Introduction générale
Introduction générale
La gestion des déchets est une question importante pour
l'industrie alimentaire qui est un secteur important de l'économie
mondiale. Au-delà de la manipulation des produits frais, les nouvelles
biotechnologies permettent une réutilisation des résidus afin
d'obtenir des bioproduits à valeur ajoutée élevée.
Les tonnes de tomates sont traitées chaque année dans le monde
par l'industrie agro-alimentaire (Rosales et al. 2002; Tommonaro et al.
2008). La dessiccation des résidus solides de tomate produite
représente une approche importante pour produire des engrais ; le but de
la récupération des ces résidus solides est d'extraire des
bio-polymères, du lycopène, de l'huile et la production
d'aliments pour le bétail et du compost. Cette approche est une
excellente alternative pour une exploitation adaptée à la
nouvelle philosophie du développement durable (Leoni, 1992;
Tommonaro et al. 2008).
Les premiers travaux concernant l'utilisation des coproduits
de la tomate datent des années 1960, travaux menés dans les pays
où la production et l'utilisation industrielle de ce fruit
dégagent des volumes de résidus très important (Chine, les
pays d'Amérique du Sud, Italie, Espagne, Iran etc.). Ces travaux
visaient avant tout l'utilisation de ces résidus dans l'alimentation du
bétail plus particulièrement les ruminants, du fait de la forte
teneur en fibre des pelures, même si quelques expérimentations ont
eu lieu sur les porcs et les volailles (Cotte, 2000).
Les travaux récents menés par différents
chercheurs visent à exploiter les propriétés
fonctionnelles ou extraire des molécules contenues dans ces
résidus. C'est le cas de l'étude Réalisée par les
chercheurs iraniens (Fahnaky et al. 2008). Les résultats de ce
travail ont montré que la poudre de pelures de tomate peut être
utilisée en petite quantité (1-2%) comme un agent
épaississant pouvant remplacer des hydrcolloïdes comme la gomme
guar, la gomme de xanthane ou la gomme de caroube. Cette utilisation
satisferait la demande croissante en ingrédients naturels à la
place des additifs synthétiques.
L'élimination des graines, des peaux et des parties
gélatineuses lors de la transformation de tomate, entraine une
diminution en certains constituants biofonctionnels du concentré de
tomate comme la cellulose, les pectines et le lycopène ; leur
réincorporation sous forme de poudre signifie le retour de ces
ingrédients dans le produit (Fahnaky et al. 2008).
Le projet EUTOM coordonné par Sijmom dont le but est de
créer de nouveaux additifs à partir de résidus de la
transformation de tomate, prévoit de transformer près de 4
millions de tonnes de sous produits de tomate en protéines, sucres,
fibres et huiles. Le centre de recherche espagnol AZTI affirme que l'huile
provenant des résidus de tomates est intéressante du fait de sa
teneur en acides gras polyinsaturés (AGPI) (Anonyme (c),
2009).
Une étude menée par des chercheurs italiens
visait à isoler à partir des résidus issus de la
transformation industrielle de tomates, des polysaccharides naturelles à
application industrielle ayant une activité antigénique
utilisé dans l'industrie pharmaceutique pour la formulation des vaccins,
ainsi que leur utilisation comme additifs alimentaires grâce à
leurs propriétés émulsifiantes, viscoélastiques,
polyélectrolytiques, adhérentes, biocompatibilité,
stabilisantes, etc.
(Tommonaro et al. 2008).
Sur le continent africain, les travaux visant la valorisation
des résidus de tomates ont été effectués en Egypte
(El-Tamimi et al. 1982). Le but de cette étude était de
déterminer le profil en acide gras, l'hydrogénation et la
stabilité de l'huile de grains de tomates en comparaison avec l'huile de
coton.
En Algérie la production de tomate est de 1 092 270
tonnes en 2004 (FAQ-STAT, 2007) dont 276 000 tonnes sont
transformés industriellement (Anonyme (f), 2006), ce
qui représentent environ 8 280 tonnes de déchets. Ces
résidus constituent une excellente source en nutriments tels que les
caroténoïdes (lycopène, â--carotène, etc), les
protéines, les sucres, les fibres, les cires et l'huile qui peuvent
être utilisés pour des applications industrielles, alimentaires,
pharmaceutiques et cosmétiques (Elvira et al. 2006).
Ce travail a pour but d'estimer la faisabilité et
l'exploitation économique des résidus de transformation
industrielle des tomates produites en Algérie ; évaluer le
rendement en huile de tomates extractible à partir des graines ; et la
caractérisation physico-chimiques de l'huile ainsi extraite.
La méthodologie adoptée pour la réalisation
de ce travail comporte 5 étapes, il s'agit :
- Prétraitements : la
récupération, le séchage des résidus et la
séparation des graines et des pelures
- Extraction par solvants de l'huile des graines
de tomates
- Caractérisation physico-chimiques des
graines de tomates
- Caractérisation physico-chimiques de
l'huile des graines de tomates
- Détermination du profil en acides gras
de l'huile des graines de tomates.
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