le dessus.
« La remise en cause des conséquences
"66 peut également être mise en avant dans cette
partie. Les préjugés, traditions et présupposés
entraînent un conditionnement et une anticipation négative. Pour
Françoise KOURILSKY, docteur en psychologie, les obstacles au changement
sont liés aux « affirmations de bases et aux
présupposés qui légitiment nos raisonnements et nos
comportements ".67
C'est également « la crainte de perdre ce que
l'on possède "68 qui est à mettre en avant.
L'adage « on sait ce que l'on a, on ne sait pas ce que l'on aura
", recoupe cette idée. Les salariés les plus anciens ont souvent
plus de mal à accepter les changements de peur de perdre ce qu'ils ont
mis du temps à construire ou ce dans quoi ils se sont investis depuis de
nombreuses années.
1.2.2.2 Du côté sociologique
En plus de cette approche individuelle, les sentiments de
crainte et de peur peuvent être renforcés par l'éventuelle
perte de pouvoir, c'est « le risque, pour les anciens de perdre une
partie du pouvoir que leur confèrent leurs compétences acquises
par l'ancienneté » comme l'explique Régine DELPLANQUE,
coordinatrice générale des soins69 au Centre
Hospitalier de Boulogne-sur-Mer. Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG,
sociologues, expliquent d'ailleurs que « le comportement individuel
réside dans le jeu de pouvoir et d'influence auquel l'individu
participe ".70 Aussi, certains changements, touchant à
l'organisation, seront irrémédiablement refusés par les
équipes.
Une des principales théories de Kurt LEWIN est que
certaines résistances au changement peuvent venir de l'attachement
d'un individu aux normes d'un groupe.71
Jacqueline DURAND, précise que « le potentiel
d'une équipe est tout aussiinépuisable que sa
capacité à résister au changement ".72 Ce
concept d'appartenance à un groupe sera développé
ultérieurement.
1.2.2.3 Du côté économique
Enfin, il est important de souligner que les progrès
technologiques effraient. Les machines remplaçant de plus en plus
souvent ma main d'oeuvre humaine, les changements d'appareillage ou encore de
sites industriels sont perçus comme causes de perte d'emploi ou de
mutation. Les résistances au changement sont alors d'autant plus fortes
que le changement touche un maximum d'agents.73
65 JABES, Jak. Changement et développement
organisationnel, In : AUBERT, Nicole (sous la direction de). Management,
aspects humains et organisationnel. Paris, PUF, Fondamental, 1996, p.
598.
66 Ibid. p. 599.
67 KOURILSKY, Françoise. Du désir au
plaisir de changer. Paris, Dunod, 2008, p. 55.
68 JABES, op. cit. p. 599.
69 DELPLANQUE, R. Stratégie de changement,
comment gérer la crise et piloter la transformation
négociée ?. Soins Cadres de Santé
supplément au n°67, Août 2008, p. S10.
70 JABES, op. cit. p. 600.
71 Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg, Mr Quantin, sociologue, « Approche systémique et
complexité ", novembre 2011.
72 DURAND, Jacqueline. Le cadre de santé :
acteur incontournable dans le système hospitalier. Rueil-Malmaison,
Lamarre, 2007, p. 49.
73 JABES, op.cit. p. 600.
La résistance au changement est normale, et il faut s'y
attendre. Il est donc indispensable d'accompagner le changement et d'envisager
des stratégies.
1.2.3 La conduite de changement
1.2.3.1 Les stratégies
Différentes « recettes » sont
proposées pour conduire le changement. Certains auteurs, tels
Françoise SORIA et Pascal BARREAU, respectivement cadre formateur et
coach, innovent et parlent de « coaching systémique » pour
accompagner le changement. Celui-ci est alors considéré dans son
environnement et l'individu est amené à réfléchir
sur le système qui encadre le projet afin d'y inscrire ses valeurs et
ses attentes.74
D'autres auteurs exposent la conduite du changement en 3
parties, expliquées cidessous.
Dans un premier temps, un état des lieux est à
réaliser, ainsi qu'une analyse du contexte. Il faut «
connaître le système ».75 Une
rétrospective sur les changements précédemment mis en
oeuvre et leur acceptation doit être faite. La durée et l'ampleur
du changement sont à étudier, ainsi que les moyens financiers et
humains mis à disposition lors du changement. Ces différents
points permettent de clarifier la situation et sont indispensables pour donner
des explications claires et précises aux agents.
Dans un second temps, l'accompagnement passe par le suivi et
la disponibilité du chef d'équipe. Il est nécessaire d'
« aider à la connaissance par l'intervention
».76 En effet, il faut être plus présent pour
les agents les plus résistants, qui sont souvent les plus craintifs.
Françoise KOURILSKY explique qu' « il faut aller vers l'autre
plutôt que de l'attirer ».77 Les minutes
passées à expliquer, clarifier et discuter des changements ne
sont pas une perte de temps, mais au contraire, le moyen d'aider à
l'acceptation. Un climat de confiance doit être mis en place entre les
forces motrices, c'est-à-dire initiatrices du changement, et les forces
résistantes. Lorsque les agents sont informés, et que les buts et
les finalités de la mise en oeuvre d'un changement sont
expliqués, celui-ci est immédiatement plus clair et les agents
peuvent ainsi voir d'eux-mêmes les avantages et comprendre la
nécessité du changement dans leur travail quotidien.
Dans un troisième temps, les valeurs personnelles et
les ressources de chaque agent doivent être identifiées, dans le
but de faire corréler les attentes individuelles et les objectifs du
changement. Si un changement va à l'encontre des besoins personnels, les
résistances en seront d'autant plus fortes. Les différences de
rationalités et de logiques doivent être intégrées.
F. KOURILSKY émet l'hypothèse que l'on peut créer du
« désir pour un futur plus satisfaisant
»78 et qu'il faut « créer le désir
de changer et obtenir la coopération ».79 Il faut
à la fois observer les individus, leurs
74 SORIA, F. BARREAU, P. Conduire le changement par le
coaching systémique. Soins Cadres n°72, Novembre 2009,
pages 54 à 57.
75 BERNOUX, Philippe. Sociologie du changement
dans les entreprises et les organisations. Paris, Editions du Seuil, 2004,
p. 244.
76 Ibid. p. 249.
77 KOURILSKY, Françoise. Du désir au
plaisir de changer. Paris, Dunod, 2008, p. 309.
78 Ibid. p. 313.
79 Ibid. p. 311.
compétences et leur comportement, mais aussi solliciter
la participation. C'est grace à cette dernière que les agents
pourront s'approprier le changement.
Au regard de l'hypothèse de ce travail de recherche, il
est important d'insister sur ce concept d'appropriation. Claire ETOURNEAU
explique en effet que « pour qu'une réforme réussisse,
les équipes doivent y croire et se l'approprier
».80 Jean-François QUARANTA, docteur en
médecine, précise, quant à lui, qu'il faut «
savoir préparer le changement afin d'accompagner l'appropriation
d'une nouvelle culture ».81 Enfin, pour Maurice THEVENET,
« s'approprier c'est faire sien ».82 En effet,
l'auteur explique que l'appropriation permet aux employés de trouver un
fil conducteur entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
L'appropriation permet à l'individu de développer un sentiment de
possession de son lieu de travail (de son bureau ou encore de sa machine). Elle
est naturellement individuelle, mais peut se développer aussi
collectivement, dans des groupes de travail. C'est un concept nécessaire
à l'implication. La hiérarchie et plus particulièrement
les cadres « de proximité » doivent être capables de le
développer. Il faut pour cela que les agents soient informés de
la vie de l'entreprise mais aussi qu'ils soient sollicités pour
participer au développement de celle-ci. L'information ainsi que la mise
en place de groupes de travail sont des stratégies pour aider à
renforcer le sentiment d'appropriation.
La communication et la place de l'accompagnateur du changement
sont donc très importantes. Les missions du cadre dans la conduite du
changement vont maintenant être décrites plus
précisément.
1.2.3.2 Le cadre compagnon du changement
Le cadre évolue dans une organisation relativement
récente, complexe, mais dynamique et en pleine mutation. L'environnement
interne des organisations est empreint de règles et de contraintes qui
limitent la réactivité de ces organisations, d'où la
difficulté à s'adapter à l'environnement externe. Parmi
les nombreuses missions du cadre, la communication reste
prépondérante dans l'accompagnement de ces changements.
Corinne SLIWKA, directrice des soins, souligne que les
compétences managériales du cadre permettent d' «
accompagner et de soutenir les membres de son équipe dans la
conduite du changement »83, le cadre est d'ailleurs la
« pierre angulaire du changement ».84 Cette
situation explique que le cadre doit être capable de faire le lien. Pour
cela, il est crucial d'optimiser la communication avec les agents. «
Il importe que l'encadrement informe les acteurs sur les enjeux, les
risques et les gains, mais aussi sur les difficultés face au changement
»85, le tout permet de faire comprendre le changement et
de justifier sa mise en place auprès des agents. A plus
80 ETOURNEAU, C. Communiquer pour accompagner le
changement. Soins Cadres de Santé .N°62, mai 2007, p.7.
81 QUARANTA, Jean-François. LETEURTRE,
Hervé et al. La qualité hospitalière. Paris,
BergerLevrault, 1999, p.299.
82 THEVENET, Maurice. Le plaisir de
travailler. Paris, Editions d'Organisation, 5ème tirage,
2002, p. 214.
83 SLIWKA, C. La place de l'encadrement et du cadre de
santé. Objectifs Soins n°148, Août- Septembre 2006,
pages 21 à 23.
84 Ibid. pages 21 à 23.
85 DELPLANQUE, R. Stratégie de changement,
comment gérer la crise et piloter la transformation
négociée ?. Soins Cadres de Santé
supplément au n°67, Août 2008, p. S10.
grande échelle, la communication permet
également de valoriser les agents et de les impliquer dans la vie au
travail. « Le développement de la communication, tant interne
qu'externe et valorisant les actions innovantes, est un levier
intéressant pour la reconnaissance du travail des acteurs
»86 explique Régine DELPLANQUE.
Enfin, il est important de préciser, comme le
soulignent Julia BALOGUN et Veronica HOPE HAILEY, respectivement maître
de conférence et professeur de gestion, qu'il est
préférable de ne pas rester seul dans la conduite du changement.
« Le modèle d'une figure unique, charismatique et
héroïque, n'est plus vraiment de mise aujourd'hui, car on sait que
le changement est complexe et qu'il exige la conduite de nombreuses
tâches très différentes ».87 Dans les
organisations actuelles, trouver des collaborateurs pour aider à manager
les équipes est de plus en plus difficile, aussi, le management
participatif reste primordial à mettre en place.
Afin de comprendre au mieux ce dernier concept, et dans la
continuité de ce travail de recherche, le terme de « management
» va maintenant être défini, expliqué et situé
dans l'organisation.
86 DELPLANQUE, R. Stratégie de changement,
comment gérer la crise et piloter la transformation
négociée ? . Soins Cadres de Santé
supplément au n°67, Août 2008, p. S11.
87 BALOGUN, Julia. HOPE HAILEY, Veronica.
Stratégies du changement. Paris, Pearson, 2005, p. 50.
1.3 Le management
Le terme « manager » a une origine anglaise, il
signifie manier, diriger. Pour certains ce terme viendrait du vieux
français « ménagement », l'art de conduire, de diriger,
de manier quelque chose dont on n'est pas propriétaire.88 Le
management est un processus de conduite d'une organisation et le cadre est au
coeur de celui-ci.
1.3.1 Historique
Il existe deux écoles du management.
1.3.1.1 L'école classique
Elle est inspirée d'une organisation bureaucratique
dirigeant l'action de chacun de manière à atteindre les
objectifs. Les classiques avaient pour ambition de mettre de l'ordre dans les
organisations en établissant des règles strictes.89
C'est Frédéric W. TAYLOR (1856-1915),
ingénieur et théoricien de l'école classique, qui
écrit les bases d'une théorie sur le management, comme science
à part entière. Confronté aux problèmes de freinage
de la production par les salariés dans les chaînes, pour F.
TAYLOR, la meilleure façon de réaliser une tâche consiste
à fournir aux employés les outils et les formations
appropriés et à leur fixer des objectifs à atteindre en
vue d'une certaine performance. Le taylorisme introduit le principe de la
spécialisation dans l'entreprise ; chaque membre n'est responsable que
d'un seul domaine ; c'est la division scientifique des tches.
Tenant de l'école classique Henri FAYOL (1841-1925),
ingénieur des mines, s'est intéressé quant à lui,
aux questions « d'administration », plaidant pour la «
capacité administrative », distincte des pouvoirs institutionnels.
Il a décomposé cette fonction en cinq missions : la
prévoyance, l'organisation, le commandement, la coordination et le
contrôle (POCCC).90
Enfin, Max WEBER (1864-1920), sociologue et économiste
allemand, introduit la théorie de l'action rationnelle qui vient
renforcer l'idée dominante selon laquelle il est important de
dépersonnaliser les relations de travail pour renforcer
l'équité dans les organisations.91 Il faut remplacer
la faveur, le népotisme, par la règle de droit ; c'est un
remarquable progrès par rapport au passé qui était
marqué par l'arbitraire, c'est-à-dire la dépendance du bon
vouloir d'un homme, sans soucis de justice et d'équité. Le
modèle bureaucratique ou « rationnel légal » est
à l'opposé des modèles charismatiques (l'organisation
fonctionne par dévouement de ses membres à un héros), et
des modèles traditionnels (l'organisation fonctionne par
obéissance de ses membres aux croyances et au sacre de ses membres).
1.3.1.2 L'école interactionniste du management
Cette école est une réaction contre le
fonctionnement mécanique des tâches, elle
s'est intéressée aux dimensions affectives,
émotionnelles et relationnelles aux situations
88 « Définition du management ».
http://manag.r.free.fr/theories_du_management_definition.html
consulté le 09.04.2012.
89 « Les théories du management des hommes ».
http://www.daskoo.org/219-les-theories-dumanagement-des-hommes.cours
consulté le 09.04.2012.
90 Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Cours de M. Steudler. « Sociologie des organisations »,
Strasbourg, octobre 2011.
91 « Max Weber ».
http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Weber/138958
consulté le 09.04.2012.
de travail, ainsi qu'à la complexité des sources de
la motivation humaine et du leadership ; elle est le précurseur de la
gestion des ressources humaines.
L'école interactionniste est scindée en deux
courants : les tenants du courant humaniste et les théoriciens de la
contingence.
- Le courant humaniste
Il souligne la nature sociale des employés, leur
sensibilité à la considération, le comportement en groupe
et la nécessité de participer à la décision, le
désir de vivre comme des êtres humains dans l'organisation qui est
source de motivation. « L'école des relations humaines "
dirigée par Kurt LEWIN (1890-1947), a dans les années 1930, mis
en cause la conception taylorienne du travail, et mis en avant le management
participatif. De nombreux travaux de recherche et d'élaboration de
théories nouvelles sont alors développés.
Elton MAYO (1880-1949), un psychosociologue américain,
montre que l'entreprise n'est pas seulement une unité de production,
mais également un lieu de solidarité et de travail
d'équipe, où le manager doit faire partager par l'ensemble du
personnel les buts et règles de l'entreprise. L'homme n'est plus
considéré comme un simple outil de production, le manager doit
tenir de la dimension humaine des ressources humaines, et notamment des
relations avec son environnement. L'individu est plongé dans son «
champ social », c'est-à-dire au groupe auquel il appartient. Le
lieu de travail n'est pas seulement un lieu de production, mais aussi un lieu
de signification pour les individus.
Pour que l'individu au travail soit plus performant, pour que
le nombre de conflits diminue, un nouveau management doit être mis en
place afin de respecter le besoin de chacun d'être reconnu en tant
qu'être humain. Abraham MASLOW (1908-1970), psychologue américain,
élabore sa fameuse « pyramide des besoins " où les concepts
de « réalisation » ou d' « accomplissement " arrivent en
tête des priorités de l'Homme au travail. Frédéric
HERZBERG (1923-2000), établit une théorie sur la satisfaction et
l'insatisfaction au travail à travers des facteurs aussi bien
environnementaux et personnels que motivationnels.92
La notion de « motivation " apparaît dans les
organisations. Patrick GILBERT, professeur en sciences de gestion, explique
d'ailleurs que « l'idée simple est qu'une personne satisfaite
produira plus et mieux ".93
- Le courant de la contingence
Il introduit l'environnement, en montrant que les variations
de celui-ci se répercutent dans l'organisation. La contingence
précise la spécificité de chaque organisation et son
évolution qui conduit à rejeter l'idée d'une
standardisation du fonctionnement des entreprises. En 1962, Alfred D. CHANDLER,
historien américain, relie la structure d'une entreprise à sa
stratégie. Puis en 1965, Joan WOODWARD, professeur de management,
explique que les différences entre les entreprises
92
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=741
consulté le 09/04/2012.
93 GILBERT, Patrick. Panorama des théories
et outils de la gestion des ressources humaines, In : SCHMIDT, Géraldine
(sous la direction de). Le Management Fondements et renouvellements.
Auxerre, Sciences humaines, 2008, p. 110.
viennent essentiellement de la technologie utilisée. En
1967, James THOMPSON « dresse une typologie des technologies en
fonction de leur dimension routinière ».94 Enfin,
entre 1963 et 1966, deux professeurs de l'université d'Harvard, Paul R.
LAWRENCE et Jay W. LORSCH observent une dizaine d'entreprises
américaines afin de comprendre pourquoi une entreprise est plus efficace
qu'une autre. Ils constatent alors que la structure des organisations
dépend de la situation des entreprises et des facteurs de contingence
(incertitude, taille, stratégie, environnement ...) ; c'est l'approche
dite contingente.95
Dans les années 1970, des approches sociologiques et
économiques des organisations s'intéressent au rôle des
acteurs, à leurs systèmes de relations et aux jeux de pouvoirs,
en dépassant la seule satisfaction des besoins individuels, propre
à l'école des relations humaines. Le travail d'équipe est
mis en avant, étant la solution du management.
1.3.2 Le travail d'équipe
Pour parler de travail d'équipe, il me semble
indispensable de définir les notions de groupe et d'équipe puis
de détailler le rôle et les missions du cadre en relation avec ces
concepts.
1.3.2.1 Le groupe et l'équipe
J.R.SCHERMERHORN, J.JAMES et G. HUNT96
décrivent le groupe comme un ensemble de personnes qui travaille
régulièrement ensemble dans le but d'atteindre des objectifs
communs. Jean MAISONNEUVE, professeur à l'université,
décrit le groupe comme un ensemble social « de taille et de
structure très variées », caractérisé par
« la pluralité des individus » et « leur
solidarité implicite ».97 Qu'ils soient formels ou
informels, les groupes sont bénéfiques pour l'organisation
lorsqu'ils sont efficaces. Pour cela, ils doivent interagir avec
l'environnement et avec d'autres groupes. Ils s'inscrivent dans une dynamique
qui englobe les activités, les sentiments des membres, la communication
et les interactions. Ils permettent d'améliorer les rendements, la
satisfaction professionnelle des membres et de maintenir des résultats
à long terme. Un groupe évolue avec le temps. Il passe par des
étapes de constitution, de tumulte, de cohésion, de performance
et de dissolution.
Roger MUCCHIELLI, psychiatre et psychanalyste, dans son
ouvrage le « Travail en équipe » explique que
l'équipe se différencie du groupe par diverses
caractéristiques. Dans une équipe, tous les membres se
connaissent et interagissent. L'équipe comporte un nombre restreint de
membres et a un travail commun à réaliser avec ses propres
contraintes et ses exigences. L'équipe est souvent assimilée
à un groupe « primaire » mais ayant une mission à
accomplir, pour laquelle tous les membres sont actifs. Le travail en
équipe est utile car il « ... peut apporter en même temps
qu'une humanisation des relations interpersonnelles, un renouveau du sens de la
responsabilité de chacun au niveau de son groupe et au niveau de la
société en
94 DEROY, X. L'école de la continence et le
contrôle de l'agir stratégique.
http://superieur.deboeck.com/resource/extra/9782804153267/AGISTR-p63-67.pdf
consulté le 09.04.2012.
95 CHARREAUX, G. PITOL-BELIN, J-P. Les théories
des organisations.
http://gerard.charreaux.pagesperso-orange.fr/perso/articles/THORGA87.pdf,
consulté le 09/04/2012.
96 SCHERMERHORN, John et al. Comportement humain
et organisation. Québec, ERPI, 2006, pages 242 à 264.
97 MAISONNEUVE, Jean. La dynamique des
groupes. Paris, PUF, 16ème édition, 2011, p.
3.
général ".98 La
responsabilité exposée ici entraîne de la motivation et
l'auteur souligne également que « plus les coéquipiers
sont motivés dans le travail (...) plus l'équipe est
cohésive et plus le désir de réussite collective est grand
".99 En d'autres termes, le travail d'équipe
apparaît clairement comme la solution dans
l'organisation des entreprises et l'avancée des démarches de
projet. R. MUCCHIELLI insiste également sur la place
prépondérante du chef d'équipe et du cadre dans la gestion
des équipes.
1.3.2.2 Le cadre : leader et animateur de l'équipe
La fonction la plus importante du cadre est le management des
hommes ; il est à la fois « manager " et « leader ". Si le
« nerf de la guerre », c'est la gestion budgétaire,
aujourd'hui les cadres sont également attendus sur la qualité de
leur management des hommes.
Pour R. MUCCHIELLI, « le meilleur chef
d'équipe est celui qui est reconnu comme chef et estimé
», c'est aussi « celui qui sait s'adapter " et qui a «
de l'influence ".100 L'accent est mis sur la participation
active du cadre dans le travail d'équipe et son rôle dans la
coordination du groupe. J. DURAND101 insiste quant à elle sur
le fait que le cadre doit travailler en collaboration et en concertation avec
son équipe afin d'impliquer et de valoriser les agents.
S'interrogeant sur le rôle du cadre, Henry MINTZBERG,
professeur de management, écrit, quant à lui, que le «
leader définit le milieu dans lequel les subordonnés
travaillent, il les motive, il les maintient en éveil en intervenant
dans leur activité... ".102 Le cadre doit avant tout
entraîner, animer des équipes, donner l'énergie
nécessaire à la réalisation de projets. La fonction de
cadre nécessite deux qualités essentielles : pouvoir s'adapter et
être capable d'optimiser son unité de travail. Nicole AUBERT,
docteur en sciences des organisations, explique que « c'est parce
qu'il connaît son affaire, parce qu'il a une compétence propre que
d'autres n'ont pas, que le leader peut dominer la situation
".103 Son rôle consiste à développer la
ressource humaine, facteur-clé de la réussite. En fait, manager
est une véritable aventure humaine et nécessite une certaine dose
de courage.
Comme l'explique Bernard STENIER, directeur d'entreprises en
Belgique, le cadre se doit de devenir un coach afin d'aider ses agents à
se réaliser et à satisfaire leurs besoins. Il doit donc
développer les compétences et les talents de son personnel. Pour
cela, il faut qu'il sache motiver, rendre autonome, faire grandir et renforcer
l'estime de soi de chacun de ses équipiers.104 C'est en
reconnaissant les savoir-faire de ses agents qu'il valorise la
compétence individuelle.
Mais le cadre ne peut agir seul ; son action doit être
inscrite dans l'action collective, en s'appuyant sur la culture du
résultat qui elle-même renvoie aux concepts de
98 MUCCHIELLI, Roger. Le travail en
équipe. Issy-les-moulineuax, ESF, 2007, p. 121.
99 Ibid. p. 65.
100 Ibid. pages 88 à 92.
101 DURAND, Jacqueline. Le cadre de santé : acteur
incontournable dans le système hospitalier. Rueil-Malmaison,
Lamarre, 2007, 133 p.
102 MINTZBERG, Henry. Le manager au quotidien - Les 10
rôles du cadre. Paris, Editions d'Organisation, 2011, p. 107.
103 AUBERT, Nicole. Diriger et motiver. Paris, Eyrolles,
Editions d'Organisation, 1996, p. 81.
104 STENIER, B. Adoptez l'attitude coach. Soins Cadres,
n°51, Août 2004, pages 70 et 71.
« qualité », « d'efficacité
» et « d'efficience ». Le cadre doit s'investir dans
l'acquisition de nouvelles pratiques managériales, en priorisant la
dimension humaine dans sa conduite d'action. Pour réussir dans ces
missions, le cadre peut développer différents styles de
management. Au regard de mon hypothèse, je ne m'intéresserais
qu'à 3 types de managements en lien avec la participation des acteurs:
situationnel, participatif et enfin par la qualité.
1.3.3 Quelques types de management
1.3.3.1 Le management situationnel
Créé par Kenneth BLANCHARD et Paul HERSEY le
management situationnel est un modèle qui propose au manager d'utiliser
différents niveaux et styles d'exigence, d'accompagnement et de pilotage
selon la situation et les besoins des agents.105
Les auteurs ont identifié 4 comportements type, pour
les leaders qui sont : directif, persuasif, participatif et
délégatif. Chacun de ces styles correspond à un niveau
d'autonomie de l'employé. Face à un agent peu compétent et
peu motivé, le leader sera directif. Si l'individu est motivé et
peu compétent, le manager sera persuasif. Si le collaborateur est peu
motivé et compétent, le style de management sera participatif.
Enfin, si l'agent est motivé et compétent, le cadre utilisera le
style délégatif. Le management situationnel a l'immense avantage
d'aider les leaders à individualiser leur façon de diriger. Mais
il est difficile à mettre en pratique parce que les distinctions entre
persuasif et participatif, et entre participatif et délégatif ne
sont pas très facile à manipuler sur le terrain. De plus, les
degrés de compétence et de motivation des agents sont difficiles
à déterminer.106
Le management situationnel est donc, on le constate, une
méthode complète qui permet à chaque manager de trouver la
bonne formule selon le contexte, il doit mettre en oeuvre les techniques
précises de management en adéquation avec la situation.
Cependant, ce type de management reste complexe car particulièrement
chronophage pour le cadre, en fonction de la taille de son équipe, il
n'est pas évident de discerner correctement toutes les
compétences et toutes les aspirations de ses agents.
1.3.3.2 Le management participatif
Le management participatif a pour origine la Renaissance
Italienne (« compagnie italienne » où tous les
membres d'une famille travaillent en collaboration). Mais sa popularisation a
été faite par Georges ARCHIER et Hervé SERIEYX dans leur
ouvrage « L'entreprise du troisième type ». Achille
WEINBERG107 énumère les principaux types d'actions
à mettre en oeuvre dans un management participatif. Il s'agit de
privilégier la communication interne, de placer les cadres en tant que
leaders et animateurs de l'équipe, de mettre en avant les «
attitudes et les problèmes du personnel », de promouvoir
le travail en petits groupes et enfin de gérer la formation du
personnel. Une stratégie en 4 temps peut être mise en place :
détecter
105 « Le management situationnel ».
http://www.keyros.net/categorie-392640.html
consulté le 09.04.2012.
106 TISSIER, Dominique. Management situationnel 1 - Les voies
de l'autonomie et de la délégaion. Paris, INSEP, 1988, 191
p.
107 WEINBERG, A. Le management participatif, principes,
techniques et
limites.
doc-aea.aide-etaction.org/data/anne/le_management.doc consulté
le 28.04.2012. Sciences humaines 2003, p.33 et p.34.
les potentiels, donner envie aux acteurs de participer au
projet, oser déléguer et enfin mettre en valeur les acteurs,
leurs aptitudes et leurs compétences.108
Une délégation bien construite représente
un effet levier, autant sur le plan humain que sur le plan organisationnel. En
effet, d'une part, la délégation permet à l'agent
délégataire de gagner en autonomie, de valoriser ses
compétences, et d'autre part, à l'organisation d'utiliser le
temps de travail du cadre pour d'autres actions à mettre en oeuvre.
Nathalie CORTES précise que « le management participatif est un
mode d'animation visant à susciter l'engagement et la contribution des
professionnels à l'innovation et à la progression des
performances de l'institution ».109
Le manager doit, notamment, présenter la mission et les
enjeux afin de mesurer le degré d'accord des équipes. Il explique
également les raisons du choix, précise les objectifs à
atteindre et le niveau d'exigence qui s'y rattache. Le travail sur le sens est
très important, et une vérification de la compréhension de
la démarche est nécessaire.
Cependant, il existe des limites à ce type de
management. Elles sont essentiellement dues aux acteurs. En effet, «
la matière humaine n'est pas aisément malléable
»110, le management participatif est optimal uniquement si les
agents sont investis, motivés, s'il n'existe pas de conflit dans les
groupes de travail, si la dynamique ne s'essouffle pas. Autant dire que cela
paraît compliqué, surtout lorsque les projets à mener sont
longs et fastidieux pour les équipes. Le management participatif est
souvent mis en oeuvre pour accompagner les changements dans une
organisation.111 Mais un essoufflement des équipes est
fréquent dans ce type de management : le rôle du cadre est alors
très important afin de dynamiser ses équipes.
1.3.3.3 Le management par la qualité
Créée en 1987, la norme ISO 9001 est
basée sur 8 principes112: l'écoute client, le
leadership, l'implication du personnel, l'approche processus, le management par
approche système, l'amélioration continue, l'approche factuelle
pour la prise de décision et les relations mutuellement
bénéfiques avec les fournisseurs. Ces fondements montrent que
« qualité » et « management » sont deux notions
étroitement liées. En 1993, Lucien CRUCHANT, ingénieur,
précise que « la qualité est une source d'inspiration,
un moteur, pour le management de l'entreprise ».113
Corinne SLIWKA explique également que l'amélioration continue des
pratiques professionnelles peut constituer un axe de management, en effet,
« l'amélioration des pratiques permet de développer les
compétences ».114 Enfin, Michael BALLE, docteur en
sociologie, et Marie Noëlle CHAMPION-DAVILLER, consultante en
108 CALLEBAUT, O. Le management participatif au service d'un
projet virtuel. Soins cadres, n°51, 2004, p. 68.
109 CORTES, Nathalie. Manuel de secours à l'usage des
cadres de santé. Rueil-Malmaison, Lamarre, 2010, p. 117.
110 WEINBERG, A. Le management participatif, principes,
techniques et
limites.
doc-aea.aide-etaction.org/data/anne/le_management.doc consulté
le 28.04.2012. Sciences humaines 2003, p.33 et p.34.
111 DUCHAMP, D. Management participatif du changement dans les
hôpitaux locaux. Gestions hospitalières n°464, Mars
2007, pages 183 à 186.
112 « Système de management de la qualité
». http://www.isocele.com/ consulté le 09.04.2012.
113 CRUCHANT, Lucien. La qualité. Paris, Editions
PUF, 1993, p. 101.
114 SLIWKA, C. La place de l'encadrement et du cadre de
santé. Objectifs Soins n°148, AoûtSeptembre 2006,
pages 21 à 23.
démarche qualité, écrivent que «
le management par la qualité peut apporter aux équipes
soignantes des principes, des techniques, des recettes qui permettent de
travailler plus rigoureusement, de se coordonner avec plus de facilité,
d'éviter les dérapages et au total, de fournir une meilleure
prestation de soins. »115
A l'heure actuelle, le management de la qualité recoupe
le management par objectifs ou le management par projets : ce sont des
incontournables dans les dynamiques d'entreprises et des formations sont
d'ailleurs proposées aux cadres afin d'apprendre à les utiliser
dans leurs organisations.
En effet, « le management par objectifs est le seul
qui permette une vraie responsabilisation des individus, car, une fois
fixé, l'objectif permet à chacun de se prendre en charge et
d'organiser son travail comme il le souhaite. ».116 Il
permet de définir ce que l'on veut obtenir et de décider des
actions à mener pour y arriver. Il passe également par une phase
d'analyse et de progression ; il est assimilé à la méthode
PDCA dans le management de la qualité.
« Le management par objectifs est aussi une
méthode favorisant la communication et la motivation, source
d'efficacité au travail. Faire participer un collaborateur à
l'élaboration d'objectifs clairs, suivre avec lui les actions en cours
par le biais d'une discussion collective, définir de nouveaux objectifs
en concertation, parvenir à la mise en place d'outils
d'amélioration. c'est le rendre acteur et responsable de son
travail »117 explique Alexandre SIMONET, consultant en
ressources humaines.
Après cet exposé conceptuel, la méthode
d'enquete utilisée va être décrite et ses résultats
exploités afin d'affirmer ou d'infirmer l'hypothèse de ce travail
de recherche, à savoir : par un management participatif, le
cadre de santé permet à l'équipe de s'approprier les
changements induits par la démarche qualité en laboratoire
d'analyses biomédicales.
115 BALLE, Michael. CHAMPION-DAVILLER, Marie
Noëlle. Organiser les services de soins : le management par la
qualité. Paris, Masson, 2004, p. 1.
116 « Management par objectifs : check-list ».
http://www.keyros.net/categorie-343337.html
consulté le 09.04.2012.
117 « Management par objectifs : la culture de
l'efficacité ».
http://reseauexperts.over-blog.com/articlemanagement-par-objectifs-73780673.html
consulté le 09.04.2012.
2 L'ENQUETE 2.1 La
démarche
2.1.1 Choix des outils et de la population
Afin de répondre au mieux à mon
hypothèse, il m'a semblé pertinent de recueillir à la fois
les points de vue des cadres de santé et ceux des TLAB. Pour ce faire,
j'ai d'un côté, réalisé des entretiens
semi-directifs avec les cadres afin de comprendre leurs perceptions et leurs
approches dans la démarche qualité, et d'un autre
côté, j'ai distribué des questionnaires aux TLAB, dans le
but de solliciter une grande population et ainsi de recueillir un maximum de
réponses sur la problématique de la qualité.
J'ai réalisé cinq entretiens individuels
semi-directifs avec des cadres de santé de laboratoires et
distribué 366 questionnaires à des TLAB. En définissant
une zone d'enquête autour d'une grande ville universitaire, ma population
cible est représentative des 2 professions ; 38% des cadres de la zone
ont été interrogés et 85% des TLAB ont reçu le
questionnaire à remplir. En effet, j'ai recensé 13 cadres de
laboratoire et 428 TLAB dans la zone concernée, en contactant les
différents hôpitaux publics. L'enquête concerne 4
établissements différents.
2.1.2 Les autorisations
Afin de réaliser cette enquête, j'ai
sollicité les autorisations des différents cadres
supérieurs et/ou directeurs des soins des établissements
concernés. J'ai obtenu tous les accords nécessaires, aussi bien
pour la distribution des questionnaires que pour m'entretenir avec les cadres
de santé de laboratoire.
J'ai cependant rencontré quelques difficultés.
Trois cadres de santé de laboratoire, pris par le temps, n'ont pu
s'entretenir avec moi. De plus, lors de la distribution des questionnaires, les
biologistes d'un laboratoire étaient craintifs quant à la
diffusion et au respect de l'anonymat des réponses, ils avaient alors,
dans un premier temps, interdit à leurs TLAB de répondre.
Finalement, après avoir donné des explications
complémentaires sur la finalité de cette enquête, les TLAB
ont été autorisés à compléter le document
(certains n'ont tout de méme pas rempli la partie concerant les
renseignements sociodémographiques).
2.2 Les résultats
2.2.1 Les entretiens avec les cadres de santé
Le guide d'entretien utilisé est présenté
en annexe III. Il a été testé lors d'un entretien avec un
cadre de santé de laboratoire, et suite à cela une question a
été ajoutée et une autre a été
modifiée. Il comporte 12 questions. La retranscription n'est pas jointe
à ce travail afin de respecter au mieux l'anonymat des cadres
sollicités. Cependant, les pages présentées pour les
citations des interviewés correspondent à l'écrit de
retranscription.
2.2.1.1 Résultats bruts
- Renseignements socioprofessionnels
Le tableau 1 (« Renseignements socio professionnels »)
présente les informations socio professionnels des différents
cadres interviewés :
Entretien 1
Entretien 2
Entretien 3
Entretien 4
Entretien 5
Sexe
Hôpital
F
CHU
F
CHU
F
CH
F
CH
M
CH
Service (s)
pris en charge par le cadre
Microbiologie + Hygiène
Anatomie Pathologie + Cytogénétique +
Génétique
médicale
|
Polyvalent
Microbiologie
+ une équipe d'ASH118
Polyvalent
Date d'obtention du diplôme de
cadre
2007
Licence en
sciences sanitaires et
sociales
|
2009
Master 1 en
gestion humaine + diplôme de responsable de gestion
|
2011
DU de Management des organisations sanitaires
et sociales, un diplôme d'analyses par la
valeur, théorie d'un DU de droit
2009
Par ancienneté
NON
|
Nombre d'années d'exercice du métier de
cadre
|
5
|
5
|
< 1
|
5
|
30
|
Nombre d'années dans le service
|
5
|
3
|
8
|
30
|
39
|
Nombre de personnels en charge
|
92
|
64
|
48
|
32
|
29
|
Tableau 1 : Renseignements socio professionnels.
Pour les cadres diplômés de l'IFCS,
l'année d'obtention du diplôme est récente, moins de 6 ans,
ce qui correspond à 2 ans près, au nombre d'années
passées en tant que faisant-fonction. Les cadres sont « fraichement
» diplômés pour 2 raisons : tous les IFCS de France n'ont pas
l'agrément pour accueillir des futurs cadres de la filière TLAB,
de plus, ce métier est peu connu et peu sollicité car inexistant
dans les laboratoires privés. Les 2 cadres de CHU ont des équipes
de plus de 60 agents à gérer. 3 cadres sur 5 ont passé
plus de 5 ans dans le service dans lequel ils exercent avant de prendre leur
fonction de cadre : ce sont les 3 cadres de CH.
- La qualité
- Question 1
La première question « Quelles sont vos principales
missions ? » est posée afin de cerner la place de la qualité
dans le travail quotidien des cadres.
118 Agent des Services Hospitaliers
Tous les interrogés citent dans un premier temps la
gestion des ressources humaines (RH) et les commandes. Un des cadres
précise « je pense qu'on intervient dans tout le processus RH,
du recrutement jusqu'à l'évaluation " (Entretien 2, p.13).
La majorité des interviewés ajoute à ces deux items la
surveillance de l'hygiène, de la sécurité et des
équipements. Trois cadres expriment leur implication dans la
qualité. Il s'agit des trois cadres de CH. L'un d'eux précise
qu'il est également responsable de la gestion documentaire
qualité institutionnelle (en plus de celle de son laboratoire).
Ces réponses recoupent les explications données
dans le cadre conceptuel (Chapitre 1.3.2.2). En effet, le coeur de
métier pour les cadres est la gestion humaine. Dans le milieu
hospitalier, l'accent est également naturellement mis sur
l'hygiène et la sécurité. Enfin, comme l'explique Claude
AROMATARIO, psycho-sociologue du travail, « sans les cadres, pas de
démarche qualité ".119
- Question 2
Cette seconde question concerne le rôle des cadres dans
la démarche qualité. Cette interrogation a pour finalité
de comprendre le positionnement de chaque cadre par rapport à la
démarche qualité et surtout de donner les limites de
l'implication de ce dernier dans le projet.
La majorité des cadres explique que leur rôle
principal est essentiellement formalisé dans la communication avec les
équipes, il faut « de l'information et de la communication pour
faire passer le message " (Entretien 4, p.27). L'un d'eux précise
qu'il est le lien direct entre les diverses acteurs de santé : «
mon rôle est tout à fait un rôle de coordination entre
les différents professionnels " (Entretien 1, p.1). Trois
interviewés insistent également sur la priorité
donnée pour libérer du temps dédié à la
qualité aux TLAB. Enfin, les trois cadres de CH développent leur
position de soutien, d'aide et de moteur pour leurs équipes. Travaillant
en binôme avec une animatrice qualité, un des cadres parle
méme d'un « binôme locomotive " (Entretien 5,
p.33).
Ces données concordent parfaitement avec la place de la
communication dans l'accompagnement des changements ou des projets (Chapitre
1.2.3.2) ainsi qu'avec la conception du cadre comme leader et animateur
(Chapitre 1.3.2.2). Le cadre a pour mission principale de gérer ses
agents, le tout dans un climat dynamique et motivant. Il accompagne les
équipes à travers une communication renforcée. Les cadres
« doivent aider et guider leurs collaborateurs à évoluer
individuellement ".120
- Question 3
Cette question porte sur les formations « qualité
" des cadres de santé. Elle permet de s'assurer de la bonne
compréhension du projet par les cadres de santé de
laboratoire.
Toutes les personnes interrogées ont suivi des
formations « qualité ". Une sensibilisation à la norme NF EN
ISO 15189 et à la démarche qualité a été
suivie par les cinq cadres. Les trois laboratoires de CH sont suivis par un
même organisme extérieur à leur établissement dans
leur démarche qualité. Aussi, les cadres de ces
119 AROMATARIO C. « La qualité : des écueils
à éviter... " p.7.
http://cadredesante.com/spip/spip.php?article219
consulté le 02.10.2011.
120 BALOGUN, Julia. HOPE HAILEY, Veronica. Stratégies
du changement. Paris, Pearson Education, 2005, p.201.
derniers ont participé à une formation
spécifique « ressources humaines ", mais également une
formation métrologie (deux interviewés), hygiène
sécurité (un interviewé) et contrôles qualité
(un interviewé). Les deux cadres de CHU ont suivi une formation «
pilote de processus », et l'un d'entre eux a également suivi des
formations « audit " et « rédaction documentaire " (Entretien
2).
Ces renseignements montrent que les cadres sont formés
à la qualité. La norme NF EN ISO 15189, applicable aux LBM est
complexe (Chapitre 1.1.6.3), ce qui confirme l'importance de la formation des
managers. Les écrits expliquent que « la stratégie
globale et descendante consiste à réaliser une action de
sensibilisation de la quasi-totalité du personnel de l'hôpital aux
démarches d'assurance qualité et à assurer la formation
systématique de l'encadrement ".121
- Question 4
Cette question considère le ressenti des équipes
par rapport à la démarche qualité. Elle permet de
comprendre aux mieux les difficultés rencontrées sur le terrain,
et, au regard de l'hypothèse de ce travail, elle éclaire
l'appropriation de la démarche par les équipes.
Tous les cadres interrogés rencontrent des
difficultés avec les équipes en relation avec la démarche
qualité. Diverses raisons sont exposées. Les principales sont un
manque de temps et de personnel (trois entretiens). En effet, « la
qualité est le « parent pauvre » du laboratoire "
(Entretien 5, p.34). Un interviewé souligne que cela « n'avance
pas aussi vite que l'on voudrait, pour qu'ils [les TLAB] voient
vraiment que ce qu'ils font ce n'est pas que du papier, mais que ça
impacte sur le terrain " (Entretien 2, p.12). Le travail sur le sens est
également mis en avant, en effet « au début, l'approche
qualité avait fait peur parce que les gens ne comprenaient rien "
(Entretien 1, p.2). La dernière difficulté citée est celle
d'un vécu négatif d'une ancienne démarche qualité
non aboutie (Entretien 3).
Malgré ces difficultés, la démarche est
acceptée. La prise de recul et les explications dispensées, que
ce soit par le cadre ou par le qualiticien aident les équipes à
concevoir la démarche qualité : « La qualiticienne leur
a fait une formation au départ pour prendre conscience de cette
démarche " (Entretien 3, p.22). Parmi les informations
données, un cadre explique qu'il a fait comprendre aux agents l'enjeu
professionnel de la démarche qualité, et l'éventuelle
fermeture du laboratoire en cas de « non accréditation ".
Enfin, trois cadres soulignent l'importance de la mise en
place de la démarche sur une petite entité (une seule paillasse,
cinq ou six agents concernés) du laboratoire : « on peut
profiter de ça pour essayer de l'étendre au reste du laboratoire
" (Entretien 2, p.11), « ça a quand même mis en
place une dynamique intéressante pour l'ensemble de la
microbiologie " (Entretien 4, p.27).
Dans le cadre conceptuel, l'appropriation d'un projet par les
équipes est mise en avant dans les stratégies de conduite du
changement (Chapitre 1.2.3.1). L'analyse de ces deux questions montre qu'un
travail sur le sens a été réalisé, à travers
des explications et des informations. Enfin, l'exemplarité du travail en
« petites équipes "
121 QUARANTA, Jean-François. LETEURTRE, Hervé et
al. La qualité hospitalière. Paris, BergerLevrault,
1999, p.307.
est exposée, avec l'utilité d'une dynamique et
d'une motivation dans le travail (Chapitre 1.3.2.1), pouvant s'étendre
à l'ensemble du service.
- Question 5
Afin de mesurer le degré d'implication des agents dans
la démarche qualité, il est intéressant de recueillir des
informations sur leur compréhension du principe fondamental de toute
démarche qualité : l'amélioration continue (Chapitre
1.1.3.2).
Compréhension du
principe d'TPéliorThion continue de la qualité par
les équipes
Entretien 1
|
Entretien 2
|
Entretien 3
|
Entretien 4
|
Entretien 5
|
60%
|
30%
|
25%
|
20%
|
40%
|
Tableau 2 : Compréhension du principe
d'amélioration continue.
Le tableau 2 (« Compréhension du principe
d'amélioration continue ") présente les pourcentages estimatifs
donnés par les cadres de la proportion d'agents de leurs équipes
ayant compris le principe d'amélioration continue. Suite à leurs
observations sur le terrain, la majorité des cadres interrogés ne
donnent pas un pourcentage très important à cette
compréhension (en moyenne inférieur à 50%). Le cadre
donnant le pourcentage le plus élevé explique que «
chaque personne a été sensibilisée au fait de bien
penser à déclarer toute situation qui pourrait présenter
un risque " (Entretien 1, p.4). Les cadres se basent sur leurs
observations quotidiennes et ces données seront comparées
à celles recueillies auprès des TLAB dans les questionnaires.
- Le changement
- Question 6
La démarche qualité est source de changements
et, au regard de l'hypothèse de ce travail, il est important de
connaître les différents types de changements à
gérer dans les laboratoires hospitaliers.
Les changements mis en avant lors des entretiens sont soit de
type « amélioration continue ", liés aux acteurs, soit de
type « organisationnel ", liés aux laboratoires.
Tous les cadres interrogés mentionnent dans un premier
temps la mise en place et le suivi de feuilles de non conformité, encore
appelées feuilles d'évènement indésirable ou
feuilles de réclamation, selon les services. L'analyse de ces fiches
permet d'entrer directement dans le vif de la démarche qualité,
à savoir le processus d'amélioration continue et ainsi de
proposer des axes d'amélioration dans le travail routinier.
Dans un second temps, la majorité des
interviewés détaille des changements organisationnels mis en
place dans leur laboratoire. Il s'agit soit de la mise en place de
référents de processus supports dans chaque secteur
d'activité (commande, hygiène), soit de la création d'un
poste qualité dédié sur lequel les TLAB « tournent "
chaque semaine, soit encore, de la modification des plages horaires de travail
afin de trouver « un temps qui pourra être dédié
pour certaines personnes à la
qualité " (Entretien 5, p.34). Enfin, deux
cadres mentionnent également une augmentation de la
traçabilité et de la rédaction documentaire, rendant
« le poste beaucoup plus lourd " (Entretien 4, p.28).
Au regard du cadre conceptuel, des changements sont
effectivement directement liés au projet d'accréditation des LBM
(Chapitre 1.1.6.3). En effet, dictés par une norme, les changements sont
aussi bien liés aux institutions (ici les laboratoires et leur
organisation) qu'aux acteurs (à travers les feuilles de non
conformités) (Chapitre 1.2.1.2) ; deux types de changements
proposés par Philippe BERNOUX122 se retrouvent dans cette
analyse.
- Question 7
L'hypothèse de ce travail de recherche évoque
l'appropriation des changements par les équipes, par conséquent,
il est important de connaître le ressenti des équipes face aux
changements dus à la démarche qualité.
Trois cadres interrogés ont été
confrontés à de réelles résistances au changement.
La peur du changement est largement évoquée dans la phrase
suivante : « on a toujours fait comme ça, on ne va pas
changer " (Entretien 2, p.19). La notion de perte de pouvoir se traduit
quant à elle par de la « dénonciation dans les fiches
d'évènements indésirables " (Entretien 4, p.29).
Enfin, une remise en cause des conséquences s'exprime à travers
ce constat exprimé par les équipes d'un laboratoire : «
il n'y en a que pour la qualité et qu'importe si les
résultats sont donnés " (Entretien 5, p.37). Les deux autres
cadres ne ressentent pas de grandes résistances aux changements. Dans un
premier cas, le cadre évoque le « respect de la norme "
(Entretien 1, p.4) et une égalité des agents devant ce constat,
tout le monde s'implique ; il n'y a pas le choix. Dans un second cas, la
création d'un poste qualité est approuvée par les
équipes, mais les TLAB ne travaillent alors plus sur la démarche
qualité pendant leur temps à la paillasse.
Les résistances au changement sont présentes
dans l'ensemble des laboratoires, mais à des degrés
différents. Cette analyse montre que les changements touchent les agents
essentiellement du côté psychologique (sentiment de peur,
interrogation sur l'avenir) et du côté sociologique (perte du
pouvoir, de la pseudo hiérarchie entre les TLAB). Les explications
données par Jak JABES123 sont ici parfaitement
illustrées.
- Question 8
Les résistances précédemment
décrites amènent à s'interroger sur la conduite du
changement. Le positionnement du cadre dans ces situations est maintenant
questionné.
Tous les enquêtés mentionnent la communication
comme « la " solution aux résistances, et cela à travers le
questionnement, l'écoute, les explications, les informations ; «
la communication, c'est vraiment primordial pour qu'ils [les TLAB]
comprennent " (Entretien 3, p.24). Un cadre renforce encore cette
idée de communication en instaurant un sentiment de crainte dans son
équipe : « laboratoires non accrédités,
laboratoires fermés (...) et là, on a touché à
l'avenir
122 BERNOUX Philippe. Sociologie du changement dans les
entreprises et les organisations. Paris, Editions du Seuil, 2004, pages 81
à 116.
123 AUBERT Nicole, GRUERE Jean Pierre et al. Management -
Aspects humains et organisations. Paris, PUF, 1996, pages 593 à
633.
professionnel des gens » (Entretien 5, p.37). Un
interviewé explique également la place de l'accompagnement, et du
temps nécessaire à l'explication des changements.
Les différentes phases de la conduite du changement
décrites précédemment dans le cadre conceptuel (Chapitre
1.2.3.1) ont comme fil conducteur la communication. Corinne
SLIWKA124 met en avant la place du cadre dans la conduite du
changement, quant à Régine DELPLANQUE125, elle
confirme l'importance de la communication dans cette dernière. J-F.
QUARANTA précise que, dans la démarche qualité, «
rassurer, former et gratifier les différents acteurs est
l'étape la plus difficile, car, bien qu'ayant été
préparés au changement, les agents vivent, dans un premier temps,
cette expérience comme difficile avant de s'habituer à la
nouvelle situation et de pouvoir accepter les avantages qu'elle
représente pour eux. »126
- Le management
- Question 9
Pour mettre en place un management participatif dans un
service, il est indispensable de promouvoir la communication et l'implication
du personnel. Afin de savoir s'il est possible de réaliser cela, il est
nécessaire de comprendre les stratégies d'accompagnement des
cadres dans la démarche qualité et de connaître les moyens
humains et financiers disponibles dans leur service.
Pour l'ensemble des cadres sondés, l'accompagnement dans
la démarche qualitépasse par la communication. Ces
données recoupent celles citées ultérieurement
concernant la conduite du changement. Trois cadres
précisent également qu'il faut impliquer le personnel : «
je préfère passer par l'étape d'implication du
personnel » (Entretien 1, p.6). Ils pensent également qu'il
est nécessaire en tant que cadre de s'investir dans la démarche,
par des étapes de réflexion et d'écoute des
difficultés : « on parle régulièrement
qualité, cela permet de réfléchir ensemble (...) ça
questionne sur les pratiques » (Entretien 3, p.26).
Les interviewés pensent unanimement que les moyens
alloués pour la démarche qualité sont insuffisants. Quatre
d'entre eux disposent tout de méme d'un qualiticien extérieur,
embauché par leur institution, soit à temps plein, soit à
mi-temps. Au niveau des ressources budgétaires, de nombreux freins sont
déplorés : impossibilité d'envoyer des TLAB en formation
« qualité », matériel vétuste non
remplacé ou encore refus d'investissement dans un système
d'exploitation de données de métrologie (« la
métrologie, nous la faisons en relevé manuscrit »
(Entretien 5, p.38)). L'un des cinq cadres n'a pas de qualiticien dans son
laboratoire et explique : « on n'a pas le temps, on n'arrive
déjà pas à faire le travail quotidien »
(Entretien 1, p.5).
La communication est au coeur de l'accompagnement, cependant,
un manque important de moyens est à noter. J-F. QUARANTA et ses
collaborateurs expliquent que « la communication interne doit
être utilisée comme un outil d'accompagnement,
124 SLIWKA, C. La place de l'encadrement et du cadre de
santé. Objectifs Soins. N°148, août, septembre 2006,
pages 21 à 23.
125 DELPLANQUE, R. Stratégie de changement, comment
gérer la crise et piloter la transformation négociée ? .
Soins Cadres de Santé. Supplément au n°67,
août 2008, pages S8 à S11.
126 QUARANTA, Jean-François. LETEURTRE, Hervé et
al. La qualité hospitalière. Paris, BergerLevrault,
1999, p.91.
car elle permet de favoriser l'expression des
salariés et d'assurer une dynamique de progrès.
».127 Il faut communiquer rapidement pour entraîner
les agents dans une dynamique.
Suite à l'analyse des réponses, on constate que
méme si le cadre tente de s'investir et de communiquer avec ses
équipes et de les impliquer, le manque de moyens humains et financiers
reste un frein à l'accompagnement. En effet, utiliser du matériel
inadéquat à un poste de travail est très chronophage. De
plus, l'absence de personnel dédié à la qualité
ralentit la dynamique au sein du service, les cadres ne pouvant assurer seuls
l'entière gestion d'un tel projet.
- Question 10
Les soutiens éventuels du cadre dans une
démarche qualité sont naturellement les biologistes. Leur statut
leur donne une légitimité inéluctable. Il est donc
important de connaître leur positionnement dans le projet.
L'ensemble des cadres sollicités estime que la place
des biologistes est primordiale. Ils sont impliqués essentiellement au
niveau analytique et/ou en tant que pilotes de processus. En effet, les
interviewés expliquent qu' « ils vont s'occuper de tout ce qui
est validation de méthode, tout ce qui est analytique »
(Entretien 1, p.6), ou encore qu' « ils s'impliquent aussi dans le
sens où ils valident et approuvent assez régulièrement les
modes opératoires et les procédures rédigées
» (Entretien 3, p.25). Cependant, une des personnes
interrogées regrette que tous les biologistes ne s'investissent pas
pleinement dans la démarche.
Les biologistes ont donc un rôle important à
jouer dans le projet d'accréditation. Ils sont force de proposition et
suivent essentiellement les processus analytiques dans la démarche
qualité. Cependant, suite à l'ordonnance de 2010, le rôle
des biologistes est également dans les phases préanalytiques et
postanalytiques. Ils doivent aider au choix des prescriptions. Comme le
précise Claude AROMATARIO, « c'est une démarche
collective d'amélioration continue des pratiques professionnelles
à tous les niveaux »128, et « tous les
acteurs de santé sont responsables de la qualité
»129.
- Question 11
William DEMING met en avant quatorze points essentiels dans le
fonctionnement de l'amélioration continue. Le dernier explique que la
qualité est l'affaire de tous. Aussi le management participatif semble
à priori le système le plus adéquat à mettre en
place pour mener à bien une démarche qualité.
Les cinq cadres de santé de laboratoire
sollicités estiment que le type de management idéal dans un
projet qualité est un management participatif. Deux cadres s'expriment
à ce sujet en disant : « c'est parfait » (Entretien
4, p.30) ou encore « c'est important dans le domaine de la
qualité » (Entretien 3, p.25). Les cadres essaient de
solliciter tout le personnel dans le projet ; « chaque personne est
référente de quelque chose dans son secteur »
(Entretien 1, p.5), « ils ont tous un plan d'action
personnalisé » (Entretien 5, p.34). Les avantages de cette
méthode sont effectivement une implication de l'ensemble du personnel ce
qui permet de les « motiver plus à
127 QUARANTA, Jean-François. LETEURTRE, Hervé et
al. La qualité hospitalière. Paris, BergerLevrault,
1999, p.40.
128 AROMATARIO C. « La qualité : des écueils
à éviter... », p.6.
http://cadredesante.com/spip/spip.php?article219
consulté le 02.10.2011.
129 Ibid.
appliquer ce qu'ils ont rédigés "
(Entretien 3, p.25). Cependant, même si dans les grandes équipes
(supérieures à 50 agents) des groupes de travail qualité
ont été formés afin de réfléchir ensemble
à la mise en place d'actions d'amélioration, ces derniers
manquent de temps pour se rencontrer, pris dans la routine, ils n'arrivent pas
à avancer dans le projet. Dans les services plus petits, il n'y a pas de
formation de groupe de travail.
Au regard de la définition du management participatif
présentée précédemment (Chapitre 1.3.3.2), les
cadres de santé interrogés, convaincus de l'efficacité
d'une telle méthode, n'arrivent cependant pas à l'appliquer. En
effet, bien plus que l'implication de l'ensemble du personnel, le management
participatif permet aux agents de gagner en autonomie et en motivation par la
mise en place d'un système de délégation, mais aussi par
la valorisation de leur travail et de leur réflexion autour d'un projet.
Comme l'explique Achille WEINBERG le management participatif nécessite
de la communication, une position de leader et d'animateur de la part du cadre
et enfin du personnel formé travaillant en groupe de
réflexion.
- Question 12
Au final, l'interrogation se porte sur le type de management
utilisé par les cadres interviewés. Pour cela, lors des
entretiens, j'ai présenté succinctement différents types
de management (participatif, situationnel, par objectifs) aux cadres.
Ces derniers ont répondu unanimement que dans la
démarche qualité, ils utilisent, au regard des définitions
données, un management par objectifs. Les agents ont des «
missions " (Entretien 2, p.15), des « fiches d'objectifs
" (Entretien 3, p.26), ou encore des « plans d'action
personnalisés " (Entretien 5, p.34) à suivre, le tout en
respectant des échéances.
Dans le cadre conceptuel, le management par objectifs est
présenté conjointement au management par la qualité
(Chapitre 1.3.3.3). Il est peu connu, passerelle entre un style directif et un
style participatif. En effet, même si tous les agents se sentent
concernés dans ce type de management, les instructions données et
les objectifs présentés ont un caractère directif qui peut
être mal perçu.
2.2.1.2 Discussion
Qu'il s'agisse de l'importance de la communication dans
l'accompagnement des changements, des formations reçues, de la place des
ressources humaines dans les missions quotidiennes ou encore de l'importance
des biologistes dans la démarche qualité, les cadres de
santé de laboratoire interrogés ont de nombreux avis communs sur
la démarche qualité.
Cependant, une grande différence est à noter
entre les cadres ayant des équipes très importantes (plus de 60
agents) et ceux ayant des équipes « normales " (bien qu'une
équipe de 48 agents soit également conséquente). Tout
d'abord, l'interrogation peut se porter sur le type d'hôpital où
exercent ces cadres. En effet, les deux cadres ayant les plus grandes
équipes travaillent dans un CHU et les trois autres dans un CH.
Existe-t-il une corrélation entre ces données ? Les moyens
humains sont-ils plus restreints dans un CHU que dans un CH? Cette question
soulève un autre constat, celui de la place de la qualité dans
les missions du cadre. En effet, les deux cadres ayant une grande équipe
à gérer ne citent pas spontanément la qualité dans
leurs missions. La taille des équipes impacte-t-elle sur les
priorités des cadres? Occupés par une routine trop chronophage,
les projets sont-ils laissés de côté par ces deux cadres ?
Comment la proximité est-elle encore possible dans de telles conditions
?
Comment concevoir un accompagnement et des échanges
avec des équipes de plus de 60 agents ? Une réponse à ses
interrogations se profile au travers des réponses données par les
cadres. Les deux cadres de CHU expliquent, comme leurs confrères, que la
communication et l'information ont une place prépondérante dans
la conduite du changement et dans celle des projets. Cependant, leurs discours
ne font pas ressortir les notions d'aide ou de soutien mentionnées par
leurs collègues de CH. Comment soutenir des équipes aussi
importantes et les motiver dans un même projet?
Le deuxième point qui interpelle lors de l'analyse de
ces entretiens, est celui du management participatif. En effet, les cadres sont
convaincus de l'efficacité de la mise en place d'un management
participatif, cependant, ils n'arrivent pas concrètement à le
mettre en place, ou du moins qu'une partie. Ce style de management, qui
nécessite la participation de tous, l'implication et surtout la
création de groupes de travail, est-il toujours d'actualité ?
Dans un contexte économique où les hôpitaux français
mettent en place des plans de retour à l'équilibre, les cadres de
proximité peuvent-ils encore croire en ce type de gestion ? Au regard
des résultats de l'enquête, le management par objectifs a
actuellement toute sa place dans les laboratoires hospitaliers. Ce management,
laissant une marge d'autonomie aux agents et impliquant l'ensemble du personnel
est-il la solution à mettre en place dans l'accompagnement des projets
?
Enfin, le dernier constat sur lequel il paraît
intéressant de s'interroger est celui du management « à
l'ancienneté ». En effet, l'entretien 5, réalisé avec
un cadre nommé par ancienneté, montre quelques
particularités. Les réponses données interpellent. Ce
cadre, très investi dans la démarche qualité, prône
un management par objectifs à travers des « plans d'actions
personnalisés ». Ses agents sont tous très investis
dans la démarche d'accréditation, et l'avancement du projet est
régulier. Mais pour réussir à motiver ses agents, il parle
d'une éventuelle fermeture du laboratoire si celui-ci ne parvient pas
à être accrédité. Est-il nécessaire, afin
d'obtenir l'adhésion des agents, de mettre en avant ce type d'argument ?
Son statut, d'ancien membre de l'équipe des techniciens devenu cadre,
donne-t-il à ce cadre une légitimité et un pouvoir
inconditionnel sur ses agents ? Son style de management fonctionne. N'est-ce
pas simplement dû à un nombre adéquat d'agents à
gérer ?
Toutes ces interrogations, sans réponses, seront reprises
ultérieurement lors de la synthèse des deux outils
d'enquête.
2.2.2 Les questionnaires aux techniciens de laboratoire
Le questionnaire est présenté en annexe IV. Il
comporte 17 questions fermées, 12 questions ouvertes, 6 questions
semi-ouvertes et 4 questions numéraires. Sur les 366 documents
distribués, 147 me sont revenus, soit 40,2 % de retours. Ces
données me permettent d'étendre mes résultats à
l'ensemble de la population des TLAB avec un taux d'erreur de 6,35%.
Les règles statistiques appliquées sont les
suivantes: n (taille de l'échantillon) =1/(0,06352)=245,7.
Comme ma population est supérieure à la taille de
l'échantillon,
j'applique un facteur de correction : n'= (366*245,7) /
(366+245,7) = 147 (= nombre de réponses obtenues)130.
2.2.2.1 Résultats bruts
- Renseignements sociodémographiques et
professionnels
La population est constituée de 135 femmes (94%) et 9
hommes (6%). 3 personnes n'ont pas renseigné cet item. La moyenne d'age
des personnes interrogées est de 39 ans, le plus jeune a 20 ans et le
plus âgé 60 ans. Le tableau 3 (« Répartition de la
population interrogée par classes de 10 années »)
présente la répartition des agents par tranches de 10 ans. La
population la plus représentée est celle des TLAB ayant entre 20
et 30 ans.
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Non-répondants
|
8
|
|
20 à < 30 ans
|
40
|
29%
|
30 à < 40 ans
|
30
|
22%
|
40 à < 50 ans
|
32
|
23%
|
50 à < 61 ans
|
37
|
27%
|
Total réponses
|
139
|
100%
|
Tableau 3 : Répartition de la population
interrogée par classe de 10 années.
La question 3 permet de connaître la date d'obtention du
diplôme de TLAB (Tableau 4 : « Années d'obtention du
diplôme »).
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Non-répondants
|
13
|
|
1970 à 1980
|
26
|
19%
|
1980 à 1990
|
30
|
22%
|
1990 à 2000
|
25
|
19%
|
2000 à 2010
|
48
|
36%
|
2010 à 2020
|
5
|
4%
|
Total
|
147
|
100%
|
Tableau 4 : Années d'obtention du diplôme
L'année d'obtention du diplôme de TLAB (Brevet de
Technicien Supérieur, Diplôme Universitaire de Technologie ou
Diplôme d'Etat) est en corrélation avec l'age des personnes
interrogées. Treize personnes n'ont pas répondu, soit parce
qu'ils sont non diplômés, soit parce qu'ils n'ont pas
souhaité répondre.
130 MARIEN, B. BEAUD, J-P. « Guide pratique pour
l'utilisation de la statistique en recherche : le cas des petits
échantillons », p.10.
http://www.sdl.auf.org/IMG/pdf/Guide_de_statistiques.pdf
consulté le 29.04.2012.
12,2 % des personnes interrogées ont un autre
diplôme d'études supérieures (Question 4). On y trouve :
- des licences (44%) de biochimie, biologie cellulaire,
physiologie, anatomie, mais aussi sociologie,
- des licences professionnelles (22%) en anatomie pathologique ou
en qualité,
- des masters (17%) en management de la qualité,
microbiologie et bactériologie, - des maîtrises (11%) concernant
la biochimie et la biologie cellulaire,
- un DU en science du médicament.
Les TLAB viennent de différents laboratoires (Question
5), présentés dans l'histogramme 1 (« Types de services ").
La distinction CHU et CH n'est volontairement pas décrite ici par
laboratoires, afin de respecter au mieux l'anonymat des réponses.
18%
16%
14%
12%
10%
4%
2%
6%
0%
8%
17% 16% 16%
Histogramme 1 : Types de services
13%
12%
4% 4% 4% 4% 4% 3% 3%
En moyenne les TLAB sont depuis 15 ans dans leur laboratoire
d'exercice (question 6).
- Perceptions de la qualité et de
l'accréditation
Afin de comprendre le ressenti des TLAB par rapport à
la démarche qualité, quatre questions sont posées sur
l'évocation du terme « qualité " (Question 7), l'apport de
la démarche qualité au quotidien (Question 8), et sur la notion
de « bon " travail (Questions 9 et 10). Tous les TLAB sollicités
ont répondu aux questions n°7 et 8.
Le terme « qualité " évoque principalement
les mots « procédures " (88%), « amélioration " (61%)
et « obligation " (48%). Les résultats sont mitigés
concernant l'impact sur le temps : 16% lient le terme « qualité "
à une perte de temps et 12% à un gain de temps.
La démarche qualité apporte au quotidien:
- une augmentation de la traçabilité (86%)
- de la sécurité dans le travail au quotidien
(40%)
- de la facilitation dans le travail (23%)
- rien (5%)
Deux items ont été ajoutés à ceux
proposés : l'uniformisation des pratiques (7%) et la surcharge de
travail (5%).
Enfin, à la question : « Faut-il être dans
une démarche qualité pour faire du « bon " travail ? ", les
avis sont mitigés : 53% des TLAB interrogés sont convaincus,
contre 44% d'incertains. Trois remarques pertinentes ont été
faites concernant la définition d'un « bon " travail. En effet,
trois TLAB n'ont pas répondu à la question, s'interrogeant sur la
définition d'un « bon " travail et se demandant si le mot «
bon " rime forcément avec « qualité " dans le monde du
travail.
53% des TLAB pensent qu'il faut être dans une
démarche qualité pour faire du « bon " travail. Les
explications données à ce positionnement sont
présentées dans l'histogramme 2 (« Pourquoi faut-il
être dans une démarche qualité pour faire du « bon "
travail ? ").
Histogramme 2 : Pourquoi faut-il être dans
une démarche qualité pour faire du "bon" travail?
23% 21%
46%
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
6% 5%
Homogénéisation Sécurité dans le
Traçabilité Rédaction Moyens adéquats
des pratiques rendu du résultat documentaire
au patient
Une meilleure homogénéisation des pratiques dans
le travail est mise en avant (46%), arrive ensuite l'augmentation du sentiment
de sécurité dans le résultat rendu au patient (23%), ainsi
que l'application à la traçabilité des actions au
quotidien (21%).
44% des personnes sollicitées pensent que la
démarche qualité n'est pas indispensable pour faire du « bon
" travail. Pour justifier leur point de vue, ils évoquent les raisons
suivantes :
- c'est la conscience professionnelle qui prime (40%)
- du « bon » travail était déjà
fait avant d'être en démarche qualité (30%) - il n'est pas
nécessaire de tout tracer pour faire du « bon " travail (22%) - le
travail pour des patients justifie l'utilisation de moyens adéquats,
performants et de qualité (7%)
- être dans une démarche qualité augmente le
stress au travail et peut empêcher de faire du « bon » travail
(2%)
Le bilan de ces questions permet de mettre en avant un
ressenti plutôt mitigé des équipes par rapport à la
démarche qualité. Pourtant, celle-ci, au regard du cadre
conceptuel, devrait être bénéfique pour les équipes
et générer une motivation des équipes autour du projet
(chapitre 1.1.2.1 : définition de la qualité interne).
- Les changements
Au regard du cadre conceptuel et de l'hypothèse de ce
travail, toute démarche qualité entraîne des changements.
Les TLAB sont tout d'abord questionnés sur les modifications survenues
dans leur laboratoire suite à la mise en place du projet, ainsi que sur
leur utilité. Puis, leur conception de l'amélioration continue et
leur positionnement par rapport à l'obtention de l'accréditation
COFRAC de leur laboratoire sont interrogées.
A la question 11, 16% des TLAB n'ont pas listé de
changements (24 agents). Les répondants mentionnent quant à eux,
les modifications suivantes:
- Mise à jour et/ou rédaction de la documentation
qualité (31%)
- Augmentation de la traçabilité des
activités (27%)
- Augmentation et amélioration des contrôles
métrologiques des équipements (10%)
- Recherche quant à la pertinence des méthodes
utilisées et des matériels (10%) - Modification de l'organisation
du travail (9%)
- Mise en place de nouveaux contrôles de qualité
externes et/ou internes (6%) - Aucune (4%)
- Augmentation de l'informatisation des données (1%)
Les principaux changements concernent la mise à jour de
la documentation qualité et l'augmentation de la
traçabilité. 66% des TLAB estiment ces changements utiles, 25%
des interrogés n'ont pas répondus à cette question et 9%
pensent que des modifications de leurs habitudes de travail ne sont pas
indispensables (question 12).
Un agent sur cinq (30 agents sur 147 interrogés) n'a
pas répondu à la question 13 : « L'amélioration
continue entraîne-t-elle des avantages pour l'organisation au travail ?
». 56% des TLAB ont répondu positivement à cet item contre
44% de réponses négatives.
Graphique 1 : Votre laboratoire sera-t-il
accrédité en 2016?
25%
8%
67%
Oui
Non
Libre : ne sait pas
61 TLAB répertorient les avantages de la façon
suivante (Histogramme 3 : « Liste des avantages ») :
25%
20%
30%
15%
10%
5%
0%
26%
Histogramme 3 : Liste des avantages
18% 18%
12% 11%
8%
5%
1%
Les principaux éléments recensés sont
l'homogénéisation dans le travail (26%), la lisibilité du
travail (à travers la traçabilité entre autres) (18%) et
l'optimisation de l'organisation (18%).
Pour finaliser cette partie, l'interrogation se porte sur
l'éventualité d'une accréditation en 2016 (selon la norme
NF EN ISO 15189) (question 15). 17 agents n'ont pas répondu à
cette question. Le graphique 1 présente les résultats sur ce
point.
Les 86 TLAB ayant répondu positivement, présentent
les justifications suivantes (Histogramme 4 : « Le laboratoire sera
accrédité en 2016 car... ») :
Histogramme 4 : Le laboratoire sera
accrédité en 2016 car...
51%
31%
13%
4% 1%
10%
0%
60%
50%
40%
30%
20%
Tout le personnel y travaille
|
La démarche qualité existe depuis
longtemps
|
Il y a des moyens humains et financiers mis
à disposition pour y travailler
|
La quantité d'analyses réalisées est
trop importante pour une fermeture
|
C'est une obligation
|
Ils mettent en avant l'importance du travail collectif et
l'inscription dans la durée du projet.
Les 33 TLAB qui ne sont pas convaincus par l'obtention d'une
accréditation en 2016, mentionnent les raisons présentées
dans l'histogramme 5 (« Le laboratoire ne sera pas accrédité
en 2016 car...).
Histogramme 5 : Le laboratoire ne sera pas
accrédité en 2016 car...
42%
23%
17%
10%
6%
2%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Il y a un
|
Il y a un
|
Il y a un
|
La démarche
|
Tout le monde
|
Certaines
|
manque de
|
manque de
|
manque de
|
est quasi
|
ne s'investit
|
techniques
|
temps
|
moyens humains
|
moyens financiers
|
inexistante
|
pas
|
sont impossible à accréditer
|
Des manques sont exprimés : aussi bien temporels, humains
ou financiers.
Enfin, sept TLAB expriment un doute concernant
l'accréditation de leur laboratoire en 2016. Ils mentionnent
essentiellement un problème concernant les moyens alloués
par les hôpitaux, l'ignorance des critères pris en
compte ou encore la difficulté pour standardiser certaines questions.
Les TLAB paraissent majoritairement convaincus de l'importance
des changements dans la démarche qualité et croient en
l'aboutissement de leurs efforts pour l'obtention de l'accréditation de
leur laboratoire selon la norme NF EN ISO 15189. L'abstention sensible de
réponses pour certaines questions montre combien les changements
dérangent. Les principes de Jak JABES ou de Françoise KOURILSKY
sur les résistances au changement sont partiellement illustrés
dans cette partie (chapitre 1.1.2).
- Formations qualités
Afin d'investir un projet, il est indispensable de
parfaitement le connaître. Les quatre questions de cet item permettent de
connaître à la fois le niveau d'information, mais aussi de
formation des TLAB en ce qui concerne la qualité.
Les personnes interrogées ont des avis mitigés
concernant leur degré d'information sur la démarche
qualité (question 17). 8 agents n'ont pas renseigné cette
question. 53% des répondants pensent être suffisamment
informés, contre 47% ne partageant pas cette idée.
69% des TLAB ont suivi une formation « qualité
» (question 18). A la question 19, 55 TLAB n'ont mentionné aucun
type de formation, alors qu'ils n'étaient que 45 à n'avoir pas
suivi de formation qualité. Les TLAB ont majoritairement
été sensibilisés à la démarche
qualité (59% des répondants). Sinon, certains ont pu suivre des
formations plus spécifiques (Graphique 2 : « Types de formation
« qualité » »).
Graphique 2 : Types de formation
"qualité"
Sensibilisation à la démarche
qualité
Formations en interne
Métrologie
Référent qualité de paillasse
Vérification et validation des méthodes
Rédaction de procédures
Auditeur qualité Stage Eurogentest /
Bioqualité Pilote de processus Transmission informatique
0%
7% 5% 4% 4% 3% 3% 2% 1%
12%
20% 40%
60%
59%
Les TLAB ont peu de connaissances de la norme NF EN ISO 15189
(Question 20), ils ne sont que 29% à l'avoir déjà lue ou
parcourue.
Ces réponses montrent que les TLAB sont
sensibilisés à la qualité, mais leur ressenti par rapport
aux informations qu'ils reçoivent sur la démarche reste
mitigé et leur degré de connaissance de la norme que partiel (une
sensibilisation est plus de l'ordre de l'information que de la formation). La
communication et plus particulièrement l'information indispensable
à la conduite du changement (Chapitre 1.2.3.2), décrite par F.
KOURILSKY, ne sont pas suffisantes au regard des résultats de ces
dernières questions.
- Procédures
Afin de préciser la place de la qualité dans le
quotidien des TLAB et la participation des agents aux travaux
rédactionnels de documents qualités, trois questions sont
posées sur les procédures.
Une majorité de TLAB a déjà
rédigé des documents qualité: la question 21 obtient 73%
de réponses positives.
Les différents types de documents rédigés
par les TLAB sont les suivants :
- Modes opératoires (45%) - Procédures (33%)
- Enregistrements (18%) - Instructions (3%)
- Livrets des internes (1%)
- Comptes-rendus de réunions (1%)
Les procédures, protocoles, modes opératoires et
instructions qualité sont suivies et respectées (Histogramme 6 :
« Respect des protocoles ").
Histogramme 6 : Respect des protocoles
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
61%
34%
5%
Souvent Toujours Parfois Jamais
Ces différentes réponses confirment que les TLAB
sont réellement conscient de l'importance de la qualité dans leur
travail quotidien. Même si le patient est « loin " du laboratoire,
la garantie de résultats justes et fiables reste une priorité
pour les agents et fait partie de leur conscience professionnelle (chapitre
1.1.2.1 : définition
de la qualité externe). Cependant, des auteurs
précisent que « les protocoles et les procédures tendent
à réduire les capacités d'analyse, d'adaptation, de
prévention et d'anticipation, et peuvent entraîner une perte
d'esprit critique et de vigilance lors des actes les plus simples. Ces outils
donnent parfois une vision « paperassière » et
déresponsabilisante. Ils doivent être actualisés à
un rythme parfois soutenu. L'élaboration des protocoles et
procédures doit impérativement être complétée
par la mise à disposition de l'information au plus près de la
pratique et par l'évaluation : il s'agit non seulement de s'assurer que
les références sont connues, mais aussi qu'elles sont
appliquées ».131
- Hiérarchie qualité au sein du service
Afin de connaître le fonctionnement de la dynamique
qualité dans les laboratoires hospitaliers, deux questions sont
posées sur les responsabilités en matière de
qualité.
La présence d'un qualiticien est signalée par la
majorité des TLAB : 76% de réponses positives (question 24).
Les responsables qualité au sein des laboratoires sont
essentiellement des personnels médicaux (biologistes, chef de service ou
pharmacien qualiticien, soit 54%). Vingt TLAB n'ont pas connaissance de leur
responsable qualité et quatre TLAB n'ont pas répondu à
cette question. La répartition est présentée dans
l'histogramme 7 « Responsable qualité ».
45%
40%
25%
20%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
41%
Histogramme 7 : Responsable qualité
23%
14% 12%
6%
3% 1%
Ces résultats montrent deux choses : des moyens humains
sont donnés dans les laboratoires hospitaliers pour aider à la
qualité et les biologistes ont une place prépondérante
dans la démarche qualité, et en tant que « responsable
qualité », dans le management. En effet, l'une de missions du
responsable qualité est de « rechercher la motivation du
personnel placé sous sa responsabilité
»132.
131 PETIT, J. TORRETON, F. Méthodes et outils de
l'évaluation et de l'amélioration de la qualité des soins.
Soins. N°729, octobre 2008, p. 33.
132 « Missions du responsable qualité ».
http://www.bivi.qualite.afnor.org/ofm/management-de-laqualite/ii/ii-31/1
consulté le 07.05.2012.
- Les travaux autour de la qualité
La communication est primordiale pour accompagner les
changements. Les deux questions suivantes portent sur les moyens
utilisés pour diffuser les informations.
Cinq types de moyens de communication sont utilisés
dans la démarche qualité : les réunions (34%), l'affichage
(25%), le mail (22%), la communication orale (18%) et des cahiers ou classeurs
« qualité » (1%). Le total des pourcentages est
supérieur à 100% car plusieurs moyens de communication
différents peuvent être utilisés dans un même
laboratoire.
Comme le montre l'histogramme 8 (« Fréquence des
réunions »), il y a beaucoup de variabilité dans les
fréquences des réunions :
25%
20%
15%
10%
5%
0%
20%
Histogramme 8 : Fréquence des
réunions
18%
16%
12%
10% 9%
6% 5%
3%
La communication pour accompagner le projet
d'accréditation est bien présente dans les laboratoires.
Cependant au regard de la fréquence des réunions elle peut
paraître insuffisante.
- Cadre de santé et démarche
qualité
Cinq questions sont posées aux TLAB pour réussir
à comprendre leur vision du travail du cadre de santé dans la
démarche qualité.
L'investissement au quotidien du cadre dans la démarche
qualité est présenté dans le graphique 3 («
Investissement du cadre ») (question 28). Neuf TLAB n'ont pas
répondu à cette question.
Graphique 3 : Investissement du cadre
32%
19%
15%
Rédige des documents " qualité " Echange avec les
agents autour de thèmes ..
Apporte des réponses Ne sait pas Valorise et motive
les équipes C'est le qualiticien qui s'investit
Participe aux réunions " qualité " Informe les
agents Dégage du temps qualité pour les techniciens
11%
9%
6% 4%
4%
1%
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
0%
5%
41%
14% 14%
Histogramme 9 : Missions du cadre
9% 9%
5% 5% 5%
Ces données montrent que l'investissement principal du
cadre est dans la communication, à travers des réunions (32%),
des informations (19%), des échanges (9%), des réponses (6%) et
une valorisation des équipes (4%). Pour 15% des répondants, le
cadre s'investit en dégageant du temps qualité pour les TLAB et
11% précisent qu'il rédige des documents qualité.
Les TLAB ne connaissent pas les missions « qualité
» du cadre (89%) et 3% ne se sont pas exprimés sur la question
(question 29). Les 8% restant perçoivent les missions du cadre de la
façon suivante (Histogramme 9 : « Missions du cadre ») :
Les missions de ressources humaines (RH) sont mises en avant,
viennent ensuite l'hygiène sécurité (14%) et la
maîtrise des équipements (14%).
Une majorité de TLAB estiment que le cadre parle «
parfois » de qualité (56%), régulièrement (35%), et
jamais (9%). Neuf TLAB ne se prononcent pas (Question 31).
63 TLAB (43% des interrogés) n'ont pas estimé le
temps qui leur est accordé mensuellement pour travailler sur la
démarche qualité. Pour les répondants, la moyenne du temps
mensuel consacré est de 6 heures. Pour 57% des répondants, le
temps disponible pour travailler sur la démarche qualité est
inférieur à 3 heures par mois et pour les 43% restants, ce temps
est supérieur à 3 heures (Question 32).
En comparant le cadre conceptuel (chapitre 1.2.3.2) et les
résultats de ces questions, les TLAB estiment que les rôles de
leader, d'animateur et d'accompagnateur du cadre ne sont que partiellement
investis. Des efforts sont réalisés en communication et en
implication personnelle de la part du cadre, cependant, ils paraissent
insuffisants, vu les réponses données par les agents.
- L'investissement personnel dans la démarche
qualité
La notion d'investissement est mise en avant dans les
dernières questions. En effet, le concept d'appropriation cité
dans l'hypothèse de ce travail de recherche est une des conditions
nécessaires à l'implication des agents.
78% des TLAB ne font pas partie d'un groupe de travail
qualité (question 33). Les groupes de travail « qualité
» dont font partie les 31 TLAB ayant répondu « Oui »
à la question précédente sont présentés dans
l'histogramme 10 « Type de groupes de travail « qualité
».
Histogramme 10 : Types de groupes de
travail "qualité"
70%
60%
60%
50%
40%
30%
20%
20%
11%
6% 3%
10%
0%
Analytique Métrologie Groupe/cellule Pré analytique
Gestion
qualité documentaire
Le coeur de métier (phase analytique) est
principalement concerné (60%). Les TLAB citent également des
groupes de travail sur la métrologie (20%), la cellule qualité
(11%), le pré analytique (6%) et la gestion documentaire (3%).
Sur les 31 TLAB participant à un groupe de travail «
qualité », 28 étaient volontaires (question 35), soit
90,3%.
La question 36, concernant la fréquence des
réunions de groupe de travail qualité, a obtenu 36
réponses réparties de la façon suivante (Graphique 4 :
« Fréquence des réunions des groupes de travail
qualité ») :
Graphique 4 : Fréquence des réunions des
groupes de travail qualité
Une fois par mois Pas de réunions pour le moment
Une fois par semaine Si nécessaire Une fois tous
les 6 mois
Une fois par an Une fois par trimestre
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%
3%
6%
8%
11% 11%
17%
44%
Majoritairement, la fréquence des réunions est
d'une fois par mois. 17% des répondants n'ont pas de réunions
pour le moment, cela montre une volonté de la formation de groupe
qualité.
Seuls 9 TLAB sur 147 sont pilotes de processus (question 37).
Les thèmes de ces derniers sont essentiellement analytiques (4
réponses), métrologiques (2 réponses) et documentaires (2
réponses).
Enfin, les TLAB se sentent peu ou moyennement investis dans le
projet (question 39). Seulement 15% sont très investis. Deux TLAB ne se
sentent pas concernés et 19 TLAB n'ont pas répondu à cette
question (Tableau 5 : « Investissement des TLAB dans la démarche
qualité »).
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Non-répondants
|
19
|
|
Moyennement investi
|
56
|
44%
|
Peu investi
|
51
|
40%
|
Très investi
|
19
|
15%
|
Ne se sent pas concerné
|
2
|
2%
|
Total
|
147
|
100%
|
Tableau 5 : Investissement des TLAB dans la démarche
qualité.
Ces dernières questions font ressortir un réel
manque d'implication du personnel dans la démarche qualité. Les
écrits expliquent pourtant que la qualité est l'affaire de tous,
et que pour qu'une démarche aboutisse, tous les agents doivent devenir
acteurs du projet. Ces données seront discutées
ultérieurement.
2.2.2.2 Discussion / tri croiséAfin d'exploiter au
mieux ces résultats, j'ai réalisé des tris croisés
entre différents
items pertinents au regard du cadre conceptuel et de
l'hypothèse de ce travail de recherche. L'impact de l'age, du type
d'établissement et du temps dédié à la
qualité seront analysés, puis nous conclurons par un dernier
constat potentiellement pertinent.
- L'impact de l'age
Afin de réaliser des tris croisés par rapport
à l'age des agents, et pour avoir un nombre équilibré de
TLAB dans chaque tranche d'age, le découpage suivant a été
réalisé (Tableau 6 : « Ages pour tri croisé
(équilibré) »):
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Non-répondants
|
8
|
.
|
20 à < 27 ans
|
26
|
19%
|
27 à < 33 ans
|
29
|
21%
|
33 à < 44 ans
|
27
|
19%
|
44 à < 52 ans
|
27
|
19%
|
52 à < 61 ans
|
30
|
22%
|
Total réponses
|
139
|
100%
|
Tableau 6 : Ages pour tri croisé (équilibré)
Quatre discussions peuvent être mises en avant.
Premièrement, lorsque l'on demande ce que le terme
« qualité » évoque aux TLAB, sur les 23 mentionnant une
perte de temps, 15 ont plus de 44 ans, soit 65,2 %. A la question concernant
l'apport de la démarche qualité dans le travail au quotidien, 33
agents ont répondu de « la facilitation dans le travail ».
Paradoxalement, au constat précédent, parmi ces TLAB, 20 ont plus
de 44 ans (soit 60,6 %). Il existe un paradoxe entre ces deux constats. Les
agents recensés dans ces deux questions n'étaient certainement
pas les mémes.
Ensuite, parmi les TLAB pensant qu'il faut être dans une
démarche qualité pour faire du bon travail, 2 populations peuvent
être mises en avant. Sur les 21 agents citant la
traçabilité comme une des raisons de leur réponse, les
agents de moins de 33 ans sont majoritaires (14 sur 21, soit 66,7%). Et parmi
ceux parlant de l'homogénéisation des pratiques, 26 sur 48
(54,2%) ont entre 44 et 61 ans. L'ancienneté dans un service permet-elle
de prendre plus de recul par rapport au travail routinier, les
disparités entre manipulateurs sont-elles si fortes pour que les TLAB
les plus anciens mettent en avant ce point ?
24 TLAB convaincus de l'obtention de l'accréditation
pour 2016, expliquent que « la démarche qualité existe
depuis longtemps ». 10 de ces 24 agents ont plus de 52 ans, soit 41,7%. Ce
constat est logique, les agents ayant le plus d'ancienneté ayant
l'habitude de travailler sur divers travaux « qualité ».
D'ailleurs, les quatre agents ayant suivi une formation sur la rédaction
des procédures ont entre 52 et 61 ans. Et à la question sur le
respect des protocoles et autres écrits qualité, sur les 43
agents respectant toujours les écrits « qualité », 24
ont plus de 44 ans, soit 55,8%. Ces trois données se recoupent
parfaitement et montrent l'impact de l'expérience dans les
démarches qualité.
Enfin, les agents ayant entre 27 et 33 ans sont plus investis
dans la démarche qualité que leurs collègues. En effet,
ils participent à des groupes de travail, ils sont parfois même
pilotes de processus. Ils consacrent en moyenne 14 heures/mois à la
qualité. Pour eux, les cadres parlent qualité
régulièrement, et d'ailleurs, ils connaissent les missions de ce
dernier. Les différences avec les autres tranches d'ages sont
présentées dans le tableau 7 : « Investissement des agents
dans le démarche qualité en fonction de l'age ».
Age (en années)
|
Connait les missions du cadre
|
Le cadre
parle qualité régulièrement
|
Temps consacré à
la qualité (moyenne en heures)
|
Membre d'un groupe qualité
|
Pilote de processus
|
Très investis
|
20 à < 27 27 à < 33 % / total 33 à
< 44
|
1
4 50%
1
|
4 14 30%
9
|
2 14
4
|
3 9 30%
5
|
1
|
2
|
4 50%
|
7 41%
|
1
|
2
|
44 à < 52
|
1
|
10
|
4
|
5
|
0
|
4
|
52 à < 61
|
1
|
9
|
3
|
8
|
2
|
2
|
Total
|
8
|
46
|
|
30
|
8
|
17
|
Tableau 7 : Investissement des agents dans la démarche
qualité en fonction de l'age.
Ces données peuvent s'expliquer par le fait que douze
TLAB sur 18 ayant un diplôme d'études supérieures ont moins
de 33 ans, soit 66,7%. Les diplômes supérieurs sont-ils la preuve
d'un investissement supplémentaire des agents ? Par contre, parmi ceux
ne pensant pas que leur laboratoire sera accrédité en 2016, 13
agents de moins de 33 ans estiment qu'il manque du temps (sur les 20 ayant mis
en avant cette hypothèse, soit 65%) : réalisme ou manque
d'expérience ?
- L'impact du type d'établissement
Le tableau 8 (« Impact du type d'établissement
dans la démarche qualité ») montre que le type de centre
hospitalier a une certaine importance dans la mise en place de la
démarche qualité en laboratoire :
|
Présence d'un qualiticien
|
Le cadre dégage du temps qualité pour les
TLAB
|
Le cadre parle
qualité régulièrement
|
Temps moyen consacré à la qualité par
mois
en heures
|
Membre d'un groupe
de travail qualité
|
Volontaire pour être dans un groupe de
travail
|
Pilote de processus
|
CH
|
98%
|
65%
|
62,50%
|
10
|
30%
|
56,50%
|
12,50%
|
CHU
|
66%
|
35%
|
23%
|
5
|
17%
|
28%
|
5%
|
Tableau 8 : Impact du type d'établissement dans la
démarche qualité
Les données suivantes permettent tout d'abord de mettre
en avant la présence quasi systématique d'un qualiticien dans les
CH (98%). En CH, le cadre parle régulièrement de qualité,
dégage du temps qualité pour les TLAB (en moyenne 10 heures par
mois, pour seulement 5 heures par mois en CHU). Enfin, les TLAB sont plus
investis dans des groupes de travail et plus volontaires. Tous ces constats
m'amènent à formuler une hypothèse : la présence
d'un qualiticien dans un service, donc un apport en ressources humaines, permet
un gain de temps notable pour l'équipe et ainsi une plus grande
implication du personnel dans le projet.
- L'impact du temps dédié à la
qualité
Le tableau 9 présente l'impact du temps
dédié à la qualité sur différents items
relevés dans les questionnaires. De façon générale,
plus le nombre d'heures consacrées à la qualité est
important, plus les pourcentages sont élevés. L'investissement,
la participation, l'information et la formation des agents sont directement
corrélables avec le nombre d'heures consacrées à la
qualité. Ces données sont logiques, elles confortent
l'idée que le temps est nécessaire et indispensable pour
l'implication des agents dans un projet.
Nombre d'heures consacrées à la
qualité
|
TLAB ayant lus ou parcourus la norme 15189
|
Rédaction de documents qualité
|
Connaissances des missions du cadre
|
Membre
d'un groupe qualité
|
Volontaire pour être dans un groupe de
travail
|
Pilote de processus
|
Très investis
|
Moins de 3 heures
|
19%
|
69%
|
2%
|
15%
|
24%
|
0%
|
2%
|
Plus de 3 heures
|
56%
|
97%
|
19%
|
39%
|
71%
|
19%
|
39%
|
Tableau 9 : L'impact du temps dédié à la
qualité
- Une différence hommes / femmes ?
La totalité des hommes interrogés a suivi une
formation qualité contre 66% de la population féminine
questionnée. De plus, ils consacrent en moyenne 28 heures par mois
à la démarche qualité, contre 4 heures en moyenne pour les
femmes. Ces différences sont-elles significatives ? La proportion de
neuf hommes n'est-elle pas trop restreinte ? Les cadres de santé
impliquent-ils plus volontiers les hommes dans le projet ? Ou est-ce les hommes
qui sont plus volontaires ?
2.3 Synthèse des entretiens et des
questionnaires
L'exploitation des entretiens et des questionnaires a mis en
avant divers points en relation avec l'hypothèse de ce travail de
recherche.
Tout d'abord, la majorité des agents, cadres de
santé ou TLAB, a été sensibilisée à la
notion de qualité. Ils ont pour cela suivi des formations, pour certains
sur des processus précis de la norme NF EN ISO 15189, en interne voire
en externe. La qualité fait donc réellement partie du quotidien
des laboratoires. Mais il faut tout de même nuancer ces propos. En effet,
l'amélioration continue, pierre angulaire de la démarche
qualité, n'est pas forcément ancrée dans la
réflexion des agents. Les cadres sont suspicieux quant à la
compréhension de cette notion par les TLAB. Ceux-ci ont des
difficultés à se prononcer sur les éventuels avantages et
utilités de cette méthode.
Ensuite, l'information circule. Cependant, la vision est
différente que l'on soit cadre de santé ou TLAB. Les managers
pensent optimiser la communication dans la démarche qualité alors
que les techniciens ne se sentent pas forcément suffisamment
informés. Ils connaissent peu la norme NF EN ISO 15189 ou le nom de leur
responsable qualité et appréhendent difficilement les missions
qualité du cadre. Pourtant, la communication est primordiale dans une
démarche qualité, elle aide à l'implication et à
l'investissement des agents. Les divers constats mentionnés montrent
l'existence d'un décalage entre les idées de la hiérarchie
et la réalité du terrain.
Enfin, le management participatif semble malheureusement peu
actif dans les laboratoires sollicités par l'enquête. En effet,
les cadres n'arrivent pas à le mettre en place par manque de moyens, et
les TLAB sont peu investis dans des groupes de travail qualité, par
manque de temps.
Au regard des résultats obtenus par les outils
d'enquête, l'hypothèse de ce travail de recherche, à savoir
: par un management participatif, le cadre de santé permet
à l'équipe de s'approprier les changements induits par la
démarche qualité en laboratoire de biologie
médicale, est infirmée.
La communication, indispensable pour une éventuelle
appropriation des changements par l'équipe paraît insuffisante. Au
regard de l'analyse de l'enquête, le management participatif ne semble
finalement pas être la solution managériale adéquate dans
un projet d'accréditation de laboratoire. Il nécessite un
dialogue intensif dans des groupes de travail mais aussi de réunir
régulièrement les agents pendant leurs heures de travail, ce qui
paraît de plus en plus difficile à mettre en oeuvre. Le management
par objectifs semble plus en corrélation avec ce type de
démarche. Il implique l'ensemble du personnel et impacte moins sur le
travail de routine, chaque agent gérant son temps de façon
autonome. Les missions données aux agents sont élaborées
en concertation. Des échéances précises donnent un
sentiment de progression dans le projet et ainsi une satisfaction plus grande
des équipes et un essoufflement moins rapide.
2.4 Les pistes de réflexion
Convaincue de l'efficacité d'un management participatif
dans une démarche d'accréditation, et en tant que futur cadre de
santé « vraisemblablement » de laboratoire, il me semble
essentiel, au regard de ces résultats, de revoir mon positionnement et
m'interroger davantage sur les stratégies adéquates à
mettre en oeuvre pour ce type de projet. Différentes pistes de
réflexion se présentent.
2.4.1 Les moyens
Tout d'abord, les personnes sollicitées pour
l'enquête ont le sentiment qu'il y a un réel manque de moyens,
tant humains que matériels, au sein des laboratoires hospitaliers.
L'adéquation entre la mise en place d'une démarche qualité
et le budget d'un laboratoire semble délicate à
appréhender. Le coüt d'une démarche d'accréditation
est difficilement chiffrable. Mais les difficultés rencontrées
sont-elles réellement liées à un problème de moyens
? La situation économique permet-elle de repenser la dynamique
d'équipe de façon nouvelle ? Faut-il revoir l'organisation
générale du laboratoire, en passant par un remaniement des
horaires ? La présence d'un qualiticien dans le service suffit-elle pour
que les techniciens s'impliquent davantage dans le projet
d'accréditation ?
L'analyse des questionnaires met en avant une autre
donnée très pertinente : dans leur quotidien, les TLAB consacrent
moins de 3% de leur temps de travail à la démarche
qualité. Comment le cadre peut-il faire augmenter ce pourcentage ?
Comment réussir à dégager du temps pour les agents afin
qu'ils investissent davantage la démarche qualité ? Est-ce un
challenge réalisable ?
2.4.2 Les biologistes
Dans un second temps, ma réflexion se porte sur la
place des biologistes dans la démarche qualité. Ils ont une
légitimité naturelle d'autorité auprès des
équipes, conférée par leur statut et leur expertise dans
le domaine analytique. Ils sont force de proposition dans la démarche
d'amélioration continue. Ils s'inscrivent essentiellement dans le projet
d'accréditation en tant que responsables qualité ou pilotes de
processus. Cependant, leur formation initiale ne comporte pas d'enseignement de
management. La place du cadre de santé est donc primordiale dans
l'organisation générale des laboratoires. En tant que leader, il
est garant de la dynamique de groupe et en tant que manager, il cherche
à optimiser les ressources, tant humaines que matérielles.
Alors, comment réussir à trouver un consensus
entre cette situation et la gestion des équipes ? En tant que futur
cadre de santé, quel peut être mon positionnement devant
ce constat ? Le cadre de santé peut-il inscrire
l'investissement des biologistes parmi ses missions ?
Il serait intéressant d'interroger les biologistes sur
ces thématiques afin de cerner au mieux leur positionnement et leur
ressenti dans la démarche d'accréditation. En effet, il faut
« informer et impliquer l'encadrement dans la durée
»133 pour aider à la réalisation d'un projet
qualité.
2.4.3 Les équipes
La taille des équipes semble également avoir
affectée les réponses. L'enquête a
révélé une grande disparité entre les
équipes de CHU et celles de CH dans la mise en place de la
démarche qualité, essentiellement au niveau des ressources
humaines et matérielles et de la communication. Apparemment, il y aurait
plus de facilité à mener un projet avec les équipes des CH
qu'avec celles des CHU, ou plutôt avec des équipes de moins de 50
agents qu'avec des équipes de plus de 60 agents. Ce constat ne doit pas,
pour autant, stigmatiser les CHU. En effet, les limites de l'enquête
montrent qu'un seul CHU a été enquêté. Seule une
étude avec d'autres CHU permettrait de valider ces résultats plus
catégoriquement.
Est-il alors possible d'affirmer que les très grandes
équipes auront plus de difficultés à obtenir une
accréditation ? La proximité du cadre de santé est-elle
encore applicable avec des équipes de plus de soixante agents ? La
taille des équipes a-t-elle un impact sur la conduite de projet ?
Ces interrogations m'amènent à penser que le
style de management peut varier en fonction du nombre d'agents à
gérer. Il n'est donc pas nécessaire d'imposer un type de gestion
particulier. Il est plutôt indispensable de se questionner
régulièrement et de savoir remettre en question son management si
nécessaire. Le positionnement du cadre de santé ne doit pas
être rigide, mais évoluer en fonction des attentes de ses
collaborateurs. Pour cela, il est essentiel d'être à
l'écoute des agents et de ne pas se figer sur des
représentations. Le management situationnel est-il judicieux dans le
cadre d'un projet d'accréditation avec les équipes de grande
taille ?
2.4.4 L'implication et la motivation
Claude AROMATARIO explique dans une note de synthèse que
« pour qu'une démarche qualité soit efficace, les
professionnels doivent être acteurs dans la démarche. Ils
doivent être pris en compte et leur participation reconnue.
».134 J-F.
133 ETOURNEAU C. Communiquer pour accompagner le changement.
Soins Cadres de Santé. N°62, mai 2007, p.7.
134 AROMATARIO, C. « La qualité : des écueils
à éviter... ».
http://cadredesante.com/spip/spip.php?article219
consulté le 02.10.2011.
QUARANTA précise, quant à lui, que la
qualité a « un caractère participatif et
fédérateur »135, il écrit que «
toute démarche qualité doit faire participer activement les
agents d'un hôpital afin de superposer au mieux les processus
identitaires de l'organisation et des individus »136 et
que « les démarches qualité valorisent l'individu,
chaque membre du personnel devenant une ressource à part entière
dans la mise en oeuvre de la démarche. ».137
Cependant, au regard des résultats de l'enquête
de ce travail de recherche, la qualité n'est que trop peu investie par
les agents et les managers rencontrent des difficultés pour faire
adhérer leurs équipes à ce projet. Ce constat avait
déjà été fait par C. AROMATARIO : « La
démotivation des personnels s'est amplifiée du fait de
l'accréditation comme démarche administrative
»138.
Ces différentes réflexions m'interrogent sur les
concepts d'implication et de motivation. Mes idées ont
évolué au fil de ce travail de recherche et je m'aperçois
que l'on ne peut manager l'humain sans tenir compte de sa nature, de ses
appréhensions, de ses désirs, tant sur le plan personnel que
professionnel. Il n'est pas possible de faire changer les personnes, mais on
peut les aider à se questionner et les encourager à se mettre
dans une posture réflexive par rapport à la réalisation de
leur travail et leur motivation. Walter HESBEEN explique que « la
hiérarchie ne peut décider de l'implication du personnel qui
reste le seul à pouvoir le consentir »139.
Les écrits sont nombreux sur les concepts de
l'implication et de la motivation, et il serait intéressant de les
étudier afin de mieux les appréhender dans ma future fonction de
cadre de santé.
135 QUARANTA, Jean-François. LETEURTRE, Hervé et
al. La qualité hospitalière. Paris, BergerLevrault,
1999, p.17.
136 Ibid. p.31.
137 Ibid. p.307.
138 AROMATARIO, op.cit.
139 HESBEEN, W. Ambiance professionnelle, implication personnelle
et qualité du service. Perspective soignante. N°30,
décembre 2007, p.43.
3 CONCLUSION
Ce travail m'a permis d'éclaircir et d'enrichir mes
connaissances sur le concept de qualité mais également de
découvrir ceux du changement et du management. La réalisation
d'une enquête sollicitant deux populations distinctes, m'a permis de
faire le lien entre les ressentis des cadres de santé et ceux des
techniciens de laboratoire.
Mes représentations ont beaucoup évolué
au fil de mes recherches. Persuadée que la démarche
qualité est un atout managérial et qu'elle peut
représenter un levier pour la dynamique de travail, je revoie
aujourd'hui mes positions déclinées dans mes constats et les
modère.
En effet, les rôles d'accompagnateur du changement, de
leader ou d'animateur de l'équipe sont indispensables à
l'aboutissement de ce type de projet. Travailler à flux tendu avec des
moyens restreints est devenu le quotidien des techniciens de laboratoires
hospitaliers. Le constat est lourd et la place du cadre de santé est
primordiale pour les équipes dans un rôle de soutien et d'aide.
Les missions en terme de communication vont plus loin que l'information ou
l'écoute. Le cadre est moteur de la dynamique de groupe. Son
investissement et son implication dans les projets doivent servir d'exemples
aux agents. Il doit valoriser le personnel, reconnaître la valeur de son
travail et soutenir ses projets.
Les entretiens annuels permettent de discuter de ces
différents points de façon formalisée.140
Cependant, ces échanges indispensables restent rares, noyés dans
le quotidien des agents. Alors comment le cadre de santé peut-il
s'investir davantage pour optimiser la communication ?
140 Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Cours de Mme GOMEZ, cadre supérieure de santé
formatrice, « Les entretiens d'évaluation », Strasbourg,
avril-mai 2012.
4 BIBLIOGRAPHIE
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v' Textes législatifs et réglementaires:
· Loi n° 70-1318 du 31 décembre 1970 portant
réforme hospitalière.
Loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux
libertés et responsabilités locales, art. D. 4133-23.
Ordonnance n° 58-1198 du 11 décembre 1958 portant
réforme hospitalière.
Ordonnance n° 59-1199 du 13 décembre 1958 relative
à la coordination des équipements sanitaires.
Ordonnance n° 58-1370 du 30 décembre 1958 portant
réforme hospitalouniversitaire.
Ordonnance n°2010-49 du 13 janvier 2010, relative à
la biologie médicale.
ü Cours:
Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Cours de Mme GOMEZ, cadre supérieure de santé
formatrice, « La conduite de réunion », Strasbourg,
décembre 2011.
Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Cours de Mme GOMEZ, cadre supérieure de santé
formatrice, « L'entretien d'évaluation », Strasbourg,
avril-mai 2012.
Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg. Cours de Mr QUANTIN, sociologue, « Approche systémique
et complexité », Strasbourg, novembre 2011.
Institut de Formation des Cadres de Santé de
Strasbourg, Cours de Mr STEUDLER, sociologue, « Sociologie des
Organisations », Strasbourg, novembre 2011.
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ANNEXE I : Ordonnance n°2010-49 du 13 janvier
2010 relative à la biologie médicale (Titre II - Chapitre
1er)
TITRE II
« ORGANISATION
« Chapitre Ier
« Accréditation et contrôle de
qualité
« Art.L. 6221-1.-Un laboratoire de biologie
médicale ne peut réaliser d'examen de biologie médicale
sans accréditation.
« L'accréditation porte sur les trois phases,
définies à l'article L. 6211-2, de l'ensemble des examens de
biologie médicale réalisés par le laboratoire.
« L'accréditation porte également, lorsque le
laboratoire réalise ces activités ou examens :
« 1° Sur les activités biologiques d'assistance
médicale à la procréation ;
« 2° Sur les examens d'anatomie et de cytologie
pathologiques effectués à l'aide de techniques relevant de la
biologie médicale.
« Art.L. 6221-2.-I. L'accréditation du
laboratoire de biologie médicale est délivrée, à sa
demande, par l'instance nationale d'accréditation prévue au I de
l'article 137 de la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 de modernisation
de l'économie, lorsqu'il satisfait aux critères définis
par les normes harmonisées en vigueur applicables aux laboratoires de
biologie médicale, dont les références sont fixées
par un arrêté des ministres chargés de la santé et
de l'industrie, pris après avis de la Haute Autorité de
santé.
« II. Avant l'ouverture d'un nouveau laboratoire de
biologie médicale, l'instance nationale d'accréditation lui
délivre, à sa demande, une attestation provisoire
établissant qu'il satisfait aux critères d'accréditation
susceptibles d'être vérifiés avant son ouverture. Elle
prend, après l'ouverture du laboratoire et dans un délai
fixé par voie réglementaire, la décision
d'accréditation relative aux examens ou activités que le
laboratoire réalise conformément aux critères
mentionnés au I.
« III. L'instance nationale d'accréditation
suspend ou retire l'accréditation du laboratoire, pour une partie ou
pour la totalité de son activité, lorsqu'il ne satisfait plus aux
critères mentionnés au I.
« Art.L. 6221-3.-Un laboratoire de biologie
médicale établi dans un autre Etat membre de l'Union
européenne ou partie à l'accord sur l'Espace économique
européen peut ouvrir un site en France lorsque :
« 1° Soit le laboratoire dispose d'une
accréditation délivrée par l'organisme compétent de
l'Etat membre dans lequel il est établi ;
« 2° Soit l'activité liée à ce
site est couverte par une accréditation délivrée dans les
conditions mentionnées à l'article L. 6221-1 et répondant
aux normes mentionnées à l'article L. 6221-2.
<< Art.L. 6221-5.-Dans l'accomplissement des missions
d'accréditation qu'il réalise pour le compte de l'instance
nationale d'accréditation, un médecin, un pharmacien ou un autre
professionnel de santé ne peut être traduit devant la juridiction
disciplinaire de l'ordre dont il relève que par le ministre
chargé de la santé, le procureur de la République ou le
directeur général de l'agence régionale de
santé.
<< Art.L. 6221-6.-L'instance nationale
d'accréditation transmet sans délai à la Haute
Autorité de santé, à l'Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé, à
l'Agence de la biomédecine et à l'agence régionale de
santé les décisions d'accréditation, de suspension ou de
retrait d'accréditation des laboratoires de biologie médicale.
<< Art.L. 6221-7.-Sans préjudice des dispositions
des articles L. 1221-13, L. 5212-1, L. 5222-3 et L. 5232-4, le
biologiste-responsable du laboratoire de biologie médicale
déclare immédiatement aux organismes mentionnés à
l'article L. 6221-6 tout événement affectant son fonctionnement
et susceptible d'entraîner un risque majeur pour la santé des
patients.
<< Art.L. 6221-8.-Pour répondre à des
situations d'urgence ou à une insuffisance grave de l'offre locale, le
directeur général de l'agence régionale de santé
peut autoriser le laboratoire de biologie médicale à poursuivre
certaines activités pour lesquelles son accréditation a
été suspendue ou retirée, pendant une durée
maximale de trois mois renouvelable une fois. Sa décision est
motivée. Le laboratoire de biologie médicale informe de cette
décision les patients ainsi que les laboratoires de biologie
médicale lorsqu'il leur transmet des échantillons biologiques en
application de l'article L. 6211-19.
<< Art.L. 6221-9.-Un laboratoire de biologie
médicale fait procéder au contrôle de la qualité des
résultats des examens de biologie médicale qu'il réalise
par des organismes d'évaluation externe de la qualité.
<< Les organismes d'évaluation externe de la
qualité transmettent à l'Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé un rapport
annuel, dont le contenu est déterminé par arrêté du
ministère chargé de la santé, pris sur proposition du
directeur général de l'Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé. L'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de
santé rend publique la synthèse annuelle de ces rapports.
<< Sans préjudice des articles L. 1221-13, L.
5212-2, L. 5222-3 et L. 5232-4 et après en avoir informé le
laboratoire de biologie médicale concerné, les organismes
d'évaluation externe de la qualité signalent immédiatement
à l'agence régionale de santé les anomalies
constatées au cours de leur contrôle et susceptibles
d'entraîner un risque majeur pour la santé des patients.
<< Art.L. 6221-10.-L'Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé assure un
contrôle national de la qualité des résultats des examens
de biologie médicale, dont les modalités sont fixées par
un décret qui détermine notamment les catégories d'examens
de biologie médicale soumises à ce contrôle.
« Art.L. 6221-12.-Les structures qui réalisent des
examens d'anatomie et de cytologie pathologiques à l'aide de techniques
relevant de la biologie médicale sont soumises, au titre de ces examens,
aux dispositions du présent chapitre.
« Art.L. 6221-13.-Sans préjudice des articles L.
1223-2 et L. 5313-1, les structures de l'Etablissement français du sang
qui assurent la qualification biologique du don sont soumises, au titre des
activités susceptibles de donner lieu à la réalisation
d'examens de biologie médicale, aux dispositions du présent
chapitre.
ANNEXE II : Sommaire de la norme NF EN ISO 15189
ANNEXE III : Guide d'ent1etien
GUIDE D'ENTRETIEN CADRE DE SANTE DE
LABORATOIRE
Profil
Sexe :
Hôpital : Service : Date d'obtention du diplôme de
cadre :
Avez-vous d'autres diplômes ?
Depuis combien d'années exercez-vous le métier de
cadre de santé ?
Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce service?
Quel est le nombre de personnes sous votre
responsabilité?
|
Qualité et professionnels
1/ Quelles sont vos principales missions dans le service ?
2/ Comment concevez-vous votre rôle dans la démarche
qualité?
3/ Avez-vous suivi des formations particulières à
la qualité ? Si oui, lesquelles ?
4/ Comment cette démarche est-elle acceptée par
l'équipe ? Rencontrez-vous des difficultés avec l'équipe
en relation avec la démarche qualité au laboratoire? Si oui,
lesquelles ? A quoi attribuez-vous ces difficultés?
5/ Estimez-vous que le principe d'amélioration continue
de la qualité soit compris par le personnel de votre service? Suite
à vos observations, quel est le pourcentage de votre personnel ayant
compris aujourd'hui le principe d'amélioration ?
|
Le changement
6/ Y-a-t-il eu des changements significatifs dus à la
démarche qualité ? De quel ordre ?
7/ Si oui, comment sont perçus ces changements dus
à la démarche qualité? 8/ Comment vous positionnez-vous
lors de résistances aux changements ?
|
Le management
9/ Comment concevez-vous l'accompagnement de l'équipe dans
cette démarche qualité? De quels moyens disposez-vous ? Sont-ils
adaptés ? Et/ou suffisants ?
10/ Quelle est la place des biologistes dans la démarche
qualité ?
11/ Que pensez-vous du management participatif? Selon vous
est-ce une solution pour manager une démarche qualité ? Si oui,
pourquoi ? Quels sont les avantages à cette méthode ?
12/ Quel type de management utilisez-vous ?
ANNEXE IV : Questionnaire aux techniciens
de laboratoire
Marie SCHEFFKNECHT Etudiante cadre de santé IFCS
STRASBOURG
mkirschving@free.fr
Tél : 06.87.13.72.35
QUESTIONNAIRE AUX TECHNICIENS DE
LABORATOIRE Thème : La démarche qualité en
laboratoire
Cher(e) collègue,
Dans le cadre de l'élaboration d'un mémoire, je
sollicite votre collaboration pour répondre à un questionnaire
portant sur la démarche qualité au laboratoire.
Il sera à remettre dans l'enveloppe disponible dans votre
service.
La date limite de réponse est fixée au
.................
L'anonymat de vos réponses est respecté.
Identification
1) Sexe E] Féminin E] Masculin
2) Quel est votre âge ?
3) En quelle année avez-vous obtenu votre diplôme
de technicien de laboratoire ?
4) Avez-vous d'autres diplômes d'études
supérieures ?
5) Dans quel laboratoire travaillez-vous ?
6) Depuis combien d'années ? Perceptions de
la qualité et de l'accréditation
7) Pour vous le terme « qualité » évoque
surtout :
fl Procédures
fl Amélioration
fl Obligation
fl Gain de temps
fl Perte de temps
8) Que vous apporte la démarche qualité dans votre
travail au quotidien ?
fl Facilitation dans le travail
fl Traçabilité
fl Sécurité dans le travail
fl Rien
fl Autres, précisez :
9) Pensez-vous qu'il est impératif d'être dans une
démarche qualité pour faire du « bon » travail ? rl oui
t: non
10) Pourquoi ?
Les changements
11) Citez des changements dus à la démarche
d'accréditation survenus dans votre organisation:
12) Pensez-vous que ces changements ont été utiles
? fl oui fl non
13) Dans la recherche d'amélioration continue de la
qualité, percevez-vous des avantages pour votre organisation du travail
? fl oui fl non
14) Si oui, lesquels ?
15) Pensez-vous que votre laboratoire sera
accrédité en 2016 ? E1 oui fl non
16) Pourquoi ?
Formations qualité
17) Pensez-vous être suffisamment informés sur la
démarche qualité ? El oui El non
18) Avez-vous suivi une ou plusieurs formations (en interne ou
en externe) concernant la démarche qualité en laboratoire ? El
oui El non
19) Si oui, laquelle (ou lesquelles) ?
20) Avez-vous déjà lu ou parcouru la norme ISO
15189 ? El oui El non Procédures et processus
21) Avez-vous déjà rédigé des
documents « qualité » ? El oui El non
22) Si oui, de quels types ?
23) Au quotidien, pensez-vous respecter les procédures,
protocoles, modes opératoires, instructions qualité ?
El Toujours El Souvent El Parfois El Jamais
Hiérarchie qualité au sein du
service
24) Y-a-t-il un qualiticien dans votre laboratoire ? El oui El
non
25) Qui est votre responsable qualité ?
El Votre chef de service
El Votre cadre
El Le qualiticien
El Un biologiste
El Une autre personne, fonction :
q Vous ne savez pas
Les travaux autour de la qualité
26) Quels sont les moyens de communication utilisés dans
la démarche qualité ?
q Réunions
q Mail
q Affichage
q Communication orale (directe ou téléphonique)
q Autres :
27) Quelle est la fréquence des réunions
générales « qualité » au sein de votre
laboratoire (où une majorité du personnel est conviée)?
q Une fois tous les 15 jours
q Une fois par mois
q Une fois par trimestre
q Biannuel
q Annuel
q Jamais
q Autres :
Cadre de santé et démarche
qualité
28) Comment s'investit votre cadre de santé dans la
démarche qualité ?
q En participant aux réunions qualité
q En informant les agents
q En rédigeant des documents qualité
q En dégageant du temps qualité pour les
techniciens
q En échangeant avec les agents autour de thèmes
qualité
q En apportant des réponses et une aide aux techniciens
investis dans une mission qualité
q En valorisant et en motivant les équipes travaillant
dans la démarche qualité
q Autres : précisez :
29) Connaissez-vous les missions « qualité » du
cadre ? oui non
30) Si oui, quelles sont-elles ?
31) Votre cadre vous parle-t-il « qualité »
?
q Régulièrement
q Parfois
q Jamais
32) A combien estimez-vous le temps, en heure par mois, dont
vous disposez mensuellement pour travailler sur la démarche
qualité (rédaction documentaire, participation à des
groupes de travail, réunions.)?
L'investissement
perUIULlOIDULIOlIOIDUJUUUUUODUUMéO
33) Faites-vous parti(e) d'un groupe de travail qualité ?
oui non
34) Si oui, lequel ou lesquels ?
35) Etiez-vous volontaire ? oui non
36) A quelle fréquence vous réunissez-vous ?
q Une fois par semaine
q Une fois par mois
q Une fois par trimestre
q Une fois tous les 6 mois
q Une fois par an
q Autres :
37) Etes-vous pilote d'un processus ? oui non
38) Si oui, lequel ?
39) Comment vous sentez-vous investi dans la démarche
qualité ?
q Très investi
q Moyennement investi
q Peu investi
q Ne se sent pas concerné
Par l'ordonnance du 13 janvier 2010, la loi
« Hôpital, patients, santé et
territoires » (HPST) du 21 juillet 2009 impose aux
laboratoires de biologie médicale la reconnaissance de leur
compétence par l'accréditation selon la norme NF EN ISO 15189
avant novembre 2016.
Les déficits des hôpitaux français sont
importants et les laboratoires disposent apparemment de peu de moyens
alloués spécifiquement à la démarche
d'accréditation. De plus, la qualité est souvent perçue
par les équipes comme une accumulation de tâches administratives
et chronophages : c'est le « parent pauvre » du quotidien
des laboratoires.
Alors comment réagir dans une telle situation ? Quelle
est la place du cadre de santé dans la démarche qualité ?
Existe-t-il des solutions managériales pour aider à l'implication
des techniciens de laboratoire dans le projet d'accréditation?
L'étude de différents concepts ainsi qu'une
enquête de terrain, apporteront des réponses à ces diverses
interrogations.
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