INTRODUCTION
L'agriculture constitue une des principales
occupations des populations rurales dans plusieurs parties du monde. Elle
procure a plus 900 millions de ruraux des revenus indispensables a leur
subsistance (SY 2008). Cependant comme l'a remarqué Gandhi, «
...elle comble l'avidité de quelques-uns sans satisfaire les besoins de
tous1 N.
Au moment oii dans les pays développés,
l'agriculture assure la sécurité alimentaire, on remarque qu'elle
butte a de lourdes contraintes dans les pays du tiers-monde, en particulier
ceux de l'Afrique sahélienne. « L'Afrique prise dans son ensemble
est confrontée a des déficits alimentaires dont les
manifestations aiguds prennent la forme de famine2 ». Dans
cette partie du monde, l'activité agricole est loin d'assurer
l'autosuffisance alimentaire, bien qu'occupant de 65 a 70% de la population
active dans des pays comme le Sénégal.
Le secteur agricole sénégalais est
confronté depuis plus de 20 ans a plusieurs contraintes.
Sa contribution au PIB a fortement baissé de
1997 a 2000, passant respectivement de 17% a 10,7% (DPS, 2000). La couverture
des besoins alimentaires se situe entre 54% et 84% pour cette même
période. Cette situation impose l'importation de plus de 500 000 tonnes
de céréales par an et conduit a une dégradation de la
balance commerciale.
Cette faiblesse du secteur agricole, résultant
de divers facteurs explique en grande partie la persistance de la
pauvreté en Afrique de façon générale et au
Sénégal en particulier. « Une étude publiée en
novembre 2004 par South African Insitute of Race Relation (SAIRR) a
révélé que l'Afrique subsaharienne qui présente
environ un dixième de la population mondiale pourrait abriter
jusqu'à 50% des populations pauvres d'ici 20153 N, d'oii la
nécessité de prendre des mesures préventives en
matière de politiques agricoles pour une croissance économique
durable.
1
DIOP Demba, 1999, Agriculture et réduction de la
pauvreté : une simple question d'accès ?, information pour
le développement agricole des pays ACP, N°80, Spore p 01
2
POURTIER R., 2001 : Afriques noires HACHETTE, p.76
3
NGOSSO Hugues, 2005, Problématique de exploitations
agricoles familiales dans la LOASP : cas de la CR de Tataguine (Fatick),
Mémoire de Fin d'Etudes, ENSA-Thiès, page 02
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
Selon J. Hecq et F Dugauquier, (1990 :5) « la
croissance economique des pays du Tiers- monde et, par consequent,
l'amelioration du standard de vie de leurs populations passe par le
developpement de leur agriculture. Celui-ci depend de l'intensification des
techniques de production *.
A ce titre, les pays saheliens deploient depuis des
annees de gros efforts, et mettent en oeuvre diverses politiques en vue de
developper leur agriculture. C'est dans ce sens qu'on note au Senegal des
politiques de diversification et d'intensification, notamment dans le domaine
de la riziculture irriguee mais aussi et surtout de l'horticulture, avec comme
objectifs le relevement du niveau de vie des ruraux et la securite
alimentaire.
L'horticulture est une activite qui designe la culture
des legumes, des fleurs, des arbustes, et des arbres fruitiers ou ornementaux.
Elle est essentiellement divisee en deux branches : l'horticulture ornementale
ou non comestible qui comprend la floriculture, l'arboriculture d'ornement, les
pepinières et la production de plantes bulbes ; et l'horticulture
vivriere ou comestible qui comprend les cultures legumières de plein
champs, maraicheres ou potageres, ainsi que la culture des arbres
fruitiers4. Dans le cadre de cette etude, notre reflexion portera
sur le maraichage de contre saison.
L'activite horticole a connu ses debuts au Senegal
avec les jardins d'essais ou jardins d'acclimatation de legumes temperes,
d'arbres fruitiers et plantes d'agrements. Le plus ancien est celui de Richard
'Toll (Saint-Louis), fonde en 1816, suivi des jardins de Sor (Saint-Louis) en
1898 et de celui du penitencier de 'Thies etabli par la mission catholique. En
1903 s'ajoute le jardin de Hann qui constituait, par l'existence de ses nappes
d'eau affleurant, un reservoir pour l'alimentation de Dakar5.
L'horticulture est donc une activite economique ancienne, mais dynamique,
pourvoyeuse d'emplois et porteuse d'espoirs. Ce secteur occupe depuis 1984 une
place de choix dans les politiques agricole du Senegal.
En effet, face aux problemes persistants (chute des
cours, degradation des sols) des cultures de rente (coton et arachide), et
leurs consequences sur la vie des populations
4 Encyclopédie Microsoft Encarta, 2008.
5 SALL A S et al, 2007, l'horticulture, une
activité majeure, document 5 de 13 IDRIC publication
8
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géographie, 2008/2009
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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provoquant un exode massif vers les villes, l'Etat
sénégalais a choisi l'horticulture comme vecteur du
développement agricole6. Ce secteur est
considéré de nos jour comme une source de croissance capable de
réaliser les objectifs que l'Etat s'est fixés dans le secteur
agricole, notamment la réduction de l'importation des produits de grande
consommation (oignon, pomme de terre), l'introduction d'especes a haute valeur
destinés a l'exportation, la satisfaction des besoins des populations en
produits horticoles et la création d'emplois.( SALL A S et al,
2007)
L'importance accordée a l'horticulture depuis
ces dernières années, combinée a la rapide croissance
urbaine traduisant un grand marché de consommation de produits
maraichers, explique sans doute son extension rapide vers les zones rurales des
régions de Tambacounda, de Ziguinchor, de Kolda, mais aussi et surtout
le bassin arachidier.
Dans cette région, marquée par des
déficits pluviométriques, le maraichage prend de plus en plus une
place importante dans la vie des populations. Cette activité se
développe dans des zones dépressionnaires constituant des
prolongements des vallées fossiles du Sine et du Saloum.
La Communauté Rurale de Ndiob située
dans l'arrondissement de Diakhao, département de Fatick est
traversée du sud au nord par un des bras de la vallée morte du
Sine, prolongeant jusque dans la région de Diourbel. Cette vallée
morte couvre une superficie de plus de woo ha dans la Communauté
Rurale7 et se caractérise par une nappe souterraine
affleurant et un chapelet de marigots temporaires essentiellement
alimentés par les précipitations en hivernage. Tout au long de
cette zone, on note un développement spectaculaire de petites
exploitations maraicheres qui jouent un role non négligeable dans
l'approvisionnement des villes comme, Diourbel, Fatick, Touba, Bambey etc. en
produits maraichers. Depuis quelques années, cette activité
attire l'attention des structures d'aide et d'encadrement comme les ONG,
favorisant un accroissement du nombre de producteurs et un développement
progressif des cultures maraicheres.
6 SALL A S et al, 2007, op. Cit.
7 NDIAYE I, 2000, la situation économique de la CR de
Ndiob, rapport de stages, ANCAR, 25 p
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
Ainsi l~etude des caracteristiques et des incidences de
ces dernieres, dans leurs dimensions geographiques, revet une importance
capitale.
Carte 1: Localisation de la communauté rurale de
Ndiob
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PROBLEMATIQUE
L'agriculture est un produit de facteurs. Dans les
régions soudano- sahéliennes, le principal facteur de production
est l'eau ; si celle-ci vient a manquer, c'est-à-dire si les pluies
s'arretent trop tot ou si elles s'interrompent trop longtemps, l'impact de tous
les autres facteurs est dérisoire et la production régresse. (
Hecq J. et Dugauquier F, 1990 : 7).
La region sahelienne a depuis plusieurs decennies,
connu des situations de deficit pluviometrique, facteur de degradation des
conditions physiques, handicapant l'evolution des systemes de production.
Parallelement, la population augmente a un rythme superieur a l'accroissement
agricole. Exemple : le Senegal a enregistre pour la periode
1990/1995, un taux de croissance demographique de 2,7% contre 1,3% pour
l'agriculture.
Ces facteurs font qu'aujourd'hui, dans de nombreux
pays ACP, l'agriculture connait une serieuse deterioration que certains
observateurs qualifient de stagnation (KERAITA 2002). Ils demontrent largement
la vulnerabilite, sur le plan alimentaire et economique de l'ensemble des pays
saheliens (Nick Cater, 1992).
Les agricultures africaines sont confrontées a
de lourds handicaps structurels dans le contexte d'une croissance
démographique très forte. Elles doivent répondre a un
double défi : manger, exporter. C'est l'objet central des politiques de
développement dont la complexité est particulièrement
grande en matière d'agriculture et d'alimentation. (POURTIER R., 2001 :
75).
Au Senegal, l'ensemble des politiques agricoles
entreprises par les pouvoirs publiques depuis 1950, n'a pas connu de grands
succes. A cela s'ajoute les effets pervers des politiques d'ajustement
structurel des annees 1980 sur le secteur agricole, se traduisant dans le monde
rural par des difficultes d'acces au credit et aux intrants, la chute des prix
aux producteurs du fait de la chute des cours mondiaux, le desengagement de
l'Etat et des coilts eleves de la production.
Ainsi, la baisse continuelle des revenus des ruraux de
l'ordre de 4% par an (SECK 0, 2002) provoque une pauvrete du monde rural
surtout dans le bassin arachidier comme en atteste PELISSIER. «
L'explosion démographique, a la quelle la crise
11
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géographie, 2008/2009
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socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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climatique recente a ajoute ses effets, a accelere une
pauperisation du milieu et des hommes 8».
C'est cette situation généralisée
dans l'ensemble des pays de l'Afrique sahélienne, qui a sans doute
suscité la nécessité de recourir aux potentialités
hydrographiques que dispose la zone et a l'intensification pour une relance du
secteur agricole. Ainsi l'agriculture irriguée va apparaitre dans les
grands bassins fluviaux du Sahel, comme le Niger, le Volta, le Chari, le
Sénégal etc., donnant naissance a de véritables poles
d'intensification, aux dynamiques diverses.
La problématique de l'agriculture
irriguée est non seulement apparue comme une alternative a
l'insuffisance ou a l'irrégularité des précipitations,
mais aussi elle est considérée comme une grande révolution
qui atteint l'agriculture de l'Afrique en général et celle de
l'Afrique subsaharienne en particulier. (PELISSIER., 2002).
L'irrigation au Sénégal a vu le jour au
niveau de la vallée du fleuve, avec la riziculture introduite dans le
cadre de la politique de diversification agricole, pour une autosuffisance
alimentaire dans le pays. Cependant ce nouveau systeme de production a d'autres
orientations allant dans le sens d'une agriculture commerciale et industrielle
notamment dans le domaine du maraichage. Il traduit ainsi la nouvelle vision
agricole du président de la république qui, selon TOURE et SECK.,
(2005) « s'articule autour de : i) la mise en place d'un réseau
hydrographique national ; ii) l'aménagement de bassins de retention et
iii) la promotion de l'agriculture d'entreprise, grace notamment a
l'installation de jeunes diplômés dans des fermes modernes
».
Des lors, l'activité maraichere qui depuis des
décennies, a été une spécialité des Niayes
et du delta du fleuve Sénégal (jardin de Richard Toll et de Sor),
connait une extension de plus en plus large dans d'autres régions agro
écologiques du Sénégal, en particulier dans le bassin
arachidier. (SECK. et TOURE O. 2005).
Aujourd'hui le maraichage se développe dans des
zones dépourvues d'eau de surface, et s'integre de plus en plus dans les
systemes culturaux essentiellement tributaires d'une pluviométrie
incertaine et marqués par leur caractere extensif.
8 PELISSIER P, 2002 : Campagnes africaines en
devenir, Argument, p 10
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
Dans la CR de Ndiob, les cultures maraicheres se
développent au niveau de la vallée morte du Sine, suscitant un
intérêt de plus en plus grandissant. Ce phénomene
résulte surtout de la crise qui a secoué le secteur agricole dans
la zone.
En effet la CR de Ndiob fut, a l'image de l'ensemble
des collectivités du bassin arachidier, une grande zone de production
arachidiere. Cette filière a pendant longtemps constitué le
poumon de l'économie des populations. Ces dernières en tiraient
l'essentiel de leurs revenus monétaires pour subvenir a leurs
besoins.
Cependant a partir des années 1980, la crise de
la filière a entrainé une pauvreté accentuée et une
précarité des conditions de vie, se traduisant par un
accroissement des privations pour une partie de plus en plus importante de la
population. On note ainsi une faiblesse de la couverture des services sociaux
de base et une chute du niveau d'autoconsommation. Cette situation justifie en
grande partie la forte migration des jeunes a la recherche de revenus
monétaires pour le soutien des ménages. On retient avec PELISSIER
(2002) que les séreres ne font face a la crise qu'en allégeant,
par des départs saisonniers, temporaires ou définitifs, le nombre
de bouche a nourrir et en comptant de plus en plus sur les ressources issues
des migrations vers les villes ou des migrations vers les terres
neuves.
Malgré l'effort des élus locaux et des
partenaires au développement, pour une redynamisation du secteur
agricole de la CR, on note que les rendements de l'arachide sont toujours
faibles, et le mil aliment de subsistance des populations, s'est
substitué a l'arachide pour devenir une source de revenus
monétaires. En effet, faute de moyens, les paysans sont obligés
de commercialiser ce mil au niveau des « loumas9 0. Ce
phénomene est a l'origine de la persistance de la soudure dans la CR de
Ndiob. Philippe BONNEVAL1-, cité par Michel GILLOT, 1987,
affirme que « la présence de mil sur les marchés
hebdomadaires ne signifie pas nécessairement que les greniers sont
pleins. Au contraire, ils sont peut etre entrain de se dégarnir
dangereusement, les paysans n'ayant pas d'autres moyens que de vendre leur mil
pour se procurer des liquiditésil *. Cette analyse rejoint un
proverbe Wolof qui dit : « c'est la poche qui épargne le grenier
*.
9 Marchés hebdomadaires
10 Philippe BONNEVAL : responsable de l'organisation
Caritas pour le Sine- Saloum
11 Michel GILLOT, 1987, les premiers pas de
l'Afrique verte : comment lutter contre les faux excédents et
l'endettement paysan, le monde diplomatique, Avril 1987 p 2
13
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Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
Face a ces difficultés, la
nécessité de trouver une nouvelle source de revenus s'impose.
Ainsi les populations s'adonnent depuis quelques années au maraichage de
contre saison dans la vallée morte du Sine, pour multiplier leurs
sources de revenus. L'irrigation va se développer ainsi dans des
paysages agraires non drainés et oil les sociétés n'ont,
depuis des décennies, compté que sur les saisons de pluies pour
développer leurs activités agricoles. Une telle situation peut
paraitre surprenante, dans la mesure oil dans plusieurs espaces du monde oil
l'irrigation s'est développée, on note la présence
d'étendue d'eau de surface en quantité abondante.
Cependant, l'irrigation au niveau de la vallée
morte du Sine est similaire a celle pratiquée dans la région des
Niayes. Elle est essentiellement tributaire des eaux souterraines, tirée
a partir de séanes, de puits traditionnels, de puits cimentés
minus de moto pompes.
En effet la vallée du Sine dispose de
potentialités non négligeables pour le maraichage : les sols sont
riches en argile et limon, la nappe souterraine affleure (5 a 6 m de
profondeur)12 et on note une forte insolation de 9 mois favorables,
aux cultures légumières. « Grace a l'insolation pendant la
période sèche de 09 mois, la culture des fleurs, des fruits et
des légumes, en irrigué, offre des rendements exceptionnels...
» (SECK 0. 2002). Parallelement a ces facteurs physiques, on note une
population essentiellement agricole et dominée par des jeunes,
constituant une main d'oeuvre non négligeable.
Par ailleurs, les cultures maraicheres procurent des
revenus additionnels aux producteurs de la CR, mais aussi aux nombreuses femmes
qui s'activent autour de la commercialisation des produits au niveau des
marchés ruraux de la région et dans la commune de Diourbel.
Au-dela des revenus, le maraichage a engendré de nombreuses incidences
socio-économiques et spatiales malgré quelques contraintes, qu'il
importe d'analyser.
C'est la raison principale du choix de ce theme
d'étude.
12 PLD de la CR de Ndiob, 2004
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
Pour mieux analyser les dynamiques en cours, une
reflexion autour d'un certain nombre de questions est necessaire.
~ Quels facteurs justifient l'expansion rapide des
activites maraicheres dans la CR de Ndiob ces dernieres annees ?
Or Quelles incidences le maraichage a engendre dans la CR
de Ndiob?
Pour apporter des reponses a ces questions, notre
approche se developpera autour des axes suivants :
(1° Les rapports existant entre les conditions
environnementales et humaines dans la CR de Ndiob, et le developpement du
maraichage.
011- Les contraintes et les incidences
socio-economiques et spatiales du maraichage dans la CR de Ndiob, mais aussi
les perspectives de developpement de l'activite.
La realisation d'une telle etude amene a poser les
hypotheses de recherche suivantes :
Hypothèses
011-La CR de Ndiob dispose d'une diversite de
facteurs favorables au developpement du maraichage.
cLa filiere maraichere a engendre des incidences
socio-economiques et spatiales dans la CR de Ndiob, malgre une diversite de
contraintes.
La validation de ces hypotheses conduit aux objectifs
suivants :
Objectifs de recherche
Ce travail d'etude et de recherche se fixe comme
objectif general, une analyser des incidences des activites maraicheres dans la
CR de Ndiob, dans un contexte de declin des systemes pluviaux et de crise de
l'economie arachidiere.
Les objectifs specifiques sont :
Or Analyser les fondements du developpement du maraichage
dans la CR de Ndiob ;
15
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Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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cr. Analyser les incidences socio-
économiques et spatiales du maraichage dans la CR de Ndiob et les
contraintes auxquelles il est soumis.
Contexte et intérêt de
l'étude
Face au déclin des systemes pluviaux qui
affecte le bassin arachidier dans sa globalité, l'activité
maraichere tend aujourd'hui a devenir le moteur de l'économie
rentière de nombreux ménages de la vallée de Ndiob depuis
plus d'une dizaine d'années. Elle connait une forte dynamique et
constitue un puissant facteur de mobilisation d'une diversité d'acteurs.
C'est une activité qui présente de réels enjeux
économiques pour la CR de Ndiob, dans ce contexte de crise agricole
combinée a une population sans cesse croissante par opposition a une
dégradation accélérée des ressources
naturelles.
Ainsi une étude du role de cette activité
dans la vie socio-économique des populations rev8t une importance
capitale.
Ce TER s'intéresse a la dynamique et aux
multiples impactes de l'activité tant dans le domaine
socio-économique que spatial dans l'espace communautaire de Ndiob. Il
permettra, a travers la mise en relief de ces impacts, de rendre compte des
enjeux économiques que présente un renforcement de
l'activité et un soutien des producteurs de la part des autorités
locales.
Le choix de la CR de Ndiob se justifie. Par sa
situation qui constitue une bonne illustration des diverses contraintes aux
quelles le bassin arachidier dans son ensemble et sa population sont
confrontés.
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socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
METHODOLOGIE
Notre méthodologie s'articule essentiellement
autour d'une revue documentaire complétée par des investigations
de terrain. Ces dernières nous ont permis de recueillir des informations
multiples et diversifiées aupres des populations. les informations
(quantitatives ou qualitatives), ont fait l'objet de traitements et d'analyses
pour une meilleure explicitation du probleme de recherche.
I- Revue de la littérature
Notre recherche s'inscrit dans le même ordre
d'idée que les travaux consacrés au bassin arachidier et au pays
séreres (CR de Ndiob) en particulier, depuis les années 1960,
notamment ceux de : PELISSIER P. (1966 et 2002), LERICOLAIS A. (1999), J.
LOMBARD (1989, 1990 et 1993) etc. et les études des chercheurs de
l'institut Sénégalaise de recherche agricole.
Notre recherche documentaire est d'abord
orientée sur des ouvrages généraux ayant trait aux
problemes de l'agriculture au sahel en général et au
Sénégal en particulier. Elle concerne aussi les
différentes politiques mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour un
développement du secteur, les revues et les travaux scientifiques
traitant du maraichage de faRon générale et de notre zone
d'étude en particulier.
Quelques documents de référence ont
apporté un certain nombre d'éléments.
La these de PELISSIER P., (1966 : les paysans du
Sénégal : les civilisations agraire du Cayor a la Casamance,
Imprimerie FABREGUE, saint YRIEIX (haute vienne)), décrit les systemes
agraires du pays sérere et les pratiques agricoles en expliquant leur
bien fondé écologique ou les contraintes qui les rendent
destructrices. Elle nous a permis de mieux cerner les facteurs de la surcharge
démographique du pays sérere, conduisant a la surexploitation des
terroirs, véritable facteur d'appauvrissement des sols. En outre
l'auteur nous a fait une étude pédologique de la zone du sine,
nous permettant de nous rendre compte de la nature des sols deck (domaine du
maraichage a Ndiob), de leur aptitude agronomique et des énormes atouts
qu'ils présentent pour le développement du maraichage dans la
zone.
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Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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Le déclin de l'agriculture en milieu
sérere suite a la dégradation des conditions naturelles, mais
aussi de la surexploitation des terres a été bien compris a
travers l'ouvrage de LERIOLLAIS A., (1999: les paysans sérères :
dynamique agraire et mobilité au Sénégal, IRD). L'auteur
fait ressortir également les effets de ce déclin se manifestant
par la fréquence de la soudure chez les populations et une migration de
plus en plus importante vers les terres neuves et des centres urbains comme
Dakar. Il n'a pas manqué de nous faire également une breve
étude des ressources pédologiques de la zone, a travers leur
classification et une présentation de leur potentiel
agronomique.
Dans : « exploitations familiales et entreprises
agricoles dans la zone des Niayes au Sénégal *, (dossier
n°133, programme zones arides, International Institute for Environement
and développement, TOURE O.et SECK S. M., 2005), nous avons
identifié les caractéristiques physiques des Niayes les
potentialités favorables a l'horticulture dans la zone. Par ailleurs,
les auteurs y traitent des caractéristiques des différents types
d'exploitations agricoles, de la situation fonciere et du mode d'acces a la
terre, des résultats technico-économiques des exploitations, pour
terminer par une étude de l'impact de l'implantation des entreprises
agricoles dans la zone.
M. GILLOT, (1987), dans son article : « les
premiers pas de l'Afrique verte : comment lutter contre les faux
excédents et l'endettement paysan *, (le Monde Diplomatique, Avril
1987), fait le bilan nuancé de la campagne Afrique verte entreprise par
des ONG, qui tante de trouver de nouvelles solutions pour réduire la
dépendance alimentaire des pays africains.
L'ouvrage de Paul HARRISON, (1991 : Une Afrique verte,
KARTHALA-CTA, 448 pages), démontre apres d'innombrables
études sur les maux de toute sorte qui accable l'Afrique, que rien n'est
irréversible et qu'il demeure de multiples raisons d'espérer, de
luter et de progresser. Le grand intérêt de son étude est
de montrer en exemple des projets de développement qui ont réussi
comme celui du maraichage au Niger, qui a connu des succes notables dans une
zone pauvre en ressources hydriques. Cet auteur optimiste estime que face aux
nombreuses contraintes qui accablent le secteur agricole africain,
l'agriculture irriguée en particulier le maraichage constitue
un
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
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secteur porteur d'avenir et peut être
appréhendé comme une solution au développement
économique et social durable dans le monde rural.
Dans Jardins et vergers d'Afrique, Nivelles : Terres
et vie, l' Harmattan, APICA, ENDA, CTA, 354 pages de DUPRIEZ, et al, (1987),
nous avons cerné l'importance des jardins et vergers a travers
l'amélioration de l'alimentation des populations, et la
génération de revenus. La premiere partie du livre décrit
et explique les pratiques de jardinage ; la deuxième caractérise
un certain nombre de plantes et en particulier celles qui sont tres
présentes sur le marché.
Le guide pratique de ARNAUD et al, (1994 : De l'eau
pour le maraichage : Expériences et procédés, Paris : GRET
et Ministere de la coopération, 126 pages), montre la contribution des
jardins et des petites exploitations a la production alimentaire et commerciale
dans les pays en développement. Le guide s'occupe des questions
clés de l'irrigation et propose des méthodes pour bien cerner les
atouts et les contraintes de chaque maraicher et pour l'aider a choisir le
systeme d'irrigation le plus adéquat.
Le rapport final, du projet FAO/CSE, (2003) :
l'utilisation des terres agricoles au Sénégal, nous a permis de
comprendre l'état des lieux de l'agriculture sénégalaise a
partir d'un diagnostic de: la répartition spatiale des terres
cultivables, des statistiques sur les superficies emblavées, du niveau
de mécanisation, d'utilisation de fertilisant dans les façons
culturales et de la place de l'irrigation.
On y retient aussi la pratique de l'agriculture de
conservation, la jachere, la rotation des cultures et en fin l'orientation du
marché agricole.
SECK Oumar dans son rapport, de juin 2002,
intitulé : « Sénégal agricole *, fait une
présentation du projet du même nom, a travers son contexte de mise
en oeuvre, sa justification, et sa vision fondée sur le
développement de l'horticulture, de l'élevage, et de la
production halieutique. L'auteur fait une analyse de la cohérence du
projet avec les politiques nationales et sectorielles et des impacts
attendus.
La these de Boubacar BA, (2006 : Etude
géographique de l'agriculture en Afrique noire : analyse des
productions céréalières et des systèmes
alimentaires au Sénégal, Université de Geneve,
département de géographie, 383 pages), nous a permis
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Aliou NDAO, Mémoire de Master II, UGB, Section de
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d'appréhender les impacts des politiques
agricoles dans les processus de transformation de l'agriculture et de la
consommation, et la fragilité de la sécurité
alimentaire.
Le mémoire de DEA de Ibrahima WADE, (2003 :
information et coordination dans la filière maraichère au
Senegal, Université Montpellier I, Faculté de Sciences
Economiques, 85 pages), nous a été d'un apport important. En
effet il nous a permis de saisir les facteurs expliquant la forte croissance du
secteur horticole au Sénégal, notamment la forte urbanisation, la
dévaluation du franc CFA, et la crise de la filière riz dans la
vallée du fleuve Sénégal.
I. DIATTA, (2008), dans sons article : (Dynamique des
systèmes de production horticoles et développement territorial
dans les Niayes (littoral nord-ouest du Senegal), UGB, section de
géographie) nous a renseigné sur les particularités
(climatiques, démographiques et économiques) qui font des Niayes
le domaine de prédilection de l'horticulture au
Sénégal.
A l'échelle de notre zone d'étude,
quelques productions scientifiques ont apporté un certain nombre
d'informations. A ce propos, LO H. et DIONE M., 2000, dans : « Region de
Diourbel : evolution des regimes fonciers ,, (Drylands Research, 26 pages),
expliquent l'évolution du régime foncier dans les villages de
Darou Salam et Ngodielem (villages de la CR de Ndiob) et la persistance du
régime coutumier malgré l'adoption de la loi sur le domaine
national.
Ensuite dans « Conservation et Gestion
Participative des Ressources Naturelles dans la communauté rurale de
Ndiob , (mémoire de maitrise 1998-1999 UCAD, géographie), GNING
T. nous présente le cadre physique et humain de la communauté
rurale avant de faire le diagnostic des systemes de production et les
ressources naturelles disponibles pour enfin terminer par les dynamiques
organisationnelles et les différentes stratégies adoptées
pour lutter contre la dégradation des ressources naturelles.
Nous ne manquerons pas de mentionner le Plan
d'amenagement et de gestion des terroirs dans la communaute rurale de Ndiob,
qui nous a permis en association avec
Cultures maraîchères et dynamiques
socio-économiques et spatiales dans la Communauté Rurale de
Ndiob (département de Fatick)
le Plan Local de Développement de faire une
présentation physique et humaine de la communauté rurale ainsi
que l'analyse des potentialités et contraintes du développement
de l'activité maraichere.
Dans « Contribution a l'étude des
contraintes et perspectives d'amélioration de la culture maraichere dans
la vallée de Bacco (département de Fatick) * de DOUI F. (2005,
ENSA --THIES), nous avons retenu quelques contraintes liées au
maraichage dans la zone de Bacco, mais aussi et surtout les perspectives
envisagées pour développer cette activité dans la
vallée.
Enfin dans notre mémoire de Master I (2008) :
« Coopération décentralisée et développement
des activités socio-économiques dans la communauté rurale
de Ndiob (Fatick) *, nous avons analysé une série de contraintes
qui entravent le développement de l'agriculture dans la
Communauté Rurale de Ndiob et l'apport des partenaires du Nord pour
relancer le secteur.
Les productions scientifiques a l'échelle de la
CR sont orientées vers des aspects liés au foncier, a la gestion
des ressources naturelles, aux contraintes de l'agriculture et au role que
jouent les partenaires au développement dans la CR. La question du
maraichage a été abordée en 2005, mais l'auteur s'est
intéressé aux contraintes de la filière et aux
perspectives de développement. Notre étude se veut une analyse
des incidences socio-économiques et spatiales de cette filière
maraichere dans la CR de Ndiob.
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